CHAPITRE 9 : LE JEUNE GARÇON DE NAZARETH Joseph, Marie et son Fils demeurèrent en Egypte
jusqu'après la mort d'Hérode le Grand, événement qui fut révélé par
une autre visitation angélique. Leur séjour à l'étranger fut
probablement bref, car Hérode ne survécut pas longtemps aux bébés
qu'il avait massacrés à Bethléhem. Dans le retour d'Egypte de la
famille, l'évangéliste voit l'accomplissement de la vision prophétique
d'Osée de ce qui serait: «J'ai appelé mon fils hors d'Egypte[1].» Il semble avoir été dans l'intention de Joseph
d'établir la demeure de la famille en Judée, peut-être à Bethléhem -
ville de ses ancêtres et lieu encore plus cher pour lui maintenant qu'il
était le lieu de naissance de l'Enfant de Marie - mais, apprenant en
route que le fils d'Hérode, Archélaüs, régnait à la place de son méchant
père, Joseph changea d'avis et, «divinement averti en songe, il se
retira dans le territoire de la Galilée, et vint demeurer dans une ville
appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été annoncé par
les prophètes: Il sera appelé Nazaréen»[2]. Tandis qu’Archélaüs, qui semble avoir hérité
naturellement de la méchanceté et de la cruauté de son infâme père, régnait
en roi pendant une brève période en Judée[3],
ensuite avec le titre moins élevé d'ethnarque, qui lui avait été conféré
par décret par l'empereur, son frère Antipas gouvernait comme tétrarque
en Galilée. Hérode Antipas était aussi vicieux et réprouvé que les
autres membres de son immorale famille, mais il était moins vindicatif,
et, à cette époque de son règne, relativement tolérant[4]. Les Ecritures ne parlent que brièvement de la
vie de foyer de Joseph et de sa famille à Nazareth. Le silence dans
lequel les historiens inspirés maintiennent la jeunesse de Jésus est
impressionnant, alors que les récits fantaisistes écrits dans les années
ultérieures par des mains non autorisées sont remplis de détails
fictifs, dont une grande partie est tout à fait révoltante dans son
manque de logique puéril. Nul autre que Joseph, Marie et les autres
membres de la famille immédiate ou les intimes du ménage n'aurait pu décrire
la vie quotidienne de l'humble demeure de Nazareth; et c'est de ces
informateurs qualifiés que Matthieu et Luc détenaient probablement la
connaissance de ce qu'ils écrivaient. Le récit fait par ceux qui
savaient est marqué par une brièveté impressionnante. C'est dans cette
absence de détails que nous pouvons voir des preuves de l'authenticité
du récit scripturaire. Des écrivains imaginatifs auraient fourni, comme
d'autres le firent plus tard, ce que nous cherchons en vain dans les
chapitres des Evangiles. Les écrivains inspirés honorent l'enfance de
leur Seigneur d'un silence sacré; celui qui cherche à inventer des détails
et à charger la vie du Christ d'additions inventées, le déshonore.
