CHAPITRE 25 : JÉSUS DE RETOUR À JÉRUSALEM DÉPART
DE GALILÉE[1] Nous n'avons rien à part
les instructions qu'il donna aux apôtres, sur les travaux que le Seigneur
accomplit au cours de son bref séjour en Galilée, à son retour de la région
de Césarée de Philippe. Son ministère galiléen, du moins en ce qui
concerne le grand public, avait pratiquement pris fin avec le discours
qu'il prononça à Capernaüm quand il y retourna après les miracles de
la deuxième multiplication des pains et de la marche sur la mer. A
Capernaüm, un grand nombre de disciples s'étaient détournés du Maître[2]; à présent, après une
brève visite, il se préparait à quitter le pays dans lequel une si
grande partie de son œuvre publique s'était accomplie. C'était l'automne; six
mois environ s'étaient écoulés depuis que les apôtres étaient revenus
de leur tournée missionnaire; et la fête des Huttes était proche. Des
parents de Jésus vinrent le trouver et lui proposèrent de se rendre à Jérusalem
et de profiter de l'occasion de la grande fête nationale pour se déclarer
plus ouvertement qu'il ne l'avait fait jusqu'alors. Ses frères, comme on
appelle les parents visiteurs, l'exhortèrent à déployer sa puissance
dans un domaine plus large et plus important que la Galilée, arguant
qu'il était illogique de demeurer dans une obscurité relative alors
qu'il voulait être connu de tout le monde. «Manifeste-toi au monde»,
dirent-ils. Quels qu'aient été leurs motifs, ce n'était pas par zèle
pour sa mission divine que ses frères lui recommandaient de se faire
connaître davantage; en effet, on nous dit expressément qu'ils ne
croyaient pas en lui[3]. Jésus répondit à leur
conseil présomptueux: «Le moment n'est pas encore venu pour moi, mais
pour vous le moment est toujours opportun. Le monde ne peut vous haïr; il
a de la haine pour moi, parce que je rends de lui le témoignage que ses
œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à la fête. Moi, je ne monte pas
encore à cette fête, parce que le moment pour moi n'est pas encore
accompli.» Il ne rentrait pas dans leurs prérogatives de diriger ses
mouvements ni de dire quand il devait faire même ce qu'il avait
l'intention de faire un jour[4]. Il montra clairement qu'il y
avait, entre leur situation et la sienne, des différences essentielles;
ils étaient du monde, qu'ils aimaient comme le monde les aimait; mais le
monde le haïssait à cause de son témoignage. Cette conversation entre Jésus
et ses frères se produisit en Galilée. Ils se mirent bientôt en route,
le laissant derrière eux. Il n'avait pas dit qu'il n'irait pas à la fête
[du moins dans la version du roi Jacques qui dit: «Je ne monte pas encore
à cette fête, car mon temps n'est pas encore pleinement venu.» - N. d.
T. ]. Peu de temps après leur départ, il les suivit, voyageant «non pas
de façon manifeste, mais comme en secret». On ne nous dit pas s'il y
alla seul ou si l'un des Douze ou tous les Douze l'accompagnèrent, A LA FETE DES HUTTES On pourra juger de
l'agitation de l'opinion publique vis-à-vis de Jésus par l'intérêt que
l'on manifesta à Jérusalem pour la probabilité de sa présence à cette
fête. Ses frères, que l'on questionna vraisemblablement, ne pouvaient
donner de renseignements précis sur sa venue. On le rechercha dans les
foules, on discuta beaucoup et on se disputa même quelque peu à son
sujet. Beaucoup de gens exprimèrent leur conviction qu'il était un brave
homme, tandis que d'autres étaient d'un avis contraire, prétendant que
c'était un trompeur. Il y eut cependant peu de discussions ouvertes, car
le peuple craignait d'encourir le mécontentement des dirigeants. A l'origine, lorqu'elle
fut établie, la fête des Huttes était une fête de sept jours, suivie
d'une sainte convocation le huitième jour. Chaque jour était marqué de
services spéciaux et, sous certains rapports, bien particuliers, tous
caractérisés par des cérémonies d'actions de grâce et de louanges[5].
«Au milieu de la fête», probablement le troisième ou le quatrième
jour, «Jésus monta au temple; et il enseignait.» La première partie de
son discours n'est pas rapportée, mais on peut juger de sa valeur
scripturaire par la surprise des instructeurs juifs, qui se demandèrent
entre eux: «Comment connaît-il les Ecritures lui qui n'a pas étudié?»
Il n'était pas diplômé de leurs écoles, il ne s'était jamais assis
aux pieds de leurs rabbis, ils ne l'avaient pas accrédité officiellement
ni diplômé pour qu'il pût enseigner. D'où venait sa sagesse, devant
laquelle leurs accomplissements académiques n'étaient rien? Jésus répondit
à leurs questions troublées en disant: «Mon enseignement n'est pas de
moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté,
il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles
viennent de moi-même.» Son Maître, qui était encore plus grand que
lui, était le Père éternel, dont il proclamait la volonté. Les preuves
qu'il proposait pour déterminer si sa doctrine était la vérité étaient
parfaitement justes et en outre simples; quiconque cherchait sincèrement
à faire la volonté du Père saurait par lui-même si Jésus disait la vérité
ou enseignait l’erreur[6]. Le Maître entreprit de
montrer qu'un homme qui parle de sa propre autorité uniquement cherche à
se glorifier. Tel n'était pas le cas de Jésus; il honorait son Maître,
son Père, son Dieu et non pas lui-même; on ne pouvait donc l'accuser
d'orgueil égoïste ni d'impiété. Moïse leur avait donné la loi;
cependant, affirmait Jésus, aucun d'eux ne respectait la loi. Puis soudain, il leur lança
une question, comme un défi: «Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?»
En de nombreuses occasions ils avaient tenu entre eux de sombres
conciliabules sur le moyen de le faire tomber en leur pouvoir et de le
mettre à mort; mais ils pensaient que leur secret meurtrier était caché
dans leur propre cercle. Le peuple avait entendu les affirmations
trompeuses des classes dirigeantes selon lesquelles Jésus était possédé
d'un démon et qu'il accomplissait des miracles par le pouvoir de Béelzébul;
et c'est dans l'esprit de cette calomnie blasphématoire qu'ils s'écrièrent:
«Tu as un démon. Qui cherche à te faire mourir?» Jésus savait que les deux
chefs d'accusation sur lesquels les dirigeants s'efforçaient avec la plus
grande assiduité de le condamner dans l'esprit du peuple, et de tourner
ainsi ce peuple contre lui, étaient la violation du sabbat et le blasphème.
Lors d'une visite antérieure à Jérusalem, il avait guéri un homme
affligé le jour du sabbat et avait complètement déconcerté ses
accusateurs hypercritiques qui, à ce moment, avaient cherché à le faire
mourir[7].
