CHAPITRE 25 : JÉSUS DE RETOUR À JÉRUSALEM

 

DÉPART DE GALILÉE[1]

 

Nous n'avons rien à part les instructions qu'il donna aux apôtres, sur les travaux que le Seigneur accomplit au cours de son bref séjour en Galilée, à son retour de la région de Césarée de Philippe. Son ministère galiléen, du moins en ce qui concerne le grand public, avait pratiquement pris fin avec le discours qu'il prononça à Capernaüm quand il y retourna après les miracles de la deuxième multiplication des pains et de la marche sur la mer. A Capernaüm, un grand nombre de disciples s'étaient détournés du Maître[2]; à présent, après une brève visite, il se préparait à quitter le pays dans lequel une si grande partie de son œuvre publique s'était accomplie.

 

C'était l'automne; six mois environ s'étaient écoulés depuis que les apôtres étaient revenus de leur tournée missionnaire; et la fête des Huttes était proche. Des parents de Jésus vinrent le trouver et lui proposèrent de se rendre à Jérusalem et de profiter de l'occasion de la grande fête nationale pour se déclarer plus ouvertement qu'il ne l'avait fait jusqu'alors. Ses frères, comme on appelle les parents visiteurs, l'exhortèrent à déployer sa puissance dans un domaine plus large et plus important que la Galilée, arguant qu'il était illogique de demeurer dans une obscurité relative alors qu'il voulait être connu de tout le monde. «Manifeste-toi au monde», dirent-ils. Quels qu'aient été leurs motifs, ce n'était pas par zèle pour sa mission divine que ses frères lui recommandaient de se faire connaître davantage; en effet, on nous dit expressément qu'ils ne croyaient pas en lui[3]. Jésus répondit à leur conseil présomptueux: «Le moment n'est pas encore venu pour moi, mais pour vous le moment est toujours opportun. Le monde ne peut vous haïr; il a de la haine pour moi, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à la fête. Moi, je ne monte pas encore à cette fête, parce que le moment pour moi n'est pas encore accompli.» Il ne rentrait pas dans leurs prérogatives de diriger ses mouvements ni de dire quand il devait faire même ce qu'il avait l'intention de faire un jour[4]. Il montra clairement qu'il y avait, entre leur situation et la sienne, des différences essentielles; ils étaient du monde, qu'ils aimaient comme le monde les aimait; mais le monde le haïssait à cause de son témoignage.

 

Cette conversation entre Jésus et ses frères se produisit en Galilée. Ils se mirent bientôt en route, le laissant derrière eux. Il n'avait pas dit qu'il n'irait pas à la fête [du moins dans la version du roi Jacques qui dit: «Je ne monte pas encore à cette fête, car mon temps n'est pas encore pleinement venu.» - N. d. T. ]. Peu de temps après leur départ, il les suivit, voyageant «non pas de façon manifeste, mais comme en secret». On ne nous dit pas s'il y alla seul ou si l'un des Douze ou tous les Douze l'accompagnèrent,

 

A LA FETE DES HUTTES

 

On pourra juger de l'agitation de l'opinion publique vis-à-vis de Jésus par l'intérêt que l'on manifesta à Jérusalem pour la probabilité de sa présence à cette fête. Ses frères, que l'on questionna vraisemblablement, ne pouvaient donner de renseignements précis sur sa venue. On le rechercha dans les foules, on discuta beaucoup et on se disputa même quelque peu à son sujet. Beaucoup de gens exprimèrent leur conviction qu'il était un brave homme, tandis que d'autres étaient d'un avis contraire, prétendant que c'était un trompeur. Il y eut cependant peu de discussions ouvertes, car le peuple craignait d'encourir le mécontentement des dirigeants.

 

A l'origine, lorqu'elle fut établie, la fête des Huttes était une fête de sept jours, suivie d'une sainte convocation le huitième jour. Chaque jour était marqué de services spéciaux et, sous certains rapports, bien particuliers, tous caractérisés par des cérémonies d'actions de grâce et de louanges[5]. «Au milieu de la fête», probablement le troisième ou le quatrième jour, «Jésus monta au temple; et il enseignait.» La première partie de son discours n'est pas rapportée, mais on peut juger de sa valeur scripturaire par la surprise des instructeurs juifs, qui se demandèrent entre eux: «Comment connaît-il les Ecritures lui qui n'a pas étudié?» Il n'était pas diplômé de leurs écoles, il ne s'était jamais assis aux pieds de leurs rabbis, ils ne l'avaient pas accrédité officiellement ni diplômé pour qu'il pût enseigner. D'où venait sa sagesse, devant laquelle leurs accomplissements académiques n'étaient rien? Jésus répondit à leurs questions troublées en disant: «Mon enseignement n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même.» Son Maître, qui était encore plus grand que lui, était le Père éternel, dont il proclamait la volonté. Les preuves qu'il proposait pour déterminer si sa doctrine était la vérité étaient parfaitement justes et en outre simples; quiconque cherchait sincèrement à faire la volonté du Père saurait par lui-même si Jésus disait la vérité ou enseignait l’erreur[6]. Le Maître entreprit de montrer qu'un homme qui parle de sa propre autorité uniquement cherche à se glorifier. Tel n'était pas le cas de Jésus; il honorait son Maître, son Père, son Dieu et non pas lui-même; on ne pouvait donc l'accuser d'orgueil égoïste ni d'impiété. Moïse leur avait donné la loi; cependant, affirmait Jésus, aucun d'eux ne respectait la loi.

 

Puis soudain, il leur lança une question, comme un défi: «Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?» En de nombreuses occasions ils avaient tenu entre eux de sombres conciliabules sur le moyen de le faire tomber en leur pouvoir et de le mettre à mort; mais ils pensaient que leur secret meurtrier était caché dans leur propre cercle. Le peuple avait entendu les affirmations trompeuses des classes dirigeantes selon lesquelles Jésus était possédé d'un démon et qu'il accomplissait des miracles par le pouvoir de Béelzébul; et c'est dans l'esprit de cette calomnie blasphématoire qu'ils s'écrièrent: «Tu as un démon. Qui cherche à te faire mourir?»

 

Jésus savait que les deux chefs d'accusation sur lesquels les dirigeants s'efforçaient avec la plus grande assiduité de le condamner dans l'esprit du peuple, et de tourner ainsi ce peuple contre lui, étaient la violation du sabbat et le blasphème. Lors d'une visite antérieure à Jérusalem, il avait guéri un homme affligé le jour du sabbat et avait complètement déconcerté ses accusateurs hypercritiques qui, à ce moment, avaient cherché à le faire mourir[7]. C'est à cet acte de miséricorde et de puissance que Jésus faisait maintenant allusion, lorsqu'il dit: «J'ai fait une œuvre et vous en êtes tous étonnés.» Leur opinion était apparemment encore vacillante, doutant s'ils devaient l'accepter à cause du miracle ou le dénoncer parce qu'il l'avait fait le jour du sabbat. Puis il montra combien il était illogique de l'accuser d'enfreindre le sabbat en accomplissant pareil acte de miséricorde, alors que la loi de Moïse permettait expressément les actes miséricordieux et exigeait même que le rite obligatoire de la circoncision ne fût pas remis à plus tard à cause du sabbat. «Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon un juste jugement», dit-il.

