CHAPITRE 10 : DANS LE DÉSERT
DE JUDÉE LA VOIX DANS LE DÉSERT A l'époque précisée comme étant la quinzième
année du règne de Tibère, empereur de Rome, le peuple de Judée fut
fortement ému des prédications étranges d'un homme jusqu'alors inconnu.
Il était de descendance sacerdotale mais n'avait pas été formé par les
écoles, et, sans autorisation des rabbis ni permission des principaux
sacrificateurs, il se proclamait envoyé de Dieu avec un message pour Israël.
Il apparaissait non dans les synagogues ni dans les cours du temple, où
les scribes et les docteurs enseignaient, mais criait à haute voix dans
le désert. Les populations de Jérusalem et des régions avoisinantes
allaient l'écouter en grandes multitudes. Il dédaignait les vêtements
doux et les robes amples et confortables et prêchait dans son rude vêtement
du désert, qui se composait d'une tunique en poil de chameau maintenue
par une ceinture de cuir. La grossièreté de son habillement était
considérée comme significative. Elie, le Tichbite, ce prophète intrépide
dont le désert avait été la demeure, était connu de son temps comme «un
homme avec un vêtement de poil; il avait une ceinture de cuir autour des
reins»[1],
et on en était venu à considérer que les vêtements primitifs étaient
une caractéristique distinctive des prophètes[2].
En outre, cet étrange prédicateur ne mangeait pas la nourriture du luxe
et de l'aisance mais se nourrissait de ce que le désert offrait, des
sauterelles et du miel sauvage[3]. Il avait étudié sous la tutelle d'instructeurs
divins, et c'est là, dans le désert de Judée, que la parole du Seigneur
lui parvenait[4],
comme elle était parvenue autrefois à Moïse[5]
et à Elie[6] dans un cadre semblable. C'est
alors que l'on entendit «la voix de celui qui crie dans le désert: préparez
le chemin du Seigneur, rendez droit ses sentiers»[7].
C'était la voix du héraut, du messager qui, comme les prophètes
l'avaient dit, irait devant le Seigneur pour lui préparer la voie[8].
La teneur de son message était «Repentez-vous, car le royaume des cieux
est proche». Et ceux qui avaient foi en ses paroles et professaient se
repentir, confessant leurs péchés, il leur administrait le baptême par
immersion dans l'eau - proclamant en même temps: «Moi, je vous baptise
dans l'eau, en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est
plus puissant que moi, et je ne mérite pas de porter ses sandales. Lui
vous baptisera d'Esprit Saint et de feu[9].» On ne pouvait ignorer ni l'homme, ni son
message; sa prédication offrait des promesses bien précises à l'âme
repentante et dénonçait d'une manière cinglante l'hypocrite et le pécheur
endurci. Quand des Pharisiens et des Sadducéens venaient à son baptême,
jacassant sur la loi, dont ils ne cessaient de transgresser l'esprit, et
sur les prophètes, qu'ils déshonoraient, il les traitait de races de vipères
et leur demandait: «Qui vous a appris à fuir la colère à venir?» Il
balayait leurs vantardises répétées, dans lesquelles ils se disaient
les enfants d’Abraham, en disant: «Produisez donc du fruit digne de la
repentance; et n'imaginez pas pouvoir dire: Nous avons Abraham pour père!
Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants
à Abraham[10].» Sa façon d'ignorer leurs
prétentions à être préférés en qualité d'enfants d'Abraham était
une violente rebuffade et blessait profondément tant les Sadducéens
aristocratiques que les Pharisiens pointilleux sur le code. Le judaïsme
affirmait que la postérité d’Abraham avait une place assurée dans le
royaume du Messie attendu et qu'aucun converti d'entre les Gentils ne
pouvait espérer atteindre le rang et la distinction dont les «enfants»
étaient assurés. L’affirmation énergique de Jean que Dieu pouvait
susciter des enfants à Abraham à partir des pierres des berges du
fleuve, signifiait pour ceux qui l'écoutaient que même les plus humbles
de la famille humaine pouvaient être préférés à eux s'ils ne se
repentaient pas et ne se réformaient pas[11].
