CHAPITRE 19 : «IL LEUR PARLA EN PARABOLES SUR BEAUCOUP DE CHOSES»

 

Pendant toute la période du ministère du Christ que nous avons traitée jusqu'à présent, sa réputation s'était constamment accrue à cause de l'autorité avec laquelle il parlait et des nombreuses œuvres puissantes qu'il accomplissait. Sa popularité était devenue telle que toutes les fois qu'il se déplaçait, de grandes multitudes le suivaient. A certains moments le peuple s'attroupait à tel point qu'il l'empêchait de se mouvoir, certains animés du désir d'en apprendre davantage sur la nouvelle doctrine, d'autres pour le supplier de leur accorder le soulagement de maux physiques ou autres; et il y en avait beaucoup qui avaient foi que s'ils pouvaient seulement l'atteindre, ou même toucher le bord de sa robe, ils seraient guéris[1]. L’un des effets de l'ardeur du peuple, qui le poussait à se presser et à s'attrouper autour de lui, fut qu'à certains moments elle rendait tout discours difficile sinon impossible. Son lieu habituel pour enseigner en plein air tandis qu'il restait dans le voisinage de la mer ou lac de Galilée était la rive; et c'est là que s'attroupaient les foules pour l'entendre. Sur sa demande les disciples avaient amené une «petite barque» qui était tenue prête sur le rivage[2], et il avait l'habitude de s'asseoir dans le bateau à une courte distance du rivage et de prêcher au peuple comme il l'avait fait lorsque, dans les premiers jours, il appela les pêcheurs élus à quitter leurs filets et à le suivre[3].

 

Lors d'une occasion de ce genre il employa un moyen d'instruction qui, jusque là, n'avait pas caractérisé son enseignement; celui-ci consistait à utiliser des paraboles[4] ou des histoires simples pour illustrer ses enseignements. Nous allons maintenant examiner brièvement quelques-unes d'entre elles, dans l'ordre le plus avantageux pour les traiter, et, pour autant que nous le sachions, dans ce qui a pu être l'ordre dans lequel elles furent données.

 

«UN SEMEUR SORTIT POUR SEMER»

 

La première dans l'ordre est la parabole du semeur. C'est un exemple splendide des paraboles de notre Seigneur en général; elle est particulièrement précieuse pour sa grande valeur intrinsèque et parce que nous en possédons l'interprétation complète par l’Auteur divin. Voici l'histoire:

 

«Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, quelques (grains) tombèrent le long du chemin; les oiseaux vinrent et les mangèrent. D'autres tombèrent dans les endroits pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre: ils levèrent aussitôt, parce qu'ils ne trouvèrent pas une terre profonde; mais, quand le soleil se leva, ils furent brûlés et séchèrent faute de racines. D'autres tombèrent parmi les épines: les épines montèrent et les étouffèrent. D'autres tombèrent dans la bonne terre: ils donnèrent du fruit, un (grain) cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles entende[5]

 

Cette nouvelle méthode d'enseignement, cet abandon de la première méthode du Maître qui était de faire des exposés de doctrine, poussa même les plus dévoués des disciples à s'étonner. Les Douze et quelques autres vinrent trouver Jésus lorsqu'il était isolé de la multitude et lui demandèrent pourquoi il avait parlé de cette manière au peuple, et quel était le sens de cette parabole en particulier. Nous allons examiner maintenant la réponse de notre Seigneur à la première partie de la question; pour ce qui est de la seconde, il demande: «Vous ne comprenez pas cette parabole; comment donc comprendrez-vous toutes les (autres) paraboles[6]?» Il indiquait ainsi la simplicité de cette première parabole, en même temps que son caractère typique et fondamental, et fit comprendre en même temps que d'autres paraboles suivraient dans le cours de son enseignement. Puis il en donna l'interprétation:

 

«Vous donc, écoutez (ce que signifie) la parabole du semeur. Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le Malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur: c'est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie, mais il n'a pas de racine en lui-même, il est l'homme d'un moment et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole mais en qui les soucis du monde et la séduction des richesses étouffent la parole et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit et un (grain) en donne cent, un autre soixante et un autre trente[7]

 

Il peut paraître superflu de donner davantage d'explications; cependant il peut être à propos de donner quelques indications quant à l'application individuelle des leçons qui y sont contenues. Remarquez que le trait saillant de l'histoire, c'est l'état préparé ou non préparé du terrain. La semence était la même, qu'elle tombât sur du bon terrain ou du mauvais, sur une argile friable ou parmi les pierres et les ronces. La méthode primitive des semis, qui fut encore poursuivie de nombreux siècles plus tard, consistait en ce que le semeur lançait le grain à poignées, face au vent, ce qui assurait un grand éparpillement. Les champs galiléens étaient traversés de sentiers battus par les pieds des hommes et des animaux. Bien que le grain pût tomber sur ces chemins, il ne pouvait pousser; les oiseaux picoraient les graines vivantes posées sans racines et non couvertes, et certaines d'entre elles étaient écrasées et foulées aux pieds. Il en va de même pour la semence de la vérité tombant sur le cœur endurci; ordinairement elle ne peut pas prendre racine, et Satan, comme un corbeau maraudeur, l'emporte de crainte que par hasard une graine ne trouve une fente dans le sol piétiné, n'envoie sa petite racine et ne puisse éventuellement se développer.

 

La semence tombant dans une terre plus profonde reposant sur une couche de pierres non brisées ou une carapace calcaire peut prendre racine et prospérer pendant un court laps de temps; mais lorsque, en descendant, les petites racines atteignent la couche impénétrable, elles se recroquevillent et la plante se fane et meurt, car les sucs nutritifs sont insuffisants lorsque la terre n'est pas profonde[8]. Il en est de même pour l'homme dont l'ardeur n'est que superficielle, dont l'énergie cesse lorsqu'il rencontre des obstacles ou lorsqu'il doit affronter une opposition; bien qu'il manifeste de l'enthousiasme pendant un certain temps, la persécution le détourne; il est offensé et n'endure pas. La graine semée où les ronces et les épines abondent est bientôt tuée par leur croissance qui les étouffe; il en est de même dans un cœur humain tourné vers les richesses et les attraits du plaisir: même s'il reçoit la semence vivante de l'Evangile, il ne produira pas de moisson de bon grain, mais au lieu de cela, un mélange prolifique de mauvaises herbes. La production abondante de ronces épineuses démontre que le terrain est capable de produire une meilleure moisson, à condition d'être débarrassé des mauvaises plantes qui l'encombrent. La semence qui tombe dans une terre bonne et profonde, sans de mauvaises herbes et prête à l'ensemencement prend racine et grandit; la chaleur du soleil ne la brûle pas, car celle-ci l'emmagasine; elle mûrit et produit pour le moissonneur selon la richesse de la terre, certains champs produisant trente, d'autres soixante et quelques-uns jusqu'à cent fois autant de grain qu'il en a été semé.