 

Les masses étaient divisées dans leur opinion sur Jésus et étaient en outre embarrassées à cause de l'indécision des dirigeants. Certains d'entre les Juifs de Jérusalem avaient connaissance du plan qui avait été fomenté pour l'arrêter et, si possible, le faire mourir, et le peuple demanda pourquoi on ne faisait rien, alors qu'il était là en train d'enseigner publiquement à portée de main des fonctionnaires. Il se demandait si les dirigeants n'en étaient pas au moins arrivés à croire que Jésus était vraiment le Messie. Cependant cette pensée fut balayée lorsqu'ils se souvinrent que tous savaient d'où il venait; c'était un Galiléen, et de Nazareth en plus, tandis que, comme on le leur avait enseigné, quoique à tort, l'avènement du Christ devait être mystérieux de sorte que nul ne saurait d'où il venait. C'était étrange, en effet, que les hommes le rejetassent parce que son avènement manquait de mystérieux et de miraculeux; alors que s'ils avaient connu la vérité, ils auraient vu dans sa naissance un miracle sans précédent ni parallèle dans les annales du temps. Jésus répondit d'une manière directe à leur faible et défectueux raisonnement. Parlant d'une voix forte dans les cours du temple, il leur assura que s'ils savaient d'où il venait et qu'il était l'un d'eux, ils ne savaient pourtant pas qu'il était venu de Dieu et ne connaissaient pas non plus Dieu qui l'avait envoyé. «Moi, je le connais, car je suis là de sa part et c'est lui qui m'a envoyé.» En entendant répéter ce témoignage de son origine divine, les Juifs en furent d'autant plus enragés et décidèrent de nouveau de le prendre de force; néanmoins nul ne porta la main sur lui «parce que son heure n'était pas encore venue».

 

Beaucoup de personnes croyaient dans leur cœur qu'il était de Dieu et se risquèrent à se demander entre elles si le Christ ferait des œuvres plus grandes que celles que Jésus avait faites. Les Pharisiens et les principaux sacrificateurs craignirent une démonstration possible en faveur de Jésus et envoyèrent immédiatement des huissiers pour l'arrêter et l'amener devant le sanhédrin[8]. La présence de la police du temple n'interrompit pas le discours du Maître, quoique nous puissions raisonnablement conclure qu'il connaissait le but de leur mission. Il continua à parler, disant qu'il ne serait plus qu'un peu de temps parmi le peuple, et que lorsqu'il serait retourné auprès du Père, ils le chercheraient en vain, car là où il serait, ils ne pourraient pas venir. Cette réflexion provoqua de nouveau d'âpres discussions. Certains Juifs se demandèrent s'il avait l'intention de quitter le territoire pour s'en aller parmi les Gentils afin de les instruire, eux et les Israélites dispersés.

 

Dans le cadre du service du temple requis par la fête, le peuple se rendait en procession au réservoir de Siloé[9] où un prêtre remplissait une aiguière d'or, qu'il portait ensuite sur l'autel où il déversait l'eau, au milieu de sonneries de trompettes et des acclamations des foules assemblées[10]. Selon les autorités en matière de coutumes juives, ce rite était omis le dernier jour de la fête. En ce dernier jour, «le grand jour», qui était marqué par des cérémonies d'une solennité et d'une réjouissance extraordinaires, Jésus se trouvait de nouveau dans le temple. Il se peut que ce soit en allusion au transport de l'eau depuis le réservoir, ou à l'omission de la cérémonie dans la procédure rituelle du grand jour, que Jésus s'écria d'un voix forte qui résonna à travers les cours et les arcades du temple: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture[11]

 

Jean, qui rapporte cet événement, note entre parenthèses que cette promesse se rapportait au don du Saint-Esprit qui, à cette époque, n'avait pas été accordé, et qui ne devait l'être qu'après l'ascension du Seigneur ressuscité[12].

 

De nouveau beaucoup de personnes parmi le peuple furent à ce point frappées qu'elles déclarèrent que Jésus ne pouvait être que le Messie; mais d'autres firent objection, disant que le Christ devait venir de Bethléhem de Judée et que l'on savait que Jésus venait de Galilée[13]. Ainsi il y eut de nouveau des dissensions. Certains voulaient le voir arrêter, mais il ne se trouvait personne pour se risquer à mettre la main sur lui.

 

Les gardes retournèrent sans leur prisonnier. Questionnés avec colère par les principaux sacrificateurs et les Pharisiens sur la raison pour laquelle ils ne l'avaient pas amené, ils reconnurent qu'ils avaient été à ce point touchés par ses enseignements qu'ils avaient été incapables de l'arrêter. «Jamais homme n'a parlé comme parle cet homme», dirent-ils. Leurs maîtres hautains étaient furieux. «Est-ce que vous aussi vous avez été séduits?» demandèrent-ils; ils poursuivirent: «Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des Pharisiens qui ait cru en lui?» Que valait l'opinion des gens du commun? Ils n'avaient jamais étudié la loi et étaient par conséquent maudits et sans importance. Et pourtant, malgré toute cette démonstration d'un orgueilleux dédain, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens avaient peur de la masse, et leurs desseins mauvais furent de nouveau arrêtés.

 

Une faible protestation se fit entendre dans l'assemblée. Nicodème, membre du sanhédrin, celui-là même qui était venu trouver Jésus de nuit pour s'informer du nouvel enseignement[14], trouva le courage de demander: «Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on l'ait entendu et qu'on sache ce qu'il a fait?» La réponse fut insultante. Rendus furieux par leur étroitesse d'esprit et leur fanatisme sanguinaire, certains de ses collègues se tournèrent vers lui en lui demandant sauvagement: «Serais-tu, toi aussi, de la Galilée?» Voulant dire, es-tu aussi disciple de ce Galiléen que nous haïssons? On dit sèchement à Nicodème d'étudier les Ecritures, et il lui serait impossible de trouver la moindre prédiction disant qu'un prophète serait suscité en Galilée. La colère de ces fanatiques savants les avait aveuglés même à leur propre connaissance dont ils se vantaient tant, car plusieurs des anciens prophètes étaient considérés comme Galiléens[15]; cependant s'ils n'avaient voulu dire que ce prophète dont Moïse avait parlé, le Messie, ils avaient raison, puisque toutes les prédictions disaient que Bethléhem de Judée serait le lieu de sa naissance. Il est évident qu'on croyait que Jésus était natif de Nazareth et que les circonstances de sa naissance n'étaient pas connues du public.

