CHAPITRE 4 : L'EXPIATION ET LE SALUT
ARTICLE 3. - Nous croyons que, par le sacrifice expiatoire du Christ, tout
le genre humain peut être sauvé, en obéissant aux lois et aux ordonnances
de l'évangile.
L'EXPIATION
L'expiation du Christ est la doctrine principale que toutes les sectes qui
professent le christianisme enseignent. L'expression est tellement
commune, et le point essentiel de sa signification est admis de façon si
générale, que les définitions peuvent paraître superflues; néanmoins une
importance particulière s'attache à l'emploi du mot «expiation» dans le
sens théologique. La doctrine de l'expiation comprend la preuve du
caractère divin du ministère terrestre du Christ et la nature vicariale[1]
du sacrifice préordonné et volontaire que fut sa mort, prévue comme
propitiation efficace pour les péchés de l'humanité, devenant ainsi le
moyen d'obtenir le salut.
Le Nouveau Testament, qui est considéré, à juste titre, comme l'Ecriture
de la mission du Christ parmi les hommes, est imprégné, d'un bout à
l'autre, de la doctrine du salut par l’œuvre expiatoire accomplie par le
Sauveur; et pourtant, le mot expiation n'est employé qu'une fois dans le
livre; et dans cet exemple unique, selon l'opinion de la plupart des
autorités bibliques, il est employé à tort. L'exemple cité se trouve dans
les paroles de Paul aux saints de Rome: « Nous nous glorifions en Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons [reçu
l'expiation] ».[2] La note marginale donne « réconciliation » au lieu
d'expiation et une forme apparentée du premier mot est employée dans le
verset précédent. Une tradition logique qui mettrait l'anglais entièrement
d'accord avec le grec, rendrait le verset cité et celui qui le précède
immédiatement de cette façon - Car si, lorsque nous étions ennemis, nous
avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte
raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Et non seulement
cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ,
par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. [3] On rencontre
le terme « expiation » à maintes reprises dans l'Ancien Testament et avec
une fréquence marquée dans trois des livres du Pentateuque, l'Exode, le
Lévitique et les Nombres; et le sens dans lequel il est employé est celui
d'un sacrifice de propitiation, ordinairement associé à la mort d'une
victime acceptable, grâce à laquelle la réconciliation devait se faire
entre Dieu et l'homme.
Et c'est là la signification du sacrifice sauveur du Rédempteur, par
lequel il expia la transgression de la chute qui introduisit la mort dans
le monde, et fournit à l'homme le moyen prompt et efficace de parvenir à
l'immortalité par la réconciliation avec Dieu.
La nature de l'expiation. - L'expiation accomplie par Jésus-Christ est la
suite nécessaire de la transgression d'Adam; et, de même que la prescience
infinie de Dieu lui fit voir clairement la transgression avant même
qu'Adam, ne fût placé sur la terre, de même la miséricorde du Père prépara
un Sauveur pour l'humanité avant que le monde ne fût créé. Par la chute,
Adam et Eve ont attiré les conditions de la mortalité sur leurs
descendants; c'est pourquoi, tous les êtres qui naissent de parents
terrestres sont sujets à la mort corporelle. La sentence de bannissement
de la présence de Dieu était de la nature d'une mort spirituelle; et ce
châtiment, qui fut infligé à nos premiers parents le jour de la
transgression a suivi aussi comme héritage commun de l'humanité. Comme ce
châtiment entra dans le monde par un acte individuel, il serait
manifestement injuste que tous en souffrissent. éternellement, sans
disposer d'aucun moyen de délivrance. C'est pour cela que le sacrifice
promis de Jésus-Christ fut ordonné comme propitiation pour la violation de
la loi afin de satisfaire pleinement la Justice et donner à la Miséricorde
libre cours d'exercer son influence bienfaisante sur les âmes des hommes.
[4] Tous les détails du plan glorieux, qui assure le salut de la famille
humaine, peuvent ne pas être à la portée de l'intelligence de l'homme.
Mais l'homme a appris, par ses essais futiles de sonder les causes
primaires des phénomènes de la nature, que ses pouvoirs de compréhension
sont limités; et il doit admettre que le fait de nier un effet parce qu'il
est incapable d'en élucider la cause équivaudrait à abandonner ses
prétentions à la raison et à l'observation.
Aussi simple que soit le plan de la rédemption dans ses lignes générales,
ses détails sont, de l'avis de tous, un mystère pour l'esprit fini. Voici
ce que le Président John Taylor a écrit à ce sujet: « Jésus a, d'une
manière mystérieuse et incompréhensible, assumé la responsabilité qui
aurait naturellement dû retomber sur Adam, mais qui ne pouvait s'accomplir
que par sa propre médiation, et en prenant sur lui les peines des hommes,
en assumant leurs responsabilités, et en portant leurs transgressions ou
péchés. D'une manière pour nous incompréhensible et inexplicable, il a
porté le poids des péchés du monde entier, non seulement d'Adam, mais de
sa postérité; et, ce faisant, il a ouvert le royaume des cieux non
seulement à tous ceux qui croient et à tous ceux qui ont obéi à la loi de
Dieu, mais aussi à plus d'une moitié de la famille humaine qui meurt avant
de parvenir à maturité, aussi bien qu'aux païens qui, étant morts sans
loi, ressusciteront sans loi grâce à sa médiation, seront jugés sans loi
et prendront ainsi part, selon leurs capacités, leurs oeuvres et leur
dignité, aux bénédictions de son expiation ». [5]
Aussi incomplète que puisse être notre compréhension du plan de rédemption
par le sacrifice vicarial du Christ dans tous ses détails, nous ne pouvons
cependant pas le rejeter sans être infidèles; car c'est là la doctrine
fondamentale de toutes les Ecritures, l'essence même de l'esprit de
prophétie et de révélation, la plus remarquable de toutes les déclarations
de Dieu à l'homme.
