Le chapitre 7 de Moroni est étonnant d’une part par la présence de notions
appartenant en fait au Nouveau Testament et d’autre part par la structure
remarquable de ce chapitre. La première n’est pas résolue, mais la seconde
montre définitivement que Joseph Smith n’en est pas l’auteur.
Le Message caché de Moroni 7
par David Richins
Blog The Lunch is free
27 août 2016
Pendant que je travaillais à mon précédent article, l’idée a germé en moi
qu’il
devait y avoir une structure au chapitre 7 de Moroni. Je savais qu’il y a
un certain nombre de chiasmes dans ce chapitre, mais je voulais voir si je
pouvais trouver une sorte de chiasme coiffant le tout ou une autre
structure poétique.
Il m’a fallu un peu de temps, mais j’ai fini par dégager la totalité de la
structure. La beauté et la complexité en sont si puissantes et si
frappantes que je ne vois pas comment on pourrait prétendre que c’est le
fait du hasard. J’ai déjà dit que je ne pensais pas qu’il soit possible de
prouver la véracité du Livre de Mormon. Cependant, dans mon esprit, la
richesse de la poésie du Livre de Mormon nous rapproche du stade de la
preuve. Non seulement il est passionnant de découvrir de telles
structures, mais en procédant ainsi, nous sommes en mesure de mieux
comprendre le sens du texte scripturaire.
Ce que j’ai découvert, c’est que Moroni 7 est, dans sa totalité, un seul
poème continu. Ce n’est pas un simple chiasme, il se compose plutôt de
treize groupes poétiques distincts qui sont pris en sandwich entre
deux serre-livres. Certains de ces groupes sont des chiasmes, mais pas
tous ; en fait, il semble que Mormon ait délibérément utilisé une variété
de structures. Vous pouvez faire défiler vers le bas pour voir tous les
groupes dans leur intégralité, mais je voudrais tout d’abord expliquer
l’importance de cette structure.
Quand j’ai comptabilisé le nombre de groupes et que j’en ai trouvé treize,
je me suis d’abord dit que j’avais fait une erreur. Il me semblait que si
c’était un seul grand chiasme, je devais m’attendre à avoir un nombre
pair. Mais après avoir fait quelques recherches, j’ai acquis la certitude
absolue que treize est le nombre correct. Il s’avère que treize est un des
nombres les plus sacrés du judaïsme. Maintenant que je comprends
l’importance de ce nombre dans le contexte des idées que Mormon présente,
tout est parfaitement logique.
Quelques observations
Au milieu du chiasme central (le septième), nous trouvons l’expression
« les choses qui sont bonnes ».
« Et
voici, il a eu diverses façons de manifester aux enfants des hommes des
choses qui étaient bonnes; et
tout ce qui est bon vient du
Christ. »
(24)
C’est le thème général de ce chapitre : les choses qui sont bonnes. La
première moitié du chapitre parle de la façon de distinguer les bonnes
choses des mauvaises choses à l’aide de la lumière du Christ. Une fois que
nous allons plus en profondeur, nous apprenons comment « nous saisir de
toute bonne chose ». Il est ensuite question d’un certain nombre de choses
bien précises qui nous rapprochent du Christ : la foi, l’espérance et la
charité.
Ce poème contient une chaîne d’idées liées entre elles. Une « chose » nous
mène à l’autre. Nous apprenons ligne sur ligne, précepte sur précepte,
pour en arriver enfin à la charité, « ce qu’il y a de plus grand ».
Lorsque nous commençons à traiter de la foi, de l’espérance et de la
charité, Mormon explique que chacun de ces principes est une condition
sine qua non pour avoir les autres. Il dit :
« C’est
pourquoi, si un homme a la foi, il doit nécessairement avoir l’espérance;
car, sans la foi, il ne peut y avoir d’espérance.
Et en outre, voici, je vous dis qu’il ne peut avoir la foi et
l’espérance s’il n’est doux et humble de cœur. Sinon, sa foi et son
espérance sont vaines, car nul n’est acceptable devant Dieu, si ce n’est
ceux qui sont doux et humbles de cœur; et si un homme est doux et humble
de cœur, et confesse par le pouvoir du Saint-Esprit que Jésus est le
Christ, il doit nécessairement avoir la charité; car s’il n’a pas la
charité, il n’est rien; c’est pourquoi il doit nécessairement avoir la
charité. »
D’un bout à l’autre de ce chapitre, nous trouvons des contrastes criants :
le bien et le mal, Dieu et le diable, la lumière du jour et la nuit
sombre, tout ou rien. Le langage est celui des superlatifs et des absolus.
