Lorsque s’est posée la question de savoir qui
allait succéder à Joseph Smith après la mort de celui-ci, une
manifestation toute particulière de la puissance divine a désigné Brigham
Young, président du Collège des Douze. L’article que nous proposons à nos
lecteurs à ce sujet rappelle les faits et dresse un inventaire de tous
ceux qui ont rapporté avoir été témoins de la manifestation.
LE MANTEAU DE JOSEPH, LE PROPHÈTE, PASSE A FRÈRE BRIGHAM : UN TÉMOIGNAGE
SPIRITUEL COLLECTIF
par Lynne Watkins Jorgensen et le
personnel de BYU Studies
© BYU Studies 36, 1996-97, n° 4
Après la mort de Joseph Smith, beaucoup de saints ont rapporté qu’ils ont
reçu un témoignage spirituel fort qui les a convaincus que le manteau de
Joseph était tombé sur Brigham Young.
Nous voudrions remercier pour leur aide ceux qui, lorsqu’ils ont appris
les recherches que nous faisions, nous ont informés des « récits sur le
manteau » qu’ils avaient dans leurs documents de famille. Sans leur aide,
nous n’aurions pas pu les localiser. Les lecteurs au courant de
l’existence de « témoignages sur le manteau », étayés par des documents,
qui ne se trouvent pas dans le présent recuei,l sont invités à entrer en
contact avec BYU Studies ou avec Lynne Jorgensen. — La Rédaction.
Avant-propos
Le 8 août 1844, six semaines après le martyre de Joseph Smith, le prophète,
une réunion des saints eut lieu à Nauvoo. Brigham Young, président du
Collège des Douze, et plusieurs autres apôtres venaient de rentrer de
mission. Le but de la réunion était de déterminer par vote qui avait le
droit et la responsabilité de diriger l’Église, Sidney Rigdon, premier
conseiller dans la Première Présidence, ou le Collège des Douze avec
Brigham Young à sa tête [1]. Au cours des deux réunions tenues ce jour-là,
beaucoup parmi les personnes présentes reçurent le témoignage divin que
Brigham Young devait être le prochain dirigeant : certains saints disent
expressément que lorsqu’ils se mit à parler à l’assemblée, Brigham Young
avait la voix et l’aspect de Joseph Smith. D’autres disent simplement que
le « manteau de Joseph » ou « des prophètes » a reposé sur Brigham Young.
D’autres encore disent qu’ils ont reçu le témoignage « par l’Esprit » que
Brigham devait diriger l’Église.
Cette expérience spirituelle, que l’on a appelée « le manteau du Prophète
tombe sur Brigham Young », permit d’unir et de réconforter les saints au
moment où ils pleuraient la mort de leur prophète bien-aimé et de les
diriger quand ils votèrent pour soutenir Brigham et les Douze comme
dirigeants de l’Église. Certains saints, qui n’étaient pas présents lors
des réunions du 8 août, signalèrent qu’ils avaient reçu ultérieurement un
témoignage semblable « du manteau ». Une centaine de personnes au moins
ont écrit ou transmis d’une autre façon leurs souvenirs de ce témoignage.
La plupart des historiens mormons reconnaissent l’histoire du manteau,
admettant que quelque chose d’important s’est produit en août 1844. Par
exemple, Ronald K. Esplin dit : « Bien qu’il n’y ait aucun compte rendu
dans les journaux intimes contemporains, le nombre de narrations
ultérieures, dont beaucoup donnent des détails remarquables, plaide pour
la réalité d’une expérience de ce genre [2]. » Leonard J. Arrington note
qu’un événement important « eut lieu », mais observe qu’il peut y avoir
des explications psychologiques à ce phénomène [3] et réserve son jugement
quant au point de savoir si une transfiguration miraculeuse [4] s’est
produite [5]. D’autres, cependant, ont conclu qu’il est peu probable
qu’une manifestation spirituelle miraculeuse ait eu lieu. Richard S. Van
Wagoner, par exemple, écrit : « Quand on débarrasse le 8 août 1844 de son
élément émotionnel, il n’y a pas l’ombre d’une preuve contemporaine
irréfutable pour étayer l’existence d’un événement mystique. » Van Wagoner
conclut que « un scénario plus probable est que c’était la force de la
présence massive de Young, son arrivée à point nommé à la réunion du matin
et peut-être un peu d’imitation théâtrale qui ont influencé la foule [6].
»
Afin de permettre au lecteur d’examiner par lui-même les éléments sur
lesquels reposent ces interprétations, de nombreux récits de «
l’expérience du manteau » ont été rassemblés dans les annexes I et II de
cet article. Les preuves fournies par ces récits démontrent que beaucoup
de personnes ont témoigné avec puissance qu’elles avaient reçu un
témoignage sensoriel ou spirituel convaincant de ce que le manteau de
Joseph, le Prophète, était tombé sur Brigham Young.
Le manteau symbolique : Élie et Élisée
L’image du manteau comme symbole du transfert d’autorité est au moins
aussi vieille que l’histoire bien connue dans l’Ancien Testament du
prophète Élie et d’Élisée, son jeune disciple [7]. Le Seigneur dit à Élie
qu’il devait oindre Élisée « pour prophète à [sa] place ». Élisée
labourait dans les champs quand Élie passa près de lui et jeta son manteau
sur les épaules du jeune homme. Élisée quitta les champs pour suivre Élie
et pour le servir (1 Rois 19:16-21).
Dans la suite de l’histoire, le temps vint où Élie dut mettre fin à sa
mission terrestre :
« Lorsqu’ils eurent passé, Élie dit à Élisée: Demande ce que tu veux que
je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d’avec toi. Élisée répondit:
Qu’il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit! Élie
dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je
serai enlevé d’avec toi, cela t’arrivera ainsi; sinon, cela n’arrivera pas
» (2 Rois 2:9-10).
Quand le voile s’ouvrit, un char tiré par des chevaux, qui avait une
gloire tellement brillante qu’on le qualifie de « char de feu » apparut.
Ce véhicule passa entre Élie et Élisée, et Élie « monta au ciel dans un
tourbillon » (2 Rois 2:11).
« Élisée regardait et criait: Mon père! mon père! Char d’Israël et sa
cavalerie! Et il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les
déchira en deux morceaux, et il releva le manteau qu’Élie avait laissé
tomber. Puis il retourna, et s’arrêta au bord du Jourdain ; il prit le
manteau qu’Élie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux, et dit : Où
est l’Éternel, le Dieu d’Élie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se
partagèrent çà et là, et Élisée passa. Les fils des prophètes qui étaient
à Jéricho, vis-à-vis, l’ayant vu, dirent: L’esprit d’Élie repose sur
Élisée! Et ils allèrent à sa rencontre, et se prosternèrent contre terre
devant lui » (2 Rois 2:12-15).
Comme les « fils des prophètes », beaucoup de saints de Nauvoo reçurent le
témoignage de ce que le Seigneur avait désigné le prochain prophète
lorsqu’ils se réunirent en conférence à Nauvoo le 8 août 1844. «
L’expérience du manteau » de 1844 est devenue le symbole du transfert de
l’autorité prophétique dans l’Église. Après la mort d’un prophète et
l’identification de son successeur, les membres de l’Église disent souvent
que « le manteau est de nouveau tombé [8]. »
Tradition orale des « témoignages du manteau »
Il y a plusieurs années, par une chaude matinée de dimanche sur une
péniche aménagée sur le lac Powell, mon père, Victor Watkins, rassembla
ses enfants et ses petits-enfants pour leur communiquer son témoignage du
miracle du 8 août 1844 [9]. Il leur parla de son grand-père, William
Lampard Watkins, qui avait dix-sept ans au moment du martyre de Joseph
Smith le 27 juin 1844. Quand William apprit la tragique nouvelle, il était
au Kentucky, faisant campagne pour le prophète, qui était candidat à la
présidence des États-Unis [10]. Il retourna en hâte à Nauvoo pour se
joindre aux autres personnes endeuillées dans leur chagrin et leur
perplexité. À ce stade de son récit, mon père tira un papier froissé de sa
poche et commença à lire directement les propres termes de William :
« Une réunion fut convoquée pour le 8 août [1844], date à laquelle Brigham
Young et la plupart des autres apôtres seraient de retour. C’est lors de
cette réunion que Sidney Rigdon fit un long et ennuyeux discours formulant
ses prétentions, disant aux gens les choses merveilleuses qu’il projetait
pour eux.
« … Les ténèbres furent bientôt dissipées, car ce jour-là, Brigham Young
expliqua l’ordre de la prêtrise. Il était rempli de la puissance du
Saint-Esprit. Il se tint devant le peuple comme le prophète Joseph Smith
l’avait souvent fait et nous entendîmes la voix du vrai berger, car il
parlait avec la voix de Joseph. Son attitude et son aspect étaient comme
ceux de Joseph et il fut manifesté à toutes les personnes présentes sur
qui reposait la responsabilité de poursuivre l’œuvre de Dieu et de diriger
les saints [11]. »
Raconter le témoignage d’un ancêtre de ce qu’il a vu et/ou entendu la
transformation de Brigham devant la multitude des fidèles est une
tradition pour beaucoup de familles de saints des derniers jours dont les
aïeux ont été témoins de l’événement. Juanita Leavitt Brooks raconte que
son grand-père, Dudley Leavitt, aimait répéter l’histoire tant qu’il a
vécu [12]. John et Eliza Billington Welch « étaient tous deux présents
lors de la réunion tenue le 8 août 1844 où le manteau du prophète est
tombé sur Brigham Young… et ils l’ont raconté bien des fois à leurs
enfants et petits-enfants, fortifiant considérablement le témoignage de
leurs auditeurs [13]. » Certains descendants de Cynthia Harrington Durphy
Bowen demandent depuis des générations à leurs enfants d’apprendre par
cœur le récit de l’événement fait par Cynthia [14]. William Ervin Stoker,
qui fut élevé à partir de l’âge de six ans par son grand-père William
Stoker, était fier de dire que son grand-père « connaissait
personnellement le prophète Joseph Smith et était présent quand le manteau
de Joseph tomba sur Brigham Young et reçut un témoignage personnel. » Il
ajoutait qu’il devait beaucoup à son grand-père parce qu’il avait fortifié
sa foi en lui racontant cette histoire [15].
