CHAPITRE 13 : LA SAINTE BIBLE

ARTICLE 8. - Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu pour autant qu'elle est traduite correctement...

Comment nous acceptons la Bible. - L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours accepte la Sainte Bible comme le premier de ses livres canoniques, le premier des livres qui ont été proclamés être ses guides écrits en foi et en doctrine. Dans le respect sacré que les Saints des Derniers Jours ont pour la Bible, ils ont la même position que les confessions chrétiennes en général; mais là où ils diffèrent d'elles c'est lorsqu'ils reconnaissent, en outre, certaines autres Ecritures comme authentiques et sacrées, Ecritures qui concordent avec la Bible et servent à supporter et à souligner ses faits et ses doctrines.

Les données historiques et autres sur lesquelles repose la foi chrétienne actuelle, quant à l'authenticité des écrits bibliques, sont acceptées sans réserve par les Saints des Derniers Jours, comme elles le sont par les membres de n'importe quelle secte, et en interprétation littérale, il est probable que cette Eglise excelle.

Néanmoins, l'Eglise fait des réserves en cas de traduction erronée, celle-ci pouvant résulter de l'incapacité humaine, et même dans cette mesure de précaution, nous ne sommes pas seuls car les érudits bibliques admettent généralement la présence d'erreurs de ce genre à la fois de traduction et de transcription du texte. Les Saints des Derniers Jours croient que les textes originaux sont la parole de Dieu à l'homme, et que, pour autant que ces textes ont été traduits correctement, les traductions en sont considérées comme d'authenticité égale. La Bible anglaise professe être une traduction faite par la sagesse de l'homme.; les hommes les plus savants ont été enrôlés pour la préparer et cependant pas une seule version n'a été publiée sans que des erreurs aient été admises. Cependant, un chercheur impartial trouvera plus de raisons de s'étonner du petit nombre d'erreurs qui ont été commises que du fait qu'on y trouve des erreurs.

Il n'y a pas et il ne peut y avoir de traduction absolument exacte et sûre de ces Ecritures ou d'autres Ecritures à moins qu'elle ne soit faite grâce au don de traduction, l'un des dons du Saint-Esprit. Le traducteur doit avoir l'esprit du prophète s'il veut rendre dans une autre langue, les paroles du prophète; et la sagesse humaine seule ne suffit pas pour posséder cet esprit. Que la Bible soit donc lue avec révérence et un soin pieux, le lecteur recherchant toujours, par la prière, la lumière de l'Esprit afin de pouvoir discerner les erreurs des hommes.

Le nom « Bible ». - Selon l'usage actuel, le terme Sainte Bible désigne la collection d'écrits sacrés connus encore sous le nom d'Ecritures Hébraïques, qui contiennent un récit des relations de Dieu avec la famille humaine; récit qui est entièrement limité - à l'exception du récit des événements antédiluviens - au Proche-Orient. Le mot Bible, quoique de nombre singulier, est la forme française d'un pluriel grec, Biblia, qui signifie littéralement livres. L'emploi de ce mot remonte probablement au quatrième siècle, époque à laquelle nous trouvons Chrysostome [1] employant ce terme pour désigner les livres scripturaux reconnus alors comme canoniques par les chrétiens grecs. Il faut noter que l'idée d'une collection de livres prédomine dans tous les usages anciens du mot Bible; les Ecritures étaient alors, comme maintenant, composées des écrits spéciaux de nombreux auteurs, séparés les uns des autres par de longues périodes de temps. On peut trouver, dans l'harmonie et l'unité qui règnent dans toutes ces productions diverses, une preuve importante de leur authenticité.

Le mot Biblia fut ainsi doté d'un sens spécial en grec, signifiant les livres saints, pour distinguer les Ecritures sacrées des autres écrits. Le terme devint bientôt courant en latin, langue dans laquelle il fut employé, dès le début, dans son sens particulier. Par l'usage du latin - peut-être au cours du treizième siècle - le mot finit par être considéré comme nom singulier signifiant le livre; cette déviation du sens pluriel, invariablement associé au terme dans le grec original, tend à obscurcir les faits. Il semble peut-être que la dérivation d'un mot soit de peu d'importance; cependant, dans ce cas, la forme originale et l'usage premier du titre maintenant courant de ce volume sacré présentent un intérêt instructif, étant donné qu'ils projettent une certaine lumière sur la compilation du livre dans sa forme actuelle.

Il est évident que le nom Bible, avec sa signification courante, ne peut pas être de lui-même un terme biblique; son emploi pour désigner les Ecritures hébraïques est tout à fait extérieur à ces Ecritures elles-mêmes. Dans sa première application, qui date des temps post-apostoliques, il embrassait la plupart sinon tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Antérieurement à l'époque du Christ, les livres de l'Ancien Testament n'étaient pas connus sous un seul nom collectif, mais étaient désignés par groupe: (1) le Pentateuque, ou les cinq livres de la Loi; (2) les Prophètes; et (3) les liagiographes, qui comprennent tous les livres sacrés non inclus dans les autres groupes. Mais nous pouvons le mieux considérer les différentes parties de la Bible en prenant les divisions principales séparément. La Bible est divisée tout naturellement par le ministère terrestre de Jésus-Christ; les écrits des temps pré-chrétiens Prirent le nom d'Ancienne Alliance; ceux qui datent de l'époque du Sauveur et des années qui suivirent immédiatement, prirent le nom de Nouvelle Alliance. [2] Le terme Testament (du latin « testamentum », traduction du grec « diatêkê », alliance. N. d. T.) fut de plus en plus employé et les termes Ancien Testament et Nouveau Testament devinrent communs.

L'ANCIEN TESTAMENT

Son origine et son développement. - A l'époque du ministère de notre Seigneur dans la chair, les Juifs étaient en possession de certaines Ecritures qu'ils considéraient comme canoniques ou faisant autorité. Il ne peut guère y avoir de doute quant à l'authenticité de ces ouvrages, car ils furent fréquemment cités par le Christ et ses apôtres, qui les appelaient « les Ecritures ». [3] Le Seigneur les mentionne expressément sous les termes acceptés pour les classifier: la loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes. [4] Les livres ainsi acceptés par le peuple à l'époque du Christ sont parfois désignés sous le nom de « canon juif des Ecritures ». Le terme canon, employé couramment aujourd'hui, suggère non pas des livres qui sont simplement dignes de foi, authentiques ou même inspirés, mais les livres qui sont reconnus comme des guides faisant autorité en foi et en pratique. Le terme a une dérivation instructive. Son original grec, kanôn, signifiait règle droite à mesurer et, de là, il prit le sens de critère de comparaison, loi, épreuve, s'appliquant aux sujets moraux aussi bien qu'aux objets matériels.