Nous pouvons savoir avec une connaissance parfaite. La charité est
ce qu’il y a de
plus grand. Sans la
charité, nous ne sommes rien. On doit avoir la charité. Sans
la foi nous ne pouvons pas avoir l’espérance. Nul n’est
acceptable devant Dieu, à l’exception de ceux qui sont doux et humbles de
cœur. Si les miracles ont cessé, tout est vain.
Cela me fait penser à un système binaire. Il y a deux possibilités qui
s’excluent mutuellement : 1 ou 0.
En informatique, un circuit complet signifie un 1. Si le circuit est brisé
et ne se complète pas, cela signifie 0. Le circuit est complet ou il ne
l’est pas. Il n’y a pas de demi-mesure.
Une autre chose que j’ai remarquée, c’est qu’il y a un contraste entre
singulier et pluriel. Tantôt le poème parle de « toute bonne chose »,
tantôt de « choses qui sont bonnes ». L’un des groupes poétiques
commence par dire « Il vous est
donné de juger » (au singulier), mais ensuite il se termine par « étant
donné que vous connaissez la lumière par laquelle vous pouvez
juger » (au pluriel) [Ndt : cette distinction singulier/pluriel n’apparaît
pas dans la traduction française]. Dès le début, nous trouvons
l’expression «enfant du Christ », et plus tard, nous trouvons «fils
de Dieu ».
Attirer l’attention sur « un parmi un grand nombre » est la façon de
former les superlatifs. Si nous disons que la charité est « ce qu’il y a de
plus grand », cela signifie que parmi de nombreuses bonnes choses
(au pluriel) il y a une chose (au singulier) qui se démarque. C’est
la structure que l’on retrouve partout dans les Écritures.
« O la plus belle des femmes... (Cantique des cantiques
1:8) »
« L’ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été
faite, le Seigneur est avec toi : bénie es-tu
entre les femmes ; (Luc 1:28, selon la KJV) »
« Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit:
Roi des rois et
Seigneur des seigneurs.
(Apocalypse 19:16) »
« C’est pourquoi, les méchants sont rejetés des justes et aussi de l’arbre
de vie dont le fruit est le plus
précieux et le plus désirable, par-dessus tous les autres fruits; oui,
et c’est le plus grand de tous les
dons de Dieu »
(1
Néphi 15:36) »
Formation d’une chaîne
J’ai dit au début que les treize sections sont prises en sandwich entre
deux serre-livres. Si nous regardons le début et la fin du chapitre, nous
trouvons certaines corrélations. Voici le début :
« C’est
pourquoi, je voudrais vous parler, à vous qui êtes de l’Église, qui êtes
les
disciples
paisibles
du Christ
et qui avez obtenu l’espérance
suffisante, par laquelle vous pouvez entrer dans le repos du Seigneur,
dorénavant, jusqu’à ce que vous vous reposiez avec lui au ciel. Et
maintenant, mes frères, je vous juge ainsi à cause de votre conduite
paisible envers les
enfants des hommes.
Car je me souviens de la parole de Dieu qui dit que vous les reconnaîtrez
à leurs œuvres; car si leurs œuvres sont
bonnes, alors ils sont bons aussi. »
(v. 3-5)
Et voici la fin :
« C’est
pourquoi, mes frères bien-aimés, priez le Père de toute l’énergie de votre
cœur, afin d’être remplis de cet amour qu’il a accordé à tous ceux qui
sont de vrais
disciples de son Fils, Jésus-Christ;
afin de devenir les
fils de Dieu;
afin que lorsqu’il apparaîtra, nous soyons semblables à lui, car nous le
verrons tel qu’il est; afin que nous ayons cette
espérance;
afin que nous soyons
purifiés comme il est pur.