Bien que la foi de la plupart des membres de l’Église ne dépende
certainement pas des témoignages sur « l’expérience du manteau », il est
clair que certains furent fortifiés par leur foi en la validité de leur
propre « expérience du manteau » ou de celle d’un proche. Le but de cette
étude est de présenter des récits écrits et oraux de gens de Nauvoo qui
croyaient fermement qu’ils avaient été témoins d’un miracle et qui
laissèrent leur témoignage comme attestation.
La conférence du 8 août 1844
Une session de la conférence du 8 août 1844 fut tenue le matin et une
autre l’après-midi. Selon les documents, Sidney Rigdon s’adressa à
l’assemblée lors de la session du matin [16]. Après le discours de Sidney,
Brigham Young se leva pour convoquer une session l’après-midi et pour
faire quelques remarques. Il parla de nouveau l’après-midi avec d’autres,
mais apparemment Sidney Rigdon ne parla pas. Les évaluations de
l’assistance aux réunions vont des centaines aux milliers, hommes, femmes
et enfants de tous âges y compris [17]. La conférence présentait de toute
évidence un grand intérêt pour les membres et des familles entières
étaient présentes. La population était venue en s’attendant à une réponse
au dilemme de la succession.
Sidney Rigdon expliqua sa prétention à être le tuteur de l’Église. Brigham
Young défendit la position du Collège des Douze [18]. Selon des récits
rétrospectifs, pendant que Brigham remettait son message, beaucoup de
saints virent ou entendirent Joseph, et certains, surpris, se levèrent
d’un bond [19]. Certains disent que la transformation se produisit quand
Brigham se leva pour parler après que Sidney Rigdon eut fini – voulant
peut-être dire qu’ils furent témoins du phénomène à la fin de la session
du matin de la conférence ; d’autres disent qu’ils ont vu le miracle
pendant la session de l’après-midi. Les récits d’autres encore indiquent
qu’ils ont été témoins de la transformation non pas le 8 août, mais plutôt
à une date ultérieure [20]. Un certain nombre de témoins ne mentionnent
pas spécifiquement avoir vu ou entendu une vision mais témoignent d’une
façon générale que « le manteau » ou « l’esprit de Joseph » a reposé sur
Brigham [21] ; d’autres disent simplement qu’eux ou Brigham ont été
touchés par l’Esprit [22]. Au cours de la conférence, il y eut un vote et
la majorité vota pour que Brigham Young prenne la direction de l’Église.
Parmi ces témoins d’une transformation, quelques-uns fournissent des
détails précis sur les caractéristiques qu’ils ont reconnues comme étant
de Joseph. Homer Duncan non seulement dit que la voix de Brigham
ressemblait à celle de Joseph, mais mentionne aussi l’un des tics de
Joseph : « Les gestes mêmes qu’il faisait de sa main droite quand il
disait quelque chose de très positif me rappelaient Joseph. Ma décision a
alors été prise quant au point de savoir qui devait diriger l’Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, car il est certain que le
manteau de Joseph est tombé sur Brigham [23]. » Mosiah Lyman Hancock fait
ce commentaire : « J’ai vu en lui l’aspect de Joseph et la voix de Joseph
; et il m’a également semblé qu’il était aussi grand que Joseph [24]. »
Benjamin F. Johnson relève également « la silhouette haute, droite et
imposante [25] » de Joseph. Il ajoute ensuite ses commentaires célèbres
sur la façon de parler de Joseph et sa dent manquante, précisant qu’il a «
entendu la voix authentique et parfaite du prophète, jusqu’au sifflement,
comme par le passé, causé par la perte d’une dent que l’on disait avoir
été brisée par des émeutiers à Hyrum [Ohio] [26]. » George Morris décrit,
lui aussi, les détails bien connus de la façon de parler de Joseph, en
précisant :
« L’après-midi, le président Young s’est levé… j’ai sursauté en entendant
la voix de Joseph – il avait une manière à lui de s’éclaircir la voix
avant de commencer à parler – en faisant un effort particulier qui lui
était propre – comme hum-hum – J’ai brusquement levé la tête – et la
première chose que j’ai vue c’était Joseph – aussi clairement que je l’ai
jamais vu de ma vie…. C’était un témoignage suffisant pour me convaincre
sur qui l’autorité compétente reposait [27]. »
Brigham lui-même savait-il que quelque chose de miraculeux s’était produit
? Son propre récit, daté du 8 août 1844, dit simplement :
« Je me suis levé et j’ai parlé au peuple. J’avais le cœur rempli de
compassion pour lui et, par le pouvoir du Saint-Esprit, de l’esprit des
prophètes, j’ai pu réconforter le cœur des saints. L’après-midi, à ma
demande, le peuple s’est rassemblé par milliers. Je lui ai exposé l’ordre
de l’Église et le pouvoir de la prêtrise. Après un discours long et
laborieux d’environ deux heures en plein air avec le vent qui soufflait,
l’Église a été unanime : elle voulait que les Douze dirigent l’Église,
comme frère Joseph l’avait fait de son temps [28]. »
En parlant de « l’esprit des prophètes », Brigham faisait peut-être
allusion au miracle. Cependant, les documents n’indiquent pas qu’il ait
publiquement reconnu les manifestations au moment où elles se sont
produites. Brigham Young prenait grand soin de ne jamais prétendre prendre
la place de Joseph. Dès le 15 août 1844, il écrivit aux saints une épître
qui disait expressément : « Qu’il ne vienne jamais à l’idée de qui que ce
soit que quelqu’un d’autre prendra sa place [celle de Joseph] ; car,
rappelez-vous, il reste et restera toujours à sa place [29]. » Plus tard
Brigham dit : « L’esprit de Joseph qui est tombé sur moi est prêt à tomber
sur quelqu’un d’autre quand je serai enlevé [30]. »
Témoignages de « l’expérience du manteau » de 1844
Il est impossible de vérifier le nombre de ceux qui étaient présents à la
conférence qui ont vu ou entendu une transformation physique. Les
documents actuellement connus fournissent 101 témoignages écrits de
personnes qui disent qu’une transformation ou une manifestation
spirituelle s’est produite. Parmi ceux-ci, cinquante-sept sont des
documents de première main : journaux personnels, récits personnels
racontés à un secrétaire ou témoignages à la première personne publiés
dans des articles des magazines de l’Église. Quarante-deux sont des
témoignages de seconde main : des récits glanés dans des biographies
écrites par des membres de la famille ou dans des compilations historiques.
Les « témoignages du manteau » viennent de personnes qui se sont par la
suite installées un peu partout dans le Territoire de l’Utah – depuis le
nord de l’Utah et l’Idaho jusque dans le sud de l’Utah et en Arizona, et
même à Tahiti. Il n’y a pas d’endroit bien délimité où se trouvaient les
gens qui ont écrit cette expérience.
Les tout premiers auteurs, au moins, n’ont eu aucune possibilité de lire
d’autres récits détaillés de « l’expérience du manteau » avant de mettre
la leur par écrit. Certains témoignages [31] ont été écrits au moins
quinze à vingt ans avant la publication du « témoignage du manteau » le
plus complet et cautionné par l’Église, celui de George Q. Cannon en 1870
dans le Juvenile Instructor [32]. Avant la publication du texte de frère
Cannon, les mentions imprimées du « manteau de Joseph » tombant sur
Brigham sont apparues dans le Millennial Star [33] et dans le Times and
Seasons [34]. Ces deux publications de l’Église ne mentionnent aucune
vision parmi les membres de l’assemblée mais se concentrent simplement sur
le sujet intéressant du point de vue ecclésiastique, que le manteau était
tombé sur Brigham Young.
Dans un discours de conférence en date du 19 juillet 1857, Brigham Young
fait allusion à « l’expérience du manteau » d’Albert Carrington :
« Il [Carrington] n’a pas pu me distinguer de Joseph Smith, quand je
parlais en chaire à Nauvoo pendant la conférence d’octobre 1844. Quelqu’un
est arrivé et lui a passé un doigt devant les yeux et il ne pouvait voir
personne d’autre que Joseph qui parlait, jusqu’à ce que j’aie fini de
m’adresser à l’assemblée [35]. »
Ce discours fut imprimé dix jours plus tard dans le Deseret News [36] et a
pu inciter certains saints à mettre par écrit leurs souvenirs des
événements d’août 1844.
Quand les histoires concernant « l’expérience du manteau » ont commencé à
circuler dans les années 1850, certains auteurs ont pu réagir en proposant
leurs propres récits personnalisés ou embellis ; c’est la nature humaine.
Cependant, la plupart des histoires écrites après ce moment ne sont pas
identiques. Il ne semble pas que les auteurs s’appuyaient sur la même
source pour leur version de l’événement. En fait, les récits se
contredisent dans une certaine mesure dans leurs descriptions des
événements du jour, ce qui donne à penser que chaque personne a écrit son
récit comme elle se le rappelait, pas comme décrit par les dirigeants de
l’Église des années plus tard.