C'est à cet acte de miséricorde et de puissance que Jésus faisait
maintenant allusion, lorsqu'il dit: «J'ai fait une œuvre et vous en êtes
tous étonnés.» Leur opinion était apparemment encore vacillante,
doutant s'ils devaient l'accepter à cause du miracle ou le dénoncer
parce qu'il l'avait fait le jour du sabbat. Puis il montra combien il était
illogique de l'accuser d'enfreindre le sabbat en accomplissant pareil acte
de miséricorde, alors que la loi de Moïse permettait expressément les
actes miséricordieux et exigeait même que le rite obligatoire de la
circoncision ne fût pas remis à plus tard à cause du sabbat. «Ne jugez
pas selon l'apparence, mais jugez selon un juste jugement», dit-il. Les masses étaient divisées
dans leur opinion sur Jésus et étaient en outre embarrassées à cause
de l'indécision des dirigeants. Certains d'entre les Juifs de Jérusalem
avaient connaissance du plan qui avait été fomenté pour l'arrêter et,
si possible, le faire mourir, et le peuple demanda pourquoi on ne faisait
rien, alors qu'il était là en train d'enseigner publiquement à portée
de main des fonctionnaires. Il se demandait si les dirigeants n'en étaient
pas au moins arrivés à croire que Jésus était vraiment le Messie.
Cependant cette pensée fut balayée lorsqu'ils se souvinrent que tous
savaient d'où il venait; c'était un Galiléen, et de Nazareth en plus,
tandis que, comme on le leur avait enseigné, quoique à tort, l'avènement
du Christ devait être mystérieux de sorte que nul ne saurait d'où il
venait. C'était étrange, en effet, que les hommes le rejetassent parce
que son avènement manquait de mystérieux et de miraculeux; alors que
s'ils avaient connu la vérité, ils auraient vu dans sa naissance un
miracle sans précédent ni parallèle dans les annales du temps. Jésus répondit
d'une manière directe à leur faible et défectueux raisonnement. Parlant
d'une voix forte dans les cours du temple, il leur assura que s'ils
savaient d'où il venait et qu'il était l'un d'eux, ils ne savaient
pourtant pas qu'il était venu de Dieu et ne connaissaient pas non plus
Dieu qui l'avait envoyé. «Moi, je le connais, car je suis là de sa part
et c'est lui qui m'a envoyé.» En entendant répéter ce témoignage de
son origine divine, les Juifs en furent d'autant plus enragés et décidèrent
de nouveau de le prendre de force; néanmoins nul ne porta la main sur lui
«parce que son heure n'était pas encore venue». Beaucoup de personnes
croyaient dans leur cœur qu'il était de Dieu et se risquèrent à se
demander entre elles si le Christ ferait des œuvres plus grandes que
celles que Jésus avait faites. Les Pharisiens et les principaux
sacrificateurs craignirent une démonstration possible en faveur de Jésus
et envoyèrent immédiatement des huissiers pour l'arrêter et l'amener
devant le sanhédrin[8]. La présence de la police
du temple n'interrompit pas le discours du Maître, quoique nous puissions
raisonnablement conclure qu'il connaissait le but de leur mission. Il
continua à parler, disant qu'il ne serait plus qu'un peu de temps parmi
le peuple, et que lorsqu'il serait retourné auprès du Père, ils le
chercheraient en vain, car là où il serait, ils ne pourraient pas venir.
Cette réflexion provoqua de nouveau d'âpres discussions. Certains Juifs
se demandèrent s'il avait l'intention de quitter le territoire pour s'en
aller parmi les Gentils afin de les instruire, eux et les Israélites
dispersés. Dans le cadre du service
du temple requis par la fête, le peuple se rendait en procession au réservoir
de Siloé[9] où un prêtre remplissait une
aiguière d'or, qu'il portait ensuite sur l'autel où il déversait l'eau,
au milieu de sonneries de trompettes et des acclamations des foules
assemblées[10]. Selon les autorités en matière
de coutumes juives, ce rite était omis le dernier jour de la fête. En ce
dernier jour, «le grand jour», qui était marqué par des cérémonies
d'une solennité et d'une réjouissance extraordinaires, Jésus se
trouvait de nouveau dans le temple. Il se peut que ce soit en allusion au
transport de l'eau depuis le réservoir, ou à l'omission de la cérémonie
dans la procédure rituelle du grand jour, que Jésus s'écria d'un voix
forte qui résonna à travers les cours et les arcades du temple: «Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en
moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture[11].» Jean, qui rapporte cet événement,
note entre parenthèses que cette promesse se rapportait au don du
Saint-Esprit qui, à cette époque, n'avait pas été accordé, et qui ne
devait l'être qu'après l'ascension du Seigneur ressuscité[12]. De nouveau beaucoup de
personnes parmi le peuple furent à ce point frappées qu'elles déclarèrent
que Jésus ne pouvait être que le Messie; mais d'autres firent objection,
disant que le Christ devait venir de Bethléhem de Judée et que l'on
savait que Jésus venait de Galilée[13].
Ainsi il y eut de nouveau des dissensions. Certains voulaient le voir arrêter,
mais il ne se trouvait personne pour se risquer à mettre la main sur lui. Les gardes retournèrent
sans leur prisonnier. Questionnés avec colère par les principaux
sacrificateurs et les Pharisiens sur la raison pour laquelle ils ne
l'avaient pas amené, ils reconnurent qu'ils avaient été à ce point
touchés par ses enseignements qu'ils avaient été incapables de l'arrêter.
«Jamais homme n'a parlé comme parle cet homme», dirent-ils. Leurs maîtres
hautains étaient furieux. «Est-ce que vous aussi vous avez été séduits?»
demandèrent-ils; ils poursuivirent: «Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des
Pharisiens qui ait cru en lui?» Que valait l'opinion des gens du commun?
Ils n'avaient jamais étudié la loi et étaient par conséquent maudits
et sans importance. Et pourtant, malgré toute cette démonstration d'un
orgueilleux dédain, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens
avaient peur de la masse, et leurs desseins mauvais furent de nouveau arrêtés. Une faible protestation se
fit entendre dans l'assemblée. Nicodème, membre du sanhédrin, celui-là
même qui était venu trouver Jésus de nuit pour s'informer du nouvel
enseignement[14], trouva le courage de
demander: «Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on l'ait entendu et
qu'on sache ce qu'il a fait?» La réponse fut insultante. Rendus furieux
par leur étroitesse d'esprit et leur fanatisme sanguinaire, certains de
ses collègues se tournèrent vers lui en lui demandant sauvagement: «Serais-tu,
toi aussi, de la Galilée?» Voulant dire, es-tu aussi disciple de ce
Galiléen que nous haïssons? On dit sèchement à Nicodème d'étudier
les Ecritures, et il lui serait impossible de trouver la moindre prédiction
disant qu'un prophète serait suscité en Galilée. La colère de ces
fanatiques savants les avait aveuglés même à leur propre connaissance
dont ils se vantaient tant, car plusieurs des anciens prophètes étaient
considérés comme Galiléens[15];
cependant s'ils n'avaient voulu dire que ce prophète dont Moïse avait
parlé, le Messie, ils avaient raison, puisque toutes les prédictions
disaient que Bethléhem de Judée serait le lieu de sa naissance. Il est
évident qu'on croyait que Jésus était natif de Nazareth et que les
circonstances de sa naissance n'étaient pas connues du public. «VA,
ET NE PÈCHE PLUS»[16] La fête terminée, Jésus
se rendit très tôt un matin au temple; et comme il était assis,
probablement dans la cour des femmes, qui était le lieu où le public
s'assemblait communément, beaucoup s'attroupèrent autour de lui, et il
se mit en devoir de les instruire comme c'était sa coutume. Son discours
fut interrompu par l'arrivée d'un groupe de scribes et de Pharisiens
gardant une femme, qui, disaient-ils, était coupable d'adultère. Voici
ce qu'ils dirent à Jésus et la question qu'ils lui posèrent: «Moïse,
dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes: toi donc, que
dis-tu?» Le cas qu'ils soumettaient à Jésus était un piège arrangé
d'avance, une tentative délibérée de trouver ou de créer une raison de
l'accuser. Bien qu'il ne fût pas extraordinaire chez les fonctionnaires
juifs de consulter les rabbis quand l'on devait décider de cas
difficiles, le cas en cause ici n'entraînait aucune complication légale.