Le temps de leur profession verbeuse était passé; ce qu'on demandait, c'était
des fruits et non pas une profusion stérile quoique feuillue; la cognée
était prête, oui, à la racine même de l'arbre; et tous les arbres qui
ne produisaient pas de bons fruits seraient abattus et jetés au feu. Les gens étaient étonnés, et beaucoup, se
voyant dans leur état réel d'abandon et de péché, tandis que Jean
exposait leurs fautes en termes brûlants, s'écrièrent: «Que
ferons-nous donc[12]?» Dans sa réponse, il
attaqua le goût du cérémoniel qui avait desséché la spiritualité
dans le cœur des gens, presque jusqu'à la tuer. Il exigeait une charité
désintéressée: «Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui
n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même.» Les péagers
ou percepteurs d'impôts, sous les exactions injustes et illégales
desquels le peuple souffrait depuis si longtemps, vinrent, demandant: «Maître,
que ferons-nous? Il leur dit: N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été
ordonné.» Aux soldats qui demandaient ce qu'ils devaient faire, il répliqua:
«Ne faites violence à personne, et ne dénoncez personne à tort, mais
contentez-vous de votre solde[13].» L’esprit de ses exigences était celui d'une
religion pratique, la seule qui puisse avoir une valeur quelconque: la
religion d'une vie droite. En dépit de toute sa vigueur, malgré sa
brusquerie, nonobstant ses attaques vigoureuses contre les coutumes dégénérées
du temps, ce Jean n'était pas un agitateur excité qui s'en prenait aux
institutions établies, ni un provocateur d'émeutes, ni un partisan de la
révolte, ni un fomentateur de rébellions. Il ne s'attaquait pas au système
des impôts mais aux extorsions des péagers corrompus et cupides; il ne dénonçait
pas l'armée, mais les iniquités des soldats, dont beaucoup avaient
profité de leur position pour rendre de faux témoignages afin d'obtenir
du gain et de s'enrichir par des saisies de force. Il prêchait ce que
nous appelons dans la dispensation actuelle les premiers principes
fondamentaux de l'Evangile, le «commencement de l'Evangile de Jésus-Christ,
Fils de Dieu»[14], comprenant la foi, qui est
une croyance vivante en Dieu, le repentir sincère, qui implique la
contrition pour les offenses passées et la décision ferme de se détourner
du péché, le baptême par immersion dans l'eau sous ses mains, étant
les mains de quelqu'un qui avait l'autorité, et le baptême supérieur du
feu ou l'octroi du Saint-Esprit par une autorité supérieure à celle
qu'il possédait lui-même. Son enseignement était positif et opposé, à
de nombreux points de vue, aux conventions du temps; il n'essayait pas
d'attirer le peuple par des manifestations miraculeuses[15];
et si beaucoup de ses auditeurs devinrent ses disciples[16],
il ne créa aucune organisation officielle et n'essaya pas non plus de
former une secte. Il demandait à chacun personnellement de se repentir et
administrait personnellement à chaque candidat acceptable le rite du baptême. Pour les Juifs qui vivaient dans un état
d'expectative, attendant le Messie prédit depuis si longtemps, les
paroles de cet étrange prophète du désert étaient lourdes de présages.
Se pouvait-il qu'il fût le Christ? Il parlait de quelqu'un plus puissant
que lui, qui devait encore venir, dont il n'était pas digne de défier
les chaussures[17], Quelqu'un qui séparerait le
peuple comme le batteur, van à la main, séparait la balle du grain; et,
ajoutait-il, cette personne toute puissante «amassera le blé dans son
grenier, mais brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas»[18]. C'est ainsi que le héraut, prédit du Seigneur,
remit son message. Il ne s'exaltait pas personnellement; mais son office
lui était sacré, il ne tolérait aucune intervention dans ses fonctions,
que ce fût de la part d'un prêtre, d'un Lévite ou d'un rabbi. Il ne
faisait point acception de personnes; à dénonçait le péché, écorchait
les pécheurs, qu'ils fussent revêtus de vêtements sacerdotaux, d'habits
paysans ou de robes royales. Tout ce que le Baptiste avait déclaré de
lui-même et de sa mission fut confirmé plus tard par le témoignage
formel du Christ[19]. Jean était l'annonciateur,
non seulement du Royaume, mais également du Roi; c'est à lui que vint le
Roi en personne. LE BAPTEME DE JESUS - POUR ACCOMPLIR TOUT CE QUI EST JUSTE Quand Jésus eut environ trente ans[20],
il se rendit de sa demeure de Galilée «au Jourdain vers Jean, pour être
baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait en disant: C'est moi qui ai
besoin d'être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi! Jésus lui
répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous
accomplissions ainsi toute justice. Alors Jean le laissa faire»[21]. Jean et Jésus étaient cousins au deuxième
degré; on ne nous dit pas s'ils avaient eu des relations étroites
lorsqu'ils étaient enfants ou lorsqu'ils devinrent adultes. Mais ce qui
est certain, c'est que quand Jésus se présenta pour être baptisé, Jean
reconnut en lui un homme sans péché qui n'avait aucun besoin de
repentir; et, comme le Baptiste était chargé de baptiser pour la rémission
des péchés, il ne voyait pas la nécessité d'administrer cette
ordonnance à Jésus. Lui qui avait reçu les confessions des multitudes,
se confessait maintenant avec respect à quelqu'un qu'il savait être plus
juste que lui. A la lumière d'événements ultérieurs, il semble qu'à
cette époque Jean ne savait pas que Jésus était le Christ, la Personne
plus puissante qu'il attendait et dont il se savait être le précurseur.