L'expiation est un sacrifice vicarial C'est, pour beaucoup, une source
d'étonnement sans bornes, que le sacrifice volontaire d'un seul être
puisse servir de moyen de rançon au reste des hommes. En cela, comme en
d'autres choses, les Ecritures peuvent être expliquées par l'esprit
d'interprétation scripturale. Les écrits sacrés des anciens temps, les
paroles inspirées des prophètes des derniers jours, les traditions des
hommes, les rites du sacrifice et même les sacrilèges des idolâtries
païennes, tout inclut la notion d'expiation vicariale. Dieu n'a jamais
refusé d'accepter l'offrande présentée, par quelqu'un qui a l'autorité, en
faveur de ceux qui sont tout à fait incapables de rendre le service requis
eux-mêmes. Si le bouc émissaire [6] et la victime de l'autel [7] chez
l'ancien Israël étaient offerts avec repentance et contrition, ils étaient
acceptés par le Seigneur en expiation des péchés du peuple. Il est
intéressant de noter que si les cérémonies du sacrifice formaient une
partie si importante et si essentielle des lois mosaïques, ces rites
précédèrent de beaucoup l'établissement d'Israël comme peuple distinct,
car, comme nous l'avons déjà montré, Adam offrit des sacrifices sur
l'autel. Le symbolisme de l'immolation d'animaux comme prototype du grand
sacrifice qui devait suivre sur le Calvaire fut donc institué dès le
commencement de l'histoire humaine.
Les nombreux genres de sacrifices prescrits par la loi mosaïque peuvent
être classés comme sanglants et non-sanglants. Seules les offrandes de la
première classe, où la mort était infligée, étaient acceptables comme
propitiation ou expiation du péché, et la victime devait être pure, saine
et sans tache. De même, pour le grand sacrifice, dont les effets devaient
être infinis, seul un sujet innocent pouvait être accepté. Le Christ avait
le droit de devenir le Sauveur, étant le seul être sans péché sur terre,
le Fils unique du Père, et, par-dessus tout, celui qui fut ordonné dans
les cieux pour être le Rédempteur de l'humanité; et bien que l'exercice de
ce droit comprit un sacrifice dont l'homme ne peut comprendre l'étendue,
cependant le Christ accomplit ce sacrifice volontairement et de plein gré.
Jusqu'au dernier moment, il eut le moyen de mettre fin aux tortures de ses
persécuteurs en utilisant ses pouvoirs inhérents. [8] D'une certaine
façon, bien que cette façon puisse être inexplicable pour nous, le Christ
prit sur lui le lourd fardeau des péchés des hommes. Le moyen employé peut
être un mystère pour notre intelligence limitée, mais le résultat est
notre salut.
Quelque chose de l'agonie du Sauveur, quand il gémissait sous ce poids de
culpabilité qui devait être en soi cruel à l'extrême pour lui, type de la
pureté, nous est rapporté par le Seigneur lui-même: « Car voici, moi,
Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin qu'ils ne souffrent pas,
s’ils se repentent; mais s'ils ne veulent pas se repentir, ils doivent
souffrir tout comme moi; et ces souffrances m'ont fait trembler moi-même,
moi, Dieu, le plus grand de tous, à cause de la douleur, elles m'ont fait
saigner par chaque pore, m'ont torturé à la fois le corps et l'esprit -
m'ont fait souhaiter ne pas devoir boire à la coupe amère, et m'ont fait
reculer d'effroi - Néanmoins, gloire soit au Père, j'ai bu à la coupe et
j'ai terminé tout ce que j'avais préparé pour les enfants des hommes ».
[9] On trouve d'autres exemples de la validité du service vicarial dans
les rites du baptême pour les morts, [10] enseigné à l'époque apostolique
et de nos jours, et dans l'institution d'autres ordonnances du temple [11]
dans la dispensation actuelle.
Le sacrifice du Christ fut volontaire et inspiré par l'amour. - Nous avons
noté, en passant, que le Christ donna sa vie, volontairement et de plein
gré, pour la rédemption de l'humanité. Au cours du conseil primitif dans
les cieux, il s'était offert comme victime du sacrifice expiatoire rendu
nécessaire par la transgression prévue du premier homme; et le
libre-arbitre qu'il possédait et qu'il exerça au cours de ce premier stade
de sa mission salvatrice, il le conserva jusqu'à la dernière minute du
douloureux accomplissement du plan qu'il avait accepté. Bien qu'il ait
vécu sur terre comme homme dans tous les détails qui nous intéressent dans
le respect que nous avons pour lui, l'exemple de piété dans l'humanité, il
ne faut cependant pas oublier que, bien que né d'une mère mortelle, il fut
engendré dans la chair par un Père immortel; en lui étaient ainsi réunis
la capacité de mourir et le pouvoir de tenir la mort indéfiniment en
suspens. Il donna sa vie; elle ne lui fut pas enlevée contre sa volonté.
Notez la signification de sa propre déclaration: Le Père m'aime, parce que
je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la
donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la
reprendre ». [12] Une autre fois, Jésus témoigna de lui-même en ces
termes: « Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au
Fils d'avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger,
parce qu'il est Fils de l'Homme ». [13] Au milieu des scènes tragiques de
la trahison, alors que quelqu'un qui avait professé être son disciple et
son ami le donnait avec un traître baiser à ses persécuteurs, et que
Pierre avec une impétuosité causée par son zèle personnel, tirait l'épée
et s'en servait pour le défendre, le Maître dit: « Penses-tu que je ne
puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze
légions d'anges ? Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après
lesquelles il doit en être ainsi ? » [14] Et ainsi, jusqu'à la dernière
minute, jusqu'à l'expiration, marquée par le cri de triomphe « Tout est
consommé! », le Dieu incarné tenait soumis en lui-même le pouvoir de
contrecarrer ses bourreaux, s'il l'avait voulu.
Le mobile qui l'inspira et le soutint pendant toute sa mission, depuis le
moment de son ordination primitive jusqu'au moment de la consommation
victorieuse sur la croix, était double: premièrement, le désir de faire la
volonté de son Père en accomplissant la rédemption de l'humanité; en
second lieu, son amour des hommes, du bien-être et de l'avenir desquels il
avait assumé la charge. Loin de faire preuve du moindre sentiment de
vengeance contre ceux qui le mettaient à mort, il montra de la compassion
envers eux jusqu'à son dernier soupir. Ecoutez-le prier à haute voix, à
l'heure de son agonie extrême: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce
qu'ils font ! » [15] Et l'amour de Dieu n'est pas moindre, comme le prouve
le fait qu'il accepta l'offre de son Fils et qu'il permit à celui qu'il
lui plaisait d'appeler son Bien-aimé de souffrir comme seul un Dieu peut
souffrir: « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle, Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour
qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ». [16]
Plus loin, nous lisons les enseignements de l'apôtre que le Seigneur
aimait tant: « L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu
a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui ».
