CHAPITRE 10 : L'AUTORITÉ DANS LE MINISTÈRE
ARTICLE 5. - Nous croyons qu'un homme doit être appelé de Dieu par
prophétie et par l'imposition des mains, par ceux qui détiennent
l'autorité, pour prêcher l'évangile et en administrer les ordonnances.
HOMMES APPELÉS DE DIEU
Exemples scripturaux. - Il n'est pas moins conforme à la voix de la raison
humaine qu'en harmonie avec le plan d'organisation parfaite qui
caractérise l'Eglise de Jésus-Christ, que tous ceux qui administrent les
ordonnances de l'évangile soient appelés et commissionnés par l'autorité
divine avant de pouvoir remplir leurs devoirs sacrés. Les Ecritures
soutiennent ce point de vue de façon absolue; elles nous présentent toute
une succession d'hommes dont la vocation divine est attestée, et dont les
oeuvres puissantes proclament un pouvoir plus grand que celui des forces
humaines laissées à elles-mêmes. D'un autre côté, on ne trouve pas, dans
les Saintes Ecritures, un seul cas où quelqu'un se soit approprié
l'autorité d'officier dans les ordonnances sacrées et ait été accepté du
Seigneur dans une telle administration.
Considérons le cas de Noé qui «trouva grâce aux yeux de l'Eternel» [1]au
milieu d'un monde plongé dans l'iniquité. C'est à lui que le Seigneur
parla, lui faisant part de son courroux contre les méchants habitants de
la terre et de l'intention divine au sujet du déluge, et c'est à lui que
le Seigneur montra comment il devait bâtir l'arche et la remplir. On sait
que Noé proclama la parole de Dieu à ses contemporains pervers, par ce que
Pierre dit de la mission du Christ dans le monde des esprits - que le
Sauveur prêcha parmi ceux qui s'étaient montrés désobéissants aux jours de
Noé, en dépit de la patience de Dieu à leur égard, et qui, par conséquent,
avaient dû subir les privations de la prison dans l'intervalle. [2]
Personne ne peut mettre en doute la source divine de l'autorité de Noé, ni
la justice de la rétribution qui suivit le rejet volontaire de ses
enseignements, car ses paroles étaient les paroles de Dieu.
Il en est de même pour Abraham, que le Seigneur appela [3] et avec lequel
il fit alliance pour toutes les générations de sa postérité. Isaac [4]
reçut la même faveur, et aussi Jacob, [5] à qui le Seigneur se manifesta
lorsqu'il reposait sur son oreiller de pierre dans le désert. La voix du
Seigneur parvint à Moïse [6] du milieu de l'ardeur du feu, appelant et
chargeant l'homme de se rendre en Egypte et d'en délivrer le peuple dont
les cris étaient montés jusqu'à lui avec tant d'effet. Aaron [7] fut
appelé à aider son frère dans cette oeuvre; et plus tard, Aaron et ses
fils [8] furent choisis, par commandement divin, du milieu des enfants
d'Israël, pour servir dans l'office de prêtre. Lorsque Moïse [9] vit que
ses jours étaient comptés, il demanda au Seigneur de désigner son
successeur à la position sacrée qu'il occupait; et, par commandement,
Josué, fils de Nun, fut choisi pour remplir ces fonctions particulières.
Samuel, qui devint un grand prophète en Israël, commissionné pour
consacrer, commander et réprimander les rois, diriger les armées, et
servir d'oracle de Dieu au peuple, fut choisi alors qu'il était tout jeune
garçon et appelé par la voix du Seigneur. [10] Tel était le pouvoir qui
suivit cet appel que tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beershéba, sut que
Samuel était établi comme prophète du Seigneur. [11] Les Ecritures nous
parlent de beaucoup d'autres hommes puissants, qui reçurent leur pouvoir
de Dieu, et dont l'histoire nous montre en quel honneur le Seigneur tient
ses ministres autorisés. Songeons à la vision céleste par laquelle Esaïe
fut appelé et instruit dans les devoirs de son office prophétique; [12] à
Jérémie, à qui la parole du Seigneur fut adressée aux jours de Josias;
[13] au prêtre Ezéchiel, qui fut le premier à recevoir le message divin
dans le pays des Chaldéens [14] et qui la reçut aussi plus tard, à
différentes reprises à Osée, [15] et à tous les autres prophètes jusqu'à
Zacharie [16] et Malachie [17].