Lisez attentivement la vérité prouvée relativement à l'enfance du
Christ: «Or le petit enfant grandissait et se fortifiait; il était
rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui[5].» C'est avec cette simplicité que le développement
normal et naturel du jeune Jésus est révélé. Il vint parmi les hommes
pour faire l'expérience de toutes les situations naturelles de la
condition mortelle; quand il naquit, c'était un bébé aussi impuissant
et aussi dépendant de ses parents que n'importe quel autre; sa tendre
enfance fut en tous points semblable à l'enfance des autres, son enfance
fut une enfance réelle, son développement fut aussi nécessaire et aussi
réel que celui de tous les enfants. Sur son esprit était tombé le voile
de l'oubli commun à tous ceux qui sont nés sur la terre, à cause duquel
le souvenir de l'existence précédente est exclu. L’Enfant grandit, et
avec les ans son esprit s'étendit, ses facultés se développèrent, et
sa force et son intelligence progressèrent. Il passa d'une grâce à
l'autre et non pas du manque de grâce à la grâce; du bien à un bien
plus grand, et non pas du mal au bien; de la faveur de Dieu à une faveur
plus grande, et non pas de la rupture à cause du péché à la réconciliation
par le repentir et l'expiation[6]. Ce que nous savons de la vie juive à l'époque
justifie notre supposition que le jeune garçon reçut un bon enseignement
de la loi et des Ecritures, car telle était la règle. Il accumula de la
connaissance par l'étude et acquit de la sagesse par la prière, la réflexion
et l'effort. Il ne fait aucun doute qu'il fut formé au travail, car la
paresse était considérée avec horreur à l'époque comme elle l'est
maintenant, et tout jeune Juif, qu'il fût fils de charpentier, enfant de
paysan ou héritier de rabbi, était dans l'obligation d'apprendre et
d'exercer un métier pratique et productif. Jésus était tout ce qu'un
garçon devait être, car son développement n'était pas retardé par le
poids mort du péché; il aimait la vérité et y obéissait, et de ce
fait il était libre[7]. Joseph et Marie, dévots et fidèles à toutes
les observances de la loi, se rendaient chaque année à Jérusalem lors
de la fête de la Pâque. Cette fête religieuse, faut-il le rappeler, était
l'une des plus solennelles et des plus sacrées d'entre les nombreuses
commémorations cérémonielles des Juifs; elle avait été établie à l'époque
de l'exode du peuple hors d'Egypte, pour commémorer le fait que Dieu
avait étendu le bras de sa puissance pour délivrer Israël après que
l'ange de la destruction eut mis à mort le premier-né de toutes les
familles égyptiennes et eut miséricordieusement épargné les maisons
des enfants de Jacob[8]. Elle était tellement
importante qu'on la choisit pour commencer l'année nouvelle. La loi
exigeait que tous les hommes se présentassent devant le Seigneur à la fête.
Il était de rigueur que les femmes fussent également présentes, si
elles n'en étaient pas empêchées par une raison légitime; et il semble
que Marie ait suivi à la fois l'esprit de la loi et la lettre de la règle,
car elle accompagnait habituellement son mari à l'assemblée annuelle de
Jérusalem. Lorsque Jésus fut parvenu à l'âge de douze
ans, sa mère et Joseph l'emmenèrent à la fête, comme la loi
l'exigeait; on ne nous dit pas si le jeune garçon avait déjà assisté
précédemment à pareil événement. A l'âge de douze ans, le jeune Juif
était reconnu membre de sa communauté d'origine; on exigeait alors de
lui qu'il se lançât définitivement dans le métier qu'il avait choisi;
il parvenait à une situation personnelle avancée en ce sens que dorénavant
ses parents ne pouvaient plus disposer de lui arbitrairement comme d'un
esclave; on lui faisait faire des études plus poussées à l'école et au
foyer, et, quand les prêtres l'acceptaient, il devenait «fils de la loi».
Le désir commun et très naturel des parents était que leurs fils
assistassent à la fête de la Pâque et fussent présents aux cérémonies
du temple en qualité de membres reconnus de l'assemblée, lorsqu'ils
avaient l'âge prescrit. C'est ainsi que le jeune Jésus se rendit au
temple. La fête proprement dite durait sept jours, et,
à l'époque du Christ, de grandes foules de Juifs y assistaient
annuellement; Josèphe dit d'une assemblée de ce genre, lors de la Pâque,
que c'était «une multitude innombrable»[9].