 

«VA, ET NE PÈCHE PLUS»[16]

 

La fête terminée, Jésus se rendit très tôt un matin au temple; et comme il était assis, probablement dans la cour des femmes, qui était le lieu où le public s'assemblait communément, beaucoup s'attroupèrent autour de lui, et il se mit en devoir de les instruire comme c'était sa coutume. Son discours fut interrompu par l'arrivée d'un groupe de scribes et de Pharisiens gardant une femme, qui, disaient-ils, était coupable d'adultère. Voici ce qu'ils dirent à Jésus et la question qu'ils lui posèrent: «Moïse, dans la loi, nous a prescrit de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?» Le cas qu'ils soumettaient à Jésus était un piège arrangé d'avance, une tentative délibérée de trouver ou de créer une raison de l'accuser. Bien qu'il ne fût pas extraordinaire chez les fonctionnaires juifs de consulter les rabbis quand l'on devait décider de cas difficiles, le cas en cause ici n'entraînait aucune complication légale. La culpabilité de la femme semble n'avoir fait aucun doute, bien que l'on ne dise pas que les témoins exigés par les lois comparurent, à moins qu'il ne faille considérer comme tels les scribes et les Pharisiens accusateurs; la loi était explicite, et la manière dont on traitait ce genre de transgresseurs à l'époque était bien connue. S'il est vrai que le châtiment de l'adultère décrété par la loi de Moïse était la mort par lapidation, on avait cessé d'infliger la peine capitale longtemps avant l'époque de Jésus. On peut demander avec raison pourquoi le complice de la femme n'avait pas été amené pour être condamné, puisque la loi citée avec autant de zèle par les accusateurs trop empressés prévoyait que les deux parties impliquées dans le délit devaient être punies[17].

 

On peut déduire de la question des scribes et des Pharisiens: «Toi donc, que dis-tu?» qu'ils s'attendaient à ce que Jésus déclarât la loi démodée; ils avaient peut-être entendu parler du sermon sur la montagne, dans lequel avaient été proclamées de nombreuses lois avancées par rapport au code mosaïque[18]. Si Jésus avait décidé que la malheureuse devait subir la mort, ses accusateurs auraient pu dire qu'il défiait les autorités existantes; et on aurait peut-être pu l'accuser de s'opposer au gouvernement romain, puisque le pouvoir d'infliger la peine de mort avait été retiré à tous les tribunaux juifs; en outre, le crime dont cette femme était accusée n'était pas une infraction capitale selon la loi romaine. S'il avait dit que la femme devait être acquittée ou n'être punie que légèrement les Juifs rusés l'auraient accusé de manquer de respect pour la loi de Moïse. Jésus fit tout d'abord peu attention à tous ces scribes et à ces Pharisiens. Se baissant, il traça quelque chose du doigt sur le sol; et tandis qu'il écrivait, ils continuèrent à le questionner. Se redressant, il leur répondit d'une phrase précise qui est devenue proverbiale: «Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre.» Telle était la loi; les accusateurs sur le témoignage de qui la peine de mort était prononcée devaient être les premiers à mettre la sentence à exécution[19].

 

Ayant parlé, Jésus se baissa de nouveau et écrivit sur le sol. Les accusateurs de la femme furent «accusés par leur conscience»; honteux et confus, ils partirent tous furtivement, du plus jeune au plus vieux. Ils savaient qu'ils n'étaient dignes d'apparaître ni comme accusateurs ni comme juges[20]. Comme la conscience rend les gens lâches! Alors Jésus se releva et dit: «Femme, où sont [tes accusateurs]? Personne ne t'a condamnée? Elle répondit: Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit. Moi non plus je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus[21]

 

La femme était repentante; elle resta humblement à attendre la décision du Maître, même après le départ des accusateurs. Jésus ne fit pas expressément preuve d'indulgence; il refusa de condamner mais renvoya la pécheresse en l'adjurant solennellement de vivre mieux[22].

 

LA LUMIÈRE DU MONDE[23]

 

Assis dans l'enceinte du temple dans la section appelée le trésor, qui était reliée à la cour des femmes[24], notre Seigneur continua son enseignement, disant: «Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie[25].» Les grandes lampes installées dans la cour dans le cadre de la joyeuse fête qui venait de se terminer donnèrent l'occasion à notre Seigneur de s'affirmer la lumière du monde. C'était une nouvelle proclamation qu'il était Dieu et Fils de Dieu. Les Pharisiens mirent en doute son témoignage, déclarant qu'il n'avait aucune valeur s'il rendait témoignage de lui-même. Jésus reconnut qu'il témoignait de lui-même mais affirma néanmoins que ce qu'il disait était vrai, car il savait de quoi il parlait, d'où il venait et où il irait, tandis qu'eux parlaient dans l'ignorance. Ils pensaient, parlaient et jugeaient à la manière des hommes et de la faiblesse de la chair; lui ne jugeait pas, mais s'il décidait de le faire le jugement serait juste, parce qu'il était guidé par le Père qui l'avait envoyé. Leur loi réclamait le témoignage de deux témoins pour pouvoir décider légalement d'un fait[26], et Jésus se cita lui-même ainsi que son Père comme témoins pour soutenir son affirmation. Ses adversaires demandèrent alors avec une intention méprisante ou sarcastique: «Où est ton Père?» Il répliqua sur un ton élevé: «Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.» Enragés de leur propre déconfiture, les Pharisiens voulurent le saisir mais se trouvèrent impuissants à le faire. «Personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue.»

 

LA VÉRITÉ VOUS RENDRA LIBRES[27]

 

S'adressant de nouveau à la foule mixte, qui comprenait probablement des Pharisiens, des scribes et des rabbis, des prêtres, des Lévites et des laïcs, Jésus répéta ce qu'il avait déjà dit, à savoir qu'il les quitterait bientôt, et qu'ils ne pourraient pas le suivre là où il allait; et il ajouta l'assurance fatidique qu'ils le chercheraient en vain et mourraient dans leurs péchés. On traita son avertissement solennel avec légèreté sinon avec mépris. Certains d'entre eux demandèrent, maussades: «Se tuera-t-il lui-même?», sous-entendant qu'en pareil cas ils ne le suivraient certainement pas; car selon leur dogme, la géhenne était le lieu pour les suicidés, tandis qu'eux, qui faisaient partie du peuple élu, étaient destinés au ciel et non à l'enfer. La réplique pleine de dignité du Seigneur fut: «Vous êtes d'en bas; moi je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde, moi, je ne suis pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés.»

 

Cette répétition de sa supériorité distincte entraîna la question cruciale: «Qui es-tu?» Jésus répondit: «Ce que je vous dis dès le commencement.» Il s'abstint de parler des nombreux sujets sur lesquels il aurait pu les juger mais témoigna de nouveau du Père, disant: «Celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde.» Aussi claires qu'eussent été ses explications antérieures, les Juifs, dans leurs préjugés grossiers, «ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père». Jésus attribua à son Père tout l'honneur et toute la gloire et se déclara à plusieurs reprises envoyé pour faire la volonté du Père. «Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez que je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours ce qui lui est agréable.»

