PRETS POUR LE RETABLISSEMENT
David F. Boone
© Ensign, décembre 1984, pp.17-21
Des manifestations spirituelles ont annoncé le retour de l'Évangile sur
la terre
« Vers l’époque où Joseph Smith trouva les annales d'or, je commençai à
éprouver le sentiment que le moment se rapprochait où le Seigneur allait,
sous une forme ou sous une autre, faire paraître son Église. Je m’informai
à gauche et à droite dans la région où je voyageais s'il n’y avait pas une
œuvre étrange de la part de Dieu, comme il n’y en avait plus eu sur la
terre depuis l’époque du Christ. Je n’entendis parler de rien et je vivais
à une trentaine de kilomètres à l'est de l’endroit où les annales d'or
furent trouvées [1]. »
Bien que vivant près de la région où les premiers événements du
Rétablissement eurent lieu, Solomon Chamberlain n’en entendit parler que
lorsque, en se rendant au Canada pour y prêcher, il fut poussé par
l'Esprit à faire un détour non prévu. Il se rendit à Palmyra, où il
rencontra la famille Smith et parla avec elle. Quand il lui fit part de
son témoignage spirituel personnel, il fut surpris de sa réaction.
« J’ouvris la bouche et je commençai à lui prêcher, écrit Chamberlain,
selon les paroles que l’ange m'avait communiquées dans la vision, que
toutes les Églises et confessions de la terre s’étaient corrompues et
qu’il n’existait aucune Église de Dieu sur la terre, mais qu'il allait
bientôt susciter une Église, qui ne serait jamais confondue ni abattue et
qu’elle serait semblable à l'Église apostolique. Elle fut très étonnée et
me demanda qui m'avait dit cela, car, dit-elle, nous avons les mêmes
choses écrites chez nous, dans les annales d'or, que celles que vous nous
prêchez. Je dis : Le Seigneur m'a dit cela il y a quelques années ;
ensuite je dis : Si vous êtes une famille visionnaire, je voudrais que
vous me parliez des choses que vous avez découvertes, car je crois que je
peux les supporter. Ils me firent alors savoir qu'ils avaient obtenu des
annales d'or et qu’ils venaient justement de les traduire ici. Le Seigneur
me révéla alors par le don et le pouvoir du Saint-Esprit que c'était là
l’œuvre que je recherchais. »
Il resta deux jours chez les Smith et écouta leur message sur le Livre de
Mormon. Ensuite il les accompagna à l'imprimerie où le Livre de Mormon
était en cours d’impression pour la première fois. « Dès qu'ils eurent
imprimé 64 pages, je les pris avec leur permission et poursuivis mon
voyage vers le Canada et je prêchai tout ce que je savais concernant le
mormonisme, aux grands comme aux petits, aux riches comme aux pauvres, et
vous voyez ainsi que ce fut la première fois qu’un texte mormon était
prêché à cette génération. Sur les 1300 km que je parcourus, je ne vis
personne qui eût jamais entendu parler de cette Bible d'or. J'exhortai
tout le monde à se préparer pour la grande œuvre de Dieu qui était
maintenant sur le point de paraître et qui ne serait jamais abattue ni
confondue [2]. »
Solomon Chamberlain était parti de chez lui avec le sentiment que le
rétablissement de l'Église du Christ était imminent. Mais après avoir
rencontré la famille Smith, il acquit la conviction que ce qu’il avait
précédemment ressenti était maintenant une certitude.
Le sentiment de Solomon concernant le rétablissement prochain de la vérité
n'était pas rare au cours de la période qui précéda immédiatement l'aube
de la dispensation de la plénitude des temps. D'autres, qui cherchaient
avec foi à connaître la volonté de Dieu, éprouvèrent des sentiments et
connurent des expériences semblables.
Depuis des siècles, le monde était privé de l'Évangile, attendant le jour
où s’accomplirait « le rétablissement de toutes choses » (Actes 3:21.)