Les gens venaient de provinces éloignées en grandes compagnies et en
longues caravanes, cela étant plus pratique et constituant un moyen de
protection commune contre les bandes de pillards que l'on sait avoir
infesté le pays. C'est dans une compagnie de ce genre que Joseph et sa
famille voyagèrent. Lorsque, après la fin de la Pâque, la
compagnie galiléenne eut accompli une journée du voyage de retour,
Joseph et Marie découvrirent, à leur surprise et à leur profonde inquiétude,
que Jésus n'était pas dans leur compagnie. Après avoir vainement cherché
parmi leurs amis et leurs connaissances, ils retournèrent vers Jérusalem
à la recherche du jeune garçon. Leurs recherches ne leur apportèrent ni
réconfort ni aide pendant trois jours; puis, «ils le trouvèrent dans le
temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les questionnant»[10]. Il n'était pas
extraordinaire qu'un jeune garçon de douze ans fût interrogé par des prêtres,
des scribes ou des rabbis, ni qu'il lui fût permis de poser des questions
à ces interprètes professionnels de la loi, car cette procédure faisait
partie de la formation des jeunes Juifs; il n'y avait rien de surprenant
non plus à ce que pareille réunion d'étudiants et d'instructeurs se tînt
dans les cours du temple, car les rabbis de l'époque avaient coutume d'y
enseigner; et les gens, jeunes et vieux, s'assemblaient autour d'eux,
assis à leurs pieds pour apprendre; mais il y avait beaucoup
d'extraordinaire dans cette entrevue, comme le montrait le comportement
des savants docteurs, car on n'avait encore jamais trouvé d'étudiant
pareil, puisque «ceux qui l'entendaient étaient surpris de son
intelligence et de ses réponses». L’incident nous donne la preuve que
l'enfance de Jésus avait été bien employée et qu'il était
extraordinairement accompli[11]. L'étonnement de Marie et de son mari de découvrir
le jeune garçon en une compagnie si distinguée, et de le voir être si
clairement un objet de déférence et de respect, et la joie de revoir le
Bien-Aimé qui avait été perdu pour eux, ne bannirent pas complètement
le souvenir de l'angoisse que son absence leur avait causée. Sur un ton
de reproche doux mais indubitable, sa mère dit: «Enfant, pourquoi nous
as-tu fait cela? Voici que ton père et moi nous te cherchons avec
angoisse.» La réponse du jeune garçon les étonna, car elle révélait,
dans une mesure dont jusqu'à présent ils ne s'étaient pas encore rendu
compte, ses capacités rapidement mûrissantes de jugement et de compréhension.
Il dit: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je
m'occupe des affaires de mon Père?» Nous ne pouvons pas dire que dans la réponse
que ce fils extrêmement respectueux fit à sa mère, il y avait une réplique
méchante ou un reproche insolent. Sa réponse rappelait à Marie ce
qu'elle semblait avoir temporairement oublié: les faits relatifs au Père
de son Fils. Elle avait utilisé les mots «ton père et moi»; et la réponse
de son Fils lui avait rappelé à l'esprit la vérité que Joseph n'était
pas le père du jeune garçon. Elle semble avoir été étonnée que
quelqu'un de si jeune ait pu comprendre si parfaitement sa position vis-à-vis
d'elle. Il lui avait fait remarquer l'inexactitude accidentelle de ses
paroles; ce n'était pas son Père qui le cherchait: n'était-il pas en ce
moment même dans la maison de son Père, et ne s'occupait-il pas en
particulier des affaires de son Père, de l’œuvre même dont celui-ci
l'avait chargé? Il n'avait pas exprimé le moindre doute que
Marie fût sa mère, mais il avait montré d'une manière indiscutable
qu'il reconnaissait pour son Père, non pas Joseph de Nazareth, mais le
Dieu des cieux. Marie et Joseph furent incapables de comprendre tout le
sens de ses paroles. Bien qu'il comprît que le fait d'être le Fils de
Dieu l'obligeait à rendre ses devoirs avant tout à son Père céleste,
et qu'il eût montré à Marie que son autorité de mère terrestre était
subordonnée à celle de son Père immortel et divin, il lui obéit. Aussi
intéressés que fussent les docteurs à ce garçon remarquable, autant
qu'il leur eût donné à réfléchir par ses questions profondes et ses réponses
sages, ils ne pouvaient le retenir, car la loi même qu'ils professaient
soutenir exigeait une obéissance stricte à l'autorité des parents. «Puis
il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa
mère conservait toutes ces choses dans son cœur.» Quels secrets merveilleux et sacrés étaient précieusement
gardés dans ce cœur de mère, et quelles surprises nouvelles, quels
graves problèmes se dressaient devant elle de jour en jour à mesure que
son Fils plus que mortel manifestait sa sagesse grandissante! Bien qu'elle
n'eût jamais pu l'oublier entièrement, apparemment elle perdait parfois
de vue la personnalité supérieure de son Fils. Il était peut-être de
la volonté divine qu'il en fût ainsi. Les rapports entre Jésus et sa mère,
ou entre lui et Joseph n'auraient jamais pu constituer une expérience
vraiment et pleinement humaine, si sa divinité avait toujours été
dominante ou même nettement apparente. Il semble que Marie n'ait jamais
pleinement compris son Fils; à chaque nouvelle preuve du caractère
exceptionnel de sa personnalité, elle recommençait à s'étonner et à méditer.
