CHAPITRE 21 : POURQUOI L'HOMME EST-IL ICI?
But de la création de la terre
Quand nous regardons un bâtiment, nous voyons bien qu'il n'a pas été créé
sans raison. Chaque bâtiment a été conçu et édifié pour une raison
précise. De même, quand nous contemplons la terre splendide sur laquelle
nous avons la chance de vivre, nous voyons bien qu'elle n'a pas été créée
sans raison.
Dans le chapitre précédent, nous avons montré que «tous les fils de Dieu
poussaient des cris de joie» (voir Job 38 :7) quand furent posées les
fondations de la terre, parce qu'ils comprenaient que par le plan de
l'Évangile qui était déjà prêt à ce moment-là - ils avaient à portée de
main la possibilité de progresser dès qu'ils auraient l'occasion de venir
sur terre et d'y prendre un corps, et qu'en obéissant à ce plan, ils se
prépareraient à «l'immortalité et à la vie éternelle» (voir Moïse 1 :39).
Après que Dieu lui eût montré les esprits «qui furent organisés avant que
le monde fût», Abraham dit :
Il y en avait un parmi eux qui était semblable à Dieu, et il dit à ceux
qui étaient avec lui : Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas,
nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle
ceux-ci pourront habiter ;
Nous les mettrons ainsi à l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le
Seigneur, leur Dieu, leur commandera ;
Ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ; ceux qui ne
gardent pas leur premier état n'auront point de gloire dans le même
royaume que ceux qui gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur
second état recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à
jamais (Abraham 3 :24-26).
Voici donc le motif de la création de la terre : préparer un lieu où les
esprits engendrés par Dieu pussent demeurer et être mis «ainsi à
l'épreuve, pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera».
Situation de ceux qui n'ont pas gardé leur premier état
Nous avons déjà examiné la situation des esprits qui n'ont «pas gardé leur
premier état», qui furent chassés du ciel avec Satan et qui constituent le
tiers des armées du ciel ; ils ont été chassés avec lui en tant qu'esprits
et se voient donc refuser la bénédiction de prendre un corps de chair et
de sang. Ils n'ont donc «point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état. » Nous ne serons sans doute jamais capables de
comprendre en cette vie ce que cela signifie d'être privé du droit sacré
de recevoir un corps. Lorsque Jésus chassa l'esprit mauvais de l'homme que
nul ne pouvait enchaîner, il lui demanda son nom, et l'esprit répondit
«Légion, car nous sommes plusieurs» (voir Marc 5 :2-9). Lorsqu'ils eurent
reçu l'ordre de quitter le corps du possédé, ils demandèrent
l'autorisation d'entrer dans le corps de pourceaux qui paissaient dans la
prairie, et quand leur requête eut été accordée, «le troupeau se précipita
des pentes escarpées dans la mer» (voir Marc 5 :13). Il est tellement
désirable d'avoir un corps que ces esprits mauvais, qui avaient perdu le
droit d'avoir leur propre corps, étaient même disposés à entrer dans des
corps de pourceaux.
Si nous arrivons à comprendre la portée de cette aventure et la leçon à en
tirer, comment serons-nous assez reconnaissants envers notre Père céleste
de ce qu'il nous a permis de recevoir un corps et de ce qu'il nous a donné
l'assurance qu'après l'avoir déposé dans la tombe nous le reprendrons à la
résurrection grâce à l'expiation de notre Seigneur Jésus-Christ?
Dans une révélation donnée au prophète Joseph Smith, le Seigneur a
enseigné ceci :
Car l'homme est esprit. Les éléments sont éternels, et l'esprit et
l'élément, inséparablement liés, reçoivent une plénitude de joie ;
Et lorsqu'ils sont séparés, l'homme ne peut recevoir de plénitude de joie
(D.&A. 93 :33, 34).
Donc, le premier but de la vie terrestre est d'obtenir un corps, sans
lequel «l'homme ne peut recevoir de plénitude de joie».
Le prophète Léhi connaissait aussi le but de l'existence de l'homme :
Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour avoir de
la joie (2 Néphi 2 :25).
