John Whitmer, l’homme qui faillit renier
le Livre de Mormon Par
Daniel Peterson Deseret News, 25 janvier 2012
John Whitmer est sans conteste mon témoin officiel préféré du Livre de
Mormon.
Avec le reste des huit témoins, il affirme avoir « vu », «
manipulé » et « soupesé » les plaques d’or en juin 1829. Sept ans plus
tard, il écrit de nouveau avec force sur cette expérience :
« Je
désire témoigner à tous ceux qui prendront connaissance de cette
déclaration, que j’ai bel et bien vu les plaques à partir desquelles le
Livre de Mormon a été traduit, et que j’ai manipulé ces plaques, et que je
sais avec certitude que Joseph Smith, fils, a traduit le Livre de Mormon
par le don et le pouvoir de Dieu. Et en cela, la sagesse des sages a
certainement péri. Par conséquent, sachez, habitants de la terre, à tous
ceux à qui cette déclaration parviendra, que j’ai en ceci débarrassé mes
vêtements de votre sang, que vous croyiez ou ne croyiez pas. »
il
était manifestement un croyant engagé. En fait, il était prêt à mourir
pour sa foi : avec plusieurs autres en 1833, il s’était offert comme otage
aux émeutiers du Missouri en faveur de ses camarades saints des derniers
jours.
Mais ce n’est pas pour cela qu’il est un de mes préférés.
Je l’aime bien parce que c’est le témoin qui a été le plus sur le point de
renier son témoignage sans pour cela pouvoir le faire.
Il fut
excommunié le 10 mars 1838, un mois avant son frère David, l’un des trois
témoins. Triste et abattu, aigri à propos de questions d’argent, en colère
contre l’Église en général et Joseph Smith en particulier, sa foi vacilla.
Au cours d’un échange en 1839 avec Theodore Turley, l’agent
d’affaires des saints des derniers jours qui était courageusement resté au
Missouri pour y régler les affaires financières après l’expulsion mormone,
il avoua des doutes concernant le Livre de Mormon. Parlant du texte
original sur les plaques, il dit : « Je ne peux pas le lire, et je ne sais
pas s’il est vrai ou non. »
Néanmoins, il insista : « J’ai manipulé
ces plaques ; il y avait de fines inscriptions des deux côtés. Je les ai
manipulées. »
C’est remarquable. Contrairement aux Trois Témoins,
qui ont entendu une voix divine témoigner de la vérité de la traduction
des plaques, les Huit Témoins ont simplement vu et tenu les plaques dans
une situation tout à fait ordinaire. Pourtant, même dans les profondeurs
de l’aliénation et de la rancœur, même lorsqu’il était le plus enclin à
douter, même en vivant, comme c’était son cas, dans la région des pires
persécutions anti-mormones, John Whitmer ne pouvait pas nier ce qu’il
savait personnellement et directement, qu’il avait « soupesé et manipulé
un objet de métal d’un poids considérable. »
C’est une preuve
puissante que les plaques existaient littéralement, indépendamment de
l’imagination de Joseph Smith — un détail d’une importance vitale.
La rancœur de John, ou du moins son scepticisme, fut de courte durée.
Et, après 1856, il fut le dernier survivant des Huit Témoins. En 1861,
Jacob Gates parla avec lui pendant plus de quatre heures, écrivant dans
son journal personnel : « Il a quand même témoigné que le Livre de Mormon
est vrai et que Joseph Smith était un prophète du Seigneur. »
Myron Bond écrivit en 1878 que « le vieux père John Whitmer m’a dit
l’hiver dernier, les larmes aux yeux, qu’il savait aussi bien qu’il savait
qu’il existait que Joseph avait traduit l’écrit ancien qui était sur les
plaques, qu’il avait ‘vues et manipulées’ et qu’en tant que l’un des
secrétaires, il avait aidé à copier les mots tels qu’ils sortaient des
lèvres de Joseph. »
Finalement, six mois avant sa mort, John prit
la parole lors d’un service public du dimanche. Ses paroles furent
rapportées comme suit dans le « Kingston » : « M. Whitmer est considéré
comme un citoyen sincère, honnête et respectueux de la loi dans notre
communauté, et par conséquent, sa convocation a attiré un public
considérable. M. Whitmer a déclaré qu’il avait souvent manipulé ces
plaques d’or mêmes que M. Smith avait reçues de la main de l’ange. Il a
dit qu’elles étaient d’or pur ; qu’une partie du livre était scellée, que
l’autre partie était ouverte, et que c’est cette partie qui a été
traduite. »
John Whitmer ne revint jamais vers l’Église. Il vécut
les quarante dernières années de sa vie au Missouri, demeurant fidèle —
malgré la persécution, la désaffection et des décennies d’isolement par
rapport aux saints — à son affirmation qu’il avait vu et manipulé les
plaques du Livre de Mormon.
À sa mort, le « Kingston Sentinel » le
salua comme étant « un citoyen hautement respecté et respectueux des lois
». « Sincère », « honnête » et « hautement respecté ». Et, à ce titre,
un témoin dont le témoignage ne peut être rejeté à la légère.
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