CHAPITRE 7 : PECHES D’OMISSION

 

«Le malfaiteur est souvent quelqu’un qui a négligé de faire quelque chose, et pas toujours celui qui a fait quelque chose» (Marc Aurèle).

 

Jusqu'à présent, nous avons principalement discuté des péchés de commission, des actes mauvais accomplis, des mauvaises pensées entretenues et ainsi de suite. Dans ce chapitre, nous allons traiter de l'autre catégorie de péchés, les péchés d'omission le fait de ne pas faire ce qui est bien.

 

L'effet des deux types de péché peut être grave, non seulement d'une manière intrinsèque, mais parce que chaque type conduit tout naturellement à l'autre et le renforce. Par exemple, l'acte mauvais qui consiste à aller à la pèche le dimanche implique qu'on omet d'aller à la réunion de Sainte-Cène; inversement, le simple fait de ne pas assister à cette réunion peut, au bout d'un certain temps, amener une personne à consacrer le dimanche à des activités qui ne conviennent pas au sabbat, comme la pêche. D'une manière comme d'une autre, c’est Satan qui gagne.

 

Mesures en vue de la justice

 

Les gens ont souvent tendance à mesurer leur justice d'après l'absence d'actes mauvais dans leur vie, comme si la passivité était le but de l'existence. Mais Dieu a créé «les choses qui se meuvent» et «celles qui sont mues» (2 Néphi 2:14), et l'homme se trouve dans la première catégorie. Il n'accomplit la mesure de sa création que s'il se meut, et ce en justice. Jacques nous lance cet avertissement:

 

«Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché» (Jacques 4:17).

 

Et qui mieux qu'un Saint des Derniers Jours «sait faire ce qui est bien»? Le Seigneur a prononcé une parole qui renforce cette idée, quand il a dit que les Saints avaient «commis... un péché très grave» en n'exécutant pas l'ordre de construire le temple de Kirtland (D&A 95:3).

 

Les maux de l’apathie spirituelle

 

Jacob pensait en partie au péché d'omission, quand il prononça les paroles solennelles:

 

«Mais malheur à celui à qui la loi est donnée, oui, qui a tous les commandements de Dieu, comme nous, et qui les transgresse, et qui prodigue les jours de son épreuve, car son état est terrible» (2 Néphi 9:27).

 

Le gaspillage est injustifié, et en particulier le gaspillage de temps - aussi limité que soit ce luxe dans nos jours d'épreuve. On doit vivre, et non se contenter d'exister; on doit agir, et pas simplement être; on doit grandir, et pas simplement végéter. Jean le Révélateur a écrit pour nous, d'une façon significative:

 

«Heureux ceux qui font ces commandements, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville (éternelle)» (Apocalypse 22:14, version du roi Jacques).

 

C'est ce même apôtre et prophète qui transmit les paroles de condamnation du Seigneur aux Laodicéens, dirigées sans doute contre le même genre d'indifférence, d'apathie dans les choses spirituelles que nous trouvons aujourd'hui chez certains membres de l'Eglise:

 

«Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche» (Apoc. 3:15-16).

 

Le symbolisme du figuier stérile (Matt. 21:19) est éloquent. L'arbre improductif fut maudit à cause de sa stérilité. Quelle perte pour l'intéressé et pour l'humanité si la vigne ne grandit pas, si l'arbre ne porte pas de fruits, si l'âme ne grandit pas par le service!

 

Dans cet ordre d'idées, le père et la mère qui ne font aucun effort pour vivre les principes de l'Evangile, qui ne servent pas, qui n'assistent pas à leurs réunions et ne sacquittent pas de leurs autres devoirs dans le royaume peuvent être dans un état de péché grave. Ils donnent le mauvais exemple à leurs enfants qui, en conséquence, suivront très souvent le chemin des parents dans la négligence. Il est souvent difficile aux parents de reconnaître l'effet de leur exemple avant que le dommage soit fait, avant que la stérilité de leur arbre spirituel soit bien visible pour tout le monde. Ces parents assumeront une responsabilité terrible.

