CHAPITRE 8 : LE SAINT-ESPRIT

ARTICLE 4. - Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'évangile sont:... (4) L'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit promis. – Jean-Baptiste, lorsqu'il prêchait dans le désert la repentance et le baptême d'eau, prédit un second baptême, supérieur, qu'il appela baptême du feu et du Saint-Esprit; ce baptême devait suivre son administration à lui, Jean-Baptiste, [1] et devait être donné par ce Plus Puissant dont Jean se considérait indigne de dénouer la courroie de ses souliers. Le fait que celui qui détenait cette autorité supérieure n'était autre que Jésus-Christ, est prouvé par ces paroles solennelles de Jean lui-même: « Voici l'Agneau de Dieu... C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé car il était avant moi... Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit . Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint-Esprit ». [2]

En déclarant à Nicodème [3] la nécessité du baptême, le Seigneur ne se borna pas à mentionner seulement la naissance d'eau qui est incomplète sans l'influence vivifiante de l'Esprit. « Naître d'eau et d'Esprit » est la condition requise de celui qui veut être admis dans le royaume de Dieu. Un grand nombre des passages des Ecritures que nous avons cités pour démontrer le but et la nécessité du baptême montrent que le baptême du Saint-Esprit est étroitement associé à l'ordonnance prescrite de l'immersion dans l'eau.

Les instructions du Christ aux apôtres comprennent des promesses répétées concernant la venue du Consolateur et de l'Esprit de Vérité, [4] termes expressifs qui désignent le Saint-Esprit. Au cours de sa dernière entrevue avec les apôtres, à la fin de laquelle il monta au ciel, le Seigneur réitéra ces assurances qu'un baptême spirituel aurait bientôt lieu. [5] Cette grande prédiction se réalisa à la Pentecôte suivante, lorsque les apôtres, s'étant réunis, furent investis d'un grand pouvoir des cieux[6] ils furent remplis du Saint-Esprit de sorte qu'ils parlèrent en langues autres que la leur sous l'inspiration du Saint-Esprit. Parmi d'autres manifestations de cette investiture spirituelle, on peut mentionner l'apparition de langues de feu, qui reposèrent au-dessus de chacun d'eux. La promesse si miraculeusement remplie en leur faveur, fut répétée par les apôtres à tous ceux qui venaient chercher leurs enseignements. Pierre, s'adressant aux Juifs ce jour même, déclara que pour autant que leur repentance et leur baptême soient acceptables « Vous recevrez le Saint-Esprit ». [7]

Les preuves présentées par le Livre de Mormon ne sont pas moins concluantes quant à la visite du Saint-Esprit à ceux qui obéissent aux conditions requises du baptême d'eau. Néphi, le fils de Léhi, rendit solennellement témoignage que cette vérité [8] lui fut révélée par la voix de Dieu. Et les paroles du Sauveur ressuscité aux Néphites se font entendre avec une clarté indiscutable et une autorité qui ne peut être mise, en doute, proclamant le baptême de feu et du Saint-Esprit à tous ceux qui obéissent aux conditions préliminaires. [9]

Cette même grande promesse a été faite aux saints de la dispensation de la plénitude des temps. « Je vous le dis de nouveau », déclara le Seigneur, s'adressant à certains anciens de l'Eglise, « toute âme qui croira à vos paroles et sera baptisée d'eau pour la rémission des péchés, recevra le Saint-Esprit ». [10]

La personnalité et les pouvoirs du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est associé au Père et au Fils dans la Divinité. A la lumière de la révélation, nous sommes instruits de la personnalité distincte du Saint-Esprit. C'est un être doué des attributs et des pouvoirs de la Trinité et non pas une simple force ou essence. Le terme Saint-Esprit et ses synonymes ordinaires, Esprit de Dieu, [11] Esprit du Seigneur ou tout simplement Esprit,[12] Consolateur[13] et Esprit de Vérité[14] se rencontrent dans les Ecritures avec des significations clairement différentes, se rapportant, dans certains cas, à la personne de Dieu le Saint-Esprit et, dans d'autres cas, au pouvoir ou à l'autorité de ce grand personnage ou bien aux moyens par lesquels il exerce son ministère. Le contexte de ces passages montre laquelle de ces significations s'applique.