La culpabilité de la femme semble n'avoir fait aucun doute, bien que l'on
ne dise pas que les témoins exigés par les lois comparurent, à moins
qu'il ne faille considérer comme tels les scribes et les Pharisiens
accusateurs; la loi était explicite, et la manière dont on traitait ce
genre de transgresseurs à l'époque était bien connue. S'il est vrai que
le châtiment de l'adultère décrété par la loi de Moïse était la
mort par lapidation, on avait cessé d'infliger la peine capitale
longtemps avant l'époque de Jésus. On peut demander avec raison pourquoi
le complice de la femme n'avait pas été amené pour être condamné,
puisque la loi citée avec autant de zèle par les accusateurs trop
empressés prévoyait que les deux parties impliquées dans le délit
devaient être punies[17]. On peut déduire de la
question des scribes et des Pharisiens: «Toi donc, que dis-tu?» qu'ils
s'attendaient à ce que Jésus déclarât la loi démodée; ils avaient
peut-être entendu parler du sermon sur la montagne, dans lequel avaient
été proclamées de nombreuses lois avancées par rapport au code mosaïque[18]. Si Jésus avait décidé
que la malheureuse devait subir la mort, ses accusateurs auraient pu dire
qu'il défiait les autorités existantes; et on aurait peut-être pu
l'accuser de s'opposer au gouvernement romain, puisque le pouvoir
d'infliger la peine de mort avait été retiré à tous les tribunaux
juifs; en outre, le crime dont cette femme était accusée n'était pas
une infraction capitale selon la loi romaine. S'il avait dit que la femme
devait être acquittée ou n'être punie que légèrement les Juifs rusés
l'auraient accusé de manquer de respect pour la loi de Moïse. Jésus fit
tout d'abord peu attention à tous ces scribes et à ces Pharisiens. Se
baissant, il traça quelque chose du doigt sur le sol; et tandis qu'il écrivait,
ils continuèrent à le questionner. Se redressant, il leur répondit
d'une phrase précise qui est devenue proverbiale: «Que celui de vous qui
est sans péché lui jette le premier la pierre.» Telle était la loi;
les accusateurs sur le témoignage de qui la peine de mort était prononcée
devaient être les premiers à mettre la sentence à exécution[19]. Ayant parlé, Jésus se
baissa de nouveau et écrivit sur le sol. Les accusateurs de la femme
furent «accusés par leur conscience»; honteux et confus, ils partirent
tous furtivement, du plus jeune au plus vieux. Ils savaient qu'ils n'étaient
dignes d'apparaître ni comme accusateurs ni comme juges[20].
Comme la conscience rend les gens lâches! Alors Jésus se releva et dit:
«Femme, où sont [tes accusateurs]? Personne ne t'a condamnée? Elle répondit:
Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit. Moi non plus je ne te condamne pas;
va, et désormais ne pèche plus[21].» La femme était
repentante; elle resta humblement à attendre la décision du Maître, même
après le départ des accusateurs. Jésus ne fit pas expressément preuve
d'indulgence; il refusa de condamner mais renvoya la pécheresse en
l'adjurant solennellement de vivre mieux[22]. LA
LUMIÈRE DU MONDE[23] Assis dans l'enceinte du
temple dans la section appelée le trésor, qui était reliée à la cour
des femmes[24],
notre Seigneur continua son enseignement, disant: «Moi, je suis la lumière
du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il
aura la lumière de la vie[25].» Les grandes lampes installées
dans la cour dans le cadre de la joyeuse fête qui venait de se terminer
donnèrent l'occasion à notre Seigneur de s'affirmer la lumière du
monde. C'était une nouvelle proclamation qu'il était Dieu et Fils de
Dieu. Les Pharisiens mirent en doute son témoignage, déclarant qu'il
n'avait aucune valeur s'il rendait témoignage de lui-même. Jésus
reconnut qu'il témoignait de lui-même mais affirma néanmoins que ce
qu'il disait était vrai, car il savait de quoi il parlait, d'où il
venait et où il irait, tandis qu'eux parlaient dans l'ignorance. Ils
pensaient, parlaient et jugeaient à la manière des hommes et de la
faiblesse de la chair; lui ne jugeait pas, mais s'il décidait de le faire
le jugement serait juste, parce qu'il était guidé par le Père qui
l'avait envoyé. Leur loi réclamait le témoignage de deux témoins pour
pouvoir décider légalement d'un fait[26],
et Jésus se cita lui-même ainsi que son Père comme témoins pour
soutenir son affirmation. Ses adversaires demandèrent alors avec une
intention méprisante ou sarcastique: «Où est ton Père?» Il répliqua
sur un ton élevé: «Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me
connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.» Enragés de leur propre
déconfiture, les Pharisiens voulurent le saisir mais se trouvèrent
impuissants à le faire. «Personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était
pas encore venue.» LA
VÉRITÉ VOUS RENDRA LIBRES[27] S'adressant de nouveau à
la foule mixte, qui comprenait probablement des Pharisiens, des scribes et
des rabbis, des prêtres, des Lévites et des laïcs, Jésus répéta ce
qu'il avait déjà dit, à savoir qu'il les quitterait bientôt, et qu'ils
ne pourraient pas le suivre là où il allait; et il ajouta l'assurance
fatidique qu'ils le chercheraient en vain et mourraient dans leurs péchés.
On traita son avertissement solennel avec légèreté sinon avec mépris.
Certains d'entre eux demandèrent, maussades: «Se tuera-t-il lui-même?»,
sous-entendant qu'en pareil cas ils ne le suivraient certainement pas; car
selon leur dogme, la géhenne était le lieu pour les suicidés, tandis
qu'eux, qui faisaient partie du peuple élu, étaient destinés au ciel et
non à l'enfer. La réplique pleine de dignité du Seigneur fut: «Vous êtes
d'en bas; moi je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde, moi, je ne suis
pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés;
car si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés.» Cette répétition de sa
supériorité distincte entraîna la question cruciale: «Qui es-tu?» Jésus
répondit: «Ce que je vous dis dès le commencement.» Il s'abstint de
parler des nombreux sujets sur lesquels il aurait pu les juger mais témoigna
de nouveau du Père, disant: «Celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que
j'ai entendu de lui, je le dis au monde.» Aussi claires qu'eussent été
ses explications antérieures, les Juifs, dans leurs préjugés grossiers,
«ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père». Jésus attribua à son
Père tout l'honneur et toute la gloire et se déclara à plusieurs
reprises envoyé pour faire la volonté du Père. «Jésus donc leur dit:
Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez que je
suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que
le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas
laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable.» La ferveur évidente et la
conviction profonde avec lesquelles Jésus parla firent que beaucoup de
ses auditeurs crurent en lui; c'est à ceux-là qu'il s'adressa, leur
promettant que s'ils restaient fidèles à cette croyance et conformaient
leur vie à sa parole, ils seraient vraiment ses disciples. Il ajouta
encore une autre promesse: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité
vous rendra libres.» Sur ces mots, si riches en bénédictions et si
pleins de consolation pour l'âme croyante, le peuple fut poussé à des démonstrations
de colère; son tempérament juif s'était immédiatement enflammé. Lui
promettre la liberté, c'était sous-entendre qu'il n'était pas libre déjà.
«Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été
esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres?» Dans son
fanatisme sans frein, il avait oublié l'esclavage d'Egypte, la captivité
de Babylone, et il oubliait qu'il était à ce moment-là vassal de Rome.
Dire qu'Israël n'avait jamais été en esclavage, c'était non seulement
se rendre coupable de mensonge mais se rendre misérablement ridicule. Jésus expliqua qu'il
n'avait pas parlé de liberté dans son sens matériel ou politique
uniquement, conception contre laquelle les Juifs s'étaient élevés; la
liberté qu'il proclamait était la liberté spirituelle; l'esclavage
pesant dont il voulait les délivrer était la servitude du péché. Quand
ils se vantèrent d'être des hommes libres et non des esclaves, il répondit:
«En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché
est esclave du péché.» Etant pécheurs ils étaient tous en esclavage.
L’esclave, leur rappela Jésus, n'était que toléré dans la maison du
maître; il n'avait pas de droit inhérent à y rester; le propriétaire
pouvait le renvoyer quand il voulait et pouvait même le vendre à
quelqu'un d'autre; mais un fils de la famille avait, de par sa naissance même,
droit à une place dans la maison de son père. Or, si le Fils de Dieu les
rendait libres, ils seraient véritablement libres. Bien qu'ils fussent de
la lignée d'Abraham dans la chair, ils n'étaient pas héritiers
d'Abraham dans l'esprit ni dans les œuvres. Lorsque le Seigneur déclara
que son Père était distinct du leur, ils répétèrent en colère: «Notre
père, c'est Abraham», à quoi Jésus répliqua: «Si vous êtes enfants
d'Abraham, faites les œuvres d'Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à
me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai
entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait. Vous faites les œuvres
de votre père.» Dans leur colère aveugle, ils interprétèrent
apparemment cela comme voulant dire que bien qu'ils fussent enfants de la
maison d'Abraham, quelque autre homme qu'Abraham était leur ancêtre véritable,
ou qu'ils n'étaient pas Israélites pur sang. «Nous ne sommes pas des
enfants illégitimes», s'écrièrent-ils; «nous avons un seul Père,
Dieu. Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car
c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de
moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.» Ils ne purent comprendre
parce qu'ils refusaient avec entêtement d'écouter impartialement. Dans
une violente accusation, Jésus leur dit de qui ils étaient véritablement
les enfants, d'après ce que montraient les traits héréditaires qu'ils
manifestaient dans leur vie: «Vous avez pour père le diable, et vous
voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le
commencement, et il ne s'est pas tenu dans la vérité, parce que la vérité
n'est pas en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, ses paroles viennent de
lui-même, car il est menteur et le père du mensonge[28].
Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas! » Il les défia
de trouver du péché en lui et demanda ensuite pourquoi, s'il disait la vérité,
ils se refusaient avec tant de persistance à le croire. Répondant à sa
propre question il leur dit qu'ils n'étaient pas de Dieu et que, par conséquent,
ils ne comprenaient pas les paroles de Dieu. Le Maître était
inattaquable; ses affirmations concises et précises étaient irréfutables.
Animés d'une rage impuissante, les Juifs déconfits eurent recours à
l'invective et à la calomnie. «N'avons-nous pas raison de dire que tu es
un Samaritain et que tu as en toi un démon?» hurlèrent-ils. Ils
l'avaient déjà appelé Galiléen; cette appellation n'était que
moyennement péjorative; en outre, c'était une désignation correcte
selon la connaissance qu'ils avaient; mais l'épithète «Samaritain» était
inspirée par la haine[29] et en l'appliquant ils
voulaient nier qu'il était Juif. En l'accusant d'être démoniaque,
ils ne faisaient que répéter des calomnies antérieures. «Jésus répondit:
Je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous me déshonorez.»
Revenant aux richesses éternelles qu'offrait son évangile, le Maître
dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma
parole, il ne verra jamais la mort.» Cela les rendît encore plus
furieux: «Maintenant nous savons que tu as en toi un démon», s'écrièrent-ils,
et pour prouver qu'ils avaient raison de le tenir pour insensé, ils citèrent
le fait qu'aussi grands que furent Abraham et les prophètes, ils étaient
morts, et cependant Jésus osait dire que tous ceux qui gardaient sa
parole seraient exemptés de la mort. Prétendait-il s'exalter au-dessus
d'Abraham et des prophètes? «Qui prétends-tu être?» demandèrent-ils.
La réponse du Seigneur montra qu'il rejetait toute gloire personnelle;
son honneur, il ne l'avait pas cherché, c'était le don de son Père,
qu'il connaissait; et s'il devait nier qu'il connaissait le Père, il
serait un menteur comme eux. En ce qui concerne les rapports qui
existaient entre lui et le grand patriarche de leur race, Jésus affirma
ainsi sa propre suprématie: «Abraham, votre père, a tressailli d'allégresse
(à la pensée) de voir mon jour: il l'a vu, et il s'est réjoui.» Non
seulement furieux mais également intrigués, les Juifs lui demandèrent
de s'expliquer plus clairement. Dans leur esprit, la dernière déclaration
ne s'appliquait qu'à l'état mortel, et ils demandèrent donc: «Tu n'as
pas encore cinquante ans et tu as vu Abraharn?» Jésus répondit: «En vérité,
en vérité, je vous le dis avant qu'Abraham fût, moi, je suis.» Le Seigneur déclarait là
sans équivoque et sans ambiguïté sa divinité éternelle. C'est sous ce
titre, JE SUIS, qu'il s'était révélé à Moïse, et c'est à ce titre
qu'on l'appela en Israël par la suite[30].
Comme nous l'avons déjà montré, c'est l'équivalent de «Yahweh», ou
«Jahveh», que l'on rend maintenant par le mot «Jéhovah» et signifie
«celui qui existe par lui-même», «l'Eternel», «le Premier et le
Dernier»[31].
