DIEU ET L’HOMME, UNE UNION ETERNELLE

Hyrum L. Andrus
© 1998 Hyrum L. Andrus. Tous droits réservés.

On accuse parfois les saints des derniers jours de ramener Dieu à l’état d'un être limité dans lequel, en tant qu'homme, il apprend toujours en commettant des erreurs. Tandis que les autres chrétiens adorent en esprit et en vérité, nous reproche-t-on, les mormons ne peuvent croire et adorer que des molécules – un Dieu de chair et d'os. Ces accusations découlent du fait que les saints s’en tiennent avec ténacité au témoignage des Écritures, qui font de Dieu une personnalité tangible et bien définie, ayant forme humaine [1]. Les révélations de Joseph Smith soutiennent ce point de vue. « Si le voile était déchiré aujourd’hui et si le grand Dieu qui maintient notre monde dans son orbite et qui soutient tous les mondes et toutes choses par son pouvoir devait se rendre visible, je dis, si vous deviez le voir aujourd’hui, vous le verriez sous la forme d’un homme — comme vous-mêmes dans toute la personne, l’image et la forme mêmes d’un homme [2]. » Il a encore expliqué que le Père et le Fils possèdent un corps de chair et d’os aussi tangible que celui de l'homme ; « mais le Saint-Esprit n'a pas de corps de chair et d'os, c'est un personnage d'esprit [3]. » L’esprit est une matière pure et raffinée [4] et le Saint-Esprit est une personne dont le corps est constitué de cet élément.

Le point de vue mormon s’écarte à bien d’autres égards de celui du christianisme traditionnel. Être tangible, Dieu est considéré comme étant dans le temps et l’espace, pas à l’extérieur. Ce n'est pas un Créateur absolu, parce que la réalité, dans ses éléments essentiels, existe par elle-même. En parvenant tout d'abord à l'intelligence suprême, Dieu a organisé des réalités existant par elles-mêmes au profit mutuel de tous. La forme la plus élevée d’existence co-éternelle que Dieu a organisée est devenue l'homme, qu'il a formé à son image. En développant pleinement son intelligence potentielle et par l'union avec Dieu, l'homme pourra un jour devenir un être d'une intelligence semblable à son Père divin.

Quoique la pensée mormone soutienne qu'il existe certains rapports entre Dieu et l'homme, Dieu n'est pas soumis à des limites. Dans sa Première Vision, Joseph Smith dit avoir vu « deux Personnages dont l'éclat et la gloire défient toute description. » Ils étaient dans « une colonne de lumière, plus brillante que le soleil [5]. » Pour décrire cet élément brillant lié à la Divinité, Joseph Smith emploie le terme scripturaire de « gloire ». En d’autres occasions, il a utilisé des synonymes descriptifs tels que feu éternel, embrasements éternels, lumière, chaleur, etc. Il a dit :

« Le Dieu Tout-Puissant lui-même demeure dans un feu éternel; la chair et le sang ne peuvent y aller, car toute corruption est dévorée par le feu. ‘Notre Dieu est un feu dévorant’. Quand notre chair sera vivifiée par l’Esprit, il n’y aura pas de sang dans cette tente. Certains demeurent dans une gloire plus haute que d’autres… L’immortalité demeure dans des embrasements éternels… Tous les hommes qui sont immortels demeurent dans des embrasements éternels [6]. »

La caractéristique la plus essentielle de la gloire est l’intelligence. À propos de cet élément divin, une révélation donnée à Joseph Smith conclut : « La gloire de Dieu est l’intelligence, ou, en d'autres termes, la lumière et la vérité [7]. » Cela nous apprend que bien que Dieu soit un être personnel, il y a des principes et des pouvoirs purs d'intelligence qui sont centrés sur lui à un point tel que leur concentration fait de lui un être glorieux dont l’éclat dépasse la lumière du soleil. On peut donc se poser ces questions : Un être qui a une telle concentration d’intelligence est-il un homme ? L'esprit fini peut-il le comprendre ? Jusqu’à quelles profondeurs et complexités de la pensée peut-il pénétrer ? Qui peut commencer à sonder ses pouvoirs de compréhension et de mémorisation ? À quel point sa joie est-elle extrême et exaltante ?