Quand Jean exprima sa conviction que Jésus n'avait pas besoin d'être
purifié par le baptême, notre Seigneur, connaissant sa propre innocence,
ne nia pas l'affirmation du Baptiste mais insista néanmoins pour être
baptisé, en donnant cette explication significative: «Car il est
convenable que nous accomplissions ainsi toute justice.» Si Jean était
à même de comprendre le sens profond de cette phrase, il dut y découvrir
la vérité que le baptême d'eau n'est pas seulement le moyen prévu pour
obtenir la rémission des péchés mais est également une ordonnance
indispensable établie en justice et requise de tous les hommes comme
condition essentielle pour être membre du royaume de Dieu[22]. Jésus-Christ se conforma ainsi humblement à la
volonté du Père et fut baptisé de Jean par immersion dans l'eau. Ce qui
s'ensuivit immédiatement atteste que son baptême fut accepté comme un
acte de soumission agréable et nécessaire: «Aussitôt baptisé, Jésus
sortit de l'eau. Et voici: les cieux s'ouvrirent, il vit l'Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix fit
entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui
j'ai mis toute mon affection[23].»
Alors Jean reconnut son Rédempteur. Les quatre évangélistes rapportent que la
descente du Saint-Esprit sur Jésus baptisé s'accompagna d'une
manifestation visible «comme une colombe»; et il avait été révélé
à Jean que ce signe était le moyen prévu qui lui révélerait le
Messie; et voilà qu'à ce signe préalablement spécifié, le Père
ajoutait son témoignage suprême que Jésus était littéralement son
Fils. Matthieu rapporte les paroles du Père à la troisième personne: «Celui-ci
est mon Fils bien-aimé», tandis que Marc et Luc donnent la forme plus
directe: «Tu es mon Fils bien-aimé.» Cette variante, si minime et
essentiellement secondaire qu'elle soit, bien que portant sur un sujet
aussi capital, donne une preuve que les auteurs écrivaient indépendamment
les uns des autres et réfute toute insinuation qu'il y aurait eu
collusion entre les écrivains. Les incidents qui se produisirent lorsque Jésus
sortit de la tombe baptismale démontrent que les trois personnages de la
Divinité ont une individualité distincte. En cette occasion solennelle,
Jésus le Fils était présent dans la chair, la présence du Saint-Esprit
se manifesta par le signe accompagnateur de la colombe, et la voix du Père
éternel se fit entendre des cieux. Si nous n'avions aucune autre preuve
de ce que chaque membre de la sainte Trinité a une personnalité séparée,
cet exemple serait concluant; mais d'autres Ecritures confirment cette
grande vérité[24]. LES TENTATIONS DU CHRIST Peu après son baptême, immédiatement après,
selon Marc, Jésus fut poussé, par les incitations de l'Esprit, à s'éloigner
des hommes et des distractions de la vie communautaire, en se retirant
dans le désert où il serait libre de communier avec son Dieu.
L’influence de la force qui le mouvait était si puissante qu'elle le
conduisit, ou pour employer les termes de l'évangéliste, le poussa, à
une retraite solitaire, où il demeura pendant quarante jours, «avec les
bêtes sauvages» du désert. Trois des Evangiles décrivent cet épisode
de la vie de notre Seigneur, bien que de manière inégale[25];
Jean le passe sous silence. Les circonstances qui accompagnèrent cette période
d'exil et d'épreuve ont dû être relatées par Jésus lui-même, car il
n'y avait pas d'autres témoins humains. Les textes traitent surtout d'événements
qui marquèrent la fin de la période de quarante jours, mais considérés
dans leur ensemble, ils ne laissent subsister aucun doute quant au fait
que ce fut une période de jeûne et de prière. Ce n'est que
graduellement que le Christ se rendit compte qu'il était le Messie choisi
et pré-ordonné. Comme le montrent les paroles qu'il adressa à sa mère
le jour de ce mémorable entretien avec les docteurs dans les cours du
temple, il savait, alors qu'il n'avait que douze ans, qu'il était Fils de
Dieu dans un sens tout particulier et personnel; mais il est cependant
clair que la compréhension de l'objectif tout entier de sa mission
terrestre ne se développa en lui qu'à mesure qu'il grandissait, étape
par étape, en sagesse. Le fait que son Père le reconnut et qu'il reçut
la compagnie constante du Saint-Esprit ouvrit son âme à la conscience
glorieuse de sa divinité. Il devait réfléchir à beaucoup de choses,
beaucoup de choses qui demandaient la prière et la communion avec Dieu
que seule la prière peut assurer. Pendant tout le temps de sa retraite,
il ne mangea point mais décida de jeûner afin que son corps mortel en fût
plus assujetti à son esprit divin. Puis, lorsqu'il fut affamé et physiquement
faible, le Tentateur vint lui proposer sournoisement d'utiliser ses
pouvoirs extraordinaires pour se procurer de la nourriture. Satan avait
choisi le moment le plus propice pour ses desseins mauvais. Que ne font
pas les mortels, jusqu'où les hommes ne sont-ils pas allés, pour apaiser
les tortures de la faim? Esaü troqua son droit d'aînesse pour un repas.
Des hommes se sont battus comme des brutes pour de la nourriture. Des
femmes ont tué et mangé leur propre bébé plutôt que d'endurer les
affres de la faim. Satan savait tout cela lorsqu'il s'approcha du Christ
à l'heure où il se trouvait dans un besoin physique extrême et lui dit:
«Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.»