Il ne fait aucun doute que le Saint-Esprit possède des affections et des pouvoirs personnels; ces attributs existent en lui à la perfection. C'est ainsi qu'il enseigne et guide, [15] rend témoignage du Père et du Fils, [16] réprimande pour le péché, [17] parle, commande et commissionne, [18] intercède en faveur des pécheurs, [19] est attristé, [20] sonde tout, [21] persuade, [22] et connaît toutes choses. [23] Ce ne sont pas là des expressions figurées, mais des déclarations claires des attributs et des caractéristiques du Saint-Esprit. Le fait que l'Esprit du Seigneur est capable de se manifester sous la forme et les traits d'un homme, est indiqué par la merveilleuse entrevue entre l'Esprit et Néphi, au cours de laquelle il se révéla au prophète, le questionna sur ses désirs et sur ses croyances et l'instruisit . des choses de Dieu, parlant face à face avec l'homme. « Je lui parlais, dit Néphi, comme un homme parle; car je voyais qu'il avait la forme d'un homme; néanmoins, je savais que c'était l'Esprit du Seigneur; et il me parla comme un homme parle à un autre ». [24] Cependant le Saint-Esprit ne possède pas de corps de chair et d'os, comme le Père et le Fils, mais c'est un personnage d'esprit.[25]


Une grande partie de la confusion qui règne dans les conceptions humaines de la nature du Saint-Esprit provient de ce qu'on ne sépare communément pas sa personne et ses pouvoirs. Il est clair que des expressions telles qu'être rempli du Saint-Esprit[26] et « le Saint-Esprit descendit sur lui » se rapportent aux pouvoirs et aux influences qui émanent de Dieu et qui sont caractéristiques de lui; car le Saint-Esprit peut, de cette façon, opérer simultanément sur beaucoup de personnes, même si elles sont séparées par de grandes distances, tandis que la personne du Saint-Esprit ne peut être à plus d'un endroit à la fois. Cependant nous lisons que c'est par l'intermédiaire du pouvoir du Saint-Esprit que le Père et le Fils opèrent dans leurs actes créateurs et leurs rapports généraux avec la famille humaine, [27] Le Saint-Esprit peut être considéré comme le ministre de la Divinité, exécutant les décisions du Conseil Suprême.

Dans l'exécution de ses grands desseins, le Saint-Esprit dirige et contrôle les diverses forces de la nature dont quelques-unes seulement, et peut-être d'un ordre mineur - quelque merveilleuse que la moindre d'entre elles apparaisse à l'homme - ont été examinées et étudiées par les mortels. La gravitation, le son, la chaleur, la lumière et le pouvoir mystérieux et apparemment surnaturel de l'électricité, ne sont que les serviteurs ordinaires du Saint--Esprit dans ses opérations. Aucun vrai penseur, aucun chercheur sincère ne suppose qu'il connaît toutes les forces qui existent dans la matière et qui opèrent sur elle; en vérité, les phénomènes observés de la nature qui lui sont encore tout à fait inexplicables, sont infiniment plus nombreux que ceux pour lesquels il a découvert une explication même partielle. Il y a des pouvoirs et des forces au service de Dieu en comparaison desquels l'électricité est comme le cheval de trait à la locomotive, comme le coureur au télégraphe, comme le radeau au vapeur océanique. En dépit de toutes ses connaissances scientifiques, l'homme ne sait que peu de chose du mécanisme de la création; et cependant, les quelques forces qui sont connues de lui ont accompli des miracles et des merveilles qui seraient incroyables s'ils n'avaient pas été réalisés. Ces moyens puissants et les moyens plus puissants encore qui sont toujours inconnus de l'homme et dont beaucoup, peut-être, sont inconnaissables à l'esprit humain dans la situation actuelle, ne constituent pas le Saint-Esprit, mais sont les moyens dont il se sert pour accomplir ses buts.