George Romney a vigoureusement défendu la véracité des « histoires du
manteau » : « Je vous témoigne avec toute ma ferveur, devant Dieu, que le
manteau de Joseph Smith est tombé sur Brigham Young. C’était la voix de
Joseph ; absolument la voix et la façon de se tenir de Joseph, tandis que
Brigham Young s’adressait au peuple et lui disait qui devait être leur
dirigeant. Ce n’est pas du roman ; c’est vrai comme je me tiens ici après
tant d’années, de l’an 1844 jusqu’au temps présent [37]. »
Témoignage de la succession des Douze
En 1844, les Douze commençaient à comprendre leur rôle dans l’Église.
Joseph les avait soigneusement instruits de leurs responsabilités et leur
avait donné toutes les clefs dont ils auraient besoin pour continuer
l’œuvre du Seigneur [38], mais ils ne comprenaient pas toujours
l’importance de ce qu’ils entendaient. Brigham lui-même dit que quand il
apprit la mort de Joseph, il fut tout d’abord accablé, craignant que les
clefs de la prêtrise fussent parties. Alors, dit-il : « J’ai senti que
cela venait comme un éclair dans mon esprit et j’ai dit : ‘les clefs du
royaume sont ici.’ » [39]. Quand il arriva à Nauvoo, il savait « par les
visions de l’Esprit » que des Douze sortirait une nouvelle Première
Présidence. » Pourtant, plusieurs années passèrent avant que les Douze ne
soient tous d’accord. En attendant, le soutien engendré par les événements
de la conférence d’août 1844 lui donna, comme président du Collège des
Douze, l’autorité dont il avait besoin pour guider l’Église pendant la
période de transition qui suivit.
Au cours des semaines qui suivirent la mort de Joseph, les saints avaient
été manifestement préoccupés par la succession dans la direction. Pour les
nombreux membres qui croyaient déjà que les Douze détenaient les clefs et
l’autorité pour diriger l’Église, « l’expérience du manteau » était un
témoignage supplémentaire de la légitimité de la succession des Douze.
Pour d’autres cela pouvait être une réponse à la prière. Les événements
puissants d’août 1844 ancrèrent la fidélité chez beaucoup de saints de
Nauvoo et résolurent la direction de leur engagement religieux. Comme
Wilford Woodruff le rappelle, la « manifestation du manteau » fut le
tournant. En 1872, il rappela aux membres de l’Église : « Il y avait une
raison à ceci [« l’expérience du manteau »] dans l’esprit de Dieu : cela a
convaincu le peuple [40]. » En 1846, la plupart des saints qui avaient
assisté à la réunion étaient prêts à quitter Nauvoo et à suivre Brigham
Young et les Douze dans l’Ouest.
Edward Hunter et Talitha Cheney affirment dans leurs « témoignages du
manteau » qu’ils n’avaient aucun doute que Brigham Young devait diriger
l’Église [41]. Anson Call et William Allred conclurent qu’ils étaient «
absolument sûrs [42] ». Homer Duncan assure : « Ma décision a alors été
prise [43]. » Mary Dunn, qui avait alors onze ans, se rappelle la
réflexion de son père pendant que la famille rentrait de la réunion : «
‘Pas besoin de chercher plus loin. Brigham Young est l’homme qui doit nous
diriger’ [44]. »
Pour d’autres, cependant, les choses n’étaient pas aussi claires. Quelques
familles étaient partagées dans leur loyauté. Dans le cas d’Albert et
d’Ada Winchell Clements, l’épisode du manteau conduisit à un divorce.
Albert était un missionnaire qui avait été appelé à faire une mission peu
avant la mort de Joseph. En apprenant le martyre, il entreprit son voyage
de retour à Nauvoo. Pendant qu’il était en route, il rencontra son ami
Sidney Rigdon. Celui-ci lui dit qu’il se dépêchait de retourner à Nauvoo
pour prendre sa place comme tuteur de l’Église. Albert se rallia à la
position de Rigdon.
Il n’arriva chez lui que le 15 août 1844 ; c’est alors qu’il fut informé
de la réunion du 8 août à laquelle sa femme, Ada, avait assisté. Elle lui
décrivit joyeusement « l’événement du manteau », témoignant que Brigham
Young avait véritablement eu l’aspect et la voix de Joseph Smith. Albert
s’enquit de Rigdon. Ada répondit qu’il avait parlé, mais que l’Esprit
n’était pas avec lui. Albert prit malgré tout parti pour son ami, Sidney
Rigdon. Ada jura qu’elle resterait dans l’Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours. Elle partit avec les enfants lors de l’exode
vers les montagnes Rocheuses. Albert resta sur place [45].
Si Albert refusa d’accepter le témoignage d’Ada, d’autres personnes
renforcèrent leur engagement vis-à-vis des Douze grâce au témoignage d’un
proche qui avait assisté à la réunion d’août 1844. Sarah Studevant Leavitt
accepta le témoignage de son mari sans la moindre hésitation :
« Mon mari, Jeremiah, assistait à une réunion à laquelle on traitait de
cette question. Brigham Young parlait quand soudain il sembla être revêtu
de toute l’autorité de Joseph Smith. Jeremiah dit qu’il avait le même
aspect, la même voix que le prophète. S’il n’avait pas su que Joseph Smith
était mort, il aurait pensé que Brigham Young était Joseph Smith. Des
larmes coulèrent sur beaucoup de joues. La joie remplit beaucoup de cœurs.
Le Seigneur n’avait pas oublié son peuple… Après cela, il n’y eut plus
personne pour douter que Brigham Young devait être notre nouveau dirigeant
et prophète. Si Brigham avait des doutes, mon mari Jeremiah n’en avait pas
[46]. »
Aurelia Spencer Rogers reconnut que ce fut le témoignage de sa sœur Ellen
Spencer Clawson qui « fortifia [sa] foi en la véracité du mormonisme ».
Elle écrit :
« [Ellen] était à une réunion des saints…. Lors de cette réunion, Brigham
Young, qui était président du Collège des Apôtres, se leva pour parler et
à ce moment-là ‘le manteau de Joseph’ tomba sur lui et il fut comme
transformé ; son visage, sa voix et sa silhouette étaient comme ceux du
défunt prophète. Beaucoup dans l’assemblée, même des enfants, virent ce
miracle ; cela convainquit les gens et régla la question de savoir qui
devait être le dirigeant [47]. »
Preuves fournies par les commentaires contemporains sur l’événement
À Nauvoo, pendant toute la période de construction du temple, les gens
semblent avoir parlé de « l’expérience du manteau » et de la ressemblance
de Brigham Young avec Joseph Smith [48]. Un historien, D. Michael Quinn,
résume la réaction immédiate :
« Il y eut des mentions contemporaines de la « transfiguration de Young ».
Le Times and Seasons rapporte que juste avant le vote de soutien à la
session de l’après-midi de la réunion d’août, « chaque saint put voir que
le manteau d’Élie était vraiment tombé sur ‘les Douze’. » « Bien que le
journal de l’Église ne mentionne pas expressément Young à propos de cette
« expérience du manteau », le 15 novembre 1844, Henry et Catharine Brooke
écrivirent de Nauvoo que Young « ressemble davantage à frère Joseph, aussi
bien dans l’aspect que dans la façon de parler, que n’importe quelle
personne que vous ayez jamais vue ressembler à une autre. » Cinq jours
plus tard, Arza Hinckley parla de « Brigham Young sur lequel le manteau du
prophète Joseph est tombé [49] ».
Ezra T. Benson, qui était présent lors de la réunion du 8 août, écrivit
plus tard dans son autobiographie que « beaucoup ont dit, quand ils ont
entendu Brigham parler, que ce n’était pas la voix de Brigham, mais la
voix de Joseph. » Benson n’affirma pas avoir vu la transfiguration
lui-même, mais entendit de toute évidence d’autres parler de leur
expérience, ce qu’il semble avoir accepté sans le moindre doute [50]. »
Le journal intime de William Burton, un missionnaire qui revint à Nauvoo
au printemps de 1845, se réfère sans doute à des résidents qui ont parlé
de « l’expérience du manteau ». En mai 1845, il note dans son journal
intime les événements qui s’étaient produits pendant son absence de Nauvoo
:
« [Ce qui] était arrivé pendant le temps que j’étais parti en mission, qui
était pénible et dur à supporter, c’était le martyre du prophète et du
voyant, et du patriarche, dont je n’ai pas pu entendre la voix déclarer
les vérités du ciel. Mais leur place [à Joseph et à Hyrum] a été remplie
par d’autres bien mieux que je ne l’aurais cru à un moment donné. L’esprit
de Joseph sembla reposer sur Brigham [51]. »
L’utilisation du passé par Burton : « L’esprit de Joseph sembla reposer
sur Brigham » dans le contexte de ses commentaires des événements qui
s’étaient produits en son absence est significative. Si Burton faisait
allusion par ces mots à « l’expérience du manteau », c’est qu’il avait
entendu parler de l’événement par d’autres qui avaient assisté aux
réunions. Si c’était le cas, au moins certains résidents de Nauvoo ont
parlé de l’incident dès ce moment-là.
Il y eut aussi des commentaires dans la correspondance. Dans une lettre de
février 1845, Wilford Woodruff raconta la nouvelle du manteau aux saints
des îles Britanniques en leur assurant : « Le deuxième jour après notre
arrivée, le 8 août 1844, nous nous sommes réunis pour une conférence
spéciale, tous les collèges, autorités et membres de l’Église qui
pouvaient s’assembler à Nauvoo. [Nous] avons écouté un discours de Brigham
Young, président du Collège des Douze. Il était manifeste pour les saints
que le manteau de Joseph était tombé sur lui, il était si facile de voir
la route qu’il nous traçait [52]. »
La mise par écrit de l’événement
Le témoignage spirituel reçu à la conférence d’août était d’une telle
ampleur que les croyants étaient disposés et même empressés de suivre
Brigham Young et les Douze [53]. Pourtant, pendant cent cinquante ans, les
savants ont recherché le récit d’un témoin écrit le jour même de l’«
expérience du manteau » [54]. Si l’expérience était si « intense et
marquante [55] » pour les disciples du prophète Joseph, pourquoi aucun des
récits qui rapportent le miracle n’a-t-il été écrit le jour de la
manifestation ou peu de temps après ? C’est une question à laquelle on ne
peut malheureusement pas répondre d’une manière définitive.
