LA SOI-DISANT PROPHETIE DE JOSEPH SMITH
ANNONCANT LA SECONDE VENUE APRES 56 ANS:
ANALYSE
Malin L. Jacobs
SHIELDS, 28 décembre 1997
Traduit et affiché avec la permission de l’auteur
"Leçon d’allemand. Bavardé avec des frères et des sœurs du Michigan qui
pensaient que «un prophète est toujours un prophète»; mais je leur dis
qu’un prophète n’est pas toujours prophète; uniquement quand il agit comme
tel."
-
Joseph Smith, 8 février 1843[1] -
INTRODUCTION
Les prophètes ont le droit non seulement d’avoir une opinion personnelle
et même de commettre des erreurs de compréhension, mais aussi de les
exprimer. C’est à ceux qui entendent les paroles du prophète qu’il incombe
d’écouter attentivement, de faire preuve d’intelligence et de discerner
par l’Esprit si le prophète agit comme tel ou exprime ses propres idées[2].
Les contradicteurs de la foi des saints des derniers jours ne cessent de
montrer qu’ils ne comprennent pas ce principe tout simple.
Le passe-temps préféré des antimormons est de dresser la liste de ce
qu’ils considèrent être les fausses prophéties de Joseph Smith pour
prouver qu’il n’était pas un prophète de Dieu. Une de leurs préférées est
la soi-disant prophétie du 14 février 1835, selon laquelle la Seconde
Venue de Jésus aurait lieu dans 56 ans, soit en 1891. La preuve principale
que l’on avance habituellement est un sermon prononcé par Joseph Smith et
repris dans la History of the Church en 7 volumes publiée par B. H.
Roberts et des choses qui ont été dites par trois membres éminents de
l’Église. En outre, les antimormons présentent parfois comme preuve des
choses qui ont été dites dans des bénédictions données à certaines
personnes, selon lesquelles le bénéficiaire de la bénédiction verrait le
Seigneur, ou des déclarations selon lesquelles certaines des personnes
présentes à une réunion ou appartenant à la génération montante de
l’époque, ne goûteraient pas la mort avant la venue du Christ[3].
Une présentation typique des principaux éléments de preuve est celle faite
par Ed Decker et Dave Hunt dans leur collection de soi-disant «preuves
écrasantes[4]» contre l’Église, The God Makers.
«Le 14 février 1835, Oliver B. Huntington écrivit dans son journal que
Joseph Smith avait dit que «Dieu lui avait révélé que la venue du Christ
se produirait dans les 56 années.» L’histoire officielle de l’Église
rapporte la même fausse prophétie. À partir de ce moment-là, les «saints» caressèrent l’espoir vain que dès le 14 février 1891 au plus
tard, si pas avant, tout serait bien en «Sion». En 1886, le Millennial
Star citait la déclaration de l’apôtre Moses Thatcher: «…le moment de
notre délivrance se produira d’ici cinq ans ; le moment indiqué [par la «prophétie» de Joseph Smith] sera le 14 février 1891.» L’auteur mormon
Klaus J. Hansen fait cet aveu renversant: «…en 1890, il y avait une
croyance, largement répandue chez les membres de l’Église, que la
prédiction de Joseph Smith de 1835, que dans 56 ans «ce devrait être le
dernier acte», s’accomplirait. Mais cet enthousiasme fut de courte durée.
En 1903, Benjamin F. Johnson… ne pouvait cacher sa déception quand il dit:
«Il y a plus de 70 ans, nos dirigeants nous ont enseigné à croire que la
venue du Christ et le règne millénaire étaient beaucoup plus proches que
nous le croyons maintenant».[5]»
Chose curieuse, dans un chapitre consacré à de prétendues fausses
prophéties et intitulé L’organisation d’un non-prophète[6], Decker et Hunt
négligent de citer la soi-disant «prophétie». Ils préfèrent renvoyer le
lecteur à leur note de bas de page 48 du chapitre 15 qui, au lieu de citer
la prophétie, renvoie simplement le lecteur à la History of the Church, où
la prophétie est censée se trouver. Les seules citations réellement
données par ces «spécialistes» proviennent d’autres personnes qui,
suppose-t-on, croyaient que Joseph Smith avait prophétisé que la Seconde
Venue se produirait pour 1891.
PAROLES CONCERNANT LA SECONDE VENUE ATTRIBUEES A JOSEPH SMITH
Joseph Smith a-t-il réellement fait une telle prophétie? Nous n’avons pas
la transcription du sermon de Smith où la prophétie est censée avoir été
faite. Ce que nous avons, c’est le compte-rendu du sermon compilé à partir
des écrits de certaines des personnes présentes[7]. Alors que les personnes
présentes ont pu entendre les paroles exactes de Smith, nous n’avons pas
cette chance. Notre information nous vient au troisième degré, tout
d’abord à travers le filtre de l’esprit de ceux qui ont écrit ce qu’ils se
rappelaient du sermon, deuxièmement à travers le filtre de ceux qui ont
combiné les récits en un seul texte et troisièmement, à travers le filtre
de l’esprit de B. H. Roberts. C’est là un élément très important. Si l’on
veut condamner Joseph Smith pour fausse prophétie, il faut tout d’abord
être certain qu’il en a réellement prononcé une telle prophétie[8].
La History of the Church fait le compte-rendu de la réunion organisée le
14 février 1835. Le passage qui mentionne le sermon de Joseph Smith dit:
«…et c’était la volonté de Dieu que ceux qui allaient en Sion, décidés à
donner leur vie, si nécessaire, devaient être ordonnés au ministère et
aller tailler la vigne pour la dernière fois, ou la venue du Seigneur, qui
était proche – dans 56 ans ce devrait être le dernier acte[9].»
Ce sont des termes qui ne citent pas Joseph Smith mot à mot et ils ne
disent pas non plus qu’il a prophétisé le moment de la Seconde Venue. Ce
qu’ils disent, c’est:
«…dans 56 ans ce devrait être le dernier acte.» (Italiques ajoutés)
Klaus Hansen, l’une des sources de Decker et Hunt citées plus haut,
affirme erronément que Joseph Smith dit que dans 56 ans ce serait le
dernier acte[10]. Il y a une grande différence entre devrait être et
serait.
L’univers des ouvrages attaquant la religion des saints des derniers jours
est truffé de ce genre d’à peu près.
Nous n’avons aucun moyen de savoir si le mot devrait est de Joseph Smith
ou de l’un ou de plusieurs de ceux qui se sont souvenus du sermon dans
leur journal personnel. Quoi qu’il en soit, l’utilisation de devrait être
au lieu de serait ou de sera donne à penser qu’au lieu de prophétiser, ou
bien Joseph Smith exprimait une opinion personnelle, ou alors beaucoup de
ceux qui l’ont entendu ont considéré qu’il exprimait une opinion
personnelle. Ce point de vue est considérablement renforcé quand nous
examinons le comptes-rendus de réunions au cours desquelles Joseph Smith a
clairement prophétisé. Par exemple, le compte-rendu d’une réunion tenue à Kirtland, le 27 février 1835, juste treize jours plus tard, cite Joseph
Smith comme suit:
«Ici je vais prophétiser. Le temps viendra où, si vous négligez de faire
ceci, vous tomberez sous les coups d’hommes impies[11].»
Au lieu de prophétiser à la réunion du 14 février, Joseph Smith a
apparemment exprimé une opinion personnelle qui lui tenait à cœur.
Qu’est-ce qui lui a donné l’idée que cinquante-six ans pourraient amener
la Seconde Venue? Il dit:
«Un jour, je priais avec une grande ferveur pour connaître le temps de la
venue du Fils de l’Homme, lorsque j’entendis une voix répéter ce qui suit:
«Joseph, mon fils, si tu vis jusqu’à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, tu
verras la face du Fils de l’Homme; c’est pourquoi, que cela suffise, et ne
m’importune plus à ce sujet.»
Je fus laissé ainsi, incapable de décider si cette venue avait rapport au
commencement du millénium ou à une apparition préalable, ou si je mourrais
et verrais ainsi sa face. Je crois que la venue du Fils de l’Homme ne se
produira pas avant ce temps-là[12].»
Joseph Smith a fait cette déclaration lors d’une conférence tenue le 2
avril 1843 à Ramus (Illinois).
