Dans l’article « Une tempête dans un verre
d’eau », nous avons vu comment la trouvaille de Thomas W. Murphy, censée
démontrer définitivement la fausseté du Livre de Mormon grâce aux
applications de l’ADN, n’était en réalité qu’un coup d’épée dans l’eau.
Nous avons déjà dit que quand quelqu’un écrit un article ou un livre
négatif sur l’Église, il serait intéressant de savoir ce qui le motive.
Allen Wyatt a voulu le savoir en ce qui concerne Murphy et est allé jeter
un coup d’œil dans les coulisses. Nous l’accompagnons pour une plongée
dans l’univers glauque de l’antimormonisme.
MOTIVATION, COMPORTEMENT ET DISSENSION
par Allen Wyatt
© FAIR
Thomas W. Murphy, étudiant de troisième cycle à l’université de Washington
et membre de nom de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours
[1], a fait la une ces dernières semaines. Dans un article parvenu en fin
de soirée, le vendredi 29 novembre [2003], sur le câble de l’Associated
Press, la journaliste Patty Henetz annonçait que M. Murphy s’attendait à «
être excommunié la semaine prochaine pour les articles qu’il a écrits et
qui mettent en doute la validité du Livre de Mormon [2]. » Ainsi
commençait la comédie visant à faire croire que M. Murphy était un
universitaire indépendant, objet de persécutions de la part de la
monolithique Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours parce
qu’il conteste intelligemment ses problèmes doctrinaux.
Pendant les neuf jours qui ont suivi la parution de l’article, des
articles du même genre ont paru dans de nombreux médias nationaux et
internationaux, dont le Wall Street Journal, radio KIRO (Seattle), le Los
Angeles Times, Newsday, le New York Times, le Gardian Unlimited
(Royaume-Uni), le National Post (Canada) et une foule de journaux
régionaux et locaux. Le texte de l’Associated Press, qui avait suscité
tout cet émoi, avait été écrit par M. Murphy après sa réunion avec son
président de pieu [3], Matthew Latimer, à la demande de celui-ci. Selon M.
Murphy, le président Latimer avait exprimé sa consternation de voir qu’il
avait écrit un mémoire intitulé « Lamanite Genesis, Genealogy, and
Genetics », paru avec d’autres travaux du même genre dans American
Apocrypha, publié en mai 2002 par Signature Books. Lors de leur réunion,
le président Latimer aurait prévu la convocation d’une commission
disciplinaire à l’encontre de M. Murphy, pour examiner les allégations
selon lesquelles il était coupable d’apostasie, comme le prouvaient les
déclarations faites par lui dans l’article.
Le but du présent article n’est pas d’examiner les conclusions auxquelles
M. Murphy est parvenu dans son article de American Apocrypha ou dans la
version plus ancienne parue sur www.mormonscripturestudies.com, un site
internet pour auteurs mormons dissidents. Nous ne voulons pas non plus
nous occuper ici des questions que se pose M. Murphy concernant « le
manque de représentation des minorités dans la direction de l’Église, les
campagnes politiques de l’Église contre les droits des femmes et des
homosexuels, ni ‘l’excommunication de savants qui abordent honnêtement les
problèmes posés par l’histoire et la doctrine de l’Église’ [4] », des
choses qui sont fort éloignées de sa spécialité et des articles qu’il a
publiés.
Les questions scientifiques et culturelles soulevées par M. Murphy ont été
abordées dans le passé par des savants éminemment qualifiés et
continueront à l’être à l’avenir. Les membres de l’Église de Jésus-Christ
sont, de manière routinière, exposés à un harcèlement, qui ressemble à
l’antisémitisme, de la part de gens ayant des intentions peu louables. Ce
qui est différent dans cette situation-ci, c’est la manipulation
stratégique et délibérée des médias pour donner la fausse image d’un
savant assiégé, persécuté dans sa recherche de la vérité par une
institution répressive.
Dans cet article, nous examinons les incohérences dans le comportement et
les motivations apparentes de M. Murphy – pour utiliser ses propres termes
et ceux de ses complices – par rapport à l’Église de Jésus-Christ et à la
commission disciplinaire, maintenant reportée, qui devait être tenue à son
sujet. Nous traitons tout particulièrement des sujets suivants :
- Paroles, actes et apostasie
- Abandon d’une loyauté antérieure
- Collaboration avec des ex-mormons devenus activistes
- Recherches subventionnées ?
À l’examen de ces domaines, il apparaît que M. Murphy n’est pas aussi
innocent qu’il voudrait nous le faire croire. Il devient également clair
qu’il travaille en collaboration étroite avec ceux qui veulent nuire à
l’Église de Jésus-Christ ou la détruire.
Paroles, actes et apostasie
Quand on veut savoir si quelqu’un se rend coupable d’apostasie, il est
tout à fait normal d’examiner ses paroles et ses actes aussi bien que les
motivations de ces paroles et de ces actes [5]. Toute accusation
d’apostasie est grave. Webster définit le mot comme suit : « Abandon de sa
foi religieuse ; abandon d’une loyauté antérieure [6]. »
Notez que l’apostasie est une accusation visant les actes d’une personne.
Quelqu’un se rend coupable d’apostasie si son comportement indique qu’il a
abjuré sa foi religieuse ou si son comportement indique qu’il a abandonné
une loyauté antérieure. Il est donc acceptable et en fait attendu que l’on
examine le comportement d’une personne accusée d’apostasie. L’Église de
Jésus-Christ n’a pas une notion officielle d’hérésie (fausse croyance),
mais seulement d’apostasie (faux comportement). Dans le cas de M. Murphy,
le problème, ce n’est pas les conclusions qu’il tire, mais ce qu’il fait
de ces conclusions. C’est sa conduite et non ce qu’il croit qui revient à
de l’apostasie.