On peut l’expliquer partiellement en rappelant que, pour les citoyens de
Nauvoo de 1844 et 1845, la vie était chaotique et dangereuse. Les citoyens
étaient assommés par les événements et certains n’avaient pas le luxe de
la santé, du temps, de l’argent ou même de l’accès à de quoi écrire [56].
Après la mort de Joseph et l’acceptation de la direction de Brigham et des
Douze, les buts principaux des saints étaient de nourrir leur famille et
de finir le temple de Nauvoo aussi rapidement que possible [57], une tâche
donnée à plusieurs reprises par Joseph Smith et ensuite amplifiée par
Brigham Young [58]. En fait, le juge William Hyde écrit que Brigham Young
parla à la session de l’après-midi de la réunion du 8 août de la nécessité
de finir le temple de Nauvoo [59].
L’urgence exprimée par Young incita les saints de Nauvoo à terminer, au
cours des dix-huit mois suivants, autant de travaux sur le temple « que ce
qui avait été fait les trois années précédentes [60] ». Il organisa les
frères en équipes de travail et continua à engager les sœurs à contribuer
un penny par semaine pour le verre et les clous. En outre, Brigham « mit
l’œuvre missionnaire en ordre, étudia le plan de Joseph Smith pour
l’expansion des lieux de rassemblement et poussa vigoureusement le
développement industriel et la construction ». De nombreuses maisons de
bois et de briques ainsi que la maison des Soixante-dix furent érigées
l’année suivante [61].
D’autre part, les saints de Nauvoo étaient menacés par des émeutiers et
d’autres citoyens sans foi ni loi, et les tensions qui furent à l’origine
du meurtre de Joseph et de Hyrum réapparurent immédiatement, ce qui eut
pour conséquence l’abandon de Nauvoo en 1846. Le martyre fut suivi de
deuil et de dépression, et des maladies récurrentes telles que la malaria
et le choléra étaient endémiques et virulentes dans cette ville au bord
d’un fleuve même pendant la meilleure des périodes, ce qui n’incitait
guère à la tenue d’un journal [62]. La dysenterie, la typhoïde et la
tuberculose sont toutes citées dans les registres de la ville après la
mort de Joseph en plus des maladies infantiles normales au dix-neuvième
siècle, qui étaient souvent mortelles [63].
George Washington Bean, treize ans, résume les années qui suivirent la
mort du prophète comme étant remplies de tribulations telles que « le
scorbut et la gangrène ». Il fut obligé de grandir rapidement : « Pendant
cette saison j’ai géré la majeure partie des affaires de la famille étant
donné que la plupart des miens étaient malades [64]. » Caroline Barnes
Crosby confirme que « les persécutions ont continué tout autour de nous.
Les frères étaient obligés de monter continuellement la garde. La saison
des maladies n’a pas tardé à commencer. J’ai été malade pendant plusieurs
semaines [65]. » Un des frères de garde était Appleton Milo Harmon, qui
écrit :
« Ils se sont constitués en une bande d’émeutiers, ont défoncé la porte de
la prison et ont tué Joseph et Hyrum et grièvement blessé John Taylor le
27 juin 1844. Pendant ce temps, j’exerçais ma fonction de policier en
service presque en permanence nuit et jour et ce faisant m’exposais à
l’humidité et au froid et peu de temps après je suis tombé malade d’un
refroidissement et de fièvre et pendant trois mois j’ai été très malade,
en fait malade comme je ne l’ai jamais été de ma vie. Je ne me suis
rétabli que lentement [66].
Emily Smith Hoyt explique qu’elle était souvent malade pendant deux ou
trois mois d’affilée et ses amis désespéraient pour sa vie. Son mari était
encore en plus mauvaise santé [67]. Dans une telle ambiance, la tenue d’un
journal n’était tout simplement pas une priorité pour des gens qui
essayaient de survivre tout en accomplissant l’œuvre du Seigneur. Dans son
journal, Joseph Grafton Hovey écrit :
« Les gens ont dit : Que le Seigneur Dieu d’Israël choisisse. Alors les
Douze ont expliqué le sujet et montré de manière limpide le pouvoir et
l’autorité qu’ils avaient reçus de Joseph ; je n’ai ni le temps ni la
place pour écrire tous les détails. Car je travaille dur sur le temple du
Seigneur à couper et à scier de la pierre et je suis tellement fatigué
quand je quitte mes travaux que je n’ai pas beaucoup de courage pour
écrire ma vie [68]. »
De plus, la plupart des gens ordinaires ne tenaient pas de journaux
intimes. Les inscriptions, quand il y en avait, étaient généralement de
brèves notes sur les faits du jour. La plupart des membres, même les rares
qui tenaient un journal, étaient très circonspects et auraient sans doute
été mal à l’aise à l’idée de mettre par écrit des événements spirituels et
émotionnels sacrés, comme beaucoup le sont aujourd’hui [69]. Une des
membres de l’Église d’autrefois a noté ses sentiments à propos d’une
vision qu’elle avait eue des années avant d’en parler ou de la mettre par
écrit :
« Quand un esprit vrai vous fait connaître quelque chose pendant la
journée, nous appelons cela une vision. Si c’est un esprit vrai, il ne
vous quitte jamais, chaque détail reste aussi clair qu’il y a cinquante
ans. Je me suis dit alors, que la [vision] que j’ai eue au Kentucky, où
j’ai pensé que je pouvais presque voir Sion, étais une vision vraie, bien
que ne sachant pas comment l’appeler et que je n’en aie parlé que très
rarement, parce que je pensais qu’elle m’avait été donnée pour mon profit
personnel [70]. »
D’autres ne se sont peut-être rendu compte de l’importance cruciale des
réunions de ce jour-là et de « l’expérience du manteau » que plus tard
dans leur vie. À cause de la nature très personnelle d’une expérience
spirituelle, certains saints ont pu être réticents à écrire leurs
impressions. Dans une lettre à George S. Gibbs, Benjamin F. Johnson
explique :
« J’étais si profondément impressionné par ce que j’ai vu et entendu lors
de la transfiguration, que pendant des années je n’ai pas osé dire ce que
le Seigneur m’a permis de voir. Mais quand, des années plus tard, j’ai
publiquement rendu ce témoignage, j’ai constaté que d’autres avaient
témoigné avoir vu et entendu la même chose. Mais à quelle proportion de
l’assemblée qui était présente, je n’aurais jamais pu le savoir. Mais ce
que je sais, c’est que mon témoignage est vrai [71]. »
À l’époque où ils écrivirent leur expérience, la progression de l’Église
sous la direction du président Young et les récits d’autres personnes qui
avaient assisté à la réunion avaient aidé à valider leur expérience, et
témoigner de sa réalité était devenu une activité honorable.
Premiers récits écrits – Témoignages de deux femmes
Il n’est pas toujours possible de déterminer quand chaque récit a été
raconté ou écrit pour la première fois. Deux des récits les plus anciens
connus sur « l’expérience du manteau » ont été écrits par Caroline Barnes
Crosby et Emily Smith Hoyt, deux maîtresses femmes pionnières. Elles ont
écrit leur « témoignage du manteau » quand elles ont finalement trouvé
l’élément essentiel qui leur manquait : le temps. À la fin de 1850, après
six années harassantes où leur vie était en danger, Caroline et Emily
trouvèrent toutes les deux le temps et la solitude pour commencer un
journal de leurs expériences. Chacune de ces femmes a estimé que «
l’histoire du manteau » était suffisamment importante pour la mettre au
début de son histoire.
Caroline Barnes Crosby fut l’une des premières femmes à être appelées
comme missionnaires pour l’Église, affectée au service avec son mari,
Jonathan Crosby [72]. En 1846, l’infatigable Caroline quitta Nauvoo. En
1848, elle aida sa famille à aller de Council Bluffs (Iowa) à la vallée du
lac Salé [73]. Puis au printemps de 1850, Jonathan et Caroline, avec
Addison Pratt et Louisa Barnes Pratt (la sœur de Caroline), acceptèrent un
appel en mission aux îles de la Société, un groupe d’îles situé dans la
partie occidentale de la Polynésie française. Pendant l’automne de 1850,
Jonathan et Addison firent du travail ailleurs, laissant Caroline et
Louisa seules dans l’île de Tubuai Manu [74]. Là, Caroline put finalement
se fixer assez longtemps pour écrire ses mémoires, notamment son récit de
« l’expérience du manteau ». Elle écrivit :
« Sidney Rigdon est monté en chaire et a essayé de prouver au peuple qu’il
était le successeur légitime de Joseph. Et ses arguments étaient si
puissants que beaucoup ont failli se laisser persuader de le croire. Mais
dès que les douze apôtres avec frère Brigham Young à leur tête ont pris la
parole, il est apparu d’une manière concluante sur qui le pouvoir reposait.
C’était la première fois que j’ai jamais pensé qu’il [Brigham] ressemblait
à frère Joseph. Mais presque tout le monde s’est exclamé que le manteau de
Joseph était tombé sur Brigham. Moi, en tous cas, je n’ai plus jamais eu
le moindre doute après cela [75]. »
Mais Caroline n’écrivait pas avec la passion d’Emily Smith Hoyt, qui
arriva dans le territoire d’Utah le 30 octobre 1851 [76]. Emily était la
cousine du prophète, fille de l’oncle de Joseph Smith, Asael, qui avait
brièvement été patriarche de l’Église [77]. Elle trouva le temps d’écrire
ses mémoires juste avant de partir de chez elle en Iowa pour se rendre
dans le territoire d’Utah [78].