Il lui appartenait, et cependant d'une manière très réelle, il ne lui
appartenait pas pleinement. Il y avait, dans leurs rapports mutuels, un
mystère, terrible et pourtant sublime, un secret sacré que cette mère
élue et bénie hésitait même à se répéter. La crainte a dû lutter
avec la joie dans son âme à cause de lui. Le souvenir des promesses
merveilleuses de Gabriel, le témoignage des bergers en liesse et
l'adoration des mages ont dû lutter avec celui de l'importante prophétie
de Siméon, qui s'adressait à elle-même personnellement: «Et toi-même,
une épée te transpercera l'âme[12].» Pour ce qui est des événements des dix-huit
années qui suivirent le retour de Jésus de Jérusalem à Nazareth, les
Ecritures sont silencieuses à l'exception d'une phrase d'une importance
capitale: «Et Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes[13].»
Il est clair que ce Fils du Très-Haut ne possédait pas, dès le berceau,
une plénitude de connaissance ni une sagesse parfaite[14].
Ce n'est que lentement que se développait en son âme l'assurance que sa
mission était d'être le Messie, dont il avait lu, dans la loi, les prophètes
et les psaumes, qu'il viendrait; et c'est en se préparant avec ferveur au
ministère qui devait culminer sur la croix qu'il passa ses années
d'adolescent et de jeune homme. Les chroniques des années ultérieures
nous apprennent qu'on le tenait sans aucun doute pour le Fils de Joseph et
de Marie et qu'on le considérait comme le frère des autres enfants plus
jeunes de la famille. On l'appelait charpentier et fils de charpentier,
mais, jusqu'au commencement de son ministère public, il semble ne pas
avoir joué de rôle important, même dans sa petite communauté natale[15]. Il mena une vie simple, en paix avec ses
semblables, en communion avec son Père, croissant ainsi en faveur auprès
de Dieu et des hommes. Comme le montrent ses paroles publiques, lorsqu'il
fut devenu homme, ces années d'isolement se passèrent en efforts actifs,
tant physiques que mentaux. Jésus observait attentivement la nature et
les hommes. Il était capable de souligner ses enseignements par des
illustrations tirées des divers métiers et des diverses professions; les
voies du docteur de la loi et du médecin, les manières du scribe, du
Pharisien et du rabbi, les habitudes du pauvre, les coutumes du riche, la
vie du berger, du fermier, du vigneron et du pêcheur, tout cela lui était
connu. Il considérait les lis des champs, et l'herbe dans les prés et
sur les coteaux, les oiseaux qui ne semaient ni ne moissonnaient mais
vivaient de l'abondance de leur Créateur, les renards dans leurs tanières,
le chien domestique gâté et le roquet vagabond, la poule abritant sa
couvée sous ses ailes protectrices, tous avaient contribué à la sagesse
qu'il avait acquise en grandissant, aussi bien que les humeurs du temps,
la répétition des saisons et tous les phénomènes des changements et de
l'ordre de la nature. Nazareth fut la demeure de Jésus jusqu'à ce
qu'il eut environ trente ans; et conformément à la coutume qui désignait
les individus par le nom de leur ville d'origine, en plus de leur nom
personnel[16], notre Seigneur commença à
être généralement connu sous le nom de Jésus de Nazareth[17]. On l'appelle aussi Nazaréen,
ou originaire de Nazareth, et Matthieu cite le fait, disant que c'est là
l'accomplissement d'une prophétie antérieure, bien que la compilation
