POURQUOI LE PREMIER MIRACLE DU CHRIST A-T-IL ETE DE CHANGER L'EAU EN VIN ?
Par
Anthony Sweat
extrait de « Christ in Every Hour », 27 janvier 2018
À première lecture, le premier miracle de Jésus que nous connaissons peut
sembler un peu quelconque. Lors des noces à Cana, en Galilée, le Seigneur
a transformé de l’eau sale en vin de fête. Comparé aux miracles qu’il a
accomplis plus tard, qui ont été profondément émouvants — purification de
lépreux, guérison d’aveugles, résurrection d’une jeune fille — ce miracle,
qui n’a manifestement rien fait de plus qu’impressionner une poignée de
serviteurs et relancer une fête, semble presque être en-dessous de sa
dignité.
Pourtant c’est ce qu’il fait pour répondre à la demande de sa mère
d’offrir divinement du vin lors d’une fête. De tous les miracles que Jésus
aurait pu accomplir, pourquoi a-t-il fait de cette demande sans importance
la première manifestation publique de son pouvoir ? Pourquoi ne pas faire
quelque chose de franchement plus significatif ? Eh bien, plus je
réfléchis au miracle de la transformation de l’eau en vin, plus je me
rends compte que c’était sans doute le plus approprié comme « premier des
miracles » (Jean 2:11) grâce auquel Jésus aurait pu nous apprendre le but
ultime de sa vie, de sa mission et de sa puissance divine.
Il était de
coutume dans la tradition juive de se laver les mains avant de manger
(voir Marc 7:3 ; Luc 11:37-38), et que si on était réputé être « impur »
par la Loi de Moïse pour cause de saignements, de lèpre ou de maladie,
tout ce que l’on touchait avec des mains non lavées était également
considéré comme impur : « Celui qui sera touché par [ce qui est impur
selon la loi de Moïse], et qui ne se sera pas lavé les mains dans l’eau…
sera impur » (Lévitique 15:11).
Ainsi, les Juifs pratiquants se lavaient rituellement les mains avant et
après la plupart des activités, notamment avant de manger au cours d’une
fête ou d’une noce. Les six grands récipients d’eau qui se trouvaient
vraisemblablement à la porte des
noces de Cana étaient « destinés aux purifications des Juifs » (Jean 2:6)
pour leur permettre d’être physiquement et rituellement purs. Il va sans
dire que bien que contenant beaucoup d’eau, deux ou trois mesures chacun
selon saint Jean (au moins trois cents litres au total) — après des
dizaines de lavages cérémoniels des mains, ces vases n’étaient pas de ceux
où l’on irait s’offrir une large rasade et encore moins puiser du vin de
fête.
C’est pourtant
ces vases d’eau glauque, sale, bourrée de bactéries que Jésus choisit pour
ce miracle et demanda aux serviteurs de remplir à ras bord. Usant de son
pouvoir divin, il transforma l’eau provenant de ces vases impurs en un vin
qui s’avéra être le plus fin et le meilleur de la soirée (voir Jean 2:10).
Et c’est là que réside la leçon céleste : Jésus a utilisé le miracle de la
transformation de l’eau en vin pour envoyer le message profond qu’il avait
le pouvoir de changer la nature même des choses — de transformer non
seulement l’état des liquides, mais l’état des vies.
« Ne voyez-vous pas ? » aurait-il pu dire par la suite aux serviteurs
éberlués : « Je peux prendre des choses sales et les rendre propres. Je
peux prendre des éléments de tous les jours et les rendre exceptionnels.
Je peux prendre des choses en mains et les modifier. Et si vous venez à
moi, je peux faire la même chose pour vous. Je peux vous prendre et
transformer la personne ordinaire que vous êtes en un saint céleste. C’est
pour cela que je suis ici. C’est ce que j’ai le pouvoir de faire. » Alors,
dites-moi si ce n’est pas un grand premier miracle après tout. |