En 1840, Emily et son mari, Samuel Pierce Hoyt, avaient acheté un terrain
sur la rive du fleuve qui faisait face à Nauvoo, à Nashville (maintenant
Galland, comté de Lee, Iowa), y avaient monté une cabane, puis construit
une maison très confortable avec dix chambres à coucher et cinq âtres.
Emily dit que sa maison était « à six kilomètres d’un certain endroit de
Nauvoo… Par la suite nous pouvions voir [le temple de Nauvoo] en nous
tenant à notre porte d’entrée [79] ».
Sa famille et elle avaient soutenu Joseph Smith dès l’instant où elles
avaient lu le Livre de Mormon en 1834. Lorsqu’ils apprirent l’assassinat
des deux cousins d’Emily, les Hoyt traversèrent le fleuve jusqu’à Nauvoo.
Emily se rappelle : « Nous sommes revenus de ce triste spectacle
malheureux et pleins de chagrin, abattus mais pas désespérés [80]. » Elle
poursuit : « Nous avons de nouveau été convoqués de l’autre côté du fleuve
; nous y sommes allés pour savoir ce que l’on nous voulait [81]. » Samuel
et Emily étaient donc à Nauvoo pour la réunion du 8 août 1844, où ils
furent témoins de la transformation de Brigham. À partir de 1846 et
pendant cinq longues années, la maison d’Emily servit de gîte d’étape aux
réfugiés mormons, un endroit où les saints pouvaient recevoir de l’aide et
des soins avant de suivre les Douze vers l’Ouest [82].
En 1851, Emily était décidée à faire connaître au monde entier son
témoignage indéfectible concernant son cousin. Sachant que la famille
Smith était divisée en ce qui concerne la loyauté à Brigham Young, Emily
commença son histoire par son « témoignage du manteau » et justifia sa
décision de suivre les saints dans l’Ouest. Soulignant que Joseph et elle
avaient à peu près le même âge et que Joseph avait passé beaucoup de temps
chez elle, elle expliqua que le 8 août 1844,
« Le président B.Y. [Brigham Young] s’est levé de son siège… et s’est
adressé à l’assistance. J’avais bien connu Joseph pendant la dernière
partie de sa vie. Nous avions été bien des fois chez lui et Joseph, Hiram
et leurs familles se sentaient à l’aise avec nous… Mais le Dieu du ciel,
qui avait dit que c’était à lui de pourvoir aux besoins de ses saints, a
renvoyé le président B. Young au pays juste à temps et l’a revêtu, non pas
du ‘manteau d’Élie’, mais de l’esprit et du pouvoir qui avaient reposé sur
Joseph. J’en ai été témoin oculaire et j’ai entendu. La façon de raisonner,
l’expression du visage, le son de la voix ont fait frémir mon âme tout
entière… Je savais que Joseph était mort. Et pourtant, je sursautais
souvent et je regardais involontairement la chaire pour voir si ce n’était
pas Joseph. Non, ce n’était pas lui, c’était Brigham Young et s’il y a
quelqu’un qui met en doute le droit de Brigham de diriger les affaires
pour les saints, tout ce que j’ai à lui dire, c’est ceci. Obtenez l’esprit
de Dieu et connaissez par vous-même. Le Seigneur pourvoira pour les siens
[83]. »
Emily Smith Hoyt était une femme instruite, diplômée d’un institut de
pédagogie et qui n’était pas du genre à se livrer à l’exagération ou à la
superstition. Elle avait des liens de famille avec Joseph Smith et le
connaissait bien. Elle connaissait certainement bien Brigham Young aussi.
On s’imagine mal qu’elle aurait pu se laisser duper par « un peu
d’imitation théâtrale ».
« Le prophète n’est pas mort ! » Témoignages d’enfants
Les adultes ne furent pas les seuls à être témoins de « l’événement du
manteau ». Un certain nombre de participants à la réunion étaient des
enfants. William Van Orden Carbine n’avait que neuf ans en 1844, mais il
connaissait bien le prophète Joseph. Il se souvenait avoir été assis à la
réunion avec sa mère, Adelia Rider Carbine et avoir dit : « Le prophète
n’[est] pas mort, parce que je le [vois] en chaire. » L’expérience de
William devint l’histoire préférée de sa mère, qui la raconta bien des
fois [84].
James Madison Fisher, un garçon de onze ans, qui avait souvent joué au
ballon avec le prophète Joseph, se souvenait, lui aussi, de l’apparition
inattendue de son ami :
« Rigdon a été le premier à parler. Cela ne sonnait pas bien. Quand il
s’est assis, frère Brigham s’est levé, le manteau de Joseph est tombé sur
lui, il était l’image du prophète [Joseph] et il avait la voix du prophète.
Cela a été une grande surprise pour les gens, cela a montré aux saints qui
devait être leur dirigeant [85]. »
Un des enfants, Mary Field, huit ans, dit avec précision ce qu’elle
faisait au moment de l’événement. Elle raconte :
« Maman [Mary Harding Field] avait sur le genou le bébé, qui jouait avec
une tasse de fer blanc. Il l’a laissé tomber, attirant notre attention
vers le sol. Maman s’est penchée pour la ramasser et c’est à ce moment-là
que nous avons sursauté en entendant la voix de Joseph. Nous avons vite
levé les yeux et nous avons vu la silhouette du prophète Joseph qui se
tenait devant nous. Frère Brigham lui ressemblait tant et parlait
tellement comme lui que pendant une minute nous avons pensé que c’était
Joseph [86]. »
Les « témoignages du manteau » sont enfin publiés
Emily Smith Hoyt et Caroline Barnes Crosby écrivirent leurs mémoires
quelques années après l’événement, longtemps avant que les premiers récits
détaillés de « l’expérience du manteau » ne soient publiés. Ce ne fut que
dans les années 1870 qu’un « récit du manteau » relatant en détail la
vision miraculeuse de Joseph fut enfin publié et rendu généralement
accessible aux membres de l’Église [87].
Le souvenir d’Orson Hyde de son « expérience du manteau » fut exprimé
publiquement à Salt Lake City le 6 octobre 1869 et publié, le 16 novembre
1869, dans le Deseret News Semi-weekly [88]. Mais ce fut le témoignage de
George Q. Cannon que l’assemblée « vit et entendit [Joseph] de ses yeux et
de ses oreilles naturels », publié en 1870 dans le Juvenile Instructor,
qui devint la source principale des récits de « transfiguration »
d’historiens mormons tels que B.H. Roberts dans A Comprehensive History of
The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints [89]. Le 8 avril 1872,
Wilford Woodruff rendit publiquement son témoignage au sujet de «
l’expérience du manteau ». Ce témoignage fut publié le 22 mai 1872 dans le
Deseret News Weekly [90]. Les témoignages publiés de Cannon et de Woodruff
furent suivis d’autres témoignages qui furent enregistrés dans les
histoires écrites par Edward W. Tullidge et Orson F. Whitney [91]. Une «
déclaration sur le manteau » de William C. Staines fut publiée dans le
Contributor en juin 1891, dix ans après sa mort [92].
En 1905, on publia à l’intention des jeunes filles de l’Église les
témoignages profondément personnels de trois maîtresses femmes mormones,
qui se rappelaient le 8 août 1844 comme étant le jour qui avait changé
leur vie. Maria Wealthy Wilcox, Jane Snyder Richards et Rachel Ridgeway
Grant parlèrent chacune de leurs souvenirs de Joseph, le prophète, pour le
Young Woman’s Journal [93].
Comme Wilcox, Richards et Grant, beaucoup de témoins ne mirent leur
expérience par écrit que tard dans leur vie. Il se peut que les récits
publiés aient validé leur propre expérience ; peut-être leurs enfants les
ont-ils pressés d’écrire l’histoire qu’ils avaient racontée au cours des
années. À l’approche de la mort, ils ont pu avoir senti la nécessité de
laisser leur témoignage écrit à la postérité ou peut-être ont-ils voulu
laisser un document qui ferait taire les sceptiques éventuels. Plusieurs
des récits sont devenus des proclamations de foi grandes et presque
poétiques, comme si les auteurs avaient le sentiment que le style officiel
donnerait du poids à leur témoignage.
« Témoignages du manteau » au vingtième siècle
Les « témoignages du manteau » écrits après 1900 commencent à se
ressembler beaucoup, probablement parce que les participants avaient lu
les récits publiés. Cependant, il devait encore y avoir des versions
importantes et uniques. Le 2 juillet 1902, le premier document juridique
connu au sujet de l’événement du manteau fit son apparition dans une
déclaration sous serment de John Welch devant le greffier du comté à
Logan, comté de Cache, Utah [94]. Le dernier témoignage documenté par une
lettre d’une personne vivante ayant participé à « l’expérience du manteau
», Eliza Ann Haven Westover, parut en 1918 [95].
L’évêque George Romney témoigna publiquement à deux reprises
soixante-quinze ans après la mort de Joseph. Romney n’avait que treize ans
quand il fut témoin de l’événement du manteau. Le 22 juin 1919, à l’âge de
quatre-vingt-huit ans, il rendit son témoignage à la paroisse d’Ensign à
Salt Lake City. Le message était si puissant qu’un auditeur écrivit
immédiatement ses paroles pour la postérité :
« Je n’oublierai jamais dans ce monde ou dans le monde à venir ce qui
s’est produit quand Brigham Young s’est levé… Quand Brigham s’est levé, le
manteau de Joseph Smith est tombé sur lui. C’était la voix de Joseph ;
c’était l’aspect de Joseph, et je vous témoigne, si je ne le fais plus
jamais sur cette terre, en présence de Dieu et des anges, que c’est la
pure vérité. C’est vrai – que le manteau de Joseph est tombé sur Brigham
Young et le peuple le savait [96]. »
Avec la même force, l’évêque Romney rendit également son témoignage devant
les saints suédois à Salt Lake City le 17 décembre 1919. Il fut publié
pour les missionnaires de l’Église dans le numéro du 13 avril 1920 du
Liahona : The Elders’ Journal [97].