 

Etre passif est mortel; cesser d'agir, c'est mourir. Il y a ici un parallèle intime avec la vie physique. Si on ne mange et ne boit pas, le corps s'émacie. De même, si on ne nourrit pas son esprit, celui-ci se rabougrit et s'enténèbre. Charles Steizle l'a montré en termes frappants:

 

«Que dois-je faire pour être damné? Rien. C'est tout. Vous êtes damnés - condamnés - si vous restez simplement immobiles. Telle est la loi de ce monde physique. Si vous restez assis suffisamment longtemps, vous ne vous lèverez plus jamais. Si vous ne levez jamais le bras, vous serez bientôt incapable de le soulever si peu que ce soit. Si vous restez dans le noir et que vous n'utilisez jamais vos yeux, vous deviendrez bientôt aveugle. C'est la loi du monde mental. Si vous n'exercez jamais votre cerveau, ne lisez et n'étudiez jamais, ni ne parlez à quiconque, si vous ne permettez jamais à quelqu'un de vous parler, votre esprit deviendra vide, peut-être deviendrez-vous fous. Le châtiment le plus horrible que l'on pourrait vous infliger, ce n'est pas vingt ans de travaux forcés, mais vingt ans de réclusion solitaire. C'est la loi du monde spirituel. Fermez simplement le cœur à toute vérité, et au bout d'un certain temps vous ne serez plus à même de croire quoi que ce soit: c'est le châtiment le plus grave que l'on puisse subir pour n'avoir pas accepté la vérité. Le processus de désintégration et de mort commence dès l'instant ou l'homme s'exclut des forces qui contribuent à la vie. Le corps et l'esprit sont maintenus en vie par un usage constructif constant[1]

 

A propos de l'apathie spirituelle que cet état représente, le président David O. McKay a dit ce qui suit:

 

«Le danger de ce siècle, c'est l'apathie spirituelle. De même que le corps a besoin de sommeil, de bonne nourriture, d'exercice suffisant et de repos, de même l'esprit de l'homme a besoin du soleil du Saint-Esprit, de l'exercice correct des fonctions spirituelles, d'éviter les maux qui affectent la santé spirituelle et dont les effets sont plus ravageurs que le typhus, la pneumonie ou les autres maladies qui attaquent le corps.»

 

Au cours de mes entretiens avec de nombreux jeunes gens avant leur mission, je leur ai demandé quelles notes ils avaient reçues au lycée et à l'université. Bien des fois ils ont reconnu avec une certaine gêne qu'ils auraient pu faire mieux. Etre médiocre quand un peu d'application et de diligence auraient permis d’atteindre l'excellence est une erreur apparentée au péché. Cela rappelle le commentaire d'Arnold Bennett:

 

«La vraie tragédie est la tragédie de l'homme qui, jamais de sa vie, ne tend les muscles pour faire l'effort suprême, qui jamais ne s'étend jusqu'à sa pleine capacité, qui jamais ne s'élève jusqu'à sa pleine stature.»

 

Soit dit entre parenthèses, il est agréable de remarquer que beaucoup de ces mêmes jeunes gens, stimulés dans le champ de la mission, animés d'un but, sont retournés à la même université et ont reçu d'excellentes notes.

 

Nous faisons alliance d’agir

 

Se faire baptiser, c'est contracter une alliance de commission. Mais ne pas se faire baptiser quand on est convaincu que l’œuvre est divine, est un péché d'omission, et des châtiments seront imposés pour le refus d'accepter cette loi. Des dizaines de milliers de personnes qui ont entendu l'Evangile ont refusé le baptême, donnant des excuses sans valeur. C'est là un péché très grave. Le Seigneur a dit à Nicodème que lui et les autres ne verraient même pas le royaume de Dieu, s'ils rejetaient le baptême requis.

 

Les alliances que nous contractons avec Dieu comportent la promesse d'agir, et pas simplement de s'abstenir d'agir, d'accomplir des œuvres de justice aussi bien que d'éviter le mal. Les enfants d'Israël ont fait des alliances de ce genre par l'intermédiaire de Moïse, disant «Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit» (Exode 19:8), mais Moïse avait à peine le dos tourné qu'ils enfreignaient leur promesse par une mauvaise action. Dans les eaux du baptême, nous nous engageons à la même entreprise et nous renouvelons nos promesses dans l'ordonnance de la Sainte-Cène. Ne pas honorer ces promesses, refuser de servir ou d'accepter des responsabilités et ne pas faire tout ce qu’on peut est un péché d'omission. Nous ne pouvons pas non plus chercher impunément à annuler de telles obligations, comme pensait pouvoir le faire un homme fourvoyé quand il m'a écrit ce qui suit:

 

«Je vous serais reconnaissant de bien vouloir rayer mon nom des registres de l'Eglise. Je trouve que les restrictions et les exigences de l'Eglise sont trop grandes. Je suis incapable de me passer des quatre interdits: le thé, le café, le tabac et l'alcool. Refuser ces choses que je désire me cause une angoisse que je ne puis supporter. Ma personnalité exige d'être acceptée des autres et je ne me sens pas accepté quand je ne peux partager les plaisirs de mes compagnons. J'estime aussi que je ne peux pas donner de trois à cinq heures le dimanche et le dixième de mes gains. C'est contre ma nature fondamentale... mais il y a des gens qui le surmontent.»