Quelque temps avant le 14 février 1835, il avait demandé au Seigneur quand
la Seconde Venue allait avoir lieu et reçut une réponse ambiguë. Il avança
apparemment comme étant son opinion que ce ne serait pas avant 1891. Il en
reparla au moins deux fois au cours des quelques jours suivants:
«J’ai vivement désiré savoir quand se produirait la venue du Fils de
l’homme et j’ai prié. Alors une voix m’a dit: Joseph, mon fils, si tu vis
jusqu’à quatre-vingt-cinq ans, tu verras la face du Fils de l’homme. Que
cela te suffise donc et ne m’importune plus à ce sujet[13].»
«Un jour, je priais avec une grande ferveur à ce sujet et une voix me dit:
Mon fils, si tu vis jusqu’à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, tu verras la
face du Fils de l’homme. Le soin m’a été laissé de tirer mes propres
conclusions à ce sujet et j’ai pris la liberté d’en déduire que si je
vivais effectivement jusqu’à ce moment-là, il ferait son apparition. Mais
je ne dis pas si c’est lui qui fera son apparition ou si c’est moi qui
irai là où il est. Je prophétise, au nom du Seigneur Dieu, et que cela
soit écrit, que le Fils de l’homme ne viendra pas dans les nuées du ciel
avant que j’aie quatre-vingt-cinq ans, dans quarante-huit ans, soit vers
1890[14].»
Le 10 mars 1844, Smith reparla de la Seconde Venue. Ce sermon fut
enregistré par plusieurs des personnes qui l’entendirent. Voici quelques
exemples de ce qui a été écrit:
«Mais je prends la responsabilité de prophétiser, au nom du Seigneur,
que le Christ ne viendra pas cette année comme Miller l’a prophétisé, car
nous avons vu l’arc-en-ciel et je prophétise aussi au nom du Seigneur que
le Christ ne viendra pas dans quarante ans, et si Dieu a jamais parlé par
ma bouche, il ne viendra pas au cours de cette période. Jésus-Christ n’a
jamais révélé à quiconque le moment précis de sa venue. Allez lire les
Écritures, vous ne trouverez rien qui spécifie le moment exact de sa venue
et tous ceux qui disent le contraire sont de faux docteurs[15].»
«Le Sauveur ne viendra pas cette année, ni dans les quarante années à venir[16].»
«Le Messie ne viendra pas cette année – tant pis pour les Millerites – le
Messie ne viendra pas pendant quarante ans et il a dit à ses auditeurs –
une très grande assemblée attentive – de l’écrire[17].»
«– Et que la révélation du Fils de l’homme venant des cieux n’aurait pas
lieu cette année, ni la suivante et qu’il disait à ses amis Millerites que
ce ne serait pas dans les quarante années à venir. Il a dit tout cela au
nom du Seigneur et nous a dit de rentrer chez nous et de l’écrire –[18]»
D’après les citations ci-dessus, il semble clair que Joseph Smith n’a pas
prophétisé que la Seconde Venue aurait lieu dans cinquante-six ans. Au
contraire, en 1835, sur la base de la révélation qu’il avait reçue et que
l’on trouve dans Doctrine et Alliances 130:14-17, Joseph Smith entretenait
l’opinion que la Seconde Venue se produirait au cours des cinquante-six
années suivantes. À la réflexion, comme c’est écrit en 1843, il conclut
que la Seconde Venue ne se produirait pas avant 1891, mais ne précisa pas
le moment exact du retour du Christ. À deux autres reprises au moins avant
sa mort en 1844, il expliqua publiquement la nature ambiguë de la
révélation qu’il avait reçue à ce sujet. Ces explications publiques, qui
reconnaissent le caractère ambigu de la révélation, ont été mises par
écrit par plusieurs personnes qui les ont entendues.
PAROLES DE SAINTS DES DERNIERS JOURS, CITEES PAR LES ANTIMORMONS,
QUI SEMBLENT ETAYER LEUR IDEE QUE JOSEPH
SMITH A PROPHETISE LE MOMENT DE LA SECONDE VENUE
Oliver B. Huntington
Le paragraphe complet concernant la prophétie des cinquante-six ans dans
l’autobiographie d’Oliver B. Huntington[19] dit:
«Le 14 février 1835, Joseph Smith dit que Dieu lui avait révélé que la
venue du Christ aurait lieu dans les cinquante-six ans, ce qui, ajouté à
1835, montre qu’avant 1891, et le 14 février, le Sauveur du monde ferait
de nouveau son apparition sur la terre et le dernier acte aurait lieu. À
propos de cet événement, mon frère, Dimick Huntington, a raconté que quand
Joseph et Hyrum Smith se sont soumis dans leurs sentiments pour consentir
à se livrer aux émeutiers de l’État à Nauvoo (Illinois), après avoir
traversé le Mississipi, Joseph dit: «S’ils versent mon sang, cela
raccourcira cette œuvre de dix ans.» Si l’on déduit cela de 1891, cela
réduirait le temps à 1881 et si c’est le vrai moment où le Sauveur doit
venir, beaucoup de choses doivent être comprimées en six ans[20].»
Puisque Huntington dit que «Beaucoup de choses doivent être comprimées»
dans les six années précédant 1881, ce paragraphe a dû être écrit en 1875,
40 ans après que la soi-disant prophétie ait été prononcée.
En février 1835, Huntington avait soit neuf soit onze ans[21]. Sa famille
devint membre de l’Église en 1835 au Missouri et ce ne fut qu’en 1836
qu’elle s’installa à Kirtland[22]. Par conséquent, quel que soit le moment où
il a mis par écrit sa réflexion sur la soi-disant prophétie des
cinquante-six années, il n’a pas pu être présent à la réunion au cours de
laquelle la prophétie est censée avoir été faite. Ce qu’il dit là est
quelque chose qu’il a entendu dire plus tard et c’est tout au plus au
second degré. Or, comment Decker et Hunt présentent-ils cet argument?
Le 14 février 1835, Oliver B. Huntington note dans son journal que Joseph
Smith avait dit que «Dieu lui avait révélé que la venue du Christ aurait
lieu d’ici cinquante-six ans[23].»
Puisque, comme Decker et Hunt nous le disent, The God Makers est le
résultat d’une recherche et d’une documentation approfondies[24], ils ont dû
lire la note dans l’autobiographie de Huntington, et pourtant ils ont
décidé de présenter la chose comme si c’était un témoignage contemporain
direct (le genre de preuve qui a le plus de valeur) plutôt qu’un ouï-dire
postérieur (qui a beaucoup moins de valeur).
Tout ce que la déclaration de Huntington démontre, c’est qu’il croyait que
Joseph Smith avait prophétisé que la Seconde Venue aurait lieu
cinquante-six ans après 1835. Étant donné que ce qu’il croit est un
ouï-dire tardif, ce n’est pas un élément valable pour prouver que Joseph
Smith a véritablement fait une telle prophétie.
Moses Thatcher
Moses Thatcher est né en 1842 , de sorte qu’il n’aurait pas pu être
présent à la réunion de 1835. Il ne devait pas avoir plus d’un an quand
Joseph Smith fit, en 1843, son commentaire sur les cinquante-six ans. Nous
avons vu que le rapport de la réunion du 14 février 1835 ne contient pas
de transcription du sermon de Joseph Smith et ne contient pas non plus
quoi que ce soit que l’on puisse identifier sans aucune ambiguïté comme
étant une prophétie. Par conséquent, tout ce que Thatcher a pu croire
concernant les idées de Joseph Smith sur la Seconde Venue était soit de
l’ouï-dire soit une supposition de sa part.
Quand on examine la source du sermon de Thatcher, on constate un certain
nombre de choses intéressantes. Voici la déclaration de Thatcher telle que
la présentent Decker et Hunt:
«En 1886, le Millennial Star cita la déclaration de l’apôtre Moses
Thatcher: «...le moment de notre délivrance se produira dans les cinq
ans ; le moment indiqué [par la « prophétie » de Joseph Smith] sera le 14
février 1891[26].»
La référence fournie pour la citation de Thatcher est incorrecte. La
référence donnée par Decker et Hunt (Millennial Star XV:205)[27] ne contient
rien de lui. En fait, le Millennial Star XV:205 date du 26 mars 1853, 33
ans avant que Thatcher ne fasse ce sermon. Ce que cette référence
contient, c’est le rapport de la réunion du 14 février 1835, qui faisait
partie de la présentation, à ce moment-là en cours de parution dans le
Star, de l’histoire de Joseph Smith[28]. La seule façon dont cette erreur a
pu se produire, c’est que Decker et Hunt n’ont jamais lu ce qu’ils
prétendent être leur source.
La source exacte de la citation de Thatcher est le journal d’Abraham H.
