SECTION CINQ : 1842 - 1843

 

Révélation de l’ordre le plus haut de la prêtrise

 

Mercredi 4: J’ai passé la journée dans la partie supérieure du magasin, c’est-à-dire dans mon bureau privé *** en conseil avec le général James Adams de Springfield, le patriarche Hyrum Smith, les évêques Newel K. Whitney et George Miller et le président Brigham Young et les frères Heber C. Kimball et Willard Richards, les ins­truisant des principes et de l’ordre de la prêtrise, vaquant aux ablutions, aux onc­tions, aux dotations et à la communication des clefs appartenant à la Prêtrise d’Aaron et ainsi de suite jusqu’à l’ordre le plus haut de la Prêtrise de Melchisédek, expo­sant l’ordre appartenant à l’Ancien des jours et tous les plans et tous les principes par lesquels une personne quelconque est rendue capable de s’assurer la plénitude des bénédictions qui ont été préparées pour l’Église du Premier-né et de venir demeurer en la présence des Élohim dans les mondes éternels. Dans ce conseil fut institué pour la première fois dans ces derniers jours l’ordre ancien des choses. Et les communica­tions que je fis à ce conseil concernaient les choses spirituelles et ne devaient être reçues que par ceux qui étaient tournés vers le spirituel: et rien ne fut révélé à ces hommes qui ne sera révélé à tous les saints des derniers jours dès qu’ils seront prêts à recevoir et qu’un endroit approprié sera préparé pour les communiquer même aux plus faibles des saints; c’est pourquoi que les saints soient diligents à édifier le temple et toutes les maisons que Dieu leur a commandé ou leur commandera plus tard de construire; et attendent leur temps avec patience en toute humilité, en toute foi, en toute persévérance jusqu’à la fin, sachant avec certitude que tout ce dont il a été parlé dans ce conseil est toujours gouverné par le principe de la révélation (4 mai 1842); — H. C. 5:1—2.

 

Discours du Prophète à la Société de Secours

 

26 mai 1842

 

Prenez garde au zèle excessif

 

Le président Joseph Smith lut le 14e chapitre d’Ézéchiel; dit que le Seigneur avait déclaré par le prophète que chacun dans le peuple devait être autonome et ne comp­ter sur aucun homme ou groupe d’hommes dans cet état de corruption de l’Église juive — que les justes ne pouvaient délivrer que leur propre âme — l’appliqua à l’état actuel de l’Église des saints des derniers jours — que si le peuple s’éloignait de Dieu, il tomberait — qu’il comptait sur le prophète, et par conséquent avait l’esprit enténébré de s’être négligé, était envieux vis-à-vis des innocents, tandis qu’il afflige les ver­tueux des traits de son envie.

 

Il y a une autre erreur qui ouvre la porte pour livrer passage à l’Adversaire. Comme les femmes possèdent des sentiments et une sensibilité raffinés, elles sont également victimes d’un excès de zèle qui se révélera toujours dangereux et les incitera à être rigides dans le domaine religieux; [elles] doivent être armées de miséricorde malgré l’iniquité qui existe parmi nous.

 

L’esprit de pardon

 

Dit qu’il avait contribué à démasquer l’iniquité: c’était une pensée triste et affreuse que tant de personnes soient sous la condamnation du diable et aillent à leur perte. Avec une émotion profonde, il dit qu’elles sont des mortelles comme nous, nous les avons jadis aimées, ne les encouragerons-nous pas à se corriger? Nous ne leur avons pas encore pardonné soixante-dix fois sept fois; peut-être ne leur avons-nous pas pardonné une seule fois. Il y a maintenant un jour de salut pour celles qui se repen­tent et se corrigent; elles doivent être chassées de cette Société; cependant nous de­vons les persuader de revenir à Dieu, de peur qu’elles n’échappent pas à la damna­tion de l’enfer! Là où il y a un sommet de montagne, il y a aussi une vallée; nous de­vons agir en toutes choses au niveau qui convient à chaque esprit immortel. Bien que les indignes soient parmi nous, les vertueuses ne doivent pas, dans le sentiment de leur propre importance, affliger et opprimer inutilement ces malheureuses; même elles doivent être encouragées à vivre dorénavant de manière à être honorées par cette Société qui est la meilleure partie de la communauté. Dit qu’il avait deux cho­ses à recommander à la Société: faire deux fois attention à leur langue; il est absolu­ment impossible à un groupe organisé d’exister sans cela. Tous les groupes organisés ont leurs maux, leurs faiblesses et leurs difficultés particuliers; le but est de rendre ceux qui ne sont pas tellement bons égaux à ceux qui sont bons et même détenir les clefs du pouvoir, ce qui incitera à la vertu et à la bonté — doivent punir et réprimander et garder le silence sur tout cela, ne même plus en parler; alors vous vous installerez dans le pouvoir, la vertu et la sainteté et la colère de Dieu sera détournée.

 

Faites attention à votre langue

 

J’ai une demande à faire à la présidente et à la Société: que vous examiniez vous-mêmes: la langue est un membre indiscipliné; gardez le silence sur les choses qui n'ont pas d’importance; un petit racontar met le feu au monde. En ce moment, il ne faut pas dire ouvertement la vérité sur les coupables: aussi étrange que cela puisse paraître, c’est la politique à suivre. Nous devons faire preuve de précaution quand nous amenons des pécheurs devant la justice, de peur qu’en démasquant ces péchés abominables, nous n’attirions sur nous l’indignation d’un monde gentil (et ce, selon leur imagination, à juste titre). Il est nécessaire de conserver une influence dans le monde et nous épargner ainsi une extermination; et aussi réaliser notre but qui est de répandre l’Évangile ou la sainteté sur la terre. Si la désolation s’abattait sur nous, les désobéissants ne trouveraient aucune aide. Il y en a qui sont obéissants, cependant les hommes ne peuvent redresser l’arche — mon bras ne peut le faire — c’est Dieu qui doit le faire. Faites preuve de miséricorde envers les iniques.

 

Certains des chefs de l’Église me recommandent de dire à la Société de Secours d’être vertueuse, mais d’épargner à l’Église la désolation et l’épée; prenez garde, tai­sez-vous, soyez prudentes, repentez-vous, corrigez-vous, mais faites-le de manière à ne pas tout détruire autour de vous. Je ne veux pas couvrir l’iniquité d’un manteau: tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu doit être chassé de parmi nous, mais ne faites pas plus de tort que de bien avec votre langue: ayez le cœur pur. Jésus a l’inten­tion de sauver le peuple de ses péchés. Jésus a dit: «Vous ferez l’œuvre que vous me voyez faire.» Ce sont là les grands mots-clefs sur lesquels la Société doit baser son ac­tion. Si je n’étais pas parmi vous pour vous aider, vous conseiller, le diable vous vain­crait. Je veux que les innocents restent libres; plutôt épargner dix iniques parmi vous que condamner une innocente. «Ne t’irrite pas contre les méchants.» Dieu y veillera (26 mai 1842). — H. C. 5:19—21.

 

Procès-verbal de la réunion de la Société de Secours, 9 juin 1842 au Bosquet de Nauvoo

 

(Dressé par Miss E. R. Snow)

 

Le principe de la miséricorde

 

Le président Joseph Smith ouvrit la réunion par une prière et se mit en devoir de parler à l’assemblée sur le dessein de l’Institution. Dit que peu importe à quelle vi­tesse la Société grandit, si toutes [les membres] sont vertueuses; que nous devons être aussi attentives en ce qui concerne la moralité des membres [maintenant], que quand la Société a été créée; que parfois des personnes souhaitent s’introduire dans une société de ce genre alors qu’elles n’ont pas l’intention de suivre les chemins de la pureté et de la justice, comme si la Société devait être pour elles un abri dans leur iniquité.

 

Il dit que dorénavant personne ne sera admis qu’en présentant une demande en bonne et due forme signée par deux ou trois membres honorables de la Société, et quiconque entre doit être de bonne réputation.

 

Dit qu’il allait prêcher la miséricorde. Supposons que Jésus et des anges nous criti­quent pour des choses frivoles, qu’adviendrait-il de nous? Nous devons être miséri­cordieuses et fermer les yeux sur les petites choses.

 

Le Christ a dit qu’il était venu appeler les pécheurs au repentir, les sauver. Le Christ fut condamné par les Juifs [qui se considéraient comme] justes parce qu’il ac­ceptait des pécheurs dans sa société; il les admettait étant bien entendu qu’ils se re­pentaient de leurs péchés. Le but de cette Société est de corriger les personnes, pas de prendre celles qui sont corrompues; mais si elles se repentent, nous sommes tenus de les prendre et par la gentillesse les sanctifier et les purifier de toute injustice par I’influence que nous exercerons sur elles en veillant sur elles. Rien n’aura plus d’in­fluence sur les gens que la peur d’être disqualifiés par une aussi bonne Société que celle-ci.

 

Rien n’est plus de nature à inciter les gens à abandonner le péché que de leur donner la main et de veiller sur eux avec tendresse. Quand des personnes me montrent la moindre gentillesse et le moindre amour, oh! quel pouvoir cela a sur mon esprit, tan­dis que la manière inverse a tendance à susciter tous les sentiments durs et à dépri­mer l’esprit humain.

 

Satan retarde l’esprit humain

 

Quand on voit les sentiments étriqués et le manque de charité, on a une preuve de ce que les hommes ne connaissent pas les principes de la piété. La puissance et la gloire de la piété sont étalées sur le principe général d’ouvrir bien grand le manteau de la charité. Dieu ne considère pas le péché avec indulgence, mais quand les hommes ont péché, il faut faire preuve d’indulgence à leur égard.

 

Le monde religieux tout entier se vante de sa justice: c’est la doctrine du diable pour retarder l’esprit humain et retarder notre progrès en nous remplissant de phari­saïsme. Plus nous nous rapprochons de notre Père céleste, plus nous sommes dispo­sés à éprouver de la compassion pour les âmes qui périssent, à les prendre sur nos épaules et à jeter leurs péchés derrière notre dos. Je vais parler à toute cette Société: si vous voulez que Dieu ait pitié de vous, ayez pitié les unes des autres.

 

On ne peut pas obliger les hommes à entrer dans le royaume

 

Il fit ensuite une promesse au nom du Seigneur, disant que l’âme qui a suffisamment de justice pour demander à Dieu, tous les jours de sa vie, dans ses lieux secrets, d’avoir la vie, vivra jusqu’à soixante-dix ans. Nous devons marcher en droiture tout le jour. Comme ils sont merveilleux les principes de la justice! Nous sommes pleins d’égoïsme; le diable nous flatte en nous disant que nous sommes très justes, tandis que nous nous repaissons des défauts des autres. Nous ne pouvons vivre qu’en ado­rant notre Dieu; tous doivent le faire personnellement; personne ne peut le faire pour quelqu’un d’autre. Avec quelle douceur le Sauveur agit vis-à-vis de Pierre, di­sant: «Quand tu seras converti, affermis tes frères.» Une autre fois il dit: «M’aimes-­tu?» «Pais mes brebis.» Si les sœurs aiment le Seigneur, qu’elles paissent les brebis et ne les détruisent pas. Combien de fois des hommes et des femmes sages n’ont-ils pas cherché à dicter leur volonté à frère Joseph en disant: «Oh, si j’étais frère Joseph, je ferais ceci et cela»; mais s’ils étaient dans les souliers de frère Joseph, ils s’aperce­vraient que l’on ne peut obliger les hommes à entrer dans le royaume de Dieu, mais qu’il faut les traiter avec longanimité et que finalement nous les sauverons. La ma­nière de garder tous les saints ensemble et de maintenir l’œuvre en mouvement, c’est d’attendre en toute longanimité jusqu’à ce que Dieu fasse comparaître de tels individus devant la justice. Il ne doit pas y avoir de licence pour le péché, mais la miséri­corde doit aller de pair avec la réprimande.

 

Sœurs de cette Société, y aura-t-il des conflits parmi vous? Je n’en veux pas. Vous devez vous repentir et obtenir l’amour de Dieu. Au diable le pharisaïsme! La meil­leure mesure, le meilleur principe pour amener les pauvres à au repentir, c’est de pourvoir à leurs besoins. La Société non seulement soulagera les pauvres, mais sau­vera des âmes.

 

Le président Smith dit ensuite qu’il donnerait une parcelle de terre à la Société en en faisant don à la trésorière, afin que la Société puisse construire des maisons pour les pauvres. Il dit aussi qu’il donnerait une maison, charpente inachevée, et que frère Cahoon l’installerait sur le terrain précité, et la Société peut le payer en donnant des commandes pour le magasin; que c’était un bon plan de mettre au travail ceux qui doivent à des œuvres et leur donner ainsi une compensation, etc. — H. C. 5:23—25.