Importance de notre second état
Nous allons maintenant voir combien il est important de garder notre
second état, qui est la vie terrestre. Puisse ce que nous avons appris
concernant le sort des esprits qui n'ont pas conservé leur premier état
nous inspirer le désir et la volonté de garder notre second état, pour que
nous puissions recevoir plus de gloire sur notre tête pour toujours et à
jamais.
Nous devons avoir présente à l'esprit l'idée que nous sommes ici-bas avec
notre libre arbitre pour être mis à l'épreuve, pour voir si nous ferons
tout ce que le Seigneur notre Dieu nous commandera ; car, c'est pour nous
fournir cette occasion que le Seigneur a créé la terre. Il a déclaré à
Moïse :
Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité et la vie
éternelle de l'homme (Moïse 1 :39).
Au prophète Joseph Smith le Seigneur a dit :
Et si tu gardes mes commandements et persévères jusqu'à la fin, tu auras
la vie éternelle, qui est le plus grand de tous les dons de Dieu (D.&A. 14
:7).
... celui qui reçoit la lumière et persévère en Dieu en reçoit davantage
et cette lumière brille de plus en plus, jusqu'à atteindre le jour parfait
(D.&A. 50 :24).
Pour que l'homme puisse donc faire ses preuves, il doit acquérir la
connaissance et la compréhension des commandements de Dieu, qui se
trouvent dans l'Évangile. Comme c'est l’œuvre et la gloire du Seigneur de
«réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme», nous devons
prendre part à l’œuvre du Seigneur, car le Seigneur doit avoir des
instruments pour accomplir ses desseins:
Souvenez-vous que les âmes ont une grande valeur aux yeux de Dieu ...
Et comme il se réjouit de l'âme qui se repent!
C'est pourquoi vous êtes appelés à crier repentance à ce peuple.
Et s'il arrive que vous travailliez toute votre vie à crier repentance à
ce peuple et que vous m'ameniez ne fût-ce qu'une seule âme, comme votre
joie sera grande avec elle dans le royaume de mon Père!
Et maintenant, si votre joie doit être grande avec cette seule âme que
vous m'aurez amenée dans le royaume de mon Père, comme elle sera grande si
vous m'en amenez beaucoup! (D.&A. 18 :10, 13-16).
En février 1829, plus d'un an avant que l'Église fût organisée, le
Seigneur donna au prophète Joseph Smith une révélation dont nous citons ce
qui suit :
Voici, une oeuvre merveilleuse est sur le point de se produire parmi les
enfants des hommes.
C'est pourquoi, ô vous qui vous embarquez dans le service du Seigneur,
veillez à le servir de tout votre cœur, de tout votre pouvoir, de tout
votre esprit et de toutes vos forces afin d'être innocents devant Dieu au
dernier jour.
C'est pourquoi, si vous éprouvez le désir de servir Dieu, vous êtes
appelés à l’œuvre ; Car voici le champ est déjà mûr pour la moisson et
voici, celui qui se sert de la faucille de toutes ses forces amasse des
provisions afin de ne pas périr, mais apporte le salut à son âme (D.&A. 4
:1-4).
Le corps du Christ
L'apôtre Paul explique que, par notre acceptation de l'Évangile, nous
sommes tous membres du corps du Christ, que chacun reçoit un don,
différent peut-être, mais par le même esprit, et que chacun est
responsable du fonctionnement correct du corps :
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ;
Diversité de ministères, mais le même Seigneur ;
Diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.
Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité
commune.
En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un
autre, une parole (le connaissance, selon le même Esprit ;
A un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons,
par le même Esprit ;
À un autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un
autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues
; à un autre, l'interprétation des langues.
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun
en particulier comme il veut.
Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les
membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi
en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul
Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves,
soit libres, et nous avons tous été, abreuvés d'un seul Esprit.
Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs
membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis
pas du corps, ne serait-il pas du corps pour cela?
Et si l'oreille disait : Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas
du corps, ne serait-elle pas du corps pour cela?
Si tout le corps était oeil, où serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où
serait l'odorat? Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps
comme il a voulu.
Si tous étaient un seul membre, où serait le corps?
Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps.
L’œil ne peut pas dire à la main : Je n'ai pas besoin de toi ; ni la tête
dire aux pieds : Je n'ai pas besoin de vous.
Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus
faibles sont nécessaires ...
Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa
part.
Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres, secondement des
prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des
miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner,
de parler diverses langues. 'Fous sont-ils apôtres? Tous sont-ils
prophètes? Tous sont-ils docteurs? Tous ont-ils le don des miracles?
Tous ont-ils le don des guérisons? Tous parlent-ils en langues? Tous
interprètent-ils?
Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie
par excellence (1 Cor. 12 :4-22, 27-31).
Nous apprenons par cette épître de Paul que tous ceux qui sont baptisés,
le sont pour former un seul corps, qu'ils soient Juifs ou Gentils,
esclaves ou libres ; et qu'on les a tous abreuvés d'un seul Esprit. Paul a
expliqué dans le détail comment chaque membre du corps reçoit un don
spirituel particulier, et que tous les membres sont nécessaires pour que
le corps fonctionne parfaitement, qu'un membre ne peut pas dire à l'autre
«Je n'ai pas besoin de toi». Nous apprenons qu'il y a du travail pour tous
les membres de l'Église de Jésus-Christ. Chacun doit développer les dons
ou talents dont le Seigneur l'a pourvu. Paul a aussi montré que même les
membres les plus faibles sont nécessaires.
L'homme est tenu de développer ses talents
On peut rapprocher ces paroles de Paul de la parabole des talents racontée
par Jésus :
Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses
serviteurs, et leur remit ses biens.
Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun
selon sa capacité, et il partit.
Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir,
et il gagna cinq autres talents.
De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres.
Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre, et
cacha l'argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre
compte.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres
talents, et il dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; voici, j'en ai
gagné cinq autres.
Son maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été
fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de
ton maître.
Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit :
Seigneur, tu m'as remis deux talents ; voici j'en ai gagné deux autres.
Son maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été
fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de
ton maître.
Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit :
Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas
semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné ;
J'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre ; voici,
prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit Serviteur méchant et
paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse
où je n'ai pas vanné ;
Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour,
j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui
qui n'a pas, on ôtera même ce qu'il a.
Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y
aura des pleurs et des grincements de dents (Matt. 25 :14-30).
Jésus a bien montré que chacun ne devra rendre des comptes que pour les
talents ou dons qu'il a reçus : «Car on demandera beaucoup à qui l'on a
beaucoup donné» (voir Luc 12 :48). Personne ne peut dire qu'il n'a rien
reçu. Quand ce ne serait qu'un seul talent, il est attendu de lui qu'il
développe ce talent de telle manière que quand son Maître viendra, il
pourra le lui rendre avec bénéfice. On remarquera aussi qu' «on donnera à
celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on
ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres
du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents».
Pouvez-vous imaginer une raison plus valable pour «ces pleurs et ces
grincements de dents» que d'apprendre de la bouche de votre Maître, quand
vous serez appelé à rendre compte de votre vie ici-bas, qu'après avoir été
fidèle dans votre existence d'esprit et avoir gardé votre premier état,
vous avez échoué dans le second, quand on vous a mis à l'épreuve pour voir
si vous feriez tout ce que le Seigneur, votre Dieu, vous commanderait,
(voir Abraham 3 :25), vous ne l'avez pas fait? Rappelez-vous, le Seigneur
a dit de ceux-là : «Jetez le serviteur inutile dans les ténèbres du
dehors» (Matt. 25 :30).
Nous avons déjà envisagé le sort des esprits qui n'ont pas gardé leur
premier état, mais nous n'avons pas encore vu quelle sera la fin de ceux
qui ne gardent pas leur second état. La conscience de notre échec
augmentera quand «ce qui est parfait sera venu» (1 Cor. 13 :10) et que
nous retrouverons le souvenir de notre existence antérieure, au moment où
«nous verrons comme nous sommes vus et nous connaîtrons comme nous sommes
connus» (voir D.&A. 76 :94).
Jésus a enseigné à ses disciples que le chemin de la grandeur passe par le
service d'autrui :
... Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur
; Et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave
(Matt. 20 : 26, 27).
Pierre disait, en parlant de l'Église du Christ de son temps :
Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une
nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de
celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pierre 2
:9).