Interrogé par les médias, il affirme que c’est sur ses croyances que
l’Église enquête. C’est lui qui décide de se faire passer pour quelqu’un
que l’on punit pour ce qu’il pense. Il a dit à un reporter que le
président Latimer était « résolu dans son devoir à mettre fin aux
relations avec ceux qui publient des textes contraires à la position
officielle de l’Église [7] ». À un autre, il a dit : « Je pensais pouvoir
penser et être mormon en même temps, mais je me trompais [8]. »
La vérité, c’est que M. Murphy est certainement libre de penser ce qu’il
veut. L’Église de Jésus-Christ n’a pas de « test au réactif » servant à
repérer les non-croyants. Ce qui se rapproche le plus de ce genre de test
dans l’Église est la série de questions que l’on pose à une personne qui
veut obtenir une recommandation à l’usage du temple. Quand on examine ces
questions, on n’en trouve aucune qui évalue ce qu’elle pense de
l’historicité du Livre de Mormon, des Lamanites ou des recherches sur
l’ADN.
Si l’Église ne se livre pas à la recherche active des membres non croyants
et ne les prend pas pour cible, elle ne reste pas toujours sans réaction
quand un membre cesse d’être un non-croyant en pensée pour devenir un
non-croyant qui fait du prosélytisme. En d’autres termes, quand un membre
se met à promouvoir publiquement des idées qui cherchent à justifier son
incroyance ou à en inciter d’autres à devenir incroyants, l’Église a le
droit de se séparer de ces personnes pour « apostasie déclarée et nuisible
[9] ». À cet égard, l’Église de Jésus-Christ ne diffère en rien de
beaucoup d’autres confessions et peut même être considérée comme plus
tolérante que certaines qui excommunient pour des pensées « hérétiques ».
Pourquoi l’Église accorderait-elle l’imprimatur en gardant comme membre
quelqu’un qui fait du prosélytisme contre elle ? Pareille interprétation
ne paraît pas déraisonnable non plus à d’autres observateurs de l’Église.
« La religion permet aux personnes d’avoir une interprétation qui conteste
le Livre de Mormon, dit Jan Shipps. ‘Mais une fois que vous commencez à
publier et que votre interprétation diffère non seulement du Livre de
Mormon, mais des positions doctrinales en général, vous flirtez avec la
disqualification ou l’apostasie’ [10]. »
Dans les cas où les non-croyants faisant du prosélytisme démontrent qu’ils
ne croient plus comme l’Église, ils peuvent légitimement être excommuniés
de l’Église. La raison ? L’apostasie, le reniement d’une foi religieuse.
Abandon d’une loyauté antérieure
Une des définitions de l’apostasie est « l’abandon d’une loyauté
antérieure ». Il est raisonnable de supposer qu’il fut un temps où M.
Murphy était loyal à l’Église de Jésus-Christ. Il se réclame clairement
d’un passé mormon riche ; c’est ce qu’il a laissé entendre lors de
nombreuses interviews relatives à la commission disciplinaire prévue
contre lui. Dans un cas au moins il a dit : « Oui, je chéris mon héritage
mormon [11]. » Une autre fois, il a été rapporté qu’il avait été « élevé
mormon dans le sud de l’Idaho, se considère toujours comme un mormon et se
battra contre l’excommunication [12]. »
Il apparaît que c’est le fait qu’il se dit toujours saint des derniers
jours qui lui a valu, en tous cas entre autres, un report de la commission
disciplinaire. En faisant rapport à ses partisans de sa conversation avec
le président Latimer, il a dit :
« [Le président Latimer] a dit que le fait que j’aie déclaré publiquement
que c’était difficile pour moi l’a incité à ne pas prendre de décision
hâtive. Il veut prendre encore un peu de temps pour mieux me connaître et
m’a invité à avoir d’autres entretiens privés avec lui avant d’avoir
recours à d’autres mesures [13]. »
Les prétentions de M. Murphy à vouloir rester dans l’Église paraissent
toutefois être complètement en désaccord avec son comportement. Par
exemple, il reconnaît qu’il n’est plus allé à l’église depuis près de dix
ans, ayant décidé de se retirer en 1993 après l’excommunication
retentissante de plusieurs intellectuels dissidents. Lors d’une interview,
il a dit de ces intellectuels qu’ils sont ses « pairs philosophiques [14]
». S’il considère des dissidents comme ses pairs, il semble étrange qu’il
soit consterné lorsqu’en faisant la même chose qu’eux il parvient aux
mêmes résultats.
Alors à quoi M. Murphy accorde-t-il sa loyauté ? À l’Église de sa jeunesse
? À des intellectuels dissidents ? Ou à ceux qui voudraient voir l’Église
de Jésus-Christ diffamée, discréditée ou détruite ?
M. Murphy est prompt à affirmer son désir de faire partie de l’Église.
Parlant de ses conclusions concernant le Livre de Mormon, il dit : «
J’aurais vraiment aimé avoir cette discussion au séminaire, à l’institut
et à l’Ecole du Dimanche [15]. » Il semble peu probable que ses
conclusions auraient pu faire l’objet de discussions dans des classes de
l’Église s’il ne l’a pas fréquentée depuis près de dix ans. Le fait de
s’absenter de l’arène qu’il recherche n’est certainement pas propice à une
discussion.