 

Le refus d'agir après avoir fait l'alliance de le faire, reculer devant les responsabilités dans le royaume, entraînent une condamnation inévitable. Cette situation rappelle la Parabole des deux fils racontée par le Sauveur:

 

«Que vous en semble? Un homme avait deux fils; et, s'adressant au premier, il dit: Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S'adressant à l'autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit: Je veux bien, seigneur. Et il n'alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent: le premier. Et Jésus leur dit: Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu» (Matt. 21:28-31).

 

Refuser de servir quand on est appelé peut constituer un péché d'omission aussi bien qu'un péché de commission. C'est certainement un péché d'omission que d'accepter la responsabilité, de faire alliance avec le Seigneur, puis de ne pas accomplir le travail du mieux que l'on peut. De tels gens ne suivent pas la lumière qu'ils voient, péché que le Sauveur a condamné chez les pharisiens et par implication chez tous les hommes qui préfèrent volontairement les ténèbres ou une moindre lumière.

 

«Puis Jésus dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste» (Jean 9:39-41).

 

Les détenteurs de la Prêtrise de Melchisédek et ceux qui ont reçu leur dotation du temple, ont fait des promesses supplémentaires et précises d’agir, d'accomplir des actes de justice. Le Seigneur a dit des promesses mutuelles entre notre Père céleste et les détenteurs de la prêtrise que c'est «un serment et une alliance» dont il sera parlé dans un chapitre ultérieur. Qu'il suffise de dire ici que l'on viole l'alliance de la prêtrise en transgressant les commandements mais aussi en négligeant ses devoirs. En conséquence, pour enfreindre cette alliance, il suffit de ne rien faire.

 

De nombreuses occasions d’omettre

 

Il est clair que le risque de commettre des péchés d'omission est aussi grand que la possibilité opposée de faire des œuvres de justice. Examinons quelques exemples.

 

L'instructeur au foyer qui reçoit la responsabilité d'instruire les familles ne doit pas négliger d'enseigner ou d'accomplir sa tâche. Le châtiment est plus sévère qu'il ne le pense. Il sera tenu pour responsable des situations difficiles qui se produisent dans une famille dont il est responsable et qu'il aurait pu maîtriser s'il avait été diligent.

 

La dîme est une loi de Dieu et elle est exigée de ses disciples. Ne pas s’acquitter pleinement de cette obligation, c'est omettre quelque chose d'important. C'est une transgression, et non un oubli sans conséquence.

 

Le sabbat est un saint jour où l'on fait des choses dignes et saintes. Il est important de s'abstenir de travailler et de se divertir, mais c'est insuffisant. Le sabbat exige des pensées et des actes constructifs, et si l'on se contente de rester à ne rien faire le jour du sabbat, on l'enfreint. Pour l'observer, on doit s'agenouiller pour prier, préparer des leçons, étudier l'Evangile, méditer, visiter les malades et ceux qui sont dans la détresse, dormir, faire de bonnes lectures et assister à toutes les réunions auxquelles on est censé assister ce jour-là. Ne pas faire ces choses requises, c'est transgresser par omission.

 

Un autre exemple, c'est le mariage. Le Seigneur a dit qu'en lui l'homme n'est point sans la femme ni la femme sans l'homme. En d'autres termes, le mariage est une obligation aussi bien qu'un privilège. Toute personne normale doit trouver un conjoint approprié et être scellée pour l'éternité dans le temple du Seigneur. Ne pas le faire, c'est désobéir et commettre un péché d'omission, à moins que tous les efforts appropriés n'aient été faits.