Quant à la formation du canon juif, ou Ancien Testament, nous lisons que Moïse en écrivit la première partie, c'est-à-dire la Loi, et qu'il la confia aux soins des Prêtres ou Lévites, en leur donnant l'ordre de la conserver dans l'arche de l'alliance, [5] pour être témoin contre Israël dans ses transgressions. Prévoyant qu'Israël serait un jour gouverné par un roi, Moïse donna le commandement que le monarque fit une copie de la Loi pour lui servir de guide. [6] Josué, qui succéda à Moïse dans certaines des fonctions de conducteur du peuple d'Israël, écrivit davantage sur les relations de Dieu avec le peuple, et les préceptes divins; et, selon toute évidence, il ajouta cet écrit à la loi telle qu'elle avait été écrite par Moïse. [7] Trois siècles et demi après l'époque de Moïse, pendant lesquels la théocratie fut remplacée par une monarchie, Samuel, le prophète approuvé du Seigneur, écrivit au sujet de ce changement, « dans un livre, qu'il déposa devant l'Eternel ». [8] Ainsi la loi de Moïse s'augmenta d'écrits ultérieurs faisant aussi autorité. D'après les écrits d'Esaïe, nous apprenons que le peuple avait accès au Livre du Seigneur; car le prophète exhorta à le chercher et à le lire.[9] Il est évident, alors, qu'à l'époque d'Esaïe le peuple disposait d'une autorité écrite en doctrine et en pratique.

Près de quatre siècles plus tard, vers 640-630 av. J.-C., alors que l'intègre roi Josias occupait le trône de Juda, après la division d'Israël, Hilkijah, grand-prêtre et père du prophète Jérémie, découvrit, dans le Temple, « un livre de la loi du Seigneur », [10] qui fut lu devant les rois. [11] Ensuite, au cours du cinquième siècle av. J.-C., à l'époque d'Esdras, l'édit du Cyrus permit au peuple captif de Juda, reste du peuple d'Israël autrefois uni, de retourner à Jérusalem [12] pour y rebâtir le Temple du Seigneur, selon la loi [13] de Dieu qui se trouvait alors entre les mains d'Esdras. Nous pouvons en déduire que la loi écrite était connue alors; et c'est à Esdras qu'est généralement attribué le mérite d'avoir compilé les livres de l'Ancien Testament tel qu'il pouvait se présenter à son époque; il y ajouta ses propres écrits. [14] Il fut probablement assisté dans ce travail de compilation pair' Néhémie et les membres de la Grande Synagogue, collège juif composé de cent vingt savants. [15] Le livre de Néhémie, qui continue les annales historiques commencées par Esdras, est supposé avoir été écrit par le prophète dont il porte le nom et, en partie du moins, du vivant d'Esdras. Ensuite, un siècle plus tard, Malachie, [16] le dernier de cette lignée de grands prophètes qui fleurirent avant la dispensation du Christ, ajouta ses écrits, complétant et fermant virtuellement le canon pré-chrétien, par une promesse prophétique sur le Messie et sur le messager dont la tâche serait de préparer les voies du Seigneur, surtout en ce qui concerne les derniers jours, notre époque actuelle.

Ainsi, il est évident que l'Ancien Testament se développa par l'apport des écrits successifs d'auteurs autorisés et inspirés, de Moïse à Malachie, et que sa compilation fut un procédé naturel et graduel, chaque addition étant « déposée devant le Seigneur », comme le disent les Ecritures sacrées, en compagnie des écrits précédents. Sans aucun doute les Juifs connaissaient beaucoup d'autres livres qui ne sont pas inclus dans l'Ancien Testament tel que nous le connaissons à présent; nous trouvons d'abondantes allusions à ces livres dans les Ecritures elles-mêmes, allusions qui prouvent que beaucoup de ces livres extra-canoniques étaient considérés comme ayant une autorité considérable' Mais nous étudierons cette question plus loin à propos des Apocryphes. La canonicité reconnue des livres de l'Ancien Testament est attestée par les nombreuses mentions que l'on trouve dans les derniers livres au sujet des premiers, et par les nombreuses citations de l'Ancien Testament que l’on trouve dans le Nouveau. On a relevé environ deux cent trente citations ou mentions directes, et, en plus de cela, on y rencontre des centaines d'allusions moins directes.

Le langage de l’Ancien Testament. - Presque tous les livres de l'Ancien Testament ont été écrits à l'origine en hébreu. Des savants affirment avoir trouvé des preuves que des petites parties des livres d'Esdras et de Daniel ont été écrites en chaldéen; mais le fait que l'hébreu prévaut comme langue des Ecritures originales a valu à l'Ancien Testament l'appellation commune de Canon Juif ou Hébreu. Du Pentateuque, deux versions ont été reconnues - la version hébraïque, propre, et la samaritaine, [17] qui fut conservée dans les caractères hébreux les plus anciens par les Samaritains, qui étaient méprisés des Juifs.

La version des Septante et le Peshito. - Nous reconnaissons d'abord la traduction importante du canon hébreu connue sous le nom de Version des Septante. [18] C'est une version grecque de l'Ancien Testament, traduite de l'hébreu sur les instances d'un monarque égyptien, probablement Ptolémée Philadelphe, vers l'an 286 av. J.-C. Le nom Version des Septante a été donné, dit-on, parce que la traduction fut l’œuvre de soixante-douze anciens, soixante-dix ou septante en chiffres ronds; ou, selon d'autres traditions, parce que le travail fut accompli en soixante-dix ou soixante-douze jours; ou bien encore, selon d'autres histoires, parce que la version reçut la sanction du conseil ecclésiastique juif, le Sanhédrin, qui comprend soixante-douze membres. Ce qui est certain, c'est que la version des Septante, parfois désignée par les chiffres romains LXX, était la version courante parmi les Juifs à l'époque du ministère terrestre du Christ, et fut citée par le Sauveur et ses apôtres dans leurs allusions à l'ancien canon. Elle est considérée comme la plus authentique des versions anciennes, et elle est en usage de nos jours parmi les catholiques grecs et les autres églises orientales. Il est ainsi évident que depuis environ trois cents ans avant Jésus-Christ, l'Ancien Testament a été d'usage courant, à la fois en hébreu et en grec; et cette duplication a été un moyen de protection efficace contre les altérations.

