CHAPITRE 11 : LA MISSION DU SAINT-ESPRIT
Lorsque le 15 mai 1829, Jean-Baptiste conféra la Prêtrise d'Aaron à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery, il leur dit que la Prêtrise d'Aaron n'avait pas
le pouvoir d'imposer les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que ce
pouvoir leur serait conféré ultérieurement. Il déclara, en outre, qu'il
agissait sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, qui détenaient les
clefs (le pouvoir et l'autorité) de la Prêtrise de Melchisédek, prêtrise
qui, dit-il, leur serait conférée en temps voulu (voir Joseph Smith 2
:70-72).
En accomplissement de la promesse de Jean-Baptiste, et peu de temps après
la première ordination, Pierre, Jacques et Jean, les anciens apôtres du
Seigneur Jésus-Christ, conférèrent la Prêtrise de Melchisédek à Joseph
Smith et Oliver Cowdery dans un endroit désert près de Fayette, comté de
Seneca, État de New York. Entre autres choses, cette prêtrise supérieure
leur donnait le pouvoir promis d«imposer les mains pour le don du
Saint-Esprit». C'est de ceci que nous allons parler maintenant.
L'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit
À notre connaissance, aucune Église ici-bas n'enseignait ni ne pratiquait
le principe de « l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit» à
l'époque où Jean-Baptiste apprit à Joseph Smith et à Oliver Cowdery que la
Prêtrise d'Aaron ne détenait pas ce pouvoir. Non seulement Jean-Baptiste
fit nettement ressortir que c'était là un principe de l'Évangile, mais,
dans des révélations ultérieures au prophète Joseph Smith, le Seigneur lui
aussi confirma la véracité de cette affirmation.
En décembre 1830, le Seigneur dit au prophète Joseph Smith :
Mais maintenant, je te donne le commandement de baptiser d'eau, et ils
recevront le Saint-Esprit par l'imposition des mains, comme le faisaient
les apôtres autrefois (D.&A. 35 :6).
Le Seigneur donna, en mars 1831, une directive semblable, par
l'intermédiaire de Joseph Smith, à un certain nombre d'anciens de l'Église
:
C'est pourquoi je vous donne le commandement d'aller parmi ce peuple et de
lui dire, comme à mon apôtre de jadis qui s'appelait Pierre :
Croyez au nom du Seigneur Jésus qui était sur la terre et doit venir, le
commencement et la fin.
Repentez-vous et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ, selon le saint
commandement, pour la rémission des péchés.
Quiconque fait cela recevra le don du Saint-Esprit par l'imposition des
mains des anciens de l'Église (D.&A. 49 :11-14).
Dès le moment où l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours
fut organisée, la qualité de membre s'est acquise par le baptême par
immersion pour la rémission des péchés et par l'imposition des mains pour
le don du Saint-Esprit. Dans la révélation que nous avons citée en dernier
lieu, le Seigneur, par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, donnait
aux anciens de l'Église le commandement d'aller prêcher au peuple comme
Pierre l'avait fait jadis. Examinons les saintes Écritures pour voir ce
que Pierre commandait au peuple de faire.
Le jour de la Pentecôte, quand il y eut une effusion de l'Esprit du
Seigneur, ceux qui entendirent la prédiction de Pierre :
eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres
apôtres : Hommes frères, que ferons-nous?
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom
de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du
Saint-Esprit.
Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui
sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les
appellera (Actes 2 :37 :39).
En quoi ce commandement de Pierre diffère-t-il de celui donné à Joseph
Smith et à Oliver Cowdery par Jean-Baptiste et plus tard par Pierre,
Jacques et Jean, ainsi que dans la révélation du Seigneur aux anciens de
l'Église par le canal du prophète Joseph Smith?
Dans ce compte rendu biblique du sermon de Pierre, la seule chose qui
manque c'est l'affirmation que c'est par l'imposition des mains qu'ils
recevront le don du Saint-Esprit. Cette omission s'est certainement
glissée dans le texte par inadvertance ou peut-être parce que le compte
rendu de l'événement est très bref, car les Écritures affirment nettement
que Pierre entendait que le Saint-Esprit se conférait par l'imposition des
mains. Nous le constatons lorsque Pierre participe à l'ordonnance de
l'imposition des mains pour conférer le Saint-Esprit dans le cas des
personnes baptisées par Philippe à Samarie :
Philippe, étant descendu dans une ville de la Samarie, y prêcha le Christ.
Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe,
lorsqu'elles apprirent et virent les miracles qu'il faisait.
Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de
grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.
Et il y eut une grande joie dans cette ville.
Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant
pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l'étonnement
du peuple de la Samarie.
Tous depuis le plus petit jusqu'au plus grand, l'écoutaient attentivement,
et disaient : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s'appelle la
grande.
Ils l'écoutaient attentivement, parce qu'il les avait longtemps étonnés
par ses actes de magie.
Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne
nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ, hommes et femmes se
firent baptiser. Simon lui-même crut, et après avoir été baptisé, il ne
quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les
grands prodiges qui s'opéraient.
Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait
reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean.
Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils
reçussent le Saint-Esprit.
Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; ils avaient seulement été
baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le
Saint-Esprit.
Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l'imposition des
mains des apôtres, il leur offrit de l'argent, en disant : Accordez-moi
aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le
Saint-Esprit.
Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru
que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent! (Actes 8 :5-20.)
Pourrait-on exprimer cette vérité plus clairement? Comment les Samaritains
reçurent-ils la parole de Dieu? En étant instruits et baptisés! Pourquoi
Pierre et Jean furent-ils envoyés? Parce que le peuple n'avait pas encore
reçu le Saint-Esprit : Il avait seulement été baptisé au nom du Seigneur
Jésus! Pourquoi Philippe ne lui conféra-t-il pas le Saint-Esprit? Sans
doute parce qu'il ne pouvait exercer que les fonctions de la Prêtrise
d'Aaron, tout comme Jean-Baptiste, qui expliqua à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery que la Prêtrise d'Aaron «n'avait pas le pouvoir d'imposer les
mains pour le don du Saint-Esprit».
Si les hommes pouvaient s'attribuer cette dignité, Simon ne leur aurait
pas offert de l'argent pour acheter ce pouvoir quand il vit que le
Saint-Esprit était conféré par l'imposition des mains des apôtres.
Pourquoi les Églises chrétiennes d'aujourd'hui ont-elles délaissé ce
glorieux principe? Parce qu'elles n'ont pas compris les Écritures et que,
privées de la révélation et de la prêtrise de Dieu, elles doivent s'en
remettre à leur interprétation personnelle des Écritures pour se diriger.
Une Écriture mal comprise
L'Écriture qui a probablement jeté le plus de confusion sur ce point c'est
cette affirmation de Jésus à Nicodème :
Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.
Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais
pas d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né
de l'Ésprit (Jean 3 :7, 8).
On a interprété ceci en disant que le souffle du Saint-Esprit va et vient
à son gré, sans notre intervention, sans aucune cérémonie telle que
l'imposition des mains. Rien ne justifie cette interprétation, vu les
nombreux passages d'Écriture déjà cités, qui disent le contraire. Ce qui
est vrai, c'est que nous ne pouvons voir l'Esprit aller ou venir, pas plus
que nous ne pouvons voir le vent, même si nous pouvons l'entendre et le
sentir. Mais lorsque le Saint-Esprit nous est conféré par l'imposition des
mains par quelqu'un qui en a l'autorité, même s'il est invisible à nos
yeux mortels, nous pouvons discerner son action sur la vie et la conduite
de celui qui le reçoit dignement.
Jean-Baptiste savait que le don du Saint-Esprit ne peut être reçu qu'à
l'intervention de quelqu'un chargé de le conférer :
Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas
digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.
Moi, je vous ai baptisés d'eau ; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit
(Marc 1 :7-8).
Si le Saint-Esprit devait descendre à volonté sur les hommes, quel besoin
y avait-il que Jésus vînt après Jean pour baptiser du Saint-Esprit?
Les Éphésiens reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains
Paul savait que le Saint-Esprit se confère par l'imposition des mains :
Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes
provinces de l'Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples,
il leur dit :
Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru? Ils lui répondirent :
Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit.
Il dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés? Et ils répondirent :
Du baptême de Jean.
Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple
de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus.
Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et
ils parlaient en langues et prophétisaient (Actes 19 :1-6).
Ceci montre que Pierre et Jean à Samarie et Paul à Éphèse s'accordaient
parfaitement à dire que le Saint-Esprit doit être conféré par l'imposition
des mains. Paul mit encore davantage l'accent sur cette ordonnance :
C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce
qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux
oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de
l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement
éternel (Héb. 6 :1, 2).
Nous verrons que ce fondement est entièrement en accord avec l'Évangile
rétabli en ces derniers jours et enseigné par les apôtres de jadis.