Cannon[29]. Juxtaposée aux autres sources utilisées par nos détracteurs, la
citation de Thatcher semble certainement faire allusion à la Seconde Venue
du Christ soi-disant prophétisée par Joseph Smith le 14 février 1835.
Cependant, de la façon dont elle est citée dans The God Makers, la
citation est trompeuse. Les auteurs omettent la première partie de la
phrase (comme l’indique l’utilisation de points de suspension). La phrase
complète dit:
«Je crois que le moment de notre délivrance viendra dans les cinq ans, le
moment indiqué sera le 14 février 1891.» (Italiques ajoutés.)
Les auteurs de The God Makers omettent les mots en italique. Les vrais
chercheurs utilisent les points de suspension pour éliminer les morceaux
de texte qui n’ont rien à voir avec ce qu’ils s’efforcent de démontrer.
Contrairement à nos auteurs antimormons, les savants n’utilisent pas les
points de suspension pour changer la signification du texte cité. Lorsque
l’on a la phrase complète, il est clair que Thatcher exprimait une opinion
personnelle et non une prise de position officielle, que ce soit de
l’Église ou de ses dirigeants. Toutefois, puisqu’il mentionne expressément
la date du 14 février 1891, il est raisonnable de supposer qu’il faisait
allusion aux commentaires sur les cinquante-six ans de la réunion du 14
février 1835. Mais s’il a pu croire que la Seconde Venue du Christ n’était
plus que dans cinq ans, Thatcher ne le dit pas explicitement dans ce
sermon. Dans la phrase qui suit immédiatement, il poursuit:
«Et que l’homme suscité ne sera nul autre que Joseph Smith, le prophète,
dans son corps ressuscité[30].»
Ainsi, non seulement Thatcher exprimait une opinion personnelle, mais
cette opinion ne mentionnait pas explicitement la Seconde Venue du Christ[31].
Le sermon de 1886 de Thatcher fut considéré comme sujet à caution dès le
jour où il fut prononcé, même dans les collèges de la Première Présidence
et des Douze. Wilford Woodruff, qui était à St-George quand le sermon fut
prononcé, en reçut une copie. Il écrivit dans son journal personnel que
l’on avait «fait des commentaires» à ce sujet[32]. George Q. Cannon,
conseiller dans la Première Présidence, n’était pas du tout d’accord avec
plusieurs parties du sermon de Thatcher et «corrigea» en privé certains
de ses enseignements[33]. En outre, à l’époque où il fit son sermon, Thatcher
était en désaccord avec la Première Présidence et le reste des apôtres.
Ses divergences avec les Douze continuèrent et s’accrurent pendant un
certain nombre d’années jusqu’à devenir publiques. L’Église finit par
publier un document traitant de la situation[34]. Lorenzo Snow y fait le
commentaire suivant:
«Il faut savoir que la désaffection de Moses Thatcher remonte à une époque
bien antérieure à celle où les difficultés politiques auraient pu entrer
en ligne de compte. Le président Woodruff a dit publiquement que Moses
Thatcher n’était plus en accord complet avec son collège depuis la mort du
président John Taylor. On avait déjà des problèmes avec lui avant ce
moment-là.
En 1886, il a proclamé dans des discours publics des idées et des
prédictions avec lesquelles ses frères n’étaient pas d’accord. A Lewiston,
dans le comté de Cache, des notes ont été prises de ses paroles et
publiées sur une feuille volante. Par après, le président Taylor lui a
écrit et nous avons sa réponse dans nos archives. Tout en prétendant que
l’on n’avait pas rapporté exactement ses paroles, il s’exprimait en ses
propres termes, de sa propre main, sur la prédiction des événements qui
devaient se produire dans les cinq années, qui ne se sont pas accomplis et
qui étaient basés sur des interprétations erronées des Écritures. Il a
écrit, à des fins de publication, une brève rétractation qui, en réalité,
ne retirait rien mais reprochait simplement des erreurs partielles dans le
compte-rendu de son discours extravagant[35].»
Dans les cercles antimormons, on croit que les idées exprimées en 1886
dans le sermon de Moses Thatcher à Lewiston sont représentatives de celles
des dirigeants de l’Église de l’époque. Les faits démontrent cependant
exactement l’inverse. Au lieu de confirmer les idées de Thatcher, les
dirigeants de l’Église les ont désavouées.
Pour montrer que Joseph Smith a fait une fausse prophétie annonçant la
Seconde Venue du Christ en 1891, les auteurs Decker et Hunt ont eu recours
à un sermon contestable, qui a été désavoué par les dirigeants de
l’Église, et qui ne mentionne pas explicitement pareille prophétie ni même la
Seconde Venue du Christ. Il découle clairement de leurs erreurs et de
leurs omissions que Decker et Hunt n’ont lu aucune de leurs sources et ont
ou bien copié un compte-rendu déformé du sermon de Thatcher ou l’ont
eux-mêmes déformé. L’examen soigneux de leurs sources et de la façon dont
ils les utilisent ne permet aucune autre conclusion.
Benjamin F. Johnson
Decker et Hunt citent Klaus Hansen, qui cite lui-même Benjamin F. Johnson,
disant que:
«Nos dirigeants nous ont enseigné, il y a plus de 70 ans, à croire que la
venue du Christ et le règne millénaire étaient beaucoup plus proches que
nous le croyons maintenant[36].»
Benjamin F. Johnson est né en juillet 1818[37], de sorte qu’il avait seize
ans en février 1835. Sa famille s’installa à Kirtland en juin 1833[38]. En
dépit du fait qu’ils avaient accepté l’Évangile, étant donné les
objections de son père, il ne fut baptisé qu’à la fin du printemps de 1835[39]. Il a pu être présent à la réunion de 1835 et entendre le discours de
Joseph Smith, mais à ce jour personne n’en a fourni la preuve. Même s’il
était présent, sa déclaration ne prouve absolument pas que Smith a
prononcé une prophétie spécifique précisant le moment de la Seconde Venue.
Johnson a fait sa déclaration en 1903, soit soixante-huit ans après que la
prophétie est censée avoir été prononcée. En 1903, il avait
quatre-vingt-cinq ans. Soixante-huit ans, c’est long pour se souvenir des
détails d’un sermon.
Il y a des indications que Johnson était imprécis dans les détails de ses
réminiscences de 1903. Il fait sa déclaration dans une lettre de
soixante-quatre pages adressée à George F. Gibbs et écrite entre avril et
octobre 1903[40]. À sept reprises au moins dans cette lettre, Johnson a un
souvenir inexact des choses[41]. Cela va des erreurs dans les dates à
l’exagération de l’importance de certains événements, en contradiction
manifeste avec ce qu’il a dit précédemment. Mais même si l’on accepte la
déclaration de Johnson telle qu’elle est, «nos dirigeants nous ont
enseigné» n’équivaut pas à «Joseph Smith a prophétisé», surtout à la
lumière des commentaires de Smith sur le caractère ambigu de la révélation
sur la Seconde Venue. On ne peut pas non plus interpréter la déclaration
de Johnson comme signifiant «TOUS nos dirigeants ont enseigné
universellement». Cela signifie tout au plus que certains dirigeants de
l’Église enseignaient l’imminence de la Seconde Venue. Tout en disant que
dans les premiers temps de l’Église beaucoup de saints des derniers jours
(l’homme de la rue comme les dirigeants) attendaient pour bientôt la
Seconde Venue, Johnson ne dit pas qu’une date a été prophétisée.
BENEDICTIONS DIVERSES
John Farkas a affiché un article sur le site internet Berean Christian
Ministries qui, outre le discours de Joseph Smith du 14 février 1835,
présente plusieurs sortes de preuves secondaires de ce que Joseph Smith a
prophétisé le moment de la Seconde Venue du Christ. La partie du
traitement de Monsieur Farkas concernant la prophétie des cinquante-six
ans qui nous intéresse consiste en des choses qui ont été dites dans des
bénédictions données à des personnes, selon lesquelles la personne
recevant la bénédiction verrait le Seigneur, et des déclarations selon
lesquelles certaines des personnes présentes à une réunion ou de la
génération montante de l’époque ne goûteraient pas la mort que le Christ
ne soit venu[43].
Les exemples donnés par Monsieur Farkas de déclarations apparemment
inconditionnelles faites dans des bénédictions que l’intéressé verrait le
Seigneur de son vivant consistent exclusivement de personnes qui ont
apostasié plus tard et ont été excommuniées (Lyman E. Johnson, John F.
Boynton et William Smith). Joseph Smith n’a pas donné pas lui-même les
bénédictions, mais il était présent et les a confirmées.