[17]
L'expiation fut préordonnée et prédite. - Comme nous l'avons déjà montré,
le plan du Père d'ouvrir la voie à la rédemption de l'humanité, puis de
laisser à tous les hommes l'exercice de leur libre arbitre, fut adopté par
le concile céleste après rejet du plan de coercition de Lucifer. C'est
déjà à cette période reculée que Jésus fut désigné comme médiateur pour
tous les hommes, en réalité « Jésus contracta une alliance avec son Père,
par laquelle il s'engageait à expier les péchés du monde, et c'est ainsi
que, comme il a été dit, il devint « l'Agneau immolé dès avant la
fondation du monde ». [18] Des prophètes qui vécurent des siècles avant
l'époque de la naissance du Christ rendirent témoignage de lui et de la
grande oeuvre qu'il avait été appelé à accomplir. Il avait été permis à
ces hommes de Dieu de voir, au cours de visions prophétiques, un grand
nombre des scènes liées à la mission terrestre du Sauveur, et ils
rendirent solennellement témoignage de ces manifestations. Le témoignage
du Christ est l'esprit de prophétie et, sans lui, nul ne peut prétendre, à
juste titre, à l'honneur d'être un prophète de Dieu. Le désespoir qu'Adam
éprouva au moment de la chute se transforma en joie lorsque, par la
révélation, il prit connaissance du plan de rédemption qui devait être
exécuté par le Fils de Dieu dans la chair. [19]
Enoch, le juste, enseigna les mêmes vérités, qui lui avaient été déclarées
des cieux. [20] Ce témoignage fut rendu par Moïse,[21] Job,[22] David,[23]
Zacharie,[24] Esaïe,[25] et Michée.[26] La même déclaration fut faite par
Jean-Baptiste dont le Seigneur dit qu'il était plus qu'un prophète. [27]
S'il y avait le moindre doute quant à l'application de ces prophéties,
nous avons le témoignage concluant du Christ qu'elles se rapportent à lui.
Ce jour mémorable qui suivit immédiatement sa résurrection, tandis qu'il
marchait incognito avec deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, il leur
enseigna les prophéties qui avaient été écrites concernant le Fils de
Dieu, « et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur
expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait » [28] Quelques
heures après cet événement, le Seigneur apparut aux onze à Jérusalem. « Il
leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Ecritures. Et il leur
dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait... »,[29] témoignant par
là qu'il avait exécuté un plan tracé préalablement. Pierre, l'un des
associés les plus intimes de Jésus sur cette terre, parle de lui en ces
termes: « ... un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la
fondation du monde... ».[30] Dans son épître aux Romains, Paul dit de
Jésus-Christ que « c'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être,
pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa
justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant
».[31] Ce ne sont là que quelques-unes des preuves bibliques de la
préordination du Christ; les écrits de l'Ancien et du Nouveau Testament
abondent tous deux en preuves de l’œuvre dont le Messie était chargé.
Ce qui caractérise les prophètes du Livre de Mormon, c'est leur manière
directe de rendre témoignage au sujet du Messie. A cause de sa foi, il fut
accordé au frère de Jared de contempler le Sauveur, vingt-deux siècles
avant le méridien des temps et de voir que l'homme avait été créé à
l'image du Seigneur, et il apprit en même temps les desseins du Père,[32]
selon lesquels le Fils devait revêtir la chair et demeurer sur la
terre.[33] Notez la déclaration personnelle du Rédempteur préordonné à ce
prophète: « Voici, je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du
monde pour racheter mon peuple. Voici, je suis Jésus-Christ. Je suis le
Père et le Fils. En moi, toute l'humanité aura la lumière, et cela
éternellement, même ceux qui croiront en mon nom; et ils deviendront mes
fils et mes filles ».[34]
Néphi rapporte la prophétie de son père Léhi concernant l'avènement futur
du Fils dans la chair, son baptême, sa mort et sa résurrection; et cette
prophétie spécifie la date exacte de la naissance du Sauveur, six cents
ans après l'exode de Léhi de Jérusalem. La mission de Jean-Baptiste est
décrite, et l'endroit du baptême est même désigné.[35] Peu de temps après
la vision de Léhi, l'Esprit montra les mêmes choses à Néphi et beaucoup
d'autres encore, dont il écrivit certaines mais dont il lui fut interdit
d'écrire la plus grande partie, étant donné qu'un autre, l'apôtre Jean,
avait été choisi pour les écrire dans un livre qui ferait partie de la
Bible. Mais d'après le récit partiel de sa vision, nous apprenons qu'il
vit, à Nazareth, la Vierge Marie, tout d'abord seule et peu après avec un
enfant dans les bras; et que celui qui lui montrait la vision lui apprit
que l'enfant était l'Agneau de Dieu, le Fils du Père éternel. Alors Néphi
vit le Fils accomplissant son ministère parmi les enfants des hommes,
proclamant la parole, guérissant les malades, et accomplissant d'autres
grands miracles étonnants; il vit Jean, le prophète du désert, allant
devant lui; il vit le Sauveur baptisé par Jean, et le Saint-Esprit
descendant sur lui, avec le signe visible de la colombe. Il vit alors et
prophétisa que douze apôtres suivraient le Sauveur dans son ministère; que
le Fils serait pris et jugé par les hommes et serait finalement mis à mort
par eux. Pénétrant l'avenir même au-delà de l'époque de la crucifixion,
Néphi vit la lutte du monde contre les apôtres de l'Agneau et le triomphe
final de la cause de Dieu.[36]
Jacob, le frère de Néphi, prophétisa à ses frères que le Christ
apparaîtrait dans la chair parmi les Juifs et qu'il serait battu de verges
et crucifié.[37] Le roi Benjamin éleva la voix pour soutenir le même
témoignage et prêcha à son peuple la juste condescendance de Dieu.[38]
Abinadi,[39] Alma,[40] Amulek,[41] et Samuel, le prophète lamanite,[42]
firent des déclarations dans le même sens. L'accomplissement littéral de