Amen. »
(v. 48)
Trouver des parallèles au
début et à la fin, c’est ce à quoi on s’attend quand on a affaire à un
chiasme. Mais ici c’est différent. Dans un chiasme, l’idée majeure est au
milieu. Mais ici, tout semble aller crescendo jusqu’à la fin. Nous
commençons comme « enfants des hommes » et nous finissons comme « fils de
Dieu ». Au début, nous montrons que nous sommes bons par nos œuvres et
nous espérons pouvoir entrer dans le repos du Seigneur. Mais en fin de
compte, nous avons progressé au point où nous sommes comme le Christ et
sommes « purifiés comme il est pur. »
Nous avons donc affaire ici à
une forme de progression, et chaque groupe poétique est comme une marche
sur un escalier. Une autre façon de visualiser ceci est de nous imaginer
les maillons d’une chaîne qui forment ensemble un pont.
Après avoir réalisé que Moroni 7 est un seul poème continu composé de
treize sections, j’ai regardé de plus près chacun des treize groupes. Ce
que j’ai découvert, c’est que chaque section est étroitement liée aux
sections qui la précèdent et la suivent immédiatement. La première ligne
de chaque section contient un mot ou une expression qui est répétée, soit
telle quelle, soit conceptuellement, dans la première ligne de la section
suivante. De cette façon, il y a une chaîne continue de la première
jusqu’à la treizième section. [Ndt : Les éléments qui n’apparaissent pas
dans la traduction française figurent entre crochets]
1. Dieu a dit qu’un homme méchant ne peut
pas faire ce qui est bien.
2. Une source amère ne peut pas
produire
de bonne eau
3. Tout ce qui est bien
vient de Dieu ; et ce qui est
mal vient du
diable, car le diable est ennemi de Dieu,
4. mes frères, il vous est donné de juger, afin que [vous
puissiez] discerniez le
bien du
mal
5. Je vous supplie, frères, de rechercher diligemment dans la lumière du
Christ, afin de [pouvoir]
discerner
le
bien du
mal;
6. Comment vous est-il possible de [vous
pouvez] vous saisir
de toute bonne chose?
7. Sachant toutes choses, étant
d’éternité en éternité, voici, Dieu a envoyé des anges pour servir les
enfants des hommes, pour rendre
manifeste ce qui concerne la venue du Christ ;
8. Et lorsqu’il fut venu, les hommes furent aussi sauvés par la foi en son
nom ; et par la foi, ils deviennent les fils
de Dieu.
9. Les miracles ont-ils cessé
parce que le Christ est monté au ciel et est assis à la droite de
Dieu
10.
Et parce qu’il a fait cela, mes frères bien-aimés,
les miracles ont-ils cessé? Voici
je vous dis que
non et les anges n’ont pas cessé
non plus de servir les enfants des hommes.
11. Je vous dis que
non ; car c’est par la foi que les
miracles s’accomplissent ; et c’est par la foi que les anges apparaissent
aux hommes et les servent.
12. Et en outre, mes frères
bien-aimés, je voudrais vous parler
de l’espérance.
13.
Si
un homme a la foi, il doit nécessairement avoir l’espérance; car, sans la
foi, il ne
peut
y avoir d’espérance. Et
en outre, voici,
je vous dis
qu’il ne peut avoir la foi et
l’espérance s’il n’est doux et humble de cœur.
D’une manière générale, chaque mot ou expression est répété deux fois.
Mais l’expression « je vous dis » est répétée quatre fois à la fin, et les
deux dernières sections répètent également le mot « en outre », comme pour
mettre spécialement l’accent sur la dernière partie du poème.
Si ceci n’est pas suffisamment convaincant, j’ai également vu qu’il y a
une structure similaire dans la dernière phrase de chaque section. Il y a
toujours un mot ou une expression qui apparaît quelque part dans la
section suivante, mais pas nécessairement dans la dernière ligne.
Le schéma est clair. Ce que nous avons ici est une chaîne continue de
treize messages liés entre eux. Chaque maillon de la chaîne s’appuie sur
le dernier et culmine dans le message final sur la charité.
Tout est dans les chiffres
Dans la première section, qui se trouve être un chiasme, le mot imputé
apparaît plusieurs fois.
« …
s’il offre un don, ou prie Dieu, s’il ne le fait pas avec une intention
réelle, cela ne lui profite en rien.
Car voici, cela ne lui est pas
imputé comme justice. »
(6-7)
Ce mot semble être un indice. Mormon nous fait savoir que nous devons
faire attention à la numérologie [Ndt : le texte anglais dit « counted »,
compté].