Mais ce ne fut qu’au dix-neuvième siècle que cette promesse devint une
espérance tangible. À ce moment-là, il fut révélé à un nombre limité de
chercheurs de vérité que le Rétablissement allait effectivement se
produire dans l'avenir immédiat – et certains reçurent même la promesse
que cela arriverait de leur vivant.
Wilford Woodruff, qui devint plus tard président de l'Église, eut, tôt
dans sa vie, une expérience impressionnante qui l'amena à se réjouir de
voir arriver le Rétablissement. Un monsieur âgé, du nom de Robert Mason, à
qui il allait souvent rendre visite, lui parla d'une vision étrange qu’il
avait eue des années auparavant. « Je fus ravi en vision, lui dit-il, et
je me retrouvai au milieu d’un vaste verger. Ayant faim, j’errai dans ce
verger à la recherche de fruits à manger, mais je n’en trouvai aucun.
Tandis que j’étais là, stupéfait de ne trouver aucun fruit au milieu de
tant d'arbres, ceux-ci commencèrent à tomber sur le sol comme s’ils
étaient arrachés par une tornade. Ils continuèrent à tomber jusqu'à ce
qu’il n’y en eût plus un seul debout dans tout le verger. Je vis
immédiatement après des pousses sortir des racines et se transformer en
arbres jeunes et beaux. Ceux-ci bourgeonnèrent, fleurirent et donnèrent du
fruit qui mûrit et était plus beau à voir que tout ce que mes yeux avaient
jamais contemplé. Je tendis la main et en cueillis. Je les contemplais
avec ravissement, mais alors que j'étais sur le point d'en manger, la
vision se referma et je ne goûtai pas du fruit. »
À la fin de la vision, M. Mason avait prié pour que le Seigneur lui en
donne l'interprétation. « Alors la voix du Seigneur me parvint en disant
:’Fils de l’homme, tu m’as invoqué diligemment pour connaître la vérité
concernant mon Église et mon Royaume parmi les hommes. Je veux te montrer
par là que mon Église n'est pas organisée parmi les hommes dans la
génération à laquelle tu appartiens, mais du temps de tes enfants l'Église
et le Royaume de Dieu seront manifestés avec tous les dons et toutes les
bénédictions qu’ont connus les saints des temps passés. Tu vivras
suffisamment longtemps pour être informé de son existence, mais tu ne
jouiras pas de ses bénédictions avant d’avoir quitté cette vie. Le
Seigneur te bénira après ta mort parce que tu as suivi l’inspiration de
mon Esprit dans cette vie.’
Puis le vieux monsieur regarda le jeune homme et fit une prophétie peu
ordinaire : « Wilford, je ne mangerai jamais de ce fruit dans la chair,
mais toi bien et tu deviendras une personnalité en vue dans le nouveau
royaume [3]. »
Bien entendu, Wilford Woodruff fut touché par ce qu'il avait entendu. «
Pour moi, ce fut une expérience très frappante, écrivit-il plus tard.
J'avais passé bien des jours au cours d’une période de vingt années avec
ce vieux M. Mason. Il ne m'avait encore jamais parlé de cette vision. Ce
jour-là, il s’était dit poussé par l'Esprit du Seigneur à me la raconter.