 

Le don du Saint-Esprit

 

Éditorial du prophète dans le «Times and Seasons»

 

Les avis des hommes concernant le don du Saint-Esprit sont divers et en conflit. Il y en a qui ont pris l’habitude de décréter que toute manifestation surnaturelle est l’ef­fet de l’Esprit de Dieu, tandis qu’il y en a d’autres qui pensent qu’il n’y a absolument aucune manifestation qui soit liée à lui; et ce n’est qu’une simple impulsion d’esprit, ou un sentiment intérieur, une impression ou un témoignage ou une preuve secrète que les hommes possèdent et qu’une manifestation extérieure, cela n’existe pas. Il n’est pas étonnant que les hommes soient dans une grande mesure ignorants des principes de salut, plus particulièrement de la nature de l’office, du pouvoir, de l’in­fluence, des dons et des bénédictions du don du Saint-Esprit, quand on voit que la famille humaine a été enveloppée pendant de nombreux siècles dans des ténèbres et une ignorance grossières, sans révélation ni aucun critère correct pour arriver à connaître les choses de Dieu que l’on ne peut connaître que par l’Esprit de Dieu. Par conséquent il n’est pas rare qu’il arrive que quand les anciens de notre Église prê­chent aux habitants du monde que s’ils obéissent à l’Évangile ils recevront le don du Saint-Esprit, que les gens s’attendent à voir quelque manifestation merveilleuse, quelque grand étalage de pouvoir, ou s’accomplir quelque miracle extraordinaire; et le cas se présente souvent que de jeunes membres de notre Église, manquant d’une meilleure information, amènent leurs vieilles idées des choses et tombent parfois dans des erreurs monumentales. Nous avons eu ces derniers temps des informations concernant un petit nombre de membres qui sont dans ce dilemme et, pour leur in­formation, nous faisons quelques réflexions sur ce sujet.

 

Les dons de l’Esprit

 

Nous croyons que l’on jouit autant du don du Saint-Esprit maintenant que du temps des apôtres; nous croyons qu’il [le don du Saint-Esprit] est nécessaire pour faire et organiser la prêtrise, que nul ne peut être appelé sans cela à remplir un office dans le mi­nistère; nous croyons aussi dans la prophétie, les langues, les visions, les révélations, les dons et les guérisons, et que l’on ne peut jouir de tout cela sans le don du Saint-Esprit. Nous croyons que c’est poussés par le Saint-Esprit que les hommes d’autre­fois ont parlé et que c’est par le même principe que parlent les saints hommes de nos jours; nous croyons qu’il est consolateur et qu’il rend témoignage, qu’il rappelle tou­tes les choses passées à notre souvenir, nous conduit dans toute la vérité et nous an­nonce les choses à venir; nous croyons que «nul ne peut savoir que Jésus est le Christ si ce n’est par le Saint-Esprit». Nous y croyons [en ce don du Saint-Esprit] dans toute sa plénitude, son pouvoir, sa grandeur et sa gloire; mais bien que nous y croyions, nous y croyons rationnellement, logiquement et scripturairement et non selon les divagations délirantes, les idées folles et les traditions des hommes.

 

Diversité de dons

 

Nous croyons que le Saint-Esprit est conféré par l’imposition des mains par ceux qui ont l’autorité et que le don des langues et aussi le don de prophétie et le don de l’Es­prit s’obtiennent par ce moyen; mais dire ensuite que les hommes ont toujours pro­phétisé et parlé en langues quand ils avaient l’imposition des mains, ce serait dire ce qui n’est pas vrai, contraire à la pratique des apôtres et à l’encontre de l’Écriture sainte, car Paul dit: «À l’un est donné le don des langues, à un autre le don de pro­phétie et à un autre le don de guérison»; et encore: «Tous sont-ils prophètes? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils?» Montrant manifestement que tous ne possédaient pas ces divers dons, mais que l’un recevait un don, un autre recevait un autre don: tous ne prophétisaient pas, tous ne parlaient pas en langues, tous ne fai­saient pas des miracles, mais tous recevaient le don du Saint-Esprit; tantôt ils parlaient en langues et prophétisaient du temps des apôtres, tantôt pas. Tel est le cas aussi pour nous dans nos administrations, où le plus souvent il n’y a pas de manifesta­tion du tout qui soit visible pour la foule alentour; ceci apparaît clairement quand nous consultons les écrits des apôtres et remarquons leur façon de faire dans ce do­maine. Paul dit dans 1 Corinthiens 12: «Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères que vous soyez dans l’ignorance.» Il est donc clair que certains d’entre eux étaient dans l’ignorance de cette question, sinon ils n’auraient pas besoin d’instructions.

 

Le don de prophétie

 

Il dit encore au chapitre 14: «Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spiri­tuels, et surtout à celui de prophétie.» Ces Écritures montrent très clairement que beaucoup d’entre eux n’avaient pas de dons spirituels, car s’ils avaient des dons spiri­tuels quel besoin Paul avait-il de leur dire de les rechercher? Et il est tout aussi évi­dent qu’ils ne recevaient pas tous ces dons par l’imposition des mains; car ils avaient été baptisés, en tant qu’Église, et confirmés par l’imposition des mains — et cepen­dant Paul se trouva dans la nécessité de dire à une Église de ce genre, qui se trouvait sous l’inspection et la surintendance immédiate des apôtres: «Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie», ce qui montre de toute évidence que ces dons se trouvaient dans l’Église, mais que tous n’en jouis­saient pas dans leur manifestation extérieure.

 

Mais supposons que tous jouissent immédiatement, dès l’imposition des mains, des dons de l’Esprit dans toute leur plénitude et tout leur pouvoir, le sceptique serait toujours aussi loin de recevoir un témoignage autrement que par un pur hasard comme auparavant, car tous les dons de l’Esprit ne sont pas visibles à l’œil naturel ou à l’intelligence de l’homme; en fait très peu d’entre eux le sont. Nous lisons que «le Christ est monté au ciel et a fait des dons aux hommes; il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs» (Éphésiens 4).

 

L’Église est un corps compact

 

L’Église est un corps compact composé de différents membres et est strictement analogue à l’organisme humain, et Paul, après avoir parlé de différents dons, dit: «Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troi­sièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils docteurs? Tous ont-ils le don des miracles? Tous ont-ils le don de guérison? Tous parlent-ils en langues? Tous inter­prètent-ils?» Il est évident que non; cependant ils sont tous membres d’un seul corps. Tous les membres du corps naturel ne sont pas l’œil, l’oreille, la tête ou la main: cependant l’œil ne peut pas dire à l’oreille: je n’ai pas besoin de toi, ni la tête au pied: je n’ai pas besoin de toi; tous sont autant de composantes de la machine parfai­te: le corps unique; et si un membre souffre, l’ensemble des membres souffre avec lui; et si un membre se réjouit, tous les autres sont honorés avec lui.

 

Ce sont donc là tous dons; ils viennent de Dieu, ils sont de Dieu, ce sont tous les dons du Saint-Esprit; c’est pour les conférer que le Christ est monté au ciel; et cependant comme il y en a peu d’entre eux que la généralité des hommes pourrait connaître! Pierre et Jean étaient apôtres, et pourtant le tribunal juif les flagella comme impos­teurs. Paul était à la fois apôtre et prophète, et pourtant on le lapida et on le mit en prison. Bien qu’il eût en sa possession le don du Saint-Esprit, les gens n’en savaient rien. Notre Sauveur fut «oint d’une huile de joie au-dessus de ses égaux», et cepen­dant les gens étaient si loin de le connaître qu’ils dirent qu’il était Béelzébul et le cru­cifièrent comme imposteur. Qui aurait pu montrer du doigt un pasteur, un docteur ou un évangéliste rien qu’à leur aspect, et pourtant ils avaient le don du Saint-Esprit.

 

Le monde ne peut pas connaître les dons de l’Esprit

 

Mais pour en arriver aux autres membres de l’Église et examiner les dons dont parle Paul, nous constaterons qu’en général le monde ne peut rien y connaître et qu’il n’y en a qu’un ou deux que l’on pourrait connaître immédiatement s’ils étaient tous dé­versés immédiatement au moment de l’imposition des mains. Dans 1 Corinthiens 12 Paul dit: «Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de ministères, mais le même Seigneur; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En ef­fet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse, à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, le don des guérisons par le même Esprit; à un autre, le don d’opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, la diversité des langues; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut.» On ne peut connaître les choses de Dieu que par l’Esprit de Dieu.

 

Plusieurs dons sont cités ici et pourtant lequel de tous ceux-ci un observateur pour­rait-il déceler au moment de l’imposition des mains? La parole de sagesse et la pa­role de connaissance sont des dons au même titre que n’importe quel autre, et ce­pendant si une personne possédait ces deux dons ou les recevait par l’imposition des mains, qui le saurait? Une autre pourrait recevoir le don de la foi et les gens l’ignore­raient tout autant. Supposons qu’un homme ait le don de guérir ou le pouvoir d’ac­complir des miracles, cela ne se manifesterait pas à ce moment-là; il faudrait le temps et les circonstances pour mettre tous ces dons en application. Supposez qu’un homme ait le discernement des esprits, qui s’en trouverait plus sage? Ou s’il avait l’interprétation des langues, à moins que quelqu’un ne parle dans une langue incon­nue, il devrait évidemment garder le silence; il n’y a que deux dons qui pourraient être rendus visibles: le don des langues et le don de prophétie. Ce sont là les choses dont on parle le plus, et cependant si quelqu’un parlait dans une langue inconnue, se­lon le témoignage de Paul, il serait un barbare pour ceux qui sont là. Ils diraient que c’est du charabia; et s’il prophétisait, ils traiteraient cela de sottise. Le don des lan­gues est sans doute le don le plus petit de tous, cependant c’est celui que l’on recher­che le plus.

 

De sorte que selon le témoignage de l’Écriture et les manifestations de l’Esprit dans les temps anciens, la foule environnante ne pouvait en connaître que très peu de cho­ses, sauf lors de l’une ou l’autre occasion extraordinaire, comme le jour de la Pente­côte.

 

Un observateur ne saurait rien des dons les plus grands, les meilleurs et les plus uti­les. Il est vrai qu’un homme peut prophétiser, ce qui est un grand don, un don que Paul dit au peuple — à l’Église — de rechercher et de convoiter plutôt que de parler en langues; mais que sait le monde de l’art de prophétiser? Paul dit qu’il «n’est un signe que pour les croyants». Mais les Écritures ne disent-elles pas qu’ils parlaient en lan­gues et prophétisaient? Oui; mais qui est-ce qui écrit ces Écritures? Non les profanes ou les observateurs occasionnels, mais les apôtres: des hommes qui discernaient un don d’un autre et étaient bien entendu capables d’écrire à ce sujet; si nous avions le témoignage des scribes et des pharisiens concernant le déversement de l’Esprit le jour de la Pentecôte, ils nous auraient dit que ce n’était pas un don, mais que les gens étaient «pleins de vin doux», et nous en arrivons finalement à la même conclusion que Paul: «Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est par l’Esprit de Dieu», car lorsque Paul eut les grandes révélations, lorsqu’il fut enlevé au troisième ciel et vit des choses qu’il n’était pas permis d’exprimer, personne n’en sut rien jusqu’au moment où il en parla lui-même quatorze ans plus tard; et quand les tentures du ciel furent tirées devant Jean et que dans une vision il traversa la sombre perspective des siècles à venir, et contempla les événements qui se produiraient dans toutes les pé­riodes ultérieures du temps jusqu’au tableau final — tandis qu’il portait le regard sur les gloires du monde éternel, voyait une foule innombrable d’anges et entendait la voix de Dieu — c’était dans l’Esprit, le jour du Seigneur, sans être remarqué ni ob­servé du monde.

 

La nécessité de la prière

 

On ne peut pas toujours connaître le Seigneur par le tonnerre de sa voix, par le dé­ploiement de sa gloire ou par la manifestation de son pouvoir, et ceux qui ont le plus vif désir de voir ces choses-là sont les moins préparés à les affronter, et si le Seigneur manifestait ses pouvoirs comme il le fit aux enfants d’Israël, ces personnages seraient les premiers à dire: «Que le Seigneur ne parle plus, de peur que nous, son peuple, ne mourions.»

 

Nous disons aux frères: cherchez à connaître Dieu dans vos chambres secrètes, invo­quez-le dans les champs. Suivez les directives du Livre de Mormon et priez pour et au sujet de vos familles, de votre bétail, de vos troupeaux de petites et grosses bêtes, de votre maïs et de tout ce que vous possédez; demandez la bénédiction de Dieu sur tous vos travaux et sur tout ce que vous entreprenez. Soyez vertueux et purs, soyez des hommes remplis d’intégrité et de vérité, gardez les commandements de Dieu et alors vous serez à même de comprendre plus parfaitement la différence entre le bien et le mal, entre les choses de Dieu et les choses des hommes, et votre chemin sera semblable à celui des justes, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour.

 

L’usage véritable des langues

 

Ne soyez pas si curieux au sujet des langues, ne parlez pas en langues s’il n’y a pas d’interprète présent; le but final des langues est de parler à des étrangers, et si des personnes sont vivement désireuses d’étaler leur intelligence, qu’elles parlent à ceux-là dans leur propre langue. Les dons de Dieu sont tous utiles à bon escient, mais quand on les applique à des fins non voulues par Dieu, ils se révèlent être un préjudi­ce, un piège et une malédiction au lieu d’une bénédiction. Il se peut qu’un jour nous traitions d’une manière plus complète ce sujet, mais ceci suffira pour le moment (15 juin 1842). — H. C. 5:26—32.

