L’AUBE PARAIT AU NIGERIA
par Maurine Jensen Proctor
© Meridian Magazine
Ndlr : Les citations et les extraits de cet article sont tirés en grande
partie du livre d'Alexander B. Morrison, The Dawning of a Brighter Day :
The Church in Black Africa.
Il est tentant de penser qu'il doit y avoir, dans l'air ou l'eau, une
qualité de lumière qui incite les gens d’Afrique occidentale à croire en
Dieu avec une telle ferveur. C’est peut-être simplement une soif qui
provient de siècles de toutes sortes d'oppressions, depuis la guerre
civile, la corruption, l'esclavage et la pauvreté jusqu’à la famine et au
SIDA. Leur histoire a été tragique, l'image même de la misère, gravée à
l'eau-forte dans les tonalités d’une douleur que rien n’a mitigé. Pour une
grande partie du monde, l'Afrique a été le continent oublié, mais pas pour
Dieu.
Ce qu’on appelait par le passé la Côte d'Or de l'Afrique – cette courbe
qui dépasse du continent comme le sommet d'un cornet de crème glacée – est
effectivement en or. Elle est pleine d'une lumière dorée dans l’âme des
croyants et d’amis de l'Église qui sont plus que de l'or.
Le 7 août, quand le temple d'Aba sera consacré, il sera le troisième
temple d’Afrique (avec Johannesburg en Afrique du Sud et Accra au Ghana),
et le deuxième d’Afrique occidentale. Chose plus importante, il est
construit dans un pays, comme le Ghana, où les gens ont spontanément voulu
être saints des derniers jours et ont formé leurs propres assemblées
longtemps avant que les missionnaires arrivent.
Ce n’est pas ici, contrairement à tant d'autres pays, qu’il a fallu que
les missionnaires insistent et frappent parfois en vain pour trouver des
gens à qui enseigner la vérité. L'Église a grandi spontanément et a pris
racine grâce aux sacrifices de beaucoup de missionnaires locaux. Au départ,
ce ne sont pas des missionnaires qui sont allés en Afrique occidentale à
la recherche de convertis. Au lieu de cela, ce sont les Africains qui ont
réclamé l'Évangile à grands cris.
Selon Alexandre Morrison, « la plupart de ceux qui ont écrit ne savaient
pas grand-chose de l'Église, mais, poussés par l'Esprit, ils savaient,
d’une certaine façon, qu'ils devaient en savoir plus. Ils lisaient et
relisaient des brochures et des feuillets missionnaires, qui étaient
parvenus en Afrique de diverses façons. Beaucoup de ceux qui les ont lus
ont été touchés par l'Esprit et ont compris qu'ils avaient trouvé un grand
trésor, une perle de grand prix. D'autres ont entendu parler de l'Église
par le bouche à oreille, par un frère, un cousin ou un ami qui avait
étudié aux États-Unis ou ailleurs. Eux aussi ont réfléchi, prié et cru.
« Lentement, spontanément, un miracle a commencé à se produire.
Indépendamment les uns des autres et sans savoir ce que les autres
faisaient, plusieurs groupes d’humbles Africains, chercheurs de vérité au
Nigeria, ont commencé à s'organiser en églises. Ils ont construit de
petites chapelles et ont modelé, du mieux qu’ils le pouvaient, leurs
réunions, leur doctrine, leur organisation et même leur nom sur l'Église
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. N’ayant pas l'autorité de
la prêtrise pour ce qu'ils faisaient, il y avait inévitablement des
erreurs et des omissions dans ce qu’ils faisaient et ils n’étaient saints
des derniers jours que de nom. »
Pendant deux décennies avant que la révélation sur la prêtrise ne soit
reçue, des lettres d’Africains demandant « des livres saints » ont afflué
au siège de l’Église. Pendant les années 1960, l’Église a reçu plus de
lettres du Nigeria et du Ghana que du reste du monde. Des brochures
missionnaires, des feuillets, quelques exemplaires du Livre de Mormon
étaient parvenus en Afrique et avaient été passés d’un ami à l'autre, lus
et relus, aimés comme véhicules précieux de l'Esprit. « Venez chez nous »,
disaient les Nigériens. Ils assaillaient le siège de l’Église de lettres
de supplication, espérant être baptisés et organisés comme faisant partie
du royaume.
