L’hypocéphale
de
Joseph Smith…
dix-sept ans plus tard
par Michael D. Rhodes
© FARMS 1994
Il y a dix-sept ans,
j'ai publié une traduction et un commentaire du fac-similé 2 du livre
d'Abraham
[1]. Depuis lors, il y a eu de
nombreuses avancées dans notre
compréhension de ce document
intéressant et j’ai estimé
que l'étude avait besoin de révision à la
lumière de ces avancées [2].
Ce ne sera
certainement pas le dernier mot sur le fac-similé 2. Dans les
recherches égyptiennes,
comme dans toutes les entreprises humaines, notre connaissance est
toujours provisoire et a constamment besoin de révision à mesure que
nous en apprenons davantage. Cela ne
devrait pas étonner les membres de l'Eglise que plus notre
compréhension
des choses égyptiennes augmente, plus il y a d'explications du
fac-similé 2 données par Joseph Smith qui sont en accord avec cette
compréhension
accrue. Néanmoins, mon but n'est pas
de « prouver » que Joseph Smith
était un prophète. Cette connaissance
ne peut et ne doit venir que de Dieu, pas du raisonnement intellectuel
et il appartient à chacun de la trouver par lui-même.
David O. McKay a déclaré que l'université
Brigham Young
« a été fondée dans le seul but d'associer aux faits de la science,
des arts, de la littérature et de la philosophie les vérités de l'Evangile
de Jésus-Christ
[3]. » Dans cet esprit, j'ai essayé de
rattacher la compréhension
que l’égyptologie a actuellement
du fac-similé 2 aux vérités
révélées de l'Evangile
rétabli.
Le fac-similé 2
appartient à une catégorie de documents religieux égyptiens appelés
hypocéphales
(grec υποκεφαλος [hupoképhalos],
« sous la tête », traduction de l'égyptien
hr
tp
avec la même signification). Un
hypocéphale
est un petit objet en forme de disque fait en papyrus, en toile,
bronze, or, bois, ou argile stuqué que les Égyptiens mettaient sous la
tête de leurs morts. Ils croyaient
qu'il envelopperait de manière magique la tête et le corps de flammes
ou de rayonnement, rendant ainsi le mort divin [4].
L’hypocéphale
lui-même symbolisait l'œil de Ré ou de
Horus
[5], c.-à-d., le soleil, et les scènes dépeintes dessus ont trait au
concept égyptien de la résurrection et de la vie après la mort.
Pour les Égyptiens, le lever et le coucher
quotidiens du soleil étaient un symbole frappant de la résurrection.
L’hypocéphale
lui-même représentait tout ce que le soleil encercle, c.-à-d. le monde
entier. La partie supérieure
représentait le monde des hommes et du ciel diurne et la partie
inférieure (la partie avec la vache) le monde d’en bas et le ciel
nocturne.
Les
hypocéphales
sont apparus pendant la dynastie égyptienne saïte
(663-525 av. J.-C.)
et leur utilisation
a continué au moins jusqu’à l'ère chrétienne [6]. C’est
dans la version saïte
du livre des morts, chapitre 162, que des directives pour la
construction et l'usage
du hypocéphale
sont données [7]. La section à
laquelle ce chapitre appartient (les chapitres 162 à 165) contient
beaucoup de mots et de concepts étranges qui, selon certains égyptologues,
contiennent des influences étrangères, probablement sémitiques ou nubiennes
[8].
On trouve des
hypocéphales
dans plusieurs musées d’Europe et du Proche-Orient [9],
mais à l’exceptions de l’hypocéphale
de Joseph Smith,
aucun n’est parvenu jusqu’en Amérique.
La plus grande collection d’hypocéphales
se trouve au British Museum
et trois exemplaires de cette collection sont tout à fait semblables à
l’hypocéphale
de Joseph Smith
[10] tant pour la disposition que pour le texte.
En comparant ces derniers au fac-similé 2,
j’ai pu reconstituer le texte original de l’hypocéphale
de Joseph Smith
avec quelques lectures incertaines seulement.
D’après les
récits que
nous avons au sujet de l’hypocéphale
de Joseph Smith
et des autres papyrus égyptiens qui lui sont associés, il semble
qu'ils ont été trouvés en Égypte dans la région de
Gurneh
de Thèbes
vers l'année 1818 [11]. Des
hypocéphales
semblables tels que British Museum
8445c, qui sont clairement apparentés à l’hypocéphale
de Joseph Smith,
ont tous été trouvés à Thèbes
[12]. BM 8445c est aussi
particulièrement intéressant à un autre point de vue, puisque le nom
du propriétaire était
Har
(Horus),
le même que le propriétaire du papyrus
Livre des Respirations dans la
collection de l’Eglise. Se pourrait-il
que ce soit la même personne
?
L’examen soigneux du
fac-similé 2 prouve qu'il y a une différence entre la plupart des
signes hiéroglyphiques et les signes qui se trouvent à droite de la
figure sur le bord externe ainsi que les parties externes des sections
numérotées 12 à 15. Ces signes sont
hiératiques, pas hiéroglyphiques, et sont inversés ou à l'envers, par
rapport au reste du texte. Ils sont, en
fait, une copie assez précise des lignes 2, 3
et 4 du papyrus de Joseph Smith
XI, qui contient une partie du Livre
des Respirations. Un mot qui
est particulièrement clair, c’est le mot
snsn,
à la section 14 et une partie du nom de la mère du propriétaire du
papyrus, (t3y-)hby.t),
répété deux fois sur le bord externe.
Un dessin à l’encre de l’hypocéphale
dans le bureau de l'historien de l'Eglise montre que ces mêmes zones
sont vides. Il est probable que ces
zones ont été détruites sur l’hypocéphale
original et que quelqu'un (le graveur, un des associés de Joseph Smith
ou Joseph lui-même) a copié les lignes tirées
du papyrus du Livre des Respirations
pour des raisons esthétiques.
Ce qui suit est la une
transcription hiéroglyphique reconstituée du texte de l’hypocéphale
de
Joseph Smith
:
[Note de FAIRMormon Answers : Il convient de remarquer, à propos du
Facsimile 2, que certaines parties de l’original étaient vraisemblablement
manquantes et que celles-ci ont été remplacées par des caractères ou des
images tirés d’autres sources avant que l’image ne soit publiée dans le
Times and Seasons. Il y a des éléments qui ont été copiés dans les
papyrus de Joseph Smith. Parmi les sections manquantes, il y avait sans
doute celle appelée section 3, qui correspond à un personnage qui apparaît
dans le Papyrus IV de Joseph Smith. Une chose intéressante dans cette
restauration est que le personnage dans le bateau se retrouve dans la même
partie d’au moins un autre hypocéphale.]