d'Ecritures que nous possédons actuellement dans l’Ancien Testament ne
contienne aucune allusion à pareille prophétie. Il est pratiquement
certain que cette prédiction se trouvait dans l'une des nombreuses
Ecritures qui existaient dans les temps anciens mais qui ont été perdues
depuis[18]. On verra que Nazareth était
un village obscur, peu honoré et peu renommé, dans la question presque méprisante
de Nathanaël, qui, lorsqu'on lui apprit qu'on avait trouvé le Messie en
la personne de Jésus de Nazareth, demanda: «Peut-il venir de Nazareth
quelque chose de bon?[19]» Cette question incrédule
est devenue un proverbe, et celui-ci a encore cours aujourd'hui même pour
exprimer une source de bien impopulaire ou peu prometteuse. Nathanaël
habitait Cana, qui n'était qu'à quelques kilomètres de Nazareth, et la
surprise qu'il manifesta à la nouvelle que lui apporta Philippe à propos
du Messie est une preuve indirecte de l'isolement dans lequel Jésus avait
vécu. C'est ainsi que se passèrent l'enfance, la
jeunesse et les premières années adultes du Sauveur de l'humanité. NOTES DU CHAPITRE 1. Archélaüs régna à la place d'Hérode : «A sa mort, Hérode [le Grand] laissa un testament
selon lequel son royaume devait être partagé entre ses trois fils. Archélaüs
devait avoir la Judée, l'Idumée et la Samarie avec le titre de roi (Mt
2:22). Hérode Antipas devait recevoir la Galilée et la Pérée, avec le
titre de tétrarque, Philippe devait prendre possession du territoire
transjordanien avec le titre de tétrarque (Lc 3:1). Ce testament fut
ratifié par Auguste à l'exception du titre donné à Archélaüs. Après
la ratification par Auguste du testament d'Hérode, Archélaüs accéda au
gouvernement de la Judée, de la Samarie et de l'Idumée, avec le titre
d'ethnarque la promesse que, s'il gouvernait bien, il deviendrait roi.
Cependant il était très impopulaire, et son règne fut marqué par des
troubles et des actes d'oppression. Finalement, la situation devint si
intolérable que les Juifs en appelèrent à Auguste, et Archélaüs fut déposé
et envoyé en exil. Cela explique la déclaration qui se trouve dans Mt
2:22, et peut avoir suggéré l'idée de la parabole (Lc 19:12, etc.).» -
Standard Bible Dictionary, Funk and Wagnalls Co., article «Hérode». Dès
le début de son règne, il exerça une vengeance sommaire sur ceux qui
s'aventuraient à protester contre la poursuite des violences de son père,
en en massacrant trois mille ou davantage; et cet ignoble carnage se
produisit en partie dans l'enceinte du Temple (Josèphe, Antiquités XVII,
9:1-3). 2. Hérode Antipas : Fils d'Hérode I (le Grand) et d'une Samaritaine, et frère
d’Archélaüs. Selon le testament de son père, il devenait tétrarque
de Galilée et de Pérée (Mt 14: 1; Lc 3:19, 9:7, Ac 13: 1, comparez avec
Lc
3:1). Il répudia sa femme, fille d'Aretas, roi d’Arabie Pétrée, et
contracta une union illégale avec Hérodiade, femme de son demi-frère Hérode
Philippe 1 (pas le tétrarque Philippe). Jean-Baptiste fut mis en prison
et finalement mis à mort suite à la colère d'Hérodiade, furieuse de ce
qu'il dénonçait son union avec Hérode. Hérodiade exhorta Antipas à
aller à Rome et à demander à César le titre de roi (comparez avec Mc 6:14,
etc.). Antipas est le Hérode le plus souvent cité dans le Nouveau
Testament (Mc 6:17; 8:15, Lc 3:1, 9:7, 13:31, Ac 4:27, 13:1). Il était le
Hérode à qui Pilate envoya Jésus pour qu'il l'examinât, profitant de