Une visite
Frère Morrison dit : « L’Église n'ignorait pas ce qui se passait au
Nigeria et ailleurs en Afrique occidentale. À plus d'une occasion des
représentants furent envoyés pour évaluer la situation et pour faire
rapport à la Première Présidence. » En 1960, Glen G. Fisher, qui rentrait
chez lui après avoir été président de la mission d’Afrique du Sud,
s'arrêta au Nigeria pour se rendre compte de ce qui s’y passait.
Le premier obstacle qu’il rencontra à son arrivée à Lagos fut simplement
de localiser les gens qui avaient écrit à l'Église des suppliques aussi
ferventes. Le receveur des postes lui donna l’adresse de trois églises où
il pourrait trouver l'homme qu'il cherchait, et à la première, à l’ombre
de la véranda, il trouva quatre hommes en pleine discussion. Quand il leur
dit qu’il était missionnaire mormon, ils lui prirent les deux mains. «
Jamais je n’ai reçu d’accueil plus sincère et plus enthousiaste, dit-il.
Ils m'ont passé une chaise et pendant trois heures nous avons parlé des
enseignements de l'Église. »
« Une visite à leurs églises m'a convaincu que les membres de l'assemblée
vivaient dans une pauvreté extrême », écrit le président Fisher. Dans une
église en particulier, j'ai remarqué qu’il n’y avait pas de sièges, pas
d’instruments de musique, pas de chaire. Le dirigeant du groupe avait son
matériel dans une caisse en bois qu'il utilisait comme chaire. Le matériel
se composait de quelques bibles, de quelques brochures missionnaires, des
Articles de Foi de James E. Talmage et d’Une œuvre merveilleuse et un
prodige, de LeGrand Richards. J’ai trouvé cette même littérature dans
toutes les églises que j'ai visitées. Il y avait également un exemplaire
du Livre de Mormon dans l’une des églises. C’est à partir de cette
documentation qu’une église avait été organisée sur le modèle de l'Église
mormone.
« J'ai découvert que depuis un certain nombre d'années, ils préparaient
leur assemblée pour le baptême dans l'Église de Jésus-Christ des Saints
des Derniers Jours. Leur président m'a dit qu'ils avaient deux assemblées
avec un total de plus de mille personnes et il a déclaré avec une certaine
fierté que pas un seul ne fumait ni n’utilisait des boissons alcoolisées.
Les membres payaient aussi la dîme et ils avaient pu accumuler des fonds
suffisants pour construire deux petites chapelles. » (Lettre de Glen G.
Fisher à S. C. Brewerton, M.D., en date du 16 juillet 1984 ; copie en la
possession d'Alexander Morrison.)
Les premiers membres du Nigeria
Les premiers convertis du Nigeria ont été Anthony et Fidelia Obinna. Dans
la langue igbo, Obinna signifie « quelqu’un qui est cher à son père » et
c’était le cas d'Anthony. Selon frère Morrison, « son père, Ugochukwu («
don de Dieu ») Obinna, était fermier, commerçant et juge local, ainsi
qu'adorateur d'idoles et polygame. Chaque année, les parents d'Anthony
promettaient à leurs dieux des dons de chèvres, de moutons, et de poulets,
ainsi que des fruits et des légumes, pour qu’ils leur protègent la vie, à
eux et à leurs enfants. Ugochukwu était un conciliateur, un amoureux de la
vérité qui détestait le mensonge et le mal et était influent dans sa
localité.
« Quand Anthony était enfant, il n'était pas facile de faire des études. À
l’époque, les Nigériens avaient peur des blancs et ne voulaient rien avoir
affaire avec eux. Ils détestaient ceux qui voulaient que leurs enfants
aillent à l'école, préférant que ceux-ci restent à la maison pour faire de
l'agriculture de subsistance. Seuls les enfants qui étaient considérés
comme membres inutiles de la famille étaient autorisés à aller à l'école.
« En 1937, un visiteur anglais parla au père d'Anthony ; contrarié de ce
qu'il ne pouvait pas comprendre l'étranger, Ugochukwu décida qu'Anthony
irait à l'école. C’est ainsi que le jeune garçon alla tout d’abord dans
des écoles locales et plus tard dans des écoles à Jos, une ville du nord
du Nigeria.