Fac-similé 2 -
Transcription du texte hiéroglyphique
Bord :
ink
db3ty
m hw.t
bnbn.t m ’Iwnw.
q3 sp-2.
3h sp-2.
k3 nk iwty snw=f. ntr
pwy ‘3
m hw.t bnbn.t.
m 'Iwnw
[cnh Wsir
Ššq
r
nhh d.t h]
n ntr pf m
'Iwnw.
11-18 :
i ntr sdr.w
m sp
tpy, ntr c3 nb p.t,
t3, dw3.t, mw=f c3, dw3.t, mw=f c3, di cnh
b3 Wsir
Ššq..
15:
…
=f
17-16 :
1) h3.t th.t, nn th.tw, nn th.tw b3 pn hnc
nb=f m dw3.t d.t.
21-19 :
iw wnn=k
m ntr pf dd wy.
2:
rn n ntr pf c3.
3:. dp.t ntr
Traduction du texte
Bord :
Je suis le Pourvoyeur [13] dans le Temple du
soleil [14] à Héliopolis.
[Je suis] extrêmement exalté et très glorieux.
[Je suis] un taureau viril sans égal.
[Je suis] ce Dieu Puissant [15] dans le Temple du
soleil à Héliopolis.
<Puisse l'Osiris
Shishaq vivre à jamais> [16] avec ce Dieu
Puissant à Héliopolis
[17].
Milieu gauche : Ô
Dieu des Dormants [18] dès la création [19].
() Ô Dieu puissant,
Seigneur du ciel
et de la terre, de l’au-delà et de ses grandes eaux [20], puisse la vie
être accordée à l'âme de l'Osiris
[21] Shishaq
[22].
En bas : Puisse
ce tombeau ne jamais être profané [23] et puisse cette âme et son seigneur
ne jamais être profanés dans l’au-delà.
En haut à gauche :
Vous serez à jamais comme ce Dieu, le
Busirien
[24].
À la gauche du Dieu debout
à deux têtes : Le nom [25] de ce Dieu
puissant.
À la gauche du dieu à tête
de faucon : Barque divine.
Commentaire
Héliopolis,
est l'une des villes les plus antiques d’Égypte.
Son nom égyptien
hw.t-k3-Pth (« maison de l'âme de
Ptah »)
nous a donné le nom de l'Égypte (par le grec
Aιγυπτος [Aïguptos]).
Les liens entre
Héliopolis
et Israël
sont nombreux et anciens. La tradition
juive affirme qu'Abraham
a enseigné l’astronomie et d’autres sciences aux prêtres d’Héliopolis
[26]. Notre ancêtre Joseph a épousé
Asnath
(hébreu אסנת,
égyptien ’Is.t-N.t « Isis-Neith »
ou
ns-N.t> 3s-N.t.
« celle qui appartient à Neith »),
la fille de Potiphar
(hébreu פרע
פוטע [Potiphéra],
égyptien p3-di-p3-Rc
« Celui que Ré a donné »), prêtre d’On [27].
Ce fut le pharaon
Sheshonq
III qui fit le sac du
temple de Jérusalem du temps de
Roboam,
fils de Salomon,
et en emporta tous les ustensiles sacrés
pour les utiliser dans le temple d’On
[28]. C’est peut-être plus qu’une
coïncidence que le nom du propriétaire de l’hypocéphale
de Joseph Smith
soit Sheshonq
(Shishaq).
Chose encore plus intéressante, en 150 av.
J.-C., des réfugiés de Jérusalem sous la
direction
du prêtre Onias
obtinrent la permission du pharaon Ptolémée
Philométor
de construire un temple semblable au temple de Jérusalem à
Léontopolis
dans le nome
(district
administratif) d’Héliopolis
[29]. Ainsi l'association d'Abraham
et de ses descendants avec
Héliopolis est
antique et
vénérable.
Deux papyrus démotiques
découverts à Thèbes
au début du XIXe siècle présentent un intérêt particulier [30].
Ils sont datés des environs du troisième siècle
apr. J.-C.,
et sont ainsi à peu près du même âge que les documents égyptiens que
Joseph Smith
a acquis de Michael Chandler, et viennent de la même région d'Égypte.
Un des papyrus montre le dessin d'une momie
couchée sur un lit en forme de lion avec le
personnage du dieu Anubis
debout devant lui, tout à fait comme dans la scène représentée dans le
fac-similé 1 du livre d'Abraham.
En dessous de ce dessin on lit les mots en grec :
« Αβρααμ ο
έπι [Abraam ho épi]…Abraham qui sur »
(le reste de la phrase est endommagé mais
pourrait être quelque chose comme « le lit » [31].
Au début du même papyrus, nous trouvons de
nouveau le nom d’Abraham (Αβράχάμ) [32].
Sur un autre de ces papyrus se trouve l'expression en démotique,
cbrchm p3 df
n t3 ir.t n t3 wd3.t, « Abraham,
la pupille de l'œil de l’Ouadjet [33]. »
Ainsi nous trouvons deux papyrus égyptiens antiques, dont il aurait été
impossible à Joseph Smith
de connaître l’existence, qui associent
Abraham non
seulement à une scène de lit en forme de lion mais également à l'œil
Ouadjet de Horus,
que l’hypocéphale
était censé représenter [34].
Deux textes
pseudépigraphiques
ayant trait à Abraham,
qui ont été découverts après le temps de Joseph Smith, donnent aussi un
éclairage intéressant aux rapports entre
Abraham et
les Égyptiens. Dans le
Testament d'Abraham,
Abraham
a une vision du jugement dernier qui est incontestablement liée à la scène
de jugement décrite au 125e chapitre du livre des morts, associant
clairement, de ce fait, Abraham
au livre égyptien des morts [35]. L’un des
papyrus de Joseph Smith
est en fait un dessin de cette scène de jugement du 125e chapitre du livre
des morts.
L'Apocalypse d'Abraham
décrit une vision qu’Abraham
reçoit pendant qu’il fait un sacrifice à Dieu. Dans
cette vision, le plan de l'univers lui est montré, « ce qui est dans les
cieux, sur la terre, dans la mer et dans l'abîme [36] » (presque les mots
exacts utilisés
dans la partie à gauche du centre de l’hypocéphale
de Joseph Smith).
Il voit « la plénitude du monde entier et son
cercle » dans une image qui a deux côtés [37].