 

Le gouvernement de Dieu

 

Éditorial du prophète sur l’échec des gouvernements d’origine humaine et le droit de régner qui appartient à Dieu

 

Le gouvernement du Tout-Puissant a toujours été très différent du gouvernement des hommes, que nous parlions de son gouvernement religieux ou du gouvernement des nations. Le gouvernement de Dieu a toujours eu tendance à promouvoir la paix, l’unité, l’entente, la force et le bonheur; tandis que celui de l’homme a suscité la confusion, le désordre, la faiblesse et le malheur.

 

Le gouvernement de l’homme apporte le malheur et la destruction

 

Les plus grands actes des hommes puissants ont été de dépeupler des nations et de renverser des royaumes; et s’ils se sont élevés et se sont couverts de gloire, cela s’est fait aux dépens de la vie des innocents, du sang des opprimés, des gémissements de la veuve et de l’orphelin.

 

L’Égypte, Babylone, la Grèce, la Perse, Carthage, Rome se sont chacune élevées à la dignité au milieu du cliquetis des armes et du vacarme de la guerre; et tandis que leurs chefs triomphants ont conduit leurs armées victorieuses à la gloire et à la victoi­re, les gémissements des mourants et le malheur et la détresse de la famille humaine leur résonnaient aux oreilles; avant eux la terre était un paradis, derrière eux un dé­sert désolé; leurs royaumes étaient fondés sur le carnage et l’effusion de sang et sou­tenus par l’oppression, la tyrannie, le despotisme. D’un autre côté, les desseins de Dieu ont été de promouvoir le bien universel du monde universel, d’installer la paix et la bonne volonté parmi les hommes, de favoriser les principes de la vérité éternel­le, de réaliser un état de choses qui unira l’homme à son prochain, de faire en sorte que les hommes «de leurs glaives (...) forge[nt] des hoyaux, et de leurs lances des serpes», d’amener les nations de la terre à demeurer dans la paix et de réaliser la gloire millénaire, où «la terre donnera ses produits, reprendra sa gloire paradisiaque et deviendra comme le jardin de l’Éternel».

 

L’échec des gouvernements des hommes

 

Les grands et sages des temps anciens ont échoué dans toutes leurs tentatives de promouvoir le pouvoir éternel, la paix et le bonheur. Leurs nations se sont effon­drées, leurs trônes ont été renversés à leur tour, et leurs villes et leurs œuvres d’art monumentales ont été anéanties; ou bien leurs tours délabrées ou leurs monuments décrépits ne nous ont laissé que de faibles traits de leur ancienne splendeur et de leur antique grandeur. Ils proclament avec une voix de tonnerre ces vérités impérissables: que la force de l’homme est faiblesse, sa sagesse folie et sa gloire sa honte. Des formes monarchiques, aristocratiques et républicaines de gouvernement dans leurs espèces et leurs degrés divers ont été à leur tour élevées à la dignité et ont mordu la poussière. Les plans des plus grands politiciens, des sénateurs les plus sages et des hommes d’État les plus profonds ont été déjoués et les actions des plus grands chefs, des généraux les plus braves et des rois les plus sages ont été réduits à néant. Une nation a succédé à l’autre et nous n’avons hérité que de leur folie. L’histoire rapporte leurs plans puérils, leur gloire éphémère, leur faible intellect et leurs actes ignobles.

 

L’intelligence de l’homme s’est-elle accrue?

 

Notre connaissance ou notre intelligence se sont-elles accrues? Où y a-t-il un homme qui peut s’avancer et changer le destin des nations et promouvoir le bonheur du monde? Ou encore où y a-t-il un royaume ou une nation qui peut promouvoir le bonheur de ses propres sujets ou même leur bien-être général? Notre nation, qui possède de plus grandes ressources que n’importe quelle autre, est déchirée du cen­tre à la circonférence par les luttes entre partis, l’intrigue politique et les intérêts partisans; nos conseillers sont frappés de panique, nos législateurs sont étonnés et nos sénateurs sont confus, nos marchands sont paralysés, nos commerçants sont décou­ragés, nos mécaniciens sans emploi, nos fermiers dans la détresse et nos pauvres crient pour avoir du pain, nos banques sont en faillite, notre crédit est ruiné et nos États écrasés sous les dettes, et cependant nous avons et nous avons eu la paix.

 

L’homme n’est pas capable de se gouverner lui-même

 

Que se passe-t-il? Sommes-nous seuls en ceci? En vérité non. Malgré tous nos maux, nous sommes mieux lotis que n’importe quel autre pays. Que l’Égypte, la Turquie, l’Espagne, la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne, l’Angleterre, la Chine ou n’importe quelle autre nation parle et raconte le récit de ses ennuis, de son embarras et de sa détresse et nous verrions que sa coupe était pleine et qu’elle se préparait à boire le chagrin jusqu’à la lie. L’Angleterre, qui se vante de sa littérature, de sa science, de son commerce, etc., a les mains rouges du sang innocent à l’étranger, et les cris des opprimés résonnent à ses oreilles au pays. Le chartisme, l’o’connelisme et le radicalisme lui rongent les entrailles au pays; et l’Irlande, l’Écosse, le Canada et l’Orient la menacent de destruction à l’étranger. La France est profondément déchi­rée, l’intrigue, la perfidie et la trahison rôdent dans les ténèbres, et le meurtre et l’as­sassinat s’affichent au grand jour. La Turquie, jadis la gloire des nations européennes, a été dépouillée de sa force, est tombée dans le gâtisme et a été obligée de de­mander à ses alliés de lui proposer des conditions de paix qui lui sont défavorables; et la Russie et l’Égypte ouvrent chacun leurs mâchoires pour la dévorer. Voici des an­nées que l’Espagne est le théâtre d’effusions de sang, de misère et de malheur. La Sy­rie est maintenant bouleversée par la guerre et l’effusion de sang. Le grand et puis­sant empire de Chine, qui pendant des siècles a résisté aux attaques des barbares, est devenu tributaire d’un ennemi étranger, ses batteries ont été renversées, beaucoup de ses villes détruites et ses villages abandonnés. Nous pourrions mentionner les Ra­jahs orientaux, les misères et les oppressions des Irlandais, les convulsions d’Améri­que centrale, la situation du Texas et du Mexique, l’état de la Grèce, de la Suisse et de la Pologne; que dis-je, le monde lui-même présente un grand spectacle de misère, de malheur et «l’angoisse chez les nations qui ne savent que faire». Toutes, toutes di­sent d’une voix de tonnerre que l’homme n’est pas capable de se gouverner, de légi­férer pour lui-même, de se protéger, de promouvoir ce qui est pour son propre bien ni pour le bien du monde.

 

Le dessein de Jéhovah

 

Jéhovah a pour dessein depuis le commencement du monde et a pour dessein main­tenant de régler les affaires du monde au moment voulu par lui, d’être à la tête de l’univers et de prendre les rênes du gouvernement dans ses propres mains. Lorsque cela sera fait, la justice sera administrée avec équité; l’anarchie et la confusion seront détruites et «les nations n’apprendront plus la guerre». C’est parce que ce grand principe dirigeant a manqué que toute cette confusion a existé; «ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas»; ceci nous l’avons démontré.

 

S’il y a eu quoi que ce soit de grand ou de bon dans le monde, c’est venu de Dieu. La construction du premier navire fut donnée par révélation à Noé. La conception de l’arche fut donnée par Dieu «image des choses célestes». La science des Égyptiens et leur connaissance de l’astronomie, comme le témoignent leurs annales, leur fut cer­tainement enseignée par Abraham et Joseph, qui les avaient eux-mêmes reçues du Seigneur. L’art de travailler le bronze, l’argent, l’or et les pierres précieuses fut en­seigné dans le désert par révélation. Les plans architecturaux du temple de Jérusa­lem, ainsi que ses ornements et sa beauté furent donnés de Dieu. Salomon et les ju­ges d’Israël reçurent la sagesse de gouverner la maison d’Israël; et s’il avait toujours été leur roi, et eux soumis à son autorité et obéissants à ses lois, ils auraient quand même été un peuple grand et puissant: les chefs de l’univers et la merveille du mon­de.

 

Le gouvernement établi par Dieu

 

Si Nébucadnetsar, ou Darius, ou Cyrus, ou n’importe quel autre roi possédait la connaissance ou le pouvoir, cela venait de la même source, comme le témoignent abondamment les Écritures. Ainsi donc si Dieu en installe un et dépose l’autre selon son bon plaisir et fait des rois des instruments à leur insu pour accomplir ses prophé­ties, à combien plus forte raison aurait-il pu, si l’homme s’était soumis à son autorité, régler les affaires de ce monde et promouvoir la paix et le bonheur parmi la famille humaine!

 

Le Seigneur a commencé ce genre de gouvernement à diverses époques et a proposé ses services à la famille humaine. Il choisit Hénoc, qu’il dirigea et à qui il donna sa loi et au peuple qui était avec lui; et quand le monde en général ne voulut pas obéir aux commandements de Dieu après avoir marché avec Dieu, il enleva Hénoc et son Église, et la prêtrise ou gouvernement du ciel fut ôtée.

 

Abraham fut guidé par le Seigneur dans toutes ses affaires familiales; il lui fut dit où il devait aller et quand s’arrêter. Des anges et le Seigneur parlèrent avec lui et il prospéra extrêmement dans tout ce à quoi il mettait la main; c’était parce que sa fa­mille et lui obéissaient aux conseils du Seigneur.

 

Lorsque l’Égypte était sous la surintendance de Joseph, elle prospéra parce qu’il était instruit par Dieu; quand elle opprima les Israélites, la destruction s’abattit sur elle. Quand les enfants d’Israël furent choisis avec Moïse à leur tête, ils devaient être un peuple qui lui appartînt, parmi lequel Dieu mettrait son nom; leur devise était: «L’Éternel est notre Juge, l’Éternel est notre Législateur, l’Éternel est notre Roi: et il régnera sur nous.» Pendant qu’ils étaient dans cet état, ils pouvaient dire à juste titre: «Heureux le peuple dont l’Éternel est le Dieu!» Leur gouvernement était une théocratie; ils avaient Dieu pour faire leurs lois et des hommes choisis par lui pour les administrer; il était leur Dieu et ils étaient son peuple. Moïse reçut de Dieu lui-même la parole du Seigneur; et il fut la bouche de Dieu pour Aaron, et Aaron ins­truisit le peuple tant dans les affaires civiles que dans les affaires ecclésiastiques; ils étaient un, il n’y avait pas de distinction; ainsi en sera-t-il quand les desseins de Dieu seront accomplis: quand «l’Éternel sera roi de toute la terre» et «Jérusalem son trô­ne». «De Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel.»

 

La paix universelle viendra de Dieu

 

C’est la seule chose qui peut réaliser «le rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes», «la dispensation de la plénitude des temps, lorsque Dieu rassemblera toutes choses en une». Les autres tentatives de promouvoir la paix et le bonheur universels dans la famille humaine se sont révélées vaines; tous les efforts ont échoué, tous les plans et tous les projets sont tombés à néant; il faut la sagesse de Dieu, l’intelligence de Dieu et le pouvoir de Dieu pour accomplir ceci. Le monde a eu largement l’occasion d’essayer pendant six mille ans; le Seigneur essayera le septième millénaire lui-même; «celui dont c’est le droit, possédera le royaume et régnera jusqu’à ce qu’il ait tout mis sous ses pieds»; l’iniquité y cachera sa tête blanche, Satan sera lié et les œuvres des ténèbres seront détruites; de la droiture sera faite une règle et de la justice un niveau et «seul celui qui craint l’Éternel sera élevé ce jour-là». Pour réaliser cet état de choses, il faut né­cessairement qu’il y ait une grande confusion parmi les nations de la terre; «de l’an­goisse chez les nations qui ne sauront que faire». Me demande-t-on quelle est la cause de la détresse actuelle? Je répondrai: «Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que l’Éternel en soit l’auteur?»

 

La terre gémit maintenant sous la corruption

 

La terre gémit sous la corruption, l’oppression, la tyrannie et l’effusion de sang; et Dieu sort de sa cachette, comme il a dit qu’il le ferait, pour affliger les nations de la terre. Daniel, dans sa vision, vit bouleversement sur bouleversement; «je regardai jusqu’à ce que les trônes fussent renversés, et l’ancien des jours s’assit»[1]; et on amena devant lui quelqu’un de semblable au Fils de l’Homme; et toutes les nations, familles, langues et peuples le servirent et lui obéirent. C’est à nous d’être justes afin d’être sages et de comprendre; car aucun des méchants ne comprendra; mais les sa­ges comprendront et ceux qui en tournent beaucoup vers la justice brilleront pour toujours et à jamais comme les étoiles.