 

Selon les canons littéraires eux-mêmes, et en la jugeant par les principes reconnus de la construction rhétorique et de l'arrangement logique de ses parties, cette parabole prend la première place parmi les productions de son espèce. Bien que nous l'appelions communément la parabole du semeur, on pourrait donner à l'histoire le titre expressif de parabole des quatre espèces de terre. C'est sur le terrain où l'on sème que l'histoire attire le plus notre attention; il symbolise d'une manière frappante le cœur endurci ou adouci, la terre envahie ou non de ronces. Remarquez les qualités de terre données dans l'ordre croissant de leur fertilité: (1) la route battue, le sentier latéral sur lequel, sauf par une combinaison de circonstances fortuites constituant pratiquement un miracle, il est impossible à aucune semence de prendre racine ou de grandir, (2) la mince couche de terre couvrant un fond rocheux impénétrable, dans laquelle la semence peut germer mais ne pourra jamais venir à maturité, (3) le champ encombré de mauvaises herbes, qui pourrait produire une riche récolte s'il n'y avait pas la forêt vierge de ronces et d'épines, et (4) l'humus riche et propre, réceptif et fertile. Cependant même les terres considérées comme bonnes ont divers degrés de productivité, produisant un accroissement de trente, soixante ou même cent fois avec beaucoup de gradations intermédiaires.

 

Certains exégètes de la Bible ont professé trouver dans cette splendide parabole la preuve d'un net fatalisme dans la vie des individus, de sorte que ceux dont l'état spirituel est comparable au sentier battu ou au terrain au bord des routes, à la terre peu profonde sur un soubassement pierreux ou au lopin de terre négligé et envahi par les ronces, sont désespérément et irrévocablement mauvais; tandis que les âmes que l'on peut comparer à de la bonne terre sont à l'abri de toute détérioration et produiront inévitablement de bons fruits. Il ne faut pas oublier qu'une parabole n'est qu'une esquisse, et non une image finie dans le détail; et que l'on ne peut logiquement donner à la similitude exprimée ou sous-entendue dans l'enseignement par paraboles une valeur dépassant les limites de l'illustration. Dans la parabole que nous examinons, le Maître décrivait les divers degrés de réceptivité spirituelle qui existaient parmi les hommes et caractérisa avec une brièveté tranchante chacun des degrés spécifiés. Il ne dit ni ne laissa entendre que la terre durcie du bord de la route ne pouvait être labourée, hersée, fertilisée et rendue ainsi productive, ni que l'obstacle à la croissance constitué par les pierres ne pouvait être détruit et enlevé, ou que l'on ne pouvait augmenter la bonne terre en y ajoutant, ou que les ronces ne pouvaient jamais être déracinées et leur ancien habitat rendu capable de supporter de bonnes plantes. La parabole doit être étudiée à la lumière du but pour lequel elle a été donnée, et les déductions ou les prolongements forcés ne sont pas justifiés. Une métaphore puissante, une comparaison frappante ou tout autre figure de rhétorique expressive n'est utile que lorsqu'on l'applique raisonnablement; si on les pousse au-delà des limites d'une intention raisonnable, les meilleures d'entre elles peuvent perdre tout sens ou même devenir absurdes.

 

LE BLÉ ET L’IVRAIE

 

Le Maître proposa une autre parabole, assez bien apparentée à la précédente pour ce qui est de l'histoire, parlant de nouveau de semences et de semailles, et accompagnée, comme la première, d'une interprétation:

 

«Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé de la bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla. Lorsque le blé eut poussé en herbe et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y ait de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier[9]

 

Lorsque Jésus se fut retiré dans la maison où il logeait, les disciples vinrent le trouver, disant: «Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ.»

 

«Il leur répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du Malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or comme on arrache l'ivraie pour la jeter au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende[10]

 

Selon l'explication de l’Auteur, le semeur, c'était lui-même, le Fils de l'homme; comme la situation du blé et de l'ivraie croissant ensemble devait se poursuivre jusqu'à «la fin du monde», ceux qui étaient ordonnés pour poursuivre le ministère après lui sont, nous pouvons le déduire immédiatement, également des semeurs. La semence représentée ici n'est pas, comme dans la dernière parabole, l'Evangile lui-même, mais les enfants des hommes, la bonne semence représentant ceux qui ont le cœur pur, les enfants à l'esprit droit du Royaume; tandis que l'ivraie, ce sont les âmes qui se sont livrées au mal et sont comptées parmi les enfants du Malin. Inspirés par le zèle au profit de leur Maître, les serviteurs voulaient déraciner les mauvaises herbes de force mais furent arrêtés, car leur procédé insensé, bien que partant d'une bonne intention, aurait mis en danger le blé tandis qu'il était encore tendre. En effet, dans les premiers stades de la croissance, il aurait été difficile de distinguer l'un de l'autre, et l'entrelacement des racines aurait provoqué une grande destruction du précieux grain.

 

Outre qu'elle décrit la situation présente et future du monde, la parabole enseigne une leçon capitale, à savoir celle de la patience, de la longanimité et de la tolérance: chacune étant un attribut de la Divinité et un trait de caractère que tous les hommes doivent cultiver. L’ivraie mentionnée dans l'histoire peut être considérée comme une espèce quelconque d'herbe nocive, en particulier ce genre d'herbe qui, au début de la croissance, ressemble au bon grain[11]. Le fait de semer de mauvaises herbes dans un champ déjà ensemencé de bon grain est une espèce d'acte de mauvaise foi qui n'est pas inconnu même aujourd'hui encore[12]. Dans son exposé, le Seigneur lui-même met hors de doute le fait qu'il viendra un temps de séparation, où le blé sera rassemblé dans le grenier du Seigneur et l'ivraie brûlée, afin que ses semences vénéneuses ne se reproduisent plus.

 

La leçon contenue dans cette parabole est si importante et l'accomplissement littéral des prédictions qu'elle contient est tellement assuré que le Seigneur nous en a donné une autre explication par révélation dans la dispensation actuelle, période où son application est directe et immédiate. Parlant par l'intermédiaire de Joseph Smith le prophète, en 1832, Jésus-Christ déclara:

 

«Mais voici, dans les derniers jours, à savoir maintenant que le Seigneur commence à répandre la parole et que la pousse croît et est encore tendre - voici, en vérité, je vous le dis, les anges qui sont prêts et attendent d'être envoyés moissonner les champs, invoquent le Seigneur jour et nuit, mais le Seigneur leur dit: N'arrachez pas l'ivraie alors que les pousses sont encore tendres (car en vérité votre foi est faible), de peur de détruire le bon grain aussi. Que le bon grain et l'ivraie croissent donc ensemble jusqu'à ce que la moisson soit tout à fait mûre; alors vous rassemblerez d'abord le bon grain d'entre l'ivraie, et lorsque le bon grain aura été rassemblé, voici, l'ivraie sera liée en tas et le champ restera pour être brûlé[13]