ces prophéties est la preuve de leur véracité. Les signes et les miracles
qui devaient indiquer la naissance[43] et la mort du Christ furent tous
réalisés;[44] et après sa mort et son ascension, le Sauveur se manifesta
personnellement parmi les Néphites, tandis que le Père le proclamait à la
multitude.[45]
Les anciennes Ecritures déclarent donc clairement que le Christ vint sur
terre pour accomplir une oeuvre qui lui avait été confiée au préalable. Il
vécut, souffrit et mourut conformément à un plan qui avait été conçu, en
toute justice, avant même que le monde fût, pour la rédemption des enfants
d'Adam. La parole de la révélation des derniers jours par laquelle le Fils
s'est proclamé l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, l'Avocat de
l'homme auprès du Père, le Rédempteur universel, est également importante
et explicite.[46] Considérez une seule citation de parmi les nombreuses
révélations reçues au cours de la dispensation actuelle au sujet du
Christ: « Ecoutez la voix du Seigneur votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga, le
commencement et la fin, et dont la course est une ronde éternelle,
toujours la même, aujourd'hui aussi bien qu'hier et à jamais. Je suis
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut crucifié pour les péchés du monde,
afin que tous ceux qui croient en mon nom puissent devenir les fils de
Dieu, même un en moi comme je suis un dans le Père et comme le Père est un
en moi, afin que nous puissions être un ».[47]
La portée de l'expiation est universelle et s'applique identiquement à
tous les descendants d'Adam. Même l'incroyant, le païen, et l'enfant qui
meurt avant d'atteindre l'âge de discernement, sont tous rachetés, par le
sacrifice expiatoire du Sauveur, des conséquences individuelles de la
chute.[48] Il est prouvé par les Ecritures que la résurrection du corps
est l'une des victoires que le Christ a remportées grâce à son sacrifice
expiatoire. Il a, lui-même, proclamé la vérité éternelle: « Je suis la
résurrection et la vie ».[49] Et il fut le premier de tous les hommes à se
lever de la tombe à l'immortalité - « les prémices de ceux qui sont morts
».[50] Les Ecritures ne laissent aucun doute quant au fait que la
résurrection sera universelle. Le Seigneur annonça à ses apôtres le
commencement de cette oeuvre de délivrance du tombeau. Ecoutez ses propres
paroles: « Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où tous ceux qui
sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui
auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait
le mal ressusciteront pour le jugement ».[51] Ou bien, comme la dernière
partie de cette déclaration a été rendue par inspiration dans ces derniers
jours, « ceux qui ont fait le bien pour la résurrection des justes, et
ceux qui ont fait le mal pour la résurrection des injustes ».[52]
Paul prêcha la doctrine de la résurrection universelle: Il y aura une
résurrection des justes et des injustes ».[53] Une autre fois, il écrivit:
« Et comme tous meurent en Adam, de même tous revivront en Christ ».[54]
Jean le Révélateur rend témoignage de la vision qu'il eut de l'avenir: «
Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le
trône... La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour
des morts rendirent les morts qui étaient en eux ».[55] Ainsi, il est
clair que l'effet de l'expiation, dans la mesure où elle s'applique à la
victoire sur la mort temporelle ou corporelle, embrasse le genre humain
tout entier. Il est également clair que la délivrance de la mort
spirituelle, celle-ci étant le bannissement de la présence de Dieu, est
offerte à tous; de sorte que si un homme perd son salut, il ne peut
imputer cette perte qu'à lui-même et ne sera en aucune manière l'effet
inéluctable de la transgression d'Adam. Le fait que le don de la
rédemption par Jésus-Christ est accordé gratuitement à tous les hommes, a
été enseigné de façon bien nette par les apôtres d'autrefois. C'est ainsi
que Paul nous dit: « Ainsi donc, comme par une seule offense la
condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de
justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes ».[56]
Et plus loin: « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre
Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon
pour tous ».[57] Jean parla du sacrifice du Rédempteur en ces termes: « Il
est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour
les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier». [58]
Les mêmes vérités furent enseignées parmi les Néphites. Benjamin, le roi
intègre, prêcha « l'expiation préparée dès la fondation du monde, pour
tous les hommes qui aient jamais été depuis la chute d'Adam ou qui sont ou
qui seront jamais, même jusqu'à la fin du monde»[59] Dans la révélation
moderne, nous lisons que le Christ est venu dans ce monde pour souffrir et
mourir: « Pour que tous ceux que le Père a mis en son pouvoir et a faits
par lui puissent être sauvés par son intermédiaire ».[60]
Mais outre cette application universelle de l'expiation, par laquelle tous
les hommes sont rachetés des effets de la transgression d'Adam en ce qui
concerne à la fois la mort corporelle et le péché hérité, ce même grand
sacrifice s'applique également en tant que moyen de propitiation pour les
péchés individuels par la foi et les bonnes oeuvres du pécheur. Ce double
effet de l'expiation est impliqué dans l'article de notre foi que nous
sommes en train d'examiner. Le premier effet est d'assurer à tous les
hommes, de façon égale, l'exemption du châtiment de la chute, pourvoyant
ainsi un plan de Salut Général. Le second effet est d'ouvrir la voie au
Salut Individuel, grâce auquel les hommes peuvent obtenir la rémission de
leurs péchés personnels. Comme ces péchés sont le résultat d'actes
individuels il n'est que juste qu'ils soient pardonnés à la condition que
l'individu qui les a commis se soumette à ce qui est prescrit,
c'est-à-dire « l'obéissance aux lois et aux ordonnances de l'évangile ».