Il est évident que Pierre avait conscience de la grande responsabilité qui
allait reposer sur les membres de l'Église, ce «sacerdoce royal» dont nous
avons déjà discuté, d' «annoncer les vertus de celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière» à tous les hommes de partout.
Les héritiers de la gloire céleste
Dans la révélation ou vision des trois degrés de gloire qu'il donna le 16
février 1832 à Joseph Smith et à Sidney Rigdon à Hiram, en Ohio, le
Seigneur précisa qui seraient les héritiers de la gloire céleste :
Ce sont ceux qui sont l'Église du Premier-né.
Ce sont ceux entre les mains desquels le Père a tout remis.
Ce sont ceux qui sont prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude et de
sa gloire ; Et sont prêtres du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek,
qui était selon l'ordre d'Énoch, qui était selon l'ordre du Fils unique.
C'est pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu
C'est pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort, le présent
ou l'avenir, tout est à eux, et ils sont au Christ, et le Christ est à
Dieu (D.&A. 76 :54-59).
Il est donc évident qu'un homme doit recevoir la prêtrise selon l'ordre de
Melchisédek pour se qualifier pour l'exaltation dans le royaume céleste.
Dans une autre révélation donnée en septembre 1832 au prophète Joseph
Smith au sujet de la prêtrise, le Seigneur dit :
Car tous ceux qui, par leur fidélité, obtiennent ces deux prêtrises dont
j'ai parlé et magnifient leur appel, sont sanctifiés par l'Esprit et leur
corps sera renouvelé.
Ils deviennent les fils de Moïse et d'Aaron, la postérité d'Abraham,
l'Église et le royaume, et les élus de Dieu.
Et tous ceux qui reçoivent cette prêtrise me reçoivent, dit le Seigneur
(D.&A. 84 :33-35).
Le mariage et les rapports familiaux clans le plan éternel
Dans notre étude du mariage, nous avons attiré l'attention sur le fait que
l'homme sans la femme ne peut réaliser la pleine mesure de sa création :
L'Éternel Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai
une aide semblable à lui ...
Et l'homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de
ma chair! On l'appellera femme parce qu'elle a été prise de l'homme.
C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa
femme, et ils deviendront une seule chair (Gen. 2 : 18, 23, 24).
Il faut se souvenir que c'est avant la chute d'Adam et Ève que «Dieu dit :
Il n'est pas bon que l'homme soit seul» et que les deux seraient «une
seule chair». Puisque ceci était vrai avant la chute, et puisque Dieu
considérait l'homme et la femme comme «une seule chair», on comprend
d'autant mieux combien il est important que cette relation existe encore,
une fois l'homme racheté des effets de la chute, c'est-à-dire lorsqu'il
vivra éternellement.
L'apôtre Paul savait à quel point ceci était important :
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme
sans la femme (1 Cor. 11 :11).
Ce principe a été clairement révélé au prophète Joseph Smith :
Il y a, dans la gloire céleste, trois cieux ou degrés.
Pour obtenir le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la
prêtrise (à savoir la nouvelle alliance éternelle du mariage).
Sinon, il ne peut l'obtenir.
Il peut entrer dans l'autre, mais c'est là la fin de son royaume ; il ne
peut avoir d'accroissement (D.&A. 131 :1-4).
Car voici, je te révèle une nouvelle alliance éternelle ; et si tu ne
respectes pas cette alliance, tu seras damné ; car nul ne peut rejeter
cette alliance et recevoir la permission d'entrer dans ma gloire.
Car tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi respecteront la loi
qui a été fixée pour l'obtention de cette bénédiction et ses conditions,
dès avant la fondation du monde.
Et en ce qui concerne la nouvelle alliance éternelle, elle fut instituée
pour la plénitude de ma gloire ; et celui qui en reçoit une plénitude doit
respecter et respectera la loi, ou il sera damné, dit le Seigneur Dieu ...
C'est pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne l'épouse
pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec elle aussi longtemps
qu'il est dans le monde, et elle avec lui, leur alliance et mariage ne
sont pas valables lorsqu'ils sont morts et hors du monde ; ils ne sont
donc liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du monde.