ce que l'on connaissait le Christ pour un Galiléen et d'une coïncidence
qui voulait que Hérode fût à Jérusalem à l'époque, pour assister à
la Pâque (Lc 23:6, etc.). On trouvera d'autres détails dans le
Dictionnaire de Smith, celui de Cassel ou dans le Standard Bible
Dictionary. 3. Témoignage de Jean l'apôtre concernant la croissance
du Christ en connaissance et en grâce : Dans une révélation moderne, Jésus le Christ a confirmé
le témoignage de Jean l'apôtre, témoignage qui n'apparaît que
partiellement dans notre compilation d'Ecritures anciennes. Jean atteste
de la manière suivante qu'il se produisit réellement un développement
naturel dans la croissance de Jésus de l'enfance à la maturité: «Et
moi, Jean, je vis qu'il ne recevait pas la plénitude dès l'abord, mais
qu'il reçut grâce sur grâce; et il ne reçut pas la plénitude dès
l'abord, mais continua de grâce en grâce, jusqu'à ce qu'il reçût une
plénitude; c'est ainsi qu'il fut appelé le Fils de Dieu, parce qu'il
n'avait pas reçu la plénitude dès l'abord» (D&A 93:12-14). En dépit
de cette croissance et du développement graduels après sa naissance dans
la chair, on a associé Jésus-Christ avec le Père dès le début, comme
l'explique la révélation citée. Nous y lisons: «Et il [Jean] rendit témoignage,
disant: Je vis sa gloire, je vis qu'il était au commencement, avant que
le monde fût; c'est pourquoi, au commencement était la Parole, à savoir
le messager du salut - la lumière et le Rédempteur du monde; l'Esprit de
vérité, qui est venu dans le monde, parce que le monde avait été fait
par lui, et en lui étaient la vie et la lumière des hommes. Les mondes
furent faits par lui, les hommes furent faits par lui, tout fut fait par
lui, par son intermédiaire et de lui. Et moi, Jean, je rends témoignage
que je vis sa gloire, la gloire du Fils unique du Père, plein de grâce
et de vérité, savoir l'Esprit de vérité qui vint demeurer dans la
chair et demeura parmi nous» (versets 7-11). 4. Ecritures manquantes : Le commentaire de Matthieu sur la demeure de Joseph, de
Marie et de Jésus à Nazareth, «et [il] vint demeurer dans une ville
appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été annoncé par
les prophètes: Il sera appelé Nazaréen» (2:23), et le fait que l'on ne
trouve aucune parole de ce genre chez les prophètes dans aucun des livres
contenus dans la Bible, font ressortir la certitude que des Ecritures ont
été perdues. Ceux qui sont opposés à la doctrine de la révélation
continue entre Dieu et son Eglise, sous prétexte que la Bible est une
collection complète d'Ecritures sacrées, et que les prétendues révélations
que l'on n'y trouve pas doivent par conséquent être inauthentiques,
peuvent avoir avantage à noter les nombreux livres qui ne se trouvent pas
dans la Bible, et qui pourtant y sont mentionnés, généralement de manière
à ne laisser aucun doute quant au fait qu'on les considérait autrefois
comme authentiques. Parmi ces Ecritures extra-bibliques, on peut citer les
suivantes, dont certaines existent aujourd'hui et sont classées parmi les
Apocryphes, mais dont la plus grande partie est inconnue. Nous lisons
qu'il est question du livre de l'alliance (Ex 24:7), du livre des Guerres
de l'Eternel (Nb 21:14), du livre du juste (Jos 10:13), du livre des
Statuts (1 S 10:25), du livre d'Hénoch (Jude 14), du livre des actes de
Salomon (1 R 11:41), du livre de Nathan le prophète et de celui de Gad le