 

La ferveur évidente et la conviction profonde avec lesquelles Jésus parla firent que beaucoup de ses auditeurs crurent en lui; c'est à ceux-là qu'il s'adressa, leur promettant que s'ils restaient fidèles à cette croyance et conformaient leur vie à sa parole, ils seraient vraiment ses disciples. Il ajouta encore une autre promesse: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres.» Sur ces mots, si riches en bénédictions et si pleins de consolation pour l'âme croyante, le peuple fut poussé à des démonstrations de colère; son tempérament juif s'était immédiatement enflammé. Lui promettre la liberté, c'était sous-entendre qu'il n'était pas libre déjà. «Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres?» Dans son fanatisme sans frein, il avait oublié l'esclavage d'Egypte, la captivité de Babylone, et il oubliait qu'il était à ce moment-là vassal de Rome. Dire qu'Israël n'avait jamais été en esclavage, c'était non seulement se rendre coupable de mensonge mais se rendre misérablement ridicule.

 

Jésus expliqua qu'il n'avait pas parlé de liberté dans son sens matériel ou politique uniquement, conception contre laquelle les Juifs s'étaient élevés; la liberté qu'il proclamait était la liberté spirituelle; l'esclavage pesant dont il voulait les délivrer était la servitude du péché. Quand ils se vantèrent d'être des hommes libres et non des esclaves, il répondit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché.» Etant pécheurs ils étaient tous en esclavage. L’esclave, leur rappela Jésus, n'était que toléré dans la maison du maître; il n'avait pas de droit inhérent à y rester; le propriétaire pouvait le renvoyer quand il voulait et pouvait même le vendre à quelqu'un d'autre; mais un fils de la famille avait, de par sa naissance même, droit à une place dans la maison de son père. Or, si le Fils de Dieu les rendait libres, ils seraient véritablement libres. Bien qu'ils fussent de la lignée d'Abraham dans la chair, ils n'étaient pas héritiers d'Abraham dans l'esprit ni dans les œuvres. Lorsque le Seigneur déclara que son Père était distinct du leur, ils répétèrent en colère: «Notre père, c'est Abraham», à quoi Jésus répliqua: «Si vous êtes enfants d'Abraham, faites les œuvres d'Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait. Vous faites les œuvres de votre père.» Dans leur colère aveugle, ils interprétèrent apparemment cela comme voulant dire que bien qu'ils fussent enfants de la maison d'Abraham, quelque autre homme qu'Abraham était leur ancêtre véritable, ou qu'ils n'étaient pas Israélites pur sang. «Nous ne sommes pas des enfants illégitimes», s'écrièrent-ils; «nous avons un seul Père, Dieu. Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.»

 

Ils ne purent comprendre parce qu'ils refusaient avec entêtement d'écouter impartialement. Dans une violente accusation, Jésus leur dit de qui ils étaient véritablement les enfants, d'après ce que montraient les traits héréditaires qu'ils manifestaient dans leur vie: «Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne s'est pas tenu dans la vérité, parce que la vérité n'est pas en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, ses paroles viennent de lui-même, car il est menteur et le père du mensonge[28]. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas! » Il les défia de trouver du péché en lui et demanda ensuite pourquoi, s'il disait la vérité, ils se refusaient avec tant de persistance à le croire. Répondant à sa propre question il leur dit qu'ils n'étaient pas de Dieu et que, par conséquent, ils ne comprenaient pas les paroles de Dieu. Le Maître était inattaquable; ses affirmations concises et précises étaient irréfutables. Animés d'une rage impuissante, les Juifs déconfits eurent recours à l'invective et à la calomnie. «N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as en toi un démon?» hurlèrent-ils. Ils l'avaient déjà appelé Galiléen; cette appellation n'était que moyennement péjorative; en outre, c'était une désignation correcte selon la connaissance qu'ils avaient; mais l'épithète «Samaritain» était inspirée par la haine[29] et en l'appliquant ils voulaient nier qu'il était Juif.

 

En l'accusant d'être démoniaque, ils ne faisaient que répéter des calomnies antérieures. «Jésus répondit: Je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous me déshonorez.» Revenant aux richesses éternelles qu'offrait son évangile, le Maître dit: «En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.» Cela les rendît encore plus furieux: «Maintenant nous savons que tu as en toi un démon», s'écrièrent-ils, et pour prouver qu'ils avaient raison de le tenir pour insensé, ils citèrent le fait qu'aussi grands que furent Abraham et les prophètes, ils étaient morts, et cependant Jésus osait dire que tous ceux qui gardaient sa parole seraient exemptés de la mort. Prétendait-il s'exalter au-dessus d'Abraham et des prophètes? «Qui prétends-tu être?» demandèrent-ils. La réponse du Seigneur montra qu'il rejetait toute gloire personnelle; son honneur, il ne l'avait pas cherché, c'était le don de son Père, qu'il connaissait; et s'il devait nier qu'il connaissait le Père, il serait un menteur comme eux. En ce qui concerne les rapports qui existaient entre lui et le grand patriarche de leur race, Jésus affirma ainsi sa propre suprématie: «Abraham, votre père, a tressailli d'allégresse (à la pensée) de voir mon jour: il l'a vu, et il s'est réjoui.» Non seulement furieux mais également intrigués, les Juifs lui demandèrent de s'expliquer plus clairement. Dans leur esprit, la dernière déclaration ne s'appliquait qu'à l'état mortel, et ils demandèrent donc: «Tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraharn?» Jésus répondit: «En vérité, en vérité, je vous le dis avant qu'Abraham fût, moi, je suis.»

 

Le Seigneur déclarait là sans équivoque et sans ambiguïté sa divinité éternelle. C'est sous ce titre, JE SUIS, qu'il s'était révélé à Moïse, et c'est à ce titre qu'on l'appela en Israël par la suite[30]. Comme nous l'avons déjà montré, c'est l'équivalent de «Yahweh», ou «Jahveh», que l'on rend maintenant par le mot «Jéhovah» et signifie «celui qui existe par lui-même», «l'Eternel», «le Premier et le Dernier»[31]. Le traditionalisme juif interdisait de prononcer le Nom sacré; et pourtant Jésus affirmait que c'était le sien. Dans une accès d'indignation pharisaïque, les Juifs se saisirent des pierres qui se trouvaient dans les cours non terminées et auraient écrasé leur Seigneur, mais l'heure de sa mort n'était pas encore venue, et, sans qu'ils le vissent, il passa au milieu d'eux et quitta le temple.

 

L’idée qu'il était avant Abraham avait clairement trait à la situation de chacun d'eux dans l'état pré-mortel ou préexistant; Jésus était aussi littéralement le Premier-Né dans le monde spirituel qu'il était le Seul engendré dans la chair. Le Christ est aussi réellement le Frère aîné d'Abraham et d'Adam que du dernier-né de la terre[32].

