Dans l’article « La trente-quatrième année » (http://idumea.org/Etudes/Ecritures/LM/Destructions.htm), Bart J. Kowallis a démontré que la catastrophe qui s’est abattue sur les peuples du Livre de Mormon avant l’apparition du Christ ressuscité dans 3 Néphi avait toutes les caractéristiques d’un phénomène géologique. Le géologue Jerry D. Grover, dans son livre « Geology of the Book of Mormon », paru en 2014, fait une étude approfondie du terrain qui donne des résultats remarquables en matière de localisation et de variation d’intensité des phénomènes dans les diverses régions décrites par le Livre de Mormon.

« Les grands et terribles jugements du Seigneur »: La destruction catastrophique dans 3 Néphi et la géologie de la Mésoamérique

Neal Rappleye

Interpreter: A Journal of Mormon Scripture 15 (2015), p. 143-157

Examen de Jerry D. Grover, Jr., Geology of the Book of Mormon. Vineyard, UT: Auto-publié, 2014. 233 pages + xi, y compris index et références.

Résumé : Ces dernières décennies, plusieurs savants et scientifiques mormons ont proposé des analyses et des comparaisons entre des événements géologiques et la destruction rapportée dans 3 Néphi 8-9. Jerry Grover apporte une contribution importante à cette littérature en expliquant les processus et les phénomènes géologiques, en détaillant les caractéristiques géologiques de la région de Tehuantepec (Mésoamérique) et en appliquant ces informations non seulement à la description de 3 Néphi 8-9, mais à d’autres incidents dans le Livre de Mormon vraisemblablement liés à des événements géologiques. Ce faisant, il apporte une perspective nouvelle aux récits qu’il examine et ajoute de la clarté à des détails géographiques qui ont fait l’objet d’interprétations variées.

La destruction des pays et des villes néphites et lamanites mentionnée dans 3 Néphi a été soumise à diverses reprises à des analyses géologiques dans le but de mieux comprendre le ou les catastrophes naturelles décrites dans le texte. On retrouve ce genre d’effort dans des études réparties sur plusieurs dizaines d’années. Bien qu’il existe des exemples encore plus anciens, il semble suffisant ici de commencer par le père de pratiquement tous les types de commentaires et de recherches sur Livre de Mormon aujourd’hui — Hugh Nibley. Dans Since Cumorah, tout d’abord publié sous forme de livraisons entre 1964 et 1966, il comparait les descriptions mentionnées dans 3 Néphi avec diverses descriptions de tremblements de terre et de phénomènes qui les accompagnaient, dont les éruptions volcaniques [1].

Vingt ans plus tard, John L. Sorenson et James L. Baer, l’un anthropologue, l’autre géologue, approfondissaient ce type d’analyse. L’ouvrage fondateur de Sorenson, Un environnement pour le Livre de Mormon dans l’Amérique ancienne comprend non seulement un traité sur le genre de catastrophe naturelle qui provoque des destructions telles que celles décrites dans 3 Néphi, en se concentrant principalement sur les éruptions volcaniques, mais s’inspire aussi des indices géologiques et archéologiques pour montrer qu’en fait un tel événement s’est produit au bon endroit au bon moment ou presque [2]. Baer, le premier géologue véritable (que j’aie pu trouver) qui ait jeté un coup d’œil sur cet aspect du Livre de Mormon, a publié une brève note dans Dialogue en 1986, en répondant à cinq questions précises sur la géologie de la catastrophe [3].

Les années 1990 ont vu une prolifération d’études géologiques sur les événements de 3 Néphi. Russell H. Ball a avancé l’hypothèse que la destruction a été causée par une activité sismique et que les trois jours de ténèbres venaient de ce qu’un nuage de cendres volcaniques avait recouvert le pays. Il compare le récit du Livre de Mormon avec la description de l’éruption du Vésuve faite par Pline [4]. John A. Tvedtnes a recueilli et résumé les comptes rendus de plusieurs tremblements de terre et d’éruptions volcaniques permettant la comparaison avec le récit de 3 Néphi [5]. John Gee a comparé la description du Livre de Mormon à celle de la stèle de Karnak, que les savants rattachent à l’éruption volcanique de Thera vers 1530 av. J.-C. [6]. L’étude la plus approfondie de celles qui ont été faites à cette époque était celle de Bart J. Kowallis, professeur de géologie à l’Université Brigham Young. Kowallis a fait une analyse approfondie du texte et des récits d’éruptions volcaniques pour en arriver à dire, de manière assez convaincante, qu’une éruption volcanique explosive unique pourrait expliquer l’ensemble des destructions mentionnées dans 3 Néphi [7]. Le géologue et océanographe Benjamin R. Jordan a écrit une courte note ajoutant la « liquéfaction » aux divers phénomènes décrits par Kowallis [8].

On a continué à répéter l’idée dans divers écrits jusque dans les années 2000, mais on n’a pas fait grand-chose pour pousser cette théorie plus loin. Une poignée de notes brèves ont été publiées sur les possibilités de recherches plus poussées [9], et Benjamin Jordan a ajouté un article important sur le potentiel des carottes de glace comme preuve d’une telle éruption, y décelant quelques signes possibles d’une éruption majeure entre 30 et 40 de notre ère dans divers échantillons de carottes de glace [10]. Mais d’une manière générale, la plupart des publications ne faisaient que répéter des publications antérieures ou y faire écho.