»
En plus d’avoir entendu la prophétie du vieux monsieur qu'il vivrait
longtemps assez pour connaître la vérité, le jeune Wilford parvint à la
même conclusion après avoir fait ses propres recherches sincères. « Je
m'étais adonné, autant que je le pouvais, à la lecture des Écritures et à
des prières ferventes jour et nuit devant Dieu, des années avant
d’entendre prêcher la plénitude de l’Évangile par un saint des derniers
jours. J'avais supplié le Seigneur pendant bien des heures dans la forêt,
parmi les rochers, dans les champs et dans le moulin, souvent à minuit,
pour avoir la lumière et la vérité et pour que son Esprit me guide sur le
chemin du salut. Mes prières furent exaucées et beaucoup de choses me
furent révélées. J’avais l’esprit ouvert à la vérité à tel point que
j’avais acquis la certitude que je verrais un jour la vraie Église du
Christ établie sur la terre et que je verrais susciter un peuple qui
garderait les commandements du Seigneur. »
L'accomplissement de la prophétie de M. Mason fut aussi inattendu que la
prophétie elle-même. « La vision lui avait été donnée [à M. Mason] aux
environs de l'année 1800 » écrit frère Woodruff. Il me la raconta en 1830,
l’année au cours du printemps de laquelle l'Église fut organisée. Trois
ans plus tard, lorsque je fus baptisé dans l'Église de Jésus-Christ des
Saints des Derniers Jours, ce prophète, Robert Mason, fut quasiment la
première personne à laquelle je pensai. À mon arrivée au Missouri avec le
Camp de Sion, je lui écrivis une longue lettre dans laquelle je l’informai
que j'avais trouvé le vrai Évangile avec toutes ses bénédictions, que
l'autorité de l'Église du Christ avait été rétablie sur la terre comme il
me l’avait prédit, que j'avais reçu les ordonnances du baptême et de
l’imposition des mains, que je savais de moi-même que Dieu avait fondé,
par Joseph Smith, le Prophète, l'Église du Christ sur la terre.
« Il reçut ma lettre avec une grande joie et se la fit lire de nombreuses
fois. Il la prit entre ses mains comme il l’avait fait avec le fruit dans
sa vision. Il était très âgé et ne tarda pas à mourir sans avoir eu la
possibilité de recevoir les ordonnances de l'Évangile par un ancien de
l'Église.
« À la première occasion que j’eus après la révélation du baptême pour les
morts, je me fis baptiser pour lui dans les fonts baptismaux du temple de
Nauvoo [4]. »
Un autre qui reçut l’assurance de l’imminence du rétablissement de
l’Évangile fut Benjamin Brown. « La connaissance me fut donnée que les
dons anciens de l'Évangile – le pouvoir de parler en langues, de guérir
les malades, l’esprit de prophétie, etc. étaient sur le point d’être
rendus à ceux qui croyaient au Christ. La révélation revêtit la forme
d’une connaissance parfaite de ce fait, une connaissance tellement sûre et
certaine qu’il me semblait que la vérité avait été imprimée sur moi. Je le
savais du sommet de la tête à la pointe des pieds – dans mon être tout
entier, étant rempli du Saint-Esprit! Je ne peux mieux comparer cela qu’au
changement que produit sur une feuille de papier vierge une presse
d’imprimerie, laissant derrière elle une impression indélébile [5]. »
Une partie de cette connaissance lui avait été donnée à la suite d’une
expérience qu'il avait eue précédemment. Lorsqu’il avait environ
vingt-cinq ans, il eut « une vision » dans laquelle il vit son frère qui
était mort quatorze ou quinze ans plus tôt. Dans la vision, son frère
priait. « J'entendis clairement et distinctement sa voix et écoutai
attentivement.
« Au cours de sa prière, il parla d’une grande œuvre qui allait
s’accomplir sur la terre pendant les derniers jours, citant plusieurs
Écritures. Je ne compris cependant pas complètement leur signification
avant d’entrer dans l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours, des années plus tard, lorsque je vis que ses paroles s’appliquaient
aux idées de ce peuple en ce qui concerne le rétablissement des dons de
l’Évangile, la grande œuvre du rassemblement des saints de toutes les
nations dans les derniers les jours et la plénitude de la gloire moderne,
car il priait en particulier pour que ces choses se hâtent. Il ne tarda
pas à disparaître de ma vue ; puis tout à coup… un bruit, comme celui du
déferlement d’un grand vent, accompagné d’une certaine influence, parut
remplir la maison et moi-même, et j'entendis une voix qui disait : « Ceci
est l'esprit d’intelligence [6]. »
Daniel Tyler, l’un des premiers saints, qui joua plus tard un rôle
important dans l'histoire de l'Église, écrit qu'après avoir étudié les
Écritures son père et son grand-père en vinrent à croire que l'Église,
telle que Jésus-Christ l’avait fondée, n'était pas sur la terre. La raison
pour laquelle ils croyaient cela était qu'aucun des signes anciens que
manifestaient les disciples du Christ ne se manifestaient à ce moment-là.