 

Une fois l'alliance du mariage contractée, il est concevable qu'un homme puisse ne jamais se rendre coupable de violence ou d'infidélité et cependant perdre les plus grandes bénédictions possibles parce qu'il échoue dans son alliance du mariage. Il doit s'efforcer d'être un mari et un père parfaits, et faire positivement tout ce qui est possible pour que les relations familiales deviennent ce que le Seigneur voudrait qu'elles soient. La même chose est exigée de la femme.

 

Pour pousser plus loin encore la responsabilité, le commandement de multiplier, de remplir la terre et de l'assujettir vient aussi du Seigneur. Refuser ou s'abstenir d'engendrer des enfants est une faute d'omission. Bien entendu, le simple fait de mettre des enfants au monde ne nous acquitte pas de l'obligation. Les parents n'ont pas non plus rempli toutes leurs responsabilités quand ils nourrissent, habillent, instruisent et donnent des distractions à leurs enfants. La grande responsabilité des parents n'est remplie que quand père et mère font tout ce qui est en leur pouvoir pour amener leurs enfants à prier et à marcher en droiture devant le Seigneur, donnant le bon exemple et un enseignement verbal positif. La vie familiale quotidienne, si elle est bien orientée et bien réglée, complétée par la prière familiale deux fois par jour à genoux, l'enseignement au foyer et la soirée familiale, transformeront certainement les enfants en fils et en filles inébranlables de Dieu, éligibles pour l'exaltation et la vie éternelle. Tout égoïsme de la part des parents qui priverait les enfants de cette formation serait un péché d'omission et ils devraient en répondre devant le grand Juge quand viendra le moment du jugement.

 

Participer à l’œuvre missionnaire et avertir nos voisins de la divinité de l'Evangile est un commandement que le Seigneur a réitéré:

 

«... il convient que chaque homme qui a été averti mette son prochain en garde» (D&A 88:81).

 

Plus récemment, le prophète vivant a lancé le mot d'ordre «Chaque membre un missionnaire.» Jouir passivement de tous les avantages de l'Evangile et de l'Eglise et ne pas les faire connaître aux autres enfants de Dieu constitue un grave péché d'omission.

 

De même, ne pas jeûner est un péché. Au chapitre 58 d'Esaïe, le Seigneur fait de grandes promesses à ceux qui jeûnent et aident les nécessiteux. Il promet que ceux qui le font seront exempts des frustrations, de l'esclavage et auront la bénédiction de la paix. L'inspiration et l'orientation spirituelle accompagneront ceux qui sont justes et proches de notre Père céleste. Ne pas accomplir cet acte de justice qu'est le jeûne, ce serait nous priver de ces bénédictions.

 

Pensez aux dix commandements. Il y en a qui sont négatifs, d'autres positifs. Ceci est significatif. Il ne suffit pas de s'abstenir de faire d'autres dieux de pierre, de bois ou d'or, mais on doit aimer et servir activement le vrai Dieu vivant de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces et de tout son esprit.

 

Tout interdit implique aussi une obligation. Il ne suffit pas de ne pas adorer les créations faites par l'homme, mais il incombe à l'homme de se prosterner humblement devant notre Père céleste et de le servir. Il ne suffit pas de ne pas jurer et de ne pas blasphémer le nom de la Divinité et de ne pas avoir à son égard de pensées irrespectueuses, l'homme doit aussi invoquer souvent son nom, avec respect et adoration, dans des prières personnelles, familiales et publiques. Nous devons souvent parler de lui et de son plan. Nous devons lire ce qui le concerne, lui et ses œuvres.

 

Il ne suffit pas de ne pas tuer ou de ne pas commettre de meurtre, nous devons protéger aussi les autres de tels crimes. Non seulement le suicide est un crime, mais on est obligé de protéger, de sauver et de prolonger sa propre vie. Non seulement nous n'ôterons pas la vie, mais nous avons l'obligation de donner la vie, tant en engendrant des enfants dans la mortalité qu'en conduisant les gens vers la vie éternelle en enseignant, en faisant du prosélytisme et en les influençant fortement dans ce sens.

 

Il n'est pas suffisant de s'abstenir de faire du mal aux parents. Nous devons les honorer. Il ne suffit pas non plus de s'abstenir de l'adultère. On doit être positif, garder les mains propres et le cœur pur et avoir des pensées au-dessus de tout reproche. Non seulement nous ne devons pas voler, mais nous devons protéger les biens des autres. Nous employons des policiers, nous collaborons avec eux et avec les juges; nous contribuons à créer un monde où le vice n'est pas profitable, où il n'est pas confortable et où il est décevant. Non seulement nous ne devons jamais porter de faux témoignage contre nos voisins, mais les Ecritures disent que nous devons aimer nos semblables, les servir, dire du bien d'eux et les édifier.