Les apôtres du Seigneur furent appelés par sa propre voix à l'époque de
son ministère; et l'autorité du Sauveur est indiscutable, justifiée
qu'elle est par les oeuvres puissantes de l'expiation accomplie au milieu
des souffrances et de l'angoisse de la mort, et par les déclarations du
Père. Pierre et André, son frère, alors qu'ils jetaient leurs filets dans
la mer, furent appelés ainsi: «Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs
d'hommes»; [18] et peu après, Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
reçurent le même appel. Il en fut de même pour tous ces Douze qui
collaborèrent au ministère du Maître. Et il apparut après sa résurrection,
aux onze apôtres qui étaient demeurés fidèles, leur donnant des
commissions spéciales pour l’œuvre du royaume. [19] Le Christ affirme
expressément qu'il a choisi ses apôtres, et qu'il les a ordonnés à leur
glorieux office. [20]
Au cours de la période qui suivit immédiatement la mission terrestre du
Christ, les ministres de l'évangile furent tous choisis et nommés par une
autorité indiscutable. Matthias fut choisi par le sort mais après que la
volonté du Seigneur eût été invoquée, pour remplir la place laissée
vacante dans le groupe des Douze par la mort de Judas Iscariot. Saul de
Tarse, par la suite Paul, l7apôtre, qui avait été converti avec des signes
étonnants et des manifestations merveilleuses, [21] dut être commissionné
officiellement à l’œuvre que le Seigneur désirait lui voir accomplir. Et
on nous dit que le Saint-Esprit parla aux prophètes et aux instructeurs de
l'Eglise à Antioche, alors que ceux-ci jeûnaient devant le Seigneur, et
leur dit: «Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je
les ai appelés». [22]
L'ordination des hommes au ministère, sanctionnée par les précédents
scripturaux et établie par révélation directe de la volonté de Dieu, doit
s'effectuer par le don de prophétie et par l'imposition des mains par ceux
qui possèdent l'autorité requise. Par prophétie, on entend le droit de
recevoir et le pouvoir d'interpréter les manifestations de la volonté
divine. Nous avons déjà vu dans plusieurs des cas déjà cités, que
l'imposition des mains est une partie habituelle de l'ordonnance;
néanmoins, les Ecritures rapportent de nombreuses ordinations aux offices
de la Prêtrise sans spécifier l'imposition des mains ni aucun autre
détail. De tels cas ne justifient pas la conclusion que l'imposition des
mains fut omise. Et, à la lumière de la révélation moderne, il est clair
que l'imposition des mains accompagnait habituellement l'ordination ainsi
que la confirmation de bénédictions [23] et le don du Saint-Esprit.
C'est ainsi que la Sainte Prêtrise fut transmise d'Adam à Noé sous les
mains des pères. [24] Enos fut ordonné de la main d'Adam; et il en fut de
même pour Mahalaléel, Jared, Enoch et Métuschélah. Lamech fut ordonné de
la main de Seth; Noé reçut son autorité de la main de Métuschélah.
Et on peut ainsi suivre la Sainte Prêtrise, conférée sous l'inspiration de
l'esprit de prophétie, par la main de l'un sur l'autre, jusqu'au temps de
Moïse. Melchisédek, qui conféra cette autorité à Abraham, reçut la sienne
par la lignée directe de ses pères, depuis Noé. Esaïas, contemporain
d'Abraham, reçut son ordination sous la main de Dieu. De la main d'Esaïas,
l'autorité fut transmise à Gad, puis, de la même manière, à Jérémie, à
Elihu, à Caleb, et à Jéthro, le prêtre de Madian, celui-là même qui
ordonna Moïse. [25] Josué, le fils de Nun, fut mis à part, selon les
instructions de Dieu, par l'imposition des mains de Moïse. [26]
A l'époque des apôtres, les circonstances rendirent nécessaire la
nomination d'officiers spéciaux dans l'Eglise pour prendre soin des
pauvres et distribuer des approvisionnements; ces officiers furent choisis
avec soin et mis à part par la prière et l'imposition des mains. [27]
Timothée fut ordonné de la même façon, comme en témoignent les
exhortations que lui adresse Paul: «Ne néglige pas le don qui est en toi,
et qui t'a été donné par prophétie avec l'imposition des mains de
l'assemblée des anciens». [28] Et aussi: «C'est pourquoi je t'exhorte à
ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains». [29]
Le Seigneur s'est engagé par alliance à reconnaître les actes de ses
serviteurs autorisés. Le Saint-Esprit viendra sur tous ceux à qui les
anciens de l'Eglise le promettent après un baptême acceptable. [30] Tout
ce que la Prêtrise lie ou délie sur terre, en accord avec les
commandements du Seigneur, doit être lié ou délié dans les cieux; [31] les
malades sur lesquels les anciens imposent les mains doivent guérir; [32]
et beaucoup d'autres signes doivent accompagner ceux qui croient. Le
Seigneur est tellement jaloux du pouvoir d'officier en son nom que, lors
du jugement, tous ceux qui auront aidé ou persécuté ses serviteurs seront
récompensés ou punis comme s'ils avaient fait ces choses à lui-même. [33]
Les administrations inautorisées dans les fonctions sacerdotales ne sont
pas seulement sans valeur, mais constituent en plus un grave péché. Dans
ses rapports avec les hommes, Dieu reconnaît et honore la Prêtrise établie
sous sa direction et ne sanctionne aucune usurpation d'autorité. C'est la
leçon que nous enseigne le cas de Korê et de ses amis, qui se soulevèrent
contre l'autorité de la Prêtrise en ce sens qu'ils prétendirent, à tort,
avoir le droit de remplir lés fonctions de prêtre. Le Seigneur les châtia
promptement de leurs péchés; à son commandement la terre se fendit et
engloutit tous ces gens ainsi que tous leurs biens. [34]
Considérez aussi l'affliction qui s'abattit sur Marie, la sœur de Moïse,
qui était prophétesse en Israël. [35] Avec Aaron, elle murmura contre
Moïse, disant: «Est-ce seulement par Moïse que l'Eternel parle ? - Et
l'Eternel l'entendit». [36] Jéhovah descendit dans une nuée et se tint
devant la porte du Tabernacle, dénonçant leur présomption et justifiant
l'autorité de son oracle, Moïse. Lorsque la nuée quitta le Tabernacle on
vit que Marie était lépreuse, blanche comme neige. Selon la loi, elle fut
conduite hors du camp d'Israël. Cependant, en réponse aux supplications
ferventes de Moïse, le Seigneur guérit la femme et il lui fut permis, par
la suite, de rentrer dans le camp.