Comment donc peut-il y avoir un doute? Les apôtres avaient reçu cet
enseignement du Seigneur lui-même, et il ne pouvait y avoir de malentendu.
Le Seigneur en renvoya certains sur la terre dans notre dispensation pour
établir à nouveau les mêmes principes, le même fondement et le même
Évangile de Jésus-Christ en ces derniers jours, par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith. Comment est-il dès lors possible d'omettre une
partie si importante du fondement de l'Évangile du Christ et en même temps
de prétendre à juste titre posséder son Évangile? Qu'arriverait-il à un
bâtiment si l'on omettait un côté des fondations? Les apôtres comprenaient
parfaitement que des gens viendraient parmi le peuple enseigner leurs
propres idées et changer les doctrines qu'ils avaient enseignées. Le
peuple fut mis en garde contre ces faux instructeurs :
Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a
point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.
Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez
pas dans votre maison et ne lui dites pas : Salut! (2 Jean 9-10).
Personnalité et mission du Saint-Esprit
Après avoir étudié le principe de l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, il nous paraît indiqué d'étudier les dons et les fonctions
du Saint-Esprit. Jésus a enseigné à ses disciples :
Si vous m'aimez, gardez mes commandements.
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin
qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit
point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il
demeure avec vous et il sera en vous ...
Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous
enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit
(Jean 14 :15-17, 26). Cependant je vous dis la vérité : il vous est
avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur
ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai ...
J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les
porter maintenant.
Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans
toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce
qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous
l'annoncera (Jean 16 :7, 12-14).
Ces affirmations du Sauveur nous apprennent quelques vérités fondamentales
:
1. Que son Père, le Saint-Esprit et lui sont trois personnages distincts
et que cette unité que les Écritures leur attribuent n'est qu'une unité de
but et de volonté, sinon pourquoi Jésus prierait-il son Père et
promettrait-il que son Père va envoyer un autre Consolateur? Il ne peut y
en avoir un autre que s'il y en a déjà un. Jésus est ce premier
Consolateur et, assurément, il ne se prierait pas lui-même de s'envoyer
lui-même comme «un autre Consolateur».
2. Que le Saint-Esprit est un être masculin. Remarquez combien de fois
Jésus désigne le Saint-Esprit par le pronom «il» dans les citations
ci-dessus. C'est un personnage d'esprit, masculin, tout comme Jésus avant
de naître de la Vierge Marie. Voyez cette affirmation de Jésus lui-même :
Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l’œuvre que tu m'a donnée à
faire.
Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que
j'avais auprès de toi avant que le monde fût (Jean 17 :4, 5).
«Avant que le monde fût», Jésus était avec le Père et partageait sa
gloire. Mais il était un personnage d'esprit jusqu'au moment où il vint au
monde. C'est pendant que Jésus avait son corps d'esprit qu'il créa cette
terre sous la direction de son Père (voir Jean 1 : 1-4). De même, le
Saint-Esprit avec son corps d'esprit a une responsabilité en tant que
troisième membre de la Divinité ; cette responsabilité est de jouer le
rôle de Consolateur. Jésus n'explique pas pourquoi le Saint-Esprit et
lui-même ne peuvent rester sur terre et exercer leur ministère ensemble ;
néanmoins il y a un fait qu'il explique clairement :
«. . . il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais
pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ... » (Jean 16 :7).
Quand l'Esprit du Seigneur révéla à Néphi, prophète du Livre de Mormon, le
songe que son père avait fait, Néphi lui en demanda l'interprétation :
Et quand j'eus vu l'arbre, je dis à l'Esprit : je vois que tu m'as montré
l'arbre qui est plus précieux que toute chose.
Et il me dit : Que désires-tu?
Et je lui dis : En connaître l'interprétation - car je lui parlai comme un
homme parle ; car je voyais qu'il avait la forme d'un homme ; néanmoins,
je savais que c'était l'Esprit du Seigneur ; et il me parla comme un homme
parle à un autre (1 Néphi 11 :9-11).
3. Que le don du Saint-Esprit n'est pas donné au monde en général, mais
seulement à ceux à qui ce don a été conféré par l'imposition des mains de
ceux qui en ont reçu l'autorité par ordination (voir «Ministère limité du
Saint-Esprit» dans ce chapitre).
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin
qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit
point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il
sera en vous (Jean 14 :16, 17).
4. Que le fait de recevoir le Saint-Esprit nous met à même de comprendre
les vérités de l'Esprit :
J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les
porter maintenant.
Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans
toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce
qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
Il me glorifiera parce qu'il prendra de ce qui est à moi et vous
l'annoncera (Jean 16 :12-14).
Comment s'exerce le ministère du Saint-Esprit
Puisque le Saint-Esprit est un personnage d'esprit ayant la forme d'un
homme (voir 1 Néphi 11 : 11) et est par conséquent limité par sa personne
à un espace réduit, on pose souvent la question : Comment peut-il être le
Consolateur de tous ceux qui ont reçu l'imposition des mains pour le don
du Saint-Esprit, dispersés comme ils le sont parmi toutes les nations?
Voici une illustration qui peut aider à expliquer comment cela est
possible : le soleil est à des millions de kilomètres de la terre ; c'est
un corps aux dimensions déterminées, et pourtant, quand, le matin, ses
rayons entrent à flots par nos fenêtres, nous disons : «Le soleil est dans
notre chambre. » Une personne se trouvant à des milliers de kilomètres de
nous pourrait dire la même chose. Pourtant il est évident que personne n'a
raison, car le soleil reste à des millions de kilomètres. Seule
l'influence qu'il irradie se fait sentir dans notre chambre.
Il ne semble pas logique de croire que ce que Dieu a créé, si merveilleux
que cela soit, puisse égaler la puissance ou l'influence du Créateur
lui-même. Pourquoi, dès lors serait-il déraisonnable ou difficile de
comprendre qu'une puissance, une influence et même des informations
spirituelles comme celles que -selon la promesse de Jésus - nous devons
recevoir du Saint-Esprit, ou Consolateur, puissent émaner de celui-ci et
être reçues par nous même si en personne, il est très éloigné de nous? La
radio et la télévision de notre époque doivent nous aider à comprendre ce
phénomène. La voix et l'image d'une personne peuvent faire le tour du
globe en une fraction de seconde grâce au pouvoir que Dieu a créé. Quelles
ne peuvent donc pas être les possibilités d'action ou de ministère du
Saint-Esprit, cet agent utilisé par Dieu pour communiquer avec ceux qui
«ne sont pas du monde», mais à qui la promesse du Saint-Esprit est faite
par quelqu'un ayant l'autorité de Dieu?
Mission du Saint-Esprit
... il vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que j'ai
dit (Jean 14 :26). il rendra témoignage de moi (Jean 15 :26). il vous
conduira dans toute la vérité . . . il vous annoncera les choses à venir.
il prendra ce qui est à moi et il vous l'annoncera (Jean 16 :13, 14). il
convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le
jugement (Jean 16 :8). Car le Saint-Esprit vous enseignera à l'heure même
ce qu'il faudra dire (Luc 12 :12). Mais vous recevrez une puissance, le
Saint-Esprit survenant sur vous ... (Actes 1 :8). L'Esprit sonde tout,
même les profondeurs de Dieu (l Cor. 2 : 10). de même, personne ne connaît
les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu (1 Cor. 2 : 11). L'Esprit
lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu
(Rom. 8 :16). Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix,
la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la
tempérance (Gal. 5 :22). Voici les miracles qui accompagneront ceux qui
auront cru : En mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront de
nouvelles langues Ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque
breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains
aux malades, et les malades seront guéris (Marc 16 :17, 18). Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit ;... Or, à chacun la manifestation
de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée
par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de
connaissance, selon le même Esprit ; À un autre, la foi, par le même
Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ; À un
autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un
autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues
; à un autre, l'interprétation des langues.
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun
en particulier comme il veut (1 Cor. 12 :4, 7-11).
Tous ces dons, toutes ces manifestations du ministère de l'Esprit se
retrouvent dans la vraie Église, et les membres fidèles de l'Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en ont largement bénéficié
depuis l'organisation de celle-ci le 6 avril 1830.
Ministère limité du Saint-Esprit
Si nous considérons les révélations faites par le Seigneur à Joseph Smith
et à Oliver Cowdery en notre dispensation, ainsi que les textes des
Écritures, il est manifeste que le don du Saint-Esprit ne se confère que
par l'imposition des mains de ceux qui en ont l'autorité de Dieu. Il faut
cependant bien comprendre que le Saint-Esprit est le moyen par lequel Dieu
et son Fils, Jésus-Christ, communiquent avec les hommes sur la terre, à
moins que le message soit assez important pour justifier l'envoi de
messagers célestes ou une apparition personnelle, comme ce fut plusieurs
fois le cas pour Joseph Smith. D'où la promesse de Moroni, selon laquelle
tous ceux qui recevraient le Livre de Mormon devraient demander à Dieu, le
Père éternel, au nom du Christ, de leur en manifester la véracité et s'ils
le demandaient d'un cœur sincère, ayant foi au Christ, il le leur
manifesterait par le pouvoir du Saint-Esprit (voir Moroni 10 :4). Ainsi le
Saint-Esprit leur éclaire l'esprit et les rend capables de reconnaître la
vérité quand ils ont foi au Christ et cherchent sincèrement, de manière
qu'ils puissent accepter la vérité et y obéir. Cependant il n'est
nullement promis que le Saint-Esprit restera en qualité de consolateur et
de compagnon même avec ceux-là, sauf s'ils acceptent la vérité et
obéissent à ses exigences.
Dans son Sermon sur la Montagne, Jésus a dit :
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés
(Matt. 5 :6).
Jésus le dit encore plus clairement lorsqu'il visita les Néphites sur le
continent américain :
Et bénis sont tous ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront
remplis du Saint-Esprit (3 Né. 12 :6).
Pour accomplir ces promesses, quand ses serviteurs sont envoyés prêcher la
vérité, le Saint-Esprit permet aux hommes et aux femmes de reconnaître la
vérité de ces enseignements et les amène à les accepter s'ils ont dans le
cœur cette soif de justice. C'est ainsi que, le jour de la Pentecôte,
quand la multitude entendit Pierre prêcher le Christ et le Christ
crucifié, c'est le Saint-Esprit qui fit qu'ils « eurent le cœur vivement
touché » et dirent à Pierre et aux autres apôtres : «Hommes, frères, que
ferons-nous?» (Actes 2 :37).
Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom
de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du
Saint-Esprit (Actes 2 :38).
C'est pourquoi tout en ayant reçu le Saint-Esprit qui devait les
convaincre de la vérité prêchée par Pierre, ils n'avaient pas reçu le
Saint-Esprit comme un don. Pierre offrait le Saint-Esprit à ceux qui
croyaient et «en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ
trois mille âmes» qui furent baptisées ce jour-là (voir Actes 2 :41).
L'apôtre Paul a dit :
Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment
croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en
entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche?
Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? ...
Ainsi la foi vient de ce qu'on entend ; et ce qu'on entend vient de la
parole du Christ (Rom. 10 : 14, 15, 17).
Qu'est-ce qui fait que les hommes ont la foi quand ils recherchent la
justice et quand ils entendent la parole de Dieu de la bouche de ceux qui
leur sont envoyés? Ce sont les impulsions du Saint-Esprit. Chaque
missionnaire dans l'Église sait comment il prie pour que le Saint-Esprit
repose sur ceux auxquels il prêche la parole de Dieu au cours de son
oeuvre missionnaire, afin qu'ils aient la foi nécessaire pour croire et se
repentir de leurs péchés, pour qu'ils soient baptisés pour la rémission de
leurs péchés et reçoivent le don du Saint-Esprit.
En étudiant le baptême, nous avons parlé du cas de Corneille, le premier
des Gentils qui fut admis par le baptême dans le troupeau du Christ.
C'était un homme juste qui «donnait beaucoup d'aumônes aux pauvres, et
priait Dieu sans cesse» de sorte qu'un ange de Dieu vint à lui et l'envoya
à Pierre, un serviteur de Dieu, qui lui dirait ce qu'il devait faire. Le
Seigneur dut préparer Pierre à lui administrer les ordonnances de
l'Évangile en lui montrant en vision toutes sortes de quadrupèdes, de
bêtes sauvages, de reptiles et d'oiseaux qu'on lui descendait du ciel dans
une nappe. Puis Pierre reçut l'ordre de tuer et de manger, à quoi il
répondit : «Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni
d'impur». Et la voix dit : «Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas
comme souillé» (voir Actes 10 : 14, 15). Cette vision fut donnée trois
fois à Pierre. Lorsque Pierre rencontra Corneille et qu'ils se furent
raconté ce qui leur était respectivement arrivé, alors Pierre, ouvrant la
bouche, dit : En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de
personnes :
Mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui
est agréable….
Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint-Esprit descendit sur
tous ceux qui écoutaient la parole.
Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de
ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens.
Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu.
Alors Pierre dit : Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le
Saint-Esprit aussi bien que nous?
Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom du Seigneur ... (Actes, 10 :
34, 44-48).
À la lecture de ce passage, il apparaît avec évidence que ce qui
impressionna Pierre le plus, ce n'est pas le fait que Corneille eût vu un
ange, ou qu'il fût digne d'être baptisé, mais bien que le Seigneur eût
permis au Saint-Esprit de reposer sur lui. C'est ceci qui convainquit
Pierre qu'il ne devait pas appeler impur ou souillé ce que Dieu avait
purifié. Pour une mission de cette importance, il nous paraît amplement
justifié que Dieu ait envoyé le Saint-Esprit comme messager pour
convaincre Pierre de ce que Corneille et les siens étaient dignes d'être
baptisés.
L'Esprit de Dieu ou l'Esprit du Christ
Nous avons étudié la mission et les interventions de cette troisième
personne de la Divinité qu'est le Saint-Esprit. Nous avons souligné que
les hommes ne peuvent recevoir le don du Saint-Esprit que s'ils obéissent
aux commandements du Seigneur et s'ils reçoivent l'imposition des mains de
ceux qui ont l'autorité d'administrer les ordonnances de l'Évangile. Jésus
a nettement montré que le monde ne peut recevoir le Saint-Esprit qu'il
présente comme «I'Esprit de vérité» :
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin
qu'il demeure éternellement avec vous,
L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit
point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il
demeure avec vous, et il sera en vous (Jean 14 :16, 17).
Nous avons également envisagé des interventions limitées du Saint-Esprit ;
elles paraissent s'adresser uniquement à ceux qui recherchent la justice
et là où le Seigneur a quelque message particulier à communiquer.
Cependant, dans ces cas, le Saint-Esprit ne se présente pas comme un don
permanent pour l'individu comme c'est le cas pour celui qui reçoit le don
du Saint-Esprit par l'imposition des mains.
On peut alors se poser la question : le Seigneur n'a-t-il rien prévu pour
inspirer et diriger ceux qui n'ont pas le droit de recevoir le don du
Saint-Esprit? Nous répondons : Oui, le Seigneur a prévu quelque chose.
Voici comment l'apôtre Jean l'exprime :
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a
été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des
hommes.
La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.
Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean.
Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin
que tous crussent par lui.
Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la
lumière.
Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde,
éclaire tout homme ...
Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme
la gloire du Fils unique venu du Père (Jean 1 : 1-9, 14).
Il est donc évident que c'est Jésus-Christ qui a créé toutes choses et que
c'est lui «la véritable Lumière qui éclaire tout homme venant dans le
monde». Donc, il n'y a pas un enfant de notre Père céleste qui naisse dans
les ténèbres spirituelles. C'est ce que l'apôtre Paul devait avoir à
l'esprit lorsqu'il dit :
Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant
Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés.
Quand les païens, qui n'ont point la loi, font naturellement ce que
prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point de loi, une loi pour
eux-mêmes ;
Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur
conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se
défendant tour à tour (Romains 2 :13-15).
On verra que même là où la loi n'est pas donnée et comprise, par cette
lumière «qui éclaire tout homme venant dans le monde», tous les hommes ont
«la loi écrite dans leur cœur» et leur conscience rend témoignage du bien
et du mal.
C'est de cet esprit que devait parler le prophète Joël quand il disait :
Après cela je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos
filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes
gens des visions. Même sur les serviteurs et les servantes, dans ces
jours-là je répandrai mon esprit.
Je ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du
feu et des colonnes de fumée ;
Le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant l'arrivée du
jour de l'Éternel, de ce jour grand et terrible (Joël 2 : 28- 31).
Dans une révélation donnée le 22 septembre 1832 au prophète Joseph Smith à
Kirtland, Ohio, le Seigneur parla de cet esprit en ces termes :
Car vous vivrez par toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Car la parole du Seigneur est la vérité, ce qui est vérité est lumière, et
ce qui est lumière est Esprit, à savoir l'Esprit de Jésus-Christ.
Et l'Esprit donne la lumière à tout homme qui vient au monde ; et l'Esprit
éclaire, pendant sa vie terrestre, tout homme qui écoute sa voix (D.&A. 84
:44-46).
Trois mois après que fut donnée la révélation ci-dessus, le Seigneur
apporta de nouveaux éclaircissements sur cette même question dans une
révélation à Joseph Smith :
Lui qui est monté là-haut, de même qu'il est descendu au-dessous de tout,
en ce qu'il a tout embrassé, afin d'être en tout et au travers de tout, la
lumière de la vérité. Laquelle vérité luit. C'est là la lumière du Christ.
De même qu'il est dans le soleil, et la lumière du soleil, et le pouvoir
par lequel il a été fait.
Il est aussi dans la lune, et est la lumière de la lune, et le pouvoir par
lequel elle a été faite ;
Et aussi la lumière des étoiles et le pouvoir par lequel elles ont été
faites ;
Et la terre aussi et son pouvoir, à savoir la terre sur laquelle vous vous
tenez.
Et la lumière qui luit, qui vous donne la lumière, vient par
l'intermédiaire de celui qui illumine vos yeux, qui est cette même lumière
qui vivifie votre intelligence ;
Laquelle lumière sort de la présence de Dieu pour remplir l'immensité de
l'espace. La lumière qui est en tout, qui donne la vie à tout, qui est la
loi par laquelle tout est gouverné, à savoir le pouvoir de Dieu qui est
assis sur son trône, qui est dans le sein de l'éternité, qui est au milieu
de tout (D.&A. 88 :6-13).
En présentant les enseignements de son père, Mormon, le prophète Moroni
dit :
Car voici, l'Esprit du Christ est donné à tout homme, afin qu'il puisse
reconnaître le bien du mal ; c'est pourquoi je vous montre la manière de
juger : Tout ce qui invite à faire le bien et à persuader de croire au
Christ est envoyé par le pouvoir et le don du Christ ; c'est pourquoi,
vous pouvez savoir avec une connaissance parfaite que c'est de Dieu
(Moroni 7 :16).
Dans un sermon prononcé le 16 mars 1902, au Tabernacle de Salt Lake City,
le président Joseph F. Smith, sixième président de l'Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a parlé en ces termes des
interventions de l'Esprit de Dieu ou de l'Esprit du Christ, de la
différence qui existe entre eux et de l'action ou de la mission du
Saint-Esprit :
C'est par la puissance de Dieu que tout ce qui est fait a été fait. C'est
par la puissance du Christ que tout ce qui est régi et maintenu en place
dans l'univers est régi et maintenu en place. C'est la puissance qui
rayonne de la présence du Fils de Dieu à travers les oeuvres de sa main,
qui donne la lumière, l'énergie, la compréhension, la connaissance et un
certain degré d'intelligence à tous les enfants des hommes, strictement en
conformité avec les paroles du Livre de Job : «Il y a un esprit dans
l'homme et l'inspiration du Tout-Puissant lui donne l'intelligence. Selon
la version du roi Jacques. Segond dit : Mais en réalité, dans l'homme,
c'est l'esprit, le souffle du Tout-Puissant, qui donne l'intelligence» Job
32 :8 (NA.T.). C'est cette inspiration venant de Dieu et rayonnant dans
toutes ses créations qui éclaire les enfants des hommes ; et ce n'est ni
plus ni moins que l'Esprit du Christ qui éclaire l'esprit, vivifie
l'intelligence et incite les enfants des hommes à faire ce qui est bien et
à fuir ce qui est mal ; qui vivifie la conscience de l'homme et lui donne
l'intelligence pour juger entre le bien et le mal, entre la lumière et les
ténèbres.
Mais le Saint-Esprit, qui rend témoignage du Père et du Fils, montre les
choses du Père aux hommes, qui rend témoignage de Jésus-Christ, et du Dieu
éternel, le Père de Jésus-Christ, et qui témoigne de la vérité - cet
Esprit, cette Intelligence, n'est donné aux hommes que quand ils se
repentent de leurs péchés et deviennent dignes devant le Seigneur. Alors
ils reçoivent le don du Saint-Esprit par l'imposition des mains de ceux
qui ont reçu de Dieu l'autorité de conférer ses bénédictions sur leur
tête. L'Esprit dont il est question dans ce que je viens de dire est cet
Esprit qui ne cessera de lutter avec les enfants des hommes jusqu'à ce
qu'ils possèdent cette lumière et cette intelligence supérieures. Quand
bien même un homme aurait commis toute espèce de péché et de blasphème,
tant qu'il n'a pas reçu le témoignage du Saint-Esprit, il peut lui être
pardonné s'il se repent de ses péchés, s'humilie devant le Seigneur et
obéit sincèrement aux commandements de Dieu. Ainsi qu'il a été dit : «Tout
homme qui abandonne ses péchés, vient à moi, invoque mon nom, obéit à ma
voix et garde mes commandements verra ma face et saura que je suis. » Il
lui sera pardonné et recevra de cette lumière supérieure ; il conclura une
alliance solennelle avec Dieu, un contrat avec le Tout-Puissant, à
l'intervention du Fils unique, et par là il deviendra fils de Dieu,
héritier de Dieu et co-héritier de Jésus-Christ. Mais alors, s'il pèche
contre la lumière et la connaissance qu'il a reçues, la lumière qui était
en lui se changera en ténèbres, et quelles ténèbres! C'est alors et
seulement alors que cet Esprit du Christ qui éclaire tout homme qui vient
au monde cessera de lutter avec lui et le laissera aller à sa propre
destruction.
On pose souvent la question : Y a-t-il une différence entre l'Esprit du
Seigneur et le Saint-Esprit? Ces termes sont souvent utilisés l'un pour
l'autre. Nous disons souvent l'Esprit de Dieu quand nous voulons dire le
Saint-Esprit, et inversement. Le Saint-Esprit est une personne de la
Divinité et n'est pas ce qui éclaire tout homme qui vient au monde. C'est
l'Esprit de Dieu, rayonnant par l'intermédiaire du Christ dans le monde,
qui éclaire tout homme qui vient au monde et qui lutte avec les enfants
des hommes et continuera à lutter avec eux jusqu'à ce qu'il les amène à
connaître la vérité et à posséder la lumière supérieure et le témoignage
du Saint-Esprit. Mais si, après avoir reçu cette lumière supérieure, il
pèche contre elle, l'Esprit de Dieu cessera de lutter avec lui et le
Saint-Esprit l'abandonnera totalement. Alors il persécutera la vérité ;
alors il cherchera à verser le sang innocent ; alors il ne reculera devant
le crime que dans la mesure où il craindra le châtiment légal qui en est
la conséquence (Joseph F. Smith, Gospel Doctrine, Salt Lake City, Deseret
Book, 1973, pp. 66-68).
Néphi vit l'Esprit de Dieu reposer sur un homme que nous identifions avec
Colomb et l'emmener en Amérique :
Et je regardai, et je vis un homme parmi les Gentils ; il était séparé de
la postérité de mes frères par les grandes eaux ; et je vis l'Esprit de
Dieu descendre sur cet homme et agir en lui ; et il s'en alla sur les
grandes eaux, et se rendit auprès de la postérité de mes frères qui vivait
dans la terre promise (1 Néphi 13 :12).
Colomb n'avait pas reçu l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, mais le moment était venu - Néphi l'avait vu plus de deux
mille ans plus tôt - où l'Amérique, que Dieu avait tenue cachée aux yeux
des autres nations (voir 2 Néphi 1 :8), devait être préparée pour recevoir
le rétablissement de l'Évangile de Jésus-Christ.
Une mission de cette importance paraissait requérir une inspiration
spéciale du Seigneur, puisque Néphi affirme qu'il «vit l'Esprit de Dieu
descendre sur cet homme et agir en lui» (1 Néphi 13 :12). Le président
Joseph F. Smith, que nous avons cité plus haut, dit que les termes Esprit
de Dieu et Saint-Esprit «sont souvent utilisés l'un pour l'autre». Donc,
ce peut être l'Esprit de Dieu ou le Saint-Esprit qui agissait sur Colomb.
Néphi vit encore l'Esprit de Dieu agir de la même manière sur d'autres
personnes :
Et je vis l'Esprit de Dieu agir sur d'autres Gentils ; et ils sortirent de
captivité et s'en allèrent sur les grandes eaux (1 Néphi 13 :13).
Il s'agissait ici, sans aucun doute, des Pères Pèlerins et d'autres qui
furent les premiers à s'établir en Amérique. Ce furent de grands
événements dans le déroulement des plans de Dieu concernant la
dispensation de la plénitude des temps, ou dispensation de l'Évangile des
derniers jours, et cela justifiait pleinement l'envoi de l'Esprit de Dieu
afin d'agir sur l'esprit et le cœur des hommes pour réaliser les buts du
Tout-Puissant. Des choses comme celles-là se sont produites au cours des
siècles pour aider à la réalisation de ses desseins.
Nul doute que les réformateurs et ceux qui nous ont donné la Sainte Bible
n'aient aussi été inspirés en vue de préparer le rétablissement de
l'Évangile. Comme le lecteur le remarquera, la connaissance de tout ceci
ne nous est pas donnée avant tout par la lecture de la Bible, mais par les
révélations du Seigneur en ces derniers jours. Nous utilisons la Bible
pour montrer que ces enseignements sont entièrement en accord avec elle.
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