La ressemblance avec l’hypocéphale
est frappante. Il y a même une description
de ce qui est clairement les quatre personnages
canopes
portant le n° 6 dans l’hypocéphale
de Joseph Smith
[38]. L'importance
de ces documents est qu'ils datent du début de l’ère chrétienne – qu'ils
sont grosso modo contemporains de l’hypocéphale
et des autres documents égyptiens achetés par
Joseph Smith –
et qu’ils racontent les mêmes
choses au sujet d'Abraham
dont Joseph Smith
dit qu’elles se trouvent dans l’hypocéphale
et les autres papyrus égyptiens.
Le Fac-similé 2 par les
numéros
Je passe maintenant aux
illustrations qui se trouvent sur l’hypocéphale
de Joseph Smith
et je compare les explications que Joseph Smith en donne avec une
interprétation basée sur l’égyptologie
moderne. Qu’il me soit tout d'abord permis
de dire que l'interprétation des illustrations est l'une des parties les
plus difficiles de la compréhension des textes égyptiens.
Les Égyptiens ne mettaient pas des illustrations
simplement pour la décoration ; elles
étaient toujours utilisées
pour compléter et clarifier le texte.
Cependant, la détermination de leur signification correcte peut être, pour
nous, une entreprise redoutable. Un
symbole donné peut avoir beaucoup de significations différentes et il est
parfois presque impossible de décider laquelle l'auteur du texte avait à
l’esprit. Par exemple,
l’œil ouadjet
qui se trouve en haut et à gauche du personnage faucon assis dans la
section 3 peut représenter la guérison,
la lumière, la totalité, la protection, la gloire et même la richesse !
[39] De plus, dans beaucoup de cas, nous ne
savons tout simplement pas encore ce que signifient certains symboles.
Ayant bien compris la difficulté de ce que nous
sommes sur le point d'essayer de faire, regardons chacune des figures.
1. Une divinité assise
avec deux (ou dans la plupart des
hypocéphales, quatre) [40] têtes de
bélier. Elle tient dans la main les
symboles de la vie (cnh),
de la domination (w3s)
et de la stabilité (dd). De chaque
côté du dieu il y a deux singes (numéros 22 et 23) avec, sur la tête,
le disque lunaire
muni de cornes, dans une attitude d'adoration [41].
Il y a aussi deux serpents, un de chaque côté de
la divinité assise [42]. Le dieu est assis
au centre de l’hypocéphale,
qui, comme nous l’avons dit plus haut, représente le monde.
Cette figure assise
représente le dieu en tant que créateur,
Amon-Ré ou
Khnoum
[43]. Quand il est représenté ainsi avec
quatre têtes, ce dieu réunit en lui les attributs des dieux Ré (le
soleil), Shou
(la lumière), Geb
(la terre) et Osiris
(dieu de l’autre monde et de la résurrection) et représente la force
créatrice primitive [44].
Joseph Smith
dit que ceci est « Kolob,
signifiant la première création, la plus proche du céleste, ou de la
résidence de Dieu [45] ». Ceci correspond
bien au symbolisme égyptien
d'un dieu doté de la force créatrice primitive assis au centre de
l'univers. Le nom
Kolob est
tout à fait à sa place dans ce contexte.
Le mot dérive très probablement de la racine sémitique courante
QLB,
qui a la signification de base de « coeur, centre, milieu » (qalb
arabe « coeur, centre » ;
קךב
hébreu, « milieu, centre »,
קרב « se
rapprocher » ; égyptien
m-q3b,
« au milieu de ».
En fait,
qalb fait partie des noms arabes de
plusieurs des étoiles
les plus brillantes du ciel, notamment
Antarès,
Régulus et Canopus.
Les singes peuvent
représenter Thoth,
le dieu de l'écriture et de la sagesse, ainsi que la lune [46], mais étant
donné leur habitude curieuse de lever les mains pour recevoir les premiers
rayons réconfortants du soleil après la nuit froide du désert comme s’ils
adoraient le soleil à son lever [47], on les trouve souvent en liaison
avec le soleil. En plus de ces
associations solaires et lunaires, les singes sont également associés aux
étoiles et
aux constellations [48]. Joseph Smith
dit qu’ils sont des étoiles
recevant de la lumière de Kolob,
ce qui concorde avec notre compréhension
de leur symbolisme en égyptien.
Dans son explication de la
figure 1, Joseph Smith
dit que la terre est appelée
Jah-oh-eh
par les Égyptiens. Dans le
Times and Seasons,
il définit Jah-oh-eh
comme « Ô la terre »
[49]. Ce serait une traduction raisonnable
de l'égyptien I 3h.t, « Ô la
terre » (en supposant que Joseph ait
utilisé la convention biblique de rendre
un yod
sémitique par un j anglais
[50].
2. Une divinité à deux
têtes portant la
couronne à deux plumes d'Amon sur
laquelle sont montées des cornes de bélier.
Sur ses épaules il y a des têtes de chacal, et il
tient l’étendard en forme de chacal du dieu
Wepwawet.
À sa droite il y a un autel sur lequel et autour
duquel il y a des offrandes. Sur la
plupart des hypocéphales,
il tient l'ankh,
ou symbole de la vie, dans la main droite. À
sa gauche, il y a aussi une ligne d'hiéroglyphes
qui dit : « Le nom de ce Dieu puissant ».
C'est
Amon-Ré, le
dieu principal du panthéon égyptien [51] ;
les deux têtes illustrent le pouvoir
caché et mystérieux d'Amon
(son nom signifie en égyptien
« celui qui est caché ») [11] combiné au
pouvoir visible et lumineux de Ré [52].
C'est clairement le dieu
mentionné
au chapitre 162 du livre des morts (le chapitre qui décrit la construction
et l'utilisation
de l’hypocéphale),
qui porte la couronne à deux plumes. Les
chacals qu’il a sur les
épaules ainsi que l’étendard en forme de chacal qu'il tient sont des
symboles du dieu Wepwawet,
Celui qui ouvre la Voie, c.-à-d. à l'année, au roi dans ses conquêtes, aux
morts à travers les dangers de l’au-delà jusqu’au trône d'Osiris
où ils seront jugés, ou toute autre voie qui a besoin d’être ouverte.
Joseph Smith
dit : « Se trouve à côté de Kolob,
appelée Oliblisch par les Égyptiens, la deuxième grande création
directrice proche du céleste ou du lieu où Dieu réside; détient aussi la
clef du pouvoir. »
Le symbole de la vie que tient ce dieu était
considéré comme le symbole du pouvoir
d'un dieu. Un bon exemple en est le dieu
Aton,
qui est représenté par un disque solaire d’où sortent de nombreux rayons
qui se terminent tous par une main tenant le symbole de la vie.
Je ne peux trouver aucun mot évident
en égyptien qui
correspond à Oliblish,
mais ceci met le mot dans la même catégorie que les nombreux noms étranges
que l’on trouve au chapitre 162 du livre des morts, qui semblent ne pas
être égyptiens mais appartenir à une langue étrangère.