Les caractéristiques constitutives de l'intelligence divine sont spirituelles de nature. Un être de gloire est un être spirituel, dont la plus grande caractéristique est l’amour issu de l'intelligence pure. Puisque « notre Dieu est un feu dévorant [8] », il s’ensuit que « Dieu est amour [9]. » Quelqu’un qui, dans une certaine mesure, est participant à la gloire de Dieu est rempli avec cet amour « qui surpasse toute connaissance [10]. » C’est ainsi que Paul a pu écrire que « le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses [11]. » De même que ces caractéristiques sont spirituelles et amènent l'homme à l’union spirituelle avec le Christ, de même Dieu est spirituel. Néanmoins, sa spiritualité n'annule pas sa matérialité.

La gloire de Dieu a été visiblement manifestée à certaines occasions, dont les comptes rendus contribuent dans une certaine mesure à la compréhension de la nature spirituelle de Dieu. Par la foi, Moïse fut enveloppé dans cet élément céleste et par l’action que celui-ci a exercée sur son corps, il a pu supporter la présence de Dieu. Il a plus tard expliqué : « Mais mes propres yeux ont vu Dieu; mais pas mes yeux naturels, mais mes yeux spirituels, car mes yeux naturels n'auraient pu voir, car je me serais desséché et serais mort en sa présence; mais sa gloire était sur moi, et j'ai vu sa face, car j'étais transfiguré devant lui [12]. » Précédemment, Moïse avait vu le buisson ardent comme manifestation de gloire et quand l'exode a commencé, Dieu précédait Israël dans une nuée le jour et se manifestait comme une colonne de feu qui l’éclairait la nuit [13]. « L’Éternel descendit dans une nuée » pour parler avec Moïse sur une montagne, pour révéler sa loi à Israël. Mais bien qu'une partie de la gloire de Dieu fût sans doute protégée par la nuée, Moïse absorba une si grande quantité de l'élément céleste que son visage brillait d’un tel éclat que les Israélites s’enfuirent plus tard devant lui. Leur nature charnelle ne pouvait pas supporter l'influence d'une intelligence aussi pure et Moïse fut obligé de se recouvrir le visage d’un voile pendant qu’il était en leur présence [14].

Quand Salomon consacra le temple d'Israël, « le feu descendit du ciel » de sorte que « les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans la maison de l'Éternel, car la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel [15]. » Ayant l’assurance de ce pouvoir divin, Élie défia les sacrificateurs de Baal de faire descendre le feu du ciel et quand ils eurent échoué, il détrempa son offrande d’eau. « Et le feu de l'Éternel tomba, et il consuma l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l'eau qui était dans le fossé [16]. » Plus tard apparut un char de feu, avec des chevaux de feu, et Élie fut enlevé à un état de gloire [17].

Le Livre de Mormon rapporte que tandis qu’ils œuvraient parmi les Lamanites, deux missionnaires – Néphi et Léhi – furent jetés en prison, mais délivrés plus tard par un déploiement miraculeux de la gloire de Dieu qui les a encercla et empêcha leurs assaillants de leur nuire. Quand leurs ravisseurs lamanites répondirent à un commandement céleste de se repentir, ils furent, eux, aussi, « environnés, oui, chaque âme, par une colonne de feu. » Grâce à l'influence de cette intelligence pure, ils furent « remplis de cette joie qui est ineffable et pleine de gloire. » « Remplis comme de feu… ils pouvaient prononcer des paroles merveilleuses [18]. » Les apôtres de Jérusalem furent dotés d’un pouvoir semblable, quand, le jour de la Pentecôte, « des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. » Eux aussi reçurent des pouvoirs miraculeux par lesquels ils furent oints des dons de l'Esprit [19].