Dans certains cas, ces examens géologiques ont été utilisés pour rattacher le texte du Livre de Mormon à une région géographique donnée. Nibley observe : « Comme chacun sait, l’Amérique centrale se trouve dans la ceinture des tremblements de terre violents » tout en étant une région côtière et une zone volcanique — la configuration idéale pour toutes les catastrophes que le Livre de Mormon décrit si succinctement et si bien [11]. » Nibley en conclut : « [le récit de 3 Néphi] prouve de manière convaincante que la personne qui l’a écrit a dû faire l’expérience personnelle d’un séisme majeur en Mésoamérique ou a dû avoir accès aux récits authentiques d’un tel événement [12]. » Sorenson était, bien entendu, d’accord avec cette évaluation. Baer, fait aussi ce lien d’une manière générale : « Les côtes occidentales de l’Amérique centrale et du Sud ont les caractéristiques géologiques que l’on s’attendrait à trouver sur le site d’une catastrophe [telle que décrite dans 3 Néphi] [13]. » Il observe : « Cette zone générale de la Mésoamérique est sismiquement fort active et de vastes régions sont couvertes de coulées de lave et de cendres volcaniques [14]. » Dans une longue note de bas de page, Kowallis fait un pas de plus et se pose la question de savoir où, en Mésoamérique, l’éruption a eu lieu.

Dans le cadre de nos recherches pour comprendre cet événement du Livre de Mormon et en nous servant comme guide de la géographie de Sorenson, je dirais que le centre éruptif a dû se situer au nord de l’isthme de Tehuantepec (dans le pays situé du côté du nord où la destruction a été maximale) et probablement le long de la côte où l’éruption pouvait générer un raz de marée. Cependant, il faut davantage de renseignements géologiques et géochronologiques pour pouvoir avancer d’autres théories [15].

Dans son chef d’œuvre de 2013, Sorenson a examiné plusieurs rapports archéologiques et géologiques qui indiquent une activité volcanique et ses effets sur toute la Mésoamérique aux environs du premier siècle de notre ère [16].

Malgré tout le chemin déjà parcouru, Jerry D. Grover Jr., ingénieur et géologue de métier, nous apporte des perspectives nouvelles importantes en faisant franchir un pas de plus à son niveau d’analyse. Dans son ouvrage récemment publié, Geology of the Book of Mormon, il ne se contente pas de montrer comment les phénomènes géologiques et volcaniques se comparent avec le texte, ni ne se borne à attirer l’attention sur des rapports éclectiques de phénomènes de ce genre dans ce que l’archéologie nous fournit ou simplement à noter que la Mésoamérique est une région idéale pour ce genre de phénomène. Ce qu’il fait, c’est utiliser ce que l’on sait géologiquement sur la région pour dégager le scénario qui convient le mieux et étoffer les rapports et les localisations géographiques. Comme tel, son livre est incontournable pour quiconque s’intéresse à la géologie ou à la géographie du Livre de Mormon.

Vue d’ensemble

Grover commence par recueillir et imprimer tous les passages qui décrivent les destructions de 3 Néphi, y compris les descriptions prophétiques de gens tels que Néphi 1, Zénos et Samuel le Lamanite (p. 1-6). Il passe ensuite en revue le modèle de Sorenson qu’il prend comme point de départ pour ses recherches géologiques (p. 7-17). Puis il explique de manière simple mais utile les principes géologiques de base associés à différents types de catastrophes naturelles. Cette explication est donnée de telle sorte que quelqu’un comme moi, qui n’y connais pas grand-chose à la géologie, peut saisir ces éléments fondamentaux importants. Il y traite des différents types de lignes de faille et des différentes sortes de tremblements de terre qu’elles causent, des différents types de volcans et d’éruptions volcaniques et des différents outils pour mesurer l’ampleur de ces événements géologiques. Il détaille également chacune des failles majeures et des volcans principaux (et les données d’éruption pour certains) dans la région autour de l’isthme de Tehuantepec en Mésoamérique (p. 19-49). Ensuite, il commente les différents types de dégâts causés par les éruptions volcaniques, y compris les coulées pyroclastiques et les nuées ardentes, les glissements de débris volcaniques, les lahars, les chutes de cendres et de téphra, les séismes volcaniques, les tsunamis et les coulées de lave. Si certains de ces termes vous semblent étrangers, ne vous inquiétez pas ; il explique chacun de ces phénomènes. Il explique les dégâts des tremblements de terre et des ouragans et fournit un tableau des dégâts décrits dans 3 Néphi (p. 51-72). Il revoit également la chronologie des événements dans 3 Néphi, explore différents scénarios et propose une analyse textuelle de la géographie de 3 Néphi (p. 73-153). Partant de là, il fournit une analyse plus spécifique que je vais commenter dans un instant.