Conclusion
Quatre-vingt-deux personnes au moins ont déclaré, par leurs écrits propres
ou ceux d’autres personnes, que Brigham Young avait pris l’aspect, la voix,
et/ou les manières du prophète Joseph Smith. Quand nous y incluons les
documents qui disent sans autre explication que « le manteau est tombé sur
Brigham », nous pouvons augmenter le nombre de ces témoignages. Ces
documents constituent des preuves impressionnantes qui doivent être
soigneusement évaluées. L’introduction du document juridique Eyewitness
Testimony : Civil and Criminal (Témoignages de témoins oculaires : au
civil et au pénal) explique la valeur du témoignage de témoins oculaires :
« Les avocats ne peuvent juridiquement se permettre ni d’exclure le
témoignage de témoins oculaires ni de l’ignorer. C’est parfois la seule
preuve dont l’on dispose, et il est souvent correct [98]. »
Dans son livre In Search of Stones, (à la recherche de pierres), le
psychiatre M. Scott Peck dit : « Un des tests de la preuve, de la réalité,
s’appelle la « validation consensuelle »… [c’est-à-dire,] toutes les fois
que deux personnes très différentes ou davantage font exactement la même
évaluation extraordinaire d’un phénomène… cela doit être pris au sérieux
[99]. »
Pour ceux qui acceptent sans douter les visions et les expériences
spirituelles du prophète Joseph Smith et de ses collaborateurs, il est
également plausible qu’un grand groupe de saints pourraient être témoins
d’une manifestation miraculeuse. Lors des réunions de l’école des
prophètes et des rassemblements à l’époque de la consécration du temple de
Kirtland, nombre de saints ont connu des manifestations collectives [100].
Nancy Alexander Tracy écrit que pendant la consécration du temple de
Kirtland en 1836 : « ‘des êtres célestes sont apparus à beaucoup’ [101]. »
Comme pour « l’expérience du manteau », tous les saints n’ont pas rapporté
avoir eu ces visions [102] et tous ceux dont d’autres ont rapporté qu’ils
avaient eu une vision n’ont pas rapporté personnellement l’expérience.
Ceux à qui des visions ont été ouvertes peuvent très bien raconter des
choses différentes, comme ce fut le cas des descriptions personnelles
d’une manifestation racontées à Hawaï par un groupe de saints parmi
lesquels se trouvait David O. McKay [103].
Malgré le silence de certains en ce qui concerne les événements du 8 août,
le temps qui s’est écoulé entre l’événement et la mise par écrit d’autres,
et les différences de détail ou les ressemblances dans la formulation des
récits, le fait reste que beaucoup de saints, dont la plupart ont assisté
à cette conférence derrière le temple de Nauvoo, ont témoigné avoir vu,
entendu, et/ou senti une manifestation qui a contribué à déterminer ou
confirmer la direction du reste de leur vie.
NOTES
[1] On trouvera de plus amples détails sur ces événements dans Ronald K.
Esplin, « Joseph, Brigham, and the Twelve: A Succession of Continuity »,
BYU Studies 21, no. 3, 1981, pp. 301-341; et Martin B. Hickman, «
Succession in the Presidency », dans Encyclopedia of Mormonism, dir. de
publ. Daniel H. Ludlow, 5 vols. New York, Macmillan, 1992, 3:1420-1421.
[2] Esplin, « Joseph, Brigham and the Twelve », p. 325 n. 84.
[3] Le terme transfiguration a été utilisé par les premiers auteurs de
l’Église pour désigner la réunion spécifique du 8 août 1844 au cours de
laquelle le manteau du prophète Joseph est tombé sur Brigham Young. Bien
que tout le monde n’ait pas été témoin d’un changement de la voix et de
l’aspect de Brigham Young, beaucoup affirment l’avoir été, d’où
l’utilisation du terme. Un des sens du mot transfiguration est « fait,
processus ou cas de changement ou de transformation de la forme ou de
l’aspect ». Webster’s International Dictionary, 3e éd., sous «
Transfiguration ». Comparez avec Mt 17:1-2.
[4] Brigham Young qualifie la réunion de conférence. Brigham Young, dans
Journal of Discourses, 26 vols. Liverpool, F. D. Richards, 1855-86,
5:57-58, 19 juillet 1857 (cité ci-après sous JD).
[5] Leonard J. Arrington, Brigham Young: American Moses, New York, Alfred
A. Knopf, 1985, pp. 114-115. Arrington reconnaît qu’il est possible
d’attribuer «l’expérience du manteau» à « l’abattement des saints, qui
avaient pleuré le décès de Joseph pendant quarante jours, leur désir
d’être consolés par leur dirigeant perdu, leur déception de Rigdon, dont
l’ambition avait dilué sa sincérité, leur surprise de voir là ‘frère
Brigham’ dont beaucoup pensaient qu’il était toujours sur le chemin du
retour de Boston et le talent d’imitateur de Brigham », mais observe que «
les journaux intimes, les lettres et les souvenirs postérieurs de beaucoup
de ceux qui étaient présents témoignent d’une expérience qui les a
persuadés que Brigham était le nouveau Joseph ». La plupart des historiens
mormons qui ont écrit au sujet du phénomène du manteau en se limitant aux
faits signalent que beaucoup de saints ont témoigné plus tard qu’ils
avaient été témoins d’une transfiguration miraculeuse de Brigham Young.
Voir Thomas G. Alexander, Things of Heaven and Earth: The Life and Times
of Wilford Woodruff, a Mormon Prophet, Salt Lake City, Signature Books,
1991, p. 114; James B. Allen et Glen M. Leonard, The Story of the
Latter-day Saints, 2e éd., Salt Lake City, Deseret Book, 1992, p. 216;
Leonard J. Arrington et Davis Bitton, The Mormon Experience: A History of
the Latter-day Saints, New York, Alfred A. Knopf, 1979, pp. 84-85; et D.
Michael Quinn, The Mormon Hierarchy: Origins of Power, Salt Lake City,
Signature Books, 1994, pp.166-167.
[6] Richard S. Van Wagoner, « The Making of a Mormon Myth: The 1844
Transfiguration of Brigham Young », Dialogue: A Journal of Mormon Thought
28 hiver 1995, p. 21.
[7] On trouvera de plus amples renseignements sur Élie, Élisée et la
succession des prophètes dans Fred E. Woods, « Elisha and the Children:
The Question of Accepting Prophetic Succession », BYU Studies 32, no. 3,
1992, pp. 47-58.
[8] Il est important de comprendre le rôle que le vote de cette conférence
a joué dans l’établissement de la succession de l’autorité dans l’Église
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. L’autorité des Douze comme
groupe dirigeant de l’Église à la mort d’un président a été confirmée
quand l’assemblée a choisi de soutenir Brigham Young dans son appel comme
président du Collège des Douze. Chaque fois qu’un nouveau président de
l’Église est soutenu, c’est ce système de direction de la prêtrise qui est
suivi. Voir Esplin, « Joseph, Brigham, and the Twelve », pp. 301-340. Voir
aussi Hickman, « Succession ».
[9] L’histoire de la réunion de famille au lac Powell se trouve dans
Victor Watkins, Diary, 19 juin 1977, en la possession de l’auteur.
[10] Joseph Smith Jr., History of The Church of Jesus Christ of Latter-day
Saints, dir. de publ. B. H. Roberts, 2e éd. révisée, 7 vols. Salt Lake
City, Deseret Book, 1971, 6:338 citée ci-après sous History of the Church.
[11] Voir appendice I, Watkins, William Lampard. Ce récit de “l’expérience
du manteau” est un de ceux qui sont le mieux écrits. Bien que membre d’une
famille londonienne de la classe ouvrière, William était l’un des six
garçons ayant une bourse à la Brewers School et fit des études classiques.
Il devint secrétaire de direction de la Coopérative de Brigham City, une
entreprise très florissante. Lynne Watkins Jorgensen, «The First London
Mormons, 1840-45: ‘What Am I and My Brethren Here For?’" thèse de maîtrise,
université Brigham Young, 1988, pp. 69, 100.
[12] Voir appendice II, Leavitt, Dudley.
[13] Voir appendice II, Billington, Eliza. Eliza Billington et John Welch
se marièrent le 18 mai 1845 à Nauvoo.
[14] Tandis que je faisais des recherches pour cet article, Katherine
Adams Peterson, descendante de Cynthia Bowen, a été mise au courant de mon
projet. Elle a immédiatement pris une serviette de table et y a écrit de
mémoire le récit de Cynthia. Voir appendice I, Bowen, Cynthia Harrington
Durphy.
[15] Voir appendice II, Stoker, William.
[16] Andrew Jenson, dir. de publ., Historical Record, 8 mars 1899, p. 789.
[17] Pour l’estimation des présences, voir appendice I, Staines, William
C. et Woodruff, Wilford et l’appendice II, Lyman, Amasa Mason, et Murdock,
Horace. Brigham Young écrit: « Le people s’assembla par milliers. »
Brigham Young, « Diary, 27 July 1837-1 April 1845 », 8 août 1844, 8 août
1844, olographe, Collection Brigham Young, Division des archives,
département historique, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours, Salt Lake City cité ci-après sous Archives de l’Église. Pour les
témoignages qui mentionnent les tout jeunes enfants, voir appendice I,
Field, Mary, et appendice II, Smith, Jane Wadley.