 

LA CÉCITE CORPORELLE ET SPIRITUELLE - LA VUE RENDUE À UN HOMME LE JOUR DU SABBAT[33]

 

A Jérusalem, Jésus rendit miséricordieusement la vue à un homme qui était aveugle de naissance[34]. Ce miracle est un exemple de guérison le jour du sabbat qui revêt un intérêt plus qu'ordinaire à cause des incidents qui l'accompagnèrent. Seul Jean le rapporte et, comme d'habitude chez cet écrivain, son récit comporte des détails descriptifs. Jésus et ses disciples virent l'aveugle dans la rue. Le pauvre vivait d'aumônes. Les disciples, vivement désireux d'apprendre, demandèrent: «Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?» Le Seigneur répondit: «Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.» La question des disciples implique qu'ils croyaient que la mortalité était précédée d'un état dans lequel l'individu avait son libre arbitre et pouvait choisir; sinon, comment auraient-ils pu penser que l'homme pouvait avoir péché de manière à s'attirer une cécité congénitale? Il nous est dit expressément qu'il était né aveugle. On pouvait concevoir qu'il eût pu souffrir des péchés de ses parents[35]. Les disciples avaient de toute évidence appris la grande vérité que nous avons existé avant la vie mortelle. On peut voir en outre qu'ils considéraient l'affliction corporelle comme le résultat de péchés commis personnellement. Ils généralisaient trop; en effet si, comme l'ont montré des cas cités jusqu'à présent[36], les péchés que commet l'individu peuvent entraîner et entraînent des maux physiques, l'homme peut se tromper dans ce qu'il juge être la cause ultime de l'affliction. La réponse du Seigneur était suffisante; la cécité de l'homme s'expliquait en ce sens qu'elle provoquerait une manifestation de puissance divine. Comme Jésus l'expliqua concernant son propre ministère, il était nécessaire qu'il accomplit l'œuvre du Père au moment voulu, car son temps était court. Avec un à-propos frappant, puisqu'il parlait de l'état de l'homme qui s'était trouvé toute sa vie dans les ténèbres, notre Seigneur répéta ce qu'il avait affirmé précédemment au temple: «Je suis la lumière du monde.»

 

La manière visible dont l'homme fut guéri fut différente du procédé employé ordinairement par Jésus. «Il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle»; ensuite il lui ordonna de se rendre au réservoir de Siloé et de se laver dans ses eaux[37]. L’homme s'en alla, se lava et revînt guéri. C'était de toute évidence un personnage bien connu, beaucoup l'avaient vu dans son coin habituel mendiant des aumônes, et le fait qu'il était aveugle de naissance était également connu de tout le monde. C'est pourquoi, lorsque le bruit se répandit qu'il pouvait voir, il y eut une vive émotion et beaucoup de commentaires. Certains doutèrent que l'homme qu'ils questionnaient fût l'ancien aveugle; mais il les assura de son identité et leur dit comment il avait recouvré la vue. On amena l'homme aux Pharisiens, qui lui firent subir un interrogatoire serré et, ayant entendu son récit du miracle, essayèrent de saper sa foi en lui disant que Jésus qui l'avait guéri ne pouvait être homme de Dieu puisqu'il avait accompli cette action le jour du sabbat. Certains de ceux qui entendirent objectèrent à la déduction des Pharisiens et demandèrent: «Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles?» On demanda à l'homme son opinion personnelle sur Jésus, et il répondit promptement: «C'est un prophète.» Cet homme savait que son bienfaiteur était un être plus qu'ordinaire; mais jusqu'à présent il ne savait pas que c'était le Christ.

 

Les Juifs inquisiteurs craignaient les effets d'une guérison aussi merveilleuse, en ce que le peuple soutiendrait Jésus, que les dirigeants étaient décidés à mettre à mort. Ils considérèrent comme possible que l'homme n'ait pas été réellement aveugle; ils firent donc venir ses parents qui répondirent à leurs questions en affirmant qu'il était leur fils et qu'ils savaient qu'il était né aveugle; mais ils refusèrent de s'engager quant au point de savoir comment il avait recouvré la vue, ou par le ministère de qui, sachant que les dirigeants avaient décrété que quiconque pensait que Jésus était le Christ serait rejeté de la communauté de la synagogue ou, comme nous le dirions aujourd'hui, excommunié de l'Eglise. Avec une astuce pardonnable les parents dirent de leur fils: «Interrogez-le, il est assez âgé pour parler de ce qui le concerne.»

 

Obligés de se reconnaître à eux-mêmes du moins que la guérison de l'aveugle et la manière dont elle avait été accomplie constituaient des faits corroborés par des preuves irréfutables, les Juifs rusés rappelèrent l'homme et lui dirent sournoisement: «Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est pécheur.» Il répliqua hardiment, et avec une logique tellement pleine d'à-propos qu'elle déjoua leur habileté d'examinateurs: «S'il est pécheur, je ne le sais pas; je sais une chose: j'étais aveugle, maintenant je vois.» Il refusait comme il convenait d'entrer en discussion avec ces savants questionneurs sur le point de savoir ce qui constituait un péché suivant leur interprétation de la loi; il refusait de parler de ce qu'il ignorait; mais il était une chose dont, avec joie et reconnaissance, il était certain, c'est qu'alors qu'il était aveugle, maintenant il pouvait voir.

 

Les inquisiteurs pharisaïques essayèrent ensuite de faire répéter à l'homme son histoire du moyen employé dans la guérison, probablement dans l'intention subtile de l'amener à des déclarations illogiques ou contradictoires; mais il répliqua nettement, et peut-être en montrant quelque peu d'impatience: «Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté[38]; pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez-vous aussi devenir ses disciples?» Ils répliquèrent avec colère et l'injurièrent; l'insinuation ironique qu'ils désiraient peut-être devenir les disciples de Jésus était une insulte qu'ils ne pouvaient digérer. «C'est toi qui es son disciple», dirent-ils; «nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est.» Ils étaient enragés que ce mendiant illettré répondît si hardiment en leur docte présence, mais l'homme était plus fort qu'eux tous. Sa réplique les rendit furieux parce qu'elle narguait leur sagesse dont ils étaient si fiers, et, en plus de cela, était sans réplique: «Voilà ce qui est étonnant, c'est que vous ne sachiez pas d'où il est; et il m'a ouvert les yeux! Nous savons que Dieu n'exauce pas les pécheurs; mais si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là il l'exauce. jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »

 

Pareil affront de la part d'un laïc était sans précédent dans les annales des rabbis et des scribes. «Tu es né tout entier dans le péché, et c'est toi qui nous enseignes!» fut leur réponse dénonciatrice quoique faible et inadéquate. Incapables de tenir tête aux arguments ou aux démonstrations de l'ex-mendiant aveugle, ils pouvaient du moins exercer leur autorité officielle, quoique injustement en l'excommuniant; ce qu'ils firent avec promptitude. «Jésus apprit qu'ils l'avaient jeté dehors. Il le trouva et lui dit: Crois-tu au Fils de l'homme? Il répondit: Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Alors il dit: Je crois, Seigneur. Et il l'adora.»