Tout au long du livre, il fournit généreusement des photographies, des tableaux, des diagrammes, des illustrations et des graphiques en couleur. Dans l’ensemble, le livre recueille beaucoup d’informations importantes et utiles pour examiner les événements géologiques décrits dans le Livre de Mormon et est donc une sorte de dossier source technique essentiel pour toute personne intéressée à faire des recherches plus poussées dans ce domaine.

Un modèle géographique solide comme le roc

Après avoir donné un aperçu des descriptions faites par les textes, des données géologiques de base, des volcans et des failles ainsi que des dégâts associés aux éruptions et aux tremblements de terre, il s’attaque à la tâche de déterminer si la destruction a été causée par (1) seul un volcan, (2) un volcan et un tremblement de terre ou (3) un volcan, un tremblement de terre et un ouragan/orage. Comme souligné plus haut, Kowallis prétendait qu’un volcan pouvait, à lui tout seul, expliquer tout ce qui est mentionné dans le récit de 3 Néphi. Bien que l’argument de Kowallis soit convaincant, il lui manque la dimension importante que peut donner un contexte géographique. Il se sert du modèle de Sorenson pour émettre une théorie sur l’emplacement du volcan, mais ne passe pas à l’étape logique suivante : qu’est-ce que ce modèle et les distances auxquelles se trouvaient les villes touchées par la catastrophe naturelle nous racontent sur le type d’événement que cela a dû être ?

Grover ajoute cette dimension à son analyse quand il se pose la question de savoir si un volcan seul pourrait expliquer tout ce qui se passe dans 3 Néphi. Sa recherche indique que « la plupart des séismes de type volcanique ont une magnitude inférieure à 2 ou 3 et se produisent à moins de 10 km sous un volcan » (p. 77). À cela, il ajoute : « Les tremblements de terre volcaniques ayant une importance tectonique quelconque sont extrêmement rares. On n’a mesuré sur terre que trois séismes volcaniques d’une magnitude de 7 (Mw) au cours du siècle écoulé » (p. 78) [17]. Sur la base de l’échelle de Mercalli modifiée, une mesure de l’intensité des tremblements de terre, il fait remarquer que les dommages rapportés dans le Livre de Mormon indiquent un tremblement de terre de niveau VIII au moins. À l’aide d’une formule visant à convertir les magnitudes Mw à l’échelle de Mercalli, il observe : « Lorsqu’on applique l’équation à un tremblement de terre de 7,1 Mw, qui est le plus grand observé en un siècle, on constate que les dégâts causés par un tremblement de terre de niveau VIII se produisent depuis le centre du volcan jusqu’à une distance de 2,3 kilomètres. […] Il est clair que les dommages causés par un tremblement de terre volcanique sont essentiellement limités à la proximité du volcan lui-même » (p. 81). En appliquant simplement la dimension que les distances ajoutent au problème, il détermine qu’un tremblement de terre volcanique ne suffirait pas pour expliquer les dégâts telluriques signalés dans le texte. « Pour expliquer les destructions décrites dans 3 Néphi, conclut-il, il est clair qu’il faut l’intervention d’un volcan et d’un tremblement de terre régional » (p. 119). Puisque les tremblements de terre peuvent couramment déclencher des éruptions volcaniques, il n’est pas étonnant que les deux se soient produits simultanément (p. 137).

Sachant qu’une éruption volcanique et un tremblement de terre régional sont requis, Grover peut maintenant examiner les systèmes de failles et les volcans de Mésoamérique pour dégager le scénario qui convient le mieux. Il détermine que, sur la base du genre de dommages décrits dans le Livre de Mormon, les lieux de l’activité sismique se situent probablement dans une zone de failles de décrochement avec un volcan actif à proximité (p. 139-141) et qu’il devait se trouver dans le pays situé du côté du nord, puisque 3 Néphi 8:12 indique que c’est là qu’il y avait le plus de dégâts. Il se trouve qu’en Mésoamérique il n’y a qu’un seul système de failles qui réponde à ces critères et il se trouve dans le pays situé du côté du nord de Sorenson (et de la plupart des autres modèles), traversant l’isthme de Tehuantepec et entrant partiellement dans le pays situé du côté du sud.

Le segment de faille de Veracruz remplit toutes les conditions nécessaires indiquées dans le Livre de Mormon comme principal système de failles sismiques. C’est une faille de décrochement, qui génère habituellement des ruptures de surface, des fractures ou des affaissements. Il est situé dans le pays situé du côté du nord où les dommages les plus graves ont eu lieu. Une partie du segment de la faille se trouve dans le pays situé du côté du sud et pourrait causer des dommages dans celui-ci. Elle est située sur et à proximité des plaines côtières. Il se produit dans des zones ayant une population importante à l’époque. … Un volcan majeur se trouve directement sur le système de failles, le volcan San Martín. (p. 148)

La datation des éruptions volcaniques est chose difficile et imprécise, mais le volcan de San Martín compte plusieurs événements éruptifs documentés dans une période de temps qui inclut le premier siècle de notre ère (p. 39).