Un autre indice intéressant est que les mots rien et aucun
apparaissent dans la première et la treizième section (et nulle part
ailleurs).
« …
de même aussi cela est imputé
comme mal à un homme, s’il prie et ne le fait pas avec une intention
réelle du cœur; oui, et cela ne lui profite en
rien, car Dieu ne reçoit
aucun de ceux-là. »
(9)
On pourrait voir dans les mots rien et aucun des termes
littéraires ou conceptuels. Mais ils pourraient aussi être une allusion au
chiffre zéro.
En outre, il y a quelques endroits où Mormon se donne beaucoup de mal pour
inclure le mot un. Ceci semble renforcer le concept binaire que
j’ai mentionné précédemment. Il y a deux possibilités qui s’excluent
mutuellement : zéro et un.
« … car c’est de cette manière que le diable opère, car il ne persuade
aucun homme de faire le bien, non, pas un seul... » (17)
Et encore :
« Ou
leur a-t-il refusé le pouvoir du Saint-Esprit? Ou le fera-t-il, aussi
longtemps que le temps durera, ou que la terre demeurera, ou qu’il y aura,
à la surface de la terre, un seul
homme à sauver ? »
(36)
Qu’est-ce que cela a
à voir avec la foi, l’espérance et la charité ? Y a-t-il un message
spirituel à trouver ?
Ceci prend tout son sens
une fois que l’on comprend le système juif de numérologie. Ce système
s’appelle la gématrie. En hébreu, chaque lettre de l’alphabet a une
valeur numérique. Si nous prenons un mot hébreu quelconque et que nous
additionnons les valeurs numériques des lettres qui le composent, nous
obtenons la valeur de gématrie du mot tout entier. Dans la tradition
juive, des nombres différents signifient des choses différentes. On dit de
deux mots qui ont la même valeur de gématrie qu’ils sont équivalents.
Le mot hébreu correspondant à « un » est echad. Ce mot apparaît
dans le shema, qui est l’une
des prières juives les plus courantes. Cette prière cite Deutéronome 6:4.
« Shema Israel Adonai eloenou Adonai echad.
La valeur en gématrie du mot echad est 13. Dans de nombreuses
cultures, treize est un nombre très malchanceux. Mais dans le judaïsme, le
nombre treize est un nombre très important et sacré.
« Un » désigne non seulement la singularité, mais aussi l’unité.
La croyance est que quand on
compte jusqu’à treize, on atteint l’unité avec Dieu et on devient
« un » avec lui. Donc le mot « un » devient lié à la valeur qu’il a en
gématrie, c’est-à-dire 13.
Dans le judaïsme, il y a plusieurs endroits où le nombre treize occupe une
place prépondérante.
Ce sont :
L’usage que fait Mormon du nombre treize est donc parfaitement conforme à
la mystique et à la numérologie juives. En comptant jusqu’à treize, nous
parvenons à l’unité avec Dieu. L’unité avec le Christ apparaît comme le
but ultime et la destination finale de Moroni 7 :
« … que lorsqu’il apparaîtra nous soyons semblables à lui, car nous
le verrons tel qu’il est... » (48)
E Pluribus Unum
Ce qui fait que treize est spécial, c’est non pas le nombre lui-même, mais
la valeur marginale. Treize est un nombre spécial parce que
c’est un de plus que douze. De cette façon, treize se rattache de
nouveau à un. Donc quand on parle de treize, ce dont on parle réellement,
c’est de « l’un » parmi tant d’autres. C’est celui qui fait toute la
différence. C’est pourquoi le fait de mettre l’accent sur les superlatifs
et le singulier par opposition au pluriel est important. On met en avant
une chose parmi beaucoup de choses. Il y a beaucoup de
« bonnes choses », mais la charité est « ce qu’il y a de plus grand ».
(46)
Dans notre culture occidentale, quand on pense superlatif, on pense
habituellement se distinguer des autres et être en tête du peloton. Mais
dans la culture juive, c’est le contraire. Le superlatif, l’un parmi tant
d’autres, est le facteur unificateur. C’est le e pluribus unum
(une expression de 13 lettres) – « d’entre beaucoup, un. » Selon le rabbin
Hillel ben David :
« Treize est le nombre qui ramène la multiplicité à l’unité. »
Réfléchissez un peu. Il y a douze tribus d’Israël. En elles-mêmes, elles
sont séparées et non unifiées. Mais parce qu’elles sont toutes
descendantes d’Israël, elles sont toutes unies. Ainsi, Israël, dans un
sens, est la treizième tribu. Et comme Joseph avait deux fils, Éphraïm et
Manassé, il y a de fait treize tribus.