M. Farkas dit que «dans les trois cas, l’élément prophétique de ces
bénédictions s’est avéré faux.» Il ne tient pas compte de la conception
des saints des derniers jours que toute bénédiction dépend du respect
constant des commandements et qu’il n’y a pas de promesse quand on méprise
les commandements et que l’on se montre infidèle[44], comme ce fut le cas de
ces trois hommes. Par conséquent, pour ce qui est des saints des derniers
jours, «dans les trois cas, l’élément prophétique de ces bénédictions»
ne s’est pas avéré faux, mais a été rendu nul par l’infidélité des trois
hommes.
M. Farkas déforme une parole de Martha Thomas. Il la cite:
«...Il interrogeait le Seigneur concernant sa Seconde Venue, la réponse
fut: ‘Si tu [Martha Thomas] vis jusqu’à (je pense que c’était 80) ans, tu
verras la face du Fils de Dieu[45]. (Les italiques sont de M. Farkas.)
Ceci est censé être encore un cas où Joseph Smith a donné à quelqu’un une
bénédiction selon laquelle il verra la Seconde Venue de son vivant.
Cependant, le nom Martha Thomas entre crochets n’est pas dans l’original,
mais est «une clarification» apportée par erreur par M. Farkas. Thomas
ne parlait pas d’elle-même, mais de Joseph Smith. Cette citation n’est
rien d’autre qu’un rapport de plus de la révélation ambiguë donnée à
Joseph Smith concernant la Seconde Venue, pas une prophétie faite par
Joseph Smith que Thomas verrait le Fils de Dieu si elle vivait jusqu’à
l’âge de quatre-vingts ans[46].
Concernant l’idée que certains pourraient ne pas goûter la mort avant la
venue du Christ, les saints des derniers jours considèrent que c’est le
cas de Jean le Révélateur et de trois des disciples du Christ décrits dans
le Livre de Mormon, que, dans la culture des saints des derniers jours, on
a appelé les Trois Néphites. Je ne vois aucune raison qu’il ne puisse en
être de même d’autres personnes qui vivaient à l’époque de Joseph Smith, y
compris la génération montante d’alors, si leur désir et leur fidélité le
justifiaient. En parlant des Trois Néphites, Wilford Woodruff utilise
exactement le même langage que Joseph Smith quand il dit:
«Trois des Néphites, choisis ici par le Seigneur Jésus pour être ses
apôtres, ont reçu la même promesse, à savoir qu’ils ne goûteraient pas la
mort avant la venue du Christ, et ils sont toujours dans la chair sur la
terre[47].»
Cet exemple démontre que le fait que le prophète a dit que certaines
personnes alors vivantes ne goûteraient pas la mort avant la venue du
Christ ne signifie pas nécessairement que la Seconde Venue se produirait
au cours d’une vie d’homme à partir du moment de la déclaration. Les
commentaires de l’apôtre Woodruff sont particulièrement importants puisque
M. Farkas cite plus loin une «opinion prophétique» de 1889 du président Woodruff disant:
«Beaucoup de ces jeunes gens et de ces jeunes filles qui sont ici
aujourd’hui seront, à mon avis, dans la chair, s’ils sont fidèles, quand
le Christ viendra dans les nuées du ciel. Ces jeunes des écoles
sabbatiques et des sociétés d’amélioration mutuelle seront dans la chair
tandis que les jugements du Tout-Puissant balayeront les nations de la
terre comme avec le balai de la destruction, en accomplissement des
révélations de Dieu, et ils seront ces personnes mêmes que Dieu bénira et
soutiendra. C’est pourquoi, je le dis, nos jeunes gens ne sauraient
commencer trop tôt à se qualifier en amassant de la sagesse, en invoquant
Dieu et en recevant la sainte prêtrise, car ils doivent se tenir en des
lieux saints tandis que ces jugements sont déversés sur la terre[49].»
[Italiques ajoutés.]
S’il est clair que Wilford Woodruff, comme beaucoup de saints des derniers
jours de l’époque, croyait que la Seconde Venue était proche, il est
également clair qu’il émettait une opinion personnelle et ne prétendait à
aucune inspiration prophétique.
Oliver B. Huntington fait la réflexion suivante concernant deux
bénédictions de personnes «qui ne goûteraient pas la mort»:
«Joseph dit un jour à W. W. Phelps et à sa femme qu’ils ne goûteraient
jamais la mort.
La façon dont cette promesse s’est accomplie est assez singulière. Ils
pensaient, comme tous ceux qui étaient au courant de la promesse, qu’ils
ne mourraient jamais, mais le Seigneur a sa façon bien à lui d’agir et
elle n’est pas celle de l’homme.
Avant de mourir, frère Phelps perdit tout son jugement, perdit la raison,
la conscience et le sens. Il ne savait rien, même pas son nom, ni comment
on mange, étant ainsi incapable de goûter quoi que ce soit, pas même la
mort. Son esprit dégénéra, se rabougrit et se dessécha graduellement. Sa
femme fut tuée instantanément, si rapidement qu’elle n’eut pas le temps de
goûter la mort. Elle fut tuée pendant qu’elle remontait un seau d’eau du
fossé. Un coup de vent projeta une planche d’une maison et elle la toucha
dans le cou, le brisant net. Elle ne goûta pas la mort et ne sentit même
pas le coup[50].»
Le seul fait, avancé par M. Farkas, qui ait un semblant de poids, est un
passage de l’autobiographie de Luman Shurtliff qui dit:
«À la conférence d’avril 1840, le prophète Joseph, tandis qu’il parlait de
ce sujet à certains des anciens, dit qu’ils étaient dans l’erreur; le
Seigneur ne viendrait pas dans dix ans, non, ni dans vingt ans, non, ni
dans trente ans, non, ni dans quarante ans, il se passerait près de
cinquante ans avant que le Seigneur ne vienne[51].»
M. Farkas note qu’il n’est pas fait mention de cela dans le procès-verbal
de la conférence. Je suppose que la raison en est que Shurtliff se
trompait en datant les paroles de Joseph à la conférence de 1840. Son
autobiographie fut écrite en 1872, de nombreuses années après l’événement[52]. Sa description des paroles de Joseph ressemble de manière remarquable
aux paroles de Smith lors de la conférence d’avril 1843:
«Je n’ai aucun doute sur la vérité. Si je devais prophétiser, je
prophétiserais que la fin ne viendra pas en 1844 ni dans 5 ou 6 ans. Il y
en a dans la génération montante qui ne goûteront pas la mort que le
Christ ne soit venu[53].»
Ce qui précède, M. Farkas l’a en fait déjà cité précédemment dans son
traitement, mais il n’a apparemment pas remarqué la ressemblance dans la
formulation, et ne s’est pas non plus rendu compte que l’autobiographie de
Shurtliff a été faite 29 ans plus tard[54]. Plutôt que d’être la preuve d’une
occasion de plus où Joseph Smith est censé avoir parlé de la Seconde Venue
en 1891, le passage de Shurtliff semble être un rapport de plus sur le
sermon de la conférence de 1843.
Joseph poursuivit immédiatement, et M. Farkas le cite:
«Un jour, je priais avec une grande ferveur à ce sujet et une voix me dit:
Mon fils, si tu vis jusqu’à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, tu verras la
face du Fils de l’homme. Le soin m’a été laissé de tirer mes propres
conclusions à ce sujet et j’ai pris la liberté d’en déduire que si je
vivais effectivement jusqu’à ce moment-là, il ferait son apparition. Mais
je ne dis pas si c’est lui qui fera son apparition ou si c’est moi qui
irai là où il est. Je prophétise au nom du Seigneur Dieu, et que cela soit
écrit, que le Fils de l’homme ne viendra pas dans les nuées du ciel avant
que j’aie quatre-vingt-cinq ans...»
Ainsi donc, la citation que fait M. Farkas lui-même dit bien que Joseph
Smith ne considérait pas sa révélation comme une prophétie du moment de la
Seconde Venue. M. Farkas continue à citer les réflexions de Joseph:
«... Après deux jours, etc., – 2520 ans ; ce qui nous amène à 1890. La
venue du Fils de l’homme ne sera jamais – ne pourra jamais être avant que
les jugements dont il est question pour cette heure n’aient été déversés,
jugements qui ont commencé. Paul a dit:’Vous n’êtes pas dans les
ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur; vous êtes tous
des enfants de la lumière.’ Le but du Tout-Puissant n’est pas de revenir
sur la terre et de l’écraser et de la réduire en poudre sans le révéler à
ses serviteurs les prophètes[56].»