Une autre compilation, le Peshito, fut faite, selon la tradition, à une date assez ancienne mais indéterminée et est appelée « la plus ancienne version syriaque de là Bible ». Elle contient les livres canoniques de l'Ancien Testament et un grand nombre de livres du Nouveau Testament, omettant toutefois 2 Pierre, 2 et 3 Jean, Jude et l'Apocalypse. Le Peshito est considéré par les érudits comme, un ouvrage d'une grande valeur critique.

La compilation actuelle reconnaît trente-neuf livres dans l'Ancien Testament; ceux-ci furent originellement combinés en vingt-deux livres, correspondant aux lettres de l'alphabet hébreu. Les trente-neuf livres, tels qu'ils sont constitués à présent, peuvent être classés de façon commode comme suit:


Le Pentateuque ou les Livres de la Loi : 5
Les Livres Historiques : 12
Les Livres Poétiques : 15
Les Livres des Prophètes : 17

Les livres de la loi. - Les cinq premiers livres de la Bible portent collectivement le nom de Pentateuque (pente- cinq, teukhos - volume) et s'appelaient, parmi les anciens Juifs, la Torah, ou la loi. Moïse est traditionnellement considéré comme leur auteur [19] et, par conséquent, « Les Cinq Livres de Moïse » est une autre appellation communément employée. Ils donnent l'histoire, aussi brève qu'elle soit, du genre humain de la création au déluge, et de Noé à Israël; ensuite un récit plus détaillé de la vie des Israélites lors de leur esclavage en Egypte; et de là, des quarante années de voyage dans le désert jusqu'au moment où les Israélites campèrent du côté le plus éloigné de la Jordanie.

Les livres historiques, au nombre de douze, comprennent: Josué, les Juges, Ruth, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les deux livres des Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther. Ils racontent l'histoire de l'entrée des Israélites dans la terre promise et du chemin qu'ils parcoururent ensuite à travers trois périodes distinctes de leur existence de peuple (1) en tant que nation théocratique, organisée en tribus unies par les liens de la religion et du sang; (2) en tant que monarchie, d'abord royaume uni, ensuite nation divisée contre elle-même; (3) en tant que peuple partiellement conquis dont les vainqueurs devaient restreindre l'indépendance.

Les livres poétiques, sont au nombre de cinq: Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques. On les appelle fréquemment ouvrages doctrinaux ou didactiques et le terme désignatif grec Hagiographes (hagios - saint et graphe -écrit) est encore appliqué. [20] Ils proviennent d'époques très différentes et le fait qu'ils sont associés dans la Bible est probablement dû au fait que les églises juives les ont employés comme règles à suivre dans leurs dévotions.

Les livres des prophètes comprennent les ouvrages plus volumineux: Esaïe, Jérémie, y compris ses Lamentations, Ezéchiel et Daniel, communément appelés les écrits des quatre Grands Prophètes; et les douze livres suivants, plus petits -Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie, et Malachie, appelés les livres des Petits Prophètes. Ils donnent la teneur de la parole du Seigneur à son peuple, de l'encouragement, des avertissements et des reproches, selon leur condition, avant, pendant et après leur captivité. [21]

Les Apocryphes comprennent un certain nombre de livres d'authenticité douteuse, bien qu'ayant été, à certaines époques, tenus en grande estime. C'est ainsi qu'ils furent ajoutés à la version des Septante, et, pendant un certain temps, ils furent acceptés par les Juifs d'Alexandrie. Cependant, leur origine étant trop douteuse, ils n'ont jamais été généralement admis. Ils ne sont pas cités dans le Nouveau Testament. Le qualificatif apocryphe signifiant caché ou secret, fut appliqué pour la première fois à ces livres par Jérôme. L'Eglise romaine professe les reconnaître comme Ecritures, cette décision ayant été prise par le Concile de Trente (1546), quoique un certain doute sur l'authenticité de ces ouvrages semble exister toujours, même parmi les autorités de l'Eglise catholique romaine. Le sixième article de la Liturgie de l'Eglise anglicane définit les vues orthodoxes de l'Eglise quant au but et à la signification des Saintes Ecritures; et, après avoir spécifié les livres de l'Ancien Testament qui sont considérés comme canoniques, poursuit ainsi: « Et les autres livres (comme le dit Hiérome [Jérôme]), l'Eglise les lit en tant qu'exemple pour la vie et instruction pour la conduite; mais, cependant, elle ne les applique pas pour établir de doctrine; et voici ces livres: Le Troisième Livre d'Esdras; Le Quatrième Livre d'Esdras; Le Livre de Tobie; Le Livre de Judith; Le reste du Livre d'Esther; Le Livre de la Sagesse; Jésus, le Fils de Sirach; Baruch le Prophète; Le Cantique des Trois Enfants; L'Histoire de Suzanne; de Bel et le Dragon; La Prière de Manassé; Le Premier Livre des Machabées; Le Second Livre des Machabées ».

LE NOUVEAU TESTAMENT

Son origine et son authenticité. - Depuis la dernière partie du quatrième siècle de notre ère, il ne s'est guère élevé de question importante au sujet de l'authenticité des livres du Nouveau Testament, tel qu'il est constitué à présent. Pendant des siècles, le Nouveau Testament a été accepté comme canon des Ecritures par ceux qui professent la foi chrétienne. [22] On trouve couramment, au quatrième siècle, des listes des livres du Nouveau Testament tels que nous les possédons maintenant; nous pouvons mentionner, parmi ces listes, les catalogues d'Athanase, d'Epiphane, de Jérôme, de Rufin, d'Augustin d'Hippone, et la liste publiée par le troisième Concile de Carthage. A ces catalogues on peut en ajouter quatre autres qui diffèrent des précédents en ce qu'ils omettent l'Apocalypse de Jean dans trois cas, et l'Epître aux Hébreux dans un.