C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, les hommes ne peuvent
prendre de femmes ni les femmes de maris, mais ils deviennent des anges
dans les cieux ; lesquels anges sont des serviteurs au service de ceux qui
sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus grande, incomparable et
éternelle.
Car ces anges ne se sont pas conformés à ma loi ; c'est pourquoi, ils ne
peuvent s'accroître, mais restent à toute éternité séparés et
célibataires, sans exaltation, dans leur état sauvé. Et dès lors, ils ne
sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à jamais ...
De plus, en vérité, je te le dis, si un homme épouse une femme par ma
parole qui est ma loi et par la nouvelle alliance éternelle et que leur
union est scellée par le Saint-Esprit de promesse, par celui qui est oint,
à qui j'ai donné ce pouvoir et les clefs de cette prêtrise, et qu'il leur
est dit : Vous vous lèverez dans la première résurrection et si c'est
après la première résurrection, dans la résurrection suivante - et
hériterez de trônes, de royaumes, de principautés, de pouvoirs, de
dominations, de toutes les hauteurs et profondeurs . . . il leur sera fait
en toutes choses dans le temps et dans toute l'éternité comme mon
serviteur le leur aura promis. Et ce sera pleinement valide lorsqu'ils
seront hors du monde. Et ils passeront devant les anges et les dieux qui
sont placés là, vers leur exaltation et leur gloire en toutes choses,
comme cela a été scellé sur leur tête, laquelle gloire sera une plénitude
et une continuation des postérités pour toujours et à jamais.
Alors ils seront dieux, parce qu'ils n'auront pas de fin ; c'est pourquoi,
ils seront (Je toute éternité à toute éternité, parce qu'ils continuent.
Alors ils seront au-dessus de tout, car tout leur sera soumis. Alors ils
seront dieux, parce qu'ils auront tout pouvoir et que les anges leur
seront soumis.
En vérité, en vérité, je te le dis, si tu ne respectes pas ma loi, tu ne
pourras atteindre cette gloire (D.&A. 132 :4, 6, 15-17, 19-21).
Cette révélation montre que les hommes ne peuvent devenir des dieux et
obtenir «une plénitude et une continuation des postérités pour toujours et
à jamais», qu'en respectant la nouvelle alliance «éternelle du mariage, et
que sans mariage ils ne peuvent devenir que «des serviteurs au service de
ceux qui sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus grande,
incomparable et éternelle».
Lorsque le Seigneur dit à propos de la nouvelle alliance éternelle du
mariage : « si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné», il
n'utilisait pas le mot «damné» au sens où il est ordinairement compris par
le monde chrétien moderne, car on remarquera d'autre part qu'il a spécifié
qu'ils seront «des anges dans les cieux ; lesquels anges sont des
serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'une part de gloire
beaucoup plus grande, incomparable et éternelle. Au verset dix-sept de la
citation ci-dessus, le Seigneur dit qu'ils «restent séparés et
célibataires, sans exaltation, dans leur état sauvé». Donc, même eux
seront sauvés, mais non pas exaltés. Le mot «damné» signifie donc «dont le
progrès est arrêté» (voir D.&A. 131 :41) ; «ils ne peuvent s'accroître»
(voir D.&A. 132 :17).
Quand nous avons étudié la mission d'Élie dans ses rapports avec le
mariage, nous avons expliqué que le Seigneur a pris des dispositions pour
que «la nouvelle alliance éternelle du mariage» puisse être contractée par
procuration dans les temples du Seigneur pour ceux qui n'ont pas eu cette
chance dans leur état mortel.
Les enfants sont «un héritage de l'Éternel»
Dans cette étude de l'importance du mariage considéré comme une étape de
notre progression éternelle, nous avons noté que cette gloire sera «une
plénitude et une continuation des postérités pour toujours et à jamais»
(voir D.&A. 132 :19).
Le Psalmiste connaissait la place qu'occupent les enfants dans le plan du
Seigneur :
Voici, des fils sont un héritage de l'Éternel, le fruit des entrailles est
une récompense. Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont
les fils de la jeunesse.
Heureux l'homme qui en a rempli son carquois (Psaumes 127 :3-5).