Plus subtils, plus puissants et plus mystérieux qu'aucune de toutes les forces physique de la nature, sont les pouvoirs qui opèrent sur les organismes conscients, les moyens par lesquels l'esprit, le cœur, l'âme de l'homme peuvent être animés et vivifiés par des forces spirituelles. Dans notre ignorance de la véritable nature de l'électricité, nous pouvons l'appeler un fluide; de même, par analogie, les forces qui gouvernent l'esprit de l'homme ont été appelées fluides spirituels. La véritable nature de ces manifestations d'énergie nous est inconnue, car les éléments de comparaison et d'analogie, si indispensables à notre raisonnement humain, manquent; néanmoins, tous en ressentent les effets. De même que le conducteur, dans un circuit électrique, n'est capable de transporter qu'un courant limité - la capacité maximum dépendant de la résistance offerte par le conducteur - et de même que des circuits séparés, variant en degré de conductibilité, peuvent conduire des courants d'intensité très variée, de même les âmes des hommes présentent toute une gamme de capacités pour recevoir les pouvoirs supérieurs. Mais lorsque le conducteur est purifié et les obstructions enlevées, la résistance à l'énergie décroît, et les forces se manifestent avec une plus grande intensité. Par des procédés de purification analogues, notre esprit peut devenir plus susceptible aux forces de la vie, qui sont des émanations du Saint-Esprit. C'est pourquoi, on nous enseigne à prier, oralement et par nos actions, afin de recevoir une portion toujours croissante de l'Esprit, c'est-à-dire du pouvoir de l'Esprit qui est une mesure de ce don que Dieu nous destine.

Les fonctions du Saint-Esprit dans son ministère parmi les hommes sont décrites dans les Ecritures. Il est envoyé par le Père pour enseigner, [28] et à ceux qui ont droit à son enseignement, il révèle tout ce qui est nécessaire à l'avancement de l'âme. Grâce à l'influence du Saint-Esprit, les pouvoir s de l'esprit humain peuvent être accrus et vivifiés, de façon à ramener au souvenir les choses du passé. Il sert de guide dans les choses divines à tous ceux qui veulent lui obéir, [29] éclairant chaque homme[30] en proportion de son humilité et de son obéissance; [31] dévoilant les mystères de Dieu [32] lorsque la connaissance ainsi révélée peut provoquer un progrès spirituel. plus grand; transmettant la connaissance depuis Dieu jusqu'à l'homme; [33] sanctifiant ceux qui ont été purifiés par l'obéissance aux lois de l'évangile; [34] manifestant toutes choses; [35] et rendant témoignage aux hommes de l'existence et de l'infaillibilité du Père et du Fils. [36]

Non seulement le Saint-Esprit rappelle à l'esprit les choses du passé et explique les choses du présent, mais son pouvoir se manifeste dans les prophéties sur l'avenir. « Il vous montrera les choses à venir », déclara le Sauveur aux apôtres lorsqu'il promit la venue du Consolateur. Adam, le premier prophète de cette terre, sous l'influence du Saint-Esprit, « prédit tout ce qui arriverait à sa postérité jusqu'à la dernière génération ». [37] Le pouvoir du Saint-Esprit est donc l'esprit de prophétie et de révélation; ses fonctions consistent à éclairer l'esprit, à vivifier l'intelligence et à sanctifier l'âme.

A qui le Saint-Esprit est-il donné? - Pas à tous indistinctement. Jésus-Christ déclara aux apôtres d'autrefois: « Et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ». [38] Il apparaÎt donc clairement qu'une certaine condition est requise du candidat avant que le Saint-Esprit ne puisse lui être conféré, ou, en d'autres termes, avant que la personne ne puisse avoir droit à la compagnie et aux services du Saint-Esprit. Dieu accorde le don du Saint-Esprit à ceux qui obéissent et ce don suit la foi, la repentance et le baptême d'eau.