Partant de là, Grover commence à analyser les détails de la géographie de Sorenson et les événements décrits dans le Livre de Mormon en partant de l’idée qu’un tremblement de terre de niveau 8 (à l’épicentre) le long de la faille de Veracruz et une éruption du San Martín sont les principales causes des dégâts signalés dans le texte. Les points suivants résument les résultats de son analyse :

  • Si Zarahemla est à Santa Rosa, au Chiapas (Mexique), sur la base de sa distance par rapport à la faille de Veracruz, le tremblement de terre a dû s’y situer au niveau 4 ou 5, assez puissant pour renverser les torches, etc., provoquant l’incendie de la ville (p. 159-160)
  • Si la ville de Moroni était située près de la lagune de Mecoacon, le sol de cette région amplifiant l’intensité d’un tremblement de terre ; il aurait ainsi été d’un niveau 8,6 et très proche de la liquéfaction (le sol se liquéfie et s’enfonce dans l’océan), surtout si un tremblement de terre ou un tsunami consécutif à un volcan a frappé la côte à cet endroit (p. 160-164).
  • La ville de Moronihah se trouvait probablement dans la vallée du fleuve Grijalva (Sidon), près de la zone d’intensité 8, où un glissement de terrain induit par le tremblement de terre pouvait se produire et la couvrir d’une montagne de terre et de débris (voir 3 Néphi 8:10). Ceci diffère de l’emplacement de Moronihah proposé par Sorenson, mais cette localisation était purement théorique et ne reposait pas sur des indices textuels, ceux-ci étant inexistants (p. 164-169).
  • Les villes de Gadiandi, Gadiomnah, Jacob et Gimgimno ne sont mentionnées nulle part ailleurs dans le texte, de sorte qu’il est quasiment impossible de les placer dans un contexte géographique. Sorenson ne fait pas grand-chose de plus que suggérer qu’elles sont dans le pays situé du côté du nord [18]. À l’aide de la description « j’ai fait des collines et des vallées à leur place » (3 Néphi 9:8), Grover suggère que c’est « une description parfaite des dépôts caractéristiquement bosselés de beaucoup d’avalanches de débris volcaniques et de certaines coulées pyroclastiques volcaniques » (p. 178). Un tel phénomène aurait eu lieu dans un rayon de vingt-six kilomètres du volcan, ce qui confirmerait une localisation dans le pays situé du côté du nord comme le scénario parfait et resserrant encore à la zone entourant le volcan San Martín l’éventail des emplacements possibles (p. 178-181).
  • Si la ville d’Abondance était près de la ville moderne de Tonalá (Mexique) sur le côté ouest du fleuve Tonalá, elle devait être dans la zone d’intensité 8, mais comme elle était «située sur une assise rocheuse stable » (p. 183), cela devait réduire les effets du tremblement de terre. En fait, « cet emplacement pour Abondance a dû, de tous les endroits situés au nord de la faille de Veracruz, celui qui aurait subi les intensités les plus faibles du tremblement de terre, car il était le plus éloigné de la faille, avant qu’on n’arrive aux sols et aux sédiments qui amplifient considérablement les secousses sismiques. Ç’aurait été la zone la moins endommagée dans la région où les gens pourraient logiquement se rassembler après un grand tremblement de terre » (p. 183).

Ce bref résumé ne rend pas justice à l’analyse de Grover et d’autres villes font partie de son analyse. Dans le cas de chaque ville/pays mentionné dans 3 Néphi 8-9 comme ayant été détruit, il analyse soigneusement la description de la façon dont il a été détruit et sa position par rapport au tremblement de terre/volcan (quand c’est possible, sur la base du modèle de Sorenson, mais toutes les villes mentionnées ne sont pas situées dans sa géographie globale, car elles ne sont mentionnées que dans ce seul endroit du texte), ensuite il propose l’explication qui convient le mieux. Tout au long de cette analyse, il est frappant de constater à quel point le modèle de Sorenson tient le coup devant ce test géologique approfondi. Dans un cas seulement — celui de Moronihah mentionné ci-dessus — il est nécessaire d’ajuster l’emplacement suggéré par Sorenson pour laisser la place à l’explication géologique correspondant le mieux à la destruction, et c’est le seul cas où il n’y avait pas grand-chose comme données textuelles sur lesquelles Sorenson pouvait se baser. Dans de multiples cas, les emplacements précédemment identifiés par Sorenson se trouvent également être les emplacements géologiquement idéaux.

Autres événements du Livre de Mormon

En plus de nous proposer le regard le plus approfondi sur la catastrophe naturelle rapportée et décrite dans 3 Néphi 8, Grover étend son analyse à d’autres événements mentionnés dans le Livre de Mormon qui semblent, sur la base de la description donnée par le texte, impliquer des tremblements de terre ou des éruptions volcaniques. Parmi eux, un événement sans doute volcanique au pays de Néphi pendant le voyage missionnaire de Néphi et de Léhi (voir Hélaman 5:20-49), un tremblement de terre à Ammonihah (voir Alma 14:25-29) et quelques événements jarédites qui pourraient être liés à des activités géologiques (voir Éther 9:29-35 ; 10:18-19 ; 11:5-7). Ces événements sont traités de manière moins approfondie, mais les bases avaient déjà été posées en grande partie lorsque l’état des lieux a été fait en vue de l’étude des catastrophes de 3 Néphi (p. 191-210).