Frère Tyler écrit encore : « Mon grand-père … prophétisa qu'il mourrait,
mais que mon père [Andrew] vivrait longtemps assez pour voir la vraie
Église organisée avec tous les dons et toutes les bénédictions
apostoliques. » Le jeune Daniel entendit et crut la prophétie et découvrit
le véritable Évangile quand il fut rétabli et enseigné plus tard. Ironie
du sort, son père s’y opposa, allant jusqu’à menacer de renier les membres
de la famille qui se faisaient baptiser. « Peu de temps plus tard, écrit
frère Tyler, mon grand-père apparut à mon père dans un songe et lui dit
que c'était le peuple sur lequel il avait prophétisé de son vivant, et mes
parents furent baptisés. » D'autres membres de la famille, dont Daniel,
suivirent [7].
Avant d’entendre le message du Rétablissement, Lorenzo Dow, frère cadet de
Brigham Young, s’intéressait à la religion et étudiait diligemment la
Bible. Mais il n’avait pas le sentiment qu’il devait être baptisé dans une
église quelconque. « Bien qu’étant religieux de nature… il me semblait que
les religions existantes étaient vides et vaines, écrit-il… Je n'étais
entré dans aucune église, bien qu’ayant professé être croyant, assisté à
des réunions et prêché quand j'en avais l’occasion. » En fait sa
prédication eut beaucoup de succès. Soixante personnes demandèrent le
baptême après avoir entendu certains de ses sermons, mais il refusa
d’accomplir l’ordonnance en disant : « Je ne suis jamais devenu membre
d’aucune confession religieuse et je ne me sens pas autorisé à le faire. »
Un prédicateur campbellite baptisa les convertis de Lorenzo, les organisa
en une branche de l'Église campbellite et essaya de convaincre Lorenzo de
se faire lui-même baptiser et de partir pour un circuit de prédication. «
Je lui dis que je n’allais pas prêcher sa doctrine. Si jamais je devais
prêcher, ce serait la Bible tout entière telle que je la comprenais. Un
esprit agissait sur moi pour que je fasse tout le bien que je pouvais,
mais sans devenir membre d’aucune confession religieuse. Il resta sur moi
face à toutes les tentations. »
Lorsqu’on lui présenta le Livre de Mormon, il se montra prudent. « Je lus
le Livre de Mormon et le comparai à la Bible et je jeûnai et priai de
pouvoir parvenir à la connaissance de la vérité. L'Esprit semblait dire :’
Voilà le chemin ; prends-le.’ Il fut baptisé plus tard.
Des années auparavant, Lorenzo avait eu un songe qui, en rétrospective,
contribua à le préparer à accepter le rétablissement de l'Évangile : « À
l’automne de 1816, alors que j’avais environ neuf ans, j'eus un rêve
étrange. Il me sembla que je me tenais dans un endroit dégagé et
découvert, et je vis une belle route qui conduisait à un angle de 45
degrés dans les airs, aussi loin que le regard pouvait porter. J'entendis
un bruit comme celui fait par une calèche roulant rapidement, à ce qui
semblait être l’extrémité supérieure de la route. L’instant d’après elle
apparaissait. Elle était tirée par deux beaux chevaux blancs. La calèche
et les harnais semblaient brillants comme de l'or. Les chevaux avançaient
à la vitesse du vent. Il me fut manifesté que le Sauveur était dedans et
qu’elle était conduite par son serviteur. Elle s’arrêta près de moi et le
Sauveur me demanda où était mon frère Brigham. Lorsque je le lui eus dit,
il m’interrogea sur mes autres frères et sur notre père. Lorsque j’eus
répondu à ses questions, il dit qu’il nous voulait tous, mais qu’il
voulait tout particulièrement mon frère Brigham. L’attelage fit ensuite
demi-tour et retourna comme il était venu.