Les apôtres d'autrefois ne promirent le don du Saint-Esprit qu'à ceux qui avaient reçu le baptême d'eau pour la rémission des péchés; [39] Jean-Baptiste n'assura que ceux qui étaient baptisés du baptême de repentance qu'ils seraient visités par le Saint-Esprit. [40] Nous avons déjà examiné le cas de Paul rebaptisant les douze convertis d'Ephèse avant de leur conférer le don du Saint-Esprit, parce qu'il y avait un manque probable d'exactitude ou d'autorité dans leur premier baptême. [41] Nous lisons le récit d'une manifestation remarquable de pouvoir parmi le peuple de Samarie, [42] au milieu duquel Philippe alla prêcher le Seigneur Jésus; le peuple, d'un seul et même accord, accepta son témoignage et demanda le baptême. Pierre et Jean allèrent alors chez eux et par leur ministère, le Saint-Esprit descendit sur les nouveaux convertis; jusqu'alors, bien que tous eussent été baptisés, aucun d'entre eux n'avait cependant reçu le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit ne demeure pas dans des tabernacles impurs et indignes. Paul fait cette déclaration sublime que l'homme peut devenir le temple de Dieu, l'Esprit de Dieu demeurant en lui; et l'apôtre spécifie le châtiment prévu quand on souille un édifice sanctifié par une présence aussi sainte. [43] La foi en Dieu mène à la repentance des péchés, celle-ci est suivie du baptême d'eau pour la rémission des péchés, et celle-ci, à son tour, du don du Saint-Esprit, ou du droit et du titre à l'association personnelle et à l'inspiration du Saint-Esprit, par le pouvoir duquel viennent la sanctification et les dons particuliers de Dieu.

Une exception à cet ordre prescrit est rapportée dans le cas du pieux Gentil, Corneille: Le Saint-Esprit descendit sur lui et sur toute sa famille avec une telle puissance qu'ils parlèrent de nouvelles langues pour la glorification de Dieu, et cela avant leur baptême. [44] Mais nous trouvons raison suffisante pour cette déviation de l'ordre habituel dans le préjugé que les Juifs nourrissaient à l'égard des autres nations, préjugé qui aurait empêché Pierre d'administrer les ordonnances de l'évangile aux Gentils, si le Seigneur ne lui avait pas donné des instructions directes. Dans cet état de choses, cet acte de l'apôtre fut condamné par son propre peuple; mais il répondit à leurs critiques en rapportant la leçon que Dieu lui avait donnée et la manifestation de la preuve indéniable de la volonté divine lorsque Corneille et sa famille reçurent le don du Saint-Esprit avant le baptême.

Dans un autre sens, le Saint-Esprit a fréquemment opéré pour le bien par l'intermédiaire de personnes qui n'étaient pas baptisées. En effet, une certaine mesure de son pouvoir est donnée à tous les hommes, car, comme nous l'avons déjà vu, le Saint-Esprit communique l'intelligence, la sagesse, la direction, le développement, la vie. La manifestation du pouvoir de Dieu, que les opérations de l'Esprit révèlent clairement, sont visibles dans les triomphes des beaux-arts, les découvertes de la science et les événements de l'histoire; bien que, malgré tout cela, l'esprit charnel puisse croire que Dieu ne s'intéresse pas directement à l'homme. Pas une seule vérité n'a été ajoutée au patrimoine de l'humanité si ce n'est par le pouvoir de ce grand esprit qui existe pour exécuter la volonté du Père et du Fils. Et cependant, la compagnie réelle du Saint-Esprit, le droit divinement accordé de jouir de ses services, le baptême de feu qui sanctifie, ne sont donnés comme bien permanent et personnel qu'aux candidats au salut qui sont remplis de foi, repentants et baptisés. Et ce don demeurera avec tous ceux-là, à moins qu'il ne soit perdu par la transgression.

Le don du Saint-Esprit, qui doit être considéré comme un droit accordé d'avoir recours à ses services, est effectué par l'ordonnance, suivante; une bénédiction orale est prononcée sur la tête du candidat, par l'autorité spécifiée de la Sainte Prêtrise, bénédiction qui est accompagnée de l'imposition des mains de celui ou de ceux qui officient. Les Ecritures juives prouvent que ce fut le mode suivi par les apôtres d'autrefois; l'histoire montre que ce fut le mode pratiqué par les premiers Pères chrétiens; le Livre de Mormon atteste clairement que ce fut la méthode reconnue parmi les Néphites. Et l'autorité pour observer la même pratique dans la dispensation actuelle est venue directement du ciel.