 

LA SEMENCE QUI POUSSE EN SECRET

 

Matthieu rapporte la parabole de l'ivraie immédiatement après celle du semeur; Marc place dans le même ordre une parabole que l'on ne trouve que dans ses écrits. Elle est présentée dans les grandes lignes, et les exégètes bibliques la classeraient plutôt comme une simple analogie qu'une parabole typique. Lisez-la:

 

«Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme d'un homme qui jette de la semence en terre; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croit sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même, premièrement l'herbe, puis l'épi, enfin le blé bien formé dans l'épi; et dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là[14]

 

Aucun document ne nous indique que les disciples aient demandé ou que le Maître ait donné une interprétation de cette parabole ni d'aucune autre parabole ultérieure[15]. Dans cette histoire nous trouvons une belle illustration de la vitalité de la semence de vérité, bien que les processus secrets de sa croissance constituent un mystère pour tous sauf Dieu seul. Un homme, lorsqu'il a lancé la semence, doit la laisser à elle-même. Il peut cultiver le champ, arrachant les mauvaises herbes, protégeant les plantes du mieux qu'il peut, mais la croissance elle-même dépend de conditions et de forces qu'il n'est pas en son pouvoir de contrôler. Paul planta, Apollos arrosa, mais Dieu seul pouvait assurer la croissance[16]. Celui qui a semé peut s'occuper de ses autres affaires, car le champ ne réclame pas une attention constante ou exclusive; néanmoins, sous l'influence du soleil et de la pluie, de la brise et de la rosée, la pousse se développe, puis l'épi et en son temps le blé complet dans l'épi. Lorsque le grain est mûr, l'homme est heureux de moissonner sa récolte.

Le semeur de cette histoire est le prédicateur de la parole de Dieu doté d'autorité; il plante la semence de l'Evangile dans le cœur des hommes, ne sachant pas quel en sera le résultat. Passant à un ministère semblable ou différent en un autre endroit, s'occupant des devoirs dont il est chargé dans d'autres domaines, il laisse à Dieu, avec foi et espérance, le résultat de son semis. Il s'enrichit et se réjouit de la moisson des âmes converties par son labeur[17]. Cette parabole s'adressait sans doute plus particulièrement aux apôtres et aux plus dévoués des autres disciples, plutôt qu'à la multitude en général; c'est une leçon pour les instructeurs, pour les ouvriers dans les champs du Seigneur, pour les semeurs et les moissonneurs élus. Elle a une valeur éternelle, et est aussi d'application aujourd'hui que lorsqu'elle fut donnée. Que la semence soit plantée, même si le semeur est appelé immédiatement à d'autres champs ou à d'autres devoirs; il trouvera sa récompense dans la moisson joyeuse qu'il aura.

 

LE GRAIN DE MOUTARDE

 

«Il leur proposa une autre parabole et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches[18]

 

Cette petite histoire, racontée à la multitude assemblée, doit avoir poussé beaucoup de personnes à réfléchir, à cause de la simplicité de l'incident raconté et de l'application entièrement non juive qui en fut faite. Pour l'esprit formé par les instructeurs de l'époque, le royaume devait être grand et glorieux dès son début; il devait être inauguré à coups de trompette et dans le martèlement des armées, avec le Messie-Roi à sa tête; cependant, ce nouvel instructeur disait de lui que son début était si petit qu'il était comparable à un grain de moutarde. Pour rendre l'illustration plus efficace encore, il précisa que la semence dont il était parlé était «la plus petite de toute les semences». Cette expression superlative fut faite dans un sens relatif; car il y a des semences plus petites que la moutarde, même parmi les plantes de jardin, parmi lesquelles on peut citer la rue et le pavot; mais chacune de ces plantes est petite quand elle arrive à maturité, tandis que la moutarde bien cultivée est l'une des plus grandes d'entre les herbes communes et présente un grand contraste dans sa croissance d'une semence minuscule à un gros arbuste.

 

En outre, la comparaison «petit comme un grain de moutarde», était d'usage courant chez les Juifs de l'époque. La comparaison employée par des Juifs en d'autres occasions en montre l'usage courant, comme lorsqu'il dit: «Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde... rien ne vous sera impossible[19].» Il faut savoir que le plant de moutarde atteint en Palestine une taille plus grande que dans les régions septentrionales[20]. La leçon de la parabole est facile à voir. La semence est une entité vivante. Quand on la plante correctement, elle absorbe et assimile les matières nutritives de la terre et de l'atmosphère, grandit et, en son temps, est à même de fournir logement et nourriture aux oiseaux. De même la semence de la vérité est vivante, vivace et capable de se développer au point de fournir de la nourriture et un abri spirituel à tous ceux qui vont à sa recherche. Dans les deux conceptions, la plante mûre produit de la semence en abondance, et à partir d'un seul grain on peut couvrir un champ tout entier.

 

LE LEVAIN

 

«Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que (la pâte) soit toute levée[21]

 

On peut facilement discerner des points de ressemblance et de contraste entre cette parabole et la précédente. Chacune illustre la vitalité et la capacité de développement inhérentes qui sont si essentiellement caractéristiques du royaume de Dieu. Cependant, le grain de moutarde montre comment un être vivant peut croître en tirant les substances de valeur de l'extérieur tandis que le levain ou la levure répand et diffuse vers l'extérieur son influence à travers la masse de la pâte dense et détrempée. Chacun de ces processus représente un moyen par lequel l'esprit de vérité s'exerce efficacement. La levure n'est pas moins réellement un organisme vivant qu'un grain de moutarde. A mesure que la plante microscopique de la levure se développe et se multiplie à l'intérieur de la pâte, les milliers de cellules vivantes dont elle est composée imprègnent la masse, et chaque morceau de la masse levée est à même d'affecter de la même manière une autre quantité de farine convenablement préparée. Le processus qui fait «lever» la pâte par la fermentation de la levure placée dans la masse est lent et en outre aussi silencieux et apparemment secret que celui de la semence plantée qui grandit sans que le semeur continue à y faire attention ou à s'en soucier[22].

 

LE TRÉSOR CACHÉ

 

«Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l'a trouvé le cache (de nouveau); et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a et achète ce champ[23]

 

Cette parabole et les deux suivantes ne sont rapportées que par Matthieu; d'autre part, la place qui leur est assignée dans ce récit montre qu'elles ne furent données qu'aux disciples seuls, dans la maison, lorsque la multitude s'en fut allée. La chasse au trésor est toujours passionnante. A l'époque dont nous parlons il n'était pas rare que l'on trouvât des objets précieux ensevelis, puisque la pratique de cacher ainsi les trésors était coutumière chez des gens exposés aux incursions des bandits et aux invasions hostiles. Remarquez que l'homme à qui échoit cette fortune nous est montré trouvant le trésor apparemment par accident plutôt qu'à la suite d'une recherche diligente. Il vendit avec joie tout ce qu'il possédait pour pouvoir acheter le champ. Le trésor caché est le royaume des cieux; lorsqu'un homme le trouve, il devrait être prêt à sacrifier tout ce qu'il a si, ce faisant, il peut en obtenir la possession. La joie qu'il aura de cette nouvelle acquisition sera sans limite; et, s'il en reste le possesseur digne, ses richesses s'étendront au-delà du tombeau[24].