De plus – et c’est plus important – il a pris des mesures concrètes pour
aider ceux qui considèrent l’Église comme leur ennemie – l’équivalent
moral d’un Juif qui aiderait et soutiendrait des groupes antisémites. Par
exemple, il a collaboré avec Living Hope Christian Fellowship [la
Confrérie chrétienne de l’espérance vivante] de Brigham City (Utah). Comme
beaucoup d’organisations antimormones, Living Hope prétend qu’elle « aime
les mormons » et ne veut que leur intérêt. Mais on trouve, bien ensevelie
dans son site Internet, cette réflexion qui en dit long :
« Nous ne luttons pas contre les saints des derniers jours ; nous luttons
contre les enseignements de Joseph Smith et contre le Livre de Mormon.
Nous croyons que ces enseignements sont des bastions érigés contre la
vraie connaissance de Dieu, que l’on trouve dans la Bible. Notre mission
est de les détruire en utilisant la vérité de la Parole de Dieu, dans
l’espoir que certains pourront être sauvés [16]. »
Quelqu’un peut-il « haïr le judaïsme », mais « aimer les Juifs » ? Et
pourtant c’est l’équivalent de ce que Living Hope Christian Fellowship
dit. Elle exploite un site Internet appelé MormonChallenge, qui affiche
des clips vidéo d’interviews avec des généticiens dissidents ou
contestataires concernant l’ADN et le Livre de Mormon [17]. Le 5 août
2002, M. Murphy a pris contact avec le pasteur Joel Kramer de Living Hope
Christian Fellowship. C’est lui qui a pris l’initiative du contact avec le
pasteur Kramer, pas l’inverse. Il s’est mis à la disposition de ce groupe
antimormon et lui a accordé des interviews vidéo le 7 août 2002 pendant
qu’il était en Utah pour le Symposium annuel de Sunstone [18]. Ces faits
sont racontés dans un message électronique envoyé, le 8 août 2002, par le
pasteur Kramer à Ed Decker, un antimormon professionnel de longue date de
l’État de Washington. Decker a reproduit l’e-mail dans son périodique
Saints Alive Newsletter [19].
En quelques jours, des extraits de l’interview vidéo de M. Murphy étaient
affichés sur le site internet de Mormon Challenge. Ces interviews ne
parlaient pas seulement des idées de M. Murphy, mais aussi de ses
conclusions uniformément négatives concernant l’historicité du Livre de
Mormon :
« Nous, les mormons, nous nous sommes trompés sur l’identité des Indiens
américains et sur leur origine. Nous avons basé nos croyances sur le Livre
de Mormon, que nous pensions être un document historique ancien exact. Les
preuves génétiques ont montré de manière assez concluante que cela ne peut
pas être le cas.
« Vu tous ces problèmes, je pense que, pour être honnêtes, nous devons les
reconnaître. Nous devons cesser de faire semblant qu’ils ne sont pas là.
Nous devons cesser de chercher des raisons plausibles, des preuves qui
n’existent pas et je pense que nous devons reconnaître que le Livre de
Mormon est originaire du XIXe siècle. C’est-à-dire que nous pouvons, je
pense, reconnaître que Joseph Smith a créé le Livre de Mormon au XIXe
siècle et moi, intellectuel mormon, je n’ai pas peur de le dire.
« Je pense que le problème le plus difficile, quand on considère le Livre
de Mormon comme étant du XIXe siècle, c’est que nous devons affronter non
pas simplement la possibilité, mais la quasi certitude que Joseph Smith
essayait de tromper les gens – au moins à certaines époques. Quand il
prétendait avoir de véritables plaques, par exemple. Il est assez clair
qu’il voulait tromper à ce moment-là [20]. »
Voilà des déclarations qu’une organisation comme Living Hope Christian
Fellowship, dont la mission est de lutter contre « les enseignements de
Joseph Smith et contre le Livre de Mormon » et « de les détruire », doit
recevoir avec reconnaissance. Le fait que M. Murphy aille jusqu’à prendre
contact avec Living Hope Christian Fellowship et l’aide à travailler à
l’accomplissement de sa mission est curieux pour quelqu’un qui exprime le
désir de faire partie de l’Église de Jésus-Christ. Si, comme il le
prétend, « il a essayé de travailler à l’intérieur de la structure de
l’Église, pas de s’y opposer [21] », pourquoi aider et soutenir ceux qui
s’opposent à elle ? Le moins qu’on en puisse dire, c’est que ses actions
ne cadrent pas avec les désirs qu’il déclare éprouver. Au pire, elles
manifestent un mépris hypocrite pour elle. Dans un cas comme dans l’autre,
ses actes contredisent ses déclarations aux médias et il se rend coupable
d’ « abandon d’une loyauté antérieure ».
Collaboration avec des ex-mormons devenus activistes
Il est peu probable qu’un étudiant de troisième cycle ordinaire sache
comment monter une grande campagne dans les médias quelques heures après
avoir été convoqué pour une commission disciplinaire pour son comportement
apostat. Or, il apparaît que c’est justement ce que M. Murphy a été
capable de faire en ayant recours directement à la publicité nationale
offerte par une agence de presse de premier plan. L’article n’a pas paru
dans un journal local de Washington pour être repris par une agence
nationale ; c’est directement au niveau national qu’il a paru. Pour avoir
pareil accès aux médias nationaux, il faut avoir des relations. Qui a pu
faire en sorte qu’il y ait une diffusion nationale aussi immédiate ?