Par nature, l'homme, dans la condition mortelle, est limité quant à la gloire qu'il peut supporter. Aucun homme ordinaire « ne peu[t] supporter la présence de Dieu ». Il doit tout d'abord se débarrasser de l'homme normal et être régénéré par la foi vivante au Christ. Ensuite, il doit être enveloppé de gloire, grâce à quoi il peut, dans une certaine mesure, supporter la présence de Dieu [20]. Mais même alors, il y a des limites à ce qu'un être fini peut supporter. Le Seigneur dit à Moïse : « C'est pourquoi, nul ne peut contempler toutes mes œuvres sans contempler toute ma gloire; et nul ne peut contempler toute ma gloire et rester ensuite dans la chair sur terre [21]. »

Mais bien que limité dans sa capacité de faire l’expérience de Dieu, Moïse reçut la possibilité d’apprécier son intelligence infinie. Tandis qu'il était enveloppé de gloire et vivifié par les pouvoirs de celle-ci, « Moïse jeta les regards et vit la terre, oui, toute, et il n'y en eut pas une particule qu'il ne vit pas, la discernant par l'Esprit de Dieu. » Grâce à ce moyen céleste, « il en vit également les habitants, et il n'y eut pas une âme qu'il ne vit pas [22]. » Il n’est donc pas étonnant qu’il se soit exclamé : « À cause de cela, je sais que l'homme n'est rien, ce que je n'avais jamais supposé [23]. » Pour Moïse, Dieu n'était pas un homme limité par des considérations finies.

Hénoc, le frère de Jared, Néphi, Pierre, Jacques, Jean et, plus récemment, Joseph Smith, furent également instruits par les pouvoirs célestes et burent, dans une certaine mesure, à la source d'intelligence de Dieu [24]. Il était de connaissance courante chez le prophète et ses associés que « le Seigneur pourrait en enseigner davantage à un homme en cinq minutes que ce que des volumes pourraient contenir [25]. » Par sa gloire, Dieu est intuitivement en union avec la totalité de ses créations, de sorte que même pas un passereau ne tombe sans que le Père le sache. Son intelligence pénètre tout et est le pouvoir vivifiant et dominant qui s’y trouve. Pour employer les termes d'une révélation :

« Il comprend tout, et tout est devant lui et tout est autour de lui. Il est au-dessus de tout, en tout, à travers tout et autour de tout; et tout est par lui et de lui, c'est-à-dire Dieu, pour toujours et à jamais [26]. »

Selon la conception mormone, la prêtrise et ses pouvoirs sont centrés sur la lumière et la vérité qui constituent la gloire de Dieu. Quelqu’un qui est dûment ordonné « possède toutes choses, car toutes choses lui sont soumises, tant dans le ciel que sur la terre, la vie et la lumière, l'Esprit et le pouvoir, envoyés par la volonté du Père, par l'intermédiaire de Jésus-Christ, son Fils [27]. » En fonction de la pureté de la vie de l'homme et de sa réceptivité à l'intelligence directrice qui est centrée sur Dieu, il peut utiliser ces pouvoirs pour accomplir les desseins du Seigneur sur la terre. Dans cette lumière, Joseph Smith a enseigné que la prêtrise « est là comme Dieu pour donner des lois au peuple, administrant les vies éternelles aux fils et aux filles d’Adam [28]. » Ceux qui détiennent les clefs de son pouvoir peuvent, à juste titre, être appelés des Dieux, qu’ils soient des esprits pré-mortels, des prophètes dans la condition mortelle ou des êtres ressuscités. Le prophète explique :

« Ces Écritures sont un mélange de doctrines très étranges pour le monde chrétien qui se laisse conduire en aveugle par des aveugles. Je vais citer une autre Écriture: ‘Maintenant’, dit Dieu quand il apparut à Moïse dans le buisson… : ‘Tu seras un Dieu pour les enfants d’Israël.’ Dieu dit : ‘Il te servira de bouche, et tu tiendras pour lui la place de Dieu.’ Je crois que les Dieux que Dieu révèle en tant que Dieux [Moïse, etc.] sont fils de Dieu… qui s’exaltent pour être des Dieux, dès avant la fondation du monde [29]. »