 

Il nous incombe d’avoir de la sagesse

 

Nous, l’Église et le peuple, il nous incombe d’avoir de la sagesse et de chercher à connaître la volonté de Dieu, et ensuite d’être disposés à la faire; car «heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent», disent les Écritures. «Veillez donc et priez tout le temps», dit notre Sauveur, «afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’Homme.» Si Hénoc, Abraham, Moïse, les enfants d’Israël et tout le peuple de Dieu étaient sauvés en gardant les commandements de Dieu, nous, si nous sommes sauvés, nous le se­rons en vertu du même principe. De même que Dieu a gouverné Abraham, Isaac et Jacob en tant que familles et les enfants d’Israël en tant que nation, de même nous, en tant qu’Église, nous devons être sous sa direction si nous voulons prospérer, être préservés et soutenus. Nous ne devons faire confiance qu’à Dieu, n’obtenir notre sa­gesse que de lui, et lui seul doit être notre protecteur et notre sauvegarde, spirituel­lement et temporellement, sinon nous tomberons.

 

Nous avons été châtiés jusqu’à présent par la main de Dieu pour n’avoir pas obéi à ses commandements, bien que nous n’ayons jamais violé aucune loi humaine ou transgressé aucun précepte humain; cependant nous avons traité ses commande­ments à la légère, nous nous sommes écartés de ses ordonnances, et le Seigneur nous a sévèrement châtiés, et nous avons senti son bras et baisé la verge; soyons donc sa­ges dans les temps à venir et souvenons-nous toujours que «l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers». Le Seigneur nous a dit de construire le temple et la maison de Nauvoo; et ce commandement fait force de loi pour nous comme n’importe quel autre; et celui qui ne s’engage pas à ces choses transgresse autant que s’il avait enfreint n’importe quel au­tre commandement; il ne fait pas la volonté de Dieu ni n’accomplit ses lois.

 

Les saints soumis au conseil divin

 

Pour ce qui est de l’édification de Sion, il faut qu’elle se fasse sur les conseils de Jého­vah, par les révélations du ciel; et nous devons être disposés à dire: «Si le Seigneur ne marche pas lui-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici.» Nous disons aux saints qui viennent ici: nous avons jeté les bases du rassemblement du peuple de Dieu en ce lieu et il s’attend à ce que quand les saints viendront ils soient sous la di­rection de ceux que Dieu a désignés. Les Douze sont mis à part pour conseiller les saints sur ce sujet; et nous attendons de ceux qui viennent ici qu’ils envoient devant eux leurs hommes sages selon la révélation; ou si ce n’est pas faisable, qu’ils se sou­mettent aux conseils que Dieu a donnés, sinon ils ne peuvent recevoir d’héritage parmi les saints ou être considérés comme étant le peuple de Dieu, et ils seront trai­tés comme transgresseurs des lois de Dieu. Nous essayons ici de nous ceindre les reins et d’éliminer du milieu de nous ceux qui commettent l’iniquité; et nous espé­rons que quand nos frères arriveront de l’étranger, ils nous aideront à faire avancer cette bonne œuvre et à accomplir ce grand dessein, afin que «Sion soit édifiée dans la justice et que toutes les nations accourent sous son étendard» afin que, en tant que peuple de Dieu, sous sa direction, et obéissant à sa loi, nous progressions dans la jus­tice et la vérité; afin que lorsque ses desseins seront accomplis, nous puissions rece­voir un héritage avec les sanctifiés (15 juillet 1842). — H. C. 5:61—66.

T. S. III 15 juillet 1842, pp. 855—58.

 

Lettre du prophète au gouverneur Carlin: satisfait de l’attitude du gouverneur

 

Excellence — Votre estimée du 27 courant par le général de division breveté Wilson Law se trouve devant moi. Je ne peux laisser passer cette occasion sans vous expri­mer mes remerciements les plus cordiaux pour la façon amicale dont vous avez traité mon épouse aussi bien que les personnes qui étaient avec elle lors de la dernière vi­site et aussi pour les sentiments amicaux qui se dégagent de votre lettre. Votre Excellence peut être assurée que je les apprécie comme il convient et les payerai de retour.

 

Je suis parfaitement satisfait en ce qui concerne le sujet en cause et vos réflexions. Je me considérerai, moi et nos concitoyens, comme étant à l’abri de tout mal sous le vaste dais de la loi sous votre administration. Nous vous demandons protection au cas où quelque violence serait manifestée à notre égard, sachant que notre inno­cence en ce qui concerne toutes les accusations que l’on fait circuler sera dûment prouvée devant un public éclairé.

 

Tout service que nous pouvons rendre n’importe quand à l’État sera accompli volon­tiers, car notre ambition est d’être utiles à notre pays.

 

Avec mes sentiments de respect et d’estime, je reste votre humble serviteur.

Joseph Smith

 H. C. 5:83.

 

Prophétie que les saints seraient chassés dans les Montagnes Rocheuses

 

Samedi 6 août 1842 — Ai traversé le fleuve vers Montrose (Iowa) en compagnie du général Adams, du colonel Brewer et d’autres et ai assisté à l’installation des offi­ciers de la loge du Soleil Levant, des Maçons de l’ancienne York à Montrose, par le général James Adams, Grand Maître-député d’Illinois. Pendant que le Grand Maî­tre-député était occupé à donner les instructions requises au Maître-élu, j’eus une conversation avec un certain nombre de frères à l’ombre du bâtiment au sujet de nos persécutions au Missouri et des ennuis constants qui nous suivent depuis que nous avons été chassés de cet État. Je prophétisai que les saints continueraient à souffrir beaucoup d’afflictions et seraient chassés dans les Montagnes Rocheuses, que beau­coup apostasieraient, que d’autres seraient mis à mort par nos persécuteurs ou mourraient de froid ou de maladie, et certains d’entre vous vivront pour aller aider à fonder des colonies et à construire des villes et voir les saints devenir un peuple puis­sant au milieu des Montagnes Rocheuses (6 août 1842). — H. C. 5:85.

 

Le bonheur est le but de l’existence

 

Le bonheur est l’objet et le but de notre existence et en sera la fin si nous suivons le chemin qui y mène; et ce chemin, c’est la vertu, l’intégrité, la fidélité, la sainteté et le respect de tous les commandements de Dieu. Mais nous ne pouvons pas respecter tous les commandements sans les connaître tout d’abord, et nous ne pouvons nous attendre à tout savoir, ou davantage que nous n’en savons maintenant, si nous ne suivons ou ne respectons ceux que nous avons déjà reçus. Ce qui est mal dans une circonstance peut être et est souvent bien dans une autre.

 

Dieu a dit: «Tu ne tueras point»; à un autre moment il a dit: «Tu dévoueras par in­terdit» [Tu détruiras totalement]. Tel est le principe selon lequel le gouvernement du ciel est géré, par la révélation adaptée aux circonstances dans lesquelles sont pla­cés les enfants du royaume. Tout ce que Dieu exige est juste, peu importe ce que c’est, bien que nous ne puissions en voir la raison que longtemps après que les évé­nements se soient produits. Si nous cherchons premièrement le royaume de Dieu, toutes les bonnes choses seront ajoutées. Tel fut le cas de Salomon: tout d’abord il demanda la sagesse, et Dieu la lui donna, et avec elle tous les désirs de son cœur, même les choses qui pourraient être considérées comme abominables pour tous ceux qui ne comprennent que partiellement l’ordre du ciel, mais qui en réalité étaient justes parce que Dieu donnait et sanctionnait par révélation spéciale.

 

Un père ou une mère peut donner une correction à un enfant, et ce à juste titre, parce qu’il a volé une pomme; tandis que si l’enfant avait demandé la pomme et si le père ou la mère l’avait donnée, l’enfant l’aurait mangée avec un meilleur appétit; il n’y aurait pas eu de coups, tout le plaisir de la pomme aurait été assuré, tout le malheur qui accompagne le vol évité.

 

Tout don de Dieu est juste

 

Ce principe s’applique à juste titre à toutes les relations de Dieu avec ses enfants. Tout ce que Dieu nous donne est légitime et juste; et il convient que nous jouissions de ses dons et de ses bénédictions toutes les fois que et partout où il est disposé à les conférer; mais si nous nous emparons de ces mêmes bénédictions et de ces mêmes agréments sans lois, sans révélations, sans commandements, ces bénédictions et ces agréments se révéleront finalement être des malédictions et des désagréments et nous devrons nous coucher dans le chagrin et des lamentations de regret éternel. Mais dans l’obéissance, il y a une joie et une paix sans tache, sans mélange; et comme Dieu a conçu notre bonheur et le bonheur de toute sa création, il n’a jamais institué, ni n’instituera jamais une ordonnance ou donnera à son peuple un commandement qui ne tend pas de par sa nature à favoriser ce bonheur qu’il a prévu et qui ne finira pas par assurer le plus grand bien et la plus grande gloire à ceux qui deviennent les bénéficiaires de sa loi et de ses ordonnances. Les bénédictions proposées mais reje­tées ne sont plus des bénédictions, mais deviennent comme le talent caché dans la terre par le serviteur méchant et paresseux; le bien offert retourne au donateur, la bénédiction est conférée à ceux qui la recevront et l’utiliseront; car on donnera à ce­lui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a ou aurait pu avoir.

 

Soyez sages aujourd’hui; c’est folie que de tarder; le lendemain le précédent fatal peut plaider. Et ainsi jusqu’à ce que la sagesse soit poussée hors du temps dans l’éternité.

 

Les hommes sont jugés selon leurs actes

 

Notre Père céleste est plus libéral dans ses vues et plus illimité dans sa miséricorde et ses bénédictions que nous ne sommes disposés à le croire ou à le recevoir; et en même temps, il est plus terrible à l’égard de ceux qui commettent l’iniquité, plus af­freux dans l’exécution de ses punitions et plus prêt à détecter toute fausse manière que nous pourrions le croire de sa part. Il veut que ses enfants le questionnent. Il dit: «Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez»; mais si vous voulez prendre ce qui ne vous appartient pas ou ce que je ne vous ai pas donné, vous serez récompensés selon vos actes; mais je ne refuserai rien de bon à ceux qui marchent en droiture devant moi et font ma volonté en toutes choses: qui écoutent ma voix et la voix de mon serviteur que j’ai envoyé; car je me réjouis de ceux qui cherchent dili­gemment à connaître mes préceptes et respectent les lois de mon royaume, car tout leur sera révélé au moment choisi par moi, et à la fin ils auront la joie (27 août 1842). — H. C. 5:134—136.

 

Procès-verbal de la réunion de la Société de Secours des femmes: paroles du Prophète

 

31 août 1842

 

L’Église l’emportera sur les puissances du mal

 

Le président Joseph Smith se leva et dit: «Je suis heureux et reconnaissant de la pos­sibilité d’être présent en cette occasion. Nos ennemis ont fait de grands efforts, mais ils n’ont pas réalisé leur objectif. Dieu m’a donné la possibilité d’échapper à leurs mains. J’ai mené un bon combat au point que j’ai déjoué la stratégie de toute l’armée de Bennett et l’ai battue à plate couture.

 

Pour le moment, mes sentiments sont que puisque le Seigneur tout-puissant m’a protégé [jusque] aujourd’hui, il continuera à me préserver par la foi et les prières unies des saints jusqu’à ce que j’aie complètement accompli ma mission dans cette vie et établi si fermement la dispensation de la plénitude de la prêtrise dans les der­niers jours que tous les pouvoirs de la terre et de l’enfer ne pourront jamais l’em­porter contre elle.

 

Cette persécution constante me rappelle [les paroles du] Sauveur quand il dit aux pharisiens: «Allez, et dites à ce renard: voici, je chasse les démons et je fais des gué­risons aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini.» Je crois que notre Père céleste a décrété que les Missouriens ne m’auront pas; si oui, ce sera parce que je ne reste pas hors de leur chemin.

 

Je triompherai de mes ennemis: j’ai commencé à triompher d’eux au pays et je le fe­rai au dehors. Tous ceux qui se dressent contre moi sentiront le poids de leur iniquité sur leur propre tête. Ceux qui disent du mal sont des personnages abominables, pleins d’iniquité. Toutes les histoires et tout le remue-ménage contre moi sont comme le feu follet qu’on ne peut pas trouver.

 

Personne n’est sans défaut

 

Bien que j’agisse mal, je ne fais pas le mal que l’on m’accuse de faire; le mal que je fais vient de la faiblesse de la nature humaine comme les autres hommes. Personne ne vit sans défaut. Pensez-vous que même Jésus, s’il était ici, serait sans défaut à vos yeux? Ses ennemis ont dit toute sorte de mal contre lui: tous recherchaient l’iniquité [en lui]. Comme il était facile pour Jésus de faire sortir toute l’iniquité du cœur de ceux parmi lesquels il était!

 

Le plus grand mal vient de petits maux

 

Il est requis des serviteurs du Seigneur qu’ils se gardent des choses qui sont de nature à faire le plus de mal. Les petits renards ravagent les vignes: les petits maux sont ce qui fait le plus de mal à l’Église. Si vous avez de mauvais sentiments et vous en parlez les uns aux autres, cela a tendance à faire du mal. Cela a pour résultat ces maux qui sont de nature à couper la gorge aux chefs de l’Église.