Une fois de plus, en ce qui concerne les tests géologiques pour la géographie, le modèle de Sorenson marche remarquablement bien. Son pays de Néphi est situé près du volcan Pacaya, qui est « un excellent candidat pour la source et la cause de l’incident à la prison dans le pays de Néphi » (p. 196). Dans l’ensemble, « la géologie environnante est hautement corroborante » (p. 197). Ammonihah, dans le modèle de Sorenson, se trouve dans « une zone sismique active » (p. 198) et les formations géologiques sous-jacentes créent les conditions nécessaires pour provoquer un bang sonique, l’événement probable derrière le « grand bruit » (Alma 14:29) signalé dans le texte (p. 200-201).

Il propose de nouvelles explications concernant la cause potentielle de la famine et la pénurie et l’infestation de serpents qui en ont résulté (voir Éther 9:28-35). Pour ce faire, il montre du doigt les effets climatologiques des éruptions volcaniques (p. 205-206) : « Il est depuis longtemps reconnu que les éruptions volcaniques influent sur le climat mondial... et peuvent provoquer des sécheresses ou un refroidissement important à l’échelle régionale loin de l’éruption volcanique » (p. 205). Il peut aussi tuer « tous les oiseaux sur des centaines de kilomètres alentour » (p. 205). Si un événement volcanique éloigné, non observé par les scribes jarédites, a été la cause de la disette, cela pourrait être la recette parfaite pour une infestation de serpents. Il explique :

Les serpents migrent souvent en masse sur une base saisonnière et on sait qu’ils migrent à la recherche d’eau au milieu de la sécheresse. En 2007, une forte migration de serpents bruns venimeux a envahi la ville et la banlieue de Sydney, de Darwin et d’autres régions d’Australie qui avaient connu la pire sécheresse en un siècle, mordant beaucoup de gens. (p. 208)

Cela ressemble beaucoup à l’événement d’Éther 9:31. Il y a des chances que les serpents étaient « à la recherche d’eau et peut-être que quand ils ont trouvé de l’eau et les habitats humides (peut-être un cours d’eau?) ils se sont arrêtés » (p. 208). Étant donné que des cours d’eau s’étendent sur toute la partie nord de l’isthme de Tehuantepec (voir la carte p. 204) [19], la ligne de démarcation entre le pays situé du côté du nord et le pays situé du côté du sud, de Sorenson, cela correspond parfaitement une fois de plus au modèle de celui-ci.

Ces sécheresses ne sont pas forcément causées par des éruptions volcaniques, mais d’autres détails de l’infestation de serpents chez les Jarédites correspondent parfaitement à une telle explication.

La description dans Éther de serpents qui conservent une forte densité de population, bloquant ou « dressant une barrière » empêchant le passage à un certain endroit pendant une période de temps peut s’expliquer par l’absence ou la diminution des prédateurs des serpents en même temps qu’une abondance de ressources alimentaires due au fait de la réduction importante d’oiseaux prédateurs locaux comme il a été prouvé que cela se produit à la suite d’une éruption volcanique. Il n’y n’aurait aucune concurrence de la part des oiseaux pour l’approvisionnement en rongeurs ou en lézards et il n’y aurait pas d’oiseaux mangeurs de serpents venimeux pour en limiter la population. (p. 208)

Un certain nombre d’espèces d’oiseaux dans la région autrefois occupée par les Olmèques (terres jarédites dans pratiquement tous les modèles mésoaméricains) se nourrissent de serpents (p. 209-210) et « la décimation [temporaire] de ces espèces a dû réduire radicalement les prédateurs des serpents, éliminant de surcroît la concurrence qu’ils constituaient pour les proies des serpents » (p. 210). Plus tard, une fois la population de ces oiseaux de proie rétablie, ceux-ci ont dû commencer à réguler la population des serpents, la réduisant à un niveau normal, ce qui semble correspondre au récit d’Éther où les serpents finissent par ne plus dresser de barrière entre le pays situé du côté du nord et celui du côté du sud (voir Éther 10:19).

Ainsi donc, les effets d’une éruption volcanique sur un environnement peuvent expliquer de manière convaincante un événement dont les critiques modernes du texte se sont souvent moqués, le considérant comme ridicule ou fantaisiste. Il est difficile d’imaginer un cadre géologique, géographique et écologique plus parfait pour les événements décrits dans Éther 9.

Implications pour la géographie du Livre de Mormon

Les recherches de Grover dans la géologie du Livre de Mormon ont des implications pour la géographie du Livre de Mormon. Cela ne devrait pas étonner étant donné que les volcans et les lignes de fracture font intrinsèquement partie du paysage. Tandis que d’autres auteurs, comme indiqué plus haut, ont relevé quelques vagues implications ou conditions géographiques créées par l’analyse géologique, l’analyse approfondie faite par Grover pour trouver la meilleure correspondance possible, ville par ville, catastrophe par catastrophe, génère des critères rigoureux qui doivent être pris en compte dans tout modèle géographique des pays du Livre de Mormon. Grover définit utilement les critères minimum qui découlent de son étude :

        Un volcan actif dans le pays situé du côté du nord, avec des éruptions à l’époque de 3 Néphi

        Un système de failles régionales dans le pays situé du côté du nord avec une présence ou un effet dans le pays situé du côté du sud capable de générer des intensités au moins de niveau VIII sur l’échelle d’intensité de Mercalli

        L’obligation pour la ville d’Ammonihah de se trouver dans une région capable de produire un tremblement de terre d’une intensité minimale de niveau VIII sur l’échelle d’intensité de Mercalli.