Considérez le sort d'Uzza, l'Israélite qui trouva une mort soudaine dans
la colère de Dieu, parce qu'il avait étendu la main pour soutenir l'arche
de l'alliance. [37] Uzza fit cela en dépit de la loi qui interdisait à
tous, sauf aux prêtres, de toucher tout ce qui avait trait à l'arche de
l'alliance; nous lisons que pas même les porteurs attitrés de l'arche
n'avaient la permission d'en toucher la partie la plus sacrée sous peine
de mort. [38]
Pensez aussi à Saül, qui avait été appelé, alors qu'il se trouvait dans
les champs, pour devenir roi d'Israël. Lorsque les Philistins marchèrent
contre Israël, à Micmash, Saül attendit Samuel, [39] dont la main l'avait
oint roi[40] et qu'il avait toujours considéré comme son guide aux jours
de son humilité; il avait demandé au prophète de venir offrir des
sacrifices au Seigneur en faveur du peuple. Mais, s'impatientant devant le
retard de Samuel, Saül prépara l'holocauste lui-même, oubliant que bien
qu'il occupât le trône, et portât la couronne et le sceptre, ces insignes
du pouvoir royal ne lui donnaient même pas le droit d'officier comme
diacre dans la Prêtrise de Dieu; et c'est pour cela, et pour d'autres cas
encore où il se montra trop présomptueux, qu'il fut rejeté par Dieu et
qu'un autre devint roi à sa place.
Un exemple frappant de la jalousie divine, qui est le juste zèle, à propos
des fonctions sacerdotales, est l'expérience d'Ozias, roi de Juda. Il fut
élevé sur le trône à l'âge de seize ans; et aussi longtemps qu'il
rechercha le Seigneur, il prospéra à tel point que son nom devint la
terreur de ses ennemis. Mais il laissa l'orgueil envahir son cœur et
entretint l'illusion que sa royauté le rendait suprême. Il entra dans le
Temple et essaya de brûler de l'encens sur l'autel. Horrifiés devant ce
blasphème, Azaria, le souverain sacrificateur du Temple et, avec lui,
quatre-vingts sacrificateurs de l'Eternel, s'opposèrent au roi et lui
dirent: «Tu n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des parfums à l'Eternel !
Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été
consacrés pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché». A
cette réprimande et à cette condamnation de la part de ses sujets, bien
qu'ils fussent prêtres du Seigneur, le roi se mit en colère; mais, à
l'instant même, le fléau de la lèpre s'abattit sur lui; les signes de
cette maladie redoutée apparurent sur son front; devenu maintenant
physiquement impur, sa présence souillait d'autant plus le sanctuaire
divin. Azaria et les autres prêtres jetèrent le roi hors du Temple; et,
maudit, Ozias s'enfuit de la maison du Seigneur pour ne plus jamais
franchir son enceinte sacrée. Au sujet du reste de son châtiment, nous
lisons ce qui suit: «Le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et
il demeura dans une maison écartée comme lépreux; car il fut exclu de la
maison de l'Eternel». [41]
Une illustration saisissante de la futilité des faux rites ou de la forme
seule des ordonnances sacrées lorsque l'autorité en est absente, c'est
l'histoire des sept fils de Scéva, que l'on trouve dans le Nouveau
Testament. Ceux-ci, avec tant d'autres, s'étaient émerveillés devant le
pouvoir miraculeux que possédait Paul lequel fut tellement béni du
Seigneur dans son apostolat que les malades étaient guéris et les mauvais
esprits chassés par le simple contact de mouchoirs et de linges envoyés
par lui. Les fils de Scéva, que le chroniqueur sacré met au nombre des
exorcistes juifs ambulants, essayèrent aussi de chasser un mauvais esprit:
«Je vous conjure par Jésus que Paul prêche», dirent-ils. Mais l'esprit
malin les railla pour leur manque d'autorité, s'exclamant: «Je connais
Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous ?». Alors la
personne affligée en qui le mauvais esprit habitait «s'élança sur eux, se
rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu'ils
s'enfuirent de cette maison nus et blessés». [42]
Vrais et faux instructeurs. - Nul, si ce n'est ceux qui sont dûment
autorisés à enseigner, ne peut être considéré comme véritable prédicateur
de la parole de Dieu. Les remarques de Paul au sujet des souverains
sacrificateurs sont applicables à chaque office de la Prêtrise: «Nul ne
s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron».
