Du fait que la Bible utilise le mot « mages »
pour désigner les sages venus de l’Orient adorer l’enfant Jésus, on pense
habituellement qu’ils venaient de Babylonie. Nous nous sommes d’ailleurs
faits l’écho de cette conception dans l’article « Qui étaient les mages ?
» L’article de George Potter, que nous reproduisons ce mois-ci, n’est pas
le dernier mot sur la question, mais il propose une autre possibilité qui
lui a été inspirée par le fait qu’en anglais, « mages » est rendu par «
wise men » (hommes sages) et qui ne manque pas de mérites. Au lecteur de
juger.
LE LIVRE DE MORMON RESOUT-IL UN MYSTERE DE NOEL ?
par George Potter
© Nephi Project
Depuis mon enfance, je m’interroge sur l'histoire des mages mentionnée
dans l'Évangile de Matthieu. On pense, traditionnellement, qu'il y avait
trois mages, mais la Bible ne nous en donne pas le nombre réel. Tout ce
que nous savons, c’est que quelque temps après la naissance de Jésus-Christ,
des mages « d’Orient » (Matthieu 2:1) arrivent à « Jérusalem » et puis
continuent de suivre une « étoile » jusqu'à ce qu'ils finissent par
trouver l'enfant-Christ, lui présentent des dons et l’adorent.
Vous aurez peut-être également constaté que cette histoire soulève
beaucoup de questions dans votre esprit. Matthieu écrit que les mages ont
vu « son étoile » et sont venus « l'adorer » (Matthieu 2:2). Notez cela
soigneusement ! L'histoire ne dit pas qu'un ange leur a rendu visite et
leur a annoncé que l'étoile indiquait la naissance d’un Messie. Le récit
ne dit pas non plus qu'ils ont eu une révélation ou un rêve, comme quand
ils sont avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode (Matthieu
2:13). Ne pensez-vous pas que si les mages avaient bénéficié
d’interventions divines de ce genre, Matthieu aurait noté ces miracles ?
Au lieu de cela, on nous dit simplement qu'ils ont vu l'étoile et sont
venus adorer le roi des Juifs.
Pour ce qui nous intéresse ici, partons de l’idée qu'ils n'ont pas reçu
cette connaissance sous forme d'inspiration divine, mais ont hérité cette
information des traditions orales et écrites de leurs ancêtres. Le LDS
Bible Dictionary dit à propos des mages : « Leur connaissance était
précise et exacte. » (Rubrique « Magi ») Si tel est le cas, quelle était
la source de leur information précise et exacte ? La connaissance des
mages était précise et exacte, mais elle ne semble pas avoir été très
répandue. On pourrait arguer du fait que la connaissance de la naissance
du Seigneur a pu être annoncée à des prophètes dans d'autres pays.
Malheureusement, en dehors du Livre de Mormon, il n’y a absolument aucune
confirmation de la théorie que des Écriture sacrées d’un autre pays
lointain aient parlé de la naissance du Messie. Bruce R. McConkie a écrit
:
« Le signe de l'étoile a été donné pour annoncer la naissance de l'Étoile
d'Israël, mais seuls ceux qui avaient la foi, ceux qui attendaient la
Consolation d'Israël – les mages de l'Orient et une poignée d’âmes fidèles
en Palestine et en Amérique – seuls ce petit nombre de personnes savaient
ce que cela voulait dire [1]. »
Si nous savions d’où venaient les mages cela pourrait nous aider à trouver
la source de cette connaissance. Il y a sept indices qui peuvent nous
aider à mettre le doigt sur l’origine des mages.
Premièrement, ils étaient « de l'Orient ». Dans la Bible, l'Orient ne
désigne pas un pays à l'est de Jérusalem, c.-à-d. l’Asie centrale ou la
Chine, ni aucun autre pays à l'est de Jérusalem. C’était un nom de lieu,
l’Arabie. L'Ancien Testament appelle les Arabes « les fils de l’Orient »
(LDS Bible Dictionary). C’est peut-être pour cela que les mages sont
traditionnellement associés aux chameaux. Plusieurs des fils et des
petits-fils qu’Abraham avait eus de ses concubines fondèrent des royaumes
en Arabie : Ismaël (La Mecque), Kédar, Duma, Dedan, Schéba, et Théman.
Genèse 25:6 dit que « Abraham envoya les fils de ses concubines du côté de
l'orient ». L'histoire nous dit que tous ces royaumes antiques se
trouvaient en Arabie (voir les cartes de l’édition de la Bible publiée par
l’Église, Ancient World at the Time of The Patriarchs).