 

Des casuistes ont soulevé la question de savoir si le comportement de l'homme dans cette histoire était correct, étant donné qu'il cacha sa découverte au possesseur du champ à qui, disent-ils, le trésor appartenait de droit. Quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir quant à la valeur morale du procédé de cet homme, son acte n'était pas illégal, puisque la loi juive prévoyait expressément que l'acheteur d'une terre devenait le propriétaire légal de tout ce que le sol contenait[25]. Il est certain que Jésus ne recommandait aucun procédé malhonnête; et si l'histoire n'avait pas été probable dans ses moindres détails, son effet en tant que parabole aurait été perdu. Le Maître enseigna par cette illustration qu'une fois qu'on a trouvé le trésor du royaume, on ne doit pas perdre de temps ni reculer devant aucun sacrifice nécessaire pour s'en assurer la propriété.

 

LA PERLE DE GRAND PRIX

 

«Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée[26]

 

Les perles ont toujours occupé une place élevée parmi les joyaux, et longtemps avant le temps du Christ, de même que depuis ce moment-là, les marchands de perles ont recherché activement et avec diligence les plus grandes et les plus précieuses que l'on pouvait trouver. Contrairement à l'homme de la parabole précédente, qui découvrit un trésor caché en cherchant peu ou pas, le marchand de cette histoire consacra toute son énergie à rechercher de belles perles, que c'était son métier de trouver et de se procurer. Quand il vit enfin la perle supérieure à toutes les autres, il vendit avec plaisir toutes ses autres pierres précieuses, bien qu'elle fût, comme elle devait l'être à juste titre, à vendre pour un prix élevé; en fait il sacrifia tout ce qu'il avait - pierres précieuses et autres biens - et acheta la perle de grand prix. Ceux qui cherchent la vérité peuvent acquérir beaucoup de choses qui sont bonnes et désirables, sans trouver la plus grande de toutes les vérités, la vérité qui les sauvera. Mais s'ils cherchent avec persistance et avec une intention réelle, s'ils sont réellement à la recherche de perles et non d'imitations, ils trouveront. Des hommes qui, en cherchant, découvrent les vérités du royaume des cieux peuvent avoir à abandonner un grand nombre de traditions auxquelles ils tenaient, et même les théories de leur philosophie imparfaite et de «la fausse science»[27], s'ils veulent prendre possession de la perle de grand prix. Remarquez que dans cette parabole comme dans celle du trésor caché, le prix de cette possession est tout ce que l'on a. Nul ne peut devenir citoyen du royaume en abandonnant partiellement les choses auxquelles il était précédemment attaché; il doit renoncer à tout ce qui est étranger au royaume, sinon il ne pourra jamais y être compté. S'il sacrifie de bon cœur tout ce qu'il a, il verra qu'il a assez. Le coût du trésor caché et de la perle n'est pas un montant fixe, égal pour tous; c'est tout ce que l'on a. Même le plus pauvre peut obtenir la possession durable; tout ce qu'il a constitue un prix d'achat suffisant.

 

LE FILET DE L'ÉVANGILE

 

«Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et qui ramasse (des poissons) de toute espèce. Quand il est rempli, on le tire sur le rivage, puis on s'assied, on recueille dans des vases ce qui est bon et l'on jette ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s'en iront séparer les méchants du milieu des justes et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents[28]

 

L’Evangile du royaume touche des hommes de toutes mentalités, des hommes bons et mauvais, de toutes nationalités et de toutes races. Les «pêcheurs d'hommes»[29] sont habiles, actifs et universels dans leurs coups de filet. Le triage se produit lorsque le filet est amené à terre; et, de même que le pêcheur rejette tous les mauvais poissons, conservant les bons, de même les anges qui exécutent les ordres du Fils de l'homme sépareront les justes des méchants, accordant la vie éternelle à une espèce, condamnant l'autre à la destruction. Des efforts insensés de porter l'application de la parabole au-delà de l'intention de l'Auteur ont poussé certains à formuler cette critique que les poissons meurent, qu'ils soient bons ou mauvais. Cependant les bons meurent utiles, les mauvais sont entièrement gaspillés. Bien que tous les hommes meurent, ils ne meurent pas de la même façon; certains rendent l'âme pour se reposer et se lèveront à la résurrection des justes; d'autres vont dans un état de douleur et de tourments pour y attendre avec angoisse et terreur la résurrection des méchants[30]. On peut voir que cette parabole a une application semblable à celle de l'ivraie en ce qu'elle souligne qu'une séparation est décrétée entre les justes et les injustes, et dans le sort terrible de ceux qui sont voués à la condamnation. On remarquera un autre parallèle dans le fait que le jugement est remis à «la fin du monde», expression dans laquelle nous pouvons comprendre la consommation de l’œuvre du Rédempteur après le millénium et la résurrection finale de tous ceux qui ont existé sur la terre[31].

 

Après avoir donné cette parabole, la dernière du groupe rapporté au chapitre treize de Matthieu, jésus demanda aux disciples: «Avez-vous compris tout cela? - Oui, répondirent-ils.» Il leur fit comprendre qu'ils devaient être prêts, comme des instructeurs bien formés, à apporter, du grenier de leur âme, des trésors de vérité tant anciens que nouveaux, pour l'édification du monde[32].

 

POURQUOI LE CHRIST FIT USAGE DE PARABOLES

 

Comme nous l'avons déjà dit, les Douze et les autres disciples furent surpris de l'innovation du Seigneur lorsqu'il commença à enseigner par paraboles. Avant cela ses enseignements avaient été exposés clairement et sans détour, comme en témoignent les enseignements explicites du sermon sur la montagne. Il est à remarquer que les paraboles furent introduites au moment où l'opposition contre Jésus était forte, et lorsque les scribes, les Pharisiens et les rabbis veillaient à surveiller étroitement ses mouvements et ses oeuvres, toujours prêts à faire de lui un transgresseur pour un mot. Les paraboles étaient d'usage courant parmi les instructeurs juifs; et en adoptant ce mode d'instruction, Jésus suivait une coutume du temps, bien qu'entre les paraboles qu'il donnait et celles des savants aucune comparaison ne soit possible si ce n'est sous forme de contraste extrêmement prononcé[33].