« Je m’éveillai immédiatement et ne dormis plus cette nuit-là. J’avais
peur et je me disais que nous allions tous mourir. Je ne voyais aucune
autre interprétation à ce rêve. C'était une préfiguration de notre avenir
que je n'étais pas en état de discerner à ce moment-là [8]. »
Un autre jeune garçon, John Taylor, eut une vision annonçant le
Rétablissement, que lui non plus ne comprit que des années plus tard. « Il
n’était qu’un petit garçon, écrit B. H. Roberts, son biographe, lorsqu’il
eut la vision d’un ange dans les cieux, tenant une trompette à la bouche,
annonçant un message aux nations. « Ce n’est que plus tard dans la vie
qu’il comprit la signification de cette vision. »
Nous ne pouvons qu’imaginer l’effet qu’une telle expérience a pu avoir sur
lui lorsque, des années plus tard, il devint membre de l’Église et
découvrit que ce dont il avait eu la vision était un point de doctrine de
l'Évangile rétabli et l'accomplissement de la prophétie de la vision de
l'apôtre Jean dans l'île de Patmos.
À l'âge de dix-sept ans, pendant qu’il était prédicateur méthodiste en
Angleterre, il eut un témoignage supplémentaire qu'il ne comprit pas à
l'époque. « J'ai le sentiment très fort, dit-il à un collège, que je dois
aller prêcher l’Évangile en Amérique. »
Son biographe explique l’importance de ce sentiment : « À l’époque, il ne
savait rien de l'Amérique, si ce n’est ce qu’il avait appris au cours de
géographie à l'école; et sa famille n’envisageait pas à ce moment-là
d’émigrer dans ce pays. La voix de l'Esprit qui s’adressa à lui fut si
forte en cette occasion qu'elle continua à l'impressionner tant qu'il
resta dans ce pays-là; et même après son arrivée au Canada, un
pressentiment dont il ne pouvait pas se débarrasser s’attacha à lui qu'il
avait une œuvre à faire qu'il ne comprenait pas alors [9]. » John Taylor
devint plus tard le troisième président de l'Église.
Un autre qui acquit la conviction que le Rétablissement était proche était
Asael Smith, grand-père de Joseph Smith. Asael était un homme profondément
croyant qui encourageait avec zèle les membres de sa famille à étudier les
Écritures. Quoi qu’ayant une préférence pour le culte universaliste, il se
tint d’une manière générale à l’écart des confessions de son époque parce
qu'il était incapable de réconcilier leurs enseignements contradictoires
avec les vérités qui se trouvaient dans les Écritures.
Mais Asael Smith avait un grand espoir pour l'avenir. Son
arrière-arrière-petit-fils, Joseph Fielding Smith, écrit à son sujet : « À
certains moments l'esprit d'inspiration reposait sur lui. Un jour, Asael
dit : ’Il m’a été révélé dans mon âme qu'un de mes descendants promulguera
une œuvre qui révolutionnera le monde de la foi religieuse.’ Il ne
s’attendait peut-être pas à vivre assez longtemps pour voir ce jour-là,
mais c’est ce qui fut le cas [10]. »
En effet, peu après l'organisation de l'Église et du rétablissement de
l’autorité de la prêtrise, son fils Joseph Smith, père, et son petit-fils
Don Carlos Smith lui rendirent visité et lui donnèrent un exemplaire du
Livre de Mormon. En le lisant, le vieil homme se réjouit en disant qu'il
était certain que l’œuvre de son petit-fils Joseph était de Dieu. Selon un
autre petit-fils, George A Smith, lorsque le vieux monsieur « apprit la
parution du Livre de Mormon… il dit qu’il était vrai, car il savait que
quelque chose allait se produire dans sa famille qui allait révolutionner
le monde [11]. » C’est ainsi que la prophétie s’accomplit.