Deuxièmement, tout au long de l'histoire, les Israélites ont tenu en haute
estime les aptitudes commerciales des marchands arabes et considéraient
ces hommes d'affaires comme « sages ». Le savant biblique James Montgomery
écrit : » Si Édom est tout particulièrement mise en évidence comme patrie
de la sagesse, nous devons nous rappeler qu'elle se situait sur les grands
itinéraires commerciaux du nord-ouest de l'Arabie et a donc ainsi pu jouir
d’un privilège culturel comme celui dont a joui son successeur, le peuple
nabatéen, et son antique voisin, la colonie minéenne du nord à Madian. »
En plus de ces allusions aux mages de l'Orient, il y a deux passages
bibliques auxquels une des traditions d'interprétation attribue une
origine arabe, à savoir, Proverbes 30 et 31:1-9. En construisant la phrase
différemment, on peut faire dire au titre, et cela a plus de sens que la
construction massorétique : « Paroles de Lémuel, roi de Massa », ce
dernier mot comme nom de la tribu arabe située à l'est de la Palestine
[2]. La croyance de Montgomery que les Israélites considéraient que les
marchands arabes possédaient la « sagesse » semble être confirmée par les
paroles bibliques de Job, quand il décrit son ami, Éliphaz de Théman. (Théman
est située dans le nord-ouest de l’Arabie et était un centre marchand
majeur sur l’importante route de l'encens). Job écrit que le Thémanite
avait reçu des traditions des « sages » et de « leurs pères » (Job 15:18).
Éliphaz de Théman semble avoir enseigné que dans les temps anciens il y
avait une relation connue entre la sagesse et le succès dans les affaires
: « Éliphaz de Théman » dit : « Le sage répond-il par un vain savoir? Se
gonfle-t-il la poitrine du vent d'orient? Est-ce par d'inutiles propos
qu'il se défend? » (Job 15:1-3). En effet, la Bible déclare à propos des
marchands arabes de Théman : « N'y a-t-il plus de sagesse dans Théman? La
prudence a-t-elle disparu chez les hommes intelligents? Leur sagesse
s'est-elle évanouie? » (Jérémie 49:6).
Même le don divin de la sagesse accordé à Salomon semble être en partie le
résultat de la bénédiction de Dieu dans ses rapports commerciaux habiles
avec les Arabes. Il faut se rappeler que Salomon établit son royaume comme
intermédiaire principal dans le commerce par voie de terre de l’encens. 1
Rois, chapitre 10, parle de ses relations avec la reine de Séba, qui
régnait sur le riche royaume de l'encens dans le sud de l'Arabie. Elle se
rendit auprès de Salomon lors de ce que nous appelons aujourd'hui « une
mission commerciale ». À la suite de cette rencontre, Salomon et le
royaume arabe de Séba prospérèrent. » Elle donna au roi cent vingt talents
d'or, une très grande quantité d'aromates, et des pierres précieuses. Il
ne vint plus autant d'aromates que la reine de Séba en donna au roi
Salomon. » (1 Rois 10:10) « Le roi Salomon donna à la reine de Séba tout
ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, et lui fit en outre des présents
dignes d'un roi tel que Salomon. Puis elle s'en retourna et alla dans son
pays, elle et ses serviteurs. » (1 Rois 10:13) Et quel fut le résultat
final des relations commerciales de Salomon avec l'Arabie ? « Le roi
Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par les richesses et
par la sagesse. » (1 Rois 10:22).