 

Le Maître expliqua aux disciples élus et dévoués qui vinrent lui demander pourquoi il était passé de l'exposé direct aux paraboles[34], que s'ils avaient, eux, le bonheur de recevoir et de comprendre les vérités profondes de l'Evangile, «les mystères du royaume des cieux» comme il les appelait, il était par contre impossible aux gens en général, qui n'étaient pas réceptifs ni préparés, de comprendre les choses aussi parfaitement. Il fallait donner plus aux disciples qui avaient déjà accepté joyeusement les premiers principes de l'Evangile du Christ; tandis qu'à ceux qui avaient rejeté le bienfait qui leur était offert, on enlèverait même ce qu'ils avaient possédé jusqu'alors[35]. «C'est pourquoi, dit-il, je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient pas, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent.» L'état de ténèbres spirituelles qui existait alors parmi les Juifs avait été prévu, comme le montre une citation des paroles d'Esaïe, dans lesquelles l'ancien prophète avait dit que le peuple deviendrait aveugle, sourd et dur de cœur en ce qui concerne les choses de Dieu, raison pour laquelle, tout en entendant et en voyant dans un sens physique, il ne comprendrait cependant pas[36].

 

Un élément de miséricorde se révèle clairement dans le mode d'instruction par paraboles que notre Seigneur adopta, étant donné la situation qui existait à l'époque. S'il avait toujours enseigné par des déclarations explicites qui n'avaient pas besoin d'interprétation, beaucoup de ses auditeurs seraient tombés sous la condamnation, étant donné qu'ils avaient une foi trop faible et que leur cœur n'était pas suffisamment préparé pour briser les liens du traditionalisme et des préjugés engendrés par le péché, de manière à accepter la parole salvatrice et d'y obéir. Leur incapacité de comprendre les exigences de l'Evangile permettrait dans une juste mesure à la miséricorde d'avoir quelque droit sur eux, tandis que s'ils avaient rejeté la vérité en comprenant pleinement ce qu'ils faisaient, la rigueur de la justice exigerait certainement leur condamnation[37].

 

L’exhortation du Maître: «Que celui qui a des oreilles entende» implique que la leçon des paraboles pouvait être comprise par l'étude, la prière et la recherche. Pour les chercheurs plus studieux, le Maître ajouta: «Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure avec laquelle vous mesurez et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a[38].» Deux hommes peuvent entendre les mêmes paroles; l'un d'eux écoute avec indolence et indifférence, l'autre, l'esprit actif, est décidé à apprendre tout ce que les paroles peuvent lui révéler; ayant entendu, l'homme diligent s'en va tout droit faire ce qui lui est recommandé, tandis que l'insouciant néglige et oublie. L’un est sage, l'autre insensé; l'un a entendu pour son profit éternel, l'autre pour sa condamnation éternelle[39].

 

Un autre exemple de l'adaptation miséricordieuse de la parole de la vérité aux capacités diverses des gens qui entendaient les paraboles réside dans ce fait psychologique que les incidents d'une histoire frappante quoique simple demeureront, même dans des esprits qui, au moment même, sont incapables de comprendre tout sens au-delà de l'histoire elle-même. Maint paysan qui avait entendu le petit incident du semeur et des quatre espèces de terre, de l'ivraie semée par un ennemi le soir, de la semence qui grandit, bien que le planteur l'ait temporairement oublié, s'en souviendrait grâce aux situations sans cesse renouvelées de son travail quotidien; le jardinier se souviendrait de l'histoire du grain de moutarde toutes les fois qu'il planterait de nouveau, ou en regardant la plante ombrageuse avec des oiseaux nichés dans ses branches; la ménagère serait frappée de nouveau par l'histoire du levain en mélangeant, en pétrissant et en cuisant; le pêcheur à ses filets penserait de nouveau aux bons poissons et aux mauvais et comparerait le tri de sa prise avec le jugement qui doit venir. Et puis, lorsque le temps et l'expérience, ainsi que peut-être la souffrance, les auraient préparés à penser plus profondément, ils trouveraient le grain vivant de vérité évangélique sous la balle de l'histoire toute simple.

 

LES PARABOLES EN GÉNÉRAL

 

Le trait essentiel d'une parabole c'est la comparaison ou la similitude, selon laquelle on utilise un incident ordinaire et bien compris pour illustrer un fait ou un principe que l'histoire n'exprime pas directement. L’idée populaire qu'une parabole repose nécessairement sur un incident fictif est incorrecte; en effet, étant donné que l'histoire ou les circonstances de la parabole doivent être simples et certainement ordinaires, elle peut être réelle. Il n'y a rien d'imaginaire dans les paraboles que nous avons étudiées jusqu'à présent; les histoires fondamentales sont prises sur le vif, et les circonstances données sont des faits vécus. Le récit ou l'incident sur lequel une parabole est construite peut être un événement réel ou imaginaire; mais, s'il est imaginaire, l'histoire doit être logique et vraisemblable et ne doit se mêler à rien d'extraordinaire ou de miraculeux. Dans ce domaine, la parabole diffère de la fable, cette dernière étant construite par l'imagination, sur des faits exagérés et invraisemblables; en outre, l'intention de l'une et de l'autre n'est pas la même, puisque la parabole est destinée à enseigner une grande vérité spirituelle, tandis que ce que l'on appelle la morale de la fable suggère tout au plus des accomplissements profanes et des avantages personnels. Les histoires, qui représentent des arbres, des animaux et des objets inanimés parlant ensemble ou avec des hommes, sont entièrement imaginaires; ce sont des fables ou des apologues, que la conclusion en soit bonne ou mauvaise; vis-à-vis de la parabole ils présentent un contraste, non une similarité. Le but avoué de la fable est plutôt d'amuser que d'enseigner. La parabole peut contenir un récit comme dans le cas du semeur et de l'ivraie, ou simplement un incident isolé comme dans le cas du grain de moutarde et du levain.

 

Les allégories se distinguent des paraboles par le fait qu'elle sont plus longues et que l'histoire est plus détaillée, ainsi que par le mélange intime existant entre le récit et la leçon qu'il a pour but d'enseigner; ces deux éléments restent séparés et distincts dans la parabole. Les mythes sont des histoires fictives, dont les faits sont parfois basés sur l'histoire mais ne symbolisent aucune valeur spirituelle. Un proverbe est une parole brève et sentencieuse, ayant la nature d'une maxime, contenant une vérité déterminée ou une suggestion par comparaison. Les proverbes et les paraboles sont étroitement apparentés, et dans la Bible les termes sont parfois utilisés l'un pour l'autre[40]. L’Ancien Testament contient deux paraboles, quelques fables et allégories, et de nombreux proverbes; nous possédons un livre entier de ces derniers[41]. Nathan, le prophète, réprimanda le roi David en lui racontant la parabole de la brebis du pauvre, et l'histoire fut tellement efficace que le roi décréta un châtiment pour le riche transgresseur et fut écrasé de chagrin et de contrition lorsque le prophète appliqua sa parabole par les paroles fatales: «Tu es cet homme-là[42]!» L'histoire de la vigne, qui, quoique entourée d'une clôture et bien soignée, ne produisit cependant que du fruit sauvage et inutile, fut utilisée par Esaïe pour décrire l'état pécheur d'Israël, lorsqu'il essaya d'éveiller le peuple à une vie de justice[43].