Joseph dit aussi que cette
figure a trait au plan des créations de Dieu
révélé à
Abraham
tandis qu’il faisait un sacrifice. Ceci
s’accorde exactement avec l'Apocalypse d’Abraham
décrit ci-dessus [53], ainsi qu’avec le concept égyptien de l’hypocéphale
représentant tout ce que le soleil encercle.
3. Un dieu Ré à tête de
faucon
ayant le disque solaire sur la tête, assis sur la barque solaire.
De chaque côté de lui il y a un œil ouadjet.
Il tient dans la main le sceptre
w3s, symbole de domination [54]
et devant lui il y a un autel avec une fleur de lotus dessus.
Ré assis dans sa barque
représente le soleil dans sa traversée quotidienne du ciel et symbolise la
résurrection et la renaissance, puisque l’on pensait que le soleil mourait
et renaissait chaque jour. Le lotus sur
l'autel devant lui symbolise, lui aussi, la renaissance et le soleil
levant [55]. L’œil ouadjet
symbolisait la lumière et la protection (entre autres) [56] et n'est donc
pas déplacé dans ce contexte.
Joseph Smith
dit que ceci représentait Dieu assis sur son trône, revêtu de
pouvoir et
d'autorité, avec une couronne de lumière éternelle sur la tête. Le sceptre
w3s, comme je le disais
ci-dessus, représente le pouvoir
et l'autorité, et le soleil se qualifie certainement comme couronne de
lumière éternelle. Il dit aussi qu'il
représentait les grands mots-clefs de la
prêtrise.
L'auteur grec Plutarque
explique que l’œil ouadjet
d'Osiris
représentait le πρόνοια [pronoia],
« la Providence divine » (littéralement « la
prescience »)
[57], la sagesse divine par laquelle Dieu supervise toutes ses créations
et s’occupe d’elles. Il n'est pas
déraisonnable d’y voir « les grands mots-clefs de la
prêtrise » (« La
gloire de Dieu c’est l’intelligence », D&A
93:36).
4. Un faucon enveloppé de
bandelettes de momie, aux ailes déployées, assis sur une barque.
Ceci peut représenter soit
Horus-Soped, soit Sokar,
tous deux dieux faucons, qui sont symbolisés par un faucon
momiforme
[58]. Un élément important de cette
figure, ce sont ses ailes déployées, qu’on ne trouve normalement pas dans
les représentations de ces deux dieux. Les
ailes montrent un lien évident avec
Horus, personnification du ciel [59], et
en même temps soulignent le fait que le faucon est en train de se dégager
de ses bandelettes de momie dans la résurrection.
L'association avec
Sokar, le
dieu antique de Memphis, est encore plus intéressante. Lors de la
fête de
Sokar, qui était célébrée dans
beaucoup de
régions de l'Égypte, il y avait une procession dans laquelle le
grand prêtre
mettait la barque de Sokar sur un traîneau et le tirait tout autour du
sanctuaire .Cette procession
symbolisait la révolution du soleil et d'autres
corps célestes [60].
Joseph Smith
voit ici un symbolisme de l'étendue ou firmament des cieux, concept que,
comme je l’ai dit plus haut, les Égyptiens représentent souvent par
le dieu faucon Horus.
L'explication de Joseph que cette figure
représente les révolutions de Kolob
et d'Oliblish
correspond à ce que nous savons de l'utilisation
de la barque de Sokar
lors de la fête de Sokar
pour représenter les révolutions du soleil et d'autres corps célestes.
Joseph dit aussi que c'est une représentation
numérique signifiant, en égyptien,
mille. Bien que ce ne soit pas
l'hiéroglyphe habituel du nombre mille, il y a un lien clair entre le
nombre mille et la barque des morts. Par
exemple, dans les textes des sarcophages nous lisons : « Il prend la
barque de 1000 coudées de bout en bout et la conduit jusqu’à l'escalier de
feu [61]. » Sur le sarcophage de la
princesse Anchenneferibre
on trouve une description de la « Khabas
à Héliopolis »
et « Osiris
dans sa barque de mille » [62]. Le terme
Khabas
(h3-b3=s
en égyptien) signifie que
« mille sont ses âmes » et a trait aux armées étoilées du ciel [63],
confirmant de nouveau l'explication de Joseph Smith qu'il représente
l'étendue des cieux.
5. Une vache portant un
disque solaire et les doubles plumes avec
un collier
menit
(symbole de Hathor,
d'Ihet,
etc.) [64]. C'est la vache
Ihet
mentionnée au chapitre 162 du livre des morts, qui doit être dessinée sur
un morceau de papyrus neuf pour faire un
hypocéphale [65]. C’est pour cela
que cette image d'une vache est commune à presque
tous les hypocéphales.
lhet
est une forme de Hathor,
personnification des eaux originelles d’où est sortie la totalité de
la création. C’est elle qui a donné naissance au soleil [66].
Elle se rattache aussi à
Mehweret
(grec Μεθύρ [Methur]),
une autre déesse vache
qui symbolisait le ciel et est la mère céleste par laquelle le
soleil renaît chaque jour [67]. Le nom Mehweret (Mh-wr.t)
signifie « Grande plénitude », c’est-à-dire les eaux primordiales d’où Ré,
le Soleil, est sorti [68]. Derrière la vache se
tient la déesse Ouadjet, qui tient une fleur de lotus, symbole de la
renaissance [69], indiquant ici le renouvellement quotidien et annuel du
soleil.
L'explication de Joseph
Smith que ceci est le soleil concorde avec le symbolisme égyptien.
Parmi les divers noms
utilisés ici par
Joseph, je ne peux trouver d’équivalent que pour Hakokabim où l’on peut
reconnaître le mot hébreu
הכוכבים,
« les étoiles ».
Mais encore une fois,
comme mentionné ci-dessus, les
noms étranges et incompréhensibles sont typiques de cette catégorie de
documents religieux égyptiens.
6. Ces quatre figures
debout, semblables à des momies, sont les quatre fils d’Horus
[70]. Ils étaient les dieux des quatre
coins de la terre et l’on en est venu plus tard à les considérer comme
présidant aux
quatre points cardinaux [71].
Ils étaient aussi les gardiens des viscères des
morts et leur image était gravée sur les quatre vases canopes dans
lesquels les viscères des morts étaient placés [72].
Joseph Smith
décrit de nouveau correctement ces figures comme représentation des
« quatre coins de la terre ».
À la droite de ces quatre
figures se trouve le nom d'un dieu écrit avec une fleur de lotus, un lion
et un bélier (en égyptien
srpt-m3i-sr).