Cette abondance de preuves au sujet de la constitution du Nouveau Testament au quatrième siècle est un résultat des persécutions anti-chrétiennes de cette époque. Au début du siècle en question, les mesures d'oppression de Dioclétien, empereur de Rome, étaient dirigées non seulement contre les chrétiens individuellement et collectivement, mais aussi contre leurs écrits sacrés, que le monarque fanatique essaya de détruire. [23] Certaines mesures de clémence étaient prévues à l'intention de ceux qui livraient les livres saints confiés à leur garde; et pas mal de gens saisirent cette occasion de sauver leur vie. Lorsque les rigueurs de la persécution se relâchèrent, les églises essayèrent de juger ceux de leurs membres qui avaient faibli dans leur fidélité à la foi, en livrant les Ecritures, et tous furent frappés d'anathème pour trahison. Etant donné qu'un grand nombre de livres ainsi livrés sous menace de mort n'étaient pas, à cette époque, acceptés généralement comme sacrés, ce devint une question de première importance de décider que les livres au juste étaient reconnus à ce point sacrés que leur abandon ferait d'un homme un traître. [24]C'est de là que nous trouvons Eusèbe répartissant les livres de l'époque messianique et apostolique en deux classes: (1) ceux dont la canonicité était reconnue; les Evangiles, les Epîtres de Paul, les Actes, 1 Jean, 1 Pierre et probablement l'Apocalypse; (2) ceux dont l'authenticité était discutée: les Epîtres de Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean, et Jude. A ces deux catégories il en ajouta une troisième comprenant les livres qui étaient reconnus comme faux. [25]

La liste publiée par Athanase, qui date approximativement du milieu du quatrième siècle, donne la constitution du Nouveau Testament, tel que nous le possédons maintenant; et, à cette époque, tout doute sur l'exactitude de l'énumération semble avoir été écarté; et nous trouvons le Nouveau Testament, accepté communément par les chrétiens de Rome, d'Egypte, d'Afrique, de Syrie, d'Asie Mineure et de la Gaule. Le témoignage d'Origène, qui écrivit au troisième siècle, et celui de Tertullien, qui vécut au deuxième furent examinés et prononcés concluants, par les auteurs qui vinrent après, en faveur de la canonicité des Evangiles et des écrits apostoliques. Chaque livre fut jugé d'après ses propres mérites, et tous furent déclarés, par consentement commun, faisant autorité et obligatoires dans les églises.

S'il faut remonter plus haut, nous pouvons noter le témoignage d'Irénée, connu dans l'histoire ecclésiastique comme Evêque de Lyon; il vécut dans la seconde moitié du deuxième siècle et fut, dit-on, disciple de Polycarpe, qui fut personnellement associé avec Jean le Révélateur. Ses écrits volumineux affirment l'authenticité de la plupart des livres du Nouveau Testament et déterminent les auteurs de ces livres tels qu'ils sont admis à présent. A ces témoignages peuvent être ajoutés ceux des saints de Gaule, qui écrivirent à leurs compagnons de souffrance en Asie, citant à profusion les Evangiles, les épîtres et l'Apocalypse; [26] les déclarations de Méliton, évêque de Sardes, qui fit un voyage dans l'Est pour déterminer quels étaient les livres canoniques, particulièrement de l'Ancien Testament [27] a et les attestations solennelles de Justin Martyr, qui embrassa le christianisme après l'avoir étudié sérieusement et savamment et qui subit la mort pour ses convictions. En plus des témoignages individuels nous avons ceux des conciles ecclésiastiques et des collèges officiels par lesquels les questions d'authenticité furent jugées et tranchées. A cet égard, on peut mentionner le Concile de Nicée, en 325 ap. J.-C.; le Concile de Laodicée, en 363 ap. J.-C.; le Concile d'Hippone, en 393 ap. J.-C.; les troisième et sixième Conciles de Carthage, en 397 et en 419 ap. J.-C.

Depuis cette dernière date, aucune dispute au sujet de l'authenticité du Nouveau Testament n'a réclamé beaucoup d'attention. Il est maintenant trop tard et la distance qui nous sépare de son origine est trop grande pour qu'il soit sage de remettre la question sur le tapis. Le Nouveau Testament doit être accepté pour ce qu'il affirme être; et bien que beaucoup de parties précieuses en aient peut-être été supprimées ou perdues, tandis que certaines corruptions ont pu se glisser dans les textes et des erreurs s'introduire par inadvertance, suite à l'incapacité des traducteurs, dans l'ensemble, le volume doit être accepté comme authentique et digne de foi, et comme partie essentielle des Sainte Ecritures.[28]

Classification du Nouveau Testament. - Le Nouveau Testament comprend vingt-sept livres, classés commodément comme suit:
 

Historiques : 5
Didactiques : 21
Prophétiques : 1

Les livres historiques comprennent les quatre Evangiles et les Actes des Apôtres. Les auteurs de ces ouvrages sont appelés évangélistes et sont Matthieu, Marc, Luc et Jean; c'est à Luc que sont attribués les Actes des Apôtres.

Les livres didactiques comprennent les épîtres; et celles-ci peuvent être rangées en trois groupes: (1) Les Epîtres de Paul comprenant (a) ses lettres doctrinales adressées aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux Thessaloniciens et aux Hébreux; (b) ses communications pastorales à Timothée, à Tite et à Philémon; (2) Les Epîtres Générales de Jacques, Pierre, Jean et Jude.

Les ouvrages prophétiques, qui consistent en la Révélation de Jean, connue aussi sous le nom d'Apocalypse.