 

Quand je fais du mieux que je peux — quand j’accomplis le plus grand bien, c’est alors que les plus grands maux se dressent contre moi. Plût à Dieu que vous fussiez sages. Je vous conseille maintenant que si vous savez quoi que ce soit, taisez-vous, c’est ce qui fera le moins de mal.

 

La Société de Secours des femmes a joué le rôle le plus actif dans mon bien-être face à mes ennemis, en envoyant une pétition au gouverneur. Ces mesures étaient toutes nécessaires. Ne voyez-vous que j’ai vu à l’avance, par l’esprit de prophétie, ce qui al­lait arriver? Tout a eu une influence pour me sauver de la main de mes ennemis. Si ces mesures n’avaient pas été prises, des conséquences plus graves en auraient ré­sulté. Je suis venu ici pour vous bénir. La Société a bien marché: ses principes sont de pratiquer la sainteté. Dieu vous aime et vos prières en ma faveur serviront beaucoup: qu’elles ne cessent pas de monter continuellement à Dieu en ma faveur.

 

La persistance des méchants

 

L’ennemi ne se lassera jamais. Je m’attends à ce qu’il réunisse tout contre moi. Je m’attends à une guerre terrible. Celui qui mènera la guerre chrétienne verra les an­ges des démons et tous les pouvoirs infernaux des ténèbres se dresser continuelle­ment contre lui. Quand des hommes méchants et corrompus s’opposent, c’est un cri­tère qui permet de juger si un homme mène le combat chrétien. Heureux êtes-vous lorsque tous les hommes disent [faussement] du mal de vous, etc. Doit-on considérer un homme comme mauvais quand les hommes disent du mal de lui? Non. Si un homme se lève et s’oppose au monde du péché, il peut s’attendre à ce que tout se li­gue contre lui. Mais cela ne sera que pour peu de temps et toutes ces afflictions se­ront détournées de nous si nous sommes fidèles et ne sommes pas vaincus par ces maux. En voyant les bénédictions de la dotation affluer et le royaume croître et se répandre d’une mer à l’autre, nous nous réjouissons de ne pas avoir été vaincus par ces sottises.

 

Le baptême pour les morts

 

Certaines choses m’ont été manifestées pendant mon absence concernant le bap­tême pour les morts, choses que je communiquerai le prochain sabbat si rien ne se produit pour m’en empêcher.

 

Le président Smith dit: «J’ai une réflexion à faire, concernant le baptême pour les morts, qui suffira pour le moment jusqu’à ce que j’aie l’occasion de discuter plus en détail de ce sujet: toutes les personnes baptisées pour les morts doivent le faire en la présence d’un greffier, afin qu’il soit témoin pour en attester. Il sera nécessaire, dans le grand conseil, qu’il soit témoigné de ces choses; qu’on y veille dorénavant. S’il y a une lacune, ce peut être aux dépens de nos amis; ils risquent de ne pas se lever [dans la première résurrection] etc.[2]» (31 août 1842). — H. C. 5:139—141.

 

La persécution est l’héritage des justes

 

D’un éditorial du prophète dans le «Times and Seasons»

 

Abel fut mis à mort pour sa justice, et combien d’autres encore jusqu’au déluge: cela n’a pas beaucoup d’importance pour nous maintenant. Mais si nous croyons en la ré­vélation actuelle, telle qu’elle a été publiée au printemps dernier dans le «Times and Seasons», Abraham, le prophète du Seigneur, fut couché sur le lit de fer pour être immolé; et le livre de Jasher, qui n’a pas été réfuté comme étant un mauvais auteur, dit qu’il fut jeté dans le feu des Chaldéens. Moïse, l’homme de Dieu qui tua un persé­cuteur égyptien des enfants d’Israël, fut chassé de son pays et de sa famille. Élie dut fuir son pays, car on cherchait à lui ôter la vie, et il fut nourri par des corbeaux. Da­niel fut jeté dans une fosse aux lions; Michée fut nourri du pain d’affliction et Jéré­mie fut jeté dans la citerne malpropre sous le temple; ces afflictions s’abattirent-elles sur ces prophètes du Seigneur pour cause de transgression? Non! C’était la main de fer de la persécution, comme les chaînes du Missouri! Et remarquez: lorsque ces an­ciens prophètes souffraient, la vengeance de Dieu suivait en son temps et laissait les opposants pervers des oints du Seigneur comme Sodome et Gomorrhe, comme les Égyptiens, comme Jézabel, qui fut mangée par les chiens, et comme tout Israël, qui fut emmené en captivité jusqu’au moment où le Seigneur eut épuisé sa fureur sur lui: même jusqu’à ce jour.

 

Venons-en à l’époque du Nouveau Testament: il y en a tant qui louent toujours le Seigneur et ses apôtres. Nous commençons par Jean-Baptiste. Lorsque fut décrété l’édit d’Hérode de mettre à mort les petits enfants, Jean avait environ six mois de plus que Jésus et tomba sous cet édit diabolique, et Zacharie dit à sa mère de le conduire dans les montagnes où il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Quand il refusa de révéler l’endroit où l’enfant était caché, son père, étant le grand prêtre qui officiait cette année-là au temple, fut mis à mort sur l’ordre d’Hérode, en­tre le portique et l’autel, comme Jésus le dit. La tête de Jean fut portée sur un plateau à Hérode, fils de cet infanticide, en dépit du fait qu’il n’y avait jamais eu de plus grand prophète né d’une femme que lui!

Jésus, le Fils de Dieu, fut crucifié, les mains et les pieds cloués au bois!

 

Les saints passent par des tribulations

 

C’est une honte pour les saints de parler de châtiments et de transgressions alors que tous les saints avant eux, prophètes et apôtres, ont dû passer par de grandes tribula­tions; que ce soit un Hérode, un Néron ou un Boggs qui cause l’affliction ou qui fait verser le sang, c’est la même chose: ces assassins auront leur récompense! Et les saints la leur. Combien ont dû errer, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres et vivre dans les cavernes et des antres dans les montagnes parce que le monde était indigne de leur société! Était-ce pour une question de transgression ou de châtiment que le monde les exclut du plaisir de vivre en société? Non! Mais souvenez-vous, frè­res, celui qui offense un des plus petits des saints, il vaudrait mieux pour lui qu’une meule de moulin lui soit liée au cou et que la pierre et lui soient plongés dans les pro­fondeurs de la mer! Souvenez-vous que celui qui donne un verre d’eau froide au nom d’un disciple à un des saints en prison ou séparé de ses amis à cause de procès vexa­toires dont le but est de persécuter, ne perdra nullement sa récompense.

 

Que l’on n’entende jamais, tant que l’esprit de liberté ou la vertu d’un saint vit dans la chair, n’entendons jamais parler de gens, qui professent être gouvernés par la loi de Dieu et purifient leurs vêtements dans le sang de l’Agneau, se soustraire à l’heure du danger à l’obligation d’aider ceux qui portent l’arche du Seigneur!

 

Le baptême

 

En parcourant les pages sacrées de la Bible, en sondant les prophètes et les paroles des apôtres, on ne trouve aucun sujet aussi étroitement lié au salut que celui du bap­tême. Toutefois comprenons bien en tout premier lieu que le mot baptiser provient du grec «baptizo» et signifie immerger ou submerger et qu’asperger découle du verbe grec «rantizo» et signifie disperser en particules; nous pouvons alors traiter le sujet comme un sujet qui est inséparablement lié à notre bien-être éternel et tou­jours nous souvenir que c’est une des seules méthodes par lesquelles nous pouvons obtenir la rémission des péchés dans ce monde et être préparés à entrer dans les joies de notre Seigneur dans le monde à venir.

 

Comme il est bien connu que des opinions diverses règnent dans une grande partie du monde des sectes à propos de cette importante ordonnance de l’Évangile, il n’est peut-être pas inopportun de présenter les instructions et les commandements de Jé­sus lui-même à ce propos: il dit aux Douze ou plutôt aux Onze à l’époque: Allez, fai­tes de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Voilà ce que rapporte Matthieu. Dans Marc, nous avons ces mots importants: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Et pour montrer comment on peut distinguer les croyants des incroyants, il dit ensuite: Voici les mira­cles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les dé­mons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s’ils boivent quel­que breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux mala­des, et les malades seront guéris. Et dans Luc nous trouvons la condition finale sous cette forme: qu’il était nécessaire que le Christ mourût et ressuscitât le troisième jour afin que la rémission des péchés pût être prêchée en son nom parmi toutes les nations, en commençant à Jérusalem. Et vous êtes témoins de ces choses.

 

Témoins

 

Nous allons maintenant examiner les témoins. Ils devaient, on s’en souviendra, at­tendre à Jérusalem d’être dotés du pouvoir d’en haut et ensuite ils devaient aller en­seigner à toutes les nations tout ce que le Seigneur leur avait commandé. Com­me Pierre détenait les clefs du royaume, c’est lui que nous examinerons tout d’abord.

 

Le jour de la Pentecôte, lorsqu’il y eut une merveilleuse manifestation des dons se­lon la promesse de Marc, beaucoup eurent le cœur touché et dirent à Pierre et au reste des apôtres: Hommes frères, que ferons-nous? Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos pé­chés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit, etc. Ici un des témoins dit noir sur blanc: Repentez-vous et soyez baptisés. Et nous sommes d’avis que Pierre, ayant été instruit par le Seigneur, chargé de mission par le Seigneur et doté par le Seigneur se­rait le conseiller ou l’ambassadeur le plus correct auprès duquel nous ou eux pou­vaient s’enquérir pour connaître la bonne voie pour entrer dans le royaume.

 

Luc dit encore dans son livre des Actes des apôtres: Pendant qu’Apollos était à Co­rinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l’Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit: Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru? Ils lui répondirent: Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit. Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés? Ils répondirent: Du baptême de Jean. Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance, di­sant au peuple de croire en Celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et ils prophétisaient. Les témoins ci-dessus nous apprennent que le baptême était l’élément essentiel pour recevoir le don du Saint-Esprit. Il semble que du raisonnement ci-dessus découle que quelques Juifs sectaires étaient occupés à baptiser comme Jean, mais avaient oublié de les informer qu’il y en avait un autre qui devait suivre au nom de Jésus-Christ, pour baptiser de feu et du Saint-Esprit: ce qui montra à ces convertis que leur premier baptême était illégal, et quand ils entendirent ceci, ils furent baptisés avec joie, et après qu’ils eurent reçu l’imposition des mains et des dons selon la promesse, ils parlèrent en langues et prophétisèrent.*** L’apôtre dit que l’Évangile est le pou­voir de Dieu pour le salut pour ceux qui croient; et nous apprend aussi que la vie et l’immortalité ont été mises en évidence par l’Évangile, que l’Écriture, comme Paul le dit aux Galates, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d’avance an­noncé cette bonne nouvelle à Abraham: toutes les nations seront bénies en toi.

 

L’Évangile est toujours le même

 

Si nous admettons que les Écritures disent ce qu’elles pensent, et pensent ce qu’elles disent, nous avons suffisamment de raisons pour continuer et prouver à partir de la Bible que l’Évangile a toujours été le même, les ordonnances pour en accomplir les exigences les mêmes et les officiers pour officier les mêmes, les signes et les fruits ré­sultant des promesses les mêmes; par conséquent, comme Noé était un prédicateur de justice, il a dû être baptisé et ordonné à la prêtrise par l’imposition des mains, etc. car nul ne s’attribue cette dignité s’il n’est appelé de Dieu comme le fut Aaron, et Aaron fut baptisé dans la nuée et dans la mer avec tout Israël, comme le rapporte l’apôtre dans les Corinthiens. De cette prise de position ou fait il est témoigné de cette manière: l’alliance de la circoncision faite par Abraham et pratiquée constam­ment jusqu’à ce qu’Israël sorte d’Égypte fut abandonnée dans le désert pendant quarante ans et renouvelée par Josué lorsqu’il traversa le Jourdain et campa à Guil­gal, où il fit des couteaux acérés et circoncit toute la partie masculine de I’Église.