Les mots utilisés par Joseph: «...Ce qui nous amène à 1890» ne
transforment pas magiquement sa déclaration négative que le Christ ne
viendra pas avant qu’il n’ait quatre-vingt-cinq ans en une prophétie
concernant le moment de la Seconde Venue. La prophétie n’était pas que la
Seconde Venue aurait lieu pour 1891, mais que la Seconde Venue ne se
produirait pas avant que Joseph ait quatre-vingt-cinq ans. Étant donné que
Joseph finissait de dire qu’il ne savait pas si le Christ viendrait où
s’il irait là où le Christ était, cette prophétie peut simplement vouloir
dire que le Christ ne viendrait pas avant la fin de 1890[57]. Après cela, qui
sait? Tout au plus, la prophétie dépendait du point de savoir si Joseph
allait vivre jusqu’à quatre-vingt-cinq ans. Étant donné que la condition
n’a pas été remplie, les déclarations de Joseph concernant les
cinquante-six ans ne font pas de lui un faux prophète.
CONCLUSION
Qu’est-ce que qui nous reste comme preuve que Joseph Smith a prophétisé à
tort que la Seconde Venue du Christ aurait lieu dans cinquante-six ans ou
en 1891? Pas grand-chose. Nous avons le compte-rendu de la réunion du 14
février 1835 où la prophétie a, paraît-il, été faite. Malheureusement pour
les chasseurs de fausses prophéties, le compte-rendu ne contient aucune
prophétie de ce genre. C’est ce qui explique pourquoi, au lieu de citer la
prophétie elle-même, Decker et Hunt ne donnent qu’une note de bas de page
renvoyant à une référence que le lecteur moyen de leur livre n’aura pas
beaucoup de chances de pouvoir vérifier.
Joseph Smith lui-même a dit qu’il ne savait pas ce qu’il devait penser de
la révélation du Seigneur concernant la Seconde Venue, ce qui est loin de
constituer une prophétie, fausse ou non. Huntington n’a que de l’ouï-dire
à nous fournir et un ouï-dire vieux d'au moins 40 ans. Thatcher ne nous
fournit aucune preuve, bien que Decker et Hunt fassent tout ce qu’ils
peuvent pour l’utiliser comme telle. Puisque Johnson ne dit rien
concernant une prophétie, ce qu’il dit à propos de ce que certains
dirigeants de l’Église ont enseigné n’a aucune valeur comme confirmation
de ce que Joseph Smith a fait une telle prophétie sans le soutien de
Huntington et de Thatcher, qui ne fournissent aucun soutien. Les
bénédictions de ceux qui se sont écartés de l’Église ne constituent pas
une preuve, puisque ces personnes n’ont pas rempli la condition
nécessaire, qui était la fidélité. Si l’on tient compte de la conception
qu’ont les saints des derniers jours de la situation de Jean le Révélateur
et des Trois Néphites, les déclarations qu’ils ne goûteraient pas la mort
avant la venue du Sauveur ne constituent pas une preuve de fausse
prophétie. Les explications fournies par Oliver B. Huntington à propos des
bénédictions données aux Phelps qu’ils ne goûteraient jamais la mort sont
la preuve que d’autres interprétations de telles bénédictions autres que
le fait que la personne recevant la bénédiction ne mourra pas sont, du
moins dans certains cas, raisonnables.
Finalement il est facile d’expliquer pourquoi beaucoup de saints des
derniers jours croyaient que Joseph Smith avait prophétisé la Seconde
Venue en 1891, alors qu’en réalité il n’avait rien prophétisé du tout.
Certains de ceux qui étaient présents à la réunion du 14 février 1835, ou
bien n’ont pas écouté soigneusement ou ont adopté la fausse idée que tout
ce qu’un prophète dit est prophétie, ont considéré comme telle quelque
chose que Joseph Smith exprimait comme étant son opinion personnelle que
cinquante-six ans devraient nous amener au dernier acte avec l’apparition
possible du Seigneur en 1891. Ils ont transmis cette idée à d’autres et la
rumeur s’est répandue. Les explications données par Joseph Smith lui-même
en 1843 et en 1844 sur la nature ambiguë de ce que le Seigneur lui avait
dit ont été ignorées par la plupart des gens.
Joseph a dit que la Seconde Venue ne se produirait pas avant 1891. Il a
dit aussi qu’elle ne se produirait pas avant qu’il n’ait quatre-vingt-cinq
ans. En outre, il a dit que s’il vivait jusqu’à l’âge de quatre-vingt-cinq
ans, le Christ ferait son apparition. Finalement, Joseph ne savait même
pas si cette apparition possible serait ou non la Seconde Venue. Le plus
que l’on puisse attribuer comme prophétie à Joseph Smith concernant la
Seconde Venue est qu’elle ne se produirait pas avant 1891, prophétie qui
s’est accomplie.
Les chrétiens du 1er siècle croyaient aussi que la Seconde Venue était
imminente[58], et il fallut leur rappeler que cela n’allait pas se produire
de sitôt[59]. En l’absence d’une prophétie explicite et étant donné les
déclarations faites par Joseph Smith lui-même concernant la nature ambiguë
de la révélation des cinquante-six années, l’attente des premiers saints
des derniers jours d’une Seconde Venue imminente n’a aucun effet sur le
statut de Smith comme prophète. Les antimormons et les fondamentalistes
chrétiens en général insistent sur le fait qu’il faut laisser la Bible
parler par elle-même et s’interpréter elle-même, mais ils refusent de
laisser Joseph Smith parler par lui-même et de s’interpréter lui-même.
Si l’on examine tous les éléments disponibles, il est facile de voir que
Joseph Smith n’a jamais prophétisé le moment de la Seconde Venue. Il est
également facile de comprendre comment la rumeur qu’il a fait une telle
prophétie a pu naître et se répandre. Toutefois, les comptes-rendus et les
enregistrement des sermons de Joseph qui ont été faits au moment où il les
a prononcés constituent une preuve infiniment meilleure que les vagues
rapports au second degré de ses sermons, qui ont été mis par écrit
quarante à soixante-dix ans plus tard[60].
NOTES
1. B. H. Roberts, dir. de publ., History of the Church of Jesus Christ of
Latter-day Saints, 2e éd. revised, Salt Lake City, Utah, Deseret Book
Company, 1967, vol. 5, p. 265. Cet ouvrage est généralement connu et
mentionné sous le nom de History of the Church.
2. Le moment où un prophète agit comme prophète est parfois évident. «
Ainsi dit le Seigneur... », « Je prophétise au nom du Seigneur... » ou une
expression du même genre constituent une assez bonne indication qu’il agit
en tant que prophète. S’il n’y a pas de formule de ce genre, il n’est pas
clair qu’il parle pour Dieu ou exprime ses propres idées. C’est pour cela
que le discernement est si nécessaire.
Après avoir lu la première version du présent traitement, l’auteur
antimormon John Farkas, de Berean Christian Ministries, a contesté ce
point de vue comme suit :
« Je peux comprendre l’idée qu’exprime ici M. Jacobs, mais je rejette
l’affirmation qu’une ‘opinion personnelle’ puisse être donnée à une
réunion officielle de l’Église mormone. »
Cela soulève la question de savoir ce qui, lorsqu’il s’agit de décider si
quelque chose qui a été dit est une opinion personnelle ou non, constitue
une « réunion en officielle de l’Église mormone ». Aux yeux de M. Farkas,
les réunions « officielles » se limitent-elles aux conférences générales ?
À toutes les sessions ou à quelques-unes seulement ? Une réunion de
Sainte-Cène de paroisse est-elle « une réunion officielle de l’Église
mormone »? Qu’en est-il d’une réunion de jeunes mormons qui se tient
régulièrement et est dirigée officiellement, et qui commence et finit par
une prière ? Si ce ne sont pas là des « réunions officielles de l’Église
mormone », que sont-elles ?
Et si la personne qui parle dans ce que M. Farkas considère être une «
réunion officielle de l’Église mormone » dit explicitement que son point
de vue est une opinion personnelle ? Nous traitons justement de deux
exemples de ce genre d’expression dans cette étude. Par quelle autorité ou
en vertu de quel principe reconnu M. Farkas corrige-t-il ces orateurs en
disant que ce qu’ils affirment explicitement être une opinion n’est pas
vraiment une opinion mais une parole prophétique que tous les saints des
derniers jours sont tenus de considérer comme telle? M. Farkas
accepterait-il l’idée que, parce que quelque chose a été dit par un
pasteur de l’Église, quelle qu’elle soit, qu’il fréquente, qu’en dépit du
fait que c’est exprimé sous forme d’opinion, les membres de cette Église
sont tenus de considérer la parole comme faisant doctrinalement ou
administrativement force de loi sur les membres de cette assemblée ?