Le prophète Joseph confirme en outre le récit de son cousin dans sa
narration de l'événement. « Mon grand-père, Asael Smith, a prédit il y a
longtemps qu'un prophète serait suscité dans sa famille, et ma grand-mère
avait la certitude absolue qu’elle s’était accomplie en moi. Mon
grand-père, Asael, est mort … après avoir reçu le Livre de Mormon et
l’avoir presque terminé; et il a déclaré que j'étais ce Prophète même dont
il savait depuis longtemps qu’il paraîtrait dans sa famille [12]. »
À cause de son âge avancé et de sa mauvaise santé, Asael Smith ne fut pas
baptisé ; il mourut en octobre 1830 à l'âge de 86 ans, croyant fermement
au rétablissement de l'Évangile. Une belle-fille, qui était présente au
moment de sa mort, écrit : « Asael Smith … sur son lit de mort a déclaré
qu’il croyait pleinement et fermement en l’Évangile rétabli et a également
regretté de ne pas avoir reçu le baptême lorsque Joseph, son fils, était
là et a reconnu que la doctrine universaliste, qu'il avait défendue si
longtemps, n'était pas vraie. Car bien qu’ayant vécu cette religion
pendant 50 ans, il y renonçait maintenant comme insuffisante pour le
réconforter dans la mort [13]. »
Lucy Mack Smith, mère de Joseph Smith, eut aussi des rêves spéciaux
annonçant le rétablissement de l'Évangile. Un jour, après avoir prié pour
son mari, « pour que le véritable Évangile lui soit présenté et que son
cœur soit adouci pour le recevoir ou qu'il soit davantage enclin à la
religion », elle apprit dans un rêve que « l'Évangile pur et sans tache du
Fils de Dieu » lui serait révélé et que « quand il serait plus avancé en
âge, il l’entendrait et l’accepterait de tout son cœur, s’en réjouirait et
il lui serait ajouté de l'intelligence, du bonheur, de la gloire et la vie
éternelle [14]. »
Bien entendu, Joseph Smith, père, et sa femme Lucy acceptèrent l'Évangile
quand leur fils Joseph le leur enseigna, comme le firent beaucoup d’autres
qui avaient été préparés pour le Rétablissement. Les signes, les prodiges
et les dons de l'Esprit étaient par eux-mêmes un témoignage de la source
du Rétablissement. Ces dons et ces bénédictions ont été promis aux hommes
à toutes les époques du monde. Ils ont été manifestés aux premiers temps
du monde, au midi des temps, avant le rétablissement des clefs et de
l'autorité de l'Évangile et ils continuent aujourd'hui. La bonne
utilisation et la bonne compréhension de ces dons et de ces bénédictions
contribueront à édifier les saints et à accomplir les promesses que le
Seigneur a faites à ceux de ses enfants qui lui obéissent.
NOTES
1. Larry C. Porter, « Solomon Chamberlain—Early Missionary », BYU Studies,
printemps 1972, pp. 315–316.
2. Id., pp. 316–17; italiques ajoutés.
3. Wilford Woodruff, Leaves from My Journal, Salt Lake City, Juvenile
Instructor Office, 1881, p. 3.
4. Matthias F. Cowley, Wilford Woodruff: History of His Life and Labors,
Salt Lake City, Bookcraft, 1964, pp. 16-18.
5. Benjamin Brown, Testimonies for the Truth: A Record of Manifestations
of God, Miraculous and Providential, Liverpool, Angleterre, S. W.
Richards, 1853, p. 7.
6. Id., p. 4.
7. Daniel Tyler, « Incidents of Experience », Scraps of Biography, Classic
Experiences and Adventures, Salt Lake City, Bookcraft, 1969, pp. 22–23.
8. Lorenzo Dow Young, « Lorenzo Dow Young’s Narrative », Fragments of
Experience, Four Faith Promoting Classics, Salt Lake City, Bookcraft,
1968, pp. 23-25, 31-33.
9. B. H. Roberts, The Life of John Taylor, Salt Lake City, Bookcraft,
1963, p. 28.
10. Joseph Fielding Smith, Essentials in Church History, Salt Lake City,
Deseret Book, 1973, p. 25.
11. Journal of Discourses, 5:102.
12. History of the Church, 2:443.
13. Cité dans Richard L. Anderson, Joseph Smith’s New England Heritage,
Salt Lake City, Deseret Book, 1971, p. 215, note n° 217.
14. Lucy Mack Smith, History of Joseph Smith, Salt Lake City, Bookcraft,
1958, pp. 43-45.
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