 

L’homme doit naître de nouveau

 

Nicodème vint trouver Jésus la nuit et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un doc­teur venu de Dieu: car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître? Jé­sus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Cette réponse fort affirmative de Jésus concernant le baptême d’eau règle la question: si Dieu est le même hier, aujourd’hui et à jamais, il n’est pas étonnant qu’il soit positif dans la grande déclaration: celui qui croit et est baptisé sera sauvé et celui qui ne croit pas sera condamné! Il n’y avait sous le ciel aucun autre nom qui eût été donné parmi les hommes par lequel les hommes pouvaient être sauvés: il n’est pas étonnant que l’apôtre ait dit, étant «ensevelis avec lui par le baptême» vous ressusciterez d’entre les morts! Il n’est pas étonnant que Paul ait dû se lever, être baptisé et se laver de ses péchés. Il n’est pas étonnant que l’ange ait dit au bon vieux Corneille qu’il devait faire venir Pierre pour apprendre comment être sauvé: Pierre pouvait baptiser et les anges ne le pouvaient pas tant qu’il y avait des officiers légitimes dans la chair détenant les clefs du royaume ou l’autorité de la prêtrise. Il y a encore une preuve dans ce domaine, et c’est que Jésus lui-même, quand il apparut à Paul sur le chemin de Damas, ne l’instruisit pas de la façon dont il pouvait être sauvé. Il avait mis dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, pour l’œuvre du ministère, pour le perfectionnement des saints etc.; et comme la toute grande règle du ciel était qu’il ne fallait rien faire sur la terre sans que le secret ne fût révélé à ses serviteurs les prophètes, conformé­ment à Amos 3:7, ainsi Paul ne pouvait en apprendre autant du Seigneur en ce qui concernait son devoir dans le salut commun de l’homme qu’il pouvait en apprendre d’un des ambassadeurs du Christ, appelé du même appel céleste du Seigneur et doté du même pouvoir d’en haut: de sorte que ce qu’il déliait sur la terre serait délié dans les cieux et ce qu’il liait sur la terre serait lié dans les cieux: lui, le Seigneur, étant sa­crificateur à jamais selon l’ordre de Melchisédek et le Fils oint de Dieu dès avant la fondation du monde, et eux les fils engendrés de Jésus par l’Évangile pour instruire toutes les nations — et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde, c’est-à-dire par l’autre Consolateur que le monde ne peut recevoir — car vous êtes les témoins — ayant le témoignage de Jésus qui est l’Esprit de la prophétie.

 

La nécessité de du repentir

 

D’après ce qui a déjà été présenté comme témoignage pour prouver que personne ne peut être sauvé sans le baptême, on verra et on reconnaîtra que si le péché était parmi les hommes, le repentir était aussi nécessaire à une époque du monde qu’à une autre et que personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. Ainsi donc si Abel était un juste il fallait qu’il le devienne en gardant les commandements; si Hénoc était suffisamment juste pour entrer en la présence de Dieu et marcher avec lui, il dut le devenir en gardant ses commande­ments et il en fut de même de tous les justes, que ce fût Noé, prédicateur de justice, Abraham, le père des fidèles, Jacob, celui qui l’emporta sur Dieu, Moïse, celui qui écrivit sur le Christ et donna la loi sur commandement, comme pédagogue pour me­ner les hommes au Christ, ou que ce fût Jésus-Christ lui-même, qui n’a pas besoin de repentance, n’ayant pas de péché selon sa déclaration solennelle à Jean: laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Ainsi donc il est certain que s’il était convenable que Jean et Jésus, le Sauveur, fus­sent baptisés pour accomplir tout ce qui est juste, ainsi donc, assurément, il est convenable que toute autre personne qui cherche le royaume du ciel aille et fasse de même; car il est la porte, et si quelqu’un monte par ailleurs, c’est un voleur et un bri­gand!

 

Le baptême exigé à toutes les époques

 

Dans les anciens temps du monde, avant que le Sauveur ne vint dans la chair, «les saints» étaient baptisés au nom de Jésus-Christ qui devait venir, parce qu’il n’y avait jamais eu d’autre nom par lequel les hommes pouvaient être sauvés; et lorsqu’il fut venu dans la chair et eut été crucifié, les saints furent baptisés au nom de Jésus-Christ crucifié, ressuscité d’entre les morts et monté au ciel, afin qu’il fût enseveli dans le baptême comme lui et fût élevé à la gloire comme lui, que comme il n’y avait qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, de même il n’y eût qu’une seule porte menant aux demeures célestes. Amen (1er septembre 1842). — T. S. 3:902—905.

 

«Les faits sont chose tenace»

 

Grandeur des Jarédites et des Néphites

 

On verra, grâce à un extrait de «Incidents of Travel in Central America, Chiapas and Yucatan» [Incidents d’un voyage en Amérique centrale, à Chiapas et dans le Yuca­tan], de Stephens, que la preuve que les Néphites et les Lamanites ont demeuré sur ce continent, conformément au récit du Livre de Mormon, se dessine d’une manière plus satisfaisante que n’aurait pu s’y attendre le croyant le plus optimiste en cette ré­vélation. Cela nous apporte certainement une satisfaction dont le monde de l’huma­nité ne jouit pas que de donner de la publicité à des découvertes aussi importantes des restes et des ruines de ce grand peuple.

 

Lorsque nous lisons dans le Livre de Mormon que Jared et son frère vinrent sur ce continent lors de la confusion et de la dispersion à la Tour, y vécurent plus de mille ans et couvrirent le continent tout entier d’une mer à l’autre de villes et de cités, et que Léhi descendit le long de la mer Rouge jusqu’au grand océan du sud, le traversa jusqu’à ce pays, aborda un peu au sud de l’isthme de Darien et cultiva le pays conformément à la parole du Seigneur, étant une branche de la Maison d’Israël, et ensuite que nous lisons un aussi bon récit basé sur les traditions que celui que nous reproduisons ci-dessous, nous ne pouvons nous empêcher de penser que le Seigneur fait quelque chose pour réaliser son œuvre étrange et prouver aux yeux de tous les hommes que le Livre de Mormon est vrai. L’extrait ci-dessous est aussi proche de la réalité que les quatre évangélistes de la crucifixion de Jésus. En vérité «les faits sont chose tenace». Il en sera comme il en a toujours été: le monde prouvera par des preuves circonstanciées, dans des expériences, que Joseph Smith est un vrai prophè­te, comme il l’a fait pour Moïse et Élie. Maintenant lisez l’histoire de Stephens: «Selon Fuentès, le chroniqueur du royaume du Guatemala, les rois des Quichés et des Cakchiquels descendaient des indiens Toltèques qui, lorsqu’ils vinrent dans ce pays, le trouvèrent déjà habité par des gens de différentes nations. Selon les manus­crits de Don Juan Torrès, petit-fils du dernier roi des Quichés, qui étaient en la possession du général de division nommé par Pedro de Alvarado et dont Fuentès dit qu’il l’obtint grâce au Père Francis Vasquès, l’historien de l’ordre de Saint François, les Toltèques eux-mêmes descendaient de la Maison d’Israël qui fut libérée par Moïse de la tyrannie du pharaon et après avoir traversé la mer Rouge tomba dans l’idolâtrie. Pour éviter les reproches de Moïse ou de peur qu’il ne leur infligeât des châtiments, ils se séparèrent de lui et de ses frères et, sous la direction de Tanub, leur chef, passèrent d’un continent à l’autre, jusqu’à un endroit qu’ils appelèrent les sept cavernes, dans le royaume du Mexique, où ils fondèrent la célèbre ville de Tula.» (15 septembre 1842). — T. S. 3:914—915, 921—922, 927.

 

Les effets de la désobéissance aux conseils

 

Vers dix heures du matin je montai à cheval pour voir le temple. J’exprimai ma satis­faction devant les dispositions prises et fus satisfait des progrès faits dans l’édifice sa­cré. Après avoir bavardé avec plusieurs des frères et avoir serré la main à un certain nombre qui étaient très réjouis de revoir leur prophète, je rentrai chez moi; mais, peu de temps après, me rendis au magasin où étaient réunis un certain nombre de frères et des sœurs qui étaient arrivés ce matin de la région de New York, Long Island, etc. Lorsque les frères Taylor, Woodruff et Samuel Bennett eurent parlé aux frères et aux sœurs, je leur parlai longuement, leur montrant la bonne marche à sui­vre et la façon d’agir dans le domaine de l’achat de terres, etc.

 

Je leur montrai que c’était généralement parce que les frères négligeaient les conseils ou y désobéissaient qu’ils devenaient mécontents et murmuraient; et beau­coup, quand ils arrivaient ici, étaient mécontents de la conduite de certains des saints parce que tout n’était pas fait parfaitement bien, et ils se fâchent et ainsi le diable profite d’eux pour les détruire. Je leur dis que je n’étais qu’un homme et qu’ils ne de­vaient pas attendre de moi que je fusse parfait; s’ils attendaient de moi la perfection, je l’attendrais d’eux; mais s’ils voulaient supporter mes infirmités et les infirmités des frères, je supporterais de même leurs infirmités.

 

Je leur dis que je devrais vraisemblablement de nouveau me cacher dans les bois, mais qu’ils ne devaient pas être découragés, mais édifier la ville, le temple, etc. Quand mes ennemis m’enlèvent mes droits, je le supporte et je reste hors de leur chemin; mais s’ils vous enlèvent vos droits, je me battrai pour vous. Je les bénis et partis (29 octobre 1842). — H. C. 5:181.

 

Le règne du Christ au millénium

 

Tandis que j’étais en conversation, au cours de la soirée, avec le juge Adams, je dis que le Christ et les saints ressuscités régneront sur la terre, mais ne demeureront pas sur la terre, la visiteront quand cela leur plaît ou quand c’est nécessaire pour la gou­verner. Il y aura des hommes méchants[3] sur la terre pendant les mille ans. Les na­tions païennes qui ne veulent pas venir adorer seront détruites (30 décembre 1842). — H. C. 5:212.

 

Qu’est-ce qui constitue un prophète?

 

Si quelqu’un me demandait si j’étais prophète, je ne le nierais pas, car cela ferait de moi un menteur; car, selon Jean, le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie; par conséquent si je professe être témoin ou instructeur et n’ai pas l’esprit de pro­phétie, qui est le témoignage de Jésus, je suis fatalement un faux témoin; mais si je suis un véritable instructeur et un vrai témoin, je dois posséder l’esprit de prophétie et c’est ce qui fait un prophète; et quiconque dit qu’il est instructeur ou prédicateur de justice et nie l’esprit de prophétie est un menteur, et la vérité n’est point en lui; et c’est grâce à cette clef que l’on peut détecter les faux instructeurs et les imposteurs (30 décembre 1842). — H. C. 5:215—216.

 

Situation du Noir

 

À cinq heures me suis rendu chez M. William Sollars avec les frères Hyde et Ri­chards. Frère Hyde demanda: «Quelle est la situation du Noir?» Je répondis qu’ils venaient au monde mentalement et physiquement esclaves. Remplacez leur situa­tion par celle des Blancs et ils seraient comme eux. Ils ont une âme et sont suscepti­bles d’être sauvés. Allez à Cincinnati et trouvez un Noir instruit, qui roule dans sa voiture, il s’est élevé par le pouvoir de son esprit à son état élevé de respectabilité. Les esclaves à Washington sont plus raffinés que les présidents, les garçons [noirs] surpassent beaucoup de ceux qu’ils brossent et servent.

 

Frère Hyde fit la réflexion: «Mettez-les à égalité, et ils s’élèveront au-dessus de moi.» Je répondis: Si je vous élevais pour que vous soyez mon égal et essayais en­suite de vous opprimer, ne seriez-vous pas rempli d’indignation et n’essayeriez-vous pas de vous élever au-dessus de moi? Oliver Cowdery, Peter Whitmer et beaucoup d’autres ont dit que j’étais déchu et qu’ils étaient capables de diriger le peuple [bien que je n’aie jamais essayé de les opprimer, mais les ai toujours élevés]. Si j’avais quoi que ce soit à voir avec les Noirs, je les limiterais par une loi stricte à leur propre es­pèce et leur donnerais l’égalité nationale.

 

La nécessité de la foi

 

Parce que la foi manque, il n’y a pas de fruits. Personne depuis que le monde existe n’a jamais eu de foi sans avoir quelque chose d’autre avec elle. Les anciens étei­gnaient la violence du [feu], échappaient au fil de l’épée, les femmes retrouvaient leurs morts, etc. C’est par la foi que les mondes furent faits. Un homme qui n’a aucun des dons n’a pas la foi; il se séduit lui-même s’il croit l’avoir. La foi a manqué non seulement parmi les païens, mais aussi dans la soi-disant chrétienté, de sorte que les langues, les guérisons, la prophétie et les prophètes et les apôtres et tous les dons et toutes les bénédictions ont manqué.

 

[Certaines personnes dans l’assemblée pensaient que je n’étais pas un prophète très doux; je leur dis donc:] «Je suis doux et humble de cœur» et je vais représenter un instant Jésus pour illustrer [le principe]: «Malheur à vous, docteurs; malheur à vous, scribes, pharisiens et hypocrites!» Vous ne pouvez trouver un endroit où je suis allé où j’ai critiqué leur nourriture, leur boisson, leur maison ou leur logement; non ja­mais; et c’est cela que l’on entend par la douceur et l’humilité de Jésus.

 

Faux bruits

 

M. Sollars dit que James Mullone, menuisier de Springfield, lui dit ce qui suit: «Je suis allé à Nauvoo et j’ai vu Joe Smith, le prophète; il avait un cheval gris, et je lui ai demandé où il l’avait obtenu; et le prophète dit: «Vous voyez ce nuage blanc?» «Oui.» «Eh bien, au moment où il est passé, j’ai pris le cheval dans ce nuage.» Jo­seph répondit: «C’est un mensonge, je ne lui ai jamais dit cela.»