On pense que ces trois signes symbolisent les
dieux du soleil levant, du soleil à midi et du soleil couchant, c.-à-d.
Ré, Khépri
et Atoum
[73]. On trouve ce même dieu dans
plusieurs passages du papyrus démotique égyptien tardif qui parle d’Abraham
[74]. Joseph Smith
ne donne aucune explication de ce nom hiéroglyphique, mais il est
clairement associé à Abraham
dans ce document antique.
7. Un dieu
ithyphallique
assis avec une queue de faucon, brandissant un fléau.
C'est une forme de Min, dieu des forces
régénératrices et procréatrices
de la nature, peut-être combiné avec
Horus,
comme la queue de faucon semblerait l’indiquer [75]. Devant
le dieu il y a ce qui semble être un oiseau qui lui présente un œil
Ouadjet, symbole de tous les bons dons
[76]. Sur d'autres
hypocéphales, ce
peut également être un singe, un serpent ou un serpent à tête de
faucon qui
présente l'œil. Cette figure représente
Nehebka,
un dieu serpent et l’un des juges des morts du chapitre 125 du livre des
morts [77]. Nehebka
était considéré comme un fournisseur de vie et de nourriture [78] et comme
tel était souvent représenté comme présentant une paire de jarres ou
un œil Ouadjet.
Quant à l'oiseau qui se trouve sur le fac-similé
2, ceci pourrait symboliser le Ba ou l'âme (que les Égyptiens
représentaient souvent sous la forme d’un oiseau) présentant
l’œil Ouadjet
au dieu assis.
Joseph Smith
dit que cette figure représente Dieu assis sur son trône
révélant les
grands mots-clefs de la prêtrise.
Nous avons expliqué ci-dessus le lien de l’œil
Ouadjet avec « les grands mots-clefs de la
prêtrise ».
Joseph explique aussi qu’il y avait une
représentation du signe du Saint-Esprit
sous forme de colombe. Les Égyptiens
décrivaient généralement l'âme ou l'esprit sous la forme d’une colombe,
donc un oiseau est un symbole approprié du
Saint-Esprit.
Joseph Smith
explique que les figures restantes contenaient des écrits qui ne peuvent
pas être révélés
au monde. Le fait de mettre l’accent sur le caractère
secret de ces choses est tout à fait en accord
avec les documents religieux égyptiens tels que l’hypocéphale
et le chapitre 162 du livre des morts. Nous lisons, par
exemple, au chapitre 162 du livre des morts : « Ceci est un livre grand et
secret. Ne laissez personne le voir ! »
Joseph dit aussi que la ligne 8 « peut s’obtenir
dans le saint temple de Dieu ». La ligne 8
dit : 'Veuille que l'âme de l'Osiris,
Shishaq,
vive (éternellement). » Puisque le but visé pour l’hypocéphale
était de rendre le défunt divin, il n'est pas déraisonnable de voir ici
une allusion aux ordonnances sacrées accomplies dans nos temples modernes.
Conclusion
Le texte ainsi que les
figures et les illustrations de l’hypocéphale
de Joseph Smith
concernent tous l'espérance qu’avaient les Égyptiens en une résurrection
et une vie après la mort en tant qu'être divin.
Bien que dans notre manière moderne de penser, ce
message soit communiqué par un assortiment étrange de dieux, d’animaux
et d'autres figures bizarres, il est important de se rappeler que pour les
Égyptiens, qui ont toujours essayé d'exprimer des idées abstraites par des
représentations concrètes, c'étaient là tous des aspects du Dieu unique
qui se manifestait sous beaucoup de
formes [79].
Il est particulièrement
important d’être conscient du fait que même les meilleurs
savants du temps
de Joseph Smith n’avaient pas accès à la connaissance de ces choses.
Les œuvres
pseudépigraphiques
attribuées à Abraham,
que j'ai citées plus haut, par exemple, n’ont été retrouvées qu’au début
du XXe siècle. Les papyrus démotiques
mentionnant Abraham
n'ont été publiés qu'en 1839 et n’ont été traduits qu'en 1904 [80].
Bien que
Champollion ait déchiffré des hiéroglyphes
égyptiens
en 1822, il a fallu de nombreuses années de travail minutieux pour que les
égyptologues
puissent publier des grammaires et des dictionnaires de l’égyptien.
Joseph Smith
n’aurait tout simplement pas pu
acquérir, grâce au monde, la compréhension
qu'il avait de ces choses. Néanmoins,
comme la présente étude l’a montré,
beaucoup parmi les explications données
par le prophète concernant l’hypocéphale
illustré dans le fac-similé 2 sont soutenues par notre
compréhension
actuelle de la religion égyptienne antique et sont en fait
particulièrement typiques des écrits religieux égyptiennes tardifs.
Il y en a une ou deux que l’on pourrait peut-être
écarter comme étant un coup de chance ou le fait du hasard, mais, prises
ensemble, les nombreuses
interprétations correctes ne sauraient
être
ignorées. Il est clair que
Joseph Smith
savait de quoi il parlait. Ceci ne fait
que réaffirmer ce que toute personne honnête peut apprendre par une prière
fervente, que Joseph Smith
a reçu ces choses de Dieu, exactement comme il l’a affirmé.
Annexe
Traduction du chapitre 162
du livre des morts
(tiré du
Todtenbuch
de Lepsius
[81])
Titre :
Un charme pour faire apparaître une flamme sous
la tête d'un être glorifié.
À réciter :
Salutations à toi, Par puissant [82], qui portes
les doubles plumes sublimes et la couronne blanche [de la Haute Égypte],
qui tiens le fléau [de l'autorité royale]. Tu es
Seigneur
des pouvoirs
régénérateurs [83]. Tu te lèves et brilles
constamment. Tu ne cesses jamais de te
lever. Tu es un maître des formes, qui as
de nombreux aspects. Tu te caches de tes
enfants [84] dans l’œil Ouadjet
[85]. Tu es le
rugissant puissant
au milieu de l'Assemblée [86] des dieux.
Tu es un coureur puissant, aux enjambées rapides.
Tu es un dieu fort qui viens à celui qui
l'appelle, [et qui viens] à celui qui se lamente de [sa]
misère
causée par le besoin (ou la peste). Viens donc à mon appel, [car] je suis
Ihet
[87]. Ton nom [88] est dans ma bouche et
je le dirai : celui de
Haghaghar
[89] est ton nom, Iriyakrasingarabat
[90] est ton nom, Sarpatmaisar
[91] est ton nom, Harsat
[92] est ton nom. J'ai loué ton nom.
Je suis
Ihet.
Entendez aujourd’hui ma voix. Tu places une flamme sous la tête de
Ré et voici il est dans l’au-delà divin à
Héliopolis
[93]. Tu les fais devenir comme ceux sur la terre [94].