Le traditionalisme juif interdisait de prononcer le Nom sacré; et
pourtant Jésus affirmait que c'était le sien. Dans une accès
d'indignation pharisaïque, les Juifs se saisirent des pierres qui se
trouvaient dans les cours non terminées et auraient écrasé leur
Seigneur, mais l'heure de sa mort n'était pas encore venue, et, sans
qu'ils le vissent, il passa au milieu d'eux et quitta le temple. L’idée qu'il était
avant Abraham avait clairement trait à la situation de chacun d'eux dans
l'état pré-mortel ou préexistant; Jésus était aussi littéralement le
Premier-Né dans le monde spirituel qu'il était le Seul engendré dans la
chair. Le Christ est aussi réellement le Frère aîné d'Abraham et
d'Adam que du dernier-né de la terre[32]. LA
CÉCITE CORPORELLE ET SPIRITUELLE - LA VUE RENDUE À UN HOMME LE JOUR DU
SABBAT[33] A Jérusalem, Jésus
rendit miséricordieusement la vue à un homme qui était aveugle de
naissance[34]. Ce miracle est un exemple de
guérison le jour du sabbat qui revêt un intérêt plus qu'ordinaire à
cause des incidents qui l'accompagnèrent. Seul Jean le rapporte et, comme
d'habitude chez cet écrivain, son récit comporte des détails
descriptifs. Jésus et ses disciples virent l'aveugle dans la rue. Le
pauvre vivait d'aumônes. Les disciples, vivement désireux d'apprendre,
demandèrent: «Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit
né aveugle?» Le Seigneur répondit: «Ce n'est pas que lui ou ses
parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient
manifestées en lui.» La question des disciples implique qu'ils croyaient
que la mortalité était précédée d'un état dans lequel l'individu
avait son libre arbitre et pouvait choisir; sinon, comment auraient-ils pu
penser que l'homme pouvait avoir péché de manière à s'attirer une cécité
congénitale? Il nous est dit expressément qu'il était né aveugle. On
pouvait concevoir qu'il eût pu souffrir des péchés de ses parents[35].
Les disciples avaient de toute évidence appris la grande vérité que
nous avons existé avant la vie mortelle. On peut voir en outre qu'ils
considéraient l'affliction corporelle comme le résultat de péchés
commis personnellement. Ils généralisaient trop; en effet si, comme
l'ont montré des cas cités jusqu'à présent[36],
les péchés que commet l'individu peuvent entraîner et entraînent des
maux physiques, l'homme peut se tromper dans ce qu'il juge être la cause
ultime de l'affliction. La réponse du Seigneur était suffisante; la cécité
de l'homme s'expliquait en ce sens qu'elle provoquerait une manifestation
de puissance divine. Comme Jésus l'expliqua concernant son propre ministère,
il était nécessaire qu'il accomplit l'œuvre du Père au moment voulu,
car son temps était court. Avec un à-propos frappant, puisqu'il parlait
de l'état de l'homme qui s'était trouvé toute sa vie dans les ténèbres,
notre Seigneur répéta ce qu'il avait affirmé précédemment au temple:
«Je suis la lumière du monde.» La manière visible dont
l'homme fut guéri fut différente du procédé employé ordinairement par
Jésus. «Il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il
appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle»; ensuite il lui ordonna de
se rendre au réservoir de Siloé et de se laver dans ses eaux[37].
L’homme s'en alla, se lava et revînt guéri. C'était de toute évidence
un personnage bien connu, beaucoup l'avaient vu dans son coin habituel
mendiant des aumônes, et le fait qu'il était aveugle de naissance était
également connu de tout le monde. C'est pourquoi, lorsque le bruit se répandit
qu'il pouvait voir, il y eut une vive émotion et beaucoup de
commentaires. Certains doutèrent que l'homme qu'ils questionnaient fût
l'ancien aveugle; mais il les assura de son identité et leur dit comment
il avait recouvré la vue. On amena l'homme aux Pharisiens, qui lui firent
subir un interrogatoire serré et, ayant entendu son récit du miracle,
essayèrent de saper sa foi en lui disant que Jésus qui l'avait guéri ne
pouvait être homme de Dieu puisqu'il avait accompli cette action le jour
du sabbat. Certains de ceux qui entendirent objectèrent à la déduction
des Pharisiens et demandèrent: «Comment un homme pécheur peut-il faire
de tels miracles?» On demanda à l'homme son opinion personnelle sur Jésus,
et il répondit promptement: «C'est un prophète.» Cet homme savait que
son bienfaiteur était un être plus qu'ordinaire; mais jusqu'à présent
il ne savait pas que c'était le Christ. Les Juifs inquisiteurs
craignaient les effets d'une guérison aussi merveilleuse, en ce que le
peuple soutiendrait Jésus, que les dirigeants étaient décidés à
mettre à mort. Ils considérèrent comme possible que l'homme n'ait pas
été réellement aveugle; ils firent donc venir ses parents qui répondirent
à leurs questions en affirmant qu'il était leur fils et qu'ils savaient
qu'il était né aveugle; mais ils refusèrent de s'engager quant au point
de savoir comment il avait recouvré la vue, ou par le ministère de qui,
sachant que les dirigeants avaient décrété que quiconque pensait que Jésus
était le Christ serait rejeté de la communauté de la synagogue ou,
comme nous le dirions aujourd'hui, excommunié de l'Eglise. Avec une
astuce pardonnable les parents dirent de leur fils: «Interrogez-le, il
est assez âgé pour parler de ce qui le concerne.» Obligés de se reconnaître
à eux-mêmes du moins que la guérison de l'aveugle et la manière dont
elle avait été accomplie constituaient des faits corroborés par des
preuves irréfutables, les Juifs rusés rappelèrent l'homme et lui dirent
sournoisement: «Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est pécheur.»
Il répliqua hardiment, et avec une logique tellement pleine d'à-propos
qu'elle déjoua leur habileté d'examinateurs: «S'il est pécheur, je ne
le sais pas; je sais une chose: j'étais aveugle, maintenant je vois.» Il
refusait comme il convenait d'entrer en discussion avec ces savants
questionneurs sur le point de savoir ce qui constituait un péché suivant
leur interprétation de la loi; il refusait de parler de ce qu'il
ignorait; mais il était une chose dont, avec joie et reconnaissance, il
était certain, c'est qu'alors qu'il était aveugle, maintenant il pouvait
voir. Les inquisiteurs pharisaïques
essayèrent ensuite de faire répéter à l'homme son histoire du moyen
employé dans la guérison, probablement dans l'intention subtile de
l'amener à des déclarations illogiques ou contradictoires; mais il répliqua
nettement, et peut-être en montrant quelque peu d'impatience: «Je vous
l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté[38];
pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez-vous aussi devenir ses
disciples?» Ils répliquèrent avec colère et l'injurièrent;
l'insinuation ironique qu'ils désiraient peut-être devenir les disciples
de Jésus était une insulte qu'ils ne pouvaient digérer. «C'est toi qui
es son disciple», dirent-ils; «nous, nous sommes disciples de Moïse.
Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où
il est.» Ils étaient enragés que ce mendiant illettré répondît si
hardiment en leur docte présence, mais l'homme était plus fort qu'eux
tous. Sa réplique les rendit furieux parce qu'elle narguait leur sagesse
dont ils étaient si fiers, et, en plus de cela, était sans réplique: «Voilà
ce qui est étonnant, c'est que vous ne sachiez pas d'où il est; et il
m'a ouvert les yeux! Nous savons que Dieu n'exauce pas les pécheurs; mais
si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là il l'exauce.
jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un
aveugle-né. Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.
» Pareil affront de la part
d'un laïc était sans précédent dans les annales des rabbis et des
scribes. «Tu es né tout entier dans le péché, et c'est toi qui nous
enseignes!» fut leur réponse dénonciatrice quoique faible et inadéquate.