        L’emplacement du pays de Néphi dans le voisinage d’un volcan actif durant le premier siècle avant notre ère. (p. 211)

Il explique ensuite : « Une fois que les critères de sélection de base sont remplis, il est nécessaire d’évaluer les emplacements réels des villes et des incidents géologiques » (p. 211). Comme indiqué plus haut, le modèle de Sorenson répond non seulement aux critères minimum mais s’en tire remarquablement bien dans les détails. Qu’en est-il des autres modèles géographiques ?

Selon Grover : « La nécessité de la présence d’un volcan actif élimine essentiellement tous les modèles géologiques du Livre de Mormon qui le situent dans le centre et l’est des États-Unis, en Basse-Californie et dans toutes les régions d’Amérique centrale au sud du Costa Rica comme modèles viables d’emplacements pour le Livre de Mormon » (p. 211). Son analyse met en évidence plusieurs faits dont la meilleure explication est qu’il s’agit là des effets d’une éruption volcanique plutôt que d’un tremblement de terre, mais la raison la plus évidente en est les trois jours de ténèbres constantes. Étant donné que certains ont attiré l’attention sur les rapports de témoins oculaires d’un tremblement de terre en 1811 dans l’est des États-Unis, qui décrivent une « terrible obscurité de l’atmosphère » [20] pour tenter d’expliquer ce fait sans volcan, les commentaires de Grover sur ce genre de phénomène sont importants :

Les brouillards ou vapeurs de ténèbres sont décrits comme étant très répandus. La seule explication réaliste de ce phénomène est un nuage de cendres volcaniques/tephra diffusé suite à une éruption volcanique. Il arrive que durant les premiers moments d’un tremblement de terre de la poussière soit produite par des édifices ébranlés ou par un bref dégagement de gaz parfois âcres en provenance du sol, mais, selon les observations faites lors de tremblements de terre modernes, cela ne dure jamais plus de quelques heures, et ceci est confirmé dans les anecdotes historiques concernant les tremblements de terre pré-modernes. On n’a jamais vu la poussière des tremblement de terre empêcher quelque chose de s’enflammer. Les documents historiques prouvent que la diffusion de cendres volcaniques empêche la combustion et dure des jours d’affilée. (p. 156)

En outre, la vaste distribution des ténèbres requise pour couvrir l’ensemble ou la plupart des pays situés du côté du nord ou du sud n’est pas un résultat de tremblements de terre mais d’éruptions volcaniques. En fait, il a été établi, lors d’une éruption de ce même volcan que Grover pense être à l’origine de l’obscurité dans 3 Néphi : « L’éruption volcanique de San Martín de 1793 est un exemple récent qui montre qu’avec une grande dispersion des cendres, la plupart sinon la totalité des pays du Livre de Mormon ont pu être soumis aux effets des cendres volcaniques » (p. 157 ; voir p. 39 la carte de la dispersion de son nuage de cendres).

Étant donné que la nécessité de la présence d’un volcan élimine essentiellement tous les modèles extérieurs à la Mésoamérique, Grover ne consacre pas de temps à étudier ces modèles. Il passe toutefois un certain temps à explorer le modèle de V. Garth Norman (et de Kirk Magleby, qui correspond en grande partie à celui de Norman) dans la mesure où il diffère de Sorenson [21]. Les principales différences sont que Norman préfère l’Usumacinta comme fleuve Sidon, ce qui déplace Zarahemla dans ce bassin, et la côte de la mer de l’est et ses villes sont déplacées du golfe du Mexique vers la côte orientale de la péninsule du Yucatan. Étant donné que Joseph L. Allen déplace également le littoral sud-est vers la côte est du Yucatan, et que F. Richard Hauck préfère, lui aussi, l’Usumacinta [22], le résultat de cette comparaison s’applique également en gros à leurs modèles, au moins en ce qui concerne les observations générales mais pas forcément dans les détails. Voici un bref résumé des points les plus saillants de cette analyse :