Pour répondre à cette question, il faut savoir à quel endroit l’article a
été transmis à l’agence de presse ; cela nous permet de voir où existent
les contacts des médias. L’article original a été transmis daté de Salt
Lake City [22], alors que l’événement se passait en réalité à Lynnwood
(Wachington) à quelque 1400 kilomètres de là. En d’autres termes, il
fallait que ce soit quelqu’un ayant accès aux bureaux de presse nationaux
à Salt Lake City qui transmette la nouvelle, pas un étudiant de troisième
cycle anonyme de l’État de Washington.
L’application du vieil adage selon lequel « l’ennemi de mon ennemi est mon
ami » peut créer d’étranges fréquentations. En dépit du fait que M. Murphy
tienne à rester membre de l’Église, il a, dans ses fréquentations, des
ex-mormons devenus activistes, tels que Steven Clark de Park City (Utah).
M. Clark s’est fait rayer de l’Église de Jésus-Christ en 1996 [23] et
depuis lors participe aux efforts des « anti » [24]. C’est ici que nous
pouvons commencer à reconstituer le reste de l’histoire concernant la
façon dont la nouvelle de M. Murphy a été diffusée d’une manière aussi
experte et aussi rapide.
M. Clark et d’autres ex-mormons hostiles aiment se retrouver et parler de
leurs projets sur les messageries d’Internet. M. Clark affiche ses
messages sous le pseudonyme « cricket » et pendant toute la semaine qui a
suivi la prévision de la commission disciplinaire de M.Murphy, les
messages ont volé dans tous les sens. Même des membres de la direction de
Signature Books ont travaillé à mobiliser du soutien contre l’Église de
Jésus-Christ. Ron Priddis, administrateur de la maison d’édition, a lancé
par e-mail un appel au soutien lors d’une « manifestation silencieuse en
l’honneur de Thomas W. Murphy » sur l’esplanade de Main Street à Salt Lake
City [25].
C’est un message affiché par M. Clark peu après le report de la commission
disciplinaire qui révèle sans doute le mieux la complicité de M. Clark (un
ex-mormon), M. Murphy (un intellectuel se disant neutre) et d’autres.
Quelqu’un a posé la question et fait le commentaire suivants sur la
messagerie : « Quelqu’un a-t-il vu venir l’annulation de Murphy ? Je ne me
suis aperçu de rien ! » M. Clark a répondu :
« J’en étais sûr dès le départ. C’est peut-être moi qui devrais être le
prophète. Quand nous nous sommes parlé et envoyé des e-mail, Tom et moi, à
propos de son tribunal ecclésiastique, lorsqu’il a eu sa première
invitation du PP [26] à ‘se présenter à son bureau au centre de pieu’, je
lui ai dit de se préparer à une annulation ou à un report de dernière
minute du tribunal à cause du RP [problème relations publiques, ndt] que
cela allait fatalement causer. Nous avons aussi une liste e-mail privée
pour les organisateurs et les supporters qui sont aux premières lignes et
je les ai avertis à plusieurs reprises de se préparer à une déception et à
un report de dernière minute. J’ai l’e-mail pour le prouver. Je ne me
vante pas, parce que tout qui a vu comment la Morg [27] fonctionne dans ce
domaine sait que l’institution ne sert que ses propres intérêts – au
diable les personnes. Ils ont des plans d’action déterminés d’avance et
des plans de rechange en cas de RP négatif. Surtout depuis les cinq
dernières années où ils ont pris comme conseiller en RP Edleman World Wide
Public Relations. Edleman est spécialisé dans le développement ‘Brand’ et
aussi dans la gestion d’urgence des dommages. Suivez les infos pour avoir
des indices et des signaux concernant le contrôle des dommages aux RP
professionnellement gérés. Nous les mettons dans tous leurs états parce
que l’Internet et le GSM permettent la communication instantanée avec les
masses. Par exemple, quelques minutes à peine après que le PP de Murphy a
annulé, les détails de l’histoire étaient diffusés. Je crois
personnellement que la prochaine décennie verra des modifications majeures
dans la politique et la doctrine dans une tentative futile de maintenir la
Morg en vie. Les vieux des AG [Autorités générales, ndt] sont toujours
coincés dans les façons de faire et de penser qu’ils ont élaborées quand
ils étaient dans la vingtaine et la trentaine. Cette spiritualité
inflexible calcifiée tue l’Église. Hinckley est vif et actif pour un vieux
de 92 ans mais spirituellement il est resté dans les années trente quand
on confondait main-mise et obéissance avec spiritualité. On ne peut pas
enseigner de nouvelles révélations à un vieux prophète [28]. »
Remarquez encore la deuxième phrase de ce message : M. Murphy et M. Clark
ont parlé entre eux avant même que M. Murphy ne parle pour la première
fois à son président de pieu. C’était donc avant que la décision de tenir
une commission disciplinaire n’ait été décidée et certainement avant que
le président Latimer ait communiqué une date, une heure et un lieu à M.
Murphy. Nous doutons fort que M. Murphy ait informé son président de pieu,
au cours de leur réunion, qu’il recevait des directives et du soutien
d’ex-mormons devenus activistes. Ce comportement de sa part va à
l’encontre de ce que les intellectuels dissidents répètent sans arrêt, à
savoir que ce qu’ils souhaitent c’est la franchise et la liberté de parole
dans l’Église.