Il est ton âme.
Ne l'oublie pas. Viens à l'Osiris,
Efonakh,
qui est justifié, et fais qu’une flamme soit sous sa tête. En
vérité, il est l'âme du Grand Corps [95] qui
repose à Héliopolis.
Akhukhaparsar
[96] est son nom, Barkatatju
[97] est son nom. Oui, viens et fais
qu’il devienne comme l’un de tes
disciples, car
celui-ci, il t’appartient.
À réciter sur une figure
d'Ihet
qui est faite d'or fin et placée autour du cou de l'être
glorifié et
également mise par écrit sur le papyrus neuf et placé sous sa tête.
[Si l’on fait ceci] il y aura une multitude de
flammes tout autour de lui comme il en va de ceux qui sont sur la terre
(c.-à-d. les vivants). L'œil d'Ihet
(c.-à-d. l’hypocéphale)
est une protection très grande pour son fils, Ré, quand il se couche.
Son trône sera encerclé par une armée zélée (?)
[98]. Il sera rendu divin dans la
nécropole et il ne sera rejeté avec succès d’aucune porte de l’au-delà.
Alors vous direz après
avoir placé cette déesse autour du cou de l'être
glorifié : « Ô toi
le très caché qui es dans le ciel, veille sur le corps de ton fils et
préserve-le dans la nécropole. »
Ceci est un livre grand et
secret. Ne laissez personne le voir, car
ce serait une abomination. Celui qui le connaît
(c.-à-d. le livre) et le garde secret continuera
à exister.
Le nom de ce livre est :
Maîtresse du Temple secret. Fin.
NOTES
[1] Michael D. Rhodes,
"A Translation and Commentary of the Joseph Smith Hypocephalus”,
Brigham Young University Studies 17, Spring 1977, pp. 259-274,
[2] J’ai une dette de reconnaissance spéciale
envers John Gee qui a lu plusieurs fois cet article, a fait des
suggestions précieuses et m’a donné des références supplémentaires qui ont
rendu l’article meilleur qu’il ne l’aurait été sans cela.
[3] Messenger, Provo, BYU, octobre 1937.
[4] Voir Richard Lepsius. Das Todtenbuch der
Ägypter, Leipzig, C. Wigrand, 1842, chapitre 162, ligne 10, Voir aussi
la traduction du chapitre 162 du livre des morts dans l’appendice.
[5] Samuel Birch,
"Hypocephalus in the Possession of Sir Henry B. Meux, Bart.",
Proceedings for the Society of Biblical Archeology,
novembre 1883, p. 3
(ci-après abrégé en PSBA).
Voir aussi Hans Bonnet,
Reallexikon der Ägyptischen Religionsgeschichte, Berlin, De
Gruyter, 1952, pp. 314, 630,
[6] Voir Samuel Birch, "Hypocephalus in the
Collection of Walter Myers, Esq. F. S. A.", PSBA, 2 juin 1885, p.
214, où Birch traite d’un hypocéphale datant des environs de l’ère
chrétienne.
[7] Voir la traduction du chapitre 162 dans
l’appendice.
[8] Eduard Naville,
"Einleitung", Das Ägyptische Todtenbuch der XVIII. bis XX.
Dynastie.3 vol.,
Berlin, A. Asher, 1886, p. 184; Thomas George Allen,
The
Book of the Dead or Going Forth
by Day, Studies in Ancient Oriental Civilization No.37,
Chicago, University of Chicago Press, 1974, p. 157. Jean Yoyotte,
"Contribution à l'Histoire du Chapitre 162 du Livre des Morts", Revue
d'Égyptologie 29, 1977, pp. 194-202.
[9] Le British Museum à Londres, le Louvre à Paris,
le Musée de Berlin, le Musée Magyor Nemzeti à Budapest et le musée du
Caire en Égypte.
[10] Les trois sont 37909. 8445c et 8445f. Le
Berlin n° 7792, bien que fortement endommagé, montre aussi des
ressemblances.
[11] Voir Joseph
Smith, fils, History of the Church of Jesus Christ of Latter-day
Saints.dir. de publ. B. H.
Roberts, Salt Lake City, Deseret Book, 1971, 2:348-350; aussi James
R. Clark, Story of the Pearl of Great Price, Salt Lake City,
Bookcraft, 1955.
[12] Edith Varga,
Acta Orientalia Hungariensis 12, 1961, p. 256.
[13] Égyptien
db3ty,
épithète du dieu
Osiris. Cf.
Adolf Erman et Hermann Grapow, Wörterbuch der Ägyptischen Sprache.
5 vols. Berlin, Akademie Verlag. 1971, 4:562, rubrique 7, ci-après
abégé en Wb. Il peut aussi
désigner une boîte comme l’hébreu
תבה "arche” de l’alliance, que l’on pense être un emprunt égyptien.
Cf Francis
Brown, S. R. Driver et Charles Briggs, Hebrew and English Lexicon of
the Old Testament, Oxford, Clarendon Press, 1968, p. 1061.
[14] Égyptien hw. t bnbn. Littéralement
"maison du benben". Cf.
Wb. 1:459.10. Voir aussi
Ricardo Caminos, "The Chronicle of Prince Osorkon", Analecta Orientalia
37, Rome, Ponitifica Institutum Biblicum, 1958, p. 127. On trouve
aussi une mention de la Maison du Benben dans deux papyrus démotiques
magiques tardifs, qui contiennent aussi le nom d’Abraham, Francis LI.
Griffith et Herbert
Thompson, The Demotic Magical Papyrus of London and Leiden,
Londres, H. Crevel, 1904, colonne IX, ligne 14; et Janet H. Johnson, "The
Demotic Magical Spells of Leiden I 384", Oudheidkundige
Mededelingen uit het Rijksmuseum
van Oudheden te Leiden 56, 1975, pp. 29-64, colonne IX, ligne 14.
Cf aussi
wbn.n=k m hw.t bnbn m ’Iwnw. "Tu as montré comme le phénix dans
le temple du Benben à Héliopolis",
Textes des Pyramides
603 §1652.
[15] Dieu puissant est un nom donné à Osiris et au
défunt considéré comme étant Osiris. Cf.
Wb.2:361, 2 & 7.
[16] <cnh Wsir
Ššq r
nhh d.t> Lecture proposée
pour la partie manquante du bord externe.
[17] On retrouve cette même expression dans un
papyrus sensen démotique parlant d’Osiris", Wsir ntr, c3 m
’Iwnw", Giuseppe
Botti, "II Libro del Respirare e un Suo Nuovo Esemplare nel Papiro
Demotico N. 766 del Museo Egizo Di Torino", Journal of Egyptian
Archeology 54, 1968, p. 226.