  • La ville d’Abondance de Norman « est directement au centre du système de failles de Veracruz » et « on devrait s’attendre à y trouver un niveau maximal de destruction » (p. 214). On ne pourrait donc pas s’attendre à ce que ce soit un lieu de rencontre régional dans les mois qui suivent la destruction, comme cela semble être le cas dans 3 Néphi 11.
  • L’Ammonihah de Norman n’est « pas sismiquement active » et on n’y a jamais mesuré aucun tremblement de terre « dans les cent cinquante kilomètres de cet endroit » (p. 214). La ligne de faille voisine « ne montre aucun signe d’activité sismique au cours de la période du Livre de Mormon » ; « les bangs sismiques se produisent exclusivement dans les régimes de failles de décrochement et les failles à cet endroit ne sont pas des failles de décrochement » (p. 215). Donc même s’il y avait eu un tremblement de terre, il n’y aurait aucune explication pour le « grand bruit » (Alma 14:29) signalé comme ayant eu lieu au moment du tremblement de terre. L’Ammonihah de Magleby, à l’ouest de celle de Norman, est dans une zone plus sismiquement active, mais elle n’est pas intense assez (habituellement seulement de niveau IV sur l’échelle de Mercalli) pour provoquer l’effondrement d’une prison, et il n’y a toujours pas de failles décrochantes (p. 215-216).
  • L’emplacement de Moroni sur la côte du Yucatan convient bien, mais seulement si nous posons l’hypothèse d’un deuxième tremblement de terre dans le pays situé du côté du sud le long d’une ligne de failles différente (p. 217). Bien que, pris isolément, cela se qualifie toujours comme un scénario parfait, je pense que le rasoir d’Occam [principe qui veut que plus une théorie nécessite d’explications plus elle risque d’être fausse – Ndt] s’applique ici. À plus grande échelle, l’ajout d’un deuxième tremblement de terre multiplie inutilement les hypothèses, puisque nous avons, sans cela, un candidat approprié pour Moroni dans le modèle de Sorenson.
  • La Zarahemla de Norman n’est pas le scénario parfait mais « est raisonnablement compatible avec les conditions géologiques » bien que celle de Sorenson soit géologiquement mieux placée (p. 217).
  • L’emplacement de Moronihah est « près d’un grand groupe de volcans » (p. 217) et est donc « une possibilité géologique » ; cependant « cela demanderait une deuxième éruption volcanique », ce qui est encore moins probable qu’un tremblement de terre secondaire. C’est pourquoi « cela rend moins probable sa localisation dans le cadre du scénario parfait » (p. 218). Encore une fois, le   d’Occam semble être applicable ici.
  • Quand on étend le pays situé du côté du sud jusqu’à la côte caraïbe du Yucatan, il devient plus difficile pour l’obscurité d’être complète dans tout le pays situé du côté du sud. Grover admet qu’il ne faut « pas nécessairement que ... chaque kilomètre carré » des pays du Livre de Mormon soit recouvert par les ténèbres (si nous accordons une certaine dose d’exagération aux auteurs) ; néanmoins, « la description implique qu’elles sont répandues sur la majeure partie de la surface du pays » (p. 218). Pour que cela soit le cas dans le modèle de Norman (et, je dirais aussi dans celui d’Allen), « il n’est pas nécessaire qu’il y ait une éruption de volcans dans le pays situé du côté du sud ». C’est non seulement moins probable, comme mentionné ci-dessus, mais ce n’est pas compatible non plus avec le texte, puisque selon Grover, « aucun dommage volcanique spécifique et unique d’aucune sorte (à la différence des villes clairement mentionnées dans le pays situé du côté du nord) n’est indiqué dans le pays situé du côté du sud » (p. 218) [23].
  • Une grande partie du pays situé du côté du sud dans le système de Norman se trouve à l’extérieur des régions sismiquement actives et ne risque guère de subir l’un des types de dégâts signalés dans le texte (p. 219). Ce serait tout aussi vrai pour le modèle d’Allen.

Bien que certains de ces problèmes soient plus graves que d’autres, de manière générale, il est clair que les modèles qui décalent le bord de la mer de l’est vers la côte caraïbe et placent de grandes parties de la population dans le Yucatan conviennent géologiquement moins que le modèle de Sorenson.

Si la géologie n’est qu’un des nombreux facteurs à prendre en considération lors de la construction d’une géographie des pays du Livre de Mormon, elle n’en est pas moins importante. Les volcans et les failles ne disparaissent pas. Il est essentiel pour toute géographie qu’ils soient aux bons endroits et actifs au bon moment (bien que les données relatives au timing ne soient pas forcément disponibles ou aussi précises qu’on le voudrait). Et on est certainement en position de force quand on peut expliquer un maximum des dégâts signalés dans Néphi 8-9 sans avoir à multiplier les catastrophes. C’est une preuve de la pertinence et la durabilité du modèle de Sorenson que trente ans après sa publication, il reste non seulement géologiquement mais exceptionnellement viable alors que les modèles concurrents s’avèrent être géologiquement déficients à d’importants égards.

Conclusion

Indépendamment des préférences que l’on peut avoir pour des modèles géographiques, le livre de Grover sur la géologie devrait intéresser tous ceux qui étudient le Livre de Mormon. Il fait avancer considérablement le débat sur la géologie dans le Livre de Mormon, l’interaction de celui-ci avec la géographie du texte et l’aide qu’il peut apporter dans la modélisation de la géographie (Grover a déterminé l’emplacement vraisemblable de dix villes non localisées par Sorenson). Les renseignements généraux sur la géologie et les éléments géologiques de la région mésoaméricaine en font à eux seuls un outil particulièrement utile pour tous ceux qui veulent étudier le Livre de Mormon dans son environnement le plus probable dans le nouveau monde. Toutes les aides visuelles richement colorées mentionnées plus haut renforcent considérablement la lecture. Je recommande vivement Geology of the Book of Mormon.