Le point de vue et de M. Farkas n’est pas raisonnable du tout. Toutefois
son opinion n’a pas vraiment d’importance ici. Pour ce qui est des saints
des derniers jours, comme l’a dit à l’origine Joseph Smith, un prophète
n’est prophète que quand il agit comme tel et tout ce que dit un prophète
ne doit pas être considéré comme prophétie, même si c’est dit au cours
d’une réunion « officielle » de l’Église mormone. Cela ne veut pas dire
que les paroles du prophète doivent être ignorées. Tout ce que le prophète
dit concernant l’œuvre du Seigneur est important, que cela soit dit à des
réunions officielles ou non. Le courrier électronique de M. Farkas
fournissait un certain nombre de citations de dirigeants de l’Église
concernant l’importance des paroles du prophète et du fait que nous devons
les suivre. Cependant, dans tous les cas qu’il propose, les paroles en
question expriment des choses que les membres de l’Église doivent faire.
Il ne donne pas un seul exemple d’enseignement doctrinal ni aucun exemple
dont on pourrait dire qu’il s’applique à juste titre à des opinions et est
explicitement déclaré comme tel. Il y a une grande différence entre des
paroles qui sont importantes d’une manière ou d’une autre et des paroles
qui sont de la prophétie proprement dite.
M Farkas relève le fait que je n’ai pas donné de référence étayant le
point de vue que les prophètes peuvent exprimer des opinions personnelles
dans des réunions « officielles de l’Église mormone ». Les références ne
devraient pas être nécessaires pour des choses qui vont de soi. Quand un
orateur présente quelque chose comme étant une opinion, il n’y a aucune
obligation pour l’auditeur d’y voir quoi que ce soit d’autre. Pour
l’édification de M. Farkas et de ceux qui ont la même tournure d’esprit
que lui, voici deux références concernant la nécessité du discernement de
l’esprit chez celui qui entend les paroles du prophète :
Joseph Smith a dit que « un prophète [n’est] prophète que quand il agit
comme tel » (voir EPJS, p. 224) et Brigham Young a enseigné que la
responsabilité du discernement repose sur chaque membre de l’Église (JD
9:150). Quand ses frères voulurent savoir si ses prophéties étaient
vraies, Néphi leur a expliqué que le Seigneur dit : « Si vous ne vous
endurcissez pas le cœur et me demandez avec foi, croyant que vous
recevrez, étant diligents à garder mes commandements, assurément ces
choses vous seront révélées » (1 Né 15:11). Ces façons d’évaluer les
enseignements d’un prophète sont toujours valables. Jésus a promis à ses
disciples: « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous
conduira dans toute la vérité… et il vous annoncera les choses à venir »
(Jean 16:13). Ces dons prophétiques du Saint-Esprit ont été est rétablis
et sont accessibles à toute personne digne. Paul a écrit aux Corinthiens :
« Nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n’est par le Saint-Esprit
» (1 Co 12:3). En fait, l’esprit de la prophétie était et est « le
témoignage de Jésus » (Ap 19:10). Moroni a promis à tous ceux qui croient
et prennent part aux dons spirituels qui nous sont accessibles, que l’on
peut déterminer la véracité des choses spirituelles par une intention, une
étude, une réflexion et une prière sérieuses : « Et par le pouvoir du
Saint-Esprit, vous pouvez connaître la vérité de toutes choses » (Mro
10:3-5; 1 Né 10:17-19; Mro 7:12-18; D&A 9). La validité et la valeur des
enseignements des prophètes, passés et présents, peuvent être connues de
cette façon.
Encyclopedia of Mormonism, vol. 3, PROPHECY (Macmillan Publishing Company,
New York, 1992).
Il n’est pas suffisant non plus que le ministère soit inspiré de Dieu, les
membres laïcs de l’Église, non moins que le ministère, y ont droit : le
Saint-Esprit est promis au peuple aussi bien qu’aux prêtres; et le peuple
en a besoin aussi bien que le ministère, car « l’homme animal ne reçoit
pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et
il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. »
Ce qui explique pourquoi il est important que ceux qui écoutent soient
inspirés par le même esprit que ceux qui enseignent.
B. H. Roberts, New Witnesses for God, vol. 1, Salt Lake City, Utah, The
Deseret News Press, 1911, p. 160.
3. C’est le cas de M. Farkas, qui a ouvert un site sur l’internet pour
combattre pour sa conception de la foi chrétienne, qui exclut,
naturellement, les saints des derniers jours.
4. Ed Decker et Dave Hunt, The God Makers, Eugene (Oregon), Harvest House
Publishers, 1984, p. 12.
5. The God Makers, p. 227.
6. En anglais : « A Non-Prophet Organization », jeu de mots sur « A
non-profit organization », une organisation sans but lucratif. (NdT)
7. On trouvera dans Dean C. Jessee, dir. de publ., The Papers of Joseph
Smith, vol. 1, pp.xi-xxxv, une introduction générale aux méthodes
utilisées pour compiler l’histoire de Joseph Smith, notamment les
comptes-rendus de ses sermons.
8. Ceci est un point extrêmement important. Dans sa critique, M. Farkas
souligne que, puisque Dieu a convoqué la réunion, tout ce qui été dit à
cette réunion revêt une importance en dehors de l’ordinaire. M. Farkas dit
expressément :
Joseph Smith dit que la réunion avait été convoquée parce que Dieu l’avait
commandé. Les déclarations et les bénédictions faites à cette réunion ne
l’ont pas été nonchalamment comme on le ferait à table. Elles ont été
faites à une réunion convoquée par Dieu et ont été faites au nom de Dieu.
Voici ce qui a été dit à cette réunion:
Le président Smith dit alors que la réunion avait été convoquée parce que
Dieu l’avait commandé... et c’était la volonté de Dieu que ceux qui
allaient en Sion, décidés à donner leur vie, si nécessaire, devaient être
ordonnés au ministère et aller tailler la vigne pour la dernière fois, ou
la venue du Seigneur, qui était proche – dans 56 ans ce devrait être le
dernier acte. (History of the Church, 2:182, c’est-à-dire que le Seigneur
devrait arriver pour le 16 février 1891).
Ce n’était pas simplement l’opinion de Joseph Smith donnée en passant. Il
agissait manifestement comme prophète de Dieu à une réunion officielle de
l’Église mormone.
Personne n’a dit que Joseph Smith émettait en passant une opinion
concernant la Seconde Venue. Il y a des opinions qui sont mûrement
réfléchies. Toutefois, ce ne sont que des opinions et elles peuvent se
révéler incorrectes. Le traitement tout entier de M. Farkas est sujet à
caution pour la raison toute simple que les paroles qu’il attribue à
Joseph Smith au cours du sermon du 14 février 1835 ne sont pas les paroles
de Joseph Smith. Elles ne sont pas la transcription du sermon. Elles sont
un bref résumé de son discours compilé des années plus tard à partir des
journaux personnels de plusieurs personnes présentes qui l’ont entendu
parler. Il me semble que c’est une pratique dangereuse que de condamner
quelqu’un pour fausse prophétie sur la base d’un compte-rendu, qui n’est
pas une transcription, d’un sermon, compilé plusieurs années après que le
sermon a été prononcé (le premier compte-rendu imprimé du sermon date de
1853) surtout quand ce compte-rendu ne dit pas explicitement que la
déclaration en question était une prophétie et qu’il utilise des termes
qui n’ont rien de précis (devrait être au lieu de sera).
9. History of the Church vol. 2, p. 182.
10. Dialogue, A Journal of Mormon Thought, automne 1966, p. 76. The God
Makers, p. 227 et The God Makers, notes de bas de page, chapitre 15, note
50.
11. History of the Church, vol. 2, p. 199. On trouvera des exemples
supplémentaires de prophéties explicites faites dans des réunions dans
History of the Church, vol. 2, p. 309; vol. 3, p. 390; vol. 5, pp. 139,
157, 232, 255, 324, 394, 526; vol. 6, pp. 17, 58, 299, 566.
12. Doctrine et Alliances 130:14-17. Ceci a été écrit, le 2 avril 1843,
par William Clayton.
13. Andrew F. Ehat et Lyndon W. Cook, The Words of Joseph Smith, Provo,
Utah, Religious Studies Center, université Brigham Young, 1980, p. 172.
Écrit par Willard Richards dans le journal de Joseph Smith à la date du 2
avril 1843.