Avant la condition mortelle, l’homme, en tant qu’entité existant par elle-même, avait été organisé comme être d’esprit, avec une forme semblable à son corps physique. Le Christ a été l'aîné dans le monde originel [30]. Lui et d'autres ont atteint une intelligence et une puissance élevées dans cette sphère d'existence, et ont par conséquent été appelés Dieux. Entre autres, ils ont participé à la Création, comme le prophète l’a précisé quand il a dit, « Au commencement, la tête [chef] des Dieux convoqua un conseil des Dieux; et ils se réunirent et mirent sur pied un plan pour créer le monde et le peupler [31]. » Dans cette convocation céleste il y avait des esprits « grands et nobles » tels qu'Abraham. « Et il y en avait un parmi eux qui était semblable à Dieu, et il dit à ceux qui étaient avec lui: Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-là pourront habiter. » C’est ainsi que « les Dieux, organisèrent et formèrent les cieux et la terre [32]. »

Avec l’arrivée de la condition mortelle sur terre, de nouvelles responsabilités et de nouveaux pouvoirs ont été donnés au Christ, qui, sous la direction du Père, avait dirigé l’œuvre de la Création. Il commençait maintenant son rôle de Rédempteur, Médiateur et Avocat pour l'homme déchu. Entre-temps, le Père devait forcément se retirer de ses enfants égarés. Mais il a tout d'abord centré sur le Christ les pouvoirs de sa gloire et a donné au Rédempteur la délégation d’autorité d’agir et de parler comme le Père. Grâce à cette investiture de gloire et de pouvoir, le Christ est devenu la lumière et la vie du monde, ordonné en tant que Père et que Fils. Le Christ est véritablement « le Dieu éternel, qui se manifeste à toutes les nations [33] » dans ces doubles attributions. Pour parler comme Abinadi :

« Je voudrais que vous compreniez que Dieu lui-même descendra parmi les enfants des hommes et rachètera son peuple. Et parce qu'il demeure dans la chair, il sera appelé le Fils de Dieu, et, ayant soumis la chair à la volonté du Père, étant le Père et le Fils — Le Père, parce qu'il fut conçu par le pouvoir de Dieu, et le Fils à cause de la chair, devenant ainsi le Père et le Fils — Et ils sont un seul Dieu, oui, le Père éternel même du ciel et de la terre. Et ainsi, la chair devenant assujettie à l'Esprit, ou le Fils au Père, étant un seul Dieu, souffre la tentation, et ne cède pas à la tentation, mais souffre que son peuple se moque de lui, et le flagelle, et le chasse, et le renie [34]. »

Le droit divin du Christ d’être le Père se poursuivait donc dans la condition mortelle, parce que l'Esprit ne lui était pas donné « avec mesure » et que le Père avait « remis toutes choses entre ses mains [35] ». Étant le Fils à cause de la chair, il a soumis la volonté de la chair à ses pouvoirs en tant que Père — « la chair devenant assujettie à la mort, la volonté du Fils étant engloutie dans la volonté du Père [36]. » Le Christ manifeste ainsi le Père aux hommes sur terre, comme Jésus l’explique à Philippe :

« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres [37]. »

Pour accomplir pleinement son onction en tant que Père, il fallait que le Christ connaisse la condition mortelle. Tout d'abord, parce que la plénitude de la gloire du Père ne peut pas être centrée sur un personnage d'esprit. Ce n’est que quand l'esprit et la matière sont inséparablement liés sous la forme ressuscitée que l’on peut recevoir une plénitude de joie, joie qui est le produit d'une plénitude de gloire [38]. En second lieu, les expériences de la condition mortelle, y compris la mort, sont nécessaires à l’accession à une gloire complète. Il fallait que le Christ descende « au-dessous de tout, en sorte qu'il a compris toutes choses, afin d'être en tout et à travers tout, la lumière de la vérité [39]. » Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il a reçu « une plénitude de la gloire du Père. Et il reçut tout pouvoir, tant dans le ciel que sur la terre, et la gloire du Père était avec lui, car il demeurait en lui [40]. » Paul a exprimé cette idée en déclarant : « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité [41]. »