Troisièmement, les mages ont suivi une étoile. En d'autres termes, ils
savaient se diriger d’après les étoiles. Cet indice rattache à coup sûr
les mages à l’Arabie et l'étoile à la prophétie de Léhi. La technique de
la navigation d’après les étoiles n'était pas courante dans le monde
antique. Les premiers à l’apprendre ont été les caravaniers arabes, qui se
servaient des étoiles pour se repérer au milieu des déserts arabes. Cette
connaissance fut utilisée plus tard par les capitaines de bateau arabes
pour se diriger en haute mer, les premiers à le faire en utilisant les
étoiles pour les guider [3]. Il est même possible que la capacité des
Arabes à reconnaître une nouvelle étoile (voir Hélaman 14:5), leur ait été
transmise de génération en génération en commençant par Abraham, le père
de la plupart des Arabes. S’il en est ainsi, la nécessité de se diriger
dans le désert en se repérant grâce aux étoiles a dû forcer les Arabes à
conserver cette technique vitale. Le Coran dit qu'Abraham était un
observateur des cieux : « Quand la nuit l'enveloppa [Abraham], il observa
une étoile – il observa la lune se levant – Lorsqu’ensuite il observa le
soleil levant – » (Coran 6:75-78). Nous savons qu'il fut « donné » à
Abraham « de connaître le temps fixé de toutes les étoiles qui sont
placées pour éclairer » (livre d'Abraham 3:10). Bien entendu, Abraham
n'adorait pas les étoiles, au contraire, selon le Coran, Abraham observa
une étoile, mais lorsqu’elle disparut, il dit : « Je n’aime pas les choses
qui disparaissent » (Coran 6:76). Est-ce que cela implique qu'Abraham
n’aimait que l’étoile qui ne disparaissait pas, celle qui allait rester
au-dessus de la Palestine pour marquer la naissance du Messie ? Et quel
meilleur signe pouvait-on donner aux mages arabes observateurs du ciel
qu'une nouvelle étoile ?
Quatrièmement, la tradition orale de l'Arabie méridionale veut que les
mages aient été originaires de ce pays. L’exploratrice britannique Barbara
Toy a étudié les origines des mages et a retracé leur voyage depuis un
monument au sud-est du Yémen où, selon la tradition, les mages auraient
commencé leur voyage vers Jérusalem. Elle écrit : « C'est d'ici que les
trois mages entreprirent leur voyage pour suivre l'étoile brillante
jusqu’à Bethlehem avec leurs dons d'or, d'encens et de myrrhe. On croit
aussi que c’est par ici que, trois cents ans plus tard, les émissaires de
l'impératrice Helena allèrent à la recherche de « Sessania Adrumatorum » –
l'Azzan d'aujourd'hui. Ils trouvèrent les os des mages et les emportèrent
à Constantinople où ils restèrent jusqu’à ce qu’ils fussent transportés
plus tard à Milan et finalement, au XIIe siècle, à Cologne [4].
Cinquièmement, les mages apportèrent de l'or. Ce devaient être des chefs
tribaux riches disposant de réserves d'or. On croit généralement qu’à
cette époque de l'histoire, le commerce de l'encens avait fait de l'Arabie
méridionale la région la plus riche du monde. L'or, probablement échangé
par les Indiens contre l'encens, était abondant dans la région. Ésaïe
parle de la grande richesse des Arabes méridionaux (Séba), faisant
remarquer qu'ils apportent de l’or et de l’encens (Ésaïe 60:6). Daniel
Peterson écrit : « La grande richesse des marchands arabes est mentionnée
dans plusieurs endroits de la Bible. » « Qui est celle qui monte du désert,
Comme des colonnes de fumée, Au milieu des vapeurs de myrrhe et d'encens
Et de tous les aromates des marchands? demande le Cantique de Salomon (Cantique
des Cantiques 3:6 : Genèse 37:25) Ézéchiel dit : « On a fait venir du
désert des Sabéens, Qui ont mis des bracelets aux mains des deux sœurs Et
de superbes couronnes sur leurs têtes » (Ézéchiel 23:42). L’Ancien
Testament rattache habituellement les marchands arabes à l'or et à
l’argent, à l’encens, aux épices et aux pierres précieuses (2 Chroniques,
Ésaïe 60:6, Jérémie 6:29, Ézéchiel 27:22). » [5]
Sixièmement, les mages ont apporté de précieux aromates, et tout
spécialement de l'encens et de la myrrhe. Dans l'Antiquité, la source
exclusive de ces encens était l'Arabie méridionale. On transportait
habituellement l'encens à dos de chameau vers le nord. Dans la Genèse,
nous lisons que Joseph a été vendu par ses frères à une caravane
d'Ismaélites (d’Arabes) transportant des aromates, du baume et de la
myrrhe (Genèse 37:25). John Tvedtnes écrit : « Certains ont supposé que
les mages venaient d'Arabie, parce que deux des dons qu'ils ont apportés à
Bethléhem, l’encens et la myrrhe, proviennent de la sève d’arbres qui
poussent en Arabie méridionale [6] et parce qu’on sait qu’ils possédaient
de l’or et d'autres marchandises précieuses acquises grâce au commerce de
l'encens [7]. C'était le point de vue de pères de l’Église tels que Justin
Martyr (Dialogue avec Tryphon 77-78), Tertullien (Contre les Juifs 9) et
Épiphane (Exposé de la foi 8).[8]
Septièmement, le LDS Bible Dictionary dit que les mages étaient «
probablement… des représentants d'une branche du peuple du Seigneur » (voir
« Magi »). Cela voudrait dire que les mages étaient des Juifs ou au moins
des Hébreux (comme la plupart des Arabes). Des documents historiques
anciens nous apprennent que plusieurs colonies juives importantes
existaient en Arabie et remontaient au moins à l’époque de Jérémie. Bien
entendu, la Diaspora juive avait commencé longtemps avant la naissance du
Christ, de sorte qu’il existait des communautés juives dans d'autres
endroits de l'empire romain ; cependant, les communautés juives arabes
étaient grandes et existaient en Arabie des siècles avant la naissance du
Seigneur. Je crois qu'il est possible d’en conclure avec une grande
certitude que les mages venaient d'Arabie méridionale.