[18] C.-à-d. Les morts. Cf. Wb 4:392,9.
[19] Littéralement « la première fois ». Cf. Wb
3:438, 1.
[20] L’océan primordial d’où le soleil est sorti le
jour de la création et qui entoure la terre.
Cf. Henri Frankfort,
Ancient Egyptian Religion, New York, Harper Torchbooks, 1961, p.
114. On trouve une expression semblable dans un des papyrus
démotiques magiques. r- wn n=y p3 t3 r-
wn n=y t3 tw3.t r- wn n=y p3
nwn, "Ouvre la terre pour moi, ouvre le monde d’en bas pour moi, ouvre
les eaux primordiales pour moi: Griffith et Thompson, The Demotic
Magical Papyrus of London and Leiden, Londres, ligne I 5.
[21] Pour l’identification du mort à Osiris, voir
Frankfort, Religion, 103 et suiv..
[22] Shishaq ou Sheshonq était le nom de plusieurs
pharaons égyptiens de la XXIe Dynastie, la dynastie libyenne.
[23] Correction: nn th.tw h3.t tn.
On
trouve des passages semblables, mais encore plus tronqués, dans les
hypocéphales 8445c. 3445f et 37909
du British Museum.
[24] Forme adjectivale nisbe de Dd.w,
Busiris, centre du culte d’Osiris dans le Delta, et donc utilisé comme
épithète d’Osiris. Cf. Wb
5:630, 7.
[25] Les Égyptiens croyaient que tous les dieux et
déesses avaient un nom secret. Si quelqu’un parvenait à découvrir ce nom,
il avait pouvoir sur ce dieu ou cette déesse. Cf. Bonnet, Reallexikon,
pp. 501-504.
[26] Flavius Josèphe,
Histoire antique des Juifs,
I, 8, 2; Eupolème tel que cité par Eusèbe Praeparatio
Evangelica, IX, 18, 2.
[27] Genèse 41:45.
[28] 1 Rois 14:25-26.
[29] Flavius Josèphe,
Histoire ancienne des Juifs,
XIII.3.2-4.
[30] Hans D. Betz,
The Greek Magical Papyri in Translations, Chicago, University of
Chicago Press, 1986, lviii.
[31] Janet. H.
Johnson, "The Demotic Magical Spells of Leiden l 384", Oudheidkundige
Mededelingen uit het Rijksmuseum van Oudheden te Leiden
56, 1975, column XIII
line 6, (dorénavant abrégé en Demotic Spells).
[32] Johnson,
Demotic Spells, colonne VIII ligne 16.
[33] Griffith et
Thompson, Demotic Magical Papyrus of London and Leiden, col. VIII
ligne 8.
[34] Samuel Birch,
"Hypocephalus in the Possession of Sir Henry B. Meux, Bart."
PSBA, novembre 1883, p. 3. Voir aussi Bonnet, Reallexikon, 314,
630.
[35] Testament d’Abraham, recension A.
12-13. On trouvera une traduction anglaise dans James H. Charlesworth,
Old
Testament Pseudepigrapha, 2 vols., Garden City, Doubleday &
Company, 1983, 1:889-890.
[36]
Apocalypse d’Abraham
12. On trouvera une traduction anglaise dans Charlesworth, Old
Testament Pseudepigrapha 1:694-695.
[37] Id.
[38] Apocalypse d’Abraham,
p. 18.
[39] Gertrud et Traudl Kerszt-Kratschmann, Das
Grosse Ägyptische Totenbuch, Schriften des Österreichischen
Kulturinstituts Kairo, Archäologisch-Historische Abteilung, Band I, Kairo,
Öbsterreichisches Kulturinstitut Kairo, 1969, p. 73.
[40] Voir par ex. Les hypocéphales 37909, 8445f,
8445c, etc. du British Museum. On trouvera un autre hypocéphale où deux
têtes seulement sont représentées dans PSBA. 1897, planche Il. Sur
un autre hypocéphale, le dieu porte une ou plusieurs couronnes atef.
[41] Sur d’autres hypocéphales, le nombre de singes
varie de deux jusqu’à huit.
[42] Ces serpents sont souvent entourés d’un
cercle. Par exemple, voir l’hypocéphale 8445f du British Museum.
[43] Ceux qui pensent que c’est Amon-Ré: Bonnet,
Reallexikon, p. 389
et Lexikon der Ägyptologie, 7 vols., Wiesbaden, Harrassowitz,
1973-1989. 1:239 (dorénavant abrégé en LdÄ).
Ceux qui pensent que c’est Khnoum: William Flinders Petrie,
Abydos
I. Twenty-Second Memoir of the Egyptian Exploration fund,
Londres, Egyptian Exploration Fund, 1902; P. J. Horrack, "Les
hypocéphales", dans Études Archéologiques, Linguistiques et Historiques
dédiées à Mr. le Dr. C. Leemans,
dir. de publ. W. Pleyte,
Leiden 1985. P. J. de Horrack, "Hypocephalus in the Musée du Louvre,"
PSBA, 4 mars 1884, p. 128.
[44] Les Égyptiens appelaient cette force créatrice
primordiale
šf.t
h3.t.. Bonnet, Reallexikon, 137-138:
Wb 4:456, p. 13.
[45] Explication du fac-similé 2 dans la
Perle de Grand Prix.
[46] Frankfort, Religion, illustration 3; de
Horrack, "Les Hypocéphales", p. 60; LdÄ 4:917-918; Bonnet,
Reallexikon, p. 7.
[47] Bonnet,
Reallexikon, 7; LdÄ 4:917.
[48] Bonnet,
Reallexikon, 7; LdÄ 4:917.
[49] Joseph Smith,
Times and Seasons 4, 13 novembre 1843, p. 373.
[50] La forme copte de
3h.t,
єιωzє se
prononçait "yo-he" voir Jároslav Cerný, Coptic Etymological
Dictionary, Cambridge, Cambridge University Press, 1976, p. 50; Walter
E. Crum, A Coptic Dictionary,
Oxford, Clarendon Press, 1939,
p. 89.
[51] LdÄ 1:237-246; Bonnet, Reallexikon,
p. 34.
[52] De Horrack, "Louvre Hypocephalus", p. 128.
Petrie, Abydos I,
p. 50.
[53] Apocalypse
d’Abraham, p. 12.
[54]
w3s "domination". Cf. Gardiner,
Egyptian Grammar, 3e éd., Oxford, Griffith Institute, 1957, p. 559;
Raymond O. Faulkner, A Concise Dictionary of Middle Egyptian,
Oxford, Griffith Institute, 1962, p. 54.