 

Les paraboles du Nouveau Testament, prononcées par le Maître des maîtres, sont d'une beauté, d'une simplicité et d'une efficacité telles qu'elles n'ont pas leurs pareilles dans la littérature.

 

NOTES DU CHAPITRE 19

 

1. Le premier groupe de paraboles : Beaucoup de spécialistes de la Bible affirment que les sept paraboles rapportées au chapitre treize de Matthieu furent prononcées à des époques différentes et devant des personnes différentes, et que l'auteur du premier Evangile les groupa pour en faciliter la rédaction et en tenant compte avant tout de leur intérêt subjectif. Ce point de vue semble confirmé par le fait que Luc mentionne certaines de ces paraboles dans des cadres différents quant au temps et au lieu; c'est ainsi que les paraboles du grain de moutarde et du levain sont données (Lc 13:18,21) directement après la guérison de la femme infirme à la synagogue et la réprimande du gouverneur hypocrite. Si nous devons reconnaître que Matthieu peut avoir groupé avec les paraboles prononcées ce jour-là certaines prononcées à d'autres moments, il est probable que Jésus répéta certaines de ses paraboles, comme il le fit certainement pour d'autres enseignements, et présenta ainsi la même leçon plus d'une fois. En fait chaque parabole est une leçon en elle-même et conserve sa grande valeur intrinsèque, qu'on la considère comme une histoire isolée ou de concert avec les enseignements apparentés. Faisons attention à la leçon que chacune d'elles contient, quelles que soient les opinions que les hommes peuvent promulguer quant aux circonstances où elles furent données pour la première fois.

 

2. Le décor de la parabole du semeur : Le Dr R. C. Trench, dans son ouvrage Notes on the Parables of our Lord (p. 57, note), cite la description faite par Dean Stanley de l'endroit où Jésus donna la parabole du semeur; comme nous avons des raisons de croire que le cadre n'a guère changé depuis le temps du Christ, nous en reproduisons ici le récit: «Un léger renfoncement au flanc de la colline près de la plaine révélait immédiatement en détails, et avec une conjonction que je ne me souviens d'avoir rencontrée nulle part ailleurs en Palestine, tous les traits de la grande parabole. Il y avait le champ de blé ondoyant qui descendait jusqu'au bord de l'eau. Il y avait le sentier battu qui le traversait par son milieu, sans clôture ni haie pour empêcher la semence de tomber çà et là de part et d'autre du chemin ou dessus - celui-ci étant durci sous le piétinement constant des chevaux, des mules et des pieds humains. Il y avait la «bonne» terre riche qui distingue toute cette plaine et son voisinage des collines dénudées ailleurs, descendant dans le lac et qui, là où il n'y a aucune interruption, produit une grande quantité de blé. Il y avait les terrains rocheux du flanc de la colline faisant saillie çà et là dans les champs de blé, comme ailleurs, sur les pentes herbeuses. Il y avait les gros buissons de ronces, le «nabk»... jaillissant, comme les arbres fruitiers des régions situées plus à l'intérieur des terres, au centre même du blé ondoyant.»

 

3. L’ivraie : Ce terme ne se retrouve nulle part dans la Bible ailleurs que dans le cas de la parabole. Il est clair que n'importe quel genre de mauvaise herbe, en particulier une espèce vénéneuse, de nature telle qu'elle déprécierait gravement la moisson engrangée, répondrait à l'intention du Maître lorsqu'il utilisa cette illustration. On croit traditionnellement et communément que la plante dont il est parlé dans la parabole est l'ivraie, que les botanistes appellent le Lollum temulentum, une espèce d'ivraie aristée. Cette plante ressemble beaucoup au blé dans les premiers stades de la croissance et constitue un fléau pour les fermiers en Palestine aujourd'hui; les Arabes l'appellent «Zowan» ou «Zawan», nom qui, dit Arnot, citant Thompson, «ressemble quelque peu au terme originel du texte grec». L’auteur de l'article «Tares» [Ivraie], dans le dictionnaire de Smith dit: «Les critiques et les exégètes s'accordent pour dire que le pluriel grec zizania, A. V. «ivraie», de la parabole (Mt 13:25) indique la plante appelée «ivraie aristée» (Lolium temulentum), une herbe très répandue, et la seule espèce du genre qui a des propriétés toxiques. Avant de monter en épi, l'ivraie aristée a un aspect très semblable au blé, et les racines des deux sont souvent entrelacées; c'est ce qui explique le commandement que «l’ivraie» devait être laissée jusqu'à la moisson, de peur qu'en l'arrachant, les hommes «ne déracinent en même temps le blé». Lorsqu'elle est en épi, cette ivraie se distingue facilement du blé et de l'orge, mais lorsqu'ils sont tous deux moins développés, «l'examen le plus attentif sera souvent incapable de la découvrir. Même les fermiers, qui sarclent généralement leurs champs dans ce pays, n'essayent pas de séparer l'un de l'autre... Le goût en est amer, et, quand on la mange isolément, même lorsqu'elle est mêlée au pain ordinaire, elle provoque des étourdissements et agit souvent comme un émétique violent». La seconde citation est de The Land and the Book, de Thompson, 11, 111, 112. On a prétendu que l'ivraie est une espèce dégénérée de blé; et on a essayé, en introduisant cette idée, d'ajouter une signification supplémentaire à la parabole instructive de notre Seigneur; cette conception forcée n'est cependant pas justifiée scientifiquement, et les étudiants sérieux ne se laisseront pas égarer par elle.

 

4. La méchanceté du semeur d'ivraie : On a essayé de discréditer la parabole de l'ivraie en prétendant qu'elle repose sur une pratique peu ordinaire sinon inconnue. Trench répond à cette critique de la manière suivante (Notes on the Parables, pp. 72, 73): «Notre Seigneur n'imaginait pas là une forme de méchanceté sans précédent, mais en produisit une qui a pu être suffisamment connue de ses auditeurs, qu'il était si facile d'exécuter, qui comportait si peu de risques et qui produisait cependant un mal si grand et si durable qu'il n'est pas étrange, lorsque la lâcheté et la méchanceté se rencontrent, qu'elles se soient souvent manifestées sous cette forme-là. Nous en trouvons des traces en de nombreux endroits. La loi romaine prévoyait la possibilité de cette forme de dommage; et un auteur moderne, illustrant les Ecritures d'après les us et coutumes de l'Orient, qu'il avait appris à connaître lors d'un séjour qu'il y avait fait, affirme qu'on pratique maintenant la même chose en Inde.» L’auteur ajoute en note: «Cette forme de méchanceté ne manque pas, plus près de chez nous. C'est ainsi qu'en Irlande, j'ai connu un locataire chassé qui, furieux de son expulsion, sema de la folle avoine dans les champs qu'il quittait. Comme l'ivraie de la parabole, il devint pratiquement impossible de l'extirper lorsqu'elle eut mûri et fut montée en semence avant le blé auquel elle était mêlée.»