Jésus a appelé les douze apôtres. Par eux-mêmes, qui sont-ils ?
Personne. Rien.
Sans le Christ, ils sont juste des pêcheurs. Mais avec Jésus, ils
deviennent quelque chose. Jésus est le Un – la valeur marginale, le
facteur unificateur.
Avec Jésus, le collège des apôtres était composé de treize membres. Et
après la résurrection du Christ, c’est resté comme cela. Il ne faut pas
oublier qu’après la mort de Judas, Mattathias a été appelé pour le
remplacer. Mais il y a aussi eu un autre apôtre appelé Paul. Il y avait
donc en fait treize apôtres.
Quand nous comptons jusqu’à treize, nous revenons à un seul. Si
nous nous arrêtons à douze, nous n’avons pas fait tout le chemin et nous
ne sommes rien, zéro. Nous avons donc un système binaire. Vous
complétez le circuit et arrivez à 1, ou bien vous êtes 0. Le Christ a
dit : « Si vous n’êtes pas un vous n’êtes pas de moi » (D & A 38:27). Si
nous ne sommes pas un, nous ne sommes rien.
Il existe des parallèles dans le monde naturel. Par exemple, en musique,
il y a douze intervalles harmoniques. Mais si vous deviez jouer toutes ces
notes sur un clavier en allant d’un à douze, vous resteriez en suspens. Si
vous commenciez à « la » vous finiriez au sol dièse. Vous devez
jouer le treizième intervalle pour
revenir à « la » et compléter l’octave.
12 + 1 = 13 (Crédit image :
Scott Detwiler)
Ainsi, le treizième intervalle – la valeur marginale – devient le facteur
unificateur. Sans le treizième maillon de la chaîne, celle-ci va
échouer et nous ne sommes pas en mesure de revenir à un.
Sans 13, nous ne sommes rien.
Dieu est amour
La dernière section de Moroni 7, le treizième maillon de la chaîne, traite
de l’importance de la charité. Et qu’est-ce que la charité ? C’est
l’amour.
Le mot hébreu signifiant amour est ahava.
À votre avis, quelle est la valeur en gématrie de ahava ? Vous
l’aurez deviné : 13.
Nous avons déjà établi que Dieu = Un (voir De. 6:4). Étant donné que les
mots ayant la même valeur en gématrie sont considérés comme équivalents,
cela signifie que Un = Amour. C’est pourquoi, Dieu = Amour.
L’amour est la treizième valeur. La charité est « l’amour pur du Christ ».
En cultivant la charité, nous devenons un avec Dieu. C’est le message
caché de Moroni 7.
« Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons
cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui » (1 Jean 4:16).
Jean n’aurait pas pu le dire plus clairement. Avec la charité, nous
achevons le circuit. Sans elle, nous ne sommes rien. La charité est le
dernier maillon de la chaîne. Sans la charité, la chaîne se brise. Elle
échoue. Mais « la charité ne périt jamais », et elle « subsiste à
jamais ».
La treizième section de Moroni se termine par une citation que de nombreux
lecteurs reconnaissent comme venant du Nouveau Testament.
« Et
la charité est patiente, et est pleine de bonté, et n’est pas envieuse, et
ne s’enfle pas d’orgueil, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne
soupçonne pas le mal, et ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit
de la vérité, excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. »
Il est clair que Paul et Mormon citent là un passage familier provenant
d’une source commune plus ancienne. Le discours de Paul (qui se trouve
être au chapitre 13 de 1 Corinthiens) est utile, mais l’utilisation que
fait Mormon de la citation met tout en contexte. Cette citation
interpelante semble être un ancien dicton juif. La version de Mormon est
légèrement plus courte et peut-être plus fidèle à l’original. Exode 34
parle les Treize attributs de la miséricorde, mais ici, nous avons les
Treize attributs de la charité.