Dieu avait une œuvre à faire faire à Anthony. Voici son histoire en ses
propres termes :
« En novembre 1965, j’ai reçu la visite en songe d’une personne de haute
taille ayant une canne à la main droite. Il m’a demandé si j'avais lu
l’histoire de Christian et de Christiana dans A Pilgrim’s Progess de John
Bunyan [1]. Je lui ai dit que je ne m’en souvenais plus et il m’a dit de
la relire. Au bout de quelques mois, le même personnage m’est de nouveau
apparu, m’a conduit à un très beau bâtiment et m’a montré tout ce qui s’y
trouvait. Ce personnage m’est apparu trois fois.
« Pendant la guerre civile nigérienne, quand nous avons dû rester à la
maison, j'ai pris un vieil exemplaire du Reader’s Digest de septembre
1958. Je l'ai ouvert à la page 34 et j’y ai vu une image du même beau
bâtiment que j'avais visité dans mon rêve et je l’ai immédiatement reconnu.
Le titre était : « La marche en avant des mormons ». Je n’avais encore
jamais entendu le mot mormons. J'ai commencé à lire l'histoire à cause de
l'image du bâtiment que j'avais vu dans mon rêve. J'ai découvert que
c’était l’histoire de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours.
« À partir du moment où j'ai fini de lire l'histoire, je n'ai plus eu de
repos de l'esprit. Mon attention tout entière était concentrée sur ma
nouvelle découverte. Je suis immédiatement sorti en courant pour le dire à
mes frères, qui ont été stupéfaits d'entendre l'histoire. (« Voice from
Nigeria », Ensign, décembre 1980, p. 30.)
Frère Morrison raconte : « En raison de la guerre civile, Anthony ne put
pas écrire au siège de l'Église à ce moment-là pour obtenir plus de
renseignements. Quand le blocus prit fin en 1971, il put faire passer une
lettre, et il reçut en réponse des brochures, des feuillets et un
exemplaire du Livre de Mormon. Il lui fut dit que l’Église ne pouvait pas
être organisée à ce moment-là au Nigeria, mais Anthony continua à lire et
à prier en demandant à Dieu d'ouvrir la porte pour lui et sa famille.
« Il fut bientôt en butte à des persécutions, à des insultes et à des
mauvais traitements, mais il était soutenu par sa conviction : « Je savais
que j’avais découvert la vérité et les menaces des hommes ne pouvaient pas
nous émouvoir, mon groupe et moi. »
La réception de la prêtrise
Ces
croyants africains, qui étaient touchés par l'Esprit, ont dû tenir bon
dans leur croyance en vue d’un jour futur. Ce jour est arrivé le 9 juin
1978, quand le président Spencer W. Kimball a annoncé qu'une révélation
avait été donnée, accordant la prêtrise à tous les hommes dignes.
Plus tard, Jude Inmpey, de la région d'Aba, au Nigeria, a raconté un rêve.
« Il rêva qu’il assistait à une grande manifestation où l’on jouait de
l’orgue, mais l'orgue faisait un bruit pénible. En y regardant de plus
près, il constata que l'organiste ne se servait que des touches blanches.
Il en reçut l’interprétation un peu plus tard à une réunion de l’Église :
« L’Église a pendant beaucoup d'années joué avec les touches blanches et
maintenant elle se sert des blanches et des noires, et la musique est
beaucoup plus jolie. »
Les premiers missionnaires
En
novembre 1978, Edwin et Janath Cannon et Rendell et Rachel Mabey furent
envoyés au Nigeria et au Ghana comme représentants spéciaux de la mission
internationale. Pendant l'année où ils travaillèrent, il était parfois
difficile de trouver de la nourriture, mais pas des convertis pour
l’Église. Quand les missionnaires arrivèrent, les gens s’alignèrent, vêtus
de blanc, avec des larmes de joie, pour être baptisés. En même temps,
William Billy Johnson, du Ghana, se rappelle que frère Cannon perdit tant
de poids qu’il flottait dans son pantalon et il avait parfois une démarche
bizarre pour ne pas le perdre.
Il y avait beaucoup à faire et beaucoup à corriger. Il fallut mettre fin à
des pratiques contraires aux règles de l’Église, comme la collecte, les
danses, l’usage de tambours et les alléluias pentecôtistes lors des
réunions de l’Église. Mais les gens étaient enthousiastes, humbles et
réceptifs et passèrent bien vite à des pratiques plus acceptables pour le
Seigneur.