14. The Words of Joseph Smith pp. 179-180. Écrit par Willard Richards dans
le journal de Joseph Smith à la date du 6 avril 1843.
15. Scott G. Kenney, dir. de publ., Wilford Woodruff Journal Texte
dactylographié, Midvale, Utah, Signature Books, 1985, vol. 2, pp. 365-366,
10 mars 1844. Voir aussi The Words of Joseph Smith, p. 332.
16. The Words of Joseph Smith, p. 335. Écrit par Willard Richards dans le
journal de Joseph Smith à la date du 10 mars 1844.
17. The Words of Joseph Smith, p. 336. Écrit par Thomas Bullock dans son
journal.
18. The Words of Joseph Smith p. 336. Écrit dans les papiers de John
Solomon Fullmer.
19. Les auteurs antimormons qualifient souvent ce document de journal
personnel, ce qui implique que les événements et les déclarations qui s’y
trouvent ont été notés régulièrement à mesure qu’ils se produisaient. En
réalité, il s’agit d’une autobiographie écrite des années après qu’un
grand nombre de ces événements se sont produits.
20. Oliver B. Huntington, Autobiography (Texte dactylographié, Brigham
Young University Special Collections) vol. 2, p. 129.
21. Susan Easton Black, comp., Membership of The Church of Jesus Christ of
Latter-day Saints: 1830-1848 (Religious Studies Center, Brigham Young
University), LDS Collectors Library ‘97 CD-ROM, note pour Oliver Boardman
Huntington. On ne connaît pas l’année de naissance de Huntington. La date
principale donnée est 1823, ce qui signifierait que Huntington avait onze
ans à l’époque de la réunion du 14 février 1835. Néanmoins, il existe une
autre date, 1825, ce qui voudrait dire qu’il avait neuf ans au moment de
la réunion. Voir aussi l’Autobiography de Huntington, vol. 1, p. 1, LDS
Collectors Library ‘97. CD-ROM. Huntington donne 1823 comme année de sa
naissance.
22. Hyrum L. Andrus, comp., Mormon Manuscripts to 1848, A Guide to the
Holdings of the Harold B. Lee Library, Provo, Utah, Harold B. Lee Library,
université Brigham Young, 1977, p. 81.
23. Voir note 6.
24. The God Makers, pp. 16-17.
25. Andrew Jenson, Latter-Day Saint Biographical Encyclopedia, Salt Lake
City, Utah, Andrew Jenson History Company, 1907, vol. 1, p. 127.
26. Voir note 6.
27. Mentionné dans The God Makers, note 59 du chapitre 15.
28. Une recherché faite dans les tomes XLVII, XLVIII et XLIX du Millennial
Star (1885, 1886, 1887) n’a livré qu’un sermon prononcé par Moses
Thatcher, à la conférence générale d’octobre 1885. Ce sermon n’est pas
celui que les antimormons citent et n’a rien à voir avec les cinquante-six
ans ou la Seconde Venue. Je remercie Stan Barker d’avoir recherché les
sermons de Moses Thatcher dans ces tomes du Millennial Star.
29. Abraham H. Cannon Journal, 14 october 1886. Le sermon fut prononcé à
Lewiston, dans le comté de Cache (Utah). Cannon n’était apparemment pas
présent pour entendre le sermon de Thatcher, car il note dans son journal
que ce compte-rendu est tiré d’un original entre les mains de W. F.
Burton. À la fin du compte-rendu se trouve la date du 3 août 1886, qui est
probablement soit la date du sermon, soit la date à laquelle Burton a
écrit le compte-rendu. Ce compte-rendu du sermon de Thatcher est au moins
au second degré.
30. Il y a un renvoi, écrit à la main, au Millennial Star XV, p. 205 entre
les deux phrases du journal d’Abraham Cannon. Nous ne savons pas si
l’inscription est de Cannon ou de Burton. C’est cela la source de l’idée
que le sermon de Thatcher a paru dans le Millennial Star XV, p. 205.
31 Le sermon traite de la croyance de Thatcher en l’effondrement proche du
gouvernement des États-Unis et en la destruction des chemins de fer, ce
qui aurait de nouveau isolé les saints du reste du monde. C’était cet
isolement que Thatcher considérait comme étant la délivrance des saints.
32. Wilford Woodruff Journal vol. 8, p. 402, 31 août 1886.
33. Abraham H. Cannon Journal, 20 août 1886, tel que cité dans Dialogue, A
Journal of Mormon Thought, été 1985, p. 68.
34. The Thatcher Episode: A Concise Statement of the Facts in the Case.
Interesting Letters and Documents. A Review of M. Thatcher’s Claims, Pleas
and Admissions, Salt Lake City, Utah, Deseret News publishing, 1896.
Désigné ci-après sous le titre The Thatcher Episode. Je remercie Elden
Watson d’avoir attiré mon attention sur ce document.
35. The Thatcher Episode p. 25.
36. Voir note 6.
37. Benjamin F. Johnson, My Life’s Review, Independence, Missouri, Zion’s
Printing and Publishing Co., 1947, p. 7, tel qu’on le trouve sur le CD-ROM
LDS Collector’s Library ‘97.
38. My Life’s Review, pp. 14-15.
39. My Life’s Review, pp. 19-20.
40. Dean R. Zimmerman dir. de publ., I Knew The Prophets: An Analysis of
the letter of Benjamin F. Johnson to George F. Gibbs, Reporting Doctrinal
views of Joseph Smith and Brigham Young, Bountiful, Utah, Horizon, 1976.
La lettre (sans les notes de Zimmerman) se trouve aussi sur le CD-ROM LDS
Collector’s Library ‘97.
41. Zimmerman, notes 9.9 (p. 22), 9.13 (p. 23), 11.3 (p. 26), 19.19 (p.
31), 26.1 (p. P. 38), 28.19 (p. 41), 42.22 (p. 54). Cette notation désigne
la page et la ligne de la lettre originale et la page dans Zimmerman où la
note apparaît. Par exemple, la note 9.9 (p. 22) est une note qui traite de
la page 9, ligne 9 de la lettre originale et qui se trouve à la page 22 de
Zimmerman.
42. Donner une référence pour des articles qui paraissent sur l’internet
est difficile étant donné que le nombre de pages réellement imprimées
dépend de la mise en page et de la taille de la police utilisée par le
navigateur ; de plus, le contenu de l’article peut changer toutes les fois
que l’administrateur de site charge une nouvelle version. Plutôt que de
citer les numéros de page tels qu’ils apparaissent sur mon navigateur, je
donne la référence des passages de l’article telle qu’elle se trouve dans
la source originelle. Le présent article traite du contenu de l’article
paru sur le site internet de Berean Christian Ministries sous le titre THE
SECOND COMING OF JESUS CHRIST - WHEN? tel qu’il était à la date du 11
juillet 1997.
43. Je ne traite pas ici de tous les points que M. Farkas soulève. Son
tableau montrant le nombre de déclarations qui utilisent la phraséologie
de la Seconde Venue n’a rien à voir avec le sujet. À part le fait qu’elles
permettent d’expliquer les commentaires de Joseph Smith concernant les
espérances des Millerites, leurs idées sur la Seconde Venue n’ont rien à
voir non plus avec le sujet. Nous reconnaissons volontiers que Joseph
Smith et beaucoup, si pas la plupart des saints des derniers jours du
siècle dernier, pensaient que la Seconde Venue était imminente et se
serait probablement produite au plus tard en 1891. La question n’est pas
de savoir ce que Joseph Smith ou quelqu’un d’autre croyait, mais si Joseph
Smith a prophétisé le jour où la Seconde Venue devait se produire. Ce
n’est pas le cas.
44. Les passages suivants sont typiques :
Il y a une loi, irrévocablement décrétée dans les cieux avant la fondation
de ce monde, sur laquelle reposent toutes les bénédictions;Et lorsque nous
obtenons une bénédiction quelconque de Dieu, c’est par l’obéissance à
cette loi sur laquelle elle repose.
Doctrine et Alliances 130: 20-21. Ci-après désigné sous le sigle D&A.
Voir aussi HC, vol. V, pp. 323-324. Ceci fait partie d’un certain nombre
d’instructions que Joseph Smith a données, le 2 avril 1843, à l’Église.
Je ne vous parlerai pas de doctrine, mais de votre bien-être temporel,
étant donné que vous êtes venus ici pour essayer de garder les
commandements de Dieu. Je prononce sur vous les bénédictions du ciel et de
la terre. Et si vous suivez les recommandations, agissez avec sagesse et
faites ce qui est bien, ses bénédictions reposeront sur vous dans la
mesure où j’ai du pouvoir auprès de Dieu de les sceller sur vous. Je suis
votre serviteur.