Notez aussi que M. Clark se vante de sa « liste e-mail privée pour les
organisateurs et les supporters ». En d’autres termes, l’annonce à la
presse – aux médias nationaux – a été très vraisemblablement orchestrée
dans les coulisses par M. Clark et d’autres. M. Clark était en Utah, tout
près de Salt Lake City, et il lui était facile de prendre contact avec Mme
Henetz du bureau de Salt Lake City de l’Associated Press. La commission
disciplinaire à laquelle M. Murphy devait être soumis n’était pas une
simple nouvelle ; c’était un événement médiatique concocté par des
ex-mormons devenus activistes pour se servir des médias modernes pour les
aider à détruire l’Église de Jésus-Christ. (Remarquez que M. Clark
s’attend à ce que « la prochaine décennie [voie] des modifications
majeures dans la politique et la doctrine dans une tentative futile de
maintenir [l’Église] en vie ». Les activistes travaillent à réaliser leur
attente ; ces gens veulent la chute de l’Église.)
En parlant aux médias, M. Clark a dit : « Voir sa réputation, sa
spiritualité et son accès à Dieu diffamés publiquement n’est pas peu de
chose [29]. » La diffamation, qui ne peut se faire en secret, est une
accusation particulièrement grave. Mais elle ne tient pas quand on se rend
compte que le seul qui ait rendu quoi que ce soit public à propos de cette
commission disciplinaire a été M. Murphy lui-même. La seule chose que
l’Église ait dite est qu’il n’y a aucune tentative de sa part d’expulser
les universitaires dissidents [30] et que les commissions disciplinaires
sont une affaire locale. La seule chose que les dirigeants locaux aient
fait publiquement, c’est confirmer les déclarations déjà faites
précédemment par M. Murphy qu’une commission disciplinaire avait tout
d’abord été prévue puis reportée par après et confirmer qu’ils ne
reçoivent aucune directive de l’Église concernant les commissions
disciplinaires [31]. Étant donné les commentaires stratégiquement
orchestrés concernant la commission disciplinaire de M. Murphy et leur
nature partial, il semble que s’il y a diffamation, elle ne pourrait venir
que d’une seule source, celle avec laquelle M. Clark est allié.
Recherches subventionnées ?
Un examen des apports précédents de M. Murphy à la littérature
scientifique des saints des derniers jours ne révèle aucune publication
sur les thèmes qui sont maintenant tellement importants pour lui : l’ADN,
l’origine des Lamanites et l’historicité du Livre de Mormon. D’après les
documents existants, il apparaît que cela a changé en 2000 quand un
journal électronique dissident (Mormon Scripture Studies) a financé un
projet de recherches pour M. Murphy. Selon son CV conservé sur le site
Internet de l’université de Washington, il a fait de la recherche sur «
l’origine des natifs en Amérique Centrale ; implication des recherches sur
l’ADN pour les études sur le Livre de Mormon » et qu’elle était financée
par Mormon Scripture Studies [32].
Interrogé sur ce que signifiait le fait que M. Murphy avouait être financé
par son journal, Brent Metcalfe, l’un des principaux ex-mormons de Mormon
Scripture Studies, a répondu que les sources de financement « pour
défrayer les essayistes dans leurs recherches » sont confidentielles, mais
qu’elles vont généralement « de $250 à $2500 [33] ».
Quand on lui a encore demandé si M. Murphy avait fait son mémoire «
Lamanite Genesis, Genealogy, and Genetics » de sa propre initiative ou si
le travail avait été demandé par Mormon Scripture Studies, M. Metcalfe a
répondu :
« Oui, Tom a écrit le mémoire à notre demande. (Je dois cependant aussi
faire remarquer que les rémunérations pourraient également couvrir les
dépenses précédemment consenties par un chercheur.) Avec le mémoire de
Tom, nous cherchions une synthèse lucide des travaux actuellement
effectués par les généticiens, et Tom a fait ce qu’il fallait [34]. »
Il y a cependant une incohérence majeure dans la déclaration de M.
Metcalfe quand il dit que M Murphy a écrit son mémoire à la demande de
Mormon Scripture Studies – et le problème vient de M. Murphy lui-même.
Dans les déclarations qu’il a faites à la presse après avoir annoncé son
excommunication future, il a dit que c’était lui qui avait « entrepris les
recherches pour confirmer les affirmations du Livre de Mormon [35] ». Si
son affirmation est exacte, sa prétention à l’indépendance a certainement
plus de validité que si c’est M. Metcalfe qui l’a chargé de l’écrire pour
son journal. Malheureusement pour M. Murphy, il y a plus de preuves en
faveur de l’affirmation de M. Metcalfe concernant la genèse du mémoire.
Il ne fait pas de doute que les dissidents de chez Mormon Scripture
Studies ont été plus qu’heureux de l’investissement qu’ils ont fait dans
le travail de M. Murphy. Il est également intéressant de savoir que
l’essai fait à la demande de M. Metcalfe a été ultérieurement mis à jour
et qu’une version révisée a abouti dans American Apocrypha, un recueil au
titre anachronique [36] d’essais dissidents constitué par M. Metcalfe et
édité par Signature Books.
Il n’y a, bien entendu, rien de moralement répréhensible à ce qu’un
éditeur dissident finance totalement ou partiellement l’œuvre d’un auteur
dissident. De plus, il n’y a rien de répréhensible à ce que cet éditeur
décide de faire la publicité et de profiter des recherches de cet auteur.