Pendant les longues semaines d'isolement, notre Seigneur avait été
soutenu par l'exaltation d'esprit qui accompagne normalement une
concentration mentale aussi absorbante que celle que produisirent
indubitablement sa méditation et sa communion prolongées avec les cieux;
dans une dévotion aussi profonde, les appétits corporels étaient étouffés
et assujettis, mais la réaction de la chair était inévitable. Aussi
affamé que fût Jésus, il y avait dans les paroles de Satan des
tentations plus grandes encore que celles que déguisaient ses paroles
lorsqu'il lui dit qu'il devrait fournir de la nourriture à son corps
affamé: la tentation de mettre à l'épreuve le doute possible
qu'impliquait le «si» du Tentateur. Le Père éternel avait proclamé
que Jésus était son Fils; le diable essayait de faire douter le Fils de
cette parenté divine. Pourquoi ne pas mettre à l'épreuve l'intérêt du
Père pour son Fils à ce moment de besoin pressant? Etait-il convenable
que le Fils de Dieu restât affamé? Le Père avait-il oublié si
rapidement, qu'il laissait son Fils bien-aimé souffrir de la sorte? N'était-il
pas raisonnable que Jésus, rendu faible par sa longue abstinence, pourvût
à ses besoins, d'autant plus qu'il pouvait le faire, et ce en donnant un
simple ordre, si la voix entendue à son baptême était celle du Père éternel.
Si tu es en réalité le Fils de Dieu, montre ton pouvoir, et satisfais en
même temps ta faim: tel était l'objectif du conseil diabolique. S'il
avait cédé, il aurait montré qu'il doutait des paroles du Père. En outre, le pouvoir supérieur que Jésus possédait
ne lui avait pas été donné pour sa satisfaction personnelle mais pour
servir les autres. Il devait faire l'expérience de toutes les épreuves
de la mortalité; un autre homme, qui aurait été aussi affamé que lui,
n'aurait pas pu pourvoir à ses besoins par un miracle; et bien que l'on pût
nourrir pareil homme par un miracle, la nourriture miraculeuse devrait lui
être donnée, il ne pourrait la fournir. C'était un résultat nécessaire
de la nature double de notre Seigneur, participant aux attributs de Dieu
et de l'homme à la fois, de devoir endurer et souffrir comme un mortel
alors qu'il possédait à tout moment la capacité d'invoquer la puissance
de cette Divinité qui pourrait satisfaire ou surmonter tous les besoins
corporels. Sa réponse au tentateur fut sublime et sans réplique: «Il
est écrit: l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole
qui sort de la bouche de Dieu[26].»
La parole qui était sortie de la bouche de Dieu et sur laquelle Satan
voulait jeter le doute, était que Jésus était le Fils bien-aimé en qui
le Père avait mis toute son affection. Le diable était défait, le
Christ triomphait. Se rendant compte qu'il avait échoué dans sa
tentative de convaincre Jésus d'utiliser sa puissance personnelle à son
propre service, et d'avoir confiance en lui-même plutôt que de se
reposer sur la providence du Père, Satan passa à l'autre extrême et
tenta Jésus d'obliger, sans motif, le Père à le protéger[27].
Jésus se tenait sur une des parties élevées du temple, une tour ou un
rempart, dominant les vastes cours, quand le diable lui dit: «Si tu es
Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il donnera des ordres
à ses anges à ton sujet: Et ils te porteront sur les mains, de peur que
ton pied ne heurte contre une pierre.» De nouveau apparaît le doute
sous-entendu[28].
Si Jésus était en fait le Fils de Dieu, ne serait-il pas assuré que son
Père le sauverait, d'autant plus qu'il était écrit[29]
que des anges le garderaient et le porteraient? La réponse du Christ au
Tentateur dans le désert contenait une citation scripturaire, et il avait
introduit celle-ci par la formule impressionnante commune aux interprètes
de l'Ecriture sainte: Il est écrit.» Dans la deuxième tentative, le
diable essaya de soutenir son conseil par ses Ecritures et employa une
expression semblable: «Car il est écrit.» Notre Seigneur répondit à
la citation du diable par une autre, disant: «D'autre part il est écrit:
Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu[30].»