Journal de Joseph Smith, 13 avril 1843. Écrit par Willard. Richards. Voir
The Words of Joseph Smith, p. 190.
Toutes les bénédictions que le Seigneur propose à son peuple sont
conditionnelles. Ces conditions sont : « Obéissez à ma loi, gardez mes
commandements, marchez dans mes ordonnances, observez mes statuts, aimez
la miséricorde, n’enfreignez pas la loi que je vous ai donnée, restez purs
dans la loi et alors vous aurez droit à ces bénédictions, pas avant. »
Brigham Young, 31 août 1873. Journal of Discourses 16:162.
Mais je tiens à vous dire que très peu de bénédictions patriarcales
resteraient inaccomplies si ceux qui les reçoivent se souvenaient
qu’aucune bénédiction ne peut être accordée aux enfants des hommes, si ce
n’est par leur fidélité à garder les commandements de Dieu.
John W. Taylor, Conference Report, octobre 1900, p. 32
... Il y a ici une vérité qui devrait toujours être présente et claire
dans l’esprit des saints des derniers jours : que les bénédictions qui
leur sont promises – que ce soit dans les saintes ordonnances, dans les
paroles des serviteurs de Dieu ou dans les révélations venant directement
du Très-Haut – sont toutes basées sur cette grande chose : que nous ferons
ce qui est commandé.
Charles W. Penrose, Conference Report, avril 1924, p. 12
Mais toutes ces bénédictions dépendent de ce commandement qui nous est
donné à la section 107, verset 99 des Doctrine et Alliance : “C’est
pourquoi, que chaque homme s’instruise de son devoir et apprenne à remplir
l’office auquel il est désigné, et ce, en toute diligence. »
Joseph L. Wirthlin, Conference Report, octobre 1952, p. 83
Toutes ces bénédictions dépendent de notre volonté de nous rappeler les
paroles et de marcher dans l’obéissance.
Spencer W. Kimball, conférence d’octobre 1973, The Church News, Conference
Issues 1970-1987, p. 15
Toutes ces souces se trouvent sur le CD-ROM LDS Collector’s Library ‘97.
Dans sa critique, M. Farkas me réprimande parce que je n’ai pas de
référence antérieure à l’année 1900. La présente révision contient trois
références plus anciennes, dont deux remontent à Joseph Smith en 1843. M.
Farkas essaye d’en balayer une, D&A 130, en disant : « Cette soi-disant
révélation a été reçue le 2 avril 1843. S’applique-t-elle aux bénédictions
données aux apôtres en 1835 ? Je ne vois pas comment c’est possible. Étant
donné la date à laquelle cette révélation a été reçue, Joseph Smith ne
devait pas la connaître quand les bénédictions ont été données, par
conséquent, il ne devait pas avoir à l’esprit l’idée que les bénédictions
du ciel pouvaient dépendre d’une action de la part des bénéficiaires. »
M. Farkas n’est pas un chercheur soigneux. Il dit que D&A 130 est une
révélation reçue le 2 avril 1843. D&A et HC qualifient cette section, non
de révélation reçue le 2 avril 1843, mais d’enseignements que Joseph Smith
a donnés le 2 avril 1843 aux saints des derniers jours. Joseph Smith
avait, de toute évidence, reçu ces principes avant de les donner aux
saints des derniers jours. Les versets 14-17 remontent au moins au 14
février 1835, parce que ces versets décrivent la révélation qui a
constitué la base de la déclaration du 14 février 1835 que dans
cinquante-six ans ce devrait être le dernier acte. En outre, le verset 13
situe expressément les informations contenues aux versets 11-12 en 1832.
Ces deux exemples montrent que quelques-uns au moins des points exposés
aux saints des derniers jours en 1843 et enregistrés dans D&A 130, ont été
reçus des années auparavant. Il n’y a aucune raison de croire qu’il n’en
soit pas ainsi pour le contenu des versets 20-21.
45. La source de cette citation de M. Farkas est Martha Thomas
Autobiography, dans Daniel Thomas Family History, 1927, pages 32-33, que
l’on trouve dans la LDS Historical Library de 1992. Voir aussi le CD-ROM
LDS Collector’s Library ‘97.
46. C’est encore une démonstration du manque de soin de M. Farkas.
47. G. Homer Durham, dir. de publ. Discourses of Wilford Woodruff, Salt
Lake City (Utah), Bookcraft Inc. 1969, p. 95 apparaissant sur le CD-ROM
LDS Collector’s Library ‘97. Ces commentaires faisaient partie d’un sermon
prononcé le 5 septembre 1869 aux obsèques de l’apôtre Ezra T. Benson.
48. M. Farkas semble ignorer que la désignation « opinion prophétique »
est de l’éditeur des Discourses of Wilford Woodruff, et n’est pas la
position officielle de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours. Ou bien, il lui a peut-être semblé que si l’éditeur mormon
considérait la déclaration de Woodruff comme une « opinion prophétique »,
tous les mormons devaient la considérer comme telle. Quoi qu’il en soit,
il essaye de tirer le maximum du mot « prophétique » apparaissant dans ce
commentaire de l’éditeur pour convaincre ses lecteurs qu’il y a
véritablement quelque chose de prophétique dans l’opinion du président
Woodruff.
49. Discourses of Wilford Woodruff, p. 255, citant le Millennial Star vol.
51, pp. 595-596.
50. Oliver B. Huntington, History of the Life of Oliver B. Huntington
Written by Himself, 1878-1900, p. 9. Texte dactylographié en la possession
de l’auteur. Cette déclaration a été écrite soit en 1880, soit en 1881,
car une mention de 1879 apparaît à la page 8 et une note portée le 24
décembre 1881 apparaît à la page 11 . Huntington a donc exprimé ses idées
longtemps avant que les antimormons ne transforment la soi-disant
prophétie des 56 ans en problème et n’est donc pas simplement une
justification créée pour répondre à une objection antimormone.
51. Luman Shurtliff, Autobiography, Texte dactylographié, Provo (Utah),
Brigham Young University Library Special Collections, p. 44, tel qu’il
apparaît sur le CD-ROM LDS Collector’s Library ‘97.
52. Shurtliff, Autobiography, p. 10, où il dit que 44 ans se sont passés
depuis un événement qui avait eu lieu en 1828.
53. History of the Church vol. V, p. 336.
54. Encore un cas de recherche bâclée de la part de M. Farkas.
55. History of the Church vol. V, p. 336.
56. History of the Church vol. V, pp. 336-337.
57. On trouvera un traitement supplémentaire de ce point ainsi que
d’autres idées intéressantes dans Richard L. Anderson, « Joseph Smith and
the Millenarian Time Table », BYU Studies 3/3-4, printemps-été 1961, pp.
55-66. On peut trouver cet article à la Foundation for Ancient Research
and Mormon Studies sous la référernce FARMS Reprint AND-97a.
58. Matthieu 24:34.
59. 2 Thessaloniciens 2:1-3.
60. À propos d’Ed Decker et de Dave Hunt, toutes les données qui ont été
présentées dans le présent traitement, à l’exception d’une seule,
existaient avant que The God Makers ne soit écrit. L’unique exception est
le numéro d’automne 1985 de Dialogue: A Journal of Mormon Thought (voir
note 28). Même dans ce cas, la source originelle, le journal d’Abraham H.
Cannon, était accessible. Bien que certaines des sources utilisées dans le
présent traitement soient maintenant sur un CD-ROM qui n’existait pas
quand Decker et Hunt ont écrit leur livre, ces sources étaient accessibles
et étaient utilisées par les antimormons des années avant la rédaction de
The God Makers. En fait, on peut trouver toute l’argumentation utilisée
par Decker et Hunt avec plus de détails (de même que les éléments de
moindre valeur concernant le fait de ne pas goûter la mort) dans Jerald et
Sandra Tanner, Mormonism: Shadow or Reality, 5e édition, Salt Lake City,
Utah Lighthouse Ministry, 1987, p. 187. Bien que la 5e édition ait été
publiée en 1987, cette page est identique à celle des éditions précédentes
et était donc accessible à Decker et Hunt. En comparant ce qui se trouve
dans The God Makers et dans Shadow or Reality, il est difficile de ne pas
les soupçonner de n’avoir pas fait de recherches dans les sources
originelles sur la prophétie des cinquante-six ans, mais d’avoir tout
simplement pillé les Tanner sans leur en attribuer la paternité.
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