Incapables de tenir tête aux arguments ou aux démonstrations de
l'ex-mendiant aveugle, ils pouvaient du moins exercer leur autorité
officielle, quoique injustement en l'excommuniant; ce qu'ils firent avec
promptitude. «Jésus apprit qu'ils l'avaient jeté dehors. Il le trouva
et lui dit: Crois-tu au Fils de l'homme? Il répondit: Qui est-il,
Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui
qui te parle, c'est lui. Alors il dit: Je crois, Seigneur. Et il l'adora.» On entendit Jésus
commenter l'affaire en disant que l'un des buts pour lesquels il était
venu dans le monde était «que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux
qui voient deviennent aveugles». Certains des Pharisiens surprirent la réflexion
et demandèrent orgueilleusement; «Nous aussi, sommes-nous aveugles?» La
réponse du Seigneur fut une condamnation: «Si vous étiez aveugles, vous
n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons; aussi
votre péché demeure.» BERGER
ET PORTIER[39] «En vérité, en vérité,
je vous le dis, celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie,
mais qui y monte par un autre côté, celui-là est un voleur et un
brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.»
C'est par ces mots que Jésus préfaça l'un de ses discours les plus
impressionnants. L’allusion au berger et aux brebis dut rappeler à ses
auditeurs un grand nombre des passages souvent cités des prophètes et
des psaumes[40]. L'image est d'autant plus
efficace lorsque nous considérons les circonstances dans lesquelles le Maître
l'utilisa. La Palestine était surtout un pays pastoral, et la dignité du
métier de berger était reconnue par tout le monde. Une prophétie bien
précise avait promis un Berger à Israël. David, le roi dont tous les
Israélites étaient fiers, avaient été pris directement de son troupeau
et était venu, la houlette de berger en main, recevoir l'onction qui le
rendait royal. Comme le montra le Maître,
l'accès aux brebis est libre au berger. Quand elles sont réunies en sécurité
dans la bergerie, il entre par la porte; il ne grimpe pas par-dessus ni ne
se glisse à l'intérieur[41]. Propriétaire des brebis, il
les aime; elles connaissent sa voix et le suivent lorsqu'il les mène de
la bergerie à la pâture, car il marche devant le troupeau; tandis que l'étranger,
même si c'est le portier, elles ne le connaissent pas; il est obligé de
les pousser, car il ne peut pas les conduire. Poursuivant l'allégorie,
que l'écrivain appelle une parabole, Jésus se déclara être la porte
des brebis et expliqua que ce n'était que par lui que les bergers
pouvaient entrer à bon droit. Il y en avait, il est vrai, qui essayaient
de parvenir au troupeau ou dans la bergerie en évitant la porte et en
grimpant au-dessus de la clôture; mais ceux-là c'étaient des voleurs
qui essayaient de faire des brebis leur proie; leur but égoïste et méchant
était de tuer et d'emporter. Changeant d'image, le
Christ proclama: «Je suis le bon berger.» Puis il montra, avec une
exactitude éloquente, la différence entre un berger et un mercenaire.
L’un éprouve un intérêt personnel et de l'amour pour son troupeau, et
connaît chaque brebis par son nom, tandis que l'autre ne les connaît que
comme un troupeau dont la valeur dépend du nombre; pour le mercenaire
elles ne sont que tant ou ne valent que tant. Tandis que le berger est prêt
à se battre pour défendre ce qui lui appartient et, si nécessaire,
mettra même sa vie en danger pour ses brebis, le mercenaire s'enfuit
lorsque le loup s'approche, laissant à la bête de proie la voie libre
pour éparpiller, déchirer et tuer. Jamais on n'a écrit ou
prononcé de réquisitoire plus puissant contre les faux pasteurs, les
instructeurs non autorisés et les mercenaires égoïstes qui enseignent
pour du profit et font de la religion pour de l'argent, les trompeurs qui
se présentent comme des bergers et pourtant évitent la porte et grimpent
par «ailleurs», les prophètes à la solde du démon qui, pour réaliser
le dessein de leur maître, n'hésitent pas à se revêtir du vêtement
d'une fausse sainteté et à se déguiser en brebis, alors qu'à l'intérieur
ce sont des loups ravisseurs[42]. Répétant efficacement, Jésus
poursuivit: «Je suis le bon berger. je connais mes brebis, et mes brebis
me connaissent, comme le Père me connaît, et comme je connais le Père;
et je donne ma vie pour mes brebis.» C'est pour cela que Jésus était le
Fils bien-aimé du Père: parce qu'il était prêt à donner sa vie pour
les brebis. Les paroles du Seigneur affirment solennellement que le
sacrifice qu'il allait bientôt accomplir était bien volontaire et non un
abandon forcé: «Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la
reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le
pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre
que j'ai reçu de mon Père.» La certitude de sa mort et de sa résurrection
est ici réitérée. Fils né sur terre d'un Seigneur immortel, son
origine immortelle avait pour effet naturel de l'immuniser contre la mort
s'il ne s'y abandonnait lui-même. On ne pouvait enlever la vie à Jésus
le Christ que s'il le voulait et le permettait. Le pouvoir de donner sa
vie lui était inhérent de même que le pouvoir de reprendre son corps tué,
dans un état immortalisé[43]. Ces enseignements provoquèrent
de nouvelles divisions parmi les Juifs. Certains prétendaient régler la
question en émettant la supposition stupide que le Christ n'était qu'un
démoniaque insensé, et que par conséquent ses paroles ne méritaient
pas qu'on y fasse attention. D'autres dirent logiquement: «Ces paroles ne
sont pas celles d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des
aveugles?» C'est ainsi que quelques-uns crurent et aussi que beaucoup
doutèrent, bien que partiellement convaincus, et que certains condamnèrent. Dans ce discours profond,
Jésus dit: «J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette
bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix,
et il y aura un seul troupeau, un seul berger[44].» Les «autres brebis»
auxquelles il fait allusion ici constituaient le troupeau séparé ou le
reste de la maison de Joseph qui, six siècles avant la naissance du
Christ, avait été miraculeusement détaché du troupeau juif en
Palestine et avait été emmené au-delà du grand abîme sur le continent
américain. Lorsque le Christ ressuscité lui apparut, il dit: «Et en vérité,
je vous1e dis, vous êtes ceux de qui j'ai dit: J'ai d'autres brebis, qui
ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène,
et elles entendront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul berger[45].»
Les Juifs avaient vaguement compris que l'allusion du Christ à d'autres
brebis se rapportait, d'une manière obscure, aux nations des Gentils; et
à cause de leur incrédulité et par conséquent de leur incapacité de
comprendre correctement, Jésus avait refusé d'expliquer plus clairement
ce qu'il voulait dire, car c'est ce que le Père, apprit-il aux Néphites,
avait commandé. «Mais j'ai reçu du Père», expliqua-t-il, «le
commandement d'aller à eux, et ils entendront ma voix, et seront comptés
parmi mes brebis, pour qu'il y ait un seul troupeau, un seul berger.» Par
la même occasion, le Seigneur déclara qu'il y avait encore d'autres
brebis, celles des tribus perdues, ou dix tribus, vers lesquelles il était
sur le point d'aller, et qui seraient finalement ramenées de leur exil et
fusionneraient avec le seul troupeau béni sous le gouvernement du Berger
et Roi suprême[46].» NOTES DU CHAPITRE 25 1.