Parmi les cas rapportés dans le Nouveau Testament, nous pouvons mentionner les suivants. Pierre et Jean conférèrent le Saint-Esprit sur les convertis de Philippe à Samarie et l'ordonnance fut administrée par la prière et l'imposition des mains. [45] Paul administra cette ordonnance de la même manière aux Ephésiens qu'il avait fait baptiser; et « Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient ». [46] Paul mentionne également cette ordonnance lorsqu'il exhorte Timothée à ne pas négliger le don de Dieu ainsi conféré. [47] De plus, nous apprenons, par l'épître aux Hébreux, que les ordonnances et les principes cardinaux de l'Eglise du Christ comprennent l'imposition des mains suivant le baptême. [48]

Alma invoquait de cette façon le pouvoir du Saint-Esprit en faveur de ses collaborateurs: [49] « Alma imposa les mains sur tous ceux qui l'accompagnaient. Et voici, comme, il leur imposait les mains, ils furent remplis du Saint-Esprit ». Le Sauveur conféra l'autorité aux douze disciples néphites, [50] en les touchant un par un; c'est ainsi qu'ils furent commissionnés du pouvoir de conférer le Saint-Esprit.

Dans la dispensation courante, un des devoirs de la Prêtrise est « de confirmer ceux qui sont baptisés dans l'Eglise, en imposant les mains pour le baptême de feu et du Saint-Esprit ». [51] Le Seigneur a promis que le don du Saint-Esprit suivrait ces actes autorisés de ses serviteurs. [52] L'ordonnance de l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit est associée à celle de la confirmation dans l'Eglise. L'ancien qui officie, agissant au nom et par l'autorité de Jésus-Christ, dit: « Recevez le Saint-Esprit », et « Je vous confirme membre de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ». Même ces paroles ne sont pas prescrites, mais leur sens devrait être exprimé; l'officiant peut ajouter toute autre bénédiction ou invocation selon l'inspiration de l'Esprit du Seigneur.

L'autorité de conférer ainsi le Saint-Esprit appartient à la prêtrise supérieure ou Prêtrise de Melchisédek, [53] tandis que le baptême d'eau peut être administré par un prêtre chargé des ordonnances de la prêtrise inférieure ou Prêtrise d'Aaron. [54] Cet ordre dans l'autorité, donné par la révélation, explique le fait que, bien que Philippe eût l'autorité d'administrer l'ordonnance du baptême aux Samaritains convertis, d'autres, qui détenaient la Prêtrise supérieure, durent être envoyés pour conférer le Saint-Esprit à ces mêmes personnes. [55]

Les dons de l'Esprit. - Comme nous l'avons déjà noté, l'office spécial du Saint-Esprit est d'éclairer et d'ennoblir l'esprit, de purifier et de sanctifier l'âme, d'inciter aux bonnes oeuvres, et de révéler les choses de Dieu. Mais, outre ces bénédictions générales, certaines investitures spéciales bien déterminées ont été promises dans le cadre des dons du Saint-Esprit. Le Sauveur a dit: « Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents, et s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris ». [56]

Ces dons de l'esprit sont répartis selon la sagesse de Dieu pour le salut de ses enfants. Voici ce que Paul dit à leur sujet: « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance... Il y a diversité de dons, mais le même Esprit... Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée, pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit; à un autre, le don d'opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, la diversité des langues; à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut ». [57]
 