Ce qui semble cependant peu correct, c’est le fait que M. Murphy se donne
pour un intellectuel indépendant, alors que l’argent fourni par Mormon
Scripture Studies donne l’apparence de tout sauf d’indépendance. Ceux qui
critiquent l’Église de Jésus-Christ ont l’habitude de ne pas tenir compte
du travail fait par les spécialistes de BYU ou de FARMS ou de l’écarter
[37], entre autres parce qu’ils estiment que le fait de faire partie du
personnel d’une institution de l’Église jette la suspicion sur leur «
intégrité intellectuelle ». En vertu de leurs critères, l’œuvre te les
conclusions de M. Murphy ne devraient-elles pas être tout aussi suspectes
?
Résumé
Dans l’Église de Jésus-Christ, c’est aux commissions disciplinaires
officielles de la prêtrise de décider si un membre est coupable
d’apostasie. Ces commissions sont constituées et tenues au niveau local.
Les décisions que doivent prendre ces commissions sont difficiles parce
que l’appartenance future d’une personne à l’Église est souvent en jeu. Il
se peut que l’avenir ait une commission de ce genre en réserve pour M.
Murphy ; cette décision relève de ses dirigeants ecclésiastiques et leur
appartient de plein droit.
Quoi que l’avenir ait en réserve pour lui, son comportement en coulisse
montre clairement qu’il n’est pas un intellectuel innocent sacrifié par
une Église mormone dictatoriale pour son intégrité intellectuelle – c’est
une image publicitaire soigneusement entretenue par ses partisans et ses
amis activistes. Ce n’est pas un observateur universitaire neutre dont les
idées professionnelles le mettent, à la manière de Galilée, sur l’autel
des sacrifices d’un culte religieux. Ce n’est pas non plus un spécialiste
patient qui a essayé de travailler avec l’Église et dans le cadre de sa
structure. Le fait que son comportement ait mené à l’annonce de sa
commission disciplinaire indique qu’il est un partisan et complice
volontaire et actif de ceux qui rêvent de l’anéantissement de l’Église de
Jésus-Christ. Bien entendu, ce n’est pas quelque chose que vous apprendrez
de sa bouche ni d’aucun de ceux qui le soutiennent en coulisse. Ce genre
de machination faisait partie de la manipulation des médias à laquelle ils
se sont livrés. Heureusement, les facilités mêmes de l’Internet qui
permettent que se produise la conspiration de la désinformation laissent
aussi les traces indélébiles soigneusement reprises dans le présent
article.
Les actes de M. Murphy montrent qu’il n’est que trop disposé à étaler dans
les médias ses divergences ecclésiastiques, sachant très bien que l’Église
ne réagira pas pour des raisons de confidentialité. Il s’est mis en
désaccord avec l’Église de Jésus-Christ et est passé à l’action pour aider
ceux qui se sont donné pour mission de provoquer la perte de cette
dernière. Alors même qu’il tente de se prévaloir de son intégrité
intellectuelle, il s’est abstenu de prendre note du fait que ses
compagnons de lit ont abandonné, il y a belle lurette, toute prétention
légitime à cette dignité.
* * * * * * *
[1] M. Murphy achève actuellement son doctorat en anthropologie. Pendant
qu’il fait cela, il est employé comme chef d’un petit département
d’anthropologie au Edmonds Community College, à Lynnwood (Washington).
Comme nous allons le montrer dans cet article, il reconnaît qu’il
n’assiste plus aux réunions de l’Église depuis une décennie.
[2] Comme cela se fait habituellement dans le domaine de la presse,
l’article de l’AP a paru pendant plusieurs jours d’affilée dans de
nombreuses publications – locales et internationales après son affichage.
La plupart ont paru sous le titre: « Un savant mormon risque
l’excommunication ». Pour cet article, nous avons utilisé l’article paru
le 30 novembre 2002 dans Austin American-Statesman, version en ligne, sur
http://www.austin360.com. On trouvera le même article dans le Seattle
Times, sous le titre « Un savant mormon prédit son expulsion », sur
http://archives.seattletimes.nwsource.com/cgi-bin/texis.cgi/web/vortex/display?slug=mormon30m&date=20021130&query=134586805.
[3] Pour ceux qui ne connaissent pas la structure ecclésiastique de
l’Église de Jésus-Christ, un président de pieu est un dirigeant local qui
préside sur un certain nombre d’assemblées locales plus petites. Un pieu,
dans l’Église de Jésus-Christ, est traditionnellement comparé à un diocèse
de l’Église catholique.
[4] Patty Henetz, « Mormon Scholar May Face Excommunication », communiqué
de l’Associated Press (29 novembre 2002). Dans une note envoyée plus tard
à ses partisans, à la suite du report de sa commission disciplinaire, M.
Murphy a dit: “J’ai appris que certains de mes partisans veulent toujours
organiser une manifestation à Salt Lake City pour attirer l’attention sur
le racisme et le sexisme des Écritures mormones et exprimer leur
opposition à l’homophobie et aux intimidations intellectuelles qui
existent dans l’Église mormone. Kerrie, Jessyca, et moi, nous soutenons
ces efforts. » (E-mail de Tom Murphy à ses partisans, affiché par Brent
Metcalfe le 7 décembre 2002 sur la messagerie de Zion's Lighthouse,
www.zlmb.com.) Kerrie et Jessyca sont la femme et la fille de M. Murphy.