La fête des Huttes : Dans l'ordre des événements
annuels, c'était la troisième des grandes fêtes dont l'observance
comptait parmi les caractéristiques nationales du peuple d'Israël; les
autres étaient la Pâque et la fête des semaines ou Pentecôte; à
chacune de ces trois fêtes, tous les hommes d'Israël étaient tenus de
comparaître devant le Seigneur lors de la cérémonie officielle de
chacune de celles-ci (Ex 23:17). La fête des Huttes était également
appelée «fête de la récolte» (Ex 23:16); c'était à la fois un
souvenir et une fête de la moisson. Pour commémorer leur long voyage
dans le désert après leur délivrance d'Egypte, voyage au cours duquel
ils avaient dû vivre sous des tentes et dans des cabanes improvisées,
les Israélites étaient requis d'observer annuellement une fête qui
durait sept jours, auxquels s'ajoutait un jour d'une sainte convocation.
Pendant la semaine, le peuple vivait dans des cabanes, des tonnelles ou
des huttes, faites de branches ou de «rameaux d'arbres touffus» entrelacés
de saules de la rivière (Lv 23:34-43, Nb 29:12-38, Dt 16:13-15,
31:10-13). Cette fête durait du 15 au 20 du mois de Tichri, le septième
dans le calendrier hébreu, correspondant à une partie de nos mois de
septembre et d'octobre. Elle devait avoir lieu peu après le jour annuel
des expiations qui était une période de pénitence et d'affliction de l'âme
souffrant pour le péché (Lv 23:26-32). Les sacrifices à l'autel lors de
la fête des Huttes étaient plus grands que ceux qui étaient prescrits
pour d'autres fêtes et comprenaient une offrande quotidienne de deux béliers,
quatorze agneaux et un bouc en sacrifice pour les péchés, et en outre un
nombre variable de jeunes taureaux, dont treize étaient immolés le
premier jour, douze le deuxième, onze le troisième et ainsi de suite
jusqu'au septième jour, où on en offrait sept, ce qui faisait en tout
soixante-dix taureaux (Nb 29:12-38). Le rabbinisme donna à ce nombre,
soixante-dix, et à la diminution graduelle dans le nombre des victimes de
l'autel, beaucoup de significations symboliques que la loi n'y voyait pas. A l'époque du Christ, la
tradition avait grandement embelli un grand nombre des observances
prescrites. C'est ainsi que le «fruit de beaux arbres» (Lv 23:40) était
considéré comme devant être le fruit du citronnier; tous les Juifs
orthodoxes portaient celui-ci dans une main tandis que dans l'autre ils
portaient une branche touffue ou une botte de rameaux, que l'on appelait
le «loulab», lorsqu'ils se rendaient au temple pour le sacrifice du
matin et lors de la joyeuse procession de la journée. Le transport cérémoniel
d'eau du réservoir de Siloé à l'autel du sacrifice était un trait
caractéristique du service. Cette eau était mêlée de vin à l'autel,
et le mélange était déversé sur l'offrande sacrificatoire. Beaucoup
d'autorités prétendent que le transport d'eau depuis le réservoir était
omis lors du dernier jour ou grand jour de la fête, et on pense que Jésus
avait cette omission à l'esprit lorsqu'il s'écria: «Si quelqu'un a
soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. » Le soir, au cours de la fête,
on faisait brûler de grandes lampes dans les cours du temple, et il se
peut que le Christ ait utilisé cet élément comme illustration concrète
lorsqu'il proclama: «Je suis la lumière du monde.» On trouvera une
explication plus complète dans tout bon dictionnaire de la Bible et dans
Josèphe, Ant. VIII, 4:1, XV 3:3, etc. Ce qui suit est extrait
d'Edersheim, Life and Times of Jesus the Messiah, vol. II, pp. 158-160: «Lorsque
la procession du temple parvenait au réservoir de Siloé, le prêtre
remplissait sa cruche d'or dans ses eaux. Ensuite ils retournaient au
temple, calculant leur temps de manière à arriver juste au moment où on
déposait les morceaux du sacrifice sur le grand autel de l'holocauste,
vers la fin du service sacrificatoire ordinaire du matin. Une triple
sonnerie des trompettes des prêtres accueillait l'arrivée du prêtre
lorsqu'il entrait par la porte de l'eau, qui devait son nom à cette cérémonie,
et pénétrait directement dans la cour des prêtres... Immédiatement après
«le déversement de l'eau», le grand «Hallel», se composant des
psaumes 113 à 118 inclus, était chanté en contre-chant, ou plutôt,
avec des répons, au son de la flûte... Symbolisme supplémentaire de
cette fête, orientée vers le rassemblement des nations païennes, les
services publics se terminaient par une procession des prêtres autour de
l'autel ... Mais «le dernier jour, le plus grand de la fête», cette
procession de prêtres faisait le tour de l'autel, non pas une fois, mais
sept, comme s'ils faisaient de nouveau le tour, mais maintenant en priant,
de la Jéricho des Gentils qui avait été un obstacle à leur possession
de la terre promise.» 2.
L’épreuve de la doctrine de notre Seigneur : N'importe qui peut savoir par lui-même si la doctrine du Christ est de
Dieu ou non, tout simplement en faisant la volonté du Père (Jn 7:17).
C'est certainement un procédé plus convaincant que de se reposer sur la
parole d'un autre. L’auteur fut un jour abordé par un universitaire
incrédule, qui déclara qu'il ne pouvait accepter pour vrais les résultats
que l'on avait publiés d'une certaine analyse chimique, étant donné que
les quantités spécifiées de certains des ingrédients étaient si
infiniment petites qu'il ne pouvait croire qu'il fût possible de déterminer
des quantités aussi infimes. L’étudiant n'était qu'un débutant en
chimie, et avec le peu de connaissances qu'il possédait il avait
entrepris de juger les possibilités de cette science. Il saurait un jour
de lui-même si les résultats étaient vrais ou faux. Lorsqu'il fut en
licence, il reçut à analyser en laboratoire une quantité de la
substance même de la composition de laquelle il avait douté un jour.
Avec l'adresse à laquelle il était parvenu par son application
constante, il réussit l'analyse et atteignit des résultats semblables à
ceux que dans son manque d'expérience il avait pensé impossibles. Il fut
suffisamment honnête pour reconnaître que son ancien scepticisme n'était
pas fondé et pour se réjouir d'avoir été capable de démontrer la vérité
par lui-même. 3.
Le réservoir de Siloé : «Les noms «Shiloah» et «Siloam»
[Siloé dans la version Segond - N. d. T. ] sont respectivement les équivalents
hébreu et grec de «Silwan», nom arabe moderne («Aïn Silwan») de l'étang
qui se trouve à l'embouchure d'El-Wad. Toutes les références antiques
concordent avec cette identification (comparer avec Né 3:15; Josèphe, Guerre
des juifs, V, 4:1,2 6:1, 9:4, 12:2, 11, 16:2, VI, 7:2, 8:5). Bien qu'elle
ait reçu l'appellation moderne de «aïn» (source), Siloé n'est pas une
source mais est alimentée par un tunnel taillé dans le roc à partir du
Gihon, ou fontaine de la Vierge. - L. B Paton, dans l'article «Jerusalem»,
Stand. Bible Dictionary. 4.