 

Qu’est-ce qui inspire en nous l’espérance du salut? C’est cette influence doucereuse et pervertie du diable par laquelle il séduit le monde entier. M. Sollars dit: «Ne puis-je pas me repentir et être baptisé et ne pas faire attention aux songes, aux vi­sions, etc.» Je répondis: «Supposons que je voyage et sois affamé, et rencontre un homme et lui dis que j’ai faim. Il me dit d’aller là-bas, il y a une auberge, allez, frap­pez, et vous devez vous conformer à toutes les règles de la maison, sinon vous ne pouvez satisfaire votre faim; frappez, demandez de la nourriture, asseyez-vous et mangez; et je vais, je frappe et je demande de la nourriture et je m’assieds à la table, et je ne mange pas: vais-je satisfaire ma faim? Non. Il faut que je mange. Les dons sont la nourriture; les grâces de l’Esprit sont les dons de l’Esprit. Quand j’ai com­mencé cette œuvre et que j’ai eu deux ou trois personnes qui croyaient, j’ai fait quel­que cinquante kilomètres avec Oliver Cowdery, avec un cheval pour nous deux, pour les voir. Quand nous sommes arrivés, une populace de cent personnes a marché sur nous avant que nous ayons eu le temps de manger et nous a pourchassés toute la nuit; et nous sommes revenus à la maison un peu après le lever du jour, ayant par­couru environ cent kilomètres en tout, et sans nourriture. J’ai souvent voyagé toute la nuit pour voir les frères; et souvent j’ai été chassé sans nourriture» (2 janvier 1843). — H. C. 5:217—219.

 

Le royaume de Dieu

 

Il y en a qui disent que le royaume de Dieu ne fut pas établi sur la terre avant le jour de la Pentecôte, et que Jean ne prêcha pas le baptême de repentance pour la rémis­sion des péchés. Mais je dis, au nom du Seigneur, que le royaume de Dieu a été établi sur la terre depuis le temps d’Adam jusqu’à présent chaque fois qu’il y a eu un juste sur la terre à qui Dieu révélait sa parole et à qui il donnait le pouvoir et l’autorité d’administrer en son nom. Et là où il y a un prêtre de Dieu, un ministre qui a de Dieu le pouvoir et l’autorité d’administrer les ordonnances de l’Évangile et d’officier dans la prêtrise de Dieu, là est le royaume de Dieu, et c’est parce que l’on a rejeté l’Évangile de Jésus-Christ et les prophètes que Dieu a envoyés que les jugements de Dieu sont tombés sur les hommes, les villes et les nations à diverses époques du monde, ce qui fut le cas des villes de Sodome et de Gomorrhe qui furent détruites pour avoir re­jeté les prophètes.

 

Là où le royaume de Dieu n’est pas, il n’y a pas de salut

 

Je vais maintenant rendre mon témoignage. Peu m’importent les hommes. Je parle hardiment et loyalement, et avec autorité. Qu’en est-il du royaume de Dieu? Où le royaume de Dieu a-t-il commencé? Là où il n’y a pas de royaume de Dieu, il n’y a pas de salut. Qu’est-ce qui constitue le royaume de Dieu? Là où il y a un prophète, un prêtre ou un juste à qui Dieu révèle ses oracles, là est le royaume de Dieu; et là où les oracles de Dieu ne sont pas, là n’est pas le royaume de Dieu.

 

Dans ces paroles, je ne fais pas allusion aux royaumes de la terre. Nous voulons res­pecter les lois du pays; nous ne parlons pas contre elles, nous ne l’avons jamais fait, et nous ne pouvons guère faire mention de l’État du Missouri, des persécutions que nous avons subies là-bas, sans que l’on aille crier partout que nous sommes coupa­bles de larcins, de cambriolages, d’incendies volontaires, de trahisons, de meurtres, etc., etc., ce qui est faux. Nous parlons du royaume de Dieu sur la terre, non des royaumes des hommes.

 

La nécessité de la révélation

 

L’excuse de beaucoup de gens de nos jours c’est que nous n’avons pas le droit de re­cevoir des révélations; mais si nous ne recevons pas de révélations, nous n’avons pas les oracles de Dieu; et s’ils n’ont pas les oracles de Dieu, ils ne sont pas le peuple de Dieu. Mais direz-vous: Qu’adviendra-t-il du monde ou des divers adeptes des reli­gions qui ne croient pas que la révélation et les oracles de Dieu aient continué dans son Église à toutes les époques du monde lorsqu’il avait un peuple sur la terre? Je vous le dis, au nom de Jésus-Christ, ils seront damnés; et quand vous arriverez dans le monde éternel, vous constaterez qu’il en est ainsi, ils ne peuvent pas échapper à la damnation de l’enfer.

 

Jean détenait les clefs de la Prêtrise d’Aaron

 

Pour ce qui est de l’Évangile et du baptême que Jean prêchait, je dirai que Jean est venu prêcher l’Évangile pour la rémission des péchés; il avait son autorité de Dieu, et les oracles de Dieu étaient avec lui, et le royaume de Dieu parut un certain temps reposer sur Jean seul. Le Seigneur promit à Zacharie qu’il aurait un fils qui serait descendant d’Aaron, le Seigneur ayant promis que la prêtrise continuerait avec Aa­ron et sa postérité tout au long de leurs générations. Que personne ne s’attribue cette dignité s’il n’est appelé de Dieu comme le fut Aaron; et Aaron reçut son appel par révélation. Un ange de Dieu apparut aussi à Zacharie tandis qu’il était au temple et lui dit qu’il aurait un fils qui s’appellerait Jean et qu’il serait rempli du Saint-Esprit. Zacharie était un prêtre de Dieu et il officiait au temple, et Jean fut prêtre selon son père et détint les clefs de la Prêtrise d’Aaron et fut appelé par Dieu pour prêcher l’Évangile du royaume de Dieu. Les Juifs, en tant que nation, s’étant écartés de la loi de Dieu et de l’Évangile du Seigneur, préparèrent la voie pour le transférer aux Gen­tils.

 

Mais, dira-t-on, le royaume de Dieu ne pouvait être établi du temps de Jean, car Jean disait que le royaume était proche. Mais je demanderai s’il aurait pu être plus près d’eux qu’en étant dans les mains de Jean. Il n’était pas nécessaire que les gens attendent le moment de la Pentecôte pour trouver le royaume de Dieu, car Jean l’avait avec lui, et il sortit du désert, criant: «Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche», autant dire: «J’ai ici le royaume de Dieu et vous pouvez le rece­voir, et je viens vous chercher; et si vous ne le recevez pas, vous serez damnés»; et les Écritures nous disent que tout Jérusalem alla au baptême de Jean. Il y avait un admi­nistrateur légitime, et ceux qui étaient baptisés étaient les sujets d’un roi; et les lois et les oracles de Dieu étaient là aussi; c’est pourquoi le royaume de Dieu était là; car personne ne pouvait avoir de meilleure autorité pour administrer que Jean; et notre Sauveur se soumit lui-même à cette autorité en étant baptisé par Jean; c’est pour­quoi le royaume de Dieu fut établi sur la terre du temps même de Jean.

 

Le royaume et ses fruits

 

Il y a une différence entre le royaume de Dieu et les fruits et les bénédictions qui dé­coulent du royaume; parce qu’il y avait plus de miracles, de dons, de visions, de gué­risons, de langues, etc. du temps de Jésus-Christ et de ses apôtres et le jour de la Pen­tecôte que sous l’administration de Jean, cela ne prouve absolument pas que Jean n’avait pas le royaume de Dieu, pas plus que le fait qu’une femme n’a pas une cruche de lait ne prouverait pas qu’elle n’a pas de cruche à lait, car si l’on peut comparer la cruche au royaume, le lait pourrait être comparé aux bénédictions du royaume. Jean était prêtre selon l’ordre d’Aaron et avait les clefs de cette prêtrise, et il parut prêchant le repentir et le baptême pour la rémission des péchés, et en même temps il s’écrie: «Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers», et le Christ est venu selon les paroles de Jean et il était plus grand que Jean, parce qu’il détenait les clefs de la Prêtrise de Melchisédek et du royaume de Dieu et avait précédemment révélé la prêtrise de Moïse; cependant le Christ fut baptisé par Jean pour accomplir tout ce qui est juste; et Jésus, dans son enseignement, dit: «Sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.» Quelle pierre? La révélation.

 

Il dit encore: «Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu»; et «le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point». Si un homme naît d’eau et d’Esprit, il peut entrer dans le royaume de Dieu. Il est évident que le royaume de Dieu était sur la terre et que Jean préparait des sujets pour le royaume en leur prêchant l’Évangile et en les baptisant; il prépara le chemin devant le Sauveur, ou vint comme précurseur et prépara des sujets pour la prédication du Christ; et le Christ prêcha à travers Jérusalem sur le même territoire où Jean avait prêché; et quand les apôtres furent suscités, ils travaillèrent à Jérusalem et Jé­sus leur commanda d’y demeurer jusqu’à ce qu’ils fussent dotés du pouvoir d’en haut. N’avaient-ils pas du travail à faire à Jérusalem? Ils firent du travail et préparè­rent un peuple pour la Pentecôte. Le royaume de Dieu était avec eux avant le jour de la Pentecôte aussi bien qu’après; et il fut aussi avec Jean et il prêcha le même Évangile et le même baptême que Jésus et les apôtres prêchèrent après lui. La dotation devait préparer les disciples pour leurs missions auprès du monde.

 

L’autorité divine est nécessaire pour rendre les ordonnances valables

 

Chaque fois que les hommes peuvent découvrir la volonté de Dieu et trouver un ad­ministrateur légalement autorisé par Dieu, là est le royaume de Dieu; mais quand ceux-ci ne sont pas, le royaume de Dieu n’est pas. Tous les ordonnances, systèmes et administrations de la terre sont inutiles aux enfants des hommes, à moins qu’ils soient ordonnés et autorisés par Dieu; car rien d’autre qu’un administrateur légal ne sauvera l’homme; car aucun autre ne sera reconnu que ce soit par Dieu ou par les an­ges.

 

Je sais ce que je dis; je comprends ma mission et mon affaire. Le Dieu Tout-Puissant est mon bouclier; et que peut faire l’homme si Dieu est mon ami? Je ne serai pas sa­crifié avant que mon temps ne soit venu; alors je serai volontiers offert. Toute chair est comme l’herbe et un gouverneur n’est pas mieux que les autres hommes; quand il meurt il n’est qu’un sac de poussière. Je remercie Dieu de m’avoir préservé de mes ennemis; je n’ai d’ennemis que pour l’amour de la vérité. Je n’ai d’autre désir que de faire du bien à tous les hommes. J’ai le désir de prier pour tous les hommes. Nous ne demandons pas aux gens de jeter ce qu’ils ont de bon; nous leur demandons simple­ment de venir en chercher davantage. Et si le monde entier adoptait l’Évangile? Il verrait alors de ses propres yeux, et les bénédictions de Dieu seraient déversées sur les hommes, ce qui est [le désir de] toute mon âme. Amen (22 janvier 1843). — H. C. 5:256—259.

 

La politique

 

À l’éditeur de The Wasp [La guêpe]:

 

Monsieur, j’ai été récemment sollicité à de multiples reprises de faire quelque chose à propos de la farce politique qui consiste à diviser le comté; mais comme mes senti­ments se révoltent à l’idée d’avoir quoi que ce soit à voir avec la politique, j’ai refusé dans tous les cas d’avoir quoi que ce soit à voir avec ce sujet. Je pense qu’il serait bien que les politiciens règlent leurs propres affaires. Je souhaite qu’on me laisse tran­quille, afin que je puisse vaquer strictement au bien-être spirituel de l’Église.

 

Veuillez insérer ce qui précède, je vous en serai obligé.

Joseph Smith

— Nauvoo, 23 janvier 1843.

The Wasp, 28 janvier 1843, page 3.

 

La grandeur et la mission de Jean-Baptiste

 

Une question s’est posée à propos de la parole de Jésus: «Parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.» Comment se fait-il que Jean ait été consi­déré comme un des plus grands prophètes? Ses miracles n’auraient pas pu constituer sa grandeur.

 

Premièrement. La mission divine de préparer la voie devant la face du Seigneur lui fut confiée. À qui pareil dépôt a-t-il été confié avant ou depuis? Personne.

 

Deuxièmement. Il lui fut confié et requis de lui de baptiser le Fils de l’Homme. Qui a jamais fait cela? Qui a jamais eu une bénédiction et une gloire aussi grandes? Qui a jamais conduit le Fils de Dieu dans les eaux du baptême et a eu la chance de voir le Saint-Esprit descendre sous la forme d’une colombe, ou plutôt sous le signe de la co­lombe? Le signe de la colombe fut institué avant la création du monde, témoin du Saint-Esprit, et le diable ne peut venir sous le signe d’une colombe. Le Saint-Esprit est un Personnage et il a la forme d’un personnage. Il ne se limite pas à la forme d’une colombe, mais au signe de la colombe. Nul ne considère davantage le livre comme sacré que moi. Le Saint-Esprit ne peut être transformé en une colombe; mais le signe d’une colombe fut donné à Jean pour attester la véracité de l’acte, car la colombe est un emblème ou signe de vérité et d’innocence.