[43] Et Aaron, comme nous l'avons déjà vu, fut appelé par l'intermédiaire
de Moïse, auquel Dieu avait révélé sa volonté à ce sujet. Cette autorité
d'agir au nom du Seigneur est donnée à ceux-là seuls qui sont choisis par
Dieu; il ne suffit pas de la demander pour la recevoir; on ne l'achète pas
avec de l'or. Nous lisons que Simon, le magicien, convoitait le pouvoir
que possédaient les apôtres; il leur offrit de l'argent, disant:
«Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains
reçoive le Saint-Esprit». Mais Pierre, rempli d'une juste indignation, lui
répondit - «Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don
de Dieu s'acquérait à prix d'argent. Il n'y a pour toi ni part ni lot dans
cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu». [44]
Les apôtres d'autrefois savaient que les hommes essayeraient de s'arroger
le droit d'officier dans les choses divines, devenant ainsi les serviteurs
de Satan. S'adressant à une conférence d'anciens d'Ephèse, Paul prophétisa
ces maux et avertit les bergers du troupeau de bien veiller à ceux dont
ils avaient la charge, [45] et, dans une épître à Timothée, l'apôtre
réitéra cette prophétie. L'exhortant à prêcher la parole avec diligence,
il déclara: «Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la
saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses
agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres
désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les
fables». [46] Les déclarations de Pierre sur le même sujet ne sont pas
moins claires. S'adressant aux saints de son temps, il mentionne les faux
prophètes d'autrefois et ajoute Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui
introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a
rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine... Plusieurs les suivront
dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause
d'eux ».[47]
L'autorité divine dans la dispensation actuelle. Nous affirmons que
l'autorité d'administrer au nom de Dieu existe et opère dans l'Eglise de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours aujourd'hui; et que ce pouvoir
ou commission fut conféré aux premiers officiers de l'Eglise, par
ordination sous les mains de ceux qui avaient détenu ce même pouvoir au
cours de dispensations précédentes. Le fait que l'autorité de la Sainte
Prêtrise devait être enlevée de la terre à la mort des apôtres et que,
nécessairement, elle devait être restaurée par les cieux avant que
l'Eglise pût être établie de nouveau, peut être démontré par les
Ecritures. Le 15 mai 1829, tandis que Joseph Smith et Oliver Cowdery
étaient occupés à prier avec ferveur pour obtenir des instructions au
sujet du baptême pour la rémission des péchés, dont Joseph Smith avait
trouvé mention dans les plaques dont il était alors occupé à traduire le
Livre de Mormon, un messager du ciel descendit dans une nuée de lumière.
Il annonça qu'il était Jean, appelé autrefois Baptiste, et déclara qu'il
était venu sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, qui détenaient
les clefs de la Prêtrise supérieure. L'ange imposa les mains sur les deux
jeunes gens et les ordonna à l'autorité, disant: «A vous, mes compagnons
de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d'Aaron qui détient
les clefs du ministère d'anges, de l'évangile de repentance et du baptême
par immersion, pour la rémission des péchés; et elle ne sera plus jamais
enlevée de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau
une offrande au Seigneur selon la justice». [48]
Peu de temps après cet événement, Pierre, Jacques et Jean apparurent à
Joseph Smith et à Oliver Cowdery, et, les ordonnèrent tous deux à la
Prêtrise supérieure, dite de Melchisédek, leur conférant les clefs de
l'apostolat, que ces messagers célestes avaient détenues et exercées au
cours de la dispensation précédente de l'évangile. Cet ordre de la
Prêtrise détient l'autorité sur tous les offices de l'Eglise, et comprend
le pouvoir d'administrer dans les choses spirituelles; [49] par
conséquent, toute l'autorité et tous les pouvoirs nécessaires pour établir
et développer l'Eglise furent restaurés sur terre par cette visitation.