L'effet général de l'expiation, dans la mesure où il s'applique à tous
ceux qui sont arrivés à l'âge de responsabilité et de jugement, a été
démontré par les Ecritures déjà citées. Il convient que nous accordions
maintenant notre attention à son application aux enfants. L'Eglise de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours enseigne, et c'est là une
doctrine fondée sur la raison, la justice et les Ecritures, que tous les
enfants sont innocents devant Dieu et que, jusqu'à ce qu'ils atteignent un
âge de responsabilité personnelle, le baptême n'est ni requis ni indiqué
pour eux; que, en résumé, ils sont sauvés par l'expiation du Christ. Dans
une certaine mesure, les enfants naissent héritiers de la bonne ou de la
mauvaise nature de leurs parents. Les effets de l'hérédité sont chose
admise. Les bonnes et les mauvaises inclinations, les bénédictions et les
malédictions sont transmises de génération en génération. Dans cet ordre
divinement établi dont la justice apparaît clairement à la lumière de la
connaissance révélée sur l'état prémortel des esprits des hommes, les
enfants d'Adam sont héritiers naturels des maux de la mortalité. Mais,
grâce à l'expiation du Christ, ils sont tous rachetés de la malédiction de
cet état déchu. La dette qui leur est léguée est payée pour eux et ainsi
ils sont libres. Les enfants qui meurent avant d'avoir atteint l'âge
auquel ils sont responsables de leurs actes, sont innocents aux yeux de
Dieu, en dépit du fait qu'ils sont issus de transgresseurs. Nous lisons
dans le Livre de Mormon: « Les petits enfants ne peuvent se repentir;
c'est donc une affreuse impiété de nier les pures miséricordes de Dieu à
leur égard, car ils sont tous vivants en lui, à cause de sa miséricorde...
Car sache que tous les petits enfants sont vivants dans le Christ, de même
que tous ceux qui n'ont pas la loi. Car le pouvoir de la rédemption
embrasse tous ceux qui n'ont pas de loi ».[61]
Le prophète Mormon, écrivant à son fils Moroni, exprima, en ces termes, sa
conviction de l'innocence des enfants: «Ecoute les paroles du Christ, ton
Rédempteur, ton Seigneur et ton Dieu. Voici, je suis venu au monde, non
pas pour appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. Ce ne sont pas
ceux qui ont la santé qui ont besoin du médecin, mais ce sont ceux qui
sont malades; c'est pourquoi les petits enfants ont la santé, car ils sont
incapables de commettre le péché; et la malédiction d'Adam leur est
enlevée en moi, de sorte qu'elle n'a aucun pouvoir sur eux... Voici, je te
dis que tu enseigneras cette chose - le repentir et le baptême à ceux qui
sont responsables et capables de commettre le péché; oui, enseigne aux
parents qu'il faut qu'ils se repentent et qu'ils soient baptisés, et
qu'ils s'humilient pour devenir comme leurs petits enfants, et ils seront
tous sauvés avec leurs petits enfants; et leurs petits enfants n'ont
besoin ni de repentir ni de baptême. Voici, le baptême est pour la
repentance, pour l'accomplissement des commandements, pour la rémission
des péchés. Mais les petits enfants sont vivants dans le Christ même
depuis la fondation du monde ».[62]
Dans une révélation reçue par l'intermédiaire du Prophète Joseph Smith,
dans cette dispensation, le Seigneur a dit: « Mais voici, je vous dis que
les petits enfants sont rachetés depuis la fondation du monde par
l'entremise de mon Fils unique; c'est pourquoi ils ne peuvent pécher, car
le pouvoir de tenter les petits enfants n'est donné à Satan que lorsqu'ils
commencent à devenir responsables devant moi ».[63] Le Président John
Taylor, après avoir cité des exemples de l'affection du Christ pour les
petits enfants et des preuves de ce que le ciel les considère être dans un
état d'innocence, déclare: « Sans la transgression d'Adam, ces enfants
n'auraient pas pu exister. Grâce à l'expiation, ils sont placés dans un
état de salut sans aucune action de leur part. Selon l'opinion des
statisticiens, cela représenterait plus de la moitié de la famille humaine
qui pourrait attribuer son salut uniquement à la médiation et à
l'expiation du Sauveur ». [64]
L'effet individuel de l'expiation donne à toute âme le moyen d'obtenir
l'absolution des effets des péchés personnels, grâce à la médiation du
Christ. Mais cette intercession salvatrice doit être invoquée par l'effort
individuel qui se manifeste par la foi, la repentance et la persévérance
dans les oeuvres de justice. Les lois sous lesquelles le salut individuel
peut s'obtenir ont été prescrites par le Christ, qui possède le droit de
déterminer comment les bénédictions rendues possibles par son sacrifice
doivent être administrées. Tous les hommes ont besoin de la médiation du
Sauveur, car tous sont transgresseurs. Ce sont là les enseignements des
apôtres d'autrefois: « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu ». 65] Et aussi: « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous
nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous ».[66] Bien que
la bénédiction que constitue le rachat des péchés individuels soit à la
disposition et à la portée de tous, elle s'obtient néanmoins par l'effort
personnel; ce fait est proclamé aussi clairement que cette autre vérité:
l'humanité est sauvée sans conditions de la mort qui résulta de la chute.
Il y a un jugement préparé pour tous et tous seront jugés selon leurs
oeuvres. Le libre arbitre de l'homme lui permet de choisir ou de rejeter,
de suivre le sentier de la vie ou le chemin qui mène à la destruction.
C'est pourquoi, il n'est que juste qu'il soit appelé à rendre compte de
l'exercice de son pouvoir de choisir et à subir les conséquences de ses
actes.
D’où la justice de la doctrine scripturale que l'individu n'obtient le
salut que par l'obéissance. « Il est devenu, pour tous ceux qui lui
obéissent, l'auteur d'un salut éternel »,[67] est-il dit du Christ. Et,
plus loin, Dieu « rendra à chacun selon ses oeuvres réservant la vie
éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent
l'honneur, la gloire et l'immortalité; mais l'irritation et la colère à
ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à
l'injustice; tribulation et angoisse sur toute âme qui fait le mal, sur le
Juif premièrement, puis sur le Grec ! Gloire, honneur et paix pour
quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec !
Car, devant Dieu, il n'y a point d'acception de personnes ».[68] On peut
ajouter à cela les paroles prononcées par le Sauveur ressuscité: « Celui
qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas
sera condamné ». [69]
Considérez, en outre, la prophétie que le roi Benjamin proclama à la
multitude néphite: Le sang du Christ « expie les péchés de ceux qui sont
tombés par la transgression d'Adam, sont morts sans avoir connu la volonté
de Dieu ou ont péché par ignorance. Mais malheur, malheur à celui qui sait
qu'il se rebelle contre Dieu ! Car le salut n'est pas pour lui, ou ses
pareils, à moins qu'il rie se repente et ait foi au Seigneur Jésus-Christ
». [70]
Mais à quoi bon multiplier les citation scripturales alors que la teneur
entière de l'Ecriture Sainte soutient cette doctrine ? Sans le Christ
personne ne peut être sauvé et le salut donné au prix des souffrances et
de la mort corporelle du Christ n'est offert qu'à certaines conditions
bien définies, que l'on peut résumer en ces termes: e l'obéissance aux
lois et aux ordonnances de l'évangile ».
Le salut et l'exaltation. - Un certain degré de salut sera accordé à ceux
qui n'y auront pas perdu droit. L'exaltation n'est accordée qu'à ceux-là
seuls qui auront mérité, par leurs efforts et leur justice, les
libéralités miséricordieuses de Dieu par lesquelles elle est accordée.
Parmi ceux qui seront sauvés, tous ne seront pas exaltés aux plus grandes
gloires; les récompenses ne seront pas accordées en dépit de la justice;
les châtiments ne seront pas infligés sans miséricorde. Personne ne peut
être admis dans quelque ordre de gloire que ce soit, ou en d'autres
termes, personne ne peut être sauvé avant que la justice n'ait été
satisfaite pour la transgression de la loi. Notre croyance en
l'application universelle de l'expiation n'implique nullement que nous
supposons que toute l'humanité sera sauvée avec des investitures égales de
gloire et de pouvoir. Dans le royaume de Dieu, il y a de nombreux degrés
ou gradations préparés pour ceux qui en sont dignes. Il y a de nombreuses
demeures dans la maison de notre Père, où ne sont admis que ceux qui sont
préparés. La fausse supposition, basée sur des dogmes sectaires que, dans
l'au-delà, il n'y aura que deux lieux ou états pour les âmes des hommes
-le ciel et l'enfer, avec la même gloire dans toutes les parties de l'un
et les mêmes terreurs partout dans l'autre - est insoutenable à la lumière
de la révélation divine. Grâce à la parole directe du Seigneur, nous
apprenons qu'il existe divers royaumes de gloire.
Les degrés de gloire. - Les révélations de Dieu ont défini les royaumes ou
degrés de gloire des principaux suivants préparés par le Christ pour les
enfants des hommes.
1. La gloire céleste [71] - en est qui se sont efforcés d'obéir à tous les
commandements divins, qui ont accepté le témoignage du Christ, obéi aux «
lois et aux ordonnances de l'évangile » et reçu le Saint-Esprit; ce sont
ceux qui ont vaincu le mal par les bonnes oeuvres et qui, par conséquent,
ont droit à la plus haute gloire; ce sont ceux qui appartiennent à
l'Eglise du Premier-né, à qui le Père a donné toutes choses; ils
deviennent prêtres et rois du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek; ils
possèdent des corps célestes, « dont la gloire est celle du soleil, même
la gloire de Dieu, la plus haute de toutes, gloire dont il est écrit que
le soleil du firmament en est le type »; ils sont admis parmi les
glorifiés et couronnés d'exaltation dans le royaume céleste.
2. La gloire terrestre [72] - Nous lisons que d'autres reçoivent une
gloire d'un second ordre, différente de la plus haute comme « la lune
diffère du soleil » dans le firmament. Ce sont ceux qui, quoique
honorables, ne se sont pas conformés aux conditions requises pour
l'exaltation, qui ont été aveuglés par les artifices des hommes et
incapables d'accepter les lois supérieures de Dieu et de s'y conformer.
Ils ne « sont pas vaillants dans le témoignage de Jésus », c'est pourquoi
ils n'ont pas droit à la plénitude de la gloire.
3. La gloire téleste [73]- Il existe un autre degré, différent des ordres
plus élevés comme les étoiles diffèrent des astres plus brillants du
firmament. C'est pour ceux qui n'ont pas accepté le témoignage du Christ,
mais qui, néanmoins, n'ont pas nié le Saint-Esprit, qui ont mené une vie
qui les exempte des châtiments les plus sévères, mais dont la rédemption
est remise jusqu'à la dernière résurrection. Il y a, dans le monde
téleste, d'innombrables degrés, comparables à la lumière variée des
étoiles.[74] Cependant tous ceux qui reçoivent de n'importe lequel de ces
ordres de gloire seront enfin sauvés, et Satan n'en pourra finalement
réclamer aucun. Même la gloire téleste surpasse toute compréhension, « et
nul ne la connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a révélée ».[75] Restent
ceux qui ont perdu tout droit à la miséricorde immédiate de Dieu et dont
les actions les mettent au rang de Perdition et de ses anges.[76]
* * * * * * *
[1] Selon le sens originel du latin vicarlus: qui tient la place d'un
autre, substitué à un autre.
[2] Rom. 5: 11.
[3] Ce qui précède ne vaut que pour la Version du Roi Jacques employée par
J'auteur. Nous avons employé la Version Segond pour la traduction en
substituant, entre crochets, la traduction de l'anglais au texte français
là où la version anglaise diffère de la version française. Les mots
expiation, expiatoire sont employés un nombre limité de fois dans la
Version Segond. (N. d. T.)
Rom. 5: 10. 11; voir la Revised Version.
[4] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[5] John Taylor, Mediation and Atonernent, pp. 148, 149; voir aussi note
5, à la fin du chapitre.
[6] Voir Lév. 16: 20-22.
[7] Voir Lév. chap. 4.
[8] Voir Matt. 26: 53, 54; Jean 10: 17, 18.
[9] D&A 19: 16-19; voir Jesus the Christ, pp. 610-614.
[10] Voir 1 Cor.15: 29; voir aussi chap. 7 de ce livre.le
[11] Voir D&A 127: 4-9; sec. 128
[12] Jean 10: 17, 18; voir Jésus the Christ, pp. 22, 23, 81, 418.