 

Troisièmement. Jean était à l’époque le seul administrateur légal sur la terre, déte­nant les clefs du pouvoir. Les Juifs devaient obéir à ses instructions ou être damnés, et ce en vertu de leur propre loi; et le Christ lui-même accomplit tout ce qui était juste en devenant obéissant à la loi qu’il avait donnée à Moïse sur la montagne, la magnifia ainsi et la rendit honorable au lieu de la détruire. Le fils de Zacharie arra­cha les clefs, le royaume, le pouvoir et la gloire aux Juifs par la sainte onction et le décret du ciel, et ces trois raisons font de lui le plus grand prophète né d’une femme.

 

Les Juifs considéraient le Christ comme le plus petit dans le royaume

 

Deuxième question: Comment le plus petit dans le royaume des cieux était-il plus grand que lui?

J’ai demandé en guise de réponse: De qui Jésus parlait-il? Jésus était considéré comme ayant le moins de droits dans le royaume de Dieu et [apparemment] avait le moins de qualités requises pour qu’ils crussent qu’il était prophète; comme s’il avait dit: «Celui qui est considéré comme étant le plus petit parmi vous est plus grand que Jean, c’est-à-dire moi-même.»

 

Les paraboles de Jésus et l’interprétation des Écritures

 

Pour ce qui est du fils prodigue, j’ai dit que c’était un sujet sur lequel je ne m’étais jamais attardé; que beaucoup y voyaient un des sujets complexes des Écritures; et même les anciens de notre Église ont beaucoup prêché là-dessus sans avoir aucune règle d’interprétation. Quelle règle faut-il suivre dans l’interprétation? Absolument aucune interprétation: c’est tout. La comprendre exactement tel qu’il apparaît. J’ai une clef qui me permet de comprendre l’Écriture. Je demande: Quelle était la ques­tion qui suscita la réponse ou incita Jésus à donner la parabole? Il n’est pas national, il n’a pas trait à Abraham, à Israël, etc. ou aux Gentils, en tant que nation, comme certains le supposent. Pour en découvrir le sens, nous devons déterrer la racine et découvrir ce qui a fait dire cette parole à Jésus.

 

Tandis que Jésus instruisait le peuple, tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Jésus pour l’entendre; «et les pharisiens et les scribes murmu­raient, disant: cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux». Voilà le mot-clef qui déclenche la parabole du fils prodigue. Elle fut donnée en ré­ponse aux murmures et aux questions des sadducéens et des pharisiens, qui contes­taient, critiquaient et disaient: «Comment se fait-il que cet homme, aussi grand qu’il prétende être, mange avec des publicains et des gens de mauvaise vie?» Jésus n’y fut pas contraint, mais il aurait pu trouver quelque chose pour illustrer son sujet s’il l’avait destiné à une nation ou à des nations; mais tel n’était pas le cas. C’était pour des hommes à titre individuel; et toutes les interprétations forcées à ce sujet sont sans valeur. «Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux» ... Mais il leur dit cette parabole: Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, etc. [et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la trouve? Lorsqu’il l’a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit: Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se re­pent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.» Les cent brebis représentent] cent sadducéens et pharisiens, comme si Jésus avait dit: «Si vous, pharisiens et sadducéens, êtes dans la bergerie, je n’ai pas de mission pour vous; je suis envoyé pour trouver les brebis qui sont perdues; et quand je les au­rai trouvées, je les mettrai sur mon dos et j’apporterai de la joie au ciel.» [Ceci repré­sente] le fait de partir à la recherche d’un petit nombre de personnes ou d’un seul pu­blicain que vous méprisez et de les mettre sur son épaule.

 

Il leur donna aussi la parabole de la femme et de ses dix drachmes, racontant com­ment elle perdit une drachme, et en cherchant diligemment la retrouva, ce qui donna plus de joie parmi les amies et les voisines que les neuf qui n’avaient pas été perdues; de même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf personnes justes qui sont si jus­tes; elles seront damnées de toutes façons; vous ne pouvez pas les sauver (29 janvier 1843). — H. C. 5:260—262.

 

Correction d’une Écriture

 

«L’Esprit lui-même intercède, etc. [par des soupirs inexprimables]. Ce serait mieux comme ceci: «L’Esprit lui-même intercède pour nous avec des efforts qui ne peu­vent être exprimés» (2 février 1843). — H. C. 5:264.

 

L’appel d’un prophète

 

Mercredi 8 février — Leçon d’allemand. Bavardé avec des frères et des sœurs du Mi­chigan qui pensaient que «un prophète est toujours un prophète»; mais je leur dis qu’un prophète n’est pas toujours prophète; uniquement quand il agit comme tel. — H. C. 5:265.

 

Le chercheur de signes

 

Quand je prêchais à Philadelphie, un quaker voulut un signe. Je lui dis de se taire. Après le sermon, il voulut un signe. Je dis à l’assemblée que c’était un adultère, qu’une génération méchante et adultère demande un miracle, et que le Seigneur m’avait dit dans une révélation que quiconque voulait un signe était un adultère. «C’est vrai, dit quelqu’un, car je l’ai pris sur le fait», chose que l’homme confessa plus tard quand il fut baptisé (9 février 1843). — H. C. 5:268.

 

Idées du prophète sur les pouvoirs constitutionnels

 

Situés comme nous le sommes, avec un flot d’immigration se déversant constam­ment sur nous, je considère qu’il n’est pas seulement prudent, mais absolument né­cessaire de protéger les habitants de cette ville pour qu’ils ne soient pas dupés par une fausse monnaie. Beaucoup de nos amis de l’Est et du vieux pays ignorent tota­lement la situation des banques dans cette région du pays; et comme ils apportent généralement des espèces avec eux, ils courent perpétuellement le danger d’être roulés par des spéculateurs. D’ailleurs il y a tant d’incertitude dans la solvabilité des meilleures banques que je crois qu’il est beaucoup plus sûr d’adopter intégralement le système des espèces monnayées. J’ai lu la Constitution à ce sujet et je constate que mes doutes sont écartés. La Constitution n’est pas une loi, mais elle donne au peuple le pouvoir de faire des lois. Par exemple, la Constitution gouverne la loi de l’Iowa, mais ce n’est pas une loi pour le peuple. La Constitution nous dit ce qui n’est pas une monnaie légale. L’article un, section dix, déclare que l’on n’utilisera rien d’autre que l’or et l’argent comme monnaie légale; cela ne dit pas que l’or et l’argent sont une monnaie légale. Cela prévoit seulement que les États peuvent promulguer une loi rendant l’or et l’argent monnaie légale. Je ne connais aucun État de l’Union qui ait passé pareille loi; et je suis sûr que l’Illinois ne l’a pas fait. Le gouvernement de l’État nous a cédé le droit de décréter les lois qui ne sont pas en désaccord avec la Constitu­tion des États-Unis et l’État de l’Illinois; et nous sommes dans la même situation par rapport à l’État que l’État par rapport à l’Union. Cette clause dont il est question dans la Constitution est pour le gouvernement de l’État, ce n’est pas une loi pour le peuple. Les différents États et même le Congrès lui-même ont passé beaucoup de lois diamétralement opposées à la Constitution des États-Unis.

 

Cet État [l’Illinois] a passé un moratoire permettant d’utiliser les biens comme mon­naie légale pour le paiement des dettes; et si nous n’avons pas de loi dans ce domai­ne, nous devons nous laisser gouverner par lui. Serons-nous bêtes au point de res­pecter leurs lois qui sont inconstitutionnelles? Non! Nous ferons une loi pour l’or et l’argent; et alors leurs lois cessent et nous pouvons récupérer nos dettes. Les pou­voirs non délégués aux États ou non réservés aux États sont constitutionnels. Le Congrès ou la Constitution a reconnu que le peuple avait tout pouvoir qui ne leur était pas réservé. Je suis homme de loi, je suis un grand homme de loi et j’enveloppe le ciel et la terre pour produire une connaissance qui couvrira tous les hommes de loi, docteurs et autres grosses légumes, etc. Telle est la doctrine de la Constitution, ainsi m’aide Dieu. La Constitution n’est pas une loi pour nous, mais elle contient des dis­positions pour nous par lesquelles nous pouvons faire des lois. Le passage ou elle stipule qu’on n’empêchera personne d’adorer Dieu selon sa conscience est une loi. Au­cun gouvernement d’État ne peut promulguer une loi pour l’interdire. La Constitu­tion contient des dispositions pour contrôler les groupes d’hommes et non les per­sonnes privées (25 février 1843). — H. C. 5:289—290.

 

Le «signe» du Fils de l’Homme

 

Monsieur, parmi les nombreux signes des temps et autres choses étranges qui agitent constamment l’esprit des hommes, je remarque une petite spéculation dans le Chi­cago Express signée par un certain Hyrum Redding du comté d’Ogle [Illinois], disant qu’il a vu le signe du Fils de l’Homme dans le ciel comme prédit au vingt-quatrième chapitre de Matthieu.

 

L’allusion calomniatrice à un «sérail» comme celui du grand Turc que l’éditeur m’applique, il peut la prendre pour lui-même, «car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle». Tout homme honnête qui a visité la ville de Nauvoo depuis son existence peut rendre témoignage de choses meilleures et me mettre dans les pre­miers rangs de ceux qui sont connus pour faire le bien par bonté et montrer à tous les menteurs, à tous les hypocrites et à tous les êtres abominables que, tandis que le vice les plonge dans les ténèbres et la misère, la vertu nous élève, les saints et moi, à la lu­mière et à l’immortalité.

 

L’éditeur, aussi bien que d’autres, «pense que Joe Smith a enfin trouvé son maître», parce que M. Redding atteste qu’il a vu le signe du Fils de l’Homme. Mais j’utiliserai mon droit et déclarerai que bien que M. Redding ait pu voir un matin au lever du so­leil une merveilleuse apparition dans les nuages (ce qui n’est rien de très rare pen­dant la saison hivernale), il n’a pas vu le signe du Fils de l’Homme comme prédit par Jésus; et aucun homme ne l’a vu, et aucun homme ne le verra jusqu’à ce que le soleil soit changé en ténèbres et la lune en sang; car le Seigneur ne m’a montré aucun signe de ce genre; et il doit en être comme le prophète le dit: «Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes» (voir Amos 3:7). C’est pourquoi, entends ceci, ô terre: le Seigneur ne viendra pas régner sur les justes dans ce monde en 1843 ni avant que tout soit prêt pour l’Époux.

 

Respectueusement vôtre,

Joseph Smith

(28 février 1843)

— H. C. 5:290—291.

 

La bataille de Gog et de Magog

 

La bataille de Gog et de Magog aura lieu après le millénium. Le reste de toutes les nations qui combattent Jérusalem reçut le commandement de monter à Jérusalem pour adorer pendant le millénium (4 mars 1843). — H. C. 5:298.

T. S. IV:113, 1er mars 1843.

 

Donner des bénédictions est fatigant

 

Jedediah M. Grant m’a demandé pourquoi je pâlissais et perdais ma force hier soir pendant que je bénissais des enfants. Je lui ai dit que j’avais vu que Lucifer use­rait de son influence pour causer la perte des enfants que je bénissais, et je luttais avec toute la foi et tout l’esprit que j’avais pour sceller sur eux une bénédiction qui protégerait leur vie sur la terre; et une telle vertu était sortie de moi pour entrer dans les enfants que je devins faible, et je ne m’en suis pas encore remis; et je parlai du cas de la femme qui toucha le bord du vêtement de Jésus (Luc 8:46). La force dont il est question ici est l’esprit de vie; et un homme qui fait preuve d’une grande foi quand il fait l’imposition des mains aux malades, bénit les petits enfants ou confirme risque d’être affaibli (14 mars 1843). — H. C. 5:303.

 


 


[1] Daniel 7:9 selon la King James Version. Segond dit: «Je regardais, pendant que l’on plaçait des trônes ...»

[2] Voir D. & A. sections 127, 128.

[3] La déclaration du prophète qu’il y aura des hommes méchants sur la terre pendant le millé­nium a causé beaucoup de confusion dans l’esprit de beaucoup de personnes qui ont lu en de nombreux endroits dans l’Écriture que quand le Christ viendra la terre sera purifiée de sa mé­chanceté et que les méchants ne demeureront pas, mais seront consumés (voir D. & A. 5:18, 19; 29:8—10; 101:23—25; Ésaïe 24:1—3; Malachie 4:1). Les habitants à l’esprit mauvais, ceux «qui aiment et pratiquent le mensonge» et se rendent coupables de toutes sortes de corruption, seront consumés et passeront quand le Christ viendra. En employant le terme «hommes mé­chants» dans ses instructions chez le juge Adams, le prophète l’utilisa dans le même sens dans lequel le Seigneur l’utilise à la quatre-vingt-quatrième section des Doctrine et Alliances, 49:53. Le Seigneur, dans cette Écriture, dit que ceux qui n’ont pas reçu l’Évangile sont sous la servitude du péché et sont par conséquent «méchants». Cependant beaucoup de ces gens sont des hommes honorables qui mènent une vie pure, mais ils n’ont pas accepté l’Évangile. Les ha­bitants de l’ordre terrestre resteront sur la terre pendant le millénium, et cette catégorie de gens est dépourvue des ordonnances de l’Évangile. Voir D. & A. 76:73—76.

 

 

 

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