Enfin le grand jour arriva. Le 21 novembre 1978, 19 personnes, dont les
Obinna, furent baptisées par les frères Mabey, Cannon et A. Bruce Knudsen
et une branche fut organisée avec Anthony comme président et Fidelia comme
présidente de Société de Secours. La nouvelle présidence de branche
écrivit une lettre enthousiaste à la Première Présidence :
« Chers frères,
« Tous les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours de cette partie du Nigeria ont le plaisir de vous remercier, vous et
les saints des derniers jours du monde entier d'avoir ouvert la porte pour
que l'Évangile nous parvienne dans sa plénitude. Nous sommes heureux des
nombreuses heures que vous avez passées dans la salle d’étage du temple à
supplier le Seigneur de nous amener dans la bergerie. Nous remercions
notre Père céleste d'avoir entendu vos prières et les nôtres et d’avoir
confirmé par révélation le jour promis depuis longtemps et de nous avoir
accordé la sainte prêtrise avec le pouvoir d'exercer son autorité divine
et de jouir de toutes les bénédictions du temple. Il ne fait aucun doute
que l’Église ici va grandir, devenir un grand centre pour les saints et
apporter du progrès au peuple du Nigeria comme elle le fait partout dans
le monde.
La progression de l'Évangile au Nigeria
La
lettre était prophétique. L’Église s'est répandue comme un feu de
broussailles au Nigeria avec plus de 68.000 membres aujourd'hui. Beaucoup
ont fait des études, certains ont du mal à gagner leur vie. Beaucoup ont
été baptisés au Nigeria, certains ont trouvé l’Église en travaillant à
l'étranger et sont rentrés au pays à la recherche de l'Évangile.
Frère Morrison raconte une histoire émouvante : « Au Nigeria, comme
ailleurs dans les pays en voie de développement, les présidents de mission
sont constamment à la recherche de personnes qui ont été baptisées
ailleurs et se sont installées en des endroits isolés, très éloignés des
unités organisées de l’Église. Quand on finit par localiser ces « brebis
perdues », elles ne savent souvent pas grand-chose de l’Église, ayant
oublié une grande partie de ce qui leur était cher par le passé.
« Chose triste à dire, quelques-uns ne veulent pas vraiment qu’on les
trouve. Après avoir perdu leur ancrage à la barre de fer, ils tombent dans
le gouffre ténébreux du péché et de la rébellion. Par contre, il n’est pas
rare que l’on trouve une âme noble – une âme qui désire vivement goûter
aux fruits délicieux de la communion des saints et qui accueille nos
émissaires le cœur ouvert et les bras ouverts. L'histoire suivante est
celle d’une de ces âmes nobles.
«
Vers la fin de 1987, Robert E. Sackley, alors président de la mission de
Lagos (Nigeria), estima que le moment était venu d’étendre l’Église vers
le nord et l'ouest du centre où elle était forte dans les états orientaux
d'Imo et de Cross River. Une des villes qu'il décida d'ouvrir était Enugu,
l'ancienne capitale britannique du Nigeria oriental. Il était certain que
parmi les habitants de ce bel endroit se trouvaient les élus de Dieu, qui
attendaient qu’on leur enseigne l'Évangile.
« À une soixantaine de kilomètres au nord d'Enugu se trouve la ville de
Nsukka, où est situé le campus de l'université du Nigeria. Le président
Sackley avait entendu dire qu'un professeur de l'université avait été
membre de l’Église en Amérique. Il avait même le nom de l'homme : le
professeur Ike Ikeme, un Nigérien qui avait obtenu un doctorat en sciences
de l'alimentation en 1981 de l'université de Purdue en Indiana. Le
président Sackley, qui est un des grands bergers de l’Église, résolut
d’essayer de localiser le professeur Ikeme. Il éprouvait un sentiment
étrange au sujet de cet homme, un sentiment qui les poussa, sœur Sackley
et lui, à faire le voyage de 225 kilomètres depuis Aba pour essayer de le
trouver. Quand ils arrivèrent à l'université, le président Sackley se vit
rapidement confirmer qu'il y avait en effet un professeur Ikeme au
département des sciences de l'alimentation.