LA BIBLE DANS L'ENSEMBLE

Premières versions de la Bible. - De nombreuses versions de l'Ancien Testament et des Testaments combinés ont paru à différentes époques. Nous avons déjà noté le texte hébreu et le double samaritain du Pentateuque, et la version grecque des Septante avec une mention sur le Peshito. Des révisions et des traductions modifiées rivalisèrent avec la version des Septante aux premiers siècles de l'ère chrétienne; Théodose, Aquila et Symmaque publièrent chacun une nouvelle version. Une des premières traductions latines fut la Version Italique, probablement préparée au cours du deuxième siècle; cette version fut, plus tard, corrigée et amendée, et reçut le nom de Vulgate, que l'Eglise catholique romaine considère encore aujourd'hui comme la version authentique. Cette version comprend l'Ancien et le Nouveau Testament.

Versions modernes de la Bible. - Jean des Vignes fut le premier à traduire une partie des Saintes Ecritures, les Epîtres et les Evangiles, en langue française. La première version française protestante du Nouveau et de l'Ancien Testament fut publiée par Olivétan, avec l'aide de Jean Calvin, à Neuchâtel, Suisse, en 1535, et à Genève en 1540. Une autre édition de cette bible parut en 1588 et fut appelée Bible de Genève parce qu'elle avait été revue par le Collège des Docteurs de Genève. David Martin publia en 1707, à Amsterdam, une révision de cette bible, édition qui fut revue et corrigée dans la suite par l'évêque Luscombe. D'autre part, Pierre de Vaux fit publier, à Lyon, vers 1160, une version du Nouveau Testament en langue populaire.

Quant aux versions françaises catholiques, nous citerons celle de Lemaistre de Sacy, du dix-septième siècle, celle de Glaire et la version moderne de Crampon.

En 1611, fut publiée la version anglaise autorisée, ou traduction du roi Jacques; c'était une nouvelle traduction de l'Ancien et du Nouveau Testament, faite d'après les textes hébreux et grecs, par quarante-sept savants, sur l'ordre du roi Jacques 1er, d'Angleterre. Cette version remplaça toutes les versions précédentes et est restée, jusqu'à présent, en dépit des défauts nombreux et graves qu'elle contient, la version la plus populaire et la plus couramment employée par les Protestants dans les pays de langue anglaise. En 1885, une Version Revisée fut publiée; -cependant celle-ci n'a pas encore été acceptée généralement.

Authenticité de la Bible. - Aussi intéressantes et instructives que puissent être ces données historiques et littéraires sur les Ecritures hébraïques, l'examen de celles-ci est subordonné à celui de l'authenticité des livres. Car puisque, en commun avec le reste du monde chrétien, nous les avons acceptés comme la parole de Dieu, il convient particulièrement que nous examinions l'authenticité des écrits sur lesquels notre foi se base dans une si grande mesure. Toutes les preuves présentées par la Bible elle-même, tels sa langue, les détails historiques et la cohérence de son contenu, s'unissent pour confirmer la prétention de la Bible que les différents livres ont bien été écrits par les auteurs auxquels ils sont attribués. Dans une multitude de cas, la comparaison est aisée entre le récit de la Bible et l'histoire séculière, surtout en ce qui concerne les biographies et les généalogies; et, dans de tels cas, il a été découvert que les deux concordaient généralement. [29] Nous trouvons une autre preuve dans l'individualité dont fait preuve chaque écrivain, ce qui a pour résultat une diversité bien marquée de styles; tandis que l'unité qui règne dans l'ensemble de l'ouvrage proclame l'opération d'une influence directrice à travers tous les âges du développement du livre; et celle-ci ne peut être rien moins que le pouvoir d'inspiration, qui influença tous ceux qui furent acceptés comme instruments de la volonté divine pour préparer ce livre des livres. La tradition, l'histoire, l'analyse littéraire, et par-dessus tout cela, l'épreuve de la recherche par la prière et de l'étude tournée vers la découverte de la vérité, s'unissent Pour prouver l'authenticité de ce volume d'Ecritures et pour montrer la voie, définie dans ses pages, qui ramène les hommes dans la Présence Eternelle.

Témoignage du Livre de Mormon concernant la Bible. - Les Saints des Derniers Jours acceptent le Livre de Mormon comme volume d'Ecritures sacrées qui, de même que la Bible, contient la parole de Dieu. Dans le chapitre suivant, le Livre de Mormon sera l'objet de notre attention spéciale; mais il peut être utile de mentionner ici les preuves collatérales fournies par cet ouvrage en faveur de l'authenticité des Ecritures juives; et de l'intégrité générale de ces dernières dans leur forme actuelle. Selon le Livre de Mormon, le prophète Léhi et sa famille, en compagnie de quelques autres personnes, quittèrent Jérusalem, sur l'ordre de Dieu, en 600 av. J.-C., au cours de la première année du règne de Sédécias. Avant de quitter leur pays natal, les voyageurs se procurèrent certaines annales, gravées sur des plaques d'airain. Parmi ces écrits, se trouvaient une histoire des Juifs et certaines Ecritures considérées à l'époque comme authentiques.

Léhi examina les annales: « Et il vit qu'elles contenaient les cinq livres de Moïse, qui donnaient l'histoire de la création du monde, et aussi d'Adam et d'Eve, qui furent nos premiers parents; et aussi une histoire des Juifs depuis le début jusqu'au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda; et aussi les prophéties des saints prophètes, depuis le début jusqu'au commencement du règne de Sédécias; et aussi, beaucoup de prophéties qui ont été dites de la bouche de Jérémie ».[30]Cette allusion directe au Pentateuque et à certains prophètes juifs est une preuve externe précieuse de l'authenticité de ces parties des annales bibliques.

Néphi, fils de Léhi, apprit dans une vision de l'avenir, les desseins de Dieu concernant la famille humaine et vit qu'un livre de grande valeur, contenant la paroles de Dieu et les alliances du Seigneur avec Israël, parviendrait des Juifs aux Gentils. [31] Nous apprenons, plus loin, que la compagnie de Léhi, qui, comme nous le verrons, fut conduite à travers les eaux sur le continent occidental, où elle s'établit et devint, par la suite, un peuple nombreux et puissant, avait l'habitude d'étudier les Ecritures gravées sur les plaques d'airain; et, de plus, leurs écrivains en incorporèrent de longues citations dans leurs propres annales grandissantes. [32] Voilà pour le témoignage du Livre de Mormon sur l'authenticité de l'Ancien Testament ou du moins de ces parties du canon juif qui étaient complètes lorsque la petite colonie d'émigrants de Léhi quitta Jérusalem, pendant le ministère du Prophète Jérémie.