Cela étant, nous pouvons maintenant revenir à notre question : « Comment
les mages ont-ils obtenu une connaissance précise et exacte de la
naissance du Christ ? » Commençons par passer en revue les renseignements
dont nous savons qu’ils les possédaient. 1) Quand ils ont vu l'étoile, les
mages ont su que c'était un « signe » ; en effet, c’était « son étoile » (Matthieu
2:2). Puisqu'ils ont été les seuls, semble-t-il, à avoir vu l'étoile dans
le Vieux monde, ils devaient savoir « quand » la rechercher. En effet, il
apparaît qu'ils attendaient depuis longtemps le signe, parce que quand ils
l’ont vue, « ils furent saisis d'une très grande joie » (Matthieu 2:10).
2) Ils savaient qu’un roi naîtrait chez les « Juifs » (Matthieu 2:2).
C’est pour cela qu’ils se sont rendus à Jérusalem, pays des Juifs. 3) Bien
que sachant que l’enfant-Christ devait naître chez les Juifs, ils ne
connaissaient pas l’endroit exact en Juda. C’est ainsi que nous les voyons
demander à Hérode : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître? » (Matthieu
2:2). Ils ont fini par suivre l'étoile jusqu’à l'endroit où se trouvait
l'enfant (Matthieu 2:9).
Avant la parution du Livre de Mormon à l’époque moderne, la chrétienté
n'avait aucune explication sur la façon dont des mages arabes avaient pu
obtenir cette connaissance. Le Livre de Mormon, lui, donne une explication
toute simple de la façon dont cette connaissance a pu atteindre l'Arabie
méridionale ou, du moins les communautés juives de la péninsule. Nous
savons que Léhi a voyagé pendant huit ans vers Abondance (1 Néphi 17:4) et
a certainement passé encore quelques années en Arabie méridionale tandis
que Néphi construisait son bateau. Pendant ce temps-là, Néphi, et
probablement Léhi, ont enseigné l'Évangile (D&A 33:7-8). Il se peut qu’il
aient prêché exclusivement aux communautés juives d’Arabie, mais ce n'est
pas nécessairement le cas puisque l'Évangile semble avoir existé chez les
Arabes comme chez les Juifs. Par exemple, Jéthro, un Madianite (nord-ouest
de l’Arabie), détenait la sainte prêtrise (D&A 84:6) et des Arabes étaient
présents le jour de la Pentecôte (Actes 2:11). Il ne manquait donc pas
d'Hébreux, juifs et arabes, à qui Néphi et Léhi ont pu parler de
l'Évangile.
Alors, quelles nouvelles connaissances Léhi et Néphi ont-ils apportées en
Arabie méridionale ? Dans la vallée de Lémuel, Léhi a reçu une révélation
parlant de la naissance du Sauveur : « Oui, six cents ans après le moment
où mon père quitta Jérusalem, le Seigneur Dieu susciterait un prophète
parmi les Juifs, un Messie, ou, en d'autres termes, un Sauveur du monde »
(1 Néphi 10:4). Il est certain que Léhi et Néphi ont dû transmettre cette
information extraordinaire et lourde de sens à ceux qu'ils ont convertis
en Arabie. En outre, le verset ci-dessus montre que Léhi savait où le
Messie allait naître : « parmi les Juifs ».