 

5. La parabole de la semence poussant en secret : Cette parabole a provoqué beaucoup de discussions parmi les exégètes, la question étant de savoir qui on entend par l'homme qui lança la semence dans la terre. Si, comme dans les paraboles du semeur et de l'ivraie, c'était le Seigneur Jésus qui était le planteur, alors, demandent certains, comment peut-on dire: «La semence germe et croît sans qu'il sache comment», alors que toutes choses lui sont connues? Si d'autre part le planteur représente l'instructeur ou le prédicateur autorisé de l'Evangile, comment peut-on dire qu'au moment de la moisson il «y met la faucille» puisque la moisson finale des âmes est la prérogative de Dieu? Les perplexités des critiques proviennent de ce qu'ils essaient de trouver dans la parabole un littéralisme qui n'existait pas du tout dans l'intention de l'Auteur. Que la semence ait été plantée par le Seigneur lui-même, comme lorsqu'il enseignait en personne, ou par l'un quelconque de ses serviteurs autorisés, la semence est vivante et grandira. Il faut du temps; la pousse apparaît d'abord et est suivie de l'épi, et l'épi mûrit en sa saison, sans l'attention constante qui serait nécessaire si les différentes parties de la plante devaient être formées à la main. L’homme qui figure dans la parabole est présenté comme un fermier ordinaire, qui plante et attend, et récolte en son temps. La leçon qui est donnée est la vitalité de cette chose vivante qu'est la semence, dotée par son Créateur de la capacité de grandir et de se développer.

 

6. Le grain de moutarde : Le sénevé sauvage, qui, dans les régions tempérées, atteint rarement une hauteur de plus de quatre vingt-dix centimètres à un mètre vingt, monte dans les pays semi-tropicaux à la hauteur d'un cheval et de son cavalier (Thompson, The Land and the Book, 11, 100). Ceux qui entendirent la parabole comprirent de toute évidence le contraste entre la grandeur de la semence et celle de la plante pleinement développée. Arnot (The Parables, p. 102) dit très justement: «Le Seigneur choisit de toute évidence cette plante, non point à cause de sa grandeur absolue, mais parce qu'elle était, et qu'on la reconnaissait comme telle, un exemple frappant de croissance du très petit au très grand. Elle paraît avoir été en Palestine, à l'époque, la semence la plus petite que l'on savait produire une plante aussi grande. Il y avait peut-être des semences plus petites, mais les plantes qui en sortaient n'étaient pas aussi grandes; et il y avait des plantes plus grandes, mais les semences dont elles naissaient n'étaient pas aussi petites.» Edersheim (I, p. 593) dit que la taille minuscule du grain de sénevé était utilisée communément dans les comparaisons des rabbis, «pour indiquer la plus petite quantité comme la plus petite goutte de sang, la plus petite souillure, etc.». Le même auteur poursuit, parlant de la plante adulte: «En effet, elle ne ressemble plus à une grande herbe de jardin ou à un arbuste, mais ‘devient’ ou plutôt apparaît comme ‘un arbre’, comme le dit Luc, pas à comparer, naturellement, avec d'autres arbres, mais par rapport à des arbustes de jardin. Cette grande croissance du grain de sénevé était également un fait bien connu à l'époque, et, de fait, peut encore s'observer en Orient... Et le sens général en serait d'autant plus facilement compris qu'un arbre, dont les longues branches fournissaient un logement aux oiseaux du ciel, est une image bien connue de l'Ancien Testament pour désigner un royaume puissant qui constituait un abri pour les nations (Ez 31:6,12; Dn 4:12,14,21,22). On l'utilise tout particulièrement, en effet, pour illustrer le royaume messianique» (Ez 17:23).

 

7. Le symbolisme du levain : Dans la parabole, le royaume des cieux est comparé au levain. Dans d'autres Ecritures, le levain est cité dans un sens figuré pour représenter le mal, comme par exemple le «levain des Pharisiens et des Sadducéens» (Mt 16:6, voir également Lc 12:1), le «levain d'Hérode» (Mc 8:15). Ces exemples, et d'autres encore (1 Co 5:7, 8) sont des illustrations de ce que le mal est contagieux. Dans l'incident où la femme utilise du levain pour faire son pain, l'effet contagieux, pénétrant et capital de la vérité est symbolisé par le levain. On peut très bien utiliser différents aspects de la même chose pour représenter le bien dans un cas et le mal dans l'autre.

 

8. Le trésor appartient à celui qui le trouve : Voici ce que dit Edersheim (i, pp. 595-6) sur le point de savoir si on peut justifier l'homme qui découvrit un trésor caché dans le champ d'un autre puis, taisant sa découverte, acheta le champ afin de posséder le trésor: «On a fait quelque difficulté quant à la valeur morale de pareille transaction. Nous pouvons faire observer, pour répondre à cela, que c'était du moins entièrement conforme à la loi juive. Si un homme avait trouvé un trésor en pièces de monnaie libres parmi le blé, il lui appartiendrait certainement, s'il achetait le blé. S'il l'avait trouvé dans le sol ou dans la terre, il lui appartiendrait certainement, s'il pouvait se rendre propriétaire de la terre, et même si le champ n'était pas à lui, à moins que d'autres ne pussent prouver qu'ils y avaient droit. La loi allait jusqu'à adjuger à l'acheteur de fruits tout ce qui se trouvait parmi ces fruits. Cela suffira pour régler une question de détail qui, en tout cas, ne doit pas être analysée de trop près dans une parabole.»

 

9. Supériorité des paraboles de notre Seigneur : Il n'était pas d'autre mode d'enseignement qui fût aussi courant parmi les Juifs que celui par paraboles. Seulement, dans leur cas, elles étaient presque entièrement des illustrations de ce qui avait été dit ou enseigné; tandis que dans le cas du Christ, elles constituaient la base de son enseignement... Dans le premier cas, elles avaient pour but de donner à l'enseignement spirituel un caractère juif et national, dans l'autre de transmettre un enseignement spirituel sous une forme adaptée au point de vue des auditeurs. On verra que cette distinction persiste même dans les cas où le parallélisme le plus proche semble exister entre une parabole rabbinique et une parabole évangélique... Faut-il le dire, il n'est guère possible de comparer ces paraboles en ce qui concerne leur esprit, si ce n'est pour les mettre en contraste» (Edersheim, I, pp. 580-1). Geikie dit d'une manière concise: «D'autres ont prononcé des paraboles, mais Jésus les dépasse à tel point qu'on peut à juste titre l'appeler le créateur de cette méthode d'enseignement» (11, p. 145).