[5] Certains lecteurs trouveront sans doute à redire à l’idée d’enquêter
sur le comportement et les motivations d’une personne. Certains y verront
peut-être même un exemple flagrant d’attaque ad hominem dont il ne faut
par conséquent tenir aucun compte parce que non valable. Les attaques ad
hominem (expression latine signifiant “contre l’homme”) sont désapprouvées
dans les cercles intellectuels, parce qu’elles s’en prennent au messager
et non au message. Si cela leur convient de distinguer le message du
messager, dans un cas d’apostasie personnelle, le messager et le message
peuvent être et sont souvent inséparablement liés. En outre, on pourrait
argumenter raisonnablement que le refus d’accepter l’idée « d’attaquer le
messager » est basé sur la thèse implicite que le messager n’est rien de
plus que le véhicule de la vérité. Le problème, dans le cas de Thomas
Murphy, est qu’il n’est pas un messager innocent, mais le seul auteur de
son message. Des personnes raisonnables ont examiné les mêmes données que
M. Murphy utilise et arrivent à des conclusions totalement différentes.
Ses problèmes ecclésiastiques proviennent non pas de la transmission
innocente d’un message riche en informations sur l’ADN, mais du fait qu’il
tire des conclusions de ces données et les transmet.
[6] Voir Merriam-Webster's Collegiate Dictionary, dixième édition.
[7] Eric Stevick, « EdCC Instructor, Mormon Faces Exclusion Over Articles
» The Herald, Everett, Washington, 3 décembre 2002).
[8] Scott Smallwood, « Mormon Scholar May Be Excommunicated for
Questioning Belief About American Indians' Ancestry », Chronicle of Higher
Education (3 décembre 2002).
[9] Bruce C. Hafen, « Disciplinary Procedures », Encyclopedia of
Mormonism, directeur de publication Daniel H. Ludlow, New York, Macmillan
Publishing Company, 1992, 1:386.
[10] Janet I. Tu, « Mormon Dissidents Rally Behind Scholar », Seattle
Times (7 décembre 2002). Jan Shipps n’est pas membre de l’Église. Elle est
professeur émérite d’histoire et de religion à l’Indiana University-Purdue
University à Indianapolis. Elle a beaucoup écrit sur l’Église de
Jésus-Christ.
[11] Patty Henetz, « Mormon Scholar's Excommunication Hearing Postponed
Indefinitely », communiqué de l’Associated Press (9 décembre 2002).
[12] Peggy Andersen, « Disciplinary Hearing for Mormon Writer Postponed
Indefinitely », Seattle Post-Intelligencer (8 décembre 2002).
[13] E-mail de Tom Murphy à ses partisans affiché par Brent Metcalfe le 7
décembre 2002, sur la messagerie de Zion's Lighthouse (www.zlmb.com). Voir
aussi Henetz, « Mormon Scholar's Excommunication Hearing Postponed
Indefinitely. »
[14] Antone Clark, « Murphy's DNA Claims Debated, » Ogden
Standard-Examiner (12 décembre 2002).
[15] Id. Le terme séminaire désigne les cours de religion pour les élèves
du lycée. L’institut est le même genre de cours pour les étudiants de
l’enseignement supérieur.
[16] Site internet de Living Hope Christian Fellowship
(http://www.livinghopeministries.info/Why%20Challenge.htm), italiques
ajoutés.
[17] Les buts avoués de www.mormonchallenge.com, mis en évidence dans leur
page d’accueil sont doubles: Faire connaître l’histoire telle que
présentée dans le Livre de Mormon et collecter et faire connaître les
preuves fournies par des chercheurs de premier plan. Une note sur le site
explique ce que veut dire « chercheurs de premier plan » :
« La formation et les recherches de chacun des professionnels doit
expressément concerner le sujet historique traité. Les gens qui se
proclament experts ou sont désignés comme tels par une religion, qui n’ont
pas l’autorité et l’expérience de la recherche dans un sujet donné ne
seront pas qualifiés pour être interviewés sur MormonChallenge.com.”
Il est intéressant de voir qu’ils contredisent leurs propres critères en
matière d’experts apparaissant sur le site en ajoutant un bref clip hors
contexte d’une déclaration génétique par Gordon B. Hinckley, qu’ils
juxtaposent avec une partie de l’interview de Thomas Murphy. Il est
évident que le président Hinckley n’a pas les compétences professionnelles
que MormonChallenge considère comme obligatoires et la façon dont ils
présentent le clip ne fait rien d’autre qu’opposer un dirigeant religieux
à un « savant mormon ».
[18] Il m’a été confirmé que M. Murphy était en Utah à cette date pour le
Sunstone Symposium lors d’une conversation personnelle avec lui lors d’une
rencontre le soir du 7 août 2002.
[19] M. Decker gère Saints Alive in Jesus, un ministère antimormon qui
s’appelait précédemment Ex-Mormons for Jesus. On peut trouver le bulletin
sous référence sur
http://www.saintsalive.com/newsletters/sept-oct2002/oct.2002nl.htm. La
partie qui nous intéresse de l’écrit du pasteur Kramer, reproduite par M.
Decker, est celle-ci. Les commentaires de rédaction qui apparaissent dans
cet extrait sont ceux de M. Decker.
« Lundi après-midi [ndlr: 5 août 2002] nous avons reçu un e-mail d’un
anthropologue mormon. Il avait appris notre existence par le spécialiste
de l’ADN que nous interviewerons ce mardi en Californie. Nous avons eu une
interview d’une heure quarante hier [7 août 2002] avec cet anthropologue
mormon. C’était étonnant ! Dieu nous a totalement livré cet homme, car
nous n’avions pas la moindre idée qu’il existait. Il s’appelle Tom Murphy,
il a une licence et une maîtrise d’anthropologie et fait actuellement sa
thèse de doctorat sur la question de l’ADN et du mormonisme.