En plus de devenir le Fils dans la chair, le Christ est également devenu le Fils dans la gloire, du fait qu’il était subordonné à son Père dans l'acquisition de cet attribut divin. Une révélation explique que « il ne reçut pas la plénitude dès l'abord, mais continua de grâce en grâce, jusqu'à ce qu'il reçût une plénitude; Car c'est ainsi qu'il fut appelé le Fils de Dieu, parce qu'il n'avait pas reçu la plénitude dès l'abord [42]. » Nous avons ici un point important de la théologie mormone. Du fait qu’il était doté de gloire, le Christ est devenu le Père, mais dans le processus par lequel il a ainsi été doté, il était le Fils.

De la même manière, ceux qui sont nés de nouveau grâce aux pouvoirs de l'Évangile deviennent « les fils de Dieu ». Ils naissent « non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu [43] » et deviennent spirituellement les fils et les filles du Christ, pour être glorifiés en lui comme il a été glorifié dans le Père. Le Christ devient alors leur Père dans cette relation divine. Par son Expiation et du fait que sa gloire est projetée sur eux, ils lui sont engendrés [44]. C’est ainsi qu’il a prié son Père, au sujet de ses disciples, en disant : « Ils étaient à toi, et tu me les as donnés. » Il poursuit :

« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, – moi en eux, et toi en moi, – afin qu'ils soient parfaitement un… [45]. »

Nous voyons révélée ici l'union suprême de l'homme avec la Divinité, grâce à une gloire immanente. Puisque le but de l'homme est d'être glorifié dans le Christ, comme le Christ a été glorifié dans le Père, il est essentiel de bien comprendre ce rapport divin si l’on veut rendre un vrai culte. Une révélation sur le sujet explique :

« Je vous donne ces paroles afin que vous compreniez et sachiez comment adorer et sachiez ce que vous adorez, afin que vous veniez au Père en mon nom et receviez sa plénitude en temps voulu. Car si vous gardez mes commandements, vous recevrez sa plénitude et serez glorifiés en moi, comme je le suis dans le Père [46]. »

Dans un sens, le Christ est le Seul Dieu devant lequel les hommes dans la condition mortelle sont directement responsables. Bien que les hommes, avec le Christ, doivent aller au Père et être glorifiés en lui, la gloire que les hommes reçoivent est donnée par l’intermédiaire du Fils. C’est pour cela qu’il est commandé aux hommes de prier le Père au nom du Fils, car il est leur Rédempteur, leur Médiateur et leur Avocat auprès du Père. En lui ils ont la vie, même la gloire immortelle. Par cette intelligence divine les hommes peuvent devenir un avec Dieu. Dans cette relation éternelle, le Père demeure dans le Fils, dotant ce dernier de son intelligence et de son pouvoir, de sorte que le Fils ne fait rien sans le Père. Grâce à l’immanence de la gloire du Père dans le Fils, ce n'est pas le Christ mais le Père qui accomplit tout en tout. Comme Jésus l’explique : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres [47]. » De la même manière, le Christ doit demeurer dans l’homme jusqu'à ce qu'il soit glorifié en lui comme il l’est dans le Père. C’est cela le chemin du salut.