 

10. Paraboles et autres formes d'analogie : «La parabole se distingue clairement du proverbe aussi, bien qu'il soit vrai que, dans une certaine mesure, ces deux termes sont utilisés l'un pour l'autre, comme équivalents, dans le Nouveau Testament. C'est ainsi que «Médecin, guéris-toi toi même» (Lc 4:23) est qualifié de parabole [dans la version anglaise], bien que cette expression soit à proprement parler un proverbe [nom qui lui est donné dans la version Segond - N.d.T.], de même, lorsque le Seigneur eut utilisé le proverbe, que ses auditeurs connaissaient probablement déjà bien: «Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse», Pierre dit: «Explique-nous cette parabole» (Mt 15:14,15); et Lc 5:36 est un proverbe ou une expression proverbiale, plutôt qu'une parabole, nom qu'il porte... D'un autre côté, Jean appelle «proverbes» [dans la version anglaise, la version Segond employant le terme paraboles - N.d.T.] des expressions qui, tout en n'étant pas strictement des paraboles, ont cependant une affinité beaucoup plus grande avec la parabole qu'avec le proverbe, parce qu'elles sont en fait des allégories; c'est ainsi que lorsque le Christ compare ses relations avec son peuple à celles d'un berger avec ses brebis, cette figure de langage est appelée «proverbe», bien que les traducteurs, s'en tenant au sens plutôt qu'à la lettre, l'aient rendue par «parabole» (Jn 10:6; comparez 16:25,29). Il est facile d'expliquer cet échange de mots. Il provient en partie du fait que le même mot hébreu signifie à la fois parabole et proverbe» (Trench, Notes on the Parables, pp. 9, 10).

 

Au profit des lecteurs qui n'ont pas de dictionnaire sous la main en lisant, nous donnons les définitions suivantes:

Allégorie - Exposé d'un sujet sous l'aspect d'un autre sujet ou d'une comparaison qui le suggère bien.

Apologue - Fable ou histoire morale, en particulier dans laquelle des animaux ou des objets inanimés parlent ou agissent, et qui enseignent ou proposent une leçon utile.

Fable - Histoire ou conte bref inventé de manière à contenir une morale et dont les personnages et les acteurs sont des animaux et parfois même des objets inanimés doués de raison; légende ou mythe.

Mythe - Récit fictif présenté comme historique, mais non fondé.

Parabole - Court récit ou allégorie descriptive fondée sur des événements réels qui se produisent dans la nature et la vie humaine et s'appliquant ordinairement dans le domaine moral ou religieux.

Proverbe - Expression courte, concise, condensant sous une forme spirituelle ou frappante la sagesse de l'expérience; dicton populaire bien connu sous une forme concise.

 

11. Paraboles de l’Ancien Testament, etc : «L’Ancien Testament ne contient que deux paraboles au sens strict du terme» (2 S 12:1 et sqq. et Es 5:1 et sqq.). «D'autres histoires, comme celles des arbres assemblés pour élire un roi (Juges 9:8) et de l'épine et du cèdre (2 R 14:9), sont plus strictement des fables. D'autres encore, comme le récit d'Ezéchiel sur les deux aigles et la vigne (17:2 et sqq.), et de la chaudière (24:3 et sqq.) sont des allégories. Il ne faut cependant pas croire que le fait que l'on ne trouve qu'un petit nombre de récits paraboliques dans l’Ancien Testament prouve que l'on ne considérait pas cette forme littéraire comme propre à l'enseignement oral. Leur nombre n'est petit qu'en apparence. En réalité, les comparaisons, qui, bien que ne se présentant pas sous la forme de récit fictif, proposent et fournissent la matière de récits de ce genre, sont abondantes» (Zenos, 

Stand. Bible Dict., article «Parables»).

 

En appliquant le terme «parabole» dans son sens le plus large, comprenant toutes les formes ordinaires d'analogie, nous pouvons considérer les paraboles suivantes comme les plus impressionnantes de l'Ancien Testament. Les arbres élisant un roi (Juges 9:7 et sqq.), la petite brebis du pauvre (2 S 12:1 et sqq.), les frères querelleurs et les vengeurs (2 S 14:1 et sqq.), l'histoire du captif échappé (1 R 20:35 et sqq.), l'épine et le cèdre (2 R 14:9), la vigne et ses mauvais raisins (Es 5:1 et sqq.), le seigle et la vigne (Ez 17:3 et sqq.), les lionceaux (Ez 19:2 et sqq.), la chaudière (Ez 24:3 et sqq.).

 



[1] Mc 3:10; cf. Mt 9:20,21, 14:36; Mc 6:56; Lc 6:19.

[2] Mc 3:9.

[3] Luc 5:10, page 216, supra.

[4] Note 1, fin du chapitre.

[5] Mt 13:3-9; cf. Mc 4:3-9; Lc 8:5-8.

[6] Mc 4:13.

[7] Mt 13:18-23; cf. Mc 4:13-20; Lc 8:11-15.

[8] Note 2, fin du chapitre.

[9] Mt 13:24-30.

[10] Versets 36-43.

[11] Note 3, fin du chapitre.

[12] Note 4, fin du chapitre.

[13] D&A 86:4-7; lire toute la section.

[14] Mc 4:26-29.

[15] Note 5, fin de chapitre.

[16] 1 Co 3:6.

[17] Lire la promesse donnée très tôt par le Seigneur que les âmes sont le salaire des moissonneurs désignés: Jn 4:35-38; voir aussi Mt 9:37,38;

[18] Lc 10:2. Mt 13:31,32; cf. Mc 4:30-32; Lc 13:18,19.

[19] Mt 17:20; cf. Lc 17:6.

[20] Note 6, fin du chapitre.

[21] Mt 13:33; cf. Lc 13:20,21.

[22] Note 7, fin du chapitre.

[23] Mt 13:44.

[24] Cf. Mt 6:19,20.

[25] Note 8, fin du chapitre.

[26] Mt 13:45,46.

[27] 1 Tm 6:20.

[28] Mt 13:47-50.

[29] Mt 4:19; Mc 1: 17; Lc 5:10.

[30] Jn 5:29; voir aussi LM, Al 40:11-14, et l'auteur, Articles de Foi, pp. 463-475.

[31] Voir chapitre 42.

[32] Mt 13:51,52.

[33] Note 9, fin du chapitre.

[34] Mt 13:10-17; cf. Mc 4:10-13, Lc 8:9, 10.

[35] Mt 13:12; cf. 25:29; Mc 4:25; Lc 8:18, 19:26.

[36] Es 6:9; voir aussi 42:20, 43:8, Ez 12:2; Jn 12:40, Ac 28:26,27.

[37] Voir les Articles de Foi, de l'auteur, pp. 76-78; LM, 2 Né 9:25-27; Rm 2:12; D&A 45:54, 76:72.

[38] Mt 13:9,43; voir aussi 11:15; Mc 4:9.

[39] Mc 4:24, 25.

[40] Note 10, fin du chapitre.

[41] Note 11, fin du chapitre.

[42] 2 S 12:1-7,13.

[43] Es 5:1-7.

 

 

 

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