Mais, en outre, cette voix de l'Ouest n'est pas muette au sujet des Ecritures du Nouveau Testament. Dans des visions prophétiques, de nombreux prophètes néphites virent et ensuite prédirent le ministère du Christ au méridien des temps, et écrivirent des prédictions concernant les événements principaux de la vie et de la mort du Sauveur, le tout avec une fidélité et des détails frappants. Ce témoignage est rapporté de Néphi, [33] de Benjamin, [34] qui était à la fois prophète et roi, d'Abinadi, [35] de Samuel, le Lamanite converti[36] et d'autres. En plus de ces prophéties et de beaucoup d'autres concernant la mission de Jésus-Christ, qui concordent toutes avec le récit de leur accomplissement rapporté par le Nouveau Testament, nous trouvons dans le Livre de Mormon, le récit de la mission du Sauveur ressuscité parmi les Néphites, au cours de laquelle il établit son Eglise parmi eux, selon le modèle que nous trouvons dans le Nouveau Testament; et, de plus, il leur donna ses instructions en employant des paroles presque identiques à celles de ses enseignements parmi les Juifs, en Orient. [37]
 

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[1] Voir note 1, à la fin du chapitre.
[2] Voir 1 Cor. 11: 25; comparer Jér. 31: 31-33.
[3] Jean 5: 39; Actes 17: 11.
[4] Voir Luc 24: 24.
[5] Voir Deut. 31: 9, 24-26.
[6] Voir Deut. 17: 18.
[7] Voir Josué 24: 26
[8] Sam. 10: 25.
[9] Voir Es. 34: 16.
[10] 2 Chron. 34: 14, 15; voir aussi Deut. 31: 26.
[11] Voir 2 Rois 22: 8-10.
[12] Voir Esdras 1: 1-3.
[13] Voir Esdras 7: 12-14.
[14] Voir le Livre d'Esdras.
[15] Cette information historique est donnée dans certains ouvrages apocryphes; voir Esdras.
[16] Mal., chaps., 3, 4.
[17] Voir note 2, à la fin du chapitre.
[18] Voir note 3, à la fin du chapitre.
[19] Voir Esdras 6: 18; 7: 6: Néhémie 8: 1; Jean 7: 10.
[20] Comme il a été dit, on entend généralement par « Hagiographes » ou écrits sacrés, les cinq ouvrages poétiques de l'Ancien Testament. Certaines autorités étendent la liste pour lui faire inclure tous les livres, mentionnés dans le Talmud comme hagiographes, à savoir: les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, les Lamentations et Daniel.
[21] Voir note 4, à la fin du chapitre. Pour les écrits mentionnés dans la Bible mais ne s'y trouvant pas, voir note 8, à la fin du chapitre.
[22] Voir notes 5 et 6, à la, fin du chapitre.
[23] Voir The Great Apostasy, du même auteur, p. 73.
[24] Voir Hisforic Evidence of the Origin... of the Books of the New Testaent 12, par Tregelles.
[25] Voir Eusèbe Ecclesiastical History 3: 25.
[26] Voir Eusèbe, livre 4.
[27] Eusèbe 4: 26.
[28] Comparez Jean 5:39.
[29] Voir note 7, à la fin du chapitre.
[30] 1 Néphi 5: 10-13.
[31] 1 Néphi 13:21-23.
[32] Voir 1 Néphi chaps. 20-21; 2.Néphi chaps. 7, 8; 12-24.
[33] Voir 1 Néphi 10 4, 5; chaps. 11-14; 2 Néphi 25: 26; 26: 24.
[34] Mosiah, chap. 3; 4: 3.
[35] Mosiah, chaps. 13-16.
[36] Hélaman 14: 12.
[37] Voir 3 Néphi, chaps. 9-26; comparer, pour les références du Nouveau Testament, avec Matt. chaps. 5-7, etc.; et pour les mentions de l'Ancien Testament, avec Es., chap. 54; Mal., chaps. 3, 4.

NOTES DU CHAPITRE 13

1. Jean Chrysostome, un des « Pères Chrétiens » grecs, vécut pendant la seconde moitié du quatrième siècle; il fut patriarche de Constantinople, mais fut déposé et exilé quelque temps avant sa mort qui eut lieu en 407. Son emploi du terme biblia pour désigner le canon scriptural est parmi les premières applications que l'on ait trouvées jusqu'à présent. Il conseilla à son peuple de profiter de la richesse des ouvrages inspirés, de cette façon: « Ecoutez, j'exhorte tous ceux qui sont encore dans la vie séculière d'acheter les biblia, les remèdes de l'âme. » Parlant des chrétiens juifs, il dit: « Ils ont les biblia, mais nous avons les trésors des biblia, ils ont les lettres, mais nous avons les lettres et l'interprétation. »

Quant aux erreurs de traduction ou fautes dues à d'autres causes, Bengel, théologien luthérien allemand, qui mourut en 1752, est cité comme ayant écrit: « Mangez le pain de l'Ecriture en simplicité, comme vous l'avez, et ne soyez pas troublés si vous trouviez de-ci de-là un grain de sable que la meule du moulin aurait laisser passer. Si les Saintes Ecritures, qui ont été si souvent compilées, étaient absolument sans variation, ce serait un si grand miracle que la foi en elles ne serait plus de la foi. »

2. La copie samaritaine du Pentateuque. - Dans sa précieuse série de discours sur des sujets bibliques, l'ancien David McKenzie présenta ce qui suit avec référence aux écrits de Horne: « Neuf cent soixante-dix ans avant Jésus-Christ, la nation d'Israël se divisa en deux royaumes; tous deux gardèrent le même livre de la loi. La rivalité empêcha l'un et l'autre d'altérer la loi ou d'y ajouter. Après qu'Israël fut emmené en Assyrie, d'autres nations occupèrent la Samarie. Celles-ci reçurent le Pentateuque (2 Rois 17: 26-28). La langue était hébraïque ou phénicienne, alors que la copie juive fut changée en chaldéen; la corruption ou l'altération furent ainsi rendues impraticables; cependant, les textes restent presque identiques. »