Personne ne peut officier dans aucune des ordonnances de l'Eglise de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, à moins d'avoir été ordonné à
l'ordre ou à l'office particulier de la Prêtrise, par ceux qui possèdent
l'autorité requise. Ainsi, personne ne reçoit la Prêtrise si ce n'est des
mains de quelqu'un qui détient cette Prêtrise lui-même; et celui-ci doit
l'avoir reçue d'autres qui furent commissionnés avant lui. Et ainsi,
quiconque détient, aujourd'hui, la Sainte Prêtrise peut faire remonter son
autorité aux mains de Joseph Smith, le Prophète, [50] qui reçut son
ordination des mains des apôtres Pierre, Jacques et Jean; et ils avaient
été ordonnés par Jésus-Christ. Il est évident, d'après les Ecritures, que
les hommes qui sont appelés par Dieu à exercer l'autorité du ministère sur
cette terre, ont pu être choisis pour remplir une telle mission avant même
d'avoir revêtu leur corps mortel. C'est à juste titre que cette question
réclame notre attention dans le cadre de ce chapitre; et son examen nous
amène aux sujets qui suivent.
LA PRÉORDINATION ET LA PRÉEXISTENCE
La préordination. - Au cours d'une entrevue avec Abraham, le Seigneur
révéla beaucoup de choses qui sont ordinairement cachées aux mortels.
Voici ce que le patriarche écrivit à ce sujet: «Or, le Seigneur m'avait
montré, à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que
le monde fût; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles
et de grandes. Et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient bonnes, et il
se tint au milieu d'elles et il dit: «De ceux-ci je ferai mes gouverneurs.
Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits, et il vit qu'ils étaient
bons, et il me dit: «Abraham, tu es l'un d'eux; tu fus choisi avant ta
naissance». [51] C'est là l'une des nombreuses preuves scripturales que
les esprits des hommes existaient avant leur probation terrestre dans une
condition dans laquelle ces intelligences vécurent et exercèrent leur
libre arbitre avant de revêtir des corps mortels. Ainsi, la nature, la
disposition et les tendances des hommes sont connues du Père de leur
esprit, avant même qu'ils ne naissent dans la mortalité. La parole du
Seigneur fut adressée à Jérémie, lui disant qu'avant d'avoir été conçu
dans la chair, il avait été ordonné pour servir de prophète aux
nations[52]
Les preuves abondent que Jésus-Christ fut choisi et ordonné pour être le
Rédempteur du monde, même au commencement. Nous lisons la position
prééminente qu'il occupait parmi les fils de Dieu lorsqu'il s'offrit en
sacrifice pour exécuter la volonté du Père. C'est lui qui «a été
prédestiné avant la fondation du monde». [53]
Paul enseigna la doctrine de la sélection divine et de la préordination
comme suit: «Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés
à être semblables à l'image de son Fils... Et ceux qu'il a prédestinés, il
les a aussi appelés». [54] Et aussi: «Dieu n'a point rejeté son peuple
qu'il a connu d'avance». [55]
Alma, le prophète néphite, parla des prêtres qui avaient été ordonnés
selon l'ordre du Fils et ajouta: «Et voici de quelle manière ils étaient
ordonnés - appelés et préparés dès la fondation du monde selon la
prescience de Dieu, à cause de leur foi extrême et de leurs bonnes
oeuvres; laissés libres avant tout de choisir le bien ou le mal et ayant
choisi le bien et fait preuve d'une foi extrêmement grande, ils sont
appelés d'un saint appel, oui, de ce saint appel qui a été préparé avec et
selon une rédemption préparatoire pour ceux-là». [56]
La préordination n'implique pas la contrainte. La doctrine de la
prédestination absolue, résultant en l'annulation du libre-arbitre de
l'homme, a été proclamée, avec diverses modifications, par différentes
sectes. Néanmoins, de tels enseignements ne sont absolument pas justifiés,
ni par la lettre, ni par l'esprit des Ecritures sacrées. La prescience de
Dieu concernant la nature et les capacités de ses enfants lui permet de
voir ce que sera la fin de leur carrière terrestre même depuis le
commencement: «Le Seigneur... fait ces choses... elles [lui] sont connues
de toute éternité». [57] Beaucoup de gens ont été amenés à considérer
cette prescience de Dieu comme une prédestination par laquelle les âmes
sont désignées pour recevoir soit la gloire, soit la damnation avant même
de naître dans la chair, et sans égard pour leurs mérites ou démérites
individuels. Cette doctrine hérétique cherche à dépouiller Dieu de sa
miséricorde, de sa justice et de son amour; elle veut faire paraître Dieu
capricieux et égo1iste, dirigeant et créant toutes choses uniquement pour
sa propre gloire et ne se souciant pas des souffrances de ses victimes.