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[1] Voir Matt. 3: 2, 3, 11; Marc 1: 8; Luc 3: 16.
[2] Jean 1: 29-33.
[3] Voir Jean 3:3-5.
[4] Voir Jean 14: 16, 17, 26; 15: 26; 16: 7, 13.
[5] Voir Actes 1: 5.
[6] Voir Actes 2: 1-4.
[7] Voir Actes 2: 38.
[8] Voir 2 Néphi 31: 8, 12-14, 17.
[9] Voir 3 Néphi 11:35; 12:2.
[10] D&A. 84:64.
[11] Voir Matt. 3:16; 12:28; 1 Néphi 13:12.
[12] Voir 1 Néphi 4:6; 11:8; Mosiah 13:5; Actes 2:4; 8:29; 10:19; Rom. 8: 10, 26; 1 Thess 5: 19.
[13] Voir Jean 14: 16, 26; 15: 26.
[14] Voir Jean 15: 26; 16; 13.
[15] Voir Jean 14: 26; 16: 13; note 1, à la fin du chapitre. 1,
[16] Voir Jean 15: 26.
[17] Voir Jean 16: 8.
[18] Voir Actes 10: 19; 13: 2; Apo. 2: 7; 1 Néphi 4: 6 ;11 :2-12.
[19] Voir Rom. 8: 26.
[20] Voir Eph. 4:30.
[21] Voir 1 Cor. 2: 4-10.
[22] Voir Mosiah 3: 19.
[23] Voir Alma 7: 13.
[24] 1 Néphi 11: 11.
[25] D&A 130: 22.
[26] Voir Luc 1:15, 67; 4:1; Actes 6:3; 13:9; Alma 36.24; D&A 107 :56.
[27] Voir Gen. 1:2; Néh. 9: 20; Job 26: 13; Ps. 104:30 Es. 42, 1; Actes 10: 19; 1 Néphi 10 19; Alma 12: 3; D&A 97: 1 ; 105: 36; voir note 3, à la fin du Chapitre.
[28] Jean 14: 26.
[29] D&A 45: 57.
[30] D&A 84: 45-47.
[31] Voir D&A 136: 33.
[32] Voir 1 Néphi 10: 19.
[33] Voir D&A 121: 43.
[34] Voir Alma 13: 12.
[35] Voir D&A 18: 19.
[36] Voir Jean 15:26; Actes 5 .32; 20: 23; 1 Cor. 2: 11; 12: 3; 3 Néphi 11:32.
[37] Voir D&A 107:56.
[38] Jean 14: 16, 17.
[39] Voir Actes 2: 38.
[40] Voir Matt. 3 : 11; Marc 1: 8.
[41] Voir Actes 19: 1-7, voir p. 166.
[42] Voir Actes 8:5-8, 12, 14-17.
[43] Voir 1 Cor. 3:16; voir aussi 6: 19; 2 Cor. 6: 16; D&A 93 -.35.
[44] Voir Actes, chap. 10.
[45] Voir Actes 8 : 14-17; lire le récit sur Simon le magicien dans le même chapitre.
[46] Voir Actes 19: 2-6.
[47] Voir 2 Tim. 1: 6.
[48] Voir Héb. 6: 1, 2; voir note 2, à la fin du chapitre.
[49] Voir Alma 31: 36.
[50] Voir 3 Néphi 18: 3 6, 3 7.
[51] D&A 20: 41, 43; voir note 4, à la fin du chapitre.
[52] Voir D&A 35 6; 39: 6, 23; 49: 11-14.
[53] Voir D&A 20: 38-43.
[54] Voir D&A 20 46, 50.
[55] Voir Actes 8: 5-17.
[56] Marc 16: 17, 18; D&A 84: 65-73.
[57] 1 Cor. 12: 1-11; voir aussi Moroni 10: 8-19.