Voyant (1 Ch 29:29), du livre d'Ahiya de Silo et des visions de Yéedo (2
Ch 9:29), du livre de Chemaeya (2 Ch 12:15), du commentaire du prophète
Iddo (2 Ch 13:22), des Actes de Jéhu (2 Ch 20:34), des actes d'Ozias, par
Esaïe, fils d'Amots (2 Ch 26:22), du livre de Hozaï (2 Ch 33:19), d'une
épître manquante de Paul aux Corinthiens (1 Co 5:9), d'une épître
manquante aux Ephésiens (Ep 3:3), d'une épître manquante aux
Colossiens, écrite de Laodicée (Co 4:16), d'une épître manquante de
Jude (Jude 3). 5. Nazareth : Ville de Galilée que la Bible ne mentionne que dans le
Nouveau Testament. Josèphe ne dit rien de cet endroit. Le nom du village
existant, ou la Nazareth d'aujourd'hui, est En-Nazirah. Celui-ci occupe
une colline sur le plan méridional du Liban, et «on a de là une vue
splendide de la plaine d'Esdraelon et du mont Carmel, et, d'une manière générale,
l'endroit est très pittoresque» (Zenos). L’auteur de l'article «Nazareth»
du Bible Dict., de Smith, identifie En-Nazirah moderne avec la Nazareth
d'autrefois pour les raisons suivantes: «Elle se trouve sur les pentes
inférieures d'une colline ou montagne (Lc 4:29); elle se trouve dans les
limites de la province de Galilée (Mc 1:9); elle se trouve près de Cana
(Jn 2:1, 2, 11), un précipice existe dans le voisinage (Lc 4:29), et une
série d'attestations remontant jusqu'à Eusèbe assurent que l'endroit a
occupé la même place.» Le même auteur ajoute: «Elle a une population
de trois ou quatre mille habitants; il y a quelques mahométans, le reste
se compose de chrétiens, latins et grecs. La plupart des maisons sont
bien construites et en pierre, et semblent propres et confortables. Les
rues ou plutôt les ruelles sont étroites et tortueuses, et lorsqu'il a
plu, elles sont si remplies de boue et de fange qu'il est presque
impossible de les traverser.» Du vivant du Christ, la ville n'était pas
seulement considérée comme sans importance par les Judéens qui
n'avaient que peu de respect pour la Galilée ou les Galiléens, mais
comme une ville sans aucun honneur par les Galiléens eux-mêmes, comme on
peut en déduire du fait que la question apparemment méprisante, «peut-il
venir de Nazareth quelque chose de bon?» fut prononcée par Nathanaël
(Jn 1:46), qui était Galiléen et originaire de Cana, ville voisine de
Nazareth (Jn 21:2). Nazareth doit sa célébrité au fait que des événements
de la vie de Jésus-Christ s'y déroulèrent (Mt 2.23, 13:54, Mc 1: 9,
6:1, Le 1:26, 2:4, 4:23, 34, Jn 1:45, 46, 19:19; Ac 2:22).
[1]
Mt 2:15; cf. Os 11:1. [2] Mt 2:19-23. Note 5, fin du chapitre. [3] Note 1, fin du chapitre. [4] Note 2, fin
du chapitre. [5] Lc 2:40. [6] Note 3, fin du chapitre. [7] Comparer avec ses enseignements quand il sera arrivé à
l'âge mûr, p. ex. Jn 8:32. [8] Dt 16:1-6;
cf. Ex 12:2. [9] Josèphe,
Guerres des Juifs, 11, 1:3. [10] Lc 2:46; lire 41-52. [11] Comparer avec
Mt
7:28,29, 13:54, Mc 6:2, Lc 4:22. [12] Lc 2:35. [13] Lc 2:52. [14] Note 3, fin
du chapitre. [15]
Mt 13:55,56, Mc 6:3, Lc 4:22; cf. Mt 12-46,47, Ga 1:19. [16] Illustrations: Joseph d'Arimathée (Marc 15:43),
Marie-Madeleine appelée ainsi à cause de sa ville natale, Magdala
(Mt 27:56), Judas Iscariot, peut-être appelé ainsi parce qu'il
venait de Kérioth (Mt 10:4, voir page 274 infra). [17] Mt 21:11, Jn
18:5,19:9, Ac 2:22,3:6; voir aussi Lc 4:16. [18] Note 4, fin
du chapitre. [19] Jn 1:45,46.
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