[18] Voir appendice I, Hyde, William.
[19] Voir appendice I, Adams, William; Burton, Robert Taylor; Hamblin,
Jacob; Haven, Eliza Ann; Hendricks, Drusilla Dorris; Johnson, Benjamin
Franklin et Pace, William Bryam. Voir appendice II, Harris, Emmeline
Blanch Woodward; Knight, Samuel R.; Perry, Eliza Ann et Taylor, Pleasant
Green.
[20] Voir appendice I, Call, Anson; Judd, Zadoc Knapp et Tracy, Nancy
Naomi Alexander. Voir appendice II, Carrington, Albert. Le récit de
Charles Wesley Hubbard dans l’appendice II mentionne une date du 4 août
1844, puis décrit la réunion du 8 août. Cette date est probablement une
erreur de mémoire ou de transcription.
[21] Voir appendice I, Allred, William Moore; Bullock, Thomas; Burton,
William; Gates, Jacob; Hinckley, Arza Erastus; Patten, George; Woodruff,
Wilford récit de 1845 and appendice II, Angell, Truman O.; Billington,
Eliza; Cannon, Ann; Ellsworth, Edmund; Preece, Luvera Ellen Ensign; Smith,
John Sivel; Snow, James Chauncey et Stoker, William.
[22] Voir appendice I, Gates, Jacob; Merrill, Phileman Christopher; Smoot,
Margaret Thompson McMeans Adkinson. L’inscription dans le journal de
Joseph Fielding concernant la conférence ne mentionne pas de
transfiguration mais dit simplement: « J’avais des doutes sur [l’autorité
de Rigdon] . . . en partie parce que l’Esprit n’en rendait pas témoignage.
» Fielding continue : Une réunion a été convoquée et Rigdon s’est de
nouveau adressé à nous mais il semblait n’avoir ni liberté ni pouvoir,
après quoi frère Brigham Young a parlé au peuple… Il avait beaucoup de
liberté et le pouvoir de l’Esprit pour parler… et les saints ont vite vu
de quoi il retournait et que les 12 devaient maintenant détenir les clefs
du pouvoir et de l’autorité selon la révélation qui dit que les 12 sont
égaux à la Première Présidence. Joseph Fielding, « ‘They Might Have Known
That He Was Not a Fallen Prophet’: The Nauvoo Journal of Joseph Fielding
», Andrew F. Ehat, dir. de publ., BYU Studies 19, no. 2, 1979, p. 155,
original dans les Archives de l’Église, texte dactylographié dans Special
Collections and Manuscripts, bibliothèque Harold B. Lee, université
Brigham Young, Provo, Utah [cité ci-après sous Archives de BYU].)
Lorenzo Hill Hatch faisait une mission au Vermont quand il apprit la
nouvelle du martyre ; en même temps, il reçut le témoignage spirituel que
Brigham devait succéder à Joseph :
« J’ai reçu la triste nouvelle de cette affaire terrible [le martyre] dans
la ville de Bristol, comté d’Addison, Vermont. J’avais encore la lettre
dans la main, lettre écrite par mon oncle qui affirmait que Sidney Rigdon
était l’homme qui devait diriger l’Église, quand une voix m’a parlé et m’a
dit : « Brigham Young est le successeur de Joseph Smith. » Lorenzo Hill
Hatch, « Lorenzo Hill Hatch Journal », texte dactylographié, p. 282, copié
de journaux originaux par Ruth Savage Hilton.
[23] Voir appendice I, Duncan, Homer.
[24] Voir appendice I, Hancock, Mosiah Lyman.
[25] Voir appendice I, Johnson, Benjamin F.
[26] Voir appendice I, Johnson, Benjamin F. Bien que la dent de Joseph
Smith eût été réparée avant sa mort, pour Benjamin Johnson le sifflement
était la preuve qu’il avait entendu la voix de Joseph.
[27] Voir appendice I, Morris, George.
[28] Young, «Diary», 8 août 1844. Ce passage est de la main de Brigham
Young avec son orthographe et sa ponctuation. Dean C. Jessee identifie les
passages du journal intime qui sont réellement écrits par Brigham Young et
ceux qui sont écrits par des secrétaires. Voir Dean C. Jessee, « The
Writings of Brigham Young », Western Historical Quarterly, 4 juillet 1973,
p. 284.
[29] History of the Church, 7:250; italiques dans l’original.
Brigham Young, dans JD, 5:57, 19 juillet 1857.
[30] Voir appendice I, Ashby, Benjamin; Crosby, Caroline Barnes; Hancock,
Mosiah Lyman; Hoyt, Emily Smith et Laub, George.
[31] Voir appendice I, Cannon, George Q.
[32] Voir appendice I, Bullock, Thomas et Woodruff, Wilford.
[33] « Du vivant du prophète, nous marchions ‘par la vue’; il nous est
enlevé et nous devons maintenant marcher ‘par la foi’. Ensuite [Brigham]
expliqua les choses d’une manière si satisfaisante que tous les saints
purent voir que le manteau d’Élie était vraiment tombé sur les ‘Douze’. »
« Special Meeting », Times and Seasons 5, 2 septembre 1844, p. 637.
[34] Voir appendice II, Carrington, Albert. Brigham Young parla de
l’expérience de Carrington, qui eut lieu, dit-il, pendant la conférence
d’octobre 1844. Brigham Young, dans JD, 5:58, 19 juillet 1857.
[35] Brigham Young, « Remarks », Deseret News, 29 juillet 1856, p. 164.
[36] Voir appendice I, Romney, George.
[37] Voir Esplin, « Joseph, Brigham and the Twelve », pp. 301-341.
[38] Procès verbal manuscrit du sermon de Brigham Young, 25 décembre 1857,
Brigham Young Collection, Archives de l’Église.
[39] Miscellaneous Minutes, 12 février 1849, Brigham Young Collection,
Archives de l’Église.
[40] Voir appendice I, Woodruff, Wilford.
[41] Voir appendice II, Hunter, Edward et Cheney, Talitha Garlik Avery.
[42] Voir appendice I, Call, Anson et Allred, William Moore.
[43] Voir appendice I, Duncan, Homer.
[44] Effie Ensign Merrill, Essay for the Sea Gull Camp of Daughters of
Utah Pioneers, 12 septembre 1941, copie en la possession de l’auteur.
[45] Voir appendice II, Clements, Ada Winchell. Quelques années plus tard,
Albert envoya une lettre par un ancien, demandant le divorce à sa femme,
ce qu’elle lui accorda. Tous deux se remarièrent. Après le décès des deux
conjoints, Albert rentra dans l’Église, se rendit en Utah, et Ada et lui
allèrent avec leur fils à la Maison des Dotations où ils se remarièrent et
furent scellés. “The Lonely Trail" dans Our Pioneer Heritage, comp. Kate
B. Carter, 20 vols. Salt Lake City, Daughters of Utah Pioneers, 1958-1977,
3:111-12.
[46] Voir appendice II, Leavitt, Jeremiah.
[47] Voir appendice II, Clawson, Ellen Spencer.
[48] Voir Carol Cornwall Madsen, In Their Own Words: Women and the Story
of Nauvoo, Salt Lake City, Deseret Book, 1994, pp. 168, 185, 204, 235,
242, 255-256.
[49] Quinn, Mormon Hierarchy, 166; premiers italiques ajoutés.
[50] John Henry Evans et Minnie Egan Anderson, Ezra T. Benson:
Pioneer—Statesman—Saint, Salt Lake City, Deseret News Press, 1947, pp.
88-89.
[51] Voir appendice I, Burton, William.
[52] Voir appendice I, Woodruff, Wilford.
[53] Brent L. Top et Lawrence R. Flake, « ‘The Kingdom of God Will Roll
On’: Succession in the Presidency », Ensign, 26 août 1996, p. 25.
[54] Un petit nombre de saints de Nauvoo, qui tenaient des annale
quotidiennes, personnelles ou officielles, portèrent des inscriptions le 8
août, notant les résultats de la réunion, sans mentionner l’expérience du
manteau à ce moment-là. Voir appendice I, Huntington, Zina Diantha.
Wilford Woodruff, qui tenait à garder une histoire officielle, prit
soigneusement note des paroles des orateurs qui parlèrent à la conférence,
mais ne mentionne pas de manifestation spirituelle particulière à la
réunion. Voir Scott G. Kenney, dir. de publ., Wilford Woodruff’s Journal,
1833-1898, Midvale, Utah, Signature Books, 1983-84, pp. 434-440. Dans
leurs journaux intimes, William Clayton et Heber C. Kimball mentionnent
tous les deux brièvement les résultats du vote fait à la réunion. Voir
George D. Smith, An Intimate Chronicle: The Journals of William Clayton,
Salt Lake City, Signature Books, 1991, p. 142 et Heber C. Kimball,
Journal, Archives de l’Église.
Le journal de Willard Richards contient une inscription de deux pages et
demie pour le 7 août, une très brève note pour le 8 août, suivie d’une
page vierge, puis une autre longue inscription pour le 9 août. La note du
8 août est constituée de quelques courtes lignes qui disent simplement que
Rigdon parla le matin et que l’Église vota que les Douze deviennent la
Première Présidence. Ensuite Richards écrit : « Voir Times and Seasons. »
La première mention de la réunion du 8 août dans le Times and Seasons est
dans le numéro du 2 septembre 1844. Voir la note 34, indiquant que
Richards porta probablement la note après le 8 août. Willard Richards,
Journal, Archives de l’Église.
Le journal intime de Thomas Bullock ne contient pas d’inscriptions pour le
8 août 1844. Voir note 64. Il assista cependant à la réunion et en tint le
procès verbal. Ses notes sur la réunion de l’après-midi ne mentionnent pas
d’expérience du manteau. Son procès-verbal de la réunion du matin, tenu
dans sa sténographie personnelle, sont des notes prises pendant les
discours de Sidney et de Brigham sans commentaires supplémentaires
d’aucune sorte. Thomas Bullock, Minutes, Thomas Bullock Collection,
Archives de l’Église.