Qu'une telle idée de Dieu est affreuse et invraisemblable ! Elle mène à la
conclusion absurde, que la simple connaissance des événements à venir est
l'influence qui détermine l'accomplissement de ces choses. La connaissance
que possède Dieu de la nature spirituelle et humaine lui permet de
conclure avec certitude quelles seront les actions de n'importe lequel de
ses enfants dans des circonstances données; cependant, cette connaissance
n'exerce aucune contrainte sur la créature». [58]
Sans aucun doute, il sait que certains esprits n'attendent que l'occasion
de pouvoir choisir entre le bien et le mal pour choisir ce dernier et
travailler à leur propre destruction. C'est de ceux-là que Jude dit que
leur «condamnation est écrite depuis longtemps». [59] Pour leur éviter ce
sort, leur libre arbitre devrait leur être enlevé ils ne peuvent être
sauvés que par la force seulement et la contrainte est interdite par les
lois des cieux, que ce soit pour le salut ou pour la condamnation. Il y a
d'autres esprits dont l'intégrité et la fidélité ont été prouvées dans
leur état primitif; le Père sait qu'il peut avoir confiance en eux sans
réserve, et beaucoup d'entre eux sont appelés, même dans leur jeunesse
mortelle, à des tâches spéciales et glorieuses comme serviteurs
commissionnés du Très-Haut.
La préexistence des esprits. - Les faits déjà présentés au sujet de la
préordination donnent la preuve que les esprits des hommes sont passés par
un stade d'existence antérieur à leur épreuve terrestre. Cette période
prémortelle est souvent appelée. le stade de notre première enfance ou
premier état. Le fait que ces esprits ont existé en tant qu'intelligences
organisées et ont exercé leur libre arbitre au cours de ce stade antérieur
apparaît clairement dans les déclarations du Seigneur à Abraham: «Et ceux
qui gardent leur premier état recevront davantage; et ceux qui ne gardent
pas leur premier état n'auront point de gloire dans le même royaume que
ceux qui gardent leur premier état et ceux qui gardent leur second état
recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais». [60]
Aucun de ceux qui reconnaissent Jésus--Christ comme le Fils de Dieu ne
peut logiquement nier son existence prémortelle ni mettre en doute sa
position de membre de la Trinité avant de venir ici sur terre comme Fils
de Marie. L'interprétation commune donnée à l'introduction de l'évangile
de Jean soutient le point de vue de la divinité originelle de Jésus-Christ
-. «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu». Nous lisons plus loin: «Et la Parole a été faite
chair, et elle a habité parmi nous». [61] Les affirmations du Rédempteur
supportent cette vérité. Lorsque ses disciples se disputaient au sujet de
sa doctrine concernant sa personne, il dit: «Et si vous voyez le Fils de
l'Homme monter où il était auparavant ?». [62] Une autre fois, il prononça
ces paroles «Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde
maintenant je quitte le monde et je vais au Père». [63] Et ses disciples,
se réjouissant de cette déclaration bien nette qui confirmait peut-être ce
qu'ils croyaient déjà au plus profond de leur cœur, lui dirent: «Voici,
maintenant tu parles ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole...
c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu». [64] A certains
méchants Juifs qui se vantaient de ce qu'ils descendaient d'Abraham, et
qui essayaient de dissimuler leurs péchés sous le manteau du nom du grand
patriarche, le Sauveur déclara: «En vérité, en vérité, je vous le dis,
avant qu'Abraham fût, je suis». [65] En prière solennelle, le Fils
implora: «Et maintenant, toi Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la
gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût». [66] Cependant
le Christ naquit, enfant, parmi les mortels; et il est logique de déduire
que si sa naissance terrestre fut l'union d'un esprit préexistant ou
prémortel à un corps mortel, il en est de même pour la naissance de tout
membre de la famille humaine.
Mais nous ne sommes pas limités à une simple déduction basée sur une
analogie; les Ecritures enseignent clairement que les esprits des hommes
étaient connus du Seigneur avant leur avènement terrestre, et que Dieu en
connaissait le nombre. Lors de ses adieux à Israël, Moïse chanta:
«Rappelle à ton souvenir les anciens jours.... quand le Très-Haut donna un
héritage aux nations, quant il sépara les enfants des hommes, il fixa les
limites des peuples d'après le nombre des enfants d'Israël». [67] D'après
ceci, nous apprenons que la terre fut répartie entre les nations selon le
nombre des enfants d'Israël; il est donc évident que le nombre était connu
avant l'existence de la nation israélite dans la chair; cela s'explique
très facilement sur la base d'une existence antérieure au cours de
laquelle les esprits des nations futures étaient connus.
Il n'y a donc pas de place pour le hasard dans le nombre ou l'ampleur des
créations temporelles de Dieu. [68] La population de la terre est fixée
selon le nombre d'esprits désignés pour venir revêtir des corps de chair
sur cette planète; lorsque ceux-ci seront tous venus à l'époque fixée et
dans l'ordre préétabli, alors, et alors seulement, viendra la fin.