 

On entendit Jésus commenter l'affaire en disant que l'un des buts pour lesquels il était venu dans le monde était «que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles». Certains des Pharisiens surprirent la réflexion et demandèrent orgueilleusement; «Nous aussi, sommes-nous aveugles?» La réponse du Seigneur fut une condamnation: «Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons; aussi votre péché demeure.»

 

BERGER ET PORTIER[39]

 

«En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre point par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par un autre côté, celui-là est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.» C'est par ces mots que Jésus préfaça l'un de ses discours les plus impressionnants. L’allusion au berger et aux brebis dut rappeler à ses auditeurs un grand nombre des passages souvent cités des prophètes et des psaumes[40]. L'image est d'autant plus efficace lorsque nous considérons les circonstances dans lesquelles le Maître l'utilisa. La Palestine était surtout un pays pastoral, et la dignité du métier de berger était reconnue par tout le monde. Une prophétie bien précise avait promis un Berger à Israël. David, le roi dont tous les Israélites étaient fiers, avaient été pris directement de son troupeau et était venu, la houlette de berger en main, recevoir l'onction qui le rendait royal.

 

Comme le montra le Maître, l'accès aux brebis est libre au berger. Quand elles sont réunies en sécurité dans la bergerie, il entre par la porte; il ne grimpe pas par-dessus ni ne se glisse à l'intérieur[41]. Propriétaire des brebis, il les aime; elles connaissent sa voix et le suivent lorsqu'il les mène de la bergerie à la pâture, car il marche devant le troupeau; tandis que l'étranger, même si c'est le portier, elles ne le connaissent pas; il est obligé de les pousser, car il ne peut pas les conduire. Poursuivant l'allégorie, que l'écrivain appelle une parabole, Jésus se déclara être la porte des brebis et expliqua que ce n'était que par lui que les bergers pouvaient entrer à bon droit. Il y en avait, il est vrai, qui essayaient de parvenir au troupeau ou dans la bergerie en évitant la porte et en grimpant au-dessus de la clôture; mais ceux-là c'étaient des voleurs qui essayaient de faire des brebis leur proie; leur but égoïste et méchant était de tuer et d'emporter.

 

Changeant d'image, le Christ proclama: «Je suis le bon berger.» Puis il montra, avec une exactitude éloquente, la différence entre un berger et un mercenaire. L’un éprouve un intérêt personnel et de l'amour pour son troupeau, et connaît chaque brebis par son nom, tandis que l'autre ne les connaît que comme un troupeau dont la valeur dépend du nombre; pour le mercenaire elles ne sont que tant ou ne valent que tant. Tandis que le berger est prêt à se battre pour défendre ce qui lui appartient et, si nécessaire, mettra même sa vie en danger pour ses brebis, le mercenaire s'enfuit lorsque le loup s'approche, laissant à la bête de proie la voie libre pour éparpiller, déchirer et tuer.

 

Jamais on n'a écrit ou prononcé de réquisitoire plus puissant contre les faux pasteurs, les instructeurs non autorisés et les mercenaires égoïstes qui enseignent pour du profit et font de la religion pour de l'argent, les trompeurs qui se présentent comme des bergers et pourtant évitent la porte et grimpent par «ailleurs», les prophètes à la solde du démon qui, pour réaliser le dessein de leur maître, n'hésitent pas à se revêtir du vêtement d'une fausse sainteté et à se déguiser en brebis, alors qu'à l'intérieur ce sont des loups ravisseurs[42].

 

Répétant efficacement, Jésus poursuivit: «Je suis le bon berger. je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et comme je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis.» C'est pour cela que Jésus était le Fils bien-aimé du Père: parce qu'il était prêt à donner sa vie pour les brebis. Les paroles du Seigneur affirment solennellement que le sacrifice qu'il allait bientôt accomplir était bien volontaire et non un abandon forcé: «Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.» La certitude de sa mort et de sa résurrection est ici réitérée. Fils né sur terre d'un Seigneur immortel, son origine immortelle avait pour effet naturel de l'immuniser contre la mort s'il ne s'y abandonnait lui-même. On ne pouvait enlever la vie à Jésus le Christ que s'il le voulait et le permettait. Le pouvoir de donner sa vie lui était inhérent de même que le pouvoir de reprendre son corps tué, dans un état immortalisé[43]. Ces enseignements provoquèrent de nouvelles divisions parmi les Juifs. Certains prétendaient régler la question en émettant la supposition stupide que le Christ n'était qu'un démoniaque insensé, et que par conséquent ses paroles ne méritaient pas qu'on y fasse attention. D'autres dirent logiquement: «Ces paroles ne sont pas celles d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles?» C'est ainsi que quelques-uns crurent et aussi que beaucoup doutèrent, bien que partiellement convaincus, et que certains condamnèrent.

 

Dans ce discours profond, Jésus dit: «J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger[44]

 

Les «autres brebis» auxquelles il fait allusion ici constituaient le troupeau séparé ou le reste de la maison de Joseph qui, six siècles avant la naissance du Christ, avait été miraculeusement détaché du troupeau juif en Palestine et avait été emmené au-delà du grand abîme sur le continent américain. Lorsque le Christ ressuscité lui apparut, il dit: «Et en vérité, je vous1e dis, vous êtes ceux de qui j'ai dit: J'ai d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène, et elles entendront ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul berger[45].» Les Juifs avaient vaguement compris que l'allusion du Christ à d'autres brebis se rapportait, d'une manière obscure, aux nations des Gentils; et à cause de leur incrédulité et par conséquent de leur incapacité de comprendre correctement, Jésus avait refusé d'expliquer plus clairement ce qu'il voulait dire, car c'est ce que le Père, apprit-il aux Néphites, avait commandé. «Mais j'ai reçu du Père», expliqua-t-il, «le commandement d'aller à eux, et ils entendront ma voix, et seront comptés parmi mes brebis, pour qu'il y ait un seul troupeau, un seul berger.» Par la même occasion, le Seigneur déclara qu'il y avait encore d'autres brebis, celles des tribus perdues, ou dix tribus, vers lesquelles il était sur le point d'aller, et qui seraient finalement ramenées de leur exil et fusionneraient avec le seul troupeau béni sous le gouvernement du Berger et Roi suprême[46]

 

NOTES DU CHAPITRE 25

 