« Malheureusement, lui dit-on, l'homme était en vacances et n'était pas au
campus ce jour-là. Pendant qu'il se trouvait dans le bureau à essayer de
trouver quelqu'un qui savait où localiser le professeur Ikeme, un homme
qui était là prit la parole : « Je le connais. Il vit très près de chez
moi. Il est chez lui aujourd'hui. Suivez-moi, je vais vous conduire. »
«
Les Sackley allèrent jusque chez le professeur Ikeme et frappèrent à la
porte. Celle-ci s’ouvrit et l’homme jeta d’abord un coup d'œil sur la
voiture portant le logo de l’Église, puis sur le président Sackley. Quand
celui-ci déclara : « Je cherche le professeur Ikeme », l'homme répondit
avec un sourire : « C’est moi et, vous, vous êtes le président de mission.
Soyez le bienvenu. Il y a six ans que je vous attends. »
«
Il présenta alors son épouse et trois petits enfants. Ravi d’avoir trouvé
son homme, le président Sackley dit : « Professeur Ikeme, êtes-vous membre
de l’Église ? » Pour toute réponse, le professeur le conduisit dans pièce
du fond où des vêtements étaient pendus à une corde à linge d'intérieur.
Maintenant tout était clair pour le président Sackley. « Je vois que vous
êtes un membre de l’Église qui a reçu sa dotation. » Frère Ikeme répondit
: « Un membre de l’Église qui a reçu sa dotation et qui est très engagé. »
Un des élus de Dieu avait été trouvé.
«
Pendant six ans, Ike Ikeme avait fidèlement vécu dans l'obéissance à
toutes les alliances qu'il avait faites dans le saint temple, ne sachant
pas s'il aurait encore un jour la possibilité de fréquenter les saints
dans cette vie. Pendant ce temps, il avait gardé le contact avec les
missionnaires qui l'avaient instruit en Amérique.
«
L'un d'eux, une femme de Salt Lake City, lui écrivait régulièrement et lui
disait qu'il ne devait jamais perdre la foi, parce que le jour viendrait
où il pourrait rétablir le contact avec l’Église. Ainsi soutenu, Ike
travailla, pria et persévéra. Il dit à sa femme : « J’ai attendu le temps
du Seigneur. Tu sais que le temps du Seigneur est le meilleur. »
Le premier pieu au Nigeria
En
1988, frère Maxwell forma le premier pieu à Aba et parla du jour où la
prêtrise avait été accordée à tous les hommes dignes. « J'ai pleuré de
joie ce jour-là. Le mouchoir avec lequel j'ai essuyé mes larmes, je l’ai
repris chez moi et j’ai dit à ma femme de ne pas le laver. Je l'ai mis
dans mon livre de souvenir, portant toujours la marque de mes larmes de
joie. Ce dimanche, j'ai un deuxième mouchoir qui a essuyé des larmes de
joie. Je vais le reprendre chez moi et le mettre dans mon livre de
souvenir à côté de l'autre mouchoir. »
Quand David Eka, le nouveau président de pieu d'Aba, fut scellé à sa femme
Ekaete au temple de Londres, ils eurent la stupéfaction, quand ils
entrèrent dans la salle de scellement, d’y rencontrer beaucoup d'amis qui
voulaient assister à ce merveilleux événement. Frère Morrison dit : «
Pendant qu'ils se mettaient à genoux à l'autel sacré, lors de la cérémonie
de scellement dirigée par Neal A. Maxwell, j'ai vu en imagination non
seulement un beau jeune couple, mais un peuple tout entier se lever dans
la vérité et la justice pour accepter la plénitude de l'Évangile du
Christ. Je l’ai vu venir, d’abord au goutte à goutte, mais bientôt comme
une vague, pour recevoir les bénédictions divines du temple. Et j'ai vu un
continent naître dans le royaume de Dieu. »
Qui sont ces gens, ces gens merveilleux, qui ont un tel esprit de foi dans
un pays parfois brutal qui en a rendu d’autres enclins aux déprédations
les plus sinistres ? L’Église connaît une expansion non seulement rapide,
mais solide et fermement implantée en Afrique et l'Évangile est l'espoir
de ce continent. L'Afrique est comme l'Angleterre quand les missionnaires
sont arrivés la première fois en 1837 – prête pour la moisson. C'est une
moisson abondante, une récolte joyeuse de gerbes.
Ce week-end, quand le temple d’Aba, au Nigeria, sera consacré, il sera
pour un peuple pour qui une très longue attente est terminée.
NOTE
[1] « Le cheminement du pèlerin », allégorie représentant le cheminement
du chrétien en route vers Dieu. L’auteur est un écrivain anglais du 17e
siècle.
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