3. Versions de la Bible ou de parties de la Bible. – La Version des Septante - « Des opinions variées ont été émises pour expliquer son appellation de Version des Septante; certains disent que Ptolémée Philadelphe demanda au Grand-Prêtre Eléazar une copie des Ecritures hébraïques, et six savants juifs de chaque tribu (soixante-douze au total), compétents pour les traduire en grec; ceux-ci furent enfermés dans l'île de Pharos et en soixante-douze jours, ils achevèrent leur tâche; le libraire principal du roi, Démétrius Phalère, la transcrivit telle qu'ils la dictèrent, mais ceci est actuellement considéré comme une fable. D'autres disent que ces mêmes interprètes, ayant été enfermés dans des cellules séparées, écrivirent chacun une traduction et elles coïncidèrent si extraordinairement, autant en mots qu'en sentiments que l'évidence de leur inspiration par le Saint-Esprit fut ainsi démontrée; cette opinion a aussi été rejetée comme trop extravagante. Il est possible que soixante-douze écrivains aient été employés pour la traduction; mais il est plus probable qu'elle acquit le nom de Version des Septante parce qu'elle reçut l'approbation du Sanhédrin juif qui comprenait soixante-douze personnes. Certains affirment qu'elle a été exécutée à différentes époques; et Horne dit qu'il est plus que probable que cette version fut faite pendant le règne de Ptolémée Lagus et de son fils Philadelphe, vers 285 ou 286 avant Jésus-Christ. »

La Vulgate: « version très ancienne de la Bible, fut traduite de la Version des Septante en latin, mais par qui et quand, cela est inconnu. Elle était d'un usage général au temps de Jérôme et était appelée la Version Latine ou Italique. Vers la fin du quatrième siècle Jérôme commença une nouvelle version du texte hébreu en latin, qu'il compléta graduellement. A la fin, elle reçut l'approbation du Pape Grégoire 1er . et est employée depuis le septième siècle. La Vulgate actuelle, déclarée authentique par le Concile de Trente au seizième siècle, est l'ancienne version italique, révisée et améliorée par les corrections de Jérôme et d'autres, et est la seule permise par l'Eglise de Rome.»

La Version Autorisée. « Certaines objections s'étant élevées contre la Bible des Evêques à la conférence de Hampton Court, en 1603, le roi Jacques 1er ordonna de faire une nouvelle traduction. –Quarante-sept personnes, éminentes par leur piété et leurs connaissances bibliques, furent choisies à cette fin; elles furent divisées en six comités, deux pour siéger à Oxford, deux à Cambridge et deux à Westminster; et chaque comité se vit confier une certaine partie des Ecritures. Ils commencèrent leur tâche en 1607, et le tout fut terminé et imprimé en 1611. Cette version est appelée La Version Anglaise Autorisée et est maintenant celle qui est en usage. » - Tiré de Analysis of Scripture History de Pinnock, pp. 3, 5 (6e éd.).

4. Les Livres Prophétiques de l'Ancien Testament sont arrangés avec peu ou pas du tout de considération pour l'ordre chronologique, l'étendue des choses contenues plaçant les plus grandes oeuvres les premières. L'arrangement chronologique serait probablement: Jonas, Joël, Amos, Osée, Esaïe, Michee, Nahum, Sophonie, tous prophétisèrent avant la captivité; ensuite viennent Jérémie, Habakuk, Ezéchiel et Daniel qui écrivirent pendant la captivité, puis Aggée, Zacharie et Malachie, après le retour des Juifs de captivité.

5. Copies Manuscrites du Nouveau Testament. - Trois manuscrits des écrits du Nouveau Testament existant maintenant sont considérés comme authentiques. Ils sont connus sous le nom de Manuscrit du Vatican (maintenant à Rome), l'Alexandrin (maintenant à Londres), et le Sinaïtique (placé dans la bibliothèque de Saint-Pétersbourg). Le dernier nommé, le Sinaïtique, est considéré comme la plus ancienne copie existante du Nouveau Testament. Le manuscrit fut découvert en 1859 dans les archives d'un monastère du mont Sinaï, d'où son nom. Il fut découvert par Tischendorf et était dans la bibliothèque impériale à Saint-Pétersbourg, maintenant Léningrad, en Russie.

6. Concernant l'authenticité de quelques parties du Nouveau Testament. - En réponse à des objections élevées par des critiques sur la véracité ou l'authenticité de certains livres du Nouveau Testament, le groupe de témoignages suivant peut être pris en considération. Les points sont présentés ici tels qu'ils ont été réunis par l'ancien David McKenzie, et tels qu'il s'en sert dans ses discours sur la Bible.

LES QUATRE EVANGILES


1. Matthieu. Papias, évêque d'Hiérapolis, fut un auditeur de l'Apôtre Jean. A propos de l'Evangile de saint Matthieu, Eusèbe cite les paroles suivantes de lui: « Matthieu composa les Oracles dans la. langue hébraïque et chacun les interprétait comme il pouvait. » (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 3, 39.)

2. Marc. Papias dit aussi des écrits de Marc: « Marc, étant devenu l'interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se rappela, sans cependant rapporter dans l'ordre ce qui avait été dit ou fait par le Christ. Car il n'entendit pas le Seigneur, ni ne le suivit, mais, plus tard, assista Pierre qui adapta ses instructions aux besoins de ses auditeurs, mais n'avait aucun dessein de donner un récit suivi des oracles (ou discours) du Seigneur. » - Traductions de l'évêque Lighfoot dans Conteniporary Review, août 1875.