Dans sa tentation, le diable voulait inciter le Seigneur à pécher, soit
en se mettant sans raison en danger afin d'obliger son Père à manifester
son amour en le sauvant miraculeusement, soit en refusant d'obliger le Père
à intervenir de la sorte, ce qui démontrerait qu'il doutait être le
Fils bien-aimé. En outre, dans cette tentation, se cachait un appel à
l'aspect humain de la nature du Christ, puisqu'elle devait également
l'amener à penser à la célébrité que lui apporterait l'exploit stupéfiant
de sauter d'une hauteur aussi vertigineuse que celle à laquelle une
tourelle du temple se trouvait et d'atterrir sain et sauf. Bien que nous
n'ayons pas le droit de dire qu'une idée de ce genre ait pu, même
momentanément, se glisser dans l'esprit du Sauveur, nous ne pouvons nous
empêcher de penser que le fait de suivre les conseils de Satan, à
condition naturellement que le résultat fût celui qu'il avait indiqué,
aurait eu pour résultat de faire admettre au public que Jésus était un
être supérieur aux mortels. Ç'aurait été en effet un signe et un
miracle dont la renommée se serait répandue comme une traînée de
poudre; et toute la communauté juive aurait été enflammée d'émotion
et d'intérêt pour le Christ. La sophistique criarde de la citation
scripturaire de Satan ne méritait pas une réponse catégorique, sa
doctrine ne méritait ni logique ni argument, son application erronée de
l'Ecriture était réduite à néant par une Ecriture apparentée, les
vers du psalmiste étaient compensés par le commandement formel du prophète
de l'Exode, dans lequel il avait interdit à Israël d'inciter ou de
tenter le Seigneur à faire des miracles parmi eux. Satan tenta Jésus de
tenter le Père. Imposer des limites ou fixer le temps ou le lieu où la
puissance divine se manifestera est une ingérence aussi blasphématoire
dans les prérogatives de la Divinité que la tentative d'usurper cette
puissance. C'est Dieu seul qui doit décider quand et comment ces prodiges
se produiront. Une fois de plus les desseins de Satan étaient contrecarrés,
et le Christ était de nouveau vainqueur. Dans la troisième tentation, le diable
s'abstint d'essayer encore d'amener Jésus à mettre soit son propre
pouvoir, soit celui du Père à l'épreuve. Complètement battu à deux
reprises, le tentateur abandonna ce plan d'attaque; et, décidant de jouer
cartes sur table, fit une proposition précise. Du haut d'une montagne élevée,
Jésus contemplait le pays avec ses richesses: villes et champs, vignobles
et vergers, troupeaux de petit et gros bétail, et en vision, il vit les
royaumes du monde et en contempla la richesse, la splendeur et la gloire
terrestre. Puis Satan lui dit: «Je te donnerai tout cela, si tu te
prosternes et m'adores.» C'est ce qu'écrivait Matthieu; voici la version
plus détaillée de Luc: «Le diable... lui dit: je te donnerai tout ce
pouvoir, et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été remise, et je la
donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi elle sera toute
à toi.» Nous n'avons pas besoin de nous demander si Satan aurait pu réaliser
sa promesse au cas où le Christ lui aurait rendu hommage; il est certain
que le Christ aurait pu tendre la main et s'amasser la richesse et la
gloire du monde s'il avait voulu le faire, et aurait par là échoué dans
sa mission messianique. Cela, Satan le savait très bien. Beaucoup
d'hommes se sont vendus au diable pour un royaume et pour moins, pour
quelques misérables sous. L’impudence de son offre était diabolique en
elle-même. Le Christ, Créateur du Ciel et de la terre, revêtu comme il
l'était alors de chair mortelle, ne se rappelait peut-être pas son état
préexistant, ni le rôle qu'il avait joué dans le grand conseil des
Dieux[31], tandis que Satan, esprit non
incarné - lui, le déshérité, le fils rebelle et rejeté - cherchant à
tenter l'être par lequel le monde avait été créé en lui promettant
une partie de ce qui appartenait entièrement à ce dernier, pouvait
encore avoir à cette époque, comme il peut d'ailleurs encore l'avoir
maintenant, le souvenir de ces scènes des premiers temps. Dans ce passé
lointain, antérieur à la création de la terre, Satan, qui était alors
Lucifer, fils du matin, avait été rejeté; et c'était le Premier Né
qui avait été choisi. Maintenant que l'Elu était soumis aux épreuves
incidentes de la mortalité, Satan pensait contrecarrer les objectifs
divins en assujettissant le Fils de Dieu. Lui qui avait été vaincu par
Michel et ses armées et rejeté comme un rebelle battu, demandait au Jéhovah
incarné de l'adorer. «Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit:
Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte.
Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s'approchèrent de Jésus
pour le servir[32].» Il ne faut pas penser que le fait que le Christ
sortit victorieux des nuées ténébreuses des trois tentations dont nous
avons parlé le mettait à l'abri d'attaques futures de la part de Satan
ou le dispenserait de faire face à des épreuves ultérieures de sa foi,
de sa confiance et de son endurance. Luc termine son récit des tentations
qui suivirent le jeûne de quarante jours, comme suit: «Après avoir
achevé de le tenter, le diable s'éloigna de lui jusqu'à une autre
occasion[33].» Cette victoire sur le
diable et ses ruses, ce triomphe sur les aspirations de la chair, les
doutes lancinants de l'esprit, le conseil de rechercher la célébrité et
la richesse matérielles, furent des succès grands mais non pas définitifs
dans la lutte entre Jésus, le Dieu incarné, et Satan, l'ange de lumière
déchu. Le Christ affirma expressément qu'il était sujet aux tentations
pendant la période où il vécut en compagnie des apôtres[34].
