ABRAHAM ET
LURIM ET LE THUMMIM
John A. Tvedtnes
Insights, vol. 21, 2001, Update n° 149
© FARMS
Le livre dAbraham nous apprend quAbraham avait lurim et le thummim
grâce auquel il voyait les étoiles. « Et le Seigneur me dit, par l'urim et le thummim,
que Kolob était à la manière du Seigneur, selon ses temps et ses saisons dans ses
révolutions » (Abraham 3:1-4).
La Bible associe lurim et le thummim au souverain sacrificateur israélite, mais ne
dit nulle part quAbraham possédait cet instrument de révélation divine. Or, il
est intéressant de savoir que certains écrits juifs anciens non bibliques
saccordent avec le livre dAbraham à ce propos.
La dernière partie dEsther 1:6 parle de plusieurs types de pierre, dont deux sont
appelés dar et sochereth. Ces mots sont rendus par « blanc » et « noir » dans la King
James [marbre et noir dans Segond], mais le sens réel est inconnu parce que Esther est le
seul endroit où ces deux mots hébreux sont utilisés dans la Bible. Selon la tradition
juive, cétaient des pierres précieuses (TB Megillah 12a). Le Bahir, un ouvrage
kabbaliste ancien, explique :
« Cest la mesure de toute marchandise (sechorah) dans le monde. Cest aussi le
pouvoir des pierres précieuses qui sont appelées Sochereth et Dar.
« Et de quoi sagit-il pour Dar ?
« Ceci nous enseigne que Dieu a pris un millième de son rayonnement et sen est
servi pour construire une belle pierre précieuse. Il y a inclus tous les commandements.
« Abraham est venu et il a cherché un pouvoir à lui donner. Il lui a donné cette
pierre précieuse, mais il ne la voulait pas » (Bahir 190) [1].
Abraham 1:2 nous apprend que le pouvoir quAbraham recherchait était la prêtrise.
Il semble que les deux pierres quil reçut étaient associées à ce pouvoir. Bahir
192 poursuit :
« [Il est écrit quAbraham gardait] Mes commandements, Mes décrets et Mes
Torahs. Il dit : Puisque je ne veux pas [la pierre précieuse], je garderai
tous les commandements qui sy trouvent.
« Quelle est la signification de Mes Torahs ? Ceci nous enseigne quil
connaissait et gardait même les décisions (Horah) et les discussions qui sont
enseignées là-haut [2]. »
Abraham a effectivement été au courant de discussions den haut. Abraham 3 rapporte
sa vision des cieux et de la vie préterrestre révélés via lurim et le thummim.
Abraham 4-5 rapporte sa vision de la création de la terre et notamment les discussions et
les décisions des « Dieux ».
Le Talmud confirme lidée quAbraham possédait une pierre miraculeuse.
« R. Eliézer le Modiite a dit quAbraham possédait le pouvoir de lire les
étoiles, pouvoir pour lequel il était très recherché par les potentats de
lOrient et de lOccident. R. Siméon b. Yohaï a dit :
Abraham avait au cou une pierre précieuse qui apportait une guérison immédiate à toute
personne malade qui la regardait et quand Abraham, notre père, quitta ce monde, le Saint,
béni soit-il, la suspendit au soleil » (TB Baba Bathra 16b) [3].
Bien que lon nous dise que la pierre en question était utilisée pour guérir, il
est intéressant de remarquer que cela suit directement un passage concernant les
aptitudes astronomiques dAbraham que, selon Abraham 3 :1, il avait partiellement
acquises grâce aux pierres appelées urim et thummim. Nous relevons à ce propos que le
traducteur du passage du Talmud mentionne « une autre traduction : Il possédait un
instrument astrologique [4]. »
Selon la tradition juive, Abraham possédait des pierres et des perles lumineuses [5], ce
qui nous rappelle que les textes anciens disent aussi de lurim et du thummim que
cétaient des pierres brillantes [6].
Les textes juifs anciens où il est question de la possession, par Abraham, de pierres
miraculeuses navaient pas encore été traduits en anglais du temps de Joseph Smith
et constituent donc des éléments de preuve précieux pour lauthenticité du Livre
dAbraham.
NOTES
[1] Aryeh Kaplan, The Bahir, York Beach, Maine, Samuel Weiser, 1989, p. 75.
[2] Id. p. 77.
[3] Rabbi Dr. I. Epstein, The Babylonian Talmud, Londres, Soncino Press, 1961, 4:83-84.
[4] Id., note.
[5] Louis Ginzberg, dir. de publ., Legends of the Jews, Philadelphie, Jewish Publication
Society, 1937, 1:298, 5:265 n. 312.
[6] Voir le traitement dans John A. Tvedtnes, The Book of Mormon and Other Hidden Books :
Out of Darkness unto Light, Provo, Utah, FARMS, 2000, pp. 198-208.
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