La charité :
Dans cette liste de treize attributs, six sont décrits par la négative
avec le mot pas, tandis que sept sont positifs. Nous avons affaire
à de la numérologie et à des mathématiques simples :
7-6 = 1
Le treizième attribut (« supporte tout ») nous fait basculer. C’est la
valeur marginale. Dans le cas contraire, nous nous retrouverions avec
rien :
6-6 = 0
De même, la charité, étant la treizième valeur, « subsiste à jamais » et
nous amène dans l’unité avec Dieu.
Encore une chose
Il est tout à fait approprié que le dernier de nos treize articles de foi
cite les treize attributs de la charité et mentionne Paul, le treizième
apôtre.
Nous croyons que nous devons être :
Pensez-vous que lorsque Joseph Smith a écrit la
Lettre à Wentworth, il savait qu’il suivait une structure compatible avec
le mysticisme juif ?
Quoi qu’il en soit, sans plus tarder, voici les treize groupes poétiques
découverts dans Moroni 7.
1. Imputé comme justice
A)
Car voici, Dieu a dit qu’un
homme méchant ne peut pas faire ce qui est bien;
car s’il offre un
don,
B)
ou
prie Dieu,
s’il ne le fait pas avec
une intention réelle, cela
ne
lui profite en rien.
C)
Car voici,
cela ne lui est pas imputé comme justice.
D)
Car voici, si un homme méchant
fait un don,
il le fait à contrecœur;
D)
c’est pourquoi, cela lui est imputé comme s’il avait
retenu le don;
C)
c’est pourquoi, il est
imputé comme mauvais
devant Dieu.
B)
Et de même aussi cela est imputé comme mal à un homme, s’il
prie
et ne le
fait pas avec une intention réelle du cœur;
oui, et
cela ne lui profite en rien,
car
Dieu ne reçoit aucun de ceux-là.
A)
C’est pourquoi,
un homme méchant ne peut pas faire ce qui est bien; et il ne
fera pas
non plus un bon
don.
2. Distinguer le bon de l’amer
Dans un premier temps, j’ai pensé que c’était deux chiasmes distincts.
Mais ensuite j’ai réalisé que la deuxième partie est vraiment juste une
réitération de la première moitié.
A)
Car voici, une source
amère
ne peut pas produire
B) de
bonne
eau; et une
B)
bonne
source ne peut pas non plus produire
A)
de l’eau
amère;
C)
c’est pourquoi, un homme qui est
serviteur du diable
ne peut pas
D)
suivre le Christ
;
D) et s’il
suit le Christ
C) il ne peut pas être
serviteur du diable.
3. Ce qui est bien vient de Dieu
Celui-ci comprend une triade qui pourrait correspondre à la foi,
l’espérance et la charité.
A) c’est pourquoi, tout ce qui est
bien vient de
Dieu
;
B) et ce qui est
mal vient du diable ; car le diable
est ennemi de Dieu,
C) et le combat
continuellement,
D) et
invite et incite à pécher
C) et à faire ce qui est mal [continuellement].
D) Mais voici, ce qui est de Dieu
invite et incite
C)
continuellement
à faire ce qui est bien ; c’est pourquoi,
D) tout ce qui
invite et incite à faire le bien,
et à aimer Dieu, et à le servir,
est inspiré de Dieu.
B) c’est pourquoi, prenez garde, mes frères bien-aimés, de juger
que ce qui est
mal
vient de Dieu,
A) ou ce qui est
bien et de
Dieu
est du diable.
4. La manière de juger
A) car voici, mes frères, il
vous est donné de
juger,
B) afin que vous discerniez le
bien du
mal
;
C) et la façon de juger, afin de savoir avec une
connaissance parfaite,
est aussi claire que la lumière du jour par rapport à la nuit
sombre.
B) Car voici, l’Esprit du Christ est donné à tout homme afin qu’il
puisse discerner
le
bien du mal
;
A) c’est pourquoi, je
vous montre la façon de
juger
;
B) car tout ce qui invite à faire le
bien
et à persuader de croire au Christ est envoyé
par le don et le pouvoir du Christ ;
C) c’est pourquoi vous pouvez savoir avec une
connaissance parfaite que c’est
de Dieu.