[55] LdÄ 3:
1092-1094.
[56] Thausing et
Kerszt-Kratschmann, Grosse Totenbuch,
p.
73.
[57] Plutarch, De Iside et Osiride,
p. 51.
[58] Bonnet. Reallexikon,
pp. 723, 741-742 ; LdÄ
5:1108, 5:1056.
[59] LdÄ 5:1056.
[60] LdÄ 5:1056, 1061 ; Bonnet,
ReaIlexikon, pp.
725-726.
[61] Coffin Texts 162, II, pp. 403-404.
[62] C. E. Sander-Hansen, Die Religiösen Texte
auf dem Sarg der Anchneneferibre, Copenhagen, Levin & Munksgaard,
1937.
[63] Wb
3:230, 1.
[64] Bonnet, ReaIlexikon, 459; LdÄ 2:
1025, 1041, 3:124-125.
[65] Lepsius. Todtenbuch, chapitre 162,
lignes 8-9.
[66] LdÄ 3:124.
[67] LdÄ 4:3-4.
[68] Naville, Ägyptische Todtenbuch,
chapitre 17, lignes 34-36: LdÄ 4:3,
[69] De Horrack, "Louvre Hypocephalus", p. 127.
Johanna Dittmar, Blumensträuße aIs Opfergabe in alten Ägypten, Heft
43 de Münchener Ägyptologische Studien, Munich, Deutscher
Kunstverlag, 1986.
[70] On trouvera une étude exhaustive des quatre
fils d’Horus dans John Gee, "Notes on the Sons of Horus", Provo,
Foundation for Ancient Research and Mormon Studies, 1991?
[71] Bonnet,
Reallexikon, pp.
315-316; LdÄ 5:53.
[72] Gee, "Notes on
the Sons of Horus".
[73] Marie-Louise Ryhiner, "À Propos de Trigrammes
Panthéistes", Revue d'Égyptologie 29, 1977, pp. 134-136.
[74] Griffith et
Thompson, Demotic Magical Papyrus of London and Leiden, col. VIII
ligne 8.
[75] Petrie, Abydos
I, p. 50; Bonnet,
Reallexikon, p. 465.
[76] Bonnet,
Reallexikon, p. 511.
[77] Petrie. Abydos
I, p. 50; Samuel
Birch, "Henry B. Meux Hypocephalus", p. 38; Birch, "Hypocephalus in the
British Museum n° 8445a", PSBA, 5 février 1884, p. 389; Bonnet,
Reallexikon, p. 389;
LdÄ 4:388.
[78] LdÄ 4:388.
[79] Thausing et
Kerszt-Kratschmann, Grosse Totenbuch,
pp. 16, 72;
Bonnet, Reallexikon, pp.
223-225, 217. LdÄ 1:245.
[80] Conrad Leemans, Monument égyptien du Musée
d'Antiquités des Pays-Bas à Leide: Papyrus égyptien démotique à
transcriptions grecques I, Leiden, 1839, n° 383.
Première traduction
dans Griffith
et Thompson, Demotic Magical Papyrus of London and Leiden.
[81]
Lepsius,
Das
Todtenbuch der
Ägypter
nach dem hieroglyphischen Papyrus in Turin,
Leipzig, Georg Wigand.
1842, pl. LXXVII.
[82] Egyptian p3.r(c)
c.-à-d. Ré, le dieu
soleil. Cf. Wb 2:401.8.
[83] Littéralement "Seigneur du phallus” ou
"possesseur du phallus".
[84] "Celui qui se cache de ses enfants” est un
qualificatif d’Amon-Ré à Khasut dans le Delta. Il pourrait s’agir ici
d’une allusion au fait que Ré se retire de l’humanité comme l’explique en
détail le Livre de la Vache.
[85] wd3.t,
l’œil indemne d’Horus (de
wd3, “être en bonne santé”).
Aussi pour Ré et généralement pour n’importe quel dieu ou déesse.
Également amulette en forme d’œil. Cf.
Wb 1:401. 12.
[86] psd. t. littéralement "les neuf”, mais
se comprend peut-être mieux comme le pluriel d’un pluriel, c.-à-d. tous
les dieux. Le nombre de dieux dans le psd.t
peut aller de sept à quinze et
jusqu’à “tous les dieux”; voir Erik Hornung,
Conceptions of God in Ancient
Egypt: The One and the Many,
trad.
John Baines, Ithaca,
New York, Cornell University Press, 1982, pp. 222-223.
[87] ’Ih.t.
la vache céleste.
Mh-wr. t une forme de
Hathor. Cf. Wb I:120.6.
[88] Tous les dieux et déesses avaient un nom
secret. Si quelqu’un parvenait à découvrir ce nom, il avait pouvoir sur ce
dieu ou cette déesse. Cf. Bonnet, Reallexikon,
pp. 501-504.
[89] hghghr,
sans signification en égyptian.
[90] Également
sans signification en égyptien.
[91] On trouve ce nom derrière les quatre fils
d’Horus sur l’hypocéphale de Joseph Smith et il semble désigner les trois
aspects du soleil : soleil levant, soleil à midi et soleil couchant,
c.-à-d. Ré, Khépri et Atoum. Cf.
Marie-Louise Ryhiner, "À Propos de Trigrammes Panthéistes", Revue
d'Égyptologie 29, 1977, pp. 134-136.
[92] Également sans signification. Tous ces noms ne
sont peut-être que du charabia ou une autre langue, peut-être sémitique ou
nubienne. Cf. Naville, "Einleitung”, p. 184; Allen, Book of the Dead,
p. 157: Jean Yoyotte,
"Contribution à l'Histoire du chapitre 162 du Livre des Morts", Revue
d'Égyptologie 29, 1977, pp. 194-202.
[93] Pas l’Héliopolis terrestre, mais plutôt
l’Héliopolis céleste dans le même sens que la Jérusalem céleste.
[94] C.-à-d. rendu à la vie.
[95] C.-à-d. Osiris.
[96] Peut-être une autre façon de désigner le
soleil sous ses trois aspects: soleil levant, soleil à midi et soleil
couchant, c.-à-d. Ré, Khépri et Atoum. Cf. Marie-Louise Ryhiner, "À Propos
de Trigrammes Panthéistes", Revue d'Égyptologie 29, 1977, pp. 123
et suiv.
[97] Peut-être un autre nom étranger.
[98] Égyptien mhd.ty.
Ne se trouve pas dans le Wb.
En égyptien tardif mhd
signifie une querelle.
Cf.
Leonard H. Lesko. A Dictionary of Late Egyptian, 5 vols., Berkley,
B. C. Scribe Publications, 1982-1990, 1:231.
|