* * * * * * *
[1] Gen. 6: 8.
[2] Voir 1 Pi. 3:19, 20.
[3] Voir Gen. chaps. 12-25; P. de G. P., Abraham 2: 6-11.
[4] Voir Gen. 26: 2-5.
[5] Voir Gen. 28: 10-15.
[6] Voir Ex. 3: 210.
[7] Voir Ex. 4: 14-16, 27.
[8] Voir Ex. 28: 1.
[9] Nom, 27: 15-23.
[10] Voir 1 Sam. 3: 4-14.
[11] Voir 1 Sam. 3: 20.
[12] Voir Es. 1: 1; 2: 1; 6: 8, 9.
[13] Voir Jér 1: 2-10.
[14] Voir Ez. 1: 3.
[15] Voir Os. 1: 1.
[16] Voir Zach. 1: 1.
[17] Voir Mal. 1 : 1.
[18] Voir Matt. 4: 18-20.
[19] Voir Matt. 18: 19, 20; Marc 16: 15.
[20] Voir Jean 6: 70; 15: 16.
[21] Voir Actes, chap. 9.
[22] Voir Actes 13: 1, 2.
[23] Voir Gen. 48: 14-19; comparez 2 Rois 5; 11; Matt. 8:15; Marc 6: 5;
16: 15-18.
[24] Voir D&A 107: 40-52.
[25] Voir D&A 84: 6-14.
[26] Voir Nom. 27: 18; Deut. 34: 9.
[27] Voir Actes 6: 1-6 .
[28] 1 Tim. 4: 14.
[29] 2 Tim. 1: 6.
[30] Voir Actes 2: 38; 3 Néphi 11:35; 12:2; D&A 84: 64.
[31] Voir Matt. 16: 19; D&A 1: 8; 128: 8-11.
[32] Voir Marc 16: 15-18.
[33] Voir Matt. 18 4-6; 25: 31-46; D&A 75: 19-22; 84: 88, 90.
[34] Voir Nom. chap. 16.
[35] Voir Ex. 15; 20.
[36] Nom. chap. 12.
[37] Voir 1 Chron. 13:10.
[38] Voir Nom. 4: 15.
[39] Voir 1 Sam. 13: 5-14.
[40] Voir 1 Sam., chap. 10.
[41] 2 Chron., chap. 26.
[42] Voir Actes 19: 13-17.
[43] Héb. 5 4.
[44] Actes 8:8-24.
[45] Voir Actes 20: 28-30.
[46] 2 Tira. 4: 2-4.
[47] 2 Pi. 2: 1-3.
[48] P. de G. P., Joseph Smith 2: 69; D&A sec. 13.
[49] Voir D&A sec. 107.
[50] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[51] P. de G. P., Abraham 3: 22, 23; voir aussi Jér. 1: 4, 5.
[52] Voir Jér. 1: 4.
[53] 1 Pi. 1: 20; voir Jesus the Christ, chap. 2.
[54] Rom. 8: 29, 30.
[55] Rom. 11:2.
[56] Alma 13 :3, et 10, 11.
[57] Actes 15:18.
[58] Voir Jesus the Christ, pp. 18, 28; et The Great Apostasy, p. 19;
aussi note 2, à la fin du chapitre.
[59] Jude 4.
[60] P. de G. P., Abraham 3: 26.
[61] Jean 1: 1, 14.
[62] Jean 6:62.
[63] Jean 16: 28.
[64] Jean 16: 29, 30.
[65] Jean 8:58; voir Jesus the Christ, pp. 37, 411.
[66] Jean 17:5; 2 Néphi 9:5; 25:12; Mosiah 3:5; 13:33, 34; 15:1.
[67] Deut. 32: 7, 8.
[68] Voir note 3, à la fin du chapitre.