1. La fête des Huttes : Dans l'ordre des événements annuels, c'était la troisième des grandes fêtes dont l'observance comptait parmi les caractéristiques nationales du peuple d'Israël; les autres étaient la Pâque et la fête des semaines ou Pentecôte; à chacune de ces trois fêtes, tous les hommes d'Israël étaient tenus de comparaître devant le Seigneur lors de la cérémonie officielle de chacune de celles-ci (Ex 23:17). La fête des Huttes était également appelée «fête de la récolte» (Ex 23:16); c'était à la fois un souvenir et une fête de la moisson. Pour commémorer leur long voyage dans le désert après leur délivrance d'Egypte, voyage au cours duquel ils avaient dû vivre sous des tentes et dans des cabanes improvisées, les Israélites étaient requis d'observer annuellement une fête qui durait sept jours, auxquels s'ajoutait un jour d'une sainte convocation. Pendant la semaine, le peuple vivait dans des cabanes, des tonnelles ou des huttes, faites de branches ou de «rameaux d'arbres touffus» entrelacés de saules de la rivière (Lv 23:34-43, Nb 29:12-38, Dt 16:13-15, 31:10-13). Cette fête durait du 15 au 20 du mois de Tichri, le septième dans le calendrier hébreu, correspondant à une partie de nos mois de septembre et d'octobre. Elle devait avoir lieu peu après le jour annuel des expiations qui était une période de pénitence et d'affliction de l'âme souffrant pour le péché (Lv 23:26-32). Les sacrifices à l'autel lors de la fête des Huttes étaient plus grands que ceux qui étaient prescrits pour d'autres fêtes et comprenaient une offrande quotidienne de deux béliers, quatorze agneaux et un bouc en sacrifice pour les péchés, et en outre un nombre variable de jeunes taureaux, dont treize étaient immolés le premier jour, douze le deuxième, onze le troisième et ainsi de suite jusqu'au septième jour, où on en offrait sept, ce qui faisait en tout soixante-dix taureaux (Nb 29:12-38). Le rabbinisme donna à ce nombre, soixante-dix, et à la diminution graduelle dans le nombre des victimes de l'autel, beaucoup de significations symboliques que la loi n'y voyait pas.

 

A l'époque du Christ, la tradition avait grandement embelli un grand nombre des observances prescrites. C'est ainsi que le «fruit de beaux arbres» (Lv 23:40) était considéré comme devant être le fruit du citronnier; tous les Juifs orthodoxes portaient celui-ci dans une main tandis que dans l'autre ils portaient une branche touffue ou une botte de rameaux, que l'on appelait le «loulab», lorsqu'ils se rendaient au temple pour le sacrifice du matin et lors de la joyeuse procession de la journée. Le transport cérémoniel d'eau du réservoir de Siloé à l'autel du sacrifice était un trait caractéristique du service. Cette eau était mêlée de vin à l'autel, et le mélange était déversé sur l'offrande sacrificatoire. Beaucoup d'autorités prétendent que le transport d'eau depuis le réservoir était omis lors du dernier jour ou grand jour de la fête, et on pense que Jésus avait cette omission à l'esprit lorsqu'il s'écria: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. » Le soir, au cours de la fête, on faisait brûler de grandes lampes dans les cours du temple, et il se peut que le Christ ait utilisé cet élément comme illustration concrète lorsqu'il proclama: «Je suis la lumière du monde.»

 

On trouvera une explication plus complète dans tout bon dictionnaire de la Bible et dans Josèphe, Ant. VIII, 4:1, XV 3:3, etc. Ce qui suit est extrait d'Edersheim, Life and Times of Jesus the Messiah, vol. II, pp. 158-160: «Lorsque la procession du temple parvenait au réservoir de Siloé, le prêtre remplissait sa cruche d'or dans ses eaux. Ensuite ils retournaient au temple, calculant leur temps de manière à arriver juste au moment où on déposait les morceaux du sacrifice sur le grand autel de l'holocauste, vers la fin du service sacrificatoire ordinaire du matin. Une triple sonnerie des trompettes des prêtres accueillait l'arrivée du prêtre lorsqu'il entrait par la porte de l'eau, qui devait son nom à cette cérémonie, et pénétrait directement dans la cour des prêtres... Immédiatement après «le déversement de l'eau», le grand «Hallel», se composant des psaumes 113 à 118 inclus, était chanté en contre-chant, ou plutôt, avec des répons, au son de la flûte... Symbolisme supplémentaire de cette fête, orientée vers le rassemblement des nations païennes, les services publics se terminaient par une procession des prêtres autour de l'autel ... Mais «le dernier jour, le plus grand de la fête», cette procession de prêtres faisait le tour de l'autel, non pas une fois, mais sept, comme s'ils faisaient de nouveau le tour, mais maintenant en priant, de la Jéricho des Gentils qui avait été un obstacle à leur possession de la terre promise.»

 

2. L’épreuve de la doctrine de notre Seigneur : N'importe qui peut savoir par lui-même si la doctrine du Christ est de Dieu ou non, tout simplement en faisant la volonté du Père (Jn 7:17). C'est certainement un procédé plus convaincant que de se reposer sur la parole d'un autre. L’auteur fut un jour abordé par un universitaire incrédule, qui déclara qu'il ne pouvait accepter pour vrais les résultats que l'on avait publiés d'une certaine analyse chimique, étant donné que les quantités spécifiées de certains des ingrédients étaient si infiniment petites qu'il ne pouvait croire qu'il fût possible de déterminer des quantités aussi infimes. L’étudiant n'était qu'un débutant en chimie, et avec le peu de connaissances qu'il possédait il avait entrepris de juger les possibilités de cette science. Il saurait un jour de lui-même si les résultats étaient vrais ou faux. Lorsqu'il fut en licence, il reçut à analyser en laboratoire une quantité de la substance même de la composition de laquelle il avait douté un jour. Avec l'adresse à laquelle il était parvenu par son application constante, il réussit l'analyse et atteignit des résultats semblables à ceux que dans son manque d'expérience il avait pensé impossibles. Il fut suffisamment honnête pour reconnaître que son ancien scepticisme n'était pas fondé et pour se réjouir d'avoir été capable de démontrer la vérité par lui-même.

 

3. Le réservoir de Siloé : «Les noms «Shiloah» et «Siloam» [Siloé dans la version Segond - N. d. T. ] sont respectivement les équivalents hébreu et grec de «Silwan», nom arabe moderne («Aïn Silwan») de l'étang qui se trouve à l'embouchure d'El-Wad. Toutes les références antiques concordent avec cette identification (comparer avec Né 3:15; Josèphe, Guerre des juifs, V, 4:1,2 6:1, 9:4, 12:2, 11, 16:2, VI, 7:2, 8:5). Bien qu'elle ait reçu l'appellation moderne de «aïn» (source), Siloé n'est pas une source mais est alimentée par un tunnel taillé dans le roc à partir du Gihon, ou fontaine de la Vierge. - L. B Paton, dans l'article «Jerusalem», Stand. Bible Dictionary.