Il est curieux que Néphi n'ait pas noté qu'une nouvelle étoile
apparaîtrait. Il y a deux raisons possibles pour lesquelles cette
information a été omise. 1) Le Seigneur n'a pas donné cette information à
Léhi, la sachant inutile, puisque les mages arabes observateurs du ciel
allaient reconnaître une nouvelle étoile qui ne se coucherait pas au-dessus
de la Palestine, le pays où Léhi leur avait dit que le Messie naîtrait. 2)
Néphi savait qu’il n’était pas indiqué d’expliquer la signification de
l'étoile dans son texte où il précise, à propos de la révélation de son
père, qu'il y avait « beaucoup d'autres choses que je n'écris pas dans ce
livre » (1 Néphi 10:15). Bruce R McConkie dit : « Il y aura aussi d'autres
signes, des signes dans les cieux en haut et sur la terre en bas,
d’étonnants présages qui identifient et rend témoignage de choses qui se
produisent parmi les hommes, qui affectent leur salut éternel. Mais elles
aussi ne sont comprises que de ceux qui ont le don et le pouvoir du
Saint-Esprit [9]. » En d'autres termes, si des signes célestes ne peuvent
être compris que par le don et le pouvoir du Saint-Esprit, Léhi a dû se
voir interdire de leur enseigner la signification de la nouvelle étoile et
Néphi n’a sans doute pas été autorisé à noter cette information sacrée,
parce qu’elle ne doit être révélée que par le Saint-Esprit. D’autre part,
le verset ci-dessus nous apprend que Léhi savait où le Messie naîtrait : «
parmi les Juifs ». Pensez-y ! L'étoile aurait seulement fourni la
direction, qui était vers le pays des Juifs, confirmant ainsi que le
Messie prophétisé par Léhi était né.
Enfin, Léhi a pu enseigner aux mages qu'ils devaient adorer l'enfant. Pour
des monothéistes de l'Ancien Testament, cela devait être un concept
révolutionnaire : adorer quelqu'un d’autre que le seul vrai Dieu, notre
Père céleste [10]. Léhi savait que Jésus serait plus qu’un prophète de
plus, il serait le Messie, le Sauveur et Rédempteur du monde (1 Néphi
10:4-5). À première vue, ceci semble contredire ce que les mages ont dit :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Ceci donne à penser qu’ils
étaient à la recherche d’une figure politique. Ils ont cependant ajouté :
« Nous sommes venus pour l'adorer » (Matthieu 2:2). Les mages devaient
donc savoir que l'enfant était le Fils de Dieu, le Messie. Il est
intéressant de noter que Joseph Smith a corrigé la traduction, en
reformulant Matthieu 2:2 comme suit : « Où est l'enfant qui est né, le
Messie des Juifs ? » La traduction de Joseph Smith prouve que les mages
savaient que l’apparition d'une étoile cette année-là signifiait que le
Messie était né. Cette connaissance venait peut-être de Léhi, à qui le
Seigneur avait enseigné que « le Seigneur Dieu susciterait un prophète
parmi les Juifs, un Messie » (1 Néphi 10:4).
La connaissance possédée par les mages était précieuse, et ils ont dû
acquérir cette information dans leur patrie, certainement l’Arabie. À ce
jour, le monde chrétien n’a qu’une seule explication de la façon dont
cette information a été transmise aux ancêtres arabes des mages. C’est le
Livre de Mormon qui a la réponse.
NOTES
[1] Bruce R. McConkie, The Mortal Messiah, vol.2, p. 223
[2] Montgomery, 171.
[3] S.B. Miles, The Countries and Tribes of the Gulf, 2e éd., Londres,
Frank Case & Co., 1966, p. 357.
[4]Barbara Toy, The Highway of the Three Kings, Arabia – From South to
North, Londres, John Murray, 1968, p. 19.
[5] Daniel Peterson, Abraham Divided, An LDS Perspective on the Middle
East, Salt Lake City, Aspen Books, 1995, p. 49.
[6] Cf. Cantique des Cantiques 3:6 ; Genèse 37:25.
[7 La Bible mentionne l’or et d’autres richesses en rapport avec divers
peuples de la péninsule arabique (Juges 8:24-26, 2 Chroniques 9:1, Ésaïe
60:6; Ézéchiel 23:42;27:22).
[8] John Tvedtnes, correspondance avec l’auteur, novembre 2003, paragraphe
tire de son prochain livre sur le premier Noël.
[9] McConkie, 223.
[10] Ndlr : Peut-être pas tant que cela, si nous en croyons les recherches
de Margaret Barker. Voir l’article « Monothéisme, Messie et Livre de
Mormon », de Brant Gardner.
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