NOTES DU CHAPITRE 10
1. Autorité donnée par Dieu. - «La preuve la plus grande que Joseph Smith
reçut l'autorité et le pouvoir de la Sainte Prêtrise est que les oeuvres
de Jean-Baptiste, de Jésus et de ses Apôtres, sont de nouveau accomplies
sur la terre par son administration. Pour recevoir les pouvoirs de cette
prêtrise, il est nécessaire que les hommes obéissent aux lois et aux
ordonnances de l'évangile. Le Seigneur est apparu personnellement à
quelques hommes et a fait alliance avec eux comme il l'a fait avec
Abraham. (Voir Gen. 12: 1-3; 13:14-17.) Le Seigneur appela aussi
personnellement et donna l'autorité à ses douze Apôtres juifs. Ils étaient
autorisés à travailler pour lui et à agir en son nom à tel point qu'il
leur dit: «Celui qui vous reçoit, me reçoit, et celui qui, me reçoit,
reçoit celui qui m'a envoyé» (Matt. 10: 40). C'est, d'une façon plus
générale, des prophètes et des Apôtres du Christ que les hommes reçoivent
la prêtrise. Beaucoup la reçurent des mains des apôtres de la première
dispensation de l'évangile. Ceux qui l'ont reçue dans cette dispensation
des derniers jours, l'ont reçue de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery; et ce
faisant, ils l'ont reçue, par la voie légale, de Dieu le Père et de son
Fils Jésus-Christ. Ceux qui ont reçu cette prêtrise ont fait alliance avec
Dieu le Père, et le Père avec eux. Ceci est évidemment le point de vue
qu'a sur le sujet le passage de Matthieu cité plus haut. La doctrine est
plus complètement illustrée: «Et de même tous ceux qui reçoivent cette
prêtrise me reçoivent, dit le Seigneur; car celui qui reçoit mes
serviteurs, me reçoit; et celui qui me reçoit, reçoit mon Père, c'est
pourquoi tout ce qui appartient à mon Père lui sera donné; et ceci est
selon le serment et l'alliance qui appartiennent à la prêtrise.» (D&A 84:
35-39)» - Compendium, F. D. Richards et J. A. Little, pp. 66, 67.
2. Préordination et prescience. - Dans une note à l'auteur, l'Ancien J. M.
Sjodahl, du bureau de l'Historien de l'Eglise, dit: «La doctrine de la
préordination ou de l'élection, comme on l'appelle aussi, me semble être
exposée dans l'Ecriture dans le but de nous montrer que Dieu agit
indépendamment du conseil humain pour mener à bien ses buts et accomplir
ses plans dans l'intérêt de tous. Cela nous donne à comprendre que le
succès du royaume du Christ est absolument assuré, malgré l'incroyance et
l'inimitié réelle de tous les adversaires. La préordination prend en
considération la repentance, la foi et l'obéissance de la part de l'homme,
quoique l'incroyance et la désobéissance ne puissent pas empêcher, mais
seulement retarder le plan divin. Dieu est souverain dans son royaume;
c'est la grande vérité enseignée par la doctrine de la préordination.
La véritable relation entre la prescience et la préordination est
difficile à expliquer. Dieu prédit, par ses prophètes, par exemple, la
division du royaume de Salomon, la captivité d'Israël et le lieu même de
l’exil. La raison humaine conclurait naturellement que, si Dieu vit que
ces choses allaient arriver, alors elles devaient arriver, quoi que pût
faire l'homme. Mais l'histoire montre qu'elles arrivèrent par les péchés
des dirigeants et du peuple et que le Seigneur les avertit sans cesse
contre ces péchés, comme s'il avait été anxieux d'empêcher la prédiction
de devenir vraie. La désobéissance même aux avertissements devint la
justification immédiate de la punition prédite. Le peuple aurait-il pu se
repentir et éviter les calamités prédites et prévues ? Si oui, comment
auraient-elles pu être prévues si ce n'est conditionnellement? Peut-être,
l'histoire de Jonas et Ninive, en montrant que la repentance évite le
désastre même lorsqu'il est prédit, offre-t-elle la seule réponse
satisfaisante à cette question.»
3. Créations spirituelles. - La condition de la préexistence n'est pas
propre aux âmes humaines seules; toute chose sur terre a une existence
spirituelle, dont la structure temporelle ne forme que la contrepartie.
Nous lisons la création de «chaque plante des champs avant qu'elle ne fût
sur la terre, et chaque herbe des prés avant qu'elle ne crût» (Gen. 2: 5).
Ceci est montré plus complètement dans une autre révélation à Moïse: «Ce
sont là les. origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés, le
jour où moi, le Seigneur Dieu, je fis le ciel et la terre, et chaque
plante des champs avant qu'elle fût sur la terre, et chaque herbe des
champs avant qu'elle crut. Car moi, le Seigneur Dieu, je créai
spirituellement toutes les choses dont j'ai parlé, avant qu'elles fussent
naturellement sur la face de la terre... Et moi, le Seigneur Dieu, j'avais
créé tous les enfants des hommes, mais pas encore d'homme pour cultiver le
sol, car c'est dans le ciel que je les avais créés, et il n'y avait pas
encore de chair sur la terre, ni dans l'eau, ni dans l'air; mais moi, le
Seigneur Dieu, je parlai et un brouillard monta de la terre, et arrosa
toute la surface du sol. Et moi, le Seigneur Dieu, je formai l'homme de la
poussière de la terre, et j'insufflai dans ses narines le souffle de la
vie; et l'homme devint une âme vivante, la première chair sur la terre, et
aussi le premier homme; néanmoins toutes les choses avaient été créées
auparavant; mais c'est spirituellement qu'elles avaient été créées et
faites selon ma parole.» - Perle de Grand Prix: Moïse 3: 4-7.
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