Nous verrons, en poursuivant cette étude, que ses tentations durèrent
jusqu'à l'agonie même de Gethsémané. Il ne nous est pas donné de
rencontrer l'ennemi, de nous battre contre lui et de le vaincre en une
seule rencontre, une fois pour toutes; et cela ne fut pas donné à Jésus
non plus. La lutte entre l'esprit immortel et la chair, entre l'enfant de
Dieu d'une part, et le monde et le diable d'autre part, dure pendant toute
la vie. Peu d'événements de l'histoire évangélique de Jésus de
Nazareth ont donné naissance à plus de discussions, de théories
fantaisistes et de spéculations stériles que les tentations. Nous
pouvons sans crainte ignorer toutes ces théories. Pour toute personne qui
croit aux Saintes Ecritures, le récit des tentations qui s'y trouvent est
suffisamment explicite pour mettre les faits essentiels hors de doute;
pour celui qui ne croit pas, ni le Christ, ni son triomphe n'ont
d'attrait. A quoi cela nous profitera-t-il de spéculer sur le point de
savoir si Satan apparut à Jésus sous une forme visible, ou n'était là
que comme un esprit invisible, s'il parlait d'une voix audible ou éveillait
à l'esprit de celui dont il voulait faire sa victime les pensées exprimées
plus tard dans le texte, si les trois tentations se succédèrent immédiatement
ou se produisirent à des intervalles plus longs? Nous pouvons rejeter en
toute sécurité toutes les théories qui veulent faire du récit
scripturaire un mythe ou une parabole et accepter le document tel qu'il
est, et nous pouvons affirmer avec une égale assurance que les tentations
furent réelles, et que les épreuves auxquelles le Seigneur fut soumis
furent réelles et cruciales. Pour croire autrement, on doit considérer
les Ecritures comme n'étant que de la fiction. Dans cet ordre d'idées, une question qui mérite
une certaine attention est celle de savoir si le Seigneur était capable
de pécher. S'il n'avait pas eu la possibilité de céder aux pièges de
Satan, il n'y aurait pas eu d'épreuve réelle dans les tentations, pas de
victoire réelle dans le résultat. Notre Seigneur était sans péché,
tout en étant susceptible de pécher; il avait la capacité de pécher
s'il avait voulu le faire. S'il avait été privé de la faculté de pécher,
il aurait été dépouillé de son libre arbitre; et c'était pour
sauvegarder et assurer la liberté de l'homme qu'il s'était offert avant
que le monde fût, comme sacrifice rédempteur. Dire qu'il ne pouvait pas
pécher, parce qu'il était l'incarnation de la justice, ne veut pas dire
nier qu'il eut la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Un
homme absolument sincère ne peut pas mentir volontairement; néanmoins le
fait qu'il est assuré contre la duplicité n'est pas le résultat d'une
compulsion externe, mais d'une retenue intense due au fait qu'il a cultivé
la compagnie de l'esprit de vérité. Un homme vraiment honnête ne
prendra ni ne convoitera le bien de son prochain; on pourra même dire
qu'il ne peut pas voler; et cependant il est capable de voler s'il choisit
de le faire. Son honnêteté est une armure contre la tentation, mais la
cotte de mailles, le casque, le pectoral et les jambières ne sont qu'une
couverture extérieure; l'homme qui se trouve à l'intérieur peut être
vulnérable, si on peut le toucher. Mais pourquoi poursuivre un raisonnement
fastidieux, qui ne peut mener qu'à une seule conclusion, lorsque les
propres paroles de notre Seigneur et d'autres Ecritures confirment le
fait? Peu avant d'être trahi, alors qu'il exhortait les Douze à
l'humilité, il dit: «Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec
moi dans mes épreuves[35].» Bien qu'ici on ne fasse
pas allusion en particulier aux tentations qui ont suivi immédiatement
son baptême, il est clair, d'après la citation, qu'il a subi des
tentations, et on peut en déduire qu'il en a eues pendant tout son ministère.
L’auteur de l'épître aux Hébreux enseigna expressément que le Christ
était capable de pécher, en ce qu'il fut tenté «en toutes choses»
comme le reste de l'humanité. Considérez cette déclaration sans ambiguïté:
«Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les
cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession (de notre
foi). Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de
compatir à nos faiblesses; mais il a été tenté comme nous à tous égards,
sans (commettre de) péché[36].»