3. Luc. Les preuves internes montrent que l'Evangile de Luc et les Actes des Apôtres furent composés par le même auteur. Saint Paul dit de Luc qu'il est médecin et le Docteur Hobart, en 1882, publia, à Londres, un traité sur The Medical Language of Saint Luke, et fait ressortir le fréquent emploi de termes médicaux dans les écrits de Luc qui imprègne tout le troisième Evangile et les Actes des Apôtres. Même M. Renan fait une admission semblable. Il dit: « Une chose qui est hors de doute, c'est que les Actes ont eu le même auteur que le troisième Evangile et sont une continuation de cet Evangile. Point n'est besoin de s'arrêter à prouver cette proposition, qui n'a jamais été sérieusement contestée. Les préfaces qui sont en tête des deux écrits, la dédicace de l'un et de l'autre à Théophile, la parfaite ressemblance du style et des idées fournissent à cet égard d'abondantes démonstrations. » « Une deuxième proposition, c'est que l'auteur des Actes est un disciple de Paul, qui l'a accompagné dans une partie considérable de ses voyages. » -- Ernest Renan, dans Les Apôtres; voir la préface.

4. Jean. Irénée, évêque de Lyon vers 177 ap. J.-C., élève de Polycarpe qui fut martyrisé en 155 ou 156, relate, dans une lettre à un condisciple, ses souvenirs de ce qu'il a entendu Polycarpe dire au sujet de ses relations avec Jean et avec le reste de ceux qui ont vu le Seigneur et au sujet du Seigneur, de ses miracles et de ses enseignements. Il aurait écrit tout ceci en accord avec les Ecritures. (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 5: 20.) Il est évident par le texte qu'Irénée voulait dire par les « Ecritures » Matthieu, Marc, Luc, Jean. En outre, il proclame que « non seulement quatre Evangiles uniquement ont été transmis depuis le commencement, mais que dans la nature des choses, il ne pouvait y avoir plus ou moins de quatre Evangiles. Il y a quatre régions dans le monde et quatre vents principaux, et pour cela, l'Eglise, destinée à avoir les mêmes limites que le monde, doit être supportée par quatre Evangiles comme quatre piliers - Contemporary Review, août 1876, p. 413. [L'analogie forcée assumée par Irénée entre les quatre Evangiles et les quatre vents, etc., est, bien entendu, sans fondement et son emploi paraît absurde; néanmoins le fait qu'il le note fournit une preuve que les quatre Evangiles étaient acceptés à son époque
-J. E. T.]

LES EPITRES DE PAUL

 

Les extraits suivants du témoignage des critiques du Tübingen sur quatre des épîtres de Paul sont instructifs.

De Wette dit, dans son introduction aux Livres du Nouveau Testament (123 a): « Les lettres de Paul portent la marque de son génie puissant. L'authenticité des plus importantes d'entre elles est au-dessus de toute contradiction; elles forment le noyau solide du livre du Nouveau Testament. »

Baur dit dans son Apôtre Paul (1:8): « Non seulement aucune suspicion concernant l'authenticité de ces épîtres ne s'est élevée, mais elles portent si incontestablement le sceau de l'originalité de Paul, qu'on ne peut comprendre pour quelle raison les critiques. purent élever la moindre objection contre elles. »

Weizsaecker écrit (Apost. Zeitalter, 1866, p. 190): « Les lettres aux Galates et aux Corinthiens sont, sans aucun doute, de la main de l'Apôtre; de sa main aussi vint incontestablement l'épître aux Romains. »

Holtzmann dit (Einleit. N. T., p. 224): « Ces quatre épîtres sont les homologoumènes de Paul (livres universellement reconnus) dans l'acceptation moderne du mot. Nous pouvons réaliser, eu égard à elles, la preuve d'authenticité entreprise par Paley contre les libres penseurs de son temps. »

M. Renan, dans Les Evangiles (pp. 40-41), s'exprime ainsi: « Les épîtres de Paul ont un avantage inégalé dans cette histoire, c'est leur absolue authenticité. » Renan dit des Epîtres aux Corinthiens, aux Galates et aux Romains qu'elles sont « indiscutables et indiscutées », et ajoute: « Les critiques les plus sévères, tels que Christian Baur, les acceptent sans objection. »

7. Preuves archéologiques qui confirment la Bible. - Le professeur A. H. Sayce, M. A., résume ainsi son traité approfondi sur le témoignage des anciens monuments: « Les objections critiques à la véracité de l'Ancien Testament, que, l'on tirait jadis de l'armurerie des écrivains grecs et latins, ne peuvent plus jamais être émises; elles ont été discutées et rejetées une fois pour toutes; les réponses à ces objections sont venues des papyrus, de l'argile et des pierres, des tombeaux de l'ancienne Egypte, des tertres de Babylone et des palais en ruines des rois assyriens. »

8. Ecritures manquantes. - Ceux qui s'opposent à la doctrine de la révélation continue entre Dieu et son Eglise, sous prétexte que la Bible est une collection complète d'Ecritures sacrées et que toute prétendue révélation qui ne s'y trouve pas doit par conséquent être fausse, peuvent profitablement prendre note des nombreux livres qui ne sont pas compris dans la Bible et qui y sont cependant mentionnés, généralement de façon à ne laisser aucun doute quant au fait qu'ils furent autrefois considérés comme authentiques. Parmi ces Ecritures extra-bibliques, les suivantes peuvent être nommées; quelques-unes existent de nos jours et sont classées parmi les apocryphes, mais la plupart sont inconnues. Nous citerons le Livre de l'Alliance (Ex. 24: 7); le Livre des Guerres de l'Eternel (Nom. 21: 14); le Livre du Juste (Jos. 10: 13); le Livre des Statuts (l Sam. 10: 25); le Livre d'Enoch (Jude 14); le Livre des Actes de Salomon (l Rois 11: 14); le Livre de Nathan le prophète et celui de Gad, le prophète (1 Chron. 29: 29); le Livre de d'Achija de Silo et les révélations de Jéedo le prophète (3 Chron. 9: 29); le Livre de Schemaeja (2 Chron. 12: 15); les mémoires du prophète Iddo (2 Chron. 13: 22); les mémoires de Jéhu (2 Chron. 20: 34); les Actes d'Ozias par Esaïe le fils d'Amots (2 Chron. 26: 22); le Livre de Hozai (2 Chron. 33: 19) une épître manquante de Paul aux Corinthiens (1 Cor. 5: 9); une épître manquante aux Ephésiens (Eph. 3:3); l'épître manquante aux Colossiens, écrite de Laodicée (Col. 4: 16); une épître manquante de Jude (Jude 3); une déclaration de foi mentionnée par Luc (1:1).
 

 

 

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