[55] Carol C. Madsen commente: « Certaines expériences humaines sont
tellement intenses et marquantes que le souvenir ramène non seulement
l’événement dans sa totalité, mais aussi les émotions qui l’entourent. »
Madsen, In Their Own Words, p. 158.
[56] On trouvera un traitement de la question du manque de papier à Nauvoo
en 1844 dans George W. Givens, In Old Nauvoo: Everyday Life in the City of
Joseph, Salt Lake City, Deseret Book, 1990, p. 266. Le 13 novembre 1844,
le Nauvoo Neighbor annonça un manque de papier causé par le « mauvais état
de la navigtation, etc. »
[57] Après avoir rendu son témoignage de ce que le manteau était tombé sur
Brigham Young, Edmund Ellsworth explique que le président Young leur dit
que le temple devait être construit. Il ajoute: « Nous nous sommes mis au
travail comme quelqu’un qui est dans la pauvreté. » Edmund Ellsworth,
Autobiography [ca. 1892], olographe, pp. 4-5, Archives de l’Église.
[58] Esplin, « Joseph, Brigham, and the Twelve », p. 330. Ils achevèrent
suffisamment le temple pour que beaucoup puissent recevoir leur dotation
avant l’exode de 1846.
[59] Voir appendice I, Hyde, William.
[60] Arrington et Bitton, Mormon Experience, p. 85.
[61] Allen et Leonard, Story of the Latter-day Saints, p. 202.
[62] Certains, qui tenaient assez régulièrement un journal intime,
cessèrent d’écrire vers l’époque du martyre et ne recommencèrent que plus
tard. Par exemple, le journal intime de Thomas Bullock est silencieux du
15 juin au 8 octobre 1844; Charles Coulson Rich n’écrit rien du 28 juin
1844 au 1er janvier 1845 et Eliza Roxey Snow cesse d’écrire en avril 1843
et ne recommence qu’en février 1846. Davis Bitton, Guide to Mormon Diaries
and Autobiographies, Provo, Utah, Brigham Young University Press, 1977,
pp. 47, 289, 331-332. Abraham O. Smoot cesse d’écrire dans son journal
vers l’époque de son retour à Nauvoo, soit le 28 juillet 1844, et reprend
son récit le 9 octobre 1844. Abraham Owen Smoot, « Abraham Owen Smoot
Journal, 1844-1845 », Abraham Owen Smoot Papers, archives de BYU.
[63] Givens, « Sickness and Death », In Old Nauvoo, pp. 112-130.
[64] George Washington Bean, George Washington Bean and His Family
Records, comp. Flora Diana Bean Horne Salt Lake City, Utah Printing, 1945,
pp. 23, 31.
[65] Caroline Barnes Crosby, « Memoirs Begun at Tubuai, Society Islands,
1851 », Archives de l’Église.
[66] Appleton Milo Harmon, « Appleton Milo Harmon’s Early History and
Journal for His Travels through the United States, England, and Scotland
in 1850, 1851, and 1852 », Archives de BYU.
[67] Emily Smith Hoyt, Reminiscences and Diaries, 1851-1893, pp. 19-20,
Archives de l’Église.
[68] Joseph Grafton Hovey, « Biography of Joseph Grafton Hovey, Copied and
Arranged from His Journal by His Grand Son, M. R. Hovey of Logan, Utah »,
texte dactylographié, Archives de BYU. L’utilisation par Hovey de
l’expression « aussi clair que le soleil à midi », parfois associée à une
expérience visionnaire (JS–H 1:16; D&A 110:3; Actes 9:3), a peut-être une
importance spéciale, mais on n’en est pas sûr..
[69] Lorsque je donnais le cours de généalogie pour le Centre de Salt Lake
de BYU, j’ai demandé à mes étudiants combien d’entre eux avaient
personnellement eu une manifestation spirituelle ou connaissaient une
expérience spirituelle d’un proche. Presque toutes les mains se sont
levées. J’ai alors demandé combien avaient écrit ces expériences. Presque
toutes les mains sont retombées. Un ou deux seulement des étudiants
avaient noté cela dans leur journal. Quand j’ai demandé pourquoi ils
n’avaient pas écrit l’expérience, ils ont répondu que cela les gênait de
mettre un événement sacré par écrit.
[70] Martha Pane Jones Thomas, Autobiography, dans Daniel Stillwell Thomas
Family History, Salt Lake City, Kate Woodhouse Kirkham, 1927, pp. 30-31;
orthographe standardisée.
[71] Voir appendice I, Johnson, Benjamin F.
[72] Carol Cornwall Madsen, « Mormon Missionary Wives in
Nineteenth-Century Polynesia », Journal of Mormon History 13 1986-87, p.
61.
[73] Crosby, «Memoirs», non paginé.
[74] Crosby, «Memoirs», non paginé.
[75] Voir appendice I, Crosby, Caroline Barnes.
[76] Hoyt, Reminiscences and Diaries, p. 67.
[77] Andrew Jenson, Latter-day Saint Biographical Encyclopedia: A
Compilation of Biographical Sketches of Prominent Men and Women in The
Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 4 vols. Salt Lake City,
Andrew Jenson History, 1901-1936, 1:182.
[78] Hoyt, Reminiscences and Diaries, pp. 19-20.
[79] Hoyt, Reminiscences and Diaries, p. 19.
[80] Hoyt, Reminiscences and Diaries, p. 20.
[81] Hoyt, Reminiscences and Diaries, p. 20.
[82] Hoyt, Reminiscences and Diaries, pp. 20-21.
[83] Voir appendice I, Hoyt, Emily Smith.
[84] Voir appendice II, Carbine, William Van Orden.
[85] Voir appendice I, Fisher, James Madison.
[86] Voir appendice I, Field, Mary.
[87] Comme noté plus haut, les seules mentions “officielles” du manteau
qui avaient été précédemment publiées étaient l’allusion de Brigham Young
en 1857 à l’expérience d’Albert Carrington et les déclarations du Times
and Seasons et du Millennial Star.
[88] Voir appendice I, Hyde, Orson. Dans ce discours de 1869, Orson Hyde
parle comme s’il avait assisté à la conférence du 8 août à Nauvoo. Il
mentionne le discours de Rigdon à l’assemblée ainsi que celui de Brigham
Young. Toutefois, le journal de Wilford Woodruff situe l’arrivée d’Orson à
Nauvoo au 13 août.
[89] Voir appendice I, Cannon, George Q. Voir aussi B. H. Roberts, A
Comprehensive History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints,
Century One, 6 vols. Provo, Utah, Église de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours, 1965, 2:418 ; History of the Church, 7:236 n. Le récit de
George Q. Cannon est devenu une source abondamment citée pour les récits
“du manteau” dans les histoires principales de la période de Nauvoo. Il
est toujours accepté comme une version fidèle et on le retrouve dans les
documents historiques et éducatifs actuels dans l’Église. Le récit de
Cannon a été cité tout récemment dans l’Ensign en même temps que la lettre
de 1903 de Benjamin F. Johnson à George S. Gibbs. Voir Top et Flake, «
Kingdom of God Will Roll On », 25.
[90] Voir appendice I, Woodruff, Wilford.
[91] Voir Tullidge, Life of Brigham Young and Orson F. Whitney, History of
Utah, Salt Lake City, Cannon and Sons, 1892-1904.
[92] Voir appendice I, Staines, William C.
[93] Voir appendice I, Ivins, Rachel Ridgeway; Richards, Jane Snyder; et
Wilcox, Maria Wealthy.
[94] Voir appendice I, Welch, John.
[95] Voir appendice I, Haven, Eliza Ann.
[96] Voir appendice I, Romney, George.
[97] Voir appendice I, Romney, George.
[98] Elizabeth F. Loftus et James M. Doyle, Eyewitness Testimony: Civil
and Criminal, 2e éd., Charlottesville, Va, Michie Company Law Publishers,
1992, 8; italiques ajoutés.
[99] M. Scott Peck, « Holiness », dans In Search of Stones: A Pilgrimage
of Faith, Reason, and Discovery, New York, Hyperion, 1995, p. 75.
[100] Milton V. Bachman Jr., The Heavens Resound: A History of the
Latter-day Saints in Ohio, 1830-1838, Salt Lake City, Deseret Book, 1983,
pp. 264-268, 284-309. Voir aussi Karl Ricks Anderson, Joseph Smith’s
Kirtland: Eyewitness Accounts, Salt Lake City, Deseret Book, 1989, pp.
169-191.
[101] Bachman, Heavens Resound, p. 300.
[102] Ezra T. Benson ne prétend pas avoir eu personnellement une vision du
manteau, mais mentionne et accepte apparemment l’expérience des autres.
Voir note 48. Un certain nombre de saints, dont on a trouvé les
réminiscences, prennent soin de noter qu’ils étaient à la réunion du 8
août, mais ne mentionnent pas explicitement de transfiguration. Voir les
récits suivants: 1) Lucy Diantha Morley Allen, « Joseph Smith, the Prophet
», Young Woman’s Journal 17 décembre 1906, p. 537; 2) Gilbert Belnap,
Autobiography, texte dactylographié, 37, Archives de BYU ; 3) David E.
Fullmer, « A Brief Sketch of the Life of David E. Fullmer and His Father
Peter Fullmer », olographe, 40, Archives de l’Église.
[103] Lavina Fielding Anderson, « Prayer under a Pepper Tree: Sixteen
Accounts of a Spiritual Manifestation », BYU Studies 33, no. 1 1993, pp.
73-74.
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