Et en outre: «il a appris, bien qu'il fût le Fils, l'obéissance par ce
qu'il a souffert[37].» NOTES DU CHAPITRE 10 1. Vêtement en poil de chameau : Par le truchement du prophète Zacharie (13:4) il
fut prédit un temps où ceux qui professaient être prophètes «ne revêtiront
plus un manteau de poil afin de tromper». A propos du vêtement en poil
de chameau porté par Jean-Baptiste, les notes marginales d'Oxford et
autres rendent l'expression «un vêtement de poil» comme plus littérale
que le texte biblique. Deems (Light of the Nations, p. 74, note) dit: «Le
vêtement en poil de chameau n'était pas la peau du chameau avec les
poils, qui serait trop lourde à porter, mais un vêtement tissé avec des
poils de chameau, comme ceux dont parle Josèphe (B. J. I. 24:3).» 2. Sauterelles et miel sauvage : Les insectes de l'espèce sauterelle ou criquet étaient
officiellement déclarés purs et bons à manger dans la loi donnée à
Israël dans le désert. «Mais, parmi tous les reptiles
qui volent et qui marchent sur quatre pieds, vous mangerez celles qui ont des jambes au-dessus de leurs
pieds, pour sauter sur la terre. Voici celles que vous mangerez: la
sauterelle, le solam [sauterelle chauve], le hargol [scarabée] et le
hagab [criquet], selon leurs espèces» (Lv 11:21,22). Actuellement beaucoup de peuples orientaux, ordinairement les classes pauvres seulement, utilisent les sauterelles comme nourriture. Parlant du passage qui dit que les sauterelles faisaient partie de la nourriture du Baptiste tandis qu'il vivait en reclus dans le désert, Farrar (Life of Christ, p. 97, note), dit: «L’impression qu'il s'agit là des gousses du caroubier [Locust tree ou arbre à sauterelles en anglais] est une erreur. On vend des sauterelles dans des magasins d'alimentation spécialisés à Médine; on les plonge dans de l'eau salée bouillante, on les sèche au soleil, et on les mange avec du beurre, mais seuls les mendiants les plus pauvres en usent. » Geikie (Life and Words of Christ, vol. 1, pp. 354, 355) applique ce qui suit à la vie du Baptiste: «Sa seule nourriture était les sauterelles qui sautaient ou volaient sur les collines dénudées, et le miel d'abeilles sauvages qu'il trouvait çà et là, dans les fentes des rochers, et sa seule boisson était une gorgée d'eau de quelque creux de rocher. Les sauterelles sont toujours la nourriture des pauvres dans beaucoup de régions de l'orient. ‘Tous les Bédouins, et les habitants de certaines villes du Nedj et du Hedjaz, ont coutume de les manger’, dit Burckhardt. A Médine et à Ta'if, j'ai vu des magasins de sauterelles, où on les vend au poids. En Egypte et en Libye, seuls les mendiants les plus pauvres les mangent. Les Arabes, quand ils les préparent pour la consommation, les jettent vivantes dans de l'eau bouillante, à laquelle une bonne quantité de sel a été mélangée, les sortent au bout de quelques minutes et les font sécher au soleil. La tête, les pattes et les ailes sont alors arrachées, les corps débarrassés du sel et parfaitement séchés. Parfois on les mange bouillies dans du beurre, ou étendues sur du pain sans levain mélangé à du beurre.» En Palestine, seuls les Arabes les mangent sur les frontières extrêmes; ailleurs on les considère avec dégoût, et seuls les gens les plus pauvres en usent. Cependant, Tristram dit qu'elles sont ‘très bonnes au goût’. ‘Je les ai trouvées très bonnes’, dit-il, ‘quand on les mange à la manière arabe, étuvées dans du beurre. Elles avaient un peu le goût de crevettes, mais plus fade.’ Dans le désert de Judée, différentes espèces abondent en toutes saisons, et à chaque pas que l'on fait, on les voit sauter avec un bourdonnement, étendant soudain leurs brillantes ailes postérieures, écarlates, pourpres, bleues, jaunes, blanches, vertes ou brunes selon les espèces. Elles étaient ‘pures’, sous la Loi mosaïque, et Jean pouvait par conséquent les manger sans commettre de péché.» Pour ce qui est du miel sauvage mentionné dans
la nourriture utilisée par Jean, l'auteur cité en dernier lieu dit dans
la suite du même paragraphe: «Les abeilles sauvages de Palestine sont
beaucoup plus nombreuses que celles que l'on garde dans les ruches, et la
plus grande partie du miel vendu dans les régions du sud provient
d'essaims sauvages. En fait, peu de pays sont mieux adaptés pour les
abeilles. Le climat sec et la flore rabougrie mais variée, se composant
en grande partie de thym aromatique, de menthe et autres plantes
semblables, avec des crocus au printemps, leur sont très favorables,
tandis que les recoins secs des rochers calcaires que l'on trouve partout
leur fournissent abri et protection pour leurs rayons. Dans le désert de
Judée, les abeilles sont beaucoup plus nombreuses que dans n'importe quel
autre lieu de Palestine, et le miel fait partie, de nos jours encore, de
l'ordinaire des Bédouins, qui l'extraient des rayons et le conservent
dans des peaux.» 3. L’infériorité de Jean au plus puissant que lui
qu'il proclamait : «Il vient, celui qui
est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de
ses sandales» (Lc 3:16), ou «je ne mérite pas de porter ses sandales»
(Mt 3:11); c'est ainsi que le Baptiste déclara son infériorité au plus
puissant qui devait lui succéder et le remplacer; et il serait difficile
de trouver une illustration plus efficace. Détacher le lacet du soulier
ou la courroie de la sandale, ou porter les souliers d'un autre, «était
un travail servile indiquant une grande infériorité chez la personne qui
l'accomplissait» (Dict. of the Bible, de Smith). Un passage du Talmud
(Tract. Kidduschin XXII:2) exige qu'un disciple fasse pour son instructeur
tout ce qu'on pourrait exiger qu'un serviteur fasse pour son maître, sauf
détacher la courroie de sa sandale. Certains instructeurs recommandaient
que les disciples poussent l'humilité jusqu'à l'extrême et portent les
souliers de leurs maîtres. Quand on pense au grand intérêt que son
appel éveillait, l'humilité du Baptiste est impressionnante. 4. L’ordre dans lequel les tentations furent présentées : Deux des évangélistes
seulement précisent les tentations auxquelles le Christ fut soumis immédiatement
après son baptême; Marc se contente de mentionner le fait que Jésus fut
tenté. Matthieu et Luc placent en premier lieu la tentation cherchant à
convaincre Jésus de se nourrir en créant miraculeusement du pain; la séquence
des épreuves ultérieures n'est pas la même dans les deux documents.
