INDICES
TEXTUELS DE L’ORIGINE
EGYPTIENNE DU NOM NEPHI
Matthew L. Bowen
FARMS
Update, n° 162, vol. 22, 2003, p. 2
Traduit
et affiché avec la permission de FARMS
Une
étymologie que l’on propose pour le nom Néphi dans le Livre de
Mormon est qu’il provient du mot égyptien ancien nfr
[1]
qui,
comme
adjectif, signifie « bon » et, comme nom, exprime l’idée de
« gentillesse » ou de « bonté »
[2].
A l’époque de Léhi, ce mot se prononçait probablement « nefi »
[3].
Deux passages du Livre de Mormon contiennent de fortes indications d’une
telle étymologie.
Au
premier verset du Livre de Mormon, Néphi se présente comme suit :
Moi,
Néphi, étant né de bons parents, je fus… instruit quelque peu
dans toute la science de mon père; et ayant vu beaucoup d’afflictions…
[et] ayant eu une grande connaissance de la bonté et des mystères
de Dieu, pour ces raisons, je fais les annales des actes de ma vie (1
Néphi 1:1).
Les mots
dont Néphi se sert et que l’on a traduit « bons » et « bonté » rendent ce
passager encore plus beau et lui donnent encore plus de sens si nous
comprenons aussi que le nom Néphi a le sens de « bon » ou
« bonté ». Le jeu de mots explique peut-être pourquoi le nom Néphi
convient tellement à celui qui le porte : il est nfr ou « bon »
parce qu’il est né de « bons parents » et qu’il est quelqu’un qui
est doté de la « connaissance de la bonté et des mystères de
Dieu ».
Le fait que
Léhi a pu donner un nom égyptien à son fils n’a rien d’improbable, puisque
la langue de Léhi « consista[it] en la science des Juifs et la langue des
Égyptiens » (1 Néphi 1:2). La raison pour laquelle Néphi est prompt à
souligner le fait que son père connaissait l’égyptien est sans doute qu’il
a voulu expliquer l’origine de son nom qui n’était pas hébreu.
On trouve
une autre indication dans Hélaman 5:6-7, où Hélaman explique à ses deux
fils, Néphi et Léhi, pourquoi il leur a donné leur nom :
« Voici, je
vous ai donné le nom de nos premiers parents qui sortirent du pays de
Jérusalem… afin que… vous vous souveniez de leurs œuvres; et lorsque vous
vous souvenez de leurs œuvres, vous sachiez… qu’elles étaient bonnes.
C’est pourquoi, mes fils, je voudrais que vous fassiez ce qui est bien,
afin que l’on puisse dire de vous, et aussi écrire, ce qui a été dit et
écrit à leur sujet. »
Où était-il
écrit que leurs homonymes étaient « bons » ? Dans 1 Néphi 1:1, Léhi est
qualifié de « bon » parent et le nom de Néphi correspond au mot égyptien
qui signifie « bon ». Hélaman 5:6-7 implique que Hélaman connaissait la
signification du nom Néphi et qu’il espérait que ce nom respecté
serait aussi dignement porté par ses fils en vertu de leurs bonnes œuvres.
Le jeu de
mots de 1 Néphi 1:1 et de Hélaman 5:6-7 n’est pas sans faire penser aux
étymologies des noms de la Bible hébraïque, en particulier dans la Genèse.
Genèse 3:20 dit que « Adam donna à sa femme le nom d’Ève : car elle a été
la mère de tous les vivants » (italiques ajoutés). Ici le nom
hébreu Hawwah (« celle qui donne la vie ») est juxtaposé au
participe substantivé hay (« vivants ») et tous deux dérivent de la
racine en trois lettres hyh ou hwh (« vivre »). On pourrait
citer beaucoup d’exemples de ce genre dans la Bible.
Au fil des
recherches faites sur le texte du Livre de Mormon, les preuves
s’accumulent concernant son antiquité et sa complexité textuelle.
L’interaction entre le nom Néphi et les mots traduits par « bon »
et « bonté » est une preuve supplémentaire de ce que le Livre de Mormon
est effectivement une traduction.
NOTES
[1] Voir John Gee, « A
Note on the Name Nephi », Journal of Book of Mormon Studies,
1/1, 1992, pp. 189-191; et “Four Suggestions on the Origin of the
Name Nephi”, dans Pressing Forwa rd with the Book of
Mormon, dir. de publ. John W. Welch et Melvin J. Thorne, Provo,
Utah, FARMS, 1999, pp. 1-5.
[2] Raymond O. Faukner,
A Concise Dictionary of Middle Egyptian, Oxford, Griffith
Institute, 1999, pp. 131-132.
[3] Le r final dans
nfr avait disparu longtemps avant l’époque de Léhi et les
indices fournis par la forme copte et la translittération araméenne du
mot donne à penseer qu’il finissait par la voyelle i. Voir le
traitement dans les articles de John Gee cité à la note 1.
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