B) Mais tout ce qui persuade les hommes de faire le
mal
et de ne pas croire au Christ,
et de le nier, et de ne pas servir Dieu,
C) alors vous pouvez savoir avec une
connaissance parfaite que c’est du diable ;
B) car c’est de cette manière que le diable opère, car il ne
persuade aucun homme à faire
le
bien, non, pas un seul ; ni ses anges
non plus; ni ceux qui se soumettent à lui.
A) Et maintenant, mes frères, étant donné que
vous
connaissez la lumière par laquelle
vous
pouvez
juger, laquelle lumière est la
lumière du Christ, veillez à [vous]
ne pas
juger à tort ;
car de ce même
jugement dont
vous
jugez,
vous
serez aussi
jugés.
Notez que la dernière ligne dans cette section répète les mots vous
et juger cinq fois, correspondant aux cinq lignes B.
5. Rechercher diligemment
A) C’est pourquoi, je vous supplie, frères, de rechercher diligemment dans
la lumière du
Christ
B) afin de discerner le
bien du mal ;
B) et si vous vous saisissez de toute
bonne
chose, et ne la condamnez pas,
A) vous serez certainement enfant du
Christ.
6. Se saisir de toute bonne chose
A) Et maintenant, mes frères, comment vous est-il possible de vous
saisir de toute bonne
chose
?
B) Et maintenant, j’en arrive à cette foi dont que j’ai
dit
que je
parlerais
;
B) et je vais vous
dire la façon
A) dont vous pouvez
vous saisir de toute bonne chose.
7. Les choses qui sont bonnes
A) car voici, sachant tout, étant d’éternité en éternité, voici, Dieu a
envoyé des
anges pour servir les enfants des
hommes, pour rendre manifeste ce qui concerne la
venue
du Christ
;
B) et, dans le Christ,
tout ce qui était bon devait venir.
C) Et Dieu a aussi déclaré aux prophètes, de sa propre bouche, que
le
Christ
viendrait.
D) Et voici, il a eu diverses façons de manifester aux enfants des
hommes des
choses
qui étaient bonnes
;
D) et tout
ce qui est bon
C)
vient du Christ; autrement les hommes étaient déchus,
B) et
rien de bon ne pouvait leur advenir.
A)
C’est pourquoi, par le
ministère d’anges
et par toute parole qui sort de la bouche de Dieu,
les hommes commencèrent à faire preuve de foi au Christ; et ainsi, par la
foi, ils se saisirent
de tout ce qui est bon; et il en fut ainsi jusqu’à la
venue du Christ.
8. Croyez que vous recevrez
A) Et lorsqu’il fut venu, les hommes furent aussi sauvés par la foi
en
son nom; et par la foi, ils deviennent les fils de Dieu.
B) Et aussi sûrement que le Christ vit il
a dit
ces paroles
B) à nos pères [,
disant] :
A) Tout ce que vous demanderez de bon au Père,
en
mon nom, croyant avec foi que vous
recevrez, voici, cela vous sera fait.
9. Le Christ est notre avocat
A) C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, les miracles ont-ils cessé parce
que le Christ
est monté au
ciel
et s’est assis à la droite de Dieu
B) pour demander au Père les droits de miséricorde qu’il a sur les
enfants des hommes
?
C) Car il a satisfait aux buts de la loi, et il réclame tous
ceux
qui ont foi en lui
;
C) et ceux
qui ont foi en lui
s’attachent à tout ce qui est bon ;
B) c’est pourquoi, il défend la cause des
enfants des hommes
;
A) et il demeure éternellement dans les
cieux.
10. Les anges préparent le chemin
A) et parce qu’il a fait cela, mes frères bien-aimés,
les
miracles ont-ils cessé? Voici, je vous dis
que non ; et
les anges n’ont pas cessé
non plus de servir les enfants des hommes.
B) Car voici, ils lui sont soumis, pour servir selon la parole de
son commandement, se
montrant à ceux qui ont la
foi forte et l’esprit ferme dans
toutes les formes de la piété.
C) Et l’office de leur ministère est d’appeler les hommes au
repentir et d’accomplir et
de faire l’œuvre des
alliances que le Père a faite avec les enfants
des hommes,
D)
pour préparer le chemin parmi les enfants des
hommes, en annonçant
la parole du Christ aux vases choisis du Seigneur, afin qu’ils
témoignent de lui.