L’ordre que nous avons suivi dans notre texte est celui de Matthieu. 5. Le «si» du diable : Notez l'utilisation méprisante ultérieure de ce
‘si’ diabolique lorsque le Christ fut sur la croix. Les gouverneurs
des Juifs, se moquant de Jésus crucifié, dans son agonie, dirent: «Qu'il
se sauve lui-même, s'il est le Christ.» Et le soldat, lisant
l'inscription au sommet de la croix, railla le Dieu mourant disant: «Si
tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!» Et encore, le malfaiteur
non repentant, qui était à son côté, s'écria: «N'es-tu pas le
Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous» (Lc 23:35-39). Ces railleurs
et ces moqueurs citaient littéralement les paroles même de leur père,
le diable (voir Jn 8:44)! Voir plus loin, page 708 infra. 6. Le baptême est requis de tous : Le baptême est requis de toutes les personnes qui
parviennent à l'âge de responsabilité dans la chair. Nul n'est exempté.
Jésus-Christ, qui fut un homme sans péché au sein d'un monde pécheur,
fut baptisé «afin d'accomplir toute justice». Six siècles avant cet événement,
Néphi, prophétisant au peuple des Amériques, prédit le baptême du
Sauveur, et en conclut, de la manière suivante, que le baptême était nécessaire,
parce que c'était une condition universelle: «Et maintenant, si l'Agneau
de Dieu, qui est saint, a besoin d'être baptisé d'eau, pour accomplir
toute justice, ô alors, combien plus, nous, qui ne sommes pas saints,
n'avons-nous pas besoin d'être baptisés, oui, même d'eau!... Ne
savez-vous point qu'il était saint? Mais, bien que saint, il montre aux
enfants des hommes que, selon la chair, il s'humilie devant le Père, et témoigne
au Père qu'il lui sera obéissant à garder ses commandements» (LM, 2 Né
31:5,7). Voir les Articles de Foi, pp. 161-168.
[1] 2 R 1:8. [2] Note 1, fin du chapitre. [3] Mt 3:1-5; cf.
Lv 11:22, voir aussi Mc 1:1-8. Note 2, fin du chapitre. [4] Lc 3:2. [5] Ex 3:1,2. [6] 1 R 17:2-7. [7] Mc 1:3. [8] Mc 1:2; cf. Es 40:3, Ml 3:1, Mt 11:10, Lc 7:27. [9] Mt 3:11. [10] Mt 3:7-10;
voir aussi Lc 3:3-9. [11] Comparer avec une occasion ultérieure où le
Christ enseigna pareillement (Jn 8:33-59). [12]
1 Lc 3: 10; cf. Ac 2:37. [13] Lc 3:10-15. [14] Mc 1:1. [15] Jn 10:41. [16] Jn 1:35, 37,
Mt 11:2, Lc 7:18. [17] Note 3, fin du chapitre. [18] Lc 3:17, voir
aussi Mt 3:12, cf. Ml 3:2. [19] Mt 11:11-14,
17:12, Lc 7:24-30. [20] Lc 3:23. [21] Mt 3:13-15. [22] On trouvera une étude montrant que le baptême est
une loi universelle dans les Articles de Foi, de l'auteur, pp.
161-168. Note 6, fin du chapitre. [23] Mt 3:16,17; cf. Mc 1:9-11, Lc
3:21,22. [24] Peu avant sa mort, le Sauveur promit aux apôtres
que le Père leur enverrait le Consolateur, qui est le Saint-Esprit
(Jn 14:26 et 15:26). Voir les Articles de Foi, de l'auteur, p. 47. [25] Mt 4: 1-11,
Mc 1:12,13, Lc 4:1-13. [26] Mt 4:4; cf. Dt 8:3. [27] Note 4, fin
du chapitre. [28] Note 5, fin
du chapitre. Page 708 infra. [29] Mt 4:6, Ps
91:11,12. [30] Mt 4:5-7; cf. Dt 6:16. [31] Pages 6-9. [32] Mt 4: 10, 11; cf. Ex 20:3, Dt 6:13, 10:20, Jos
24:14, 1 S 7:3. [33] Lc 4:13. [34] Lc 22:28. [35] Lc 22:28. [36] Hé 4:14,15. [37] Hé 5:8.
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