NOTES 

[1] Hugh Nibley, Since Cumorah, 2e éd., Salt Lake City, Utah, Deseret Book/FARMS, 1988, p. 231–238.

[2] John L. Sorenson, An Ancient American Setting for the Book of Mormon, Salt Lake City, Utah, Deseret Book/FARMS, 1985, p. 129, 318–323.

[3] James L. Baer, “The Third Nephi Disaster: A Geological View,” Dialogue: A Journal of Mormon Thought 19/1 (Spring 1986): p. 129–132.

[4] Russell H. Ball, “An Hypothesis concerning the Three Days of Darkness Among the Nephites”, Journal of Book of Mormon Studies 2/1 (1993): p. 107–123.

[5] John A. Tvedtnes, “Historical Parallels to the Destruction at the Time of the Crucifixion”, Journal of Book of Mormon Studies 3/1 (1994), p. 170–186.

[6] John Gee, “Notes and Communications: Another Note on the Three Days of Darkness”, Journal of Book of Mormon Studies 6/2 (1997), p. 235–244.

[7] Bart J. Kowallis, “In the Thirty and Fourth Year: A Geologist’s View of the Great Destruction in 3 Nephi,” BYU Studies 37/3 (1997–98), 136–190.

[8] Benjamin R. Jordan, “‘Many Great and Notable Cities Were Sunk’: Liquefaction in the Book of Mormon,” BYU Studies 38/3 (1999), p. 119–122.

[9] Voir “Volcanic and Ice Dating in the New World”, Journal of Book of Mormon Studies 10/1 (2001), p. 75; “When Day Turned to Night”, Journal of Book of Mormon Studies 10/2 (2001), p. 66–67; Benjamin R. Jordan, “Investigating New World Volcanism at the Time of Christ’s Death”, Insights 23/6 (2003), p. 3–4; Matthew Roper, “A Note on Volcanism and the Book of Mormon”, Insights 29/4 (2009), p. 4.

[10] Benjamin R. Jordan, “Volcanic Destruction in the Book of Mormon: Possible Evidence from Ice Cores”, Journal of Book of Mormon Studies 12/1 (2003), p. 78–87.

[11] Nibley, Since Cumorah, p. 236–237.

[12] Nibley, Since Cumorah, p. 238.

[13] Baer, “The Third Nephi Disaster”, p. 131.

[14] . Ball, “An Hypothesis”, p. 112.

[15] Kowallis, “In the Thirty and Fourth Year”, p. 188, n. 80.

[16] John L. Sorenson, Mormon’s Codex: An Ancient American Book, Salt Lake City, Utah, Deseret Book and the Neal A. Maxwell Institute for Religious Scholarship, 2013), p. 641–649.

[17] Mw représente l’intensité d’un tremblement de terre dans “Moment Magnitude Scale” (p. 79).

[18] John L. Sorenson, Mormon’s Map, Provo, Utah, FARMS, 2000), p. 118, 119 (carte).

[19] Cette carte était à l’origine la carte 11 dans Sorenson, Mormon’s Codex.

[20] Lettre d’Eliza Bryan, 22 mars 1816, en ligne dans http://www.hsv.com/genlintr/newmadrd/accnt1.htm (vsitée le 1er avril 2015).

[21] Voir V. Garth Norman, Book of Mormon—Mesoamerican Geography: History Study Map, American Fork, Utah: ARCON/Ancient America Foundation, 2008; Capitan Kirk (Kirk Magleby), “Book of Mormon Model” sur Book of Mormon Resources, 28 juillet 2012 (mis à jour le 2 octobre 2013), en ligne sur http://bookofmormonresources.blogspot.com/2012/07/book-of-mormon-model.html (visité le 1er avril 2015).

[22] Voir Joseph L. Allen et Blake J. Allen, Exploring the Lands of the Book of Mormon, éd. rév., American Fork, Utah, Covenant Communications, 2011 ; F. Richard Hauck, Deciphering the Geography of the Book of Mormon, Salt Lake City, Utah, Deseret Book, 1988).

[23] J’ajouterai brièvement que le modèle de Hauck comprime le pays situé du côté du sud dans une petite région qui est habituellement la région la plus méridionale dans la plupart des autres modèles. Ce genre de configuration soulève la question de savoir si une partie quelconque de son pays situé du côté du sud aurait été recouverte par un nuage de cendres produit par une éruption volcanique loin au nord dans les monts Tuxtla. Il met aussi toutes ses villes beaucoup plus loin de l’activité sismique de la faille de Veracruz et cela peut nécessiter un deuxième volcan et un deuxième tremblement de terre pour expliquer tous les dégâts mentionnés dans le texte. Une fois de plus, le rasoir d’Occam semble applicable ici, bien qu’une analyse plus sérieuse du modèle de Hauck par quelqu’un de plus qualifié que moi serait probablement nécessaire pour parvenir à des conclusions plus fermes.