 

Pour ce qui est de la convoitise, le Seigneur a clairement dit que non seulement nous ne devons pas convoiter quelque chose qui appartient à quelqu'un d'autre, mais nous devons partager avec plaisir nos propres biens. Notre œuvre d'entraide, nos dons de jeûne, notre programme de dîme, notre œuvre missionnaire, toutes ces activités comportent cet élément de partage des profits avec ceux qui ont moins de chance.

 

Les excuses sont hors de propos

 

Nombreuses et variées sont les excuses en faveur des péchés d'omission, mais elles sont toutes hors de propos. L'une d'elles est le refus de s'impliquer. Dans un incident maintenant célèbre qui s'est produit il y a quelques années, beaucoup de gens à New York ont été témoins de l'assassinat d'une jeune femme qui criait à l'aide, mais personne ne fit le moindre effort pour l'aider ou même pour alerter la police. De même, beaucoup de gens passent devant le lieu d'un accident sans essayer de savoir s'ils peuvent soulager les souffrances des blessés ou avertir la police.

 

Dans la Parabole du bon Samaritain, le prêtre et le lévite étaient de vils pécheurs. Ils trouvèrent une personne dans une grande détresse, ayant besoin de l'aide qu'ils auraient pu lui donner, mais ils traversèrent la rue et ne voulurent pas s'en mêler. S'il était mort, ils auraient endossé une part de la responsabilité. Ses souffrances supplémentaires dues au fait qu'ils étaient passés à côté de lui et l'avaient laissé sans secours leur seraient aussi imputées.

 

Pilate tenta de se laver les mains pour se dégager de la responsabilité de défendre le Christ, ou à moins, d'assurer que justice soit faite. Il dit à la foule agitée qui hurlait: «Je ne trouve rien de coupable en cet homme.» Cependant il fit flageller le Maître et permit aux soldats de blesser le Seigneur en lui mettant la couronne d'épines, de se moquer de lui, de lui mettre un manteau de pourpre, de le frapper et de le narguer. A quoi bon l'eau dans le bassin? Comment Pilate pouvait-il se purifier de la responsabilité de la crucifixion en se lavant publiquement les mains ou en annonçant:

 

«Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde» (Matt. 27:24).

 

De même, les membres de l'Eglise dont l'attitude est de laisser les choses aux autres auront de grands comptes à rendre. Il y en a beaucoup qui disent: «Ma femme fait le travail de l'Eglise!» D'autres disent: «Je ne suis pas du genre religieux», comme s'il ne fallait pas que la plupart des gens fassent un effort pour servir et faire leur devoir. Mais Dieu nous a donné des talents et du temps, des capacités latentes et des occasions de les utiliser et de les développer à son service. Il attend par conséquent beaucoup de nous qui sommes ses enfants privilégiés. La Parabole des talents est un résumé brillant des nombreux passages scripturaux soulignant les promesses qui attendent les diligents et les châtiments qui attendent les paresseux (voir Matt. 25:14-30). Ceci nous montre que ceux qui refusent de mettre leurs talents au service de la cause de Dieu peuvent s'attendre à ce que leur potentiel leur soit enlevé et donné à quelqu'un de plus digne. Comme le figuier stérile (voir Matt. 21:18-20), leur vie stérile sera maudite. C'est sur eux que s'abattra au jour du jugement l'équivalent de ces paroles dévastatrices:

 

«... serviteur méchant et paresseux... il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers... ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents... et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents» (Matt. 25:26-29,30).

 

Le repentir s’impose

 

Oui, les péchés d'omission ont beaucoup en commun avec le péché de commission. Comme nous l'avons vu, un trait commun est leur capacité de damner le pécheur. Un point tout aussi vrai mais plus encourageant est que, comme celui qui fait mal, le serviteur paresseux, ou qui n'est pas à la hauteur, peut se repentir, transformer l'apathie en diligence et recevoir le pardon de Dieu. Et s'il veut le faire sans remettre à plus tard, la grande récompense éternelle du Seigneur l'attend:

 

«C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup: entre dans la joie de ton maître» (Matt. 25:21).

 


 


[1] Charles Steizle, Utah Labor News, 12 décembre 1937.

 

 

 

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