[13] Jean 5 : 26,27.
[14] Matt. 26: 53. 54.
[15] Luc 23: 34.
[16] Jean 3: 16, 17.
[17] 1 Jean 4: 9; voir aussi Jesus the Christ, chaps. 2, 3.
[18] John Taylor, dans Mediation and Atonement, p. 97; voir aussi note 4,
à la fin du chapitre.
[19] Voir P. de G. P., Moïse 5: 9-11; voir aussi note 6, à la fin du
chapitre.
[20] Voir P. de G. P., Moïse 6: 51-68.
[21] Voir Deut. 18: 15, 17-19.
[22] Voir Job 19:25-27.
[23] Voir Ps. 2.
[24] Voir Zach. 9:9; 12: 10; 13:6.
[25] Voir Es. 7:14; 9:6, 7.
[26] Voir Mich. 5:2.
[27] Voir Matt. 3:11.
[28] Voir Luc 24: 27.
[29] Luc 24: 45, 46; voir Jesus the Christ, pp. 685-690.
[30] 1 pi.1:19, 20.
[31] Rom. 3: 25.
[32] Voir Rom. 16: 25, 26; Eph. 3:9-11; Col. 1 24-26; 2 Tim. 1: 8-10; Ti
1: 2, 3; Apo. 13:8.
[33] Voir Ether 3: 13, 14; 13 10, 11.
[34] Ether 3: 14; Iire aussi 8-16; voir note 11. à la fin du chapitre 2.
[35] Voir 1 Néphi 10: 3-11.
[36] Voir 1 Néphi 11: 14-35; voir aussi 2 Néphi 2: 3-21; 25 20-27; 26: 24.
[37] Voir 2 Néphi 6: 8-10; 9: 5, 6.
[38] Voir Mosiah 3 5-27; 4 1-8.
[39] Voir Mosiah 15: 6-9; chap. 16.
[40] Voir Alma 7:9-14.
[41] Voir Alma 11: 36-44.
[42] Voir Hélaman 14: 2-8.
[43] Voir Hélaman 14:2-5, 20-27.
[44] Voir 3 Néphi 1: 5-21; 8: 3-25.
[45] Voir 3 Néphi 11 : 1-17; voir aussi Jesus the Christ, chap. 39.
[46] Voir D&A 6: 21; 14 9; 18: 10-12; 19:1, 2, 24; 21: 9; 1-9: 1; 34: 1-3;
35: 1, 2; 38: 1-5; 39: 1-3; 45:3-5; 46: 13, 14; 76: 1-4, 12-14, 19-24, 68,
69; 93: 1-17, 38.
[47] D&A 35 1, 2.
[48] Voir note 2, à la fin du chapitre.
[49] Jean 11: 25.
[50] 1 Cor. 15: 20 voir Actes 26: 23.
[51] Jean 5:28, 29.
[52] D&A 76: 17.
[53] A tes 24: 15.
[54] 1 Cor. 15:22.
[55] Apo. 20: 12, 13.
[56] Rom. 5: 18
[57] Tim 2: 5, 6.
[58]1 Jean 2: 2.
[59] Mosiah 4: 7.
[60] D&A 76: 42.
[61] Moroni 8: 19-22.
[62] Moroni 8: 8-12.
[63] D&A 29: 46, 47.
[64] Mediation and Afonement, p. 148; voir aussi note 3, à la fin du
chapitre.
[65] Rom. 3:23.
[66] 1 Jean 1:8
[67] Héb. 5: 9.
[68] Rom. 2: 6-11.
[69] Marc 16: 16.
[70] Mosiah 3:11, 12.
[71] Voir D&A 76:50-70; 92-96.
[72] Voir D&A 76: 71-80, 87, 91, 97.
[73] Voir D&A 76:81-86, 88-90, 98-106, 109-112.
[74] Voir D&A 76: 81-86, 98.
[75] D&A 76: 89-9o..
[76] Voir chap. 3, le paragraphe intitulé « Le châtiment des péchés » et
chap. 22, le paragraphe intitulé « Les fils de perdition ».
NOTES DU CHAPITRE 4
1. L'expiation d'accord avec la loi divine. - Nous n'avons appris que peu
de choses sur les lois éternelles qui opèrent dans les cieux; mais il est
hors de doute que les buts de Dieu sont accomplis au moyen de la loi et
par elle. Il ne peut y avoir aucune irrégularité, inconséquence,
arbitraire ou caprice dans ses actions, car cela signifierait injustice.
C'est pourquoi, l'expiation doit avoir été effectuée en accord avec la
loi. La vie d'abnégation, l'agonie indescriptible et la mort volontaire de
celui qui avait la vie en lui-même, avec le pouvoir d'arrêter ses
bourreaux à n'importe quel stade et que nul ne pouvait immoler jusqu'à ce
qu'il le permît, doit avoir constitué l'obéissance à la loi éternelle de
la justice, de la propitiation et de l'expiation par lesquelles la
victoire sur le péché et la mort pouvait être et a été remportée. Au moyen
de la vie mortelle et de la mort sacrificatoire de notre Seigneur
Jésus-Christ, les exigences de la justice ont été pleinement satisfaites,
et la voie est ouverte à l'administration légitime de la miséricorde en ce
qui concerne les effets de la chute. Le péché, suivi de la mort, vint dans
le monde par la transgression d'un seul homme. La conséquence de la
mortalité sur la postérité de cet homme, avec tous ses éléments d'un état
déchu, est naturelle, disons-nous, parce que nous croyons connaître
quelque chose sur l'hérédité. Est-il vraiment plus naturel que la
transgression d'un homme soit d'un effet universel, que le sacrifice
rédempteur et sauveur d'un autre entièrement rempli de pouvoir et qualifié
pour l’œuvre de l'expiation, résulte en une bénédiction universelle ? Les
anciens apôtres furent formels dans leur réponse. Paul parla ainsi: «
Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les
hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la
vie s'étend à tous les hommes. » (Rom. 5: 18.) Et plus loin: « Car il y a
un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes,
Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. » (1
Tim. 2: 5, 6.) -De Vitality of « Mormonism », de l'auteur, article «
Philosophy of the Atonement », p. 58, auquel le lecteur est renvoyé.