 

4. D'où le Messie devait-il venir? : Beaucoup étouffèrent leurs impulsions intérieures à croire que Jésus était le Messie en objectant que les prophéties sur sa venue indiquaient que le lieu de sa naissance était Bethléhem, alors que Jésus était de Galilée. D'autres le rejetèrent parcequ'on leur avait enseigné que nul ne devait savoir d'où le Messie viendrait et que tous savaient que Jésus venait de Galilée. Cette contradiction apparente s'explique de la manière suivante: la ville de David, ou Bethléem de Judée, était, cela ne fait aucun doute, le lieu prévu de la naissance du Messie; mais les rabbis avaient enseigné erronément que peu après sa naissance, l'Enfant Christ serait enlevé et apparaîtrait au bout d'un certain temps comme homme, et que personne ne saurait d'où ni comment il était revenu. Geikie (II, p. 274), citant partiellement Lightfoot, formule comme suit la critique populaire: «Les rabbis ne nous disent-ils pas, dirent certains, que le Messie naîtra à Bethléhem, mais qu'il sera arraché peu après sa naissance par des esprits et des tempêtes, et que lorsqu'il reviendra pour la deuxième fois nul ne saura d'où il revient? Mais nous savons que cet homme vient de Nazareth.»

 

5. Le texte relatif à la femme surprise en adultère : Certaines critiques modernes prétendent que les versets de Jean 7:53 et 8:11 inclus ne sont pas à leur place tels qu'ils apparaissent dans notre version de la Bible, parce que l'incident qui y est rapporté n'apparaît pas dans certaines des anciennes copies manuscrites de l'Evangile de Jean, et que le style du récit est différent. Dans certains manuscrits il vient à la fin du livre. D'autres manuscrits contiennent le récit tel qu'il se trouve dans notre Bible. Le chanoine Farrar demande pertinemment (p. 404 note) pourquoi, si l'incident n'est pas à sa place ou n'est pas de Jean, tant de manuscrits importants le présentent tel que nous l'avons?

 

6. Le Trésor et la cour des Femmes : «Une partie de l'espace compris dans les parvis intérieurs était accessible aux Israélites des deux sexes, et portait le nom de cour des Femmes. C'était une enceinte pourvue d'une colonnade, où se tenaient les assemblées générales selon le rituel prescrit pour le culte public. Des pièces utilisées pour certaines cérémonies occupaient les quatre coins de cette cour; et, entre celles-ci et les loges qui flanquaient les portes, il y avait d'autres constructions, dont une série constituait le Trésor; on y plaçait des réceptacles en forme de trompette pour recevoir des dons» (voir Mc 12:41-44). - La Maison du Seigneur, pp. 46.

 

7. La bergerie : Le Commentary, de Dummelow, dit, à propos de Jn 10:2: «Pour comprendre cette image, il faut se souvenir que les bergeries orientales sont de grands enclos ouverts, dans lesquels plusieurs troupeaux sont conduits à la tombée de la nuit. Il n'y a qu'une seule porte qu'un seul berger garde tandis que les autres vont se reposer chez eux. Le matin, les bergers reviennent, se font reconnaître du portier, appellent leurs troupeaux autour d'eux et les conduisent à la pâture. »

 



[1] Jn 7: 1-10.

[2] Page 375.

[3] Jn 7:5; cf. Mc 3:21.

[4] Comparer avec la réponse du Christ à sa mère, Jn 2:4; voir aussi 7:30, 8:20.

[5] Note 1, fin du chapitre.

[6] Note 2, fin du chapitre.

[7] Jn 5; voir pages 226-228 supra.

[8] Page 74.

[9] Note 3, fin du chapitre.

[10] Cela fut considéré comme l'accomplissement littéral d'Es 12:3.

[11] Jn 7:37, 38; comparer avec l'assurance au sujet de «l'eau vive» donnée à la Samaritaine, 4:10-15.

[12] Jn 7:39; cf. 14:16, 17, 26, 15:26, 16:7, Lc 24:49, Ac 2:4.

[13] Note 4, fin du chapitre.

[14] Jn 3; page 174 supra.

[15] Selon de nombreuses autorités excellentes Jonas, Nahoum et Osée étaient tous de Galilée; et l'on croit en outre qu'Elie était, lui aussi, né en Galilée.

[16] Jean 8:1-11.

[17] Dt 22:22-27.

[18] Mt 5:21-48.

[19] Dt 17:6, et 13:9.

[20] Cf. Rm 2:1, 22, Mt 7:1,2, Lc 6:37, 2 S 12:5-7

[21] Jn 8.10, 11; cf. 5:14. Examiner un autre cas où la miséricorde fut accordée à la contrition, Lc 7:36-50.

[22] Note 5, fin du chapitre.

[23] Jn 8:12-20.

[24] Note 6, fin du chapitre.

[25] Jn 8:12 cf. 1:4, 5, 9, 3:19, 9:5, 12:35, 36,46. Voir aussi D&A 6:21, 10:58, 70, 11:11, 14:9, 84:45, 46, 88:6-13.

[26] Dt 17:6, 19:15, Nb 35:30, Mt 18: 16.

[27] Jn 8:21-59.

[28] Cf. PGP, Moïse 4:4, 5:24, LM, 2 Né 2:18, D&A 10:25, 93:25.

[29] Pages 191, 201.

[30] Ex 3:14; cf. 6:3.

[31] Cf. Es 44:6, Ap 1:4,8; voir aussi Jn 17:5,24, Col 1:17. Page 39 supra.

[32] Page 13.

[33] Jn 9.

[34] Les Ecritures ne disent pas si cet événement suivit immédiatement ceux que nous venons de considérer ou s'il se produisit plus tard, lorsque Jésus fut revenu à Jérusalem d'un voyage qui n'aurait pas été rapporté. La valeur de la leçon n'est pas affectée par sa place dans la liste des œuvres de notre Seigneur.

[35] Ex 20:5, 34:7, Lv 26:39, Nb 14:18, 1 R 21:29; cf. Ez chap. 18.

[36] Pages 211 et 228.

[37] Note 3, fin du chapitre.

[38] C'est-à-dire, «fait attention» ou «cru».

[39] Jn 10: 1-21.

[40] Noter la promesse d'un berger à Israël, Es 40:11, 49:9, 10, Ez 34:23, 37:24; cf. Jr 3:15, 23:4, Hé 13:20, 1 P 2:25, 5:4, Ap 7:17. Lire studieusement le psaume 23.

[41] Note 7, fin du chapitre.

[42] Mt 7:15; cf. 24:4, 5, 11, 24, Mc 13:22, Rm 16:17, 18, Ep 5:6, Col 2:8, 2 P 2:1-3, 1 Jn 4: 1, Ac 20:29.

[43] Pages 23 et 89.

[44] Jean 10:16; comparer avec un «seul troupeau, un seul berger», Ez 37:22, Es 11:13, Jr 3:18, 50:4. Voir Articles de Foi, pp. XXX et sqq., «Le Rassemblement d'Israël».

[45] LM, 3 Né 15:21; lire les versets 12-24; voir chapitre 39 infra.

[46] 3 Né 16:1-5.

 

 

 

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