D'où le Messie devait-il venir? : Beaucoup étouffèrent leurs
impulsions intérieures à croire que Jésus était le Messie en objectant
que les prophéties sur sa venue indiquaient que le lieu de sa naissance
était Bethléhem, alors que Jésus était de Galilée. D'autres le rejetèrent
parcequ'on leur avait enseigné que nul ne devait savoir d'où le Messie
viendrait et que tous savaient que Jésus venait de Galilée. Cette
contradiction apparente s'explique de la manière suivante: la ville de
David, ou Bethléem de Judée, était, cela ne fait aucun doute, le lieu
prévu de la naissance du Messie; mais les rabbis avaient enseigné erronément
que peu après sa naissance, l'Enfant Christ serait enlevé et apparaîtrait
au bout d'un certain temps comme homme, et que personne ne saurait d'où
ni comment il était revenu. Geikie (II, p. 274), citant partiellement
Lightfoot, formule comme suit la critique populaire: «Les rabbis ne nous
disent-ils pas, dirent certains, que le Messie naîtra à Bethléhem, mais
qu'il sera arraché peu après sa naissance par des esprits et des tempêtes,
et que lorsqu'il reviendra pour la deuxième fois nul ne saura d'où il
revient? Mais nous savons que cet homme vient de Nazareth.» 5.
Le texte relatif à la femme surprise en adultère : Certaines critiques modernes prétendent que les versets de
Jean 7:53 et 8:11 inclus ne sont pas à leur place tels qu'ils
apparaissent dans notre version de la Bible, parce que l'incident qui y
est rapporté n'apparaît pas dans certaines des anciennes copies
manuscrites de l'Evangile de Jean, et que le style du récit est différent.
Dans certains manuscrits il vient à la fin du livre. D'autres manuscrits
contiennent le récit tel qu'il se trouve dans notre Bible. Le chanoine
Farrar demande pertinemment (p. 404 note) pourquoi, si l'incident n'est
pas à sa place ou n'est pas de Jean, tant de manuscrits importants le présentent
tel que nous l'avons? 6.
Le Trésor et la cour des Femmes : «Une partie de l'espace
compris dans les parvis intérieurs était accessible aux Israélites des
deux sexes, et portait le nom de cour des Femmes. C'était une enceinte
pourvue d'une colonnade, où se tenaient les assemblées générales selon
le rituel prescrit pour le culte public. Des pièces utilisées pour
certaines cérémonies occupaient les quatre coins de cette cour; et,
entre celles-ci et les loges qui flanquaient les portes, il y avait
d'autres constructions, dont une série constituait le Trésor; on y plaçait
des réceptacles en forme de trompette pour recevoir des dons» (voir Mc
12:41-44). - La Maison du Seigneur, pp. 46. 7.
La bergerie : Le Commentary, de Dummelow,
dit, à propos de Jn 10:2: «Pour comprendre cette image, il faut se
souvenir que les bergeries orientales sont de grands enclos ouverts, dans
lesquels plusieurs troupeaux sont conduits à la tombée de la nuit. Il
n'y a qu'une seule porte qu'un seul berger garde tandis que les autres
vont se reposer chez eux. Le matin, les bergers reviennent, se font
reconnaître du portier, appellent leurs troupeaux autour d'eux et les
conduisent à la pâture. »
[1] Jn 7:
1-10. [2] Page 375. [3] Jn 7:5; cf. Mc 3:21. [4] Comparer avec la réponse du Christ à sa mère,
Jn 2:4; voir aussi 7:30, 8:20. [5] Note 1, fin du chapitre. [6] Note 2, fin du chapitre. [7] Jn 5; voir pages 226-228 supra. [8] Page 74. [9] Note 3, fin du chapitre. [10] Cela fut considéré comme
l'accomplissement littéral d'Es 12:3. [11] Jn 7:37, 38; comparer avec l'assurance au
sujet de «l'eau vive» donnée à la Samaritaine, 4:10-15. [12] Jn 7:39; cf. 14:16,
17, 26, 15:26, 16:7, Lc 24:49, Ac 2:4. [13] Note 4, fin du chapitre. [14] Jn 3; page 174 supra. [15] Selon de nombreuses
autorités excellentes Jonas, Nahoum et Osée étaient tous de Galilée;
et l'on croit en outre qu'Elie était, lui aussi, né en Galilée. [16] Jean 8:1-11. [17] Dt 22:22-27. [18] Mt 5:21-48. [19] Dt 17:6, et 13:9. [20] Cf. Rm 2:1, 22, Mt 7:1,2,
Lc 6:37, 2 S 12:5-7 [21] Jn 8.10, 11; cf. 5:14.
Examiner un autre cas où la miséricorde fut accordée à la
contrition, Lc 7:36-50. [22] Note 5, fin du chapitre. [23] Jn 8:12-20. [24] Note 6, fin du chapitre. [25] Jn 8:12 cf. 1:4, 5, 9, 3:19, 9:5, 12:35,
36,46. Voir aussi D&A 6:21, 10:58, 70, 11:11, 14:9, 84:45, 46,
88:6-13. [26] Dt 17:6, 19:15, Nb
35:30, Mt 18: 16. [27] Jn 8:21-59. [28] Cf. PGP, Moïse 4:4, 5:24, LM, 2 Né 2:18,
D&A 10:25, 93:25. [29] Pages 191, 201. [30] Ex 3:14; cf. 6:3. [31] Cf. Es 44:6, Ap 1:4,8;
voir aussi Jn 17:5,24, Col 1:17. Page 39 supra. [32] Page 13. [33] Jn 9. [34] Les Ecritures ne disent pas si cet événement
suivit immédiatement ceux que nous venons de considérer ou s'il se
produisit plus tard, lorsque Jésus fut revenu à Jérusalem d'un
voyage qui n'aurait pas été rapporté. La valeur de la leçon n'est
pas affectée par sa place dans la liste des œuvres de notre
Seigneur. [35] Ex 20:5, 34:7, Lv 26:39,
Nb 14:18, 1 R 21:29; cf. Ez chap. 18. [36] Pages 211 et 228. [37] Note 3, fin du chapitre. [38] C'est-à-dire, «fait attention» ou «cru». [39] Jn 10: 1-21. [40] Noter la promesse d'un
berger à Israël, Es 40:11, 49:9, 10, Ez 34:23, 37:24; cf. Jr 3:15,
23:4, Hé 13:20, 1 P 2:25, 5:4, Ap 7:17. Lire studieusement le psaume
23. [41] Note 7, fin du chapitre. [42] Mt 7:15; cf. 24:4, 5,
11, 24, Mc 13:22, Rm 16:17, 18, Ep 5:6, Col 2:8, 2 P 2:1-3, 1 Jn 4: 1,
Ac 20:29. [43] Pages 23 et 89. [44] Jean 10:16; comparer avec un «seul troupeau, un seul berger», Ez 37:22, Es 11:13, Jr 3:18,
50:4. Voir Articles de Foi, pp. XXX et sqq., «Le Rassemblement d'Israël». [45] LM, 3 Né 15:21; lire les versets 12-24;
voir chapitre 39 infra. [46] 3 Né 16:1-5.
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