« Il a ouvertement reconnu devant la camera que les découvertes génétiques
récentes prouvent que le Livre de Mormon est un faux document écrit par
Joseph Smith [ndlr. et d’autres] au XIXe siècle. Il a également reconnu
que cela prouve que Joseph Smith a ouvertement et sciemment trompé les
gens. Avec autorité et bon sens, il réfute tous les arguments que les
savants mormons ont essayé pour expliquer les problèmes d’ADN qu’ils
rencontrent. Il les réfute comme scientifique et comme mormon. Il invite
aussi les saints des derniers jours et leurs dirigeants à faire le ménage
dans ces domaines. L’interview a été découverte, arrangée et faite de
telle manière que nous ne pouvons en rien nous en attribuer le mérite.
C’est Dieu qui a tout fait ! Jésus soit loué ! »
[20] Interview sur vidéo avec Thomas Murphy, affichée sur
www.mormonchallenge.com. Cette transcription partielle est tirée du clip
intitulé « Dealing with Evidence ».
[21] Clark, « Murphy's DNA Claims Debated. »
[22] Henetz, « Mormon Scholar May Face Excommunication. » Un bref coup de
fil à l’Associated Press (16 décembre 2002) nous a permis de vérifier que
Mme Henetz est bien une rédactrice qui fait partie de son bureau de Salt
Lake City.
[23] Tu, « Mormon Dissidents Rally Behind Scholar. »
[24] Steven Clark, en compagnie d’un groupe d’autres ex-mormons devenus
activistes, patronne un site Internet irrespectueux, Latter-day Lampoon
(www.latterdaylampoon.com), qui se moque des saints des derniers jours. Le
contenu outrepasse souvent les limites de la décence et du bon goût. La
meilleure façon de résumer le but de ce site est cette réponse à la
question : « Pourquoi ne pouvez-vous pas laisser tout simplement les
mormons tranquilles ? », qui apparaît sur leur site :
« Tant que l’Église mormone n’annoncera pas officiellement qu’elle ne se
présente pas au monde comme étant ‘la seule et unique Église véritable et
vivante’ et ne condescend pas à redescendre au niveau humain normal, tant
qu’elle ne cesse pas ses prophéties ridicules et ses préjugés
bureaucratiques, elle reste la cible des coups de canon du scepticisme, de
la critique, des sarcasmes et de la parodie. »
(http://www.latterdaylampoon.com/FAQ/)
[25] L’e-mail, auquel on a donné la forme d’un communiqué de presse, a été
envoyé aux collègues et aux connaissances de Priddis. Une copie de
l’e-mail a finalement été affiché sur
http://www.exmormon.org/boards/w-agora/view.php3?bn=exmobb_recovery&key=1039118955&first=1039118955&last=1039209254.
[26] Écriture rapide de « président de pieu », allusion à Matthew Latimer,
l’un des dirigeants ecclésiastiques de M. Murphy.
[27] Les ex-mormons devenus activistes se plaisent à appeler l’Église de
Jésus-Christ la « Morg », une épithète qui révèle le mépris qu’ils
éprouvent pour les membres qui sont loyaux à l’Église de Jésus-christ. «
Morg » est la contraction de « Mormon Borg », une allusion à l’espèce de
la série populaire Star Trek: The Next Generation, orientée vers
l’assimilation dont les gens n’ont pas de pensée personnelle, mais sont
simplement des paresseux qui se conforment stupidement à la volonté du «
collectif ». Les ex-mormons dissidents utilisent de nombreux mots de code
du même genre, comme BoMor (Book of Mormon) et TBM (True Blue Mormon [vrai
mormon]).
[28] Affiché le 8 décembre 2002, à 6:28 du matin. Voir
http://www.exmormon.org/boards/w-agora/view.php3?bn=exmobb_recovery&key=1039346897&first=1039369727&last=1039313438.
[29] Henetz, « Mormon Scholar's Excommunication Hearing Postponed
Indefinitely. »
[30] Tu, « Mormon Dissidents Rally Behind Scholar. »
[31] Id.
[32] Voir http://students.Washington.edu/twmurphy/resume.html.
[33] Correspondance électronique personnelle, 13 décembre 2002.
[34] Correspondance électronique personnelle, 14 décembre 2002.
[35] Clark, « Murphy's DNA Claims Debated. »
[36] Techniquement parlant, si l’on croit que le Livre de Mormon est un
roman du XIXe siècle, les spécialistes des Écritures devraient le
considérer comme un pseudépigraphe. Les Apocryphes sont une bibliothèque
étroitement définie essentiellement compilée pendant la période,
intertestamentaire, pendant une époque de rédaction féconde de l’histoire
juive, entre le retour de l’élite juive de l’exil babylonien et la
conquête d’Israël par l’empire grec séleucide. Ironie des choses, le mot
Apocryphes signifie choses cachées, tandis que pseudépigraphes signifie
faux écrits. Si le Livre de Mormon est effectivement ce que les saints des
derniers jours affirment qu’il est – une Écriture divine – il faudrait le
considérer comme un type d’écrit apocryphe, pas pseudépigraphique. [Note
du traducteur : Il n’en reste pas moins que, selon la définition du
dictionnaire, le mot apocryphe signifie « dont l’authenticité est au moins
douteuse », ce qui justifie son emploi par les intéressés.]
[37] FARMS est l’acronyme de Foundation for Ancient Research and Mormon
Studies, organisation de spécialistes appartenant à un institut de
l’université Brigham Young (BYU)
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