D) Et ce faisant, le Seigneur Dieu
prépare le chemin pour que le reste des
hommes
ait foi au Christ, pour que le Saint-Esprit ait place dans leur cœur,
selon
son pouvoir ;
C) et c’est de cette manière que le Père accomplit les
alliances qu’il a faites avec les
enfants des hommes.
B)
Et le Christ a dit: Si vous avez
foi en moi,
vous aurez le pouvoir de faire tout ce qui est
utile en moi. Et il a dit: Repentez-vous, toutes les extrémités de
la terre, et venez à moi,
et soyez baptisées en mon nom, et ayez
foi en moi,
afin que vous soyez sauvées.
A)
Et maintenant, mes frères bien-aimés, si ces choses que je vous ai dites
sont vraies, et Dieu
vous montrera, avec puissance et une grande gloire au dernier jour
qu’elles sont vraies, et si
elles sont vraies, le jour des
miracles a-t-il cessé?
Ou les
anges ont-ils cessé
d’apparaître aux
enfants des hommes? Ou leur a-t-il refusé le pouvoir du Saint-Esprit? Ou
le fera-t-il, aussi
longtemps que le temps durera, ou que la terre demeurera, ou qu’il y aura,
à la surface de la
terre, un seul homme à sauver?
11. La foi
A) Voici, je vous dis que
non;
car c’est par la foi que les miracles s’accomplissent; et c’est par
la foi que les anges apparaissent aux hommes et les servent ;
B) c’est pourquoi, si ces
choses ont cessé, malheur aux
enfants des hommes, car c’est
à cause de l’incrédulité, et tout est vain.
A) Car
nul ne peut être sauvé, selon les
paroles du Christ, s’il n’a la foi en son nom ;
B) c’est pourquoi, si ces
choses ont cessé, alors la foi a
cessé aussi ; et affreux est l’état
de l’homme,
A) car il est comme si
aucune rédemption n’avait été
faite.
B)
Mais voici, mes frères bien-aimés, je vous juge mieux que
choses
cela, car je juge que
vous avez foi au Christ à cause de votre humilité; car si vous
n’avez pas foi en lui, alors
vous n’êtes pas dignes d’être comptés parmi le peuple de son
Église.
La répétition de la négation [non, nul, aucune ; nay, no, no en anglais
ndt.] fait ressortir l’aspect binaire.
12. L’espérance
A) En outre, mes frères bien-aimés, je voudrais vous
parler de l’espérance.
B) Comment pouvez-vous parvenir
à la
foi, si vous n’avez pas l’espérance ? Et
qu’allez-vous espérer ?
A) Voici, je vous le
dis : que vous aurez
l’espérance, par l’expiation du Christ et le pouvoir
de sa résurrection,
B) d’être ressuscités
pour la vie éternelle, et cela à
cause de votre
foi en lui,
selon la promesse.
13. La charité
A)
C’est pourquoi, si un homme a la foi,
il doit nécessairement avoir
l’espérance; car,
sans la foi il ne peut y avoir d’espérance. Et en outre, voici, je vous
dis qu’il ne peut avoir la foi et
l’espérance s’il n’est doux et humble de cœur.
B)
Sinon, sa foi et son espérance sont vaines, car
nul
n’est acceptable devant Dieu, si ce
n’est ceux qui sont doux et humbles de cœur; et si un homme est
doux et humble de
cœur, et confesse par le pouvoir du Saint-Esprit que Jésus est le
Christ,
A) il
doit nécessairement avoir la charité ;
B) car s’il n’a pas la charité il n’est
rien
;
A)
c’est pourquoi
il doit nécessairement avoir
la charité. Et la charité est
patiente, et est pleine
de bonté, et n’est pas envieuse, et ne s’enfle pas d’orgueil, ne cherche
pas son intérêt, ne
s’irrite pas, ne soupçonne pas le mal, et ne se réjouit pas de
l’injustice, mais se réjouit de la
vérité, excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
B) C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, si vous n’avez pas la
charité, vous n’êtes
rien,
car la charité ne périt jamais. C’est pourquoi, attachez-vous à la
charité, qui est ce
qu’il y a de plus grand, car tout succombera;
Mais la charité est l’amour pur du
Christ,
et elle subsiste à jamais; et tout ira bien pour quiconque sera
trouvé la possédant
au dernier jour.
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