2. La rédemption de la chute, universelle et inconditionnelle. - « Nous
croyons que par les souffrances, la mort et !'expiation de Jésus-Christ,
toute l'humanité, sans exception, doit être complètement et entièrement
sauvée, autant le corps que l'esprit, de la malédiction et du bannissement
sans fin auxquels elle a été consignée par la transgression d'Adam; et que
ce salut et cette rédemption universels de toute la famille humaine de la
pénalité sans fin pour le péché originel, sont effectués sans condition
aucune de sa part; c'est-à-dire que les hommes n'ont pas à croire ou à se
repentir, ou à être baptisés ou à faire n'importe quelle autre chose afin
d'être rachetés de cette pénalité; car, qu'ils croient ou ne croient pas,
qu'ils se repentent ou restent impénitents, qu'ils soient baptisés ou non,
qu'ils gardent les commandements ou les enfreignent, qu'ils soient justes
ou mauvais, cela ne fait aucune différence au point de vue de leur
rédemption, autant de l'âme que du corps, de la pénalité pour la
transgression d'Adam. L'homme le plus juste qui ait jamais vécu sur la
terre et la plus grande canaille de toute la famille humaine furent placés
tous deux sous la même malédiction sans transgression ou action de leur
part et tous deux auront de même la rédemption de cette malédiction, sans
aucune action. et sans aucune condition de leur part. » - L'Apôtre Orson
Pratt dans Remarkable Visions.
3. Le Christ, l'auteur de notre salut. - Le président John Taylor dit de
la mort du Christ qu'elle est un sacrifice expiatoire et il ajoute: « Le
Sauveur devient ainsi maître de la situation - la dette est payée, la
rédemption est faite, l'alliance accomplie, la justice satisfaite, la
volonté de Dieu exécutée, et tous les pouvoirs sont maintenant remis entre
les mains du Fils de Dieu - le pouvoir de la résurrection, le pouvoir de
la rédemption, le pouvoir du salut, le pouvoir de décréter des lois pour
l'exécution et l'accomplissement de ce dessein... Le plan, l'arrangement,
l'accord, l'alliance furent faits, proposés et acceptés avant la fondation
du monde, ils furent préfigurés par les sacrifices et furent effectués et
consommés sur la croix. D'où, étant le Médiateur entre Dieu et l'homme, il
devient, de droit, le dictateur et le directeur, sur la terre et dans les
cieux, des vivants et des morts, pour le passé, le présent et l'avenir de
l'homme, ainsi que de cette terre ou des cieux, pour le temps ou pour
l'éternité, le chef de notre salut, l'apôtre et le grand-prêtre de notre
profession, le Seigneur et Donneur de la vie. » - Mediation and Atonement,
John Taylor, p.171.
4. L'expiation inaugurée par le Christ. - « L'Apôtre Paul résume d'une
manière parfaite les résultats de la mort et de la résurrection du Christ:
« Mais maintenant Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de
ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est
aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous
meurent en Adam, de même tous revivront en Christ. » (1 Cor. 15: 20-22.)
C'est-à-dire que, la mort étant venue sur tous les hommes par la
désobéissance d'Adam, ainsi tous les hommes devront ressusciter à
l'immortalité et à la vie éternelle par la mort et la résurrection du
Christ. Paul dit aussi que « le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la
mort. » (Verset 26.) Jean le Révélateur déclare qu'il vit la mort et
l'enfer jetés dans le lac de feu. (Apo. 20: 14.) L'expiation accomplie par
Jésus-Christ signifie de plus qu'il a ouvert la voie à l'homme vers la
rédemption de ses propres péchés, par la foi dans les souffrances, la mort
et la résurrection du Christ. L'Apôtre Paul exprime bien ceci: « Car tous
ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement
justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en
Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a destiné par son sang à être pour ceux
qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce
qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa
patience. » (Rom. 3: 23-26.) Ces passages prouvent que la rédemption de la
mort par les souffrances du Christ, est pour tous les hommes, pour les
justes comme pour les méchants, pour cette terre et pour toutes les choses
créées sur elle. La teneur complète des Ecritures nous assure que, bien
qu'ils soient assurés de ressusciter de la mort sans égard à leurs actes
personnels, ils seront néanmoins récompensés pour leurs oeuvres, qu'elles
soient bonnes ou mauvaises, et que la rédemption des péchés personnels
peut seulement s'obtenir par l'obéissance aux lois de l'évangile et une
vie de bonnes oeuvres. La transgression d'Adam étant infinie dans ses
conséquences, ces conséquences ne peuvent être évitées que par une
expiation infinie. » - Compendium, de F. D. Richards et J. A. Little, pp.
8, 9.
5. L'expiation nécessaire. - « Dans l'économie de Dieu et le Plan proposé
pu le Tout-Puissant, il fut prévu que l’homme serait placé sous un loi
apparemment simple en elle-même, cependant, l’épreuve de cette loi était
grosse des plus graves conséquences. L’observation de cette loi assurait
la vie éternelle, et la pénalité de l’infraction pour cette loi était la
mort…Si la loi n’avait pas été enfreinte, l’homme aurait vécu, mais
l’homme vivant ainsi aurait-il été capable de perpétuer son espèce et
aurait-il pu ainsi accomplir le dessein de Dieu en préparant des
tabernacles pour les esprits qui avaient été créés dans le monde des
esprits ? Et de plus, aurait-il pu y avoir la nécessité d'un médiateur qui
devait agir comme propitiation pour la violation de cette loi, qui,
d'après les circonstances, semblait destinée à être violée; ou la
perpétuité et l'accroissement éternels de l'homme auraient-ils continué et
sa haute exaltation à la Divinité aurait-elle été accomplie sans
l'expiation propitiatoire et le sacrifice du Fils de Dieu ? » - Mediation
and Atonement, John Taylor, pp. 128, 129.
6. La nécessité d'un Rédempteur. - Pour un traité spécial de ce sujet,
voyez Jesus le Christ, par l'auteur, pp. 17-31.
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