NOTES

1. Voir Genèse 1:26-27 ; 5:1-3 ; Exode 33:11, 20-23 ; Nombres 12:7-8 ; Ésaïe 6:1-11 ; Jean 12:44-45 ; Colossiens 1:12-15 ; Hébreux 1:1-3 ; etc.
2. History of the Church, VI, p. 305. Enseignements du Prophète Joseph Smith, sur Idumea, section 6.
3. D&A 130:22
4. Id. 131:7-8 ; History of the Church, IV, p. 575 ; John Taylor, The Government of God, Londres, 1852, p. 32.
5. Smith 2:16-17.
6. History of the Church, VI, p. 366 ; voir aussi p. 476. Enseignements du Prophète Joseph Smith, sur Idumea, section 6.
7. D&A 93:36
8. Hébreux 12:29.
9. 1 Jean 4:8.
10. Éphésiens 3:16-19.
11. Galates 5:22-23.
12. Moïse 1:1-11.
13. Exode 13:21-22 ; 40:34-38.
14. Exode 34:5, 29-35 ; 2 Corinthiens 3:7-18.
15. 2 Chroniques 7:1-3 ; 5:13-14.
16. 1 Rois 18:38.
17. 1 Rois 2:11. De tels êtres deviennent « comme un feu flamboyant » (D&A 7:6), du fait qu’ils sont dotés de gloire. Mais, comme le prophète l’explique, ils ne sont pas « emmenés immédiatement dans la présence de Dieu et dans une plénitude éternelle » de gloire. Au lieu de cela, ils reçoivent suffisamment de dotation pour leur permettre de résider dans un ordre terrestre. History of the Church, IV, p. 210. Enseignements du Prophète Joseph Smith, section 4, sur Idumea.
18. Hélaman 5:20-45.
19. Actes 2 :3.
20. D&A 67:10-13 ; Moïse 1:2, 11, 31.
21. Moïse 1:5. Les œuvres dont Dieu parle sont celles qui ont été glorifiées. Pour les voir toutes il faudrait voir toute leur gloire.
22. Moïse 1:27-28.
23. Moïse 1:10.
24. Moïse 7:2 ou 3 ; Éther 3:25-26 ; 1 Néphi 11-14 ; 2 Néphi 4:25 ; D&A 63:21 ; Hyrum L. Andrus, Joseph Smith, the Man and the Seer, Salt Lake City, 1960, chapitres 4 et 5.
25. Messenger and Advocate, III, juin 1837, pp. 513-514. Voir id., 1, avril 1835, p. 112.
26. D&A 88:41.
27. Ibid. 50:27 ; 121:36 (italiques par l'auteur).
28. History of the Church, V, pp. 554-556. Enseignements du Prophète Joseph Smith, sur Idumea, section 6.
29. History of the Church, VI, p. 478 (italiques par l'auteur).
30. Voir D&A 93:22 ; Apocalypse 3:14 ; Colossiens 1:15 ; Hébreux 1:6.
31. History of the Church, op. cit.
32. Abraham 3:22-24 ; 4:1-31.
33. Page de titre du Livre de Mormon. Voir aussi 2 Néphi 26:12-13. L'auteur est redevable dans une certaine mesure à son collègue, le professeur F. Kent Nielsen, qui lui a permis de prendre pleinement conscience de l’accent que le Livre de Mormon met là-dessus.
34. Mosiah 15:1-5.
35. Jean 3:34-35.
36. Mosiah 15:7-8.
37. Jean 14:8-10.
38. Voir D&A 93:33-34.
39. Id. 88:6.
40. Id. 93:16-17.
41. Colossiens 2:9.
42. D&A 93:13-14. (Italiques par l'auteur.)
43. Jean 1:12-13. Voir aussi D&A 11:30 ; 25:1 ; 34:3 ; 35:2 ; 39:4 ; 42:52 ; 45:8 ; 50:41 ; 76:24 ; 58 ; 121:7.
44. Le Christ n’avait pas besoin de l’Expiation pour être doté de gloire, comme c’est le cas pour les autres, parce que, par l'Esprit et par une obéissance stricte, il vivait au-dessus du pouvoir de la Chute.
45. Jean 17:6, 20-23. (Italiques de l'auteur.) Voir aussi Éphésiens 3:16-21. Hébreux 2:9-13 et 3 Néphi 19 fournissent de plus amples détails, apportant beaucoup d’idées importantes. Voir en particulier les versets 23 et 29.
46. D&A 93:19-20. (Italiques par l'auteur.)
47. Jean 14:10.