NOTES DU CHAPITRE 8

1. Effets du Saint-Esprit sur l'individu. - « Un être intelligent à l'image de Dieu possède chaque organe, attribut, sens, sympathie, affection, volonté, sagesse, amour, pouvoir et don possédé par Dieu lui-même. Mais l'homme, dans son état rudimentaire, ne les possède que dans un sens subordonné du mot. Ou, en d'autres termes, ces attributs sont en embryon et doivent être graduellement développés. ils ressemblent à un bourgeon, à un germe qui se développe graduellement et devient fleur et puis, par progression, produit le fruit mûr selon son espèce. Le don du Saint-Esprit s'adapte à tous ces organes ou attributs. Il éveille toutes les facultés intellectuelles, accroît, agrandit, répand et purifie toutes les passions et affections naturelles et les adapte par le don de la sagesse, à leur usage légitime. Il inspire, développe, cultive et mûrit toutes les sympathies bien placées, les joies, les goûts, et les sentiments et affections apparentés de notre nature. Il inspire la vertu, l'amabilité, la bonté, la tendresse, la gentillesse et la charité. Il développe la beauté, les formes et les traits de la personne. Il tend à la santé, à la vigueur, à l'animation et au sentiment social. Il développe et donne de la vigueur à toutes les facultés de l'homme physique et intellectuel. Il développe, fortifie et règle les nerfs. En résumé, il est pour ainsi dire comme de la moelle pour les os, de la joie pour le cœur, de la lumière pour les yeux, de la musique pour les oreilles et de la vie pour tout l'être. » - Parley P. Pratt, dans Key to Theology, pp. 96, 97 (4e éd.)

2. L'imposition des mains. - D'après les Ecritures citées, il est clair que le procédé ordinaire employé pour conférer le don du Saint-Esprit consistait, en partie, en l'imposition des mains par ceux qui en avaient l'autorité. (Actes 8: 17; 9: 17; 19: 2-6; Alma 31: 36; 3 Néphi 18: 36, 37; D&A 20: 41.) Le même signe extérieur marqua d'autres actes autorisés; par exemple l'ordination à la Prêtrise et l'administration aux affligés. Il est probable que Paul faisait allusion à l'ordination de Timothée, quand il l'exhorta ainsi: « Ne néglige pas le don qui est en toi et qui t'a été donné par prophétie, avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens. » (1 Tim. 4: 14.) Et de nouveau: « C'est pourquoi je t'exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition des mains. » (2 Tim. 1 . 6.) La première ordination à la Prêtrise dans les derniers temps fut faite par l'imposition des mains par Jean-Baptiste. (D&A 13.) Il est certain que le Christ, pour guérir les malades, leur imposa quelquefois les mains. (Marc 6: 5); et il laissa à ses Apôtres la promesse que la guérison suivrait l'imposition des mains faite par l'autorité. (Marc 16: 15, 18.) La même promesse a été répétée de nos jours. (D&A 42: 43, 44.) Cependant, malgré l'importance donnée à ce signe d'autorité, l'imposition des mains n'est qu'exceptionnelle dans les pratiques des nombreuses sectes de nos jours qui professent être chrétiennes.

3. L'opération du Saint-Esprit. - Les moyens par lesquels le Saint-Esprit opère ne sont pas plus le Saint-Esprit en personne que la lumière, la chaleur et l'énergie actinique du soleil ne sont le soleil lui-même. L'infLucnce, l'esprit ou le pouvoir du Saint-Esprit est un pouvoir de lumière et de progression, et celles-ci sont données à l'homme en proportion de sa réceptivité et de sa dignité; mais le droit à l'administration spéciale du troisième membre de la Divinité peut seulement être obtenu par l'obéissance aux commandements préliminaires de l'évangile: la foi, la repentance et le baptême. Le Saint-Esprit est un personnage individuel, le troisième membre de la Divinité; l'Esprit Saint, dans un sens distinctif, est « l'essence divine » au moyen de laquelle la Divinité opère sur l'homme et dans la nature. - Voyez Jesus the Christ, p. 720.

4. Manière de conférer le Saint-Esprit. - Des questions peuvent s'élever quant au mode de confirmation et de dispensation du Saint-Esprit, et particulièrement s'il convient de dire: Recevez le Saint-Esprit ou Recevez le don du Saint-Esprit. Puisque la compagnie du Saint-Esprit embrasse toutes les grâces et dons spirituels autant. qu'ils soient mérités et appropriés aux personnes, l'Eglise enseigne que les anciens qui officient en confirmant les candidats baptisés emploient la formule -. Recevez le Saint-Esprit.

En expliquant la réception du Saint-Esprit par les anciens apôtres, la Première Présidence de l'Eglise publia une déclaration intéressante le 5 février 1916. Voir Deseret News de cette date et Improvement Era, mars 1916 et pour un extrait du même, voir Jesus the Christ, p. 720.
 


 

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