En Israël, dans l'Antiquité, être stérile était considéré comme un
déshonneur pour une femme. Pensez à ce que dit Rachel à Jacob:
Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle porta
envie à sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants ou je meurs
...
Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça et la rendit féconde.
Elle devint enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Dieu a enlevé mon
opprobre (Gen. 30 :1, 22, 23).
Réfléchissez à la promesse faite à Abraham et à Sarah, alors qu'Abraham
avait cent ans et Sarah quatre-vingt-dix, dans laquelle il était dit que
Sarah aurait un fils et que son nom serait Isaac :
Je la bénirai, et te donnerai d'elle un fils ; je la bénirai, et elle
deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle (Gen. 17
:16).
On remarquera que cette bénédiction spéciale que le Seigneur donna à
Abraham et à Sarah permit à cette autre promesse de se réaliser :
Alors l'Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire?
Abraham deviendra une nation grande et puissante, et en lui seront bénies
toutes les nations de la terre (Gen. 18 :17, 18).
Sans postérité, les bénédictions que le Seigneur réservait à Abraham
n'auraient pu se réaliser pleinement : «En lui seront bénies toutes les
nations de la terre». Et Sarah devait être mère de «nations» ; des «rois
de peuples sortiront d'elle».
De même que toutes les nations de la terre devaient être bénies en Abraham
et en sa postérité, et que Sarah deviendrait mère de nations et que des
rois de peuples sortiraient d'elle, de même la nouvelle alliance éternelle
du mariage est nécessaire pour que tout homme fidèle puisse jeter les
bases de son royaume par sa femme et sa postérité.
Il y a beaucoup de gens fidèles qui ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour
se montrer dignes des plus hautes bénédictions du Seigneur, et qui, sans
qu'il y ait eu faute de leur part, n'ont pas eu la chance d'avoir des
enfants dans cette vie. D'autre part, il y a nombre de gens qui ont eu des
enfants dont la vie a été telle qu'ils seront tout à fait indignes d'eux
dans les mondes éternels. Le Seigneur a prévu un millénium au cours duquel
les corrections nécessaires seront apportées.
But de l'existence de l'homme sur terre
On peut résumer comme suit le but de l'existence de l'homme sur terre :
1. Être mis à l'épreuve par Dieu «pour voir s'ils feront tout ce que le
Seigneur, leur Dieu, leur commandera» (voir Abraham 3 :25).
2. Recevoir un corps de chair et d'os, car le corps et l'esprit séparés
«ne peuvent recevoir de plénitude de joie» (voir D.&A. 93 :33, 34).
3. Prouver qu'il est capable de garder son second état comme il a gardé
son premier état, afin de recevoir «plus de glaire sur [sa] tête pour
toujours et à jamais» (voir Abraham 3 :26).
4. Développer les dons et les talents dont il hérite à la naissance, afin
de pouvoir rendre un compte favorable de son intendance, pour que le
Seigneur puisse dire : « C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu es été
fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de
ton maître» (voir Mat. 25 :21).
5. Satisfaire aux conditions requises pour hériter de la gloire céleste,
en devenant «prêtre du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek» (voir
D.&A. 76 :57).
6. Être scellé à une épouse pour le temps et toute l'éternité grâce à la
Sainte Prêtrise, par quelqu'un qui a l'autorité du Seigneur, car « dans le
Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme»
(voir 1 Cor. 11 : 11). Sans cette ordonnance de scellement du mariage, on
ne peut obtenir le degré le plus haut de la gloire céleste (voir D.&A. 131
:1-4) «laquelle gloire sera une plénitude et une continuation des
postérités pour toujours et à jamais» (voir D.&A. 132 :19).
7. Avoir des enfants, car «des [enfants] sont un héritage de l'Éternel, le
fruit des entrailles est une récompense . . .
Heureux l'homme qui en a rempli son carquois» (Psaumes 127 : 3, 5).
Encore une fois, c'est aux révélations que le
Seigneur a faites au prophète Joseph Smith en vue du rétablissement de
l'Évangile au cours de notre dispensation, la dispensation de la plénitude
des temps, que nous devons de connaître exactement le but de